samedi 1 mars 2014

achives pour une mémoire vécue de notre histoire immédiate - 19.20 Avril 2007



Election présidentielle 2007

observations & réflexions

XIII


Cette fin de campagne du premier tour me fait songer à toutes les précédentes, d’un point de vue personnel – d’un point de vue général, je synthétiserai nos précédents en élections et en titulaires des fonctions présidentielles dans une prochaine note. Jamais, je n’avais cherché la relation avec les « principaux » candidats, parce que je les connaissais déjà et avais même pu échanger avec chacun. Cette fois, j’ai tenté la relation, elle n’a pas été de substance du côté de mes destinataires – ce qui en pareille période est très compréhensible (quoique le 15 Avril 1981, j’avais reçu de François Mitterrand une lettre circonstanciée et personnelle, se concluant manuscritement … et très cordiaux. A bientôt, de toutes façons)mais elle a existé, par courriel avec Ségolène Royal et François Bayrou, et sur la fin par une lettre de Nicolas Sarkozy dont quelques lignes sont personnalisées. J’ai également été pris dans le mouvement d’une observation, d’une réflexion et de la diffusion de celles-ci. Chaque scrutin suscite de nos jours de nouveaux modes de participation. C’est important parce que si la participation est requise en période d’élection, elle peut être vitalement nécessaire en période trouble ou grave. Nous nous entrainons donc.
 Depuis Juin 1968, chaque fois que j’étais en France, j’ai assisté à des réunions publiques, moins systématiquement et éclectiquement que souhaitable. Il est révélateur de se trouver dans la dynamique d’une foule, dans une sociologie et aussi d’entendre et de scruter le candidat en scène. Arlette Laguiller a été mon spectacle-participation en 1988, en 1995 et en 2002. Jacques Chirac en 2002. J’ai là -  où nous habitons ma femme, notre fille et moi - manqué, cette fois-ci les réunions, pourtant pas loin, de Nicolas Sarkozy et de François Bayrou, je suis allé à Nantes écouter et voir Ségolène Royal. J’aurais aimé faire toute la comparaison des orateurs et plus encore des assistances.
Ceux qui se disent lassés de la politique mais n’ouvrent aucun journal, n’écoutent aucune émission, ne vont à aucune réunion s’atrophient. Ils ne jugent notre pays que selon leur chronique autiste, malheureuse ou heureuse. Quelque chose leur manque, ce qui est autant leur faute – sans curiosité ni affectivité, qu’est-ce que la vie et quel progrès notamment scientifique peut-il y avoir ? – que celle de notre société qui n’a donc pas su les intégrer mentalement dans l’une de ses composantes permanentes.
Candidats et électeurs se sont beaucoup donnés jusqu’à présent. La défaillance est celle d’une partie des médias de tous modes quand la politique est présentée comme un jeu parmi d’autres, comme l’aventure de quelques personnages. Or si le spirituel est le plus intime de notre réflexion et de notre expérience personnelles, la politique est sans doute la dimension la plus globalisante de notre société d’autant qu’elle s’exerce autant en analyse, en proposition qu’en gestion et restructuration. Perdre de vue ou faire perdre de vue cette noblesse est mortel pour un peuple.

Dans cette fin de campagne, rien n’est confus si l’on se donne la peine de résumer et de classer. L’apparente complexité – de même que la perplexité quasi-unanime des électeurs – tiennent à ce que pour la première fois nous n’avons à traiter ni du bilan d’un président sortant, ni de sa succession, mais à choisir une personnalité avec pour seule référence les questions à résoudre. En sens, ce scrutin porte à la maturité collective.

     Quel challenge ?

Je n’adhère pas à ceux qui en font un moment tournant de notre histoire, et dépendant de la décision des électeurs : sous de Gaulle, s’agissant chaque fois de l’empêcher de continuer ou de l’y encourager, c’était grave, décisif. 1969 le fut deux fois avec son départ et avec l’élection, malgré tout, de Georges Pompidou. 1981 l’était assurément, mais depuis plus jamais. En 2002, convaincu que Jean-Marie Le Pen ne peut se donner une majorité parlementaire, je ne voyais, s’il l’avait emporté, que sa cohabitation avec la droite ou avec la gauche, chacune parlementaire aguerrie. Le marquant ne fut donc pas la votation pour Jacques Chirac, à laquelle je ne me donnais aucune raison de participer, sachant que son nouveau mandat serait la réédition des premières années de son premier, ce fut la vérification que le Front national d’un tour à l’autre ne gagne pas une voix. Il y a eu et il y aura encore contagion – honteuse, parce qu’immature – du « lepénisme » dans la plupart des discours politiques et dans une part excessive de notre législation, mais il n’y a pas de progression électorale. Nous n’avons jamais été dans la dialectique de l’Allemagne de Weimar. Et nous n’y sommes pas davantage aujourd’hui, mais nous ne sommes pas en bonne santé mentale, ni physique.

Notre situation est très mauvaise, elle est connue de tous : chômage qui serait statistiquement encore plus important si l’on comptait tous les seniors qui parfois à partir de cinquante ans ont été contraintes à diverses formes de pré-retraite, déficit extérieur révélateur de la perte presque totale de nos actifs industriels et donc de nos capacités technologiques propres, dette dont l’historique est à publier (mais à l’instar des privatisations tous les gouvernements sans distinction d’étiquette native s’y sont mis, c’était le même genre de facilité), perte très sensible de notre crédibilité dans le monde et de notre capacité d’inspirer l’Union européenne, désastreuse image de nos dirigeants politiques et industriels. Mais … quelle prise a l’électeur ? question résumant le mal-être national : qu’y peut-on ? Lionel Jospin, inaugurant son gouvernement par Vilvorde et les « licenciements boursiers » de Michelin, avait répondu – ce qui à terme l’a tué, et pas seulement à gauche - : nous n’y pouvons rien, parce que l’Etat n’y peut rien.

La question me paraît assez différente et les électeurs la vivent. L’Etat est-il périodiquement réorienté par les élections  par les élections ? (sa réforme étant tout autre chose, c’est ici de son rôle et de son action qu’il s’agit) au point où nous l’avons délabré à la fois parce qu’il a été systématiquement démantelé depuis 1986 (ultime aboutissement en 2003, la suppression du Plan, il est vrai tombé aussi pâle que l’ultime césar en 476 relativement à ce que l’institution avait été), et parce qu’en même temps il a été « mis à toutes les sauces » pour pallier les déséquilibres économiques et sociaux. Aujourd’hui, il y a donc peu à décider quand l’Etat a laissé filer tellement de ses prérogatives et semble ne plus être que contrainte fiscale et quand il ne s’agit que de cinq ans. Et il y a au contraire tant à restaurer et à inventer que la tâche excède la durée d’un mandat et dépasse même le registre simplement politique : la France est à reconstituer et à se ré-identifier. D’autres pays, il n’y a pas longtemps, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal ont su réapparaître neufs et pourtant eux-mêmes. Tous les pays censément décolonisés, aussi. Les Etats-Unis, au départ de George Bush junior, auront à le vivre et y parviendront. Nous sommes à ce seuil de conscience collective, il se peut que nous ne sachions plus le franchir, après l’avoir tant fait dans le passé. Cette élection présidentielle me paraît un épisode. En revanche, la maturation des partis, des syndicats, des associations et surtout de celui ou celle qui l’emportera et, plus encore, la maturation des deux ou trois personnages qui auraient pu aussi gagner, me paraît décisive. Ce qui fait actuellement défaut chez nous et pour nous, ce sont des hommes et des femmes d’Etat, ce qui est grippé – et que la mise au rancart d’une ou plusieurs « grandes écoles » ne résoudra pas du tout – c’est la formation morale et le recrutement pratique des dirigeants. Nos dirigeants ont failli, presque tous : erreurs industrielles, erreurs financières, manque de prévision et de sensation de l’opinion publique, des grands marchés, des compétiteurs.

L’élection présidentielle n’est qu’un des éléments d’un ressaisissement. Sa répétitivité se révélera de plus en plus comme un handicap pour les gouvernants et pour les gouvernés.

Ainsi relativisée, la présente échéance – parce qu’elle n’est certainement pas suffisante, quelle qu’en soit l’issue (je n’en écrirai pas autant du renouvellement de l’Assemblée nationale) – est simple, si on la considère pour elle-même. Un seul candidat est un programme par lui-même : Nicolas Sarkozy s’est situé lui-même depuis 2002, sinon au niveau suprême du pouvoir, du moins a établi un pouvoir autonome, démembrant ceux du président de la Républqiue et du Premier ministre autant par entregent personnel que par une étonnante accumulation d’erreurs de ceux-ci. L’électeur y gagne d’avoir clairement à choisir pour le tout récent ministre de l’Intérieur et pour le chef d’un parti-machine : Jacques Chirac n’avait été que ce chef, il a même inventé le rôle, Nicolas Sarkozy incarne un savoir- faire, un parler et un paraître pour exercer le pouvoir. Son élection présidentielle ne sera qu’une extrapolation ratifiée en connaissance de cause par les Français. Plébiscite qui n’est pas gagné d’avance et qui surtout ne paraît pas tel puisqu’il y a douze candidats.

Le rapprochement avec la première élection présidentielle au suffrage direct – celle de 1965 – totalement infondé pour le contenu de la campagne et pour la dimension du personnage-cible (le général de Gaulle) est une bonne explication mécanique. Tous contre un, même si c’est déguisé en discussion sur la réalité et/ou l’utilité du clivage droite-gauche. Mais si de Gaulle avait forcé ses adversaires à une identification claire de leurs thèmes : les institutions, leur thème, et s’il se défendait en bilan et en méthode, Nicolas Sarkozy cristallise bien différemment. Certes, de Gaulle était haï par certains : l’Algérie française et la France libre polarisaient encore, mais il était aimé par d’autres et supportait personnellement d’être la mire de tous. L’enjeu était sa mise en ballotage, il fut atteint, ce qui eut deux résultats : jamais de Gaulle ne fut politiquement plus audacieux que blessé par le suffrage universel (l’OTAN à peine élu, Israël, le Québec, la participation) et un manifeste début de désaveu sinon de progressive mise en minorité et déjà sur la touche (l’émancipation de Georges Pompidou ne date pas de Mai 1968 mais du premier tour de Décembre 1965). Les modes de scrutin et la sociologie électorale de l’époque l’enfermèrent à droite : le clivage, sur lequel la campagne fait s’interroger explicitement (c’est même le seul thème vraiment nouveau), est de l’élection de 1965. de Gaulle le savait qui considérait toute élection comme un referendum, ou du moins aurait souhaité que toute élection soit un referendum, ce qui n’était pas du tout un penchant plébiscitaire mais la constatation que les choses ne se font qu’avec l’appui d’un peuple et consensuellement ou presque au lieu d’une « majorité médiocre et aléatoire ». Faire d’un 55/45 le critère de la démocratie car un écart plus net serait, observe-t-on, un indice de déviation des urnes, c’est perdre l’ambition d’être efficace. Si le clivage droite/gauche avec des successions quinquennales, ratifié par l’abrègement de la durée du mandat présidentiel, a été stérile, c’est parce qu’il a placé les Français en position psychologique de cohabitation mutuelle : on s’est reconnu puis accepté comme étant divisés, au lieu de travailler les points communs pour que les solutions mises sur la table soient acceptables par à peu près tous et donc réellement mises en œuvre. Au lieu que tout ne soit traité que partiellement et pour un terme court.

Mais Nicolas Sarkozy, s’il se présente comme l’agent d’une méthode, et l’agent qui aura l’énergie d’utiliser cette méthode à fond – c’est ce qui lui vaut ses partisans, sans que ceux-ci s’attardent aux contradictions de son libéralisme économique, voire de son analyse sociale à l’américaine, avec des restrictions importantes vis-à-vis de l’intégration européenne (penchants personnels contre nécessités de rejoindre l’électorat – est aussi celui qui fait peur. A un tel point que je m’interroge sur ce que réflètent les sondages. Cette peur, qui est pire que la haine, me paraît si répandue, en même temps que la rumeur l’assimilant au président sortant pour ce qui est des deniers publics, que je ne vois pas comment il peut être si haut dans les intentions de vote. Surprise de 2002, Jean-Marie Le Pen au deuxième tour. Surprise de 2007, Nicolas Sarkozy éliminé dès le premier ? Une peur telle qu’elle ne cherche aucune référence (l’Allemagne de Weimar ? ce qui donnerait une responsabilité morale écrasante à Simone Veil, à Valéry Giscard d’Estaing et à ceux des gaullistes de conviction qui soutiennent le récent ministre de l’Intérieur, au cas où nous entrerions dans un engrenage autoritaire). Une peur bien entendu de la jeunesse, soit parce qu’elle se menacée et maladroitement stigmatisée selon ce qu’elle n’est pas, soit parce qu’elle refuse les simplismes, mais aussi une peur de Français plus âgés craignant pour la paix civile.

Ainsi, la campagne s’est-elle déplacée d’une étude de nos difficultés et d’un examen de nos outils et de nos capacités démocratiques à la question, très personnalisée, de « barrer la route » à quelqu’un. Ce déplacement n’est pas sain ni constructif, mais la manière dont Nicolas Sarkozy a situé sa candidature y contribue. En marge de la campagne pour le referendum sur le traité européen, le 27 Janvier 2005, Paris-Match avait publié un premier sondage donnant à Nicolas Sarkozy 25% des intentions de vote contre 17% à Jacques Chirac, s’ils étaient opposés au premier tour de l’élection présidentielle. La responsabilité du président sortant est donc double si l’on se reporte à Mai 2005 : 1° il a réitéré son comportement de 1997 en ne tenant pas compte du désaveu populaire, ce qui enlève tout fondement à la prépotence présidentielle devenue impossible à contrôle et sanctionner en cours de mandat, 2° il a pris deux ans de temps au pays au lieu de lui permettre d’anticiper le scrutin décisif et de le faire porter sur la question qui demeure : l’Europe. Car tout depuis le referendum de 2005 n’a plus été que jeu d’ombres.


     Le contexte de la présente élection

Il est connu.
Le fiasco de l’Europe. Elle n’a pas empêché l’agression américaine en Irak (aussi illégitime qu’avait été l’annexion irakienne du Koweit, en quoi l’actuelle guerre n’est pas du tout, sauf explication psychotique des rapports père/fils chez les Bush, la continuité de la première en 1990-1991). Elle vient de ruiner le seul projet industriel compétitif – exemple de l’aéronautique – qu’elle avait monté face aux Etats-Unis : la grandiloquente « stratégie de Lisbonne » censée mettre l’Union au niveau de l’Amérique en dix ans, est oubliée, sinon elle serait le rappel du ridicule. Il y a une politique orientée du dollar, il n’y en a pas de l’euro.
Les dirigeants changent ; Romano Prodi est fragile, Tony Blair ne peut déterminer sa succession, Wladimir Poutine hésite entre un putsch constitutionnel pour pouvoir briguer un troisième mandat ou simplement contrôler la sienne ; George Bush junior traine pour une fin de mandat impuissante et crispée comme Jacques Chirac de 2005 à sa sortie de l’Elysée. A nos frontières, l’Ukraine – candidate potentielle – hésite entre la reconstitution de fait de l’espace soviétique et la Turquie peut élire un Premier ministre subtil et de talent mais qui n’est évidemment pas la référence de laïcité que fut Ataturk. Accueillies plus tôt dans l’union, l’une et l’autre ne tourneraient peut-être pas comme elles vont le faire.
Le terrorisme n’est évidemment pas éradicable par des tactiques étatiques. On sait qu’un attentat chez nous déterminerait l’élection présidentielle, de même que le 11-septembre a fait le système intellectuel et politique de l’actuel président américain, si mal élu qu’il ait été.
L’Allemagne est le premier exportateur mondial, pourtant elle a peu de nucléaire et donc une facture énergétique bien plus importante que la nôtre. Notre commerce extérieur est revenu à l’état pitoyable où de Gaulle l’avait trouvé en décidant, pourtant (ou parce…) de mettre en application le traité de Rome.
Nos jeunes sont ou bien à l’étranger ou bien sans travail chez nous – pour schématiser.
L’abdication démographique de l’Europe est totale, de 25% de la population mondiale pendant les trois quarts du XXème siècle, nous n’en sommes plus que 7% et ce sera encore moindre.
Chacun a sa liste, qui n’est pas de doléances, mais de honte et d’inquiétude.
 La pratique quotidienne n’est pas seulement la disparition du service public en « zone rurale », elle est la délocalisation des services téléphonés d’après-vente et de dépannage avec tous les risques de dépendance en cas de conflit et d’espionnage dès à présent. La francophonie est un vain mot quand les messageries et réponses automatiques des serveurs internet en France ne sont pas en langue nationale, et l’habitude est tellement prise que ce n’est plus même critiqué. Sans avoir l’âge de Mathusalem, j’ai connu les poinçonneurs et poinçonneuses du métro, avec l’habitacle du chef de gare sur l’un des deux quais ce qui faisait cinq personnes en permanence dans chaque station, et j’ai connu trois distributions du courrier par jour à Paris, avec les « pneumatiques » acheminés dans l’heure. Le chômage est certainement dû aux erreurs stratégiques de nos dirigeants d’entreprise dans le contexte de la mondialisation qui est tout simplement l’ouverture des frontières et le progrès des communications – et pas du tout, un complot –, erreurs parfaitement relevées par les comités d’établissement dont beaucoup auraient des plans alternatifs mais ne sont pas écoutés ni par ces dirigeants ni par les pouvoirs publics ; il est aggravé par le dumping social des nouveaux venus dans le commerce international, mais il est surtout dû à l’automatisation. Cause aussi de l’insécurité. Oui, chacun le vit.


     Les buts de toute élection présidentielle

L’élection présidentielle n’est pas un exercice de représentation proportionnelle ni un mécanisme de représentation, la plus figurée et fidèle possible, de la répartition des Français en familles d’esprit. Elle n’est pas non plus une décision thématique, sauf si un candidat incarne particulièrement une option, ce qui était la situation choisie par François Mitterrand depuis 1965. Elle est le choix d’une personne et elle lui donne – autant que faire se peut dans nos mentalités contemporaine – l’onction et la légitimité qu’avaient eu pendant mille ans nos rois et donc l’outil étatique. Le roi ne se distinguait pas de l’Etat, alors qu’aujourd’hui l’Etat – comme l’économie – se distingue de celui qui a charge de le diriger. L’absolutisme d’autrefois, tempéré par la multiplicité pas du tout uniforme des « corps intermédiaires », donc d’institutions de représentation et de participation que seuls la durée et la pratique avaient codifiées, empêchait de concevoir séparément économie, société, politique, et l’idée que chacune puisse s’en prendre aux deux autres pour expliquer son impuissance et ses insjustices, ne pouvait avoir cours.

La légitimité devrait rassembler. Elle devrait signifier un consentement à davantage que la légalité – d’autant que la contrainte organisée, une des définitions de l’Etat selon Georges Vedel, ne donne pas le choix au citoyen dans la vie quotidienne – et l’élection présidentielle devrait donc constituer la matière d’un consensus.

Le clivage droite/gauche correspond à la psychologie française où cohabitent manifestement les deux tendances pour regarder le monde et en répondre (le mouvement qu’il soit tolérance ou pas, la conservation que’elle soit crispation ou pas) [1], mais ce clivage n’est pas un instrument de gestion. Faute que l’élection présidentielle y remédie, la question du Parlement a rebondi. Elle est latente depuis le début de la Cinquième République. André Cahndernagor : un Parlement, pour quoi faire ? [2] Mais longtemps développée en termes de rôle fonctionnel, mécanique du Parlement dans le jeu général des pouvoirs publics constitutionnels, elle s’est déplacée : une représentation plus fidèle des partis, des familles d’esprit (voire des intérêts si nous parvenons après cent quarante ans de discussion et de dogmatisme, d’opportunisme aussi, à composer tout autrement le Sénat) changerait automatiquement la donne. Les votes à l’Assemblée Nationale seraient davantage personnels et libres, le gouvernement serait enfin conseillé et contrôlé, ce qu’il n’est pas, sauf dans le huis clos des discussions au niveau d’instances supérieures du parti dominant quand c’est la gauche qui l’a emporté ou vent de révolte dans le groupe parlementaire si la majorité est tombée à droite).

Réformer le mode de scrutin permettra de rendre à chaque élection sa fonction ; la représentation est au Parlement, la décision est au président qui nomme son gouvernement.


     Les candidatures entre lesquelles choisir

La protestation qu’il n’y a pas égalité des chances entre les candidats – même s’il y a quelques jours, égalité de temps à l’antenne – n‘est pas recevable. La véritable élection primaire n’est ni le premier tour ni même d’obtenir les parrainages. Elle est la réussite d’un parcours personnel, supposant des qualités pas toujours les mêmes que celles souhaitables pour bien gouverner, mais distinguant manifestement des personnalités : les « présidentiables ». Les électeurs le voient ainsi. Un des handicaps de Ségolène Royal est certainement la question de sa capacité. Question qu’aurait pu faire se poser un manque de travail sur certains dossiers névralgiques pour un président de la République, mais que les Français se sont posés – de manière infondée – parce qu’il s’agit d’une femme et d’une femme féminine. Peut-on être une femme et diriger l’Etat ? Un début de réponse renvoit à la capacité, parfaitement démontrée, de maîtriser l’appareil d’un parti, même si celui-ci reste rétif, mais François Mitterrand, à six mois d’entrer à l’Elysée était encore en balance difficile vis-à-vis de Michel Rocard (le même à nouveau présent dans la contestation de l’actuelle candidate de son parti…). Le départage donc entre les candidats crédibles, c’est-à-dire présentant à ceux qui votent pour eux une chance réelle que ce vote mène à l’exercice du pouvoir, et ceux qui ne le sont pas, me paraît la résultante de beaucoup de talents et d’habiletés pour se faire accepter dans des cercles de plus en plus complexes et nombreux sans cependant en sortir laminé et donc sans attrait pour les Français. La politique a évidemment un idéal, mais elle demande du savoir-faire et de l’expérience pas seulement vis-à-vis des électeurs, mais face aux pairs et aux compétiteurs dans toute vie asscoiative et collecvtive. Qu’il faille les mêmes qualités ou de tout autres pour comprendre des questions, pour trancher et pour faire exécuter, moyennant – là est l’idéal – l’adhésion de ses concitoyens, aussi respectables que les gouvernants et l’administration, reste une interrogation. Les quatre principaux candidats de l’élection en cours ont chacun réussi dans leur milieu et contribué même à le restructurer. Ils ont montré une capacité à percer et à se faire entourer. Si l’appel du 18 Juin a eu la postérité que nous savons, c’est qu’il était en fait une réponse au souhait et à l’analyse de beaucoup de Français, mais une réponse opératoire et efficace, supposant une personnalité efficace.

Je ne décris pas ces candidats, je donne quelques questions et impressions.

L’intuition de ce qu’attendent les Français ?
Les quatre « principaux » candidats l’ont à un même degré. La question est cependant de savoir si d’une capacité intuitive globale peut se déduire une manière de rester à l’écoute de l’opinion toute la durée d’un mandat présidentiel ? François Mitterrand avait – là – son point fort. Ségolène Royal a compris qu’une proposition de femme pouvait faire bouger les lignes électorales, et je suis convaincu qu’une femme présidente gouvernera tout autrement qu’un homme, d’abord parce qu’elle sera attaquée et surveillée d’une tout autre manière. Soutenue aussi. François Bayrou a compris ce qu’aurait de global son analyse de la stérilité fonctionnelle du clivage droite/gauche, puis ces jours-ci qu’il est – du fait de la satellisation et de l’instrumentalisation de Jean-Marie Le Pen par Nicolas Sarkozy et de la disparition totale du Parti communiste – le candidat de tous ceux qui veulent contester le « système ». Comment restera-t-il au contact de cette contestation s’il l’emporte ? probablement par force puisqu’il ne disposera, dans aucun cas de figure, même sur dissolution avec un nouveau mode de scrutin adopté par referendum, d’une majorité parlementaire monolithique et docile. Nicolas Sarkozy a compris que Jacques Chirac n‘était plus cru ni suivi par les Français, mais que son profil initial d’autorité et de volonté restait prisé. Il a été le susbtitut en paraissant le sacrilège. Ce qui est également un penchant français, depuis l’exécution de Louis XVI (il a d’ailleurs osé la comparaison, sans approfondissement de l’histoire). Comme le président sortant, il tiendra pour irrévocable son mandat présidentiel toute la durée prévue par la Constitution, quels que soient les événements, et continuera la pratique institutionnelle instaurée depuis 1995.

Capacité et manière de gouverner ?
Nicolas Sarkozy a montré les siennes. L’homme est énergique, mais il a un parler aventureux, ne distingue pas les sujets qui sont de sa compétence à raison de la politique ou à en fonction de ses connaissances personnelles. Il semble coléreux, les difficultés de sa vie privée pèsent sur son comportement d’Etat, sa biographie n’est pas claire, son premier mariage à l’origine de son assise électorale ne sont plus mentionnées – l’édition du Who’s who ? mentionne ses enfants d’un premier lit mais pas ce mariage, le second n’est pas encore contracté. La vraie question – pour moi, et en quoi réside son énigme – est la contradiction entre une image publique violente et impulsive, simpliste et pas motivée avec la qualité remarquable de son livre Témoignage [3] notamment quand est calmement exposé la manière dont il se fait une opinion ou en change. Une méthode d’intelligence est clairement dite selon plusieurs exemples, elle est fondée sur l’expérience ce qui est gage à terme d’une docilité aux faits. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur – par exemple – a su ne pas forcer la majorité parlementaire (le 49-3) au contraire du Premier ministre, dans la votation d’amendements controversés, quitte à promettre de les proposer à nouveau et vite, s’il est élu. Pourquoi n’avoir pas donné cette image ? Lequel croire, celui qui écrit, très plausiblement, pourquoi il a employé le mot : racaille, tout simplement, parce qu’il reprenait celui d’une interpellatrice dans le chaud de l’événement, ou celui qui se fait quasiment gloire devant le public de l’avoir employé, et qui le répète alors, sans le nuancer. Le pouvoir, il l’exerce déjà.
Ségolène Royal, au cours de sa campagne, a montré de grandes capacités intellectuelles pour constamment tenir compte de ses lacunes et les pallier, elle a su aussi s’émanciper de tout mentor, sans en appeler  pour autant au peuple avant l’heure. Son livre Maintenant [4] est posément réactif, ingénieusement organisé par ordre alphabétique avec une couverture non racoleuse ; il complète le portrait que les médias ont trop hâtivement fait d’elle : le hold up du Parti socialiste, puis le manque de niveau. Portrait jusques là inexact. Tandis qu’en scène et à la lire, elle innove, elle est maîtresse d’elle-même, ni soupe-au-lait semble-t-il ni dépressive. Elle est la seule des candidats à être soutenue publiquement par des chefs d’Etat ou de gouvernement étrangers : la présidente du Chili, le président du gouvernement espagnol, ce qui n’a pas de précédent chez nous. Les soutiens que laisse entendre Nicolas Sarkozy par parenté, dirait-il : Tony Blair et George Bush, ne se déclarent pas ainsi, alors que « favori des sondages » il prête apparemment peu au déni des urnes. La chancelière allemande ne sexprime pas, d’ailleurs toute la relation franco-allemande est à rebâtir depuis ce qu’avait eu de très fort personnellement mais malheureusement de très peu fécond, l’amitié partagée de François Mitterrand et d’Helmut Kohl. Ségolène Royal sera prouvée par l’exercice du pouvoir, elle y gagnera beaucoup.
François Bayrou – à ma surprise en le lisant dans ses trois derniers livres [5] – ne donne rien à apprendre ou comprendre de sa personnalité. Il est secret. Sa sensibilité à la pente du succès quand celui-ci vient, est le seul indice qu’ait donné la campagne. Il donne la sensation de tenir à son peronnsage et aux points qui sont les siens, il n’est pas discontinu, il est respectueux. Je suis frappé de ce que Valéry Giscard d’Estaing, Simone Veil et Raymond Barre ne le soutiennent pas et ne se reconnaissent pas en lui, les deux premiers soutenant d’ailleurs Nicolas Sarkozy, que l’ex-« bande-à-Léo. » ne se manifeste plus. Il n’a donc pas su rester en termes de fidélité avec ceux qui ont, avant lui, constitué et illustré l’U.D.F. François Bayrou va être prouvé dès le soir du premier tour, s’il n’est pas placé pour le second ; il peut tout perdre selon ce qu’il dira ou ne dira pas.
Jean-Marie Le Pen n’est dangereux que par la contagion de ses idées dans le programme de ses adversaires et l’attraction que représente pour tous son élecorat. Le drame mental français est là, il l’incarne, nous ne sommes plus au stade du risque ou de l’éventualité. Nous sommes déjà pervertis et nous ne comprenons donc plus grand-chose à nous-mêmes en ayant sur notre identité nationale et sur nos ressorts historiques l’œil – unique – de Jean-Marie Le Pen. Bien entendu, la tentative de mimer, depuis longtemps et jusques dansle format d’affiche de Londres en 194 de sa profession diffusée de foi aux électeurs, ne correspond à rien : comme tout tenant de l’Algérie française, il aurait été de cœur avec les assassins du général de Gaulle. Il est incapable de réunir une majorité parlementaire, même s’il était élu, ce qui dispensait de s’en protéger en 2002 par un vote en faveur de Jacques Chirac. Jean-Marie Le Pen a eu sa chance en 2002, il ne l’a pas saisi et n’a pas gagné une voix d’un tour à l’autre, il n’a même pas fait campagne, premier terrassé par son succès.

Pour la future présidente ou le futur président de la République, gouverner supposera la liberté de penser et de s’informer, et se marquera par un commandement de l’administration, ou un étouffement de fait par celle-ci. Chacun des candidats prétend natullement qu’il lui en imposera. A voir... « les fonctionnaires veulent être écoutés. Ecoutés, ils font du sans faute » [6]. Commander, c’est avoir préalablement écouté ceux qui vont exécuter. Le même – expérience de préfet des années 1950 – continue : « il est extraordinaire de constater à quel point notyre pays comprenbd ce qu’il est bon de faire pourvu qu’on lui dise le pourquoi. Nous sommes des raisonneurs plus sensibles au pourquoi qu’au quoi des choses. »

Les thèmes. Précédents et lacune.
Les deux plus agités et en somme traités, en termes contemporains, sont l’autorité et la démocratie sociale. Avoir à réexaminer au point où il l’est, le premier : l’autorité, revient à constater l’échec des institutions de la Cinquième République (mais condamner celles-ci parce qu’on a sciemment refusé de les appliquer, n’est pas valable, cf. la réflexion d’Edgard Pisani, courriel du 20 écoulé) et celui de Jacques Chirac personnellement. Et personne ne dit l’essentiel qui est que l’autorité est d’abord morale. Nous n’avons plus en France de personnage de réserve dont nous puissions assurément dire qu’ils ont cette autorité, c’est-à-dire une réelle emprise, un magistère nous aidant à constituer notre conscience nationale. Dédinition d’ailleurs qui relativise Jacques Delors et Simone Veil, prestige, soit ! autorité, je ne sais pas. Ce que je reconnais en revanche, c’est que le discours d’autorité des « principaux » candidats et notamment celui de l’homme-cible, Nicolas Sarkozy, est le décalque – certainement pas voulu, faute de l’avoir lu, mais traduisant un mode de penser qui élude la démocratie – de l’exposé des motifs du projet de résolution tendant à réviser les lois constitutionnelles, déposé au nom du maréchal Pétan, président du Conseil des ministres, le 9 juillet 1940 (JO DP AN n° 7205 – je le reproduis dans un prochain courriel et le situe). Quant à la démocratie sociale, qu’articule d’ailleurs dans le détail Ségolène Royal, ce que ne font pas ses concurrents, elle est dans son principe traitée par la loi de janvier 2007, passée inaperçue dans le flot des initiatives impuissantes du Premier ministre sortant faute d’avoir pu candidater, et l’avait été – pour ne pas s’attacher au sujet du jour – par Jacques Chirac exposant son ralliement au projet de quinquennat.
La lacune est notre politique extérieure. Les professions de foi sont vagues et banales chez François Bayrou, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy. Le rayonnement, la grandeur de la France, la mondialisation autrement, l’Europe autrement, « cela ne mange pas de pain », dirait Edith Cresson [7], curieusement peu évoquée dans cette campagne alors qu’elle est le grand précédent du sabotage par ses « amis » de l’exercice du pouvoir par une femme… Personne ne se dit européen, personne anti-européen, personne n’avance un dépassement des institutions européennes (élection au suffrage direct du président du Conseil européen, referendum européen pour tout sujet de la compétence reconnue par les traités) dans leur médiocrité actuelle, efficaces pour ce qu’elles ne devraient pas, impuissantes pour ce qu’elles devraient être. Lu par les trois « principaux candidats » puisqu’ils m’accusent réception, j’ai suggéré à chacun – mais successivement, dans le silence du précédent – cette proposition radicale qui mobiliserait les opinions chez chacun de nos partenaires et aurait la même capacité fondatrice que la déclaration du 9 Mai 1950. Seul à traiter lapidairement mais avec conséquence la politique extérieure, Olivier Besancenot. Le critère de la libre détermination des peuples est bien dit et tout en est tiré au moral et au physique dans le détail. Détermination intellectuelle et trravail personnel des dossiers de politique étrangère sont deux nécessités pour que le président de la République s’impose au Quai d’Orsay et ne se contente pas de la parade des rencontres d’homologues. De Gaulle voyageait peu, recevait beaucoup, réfléchissait surtout. Je ne vois pas cela chez le prochain président de la République ou la prochaine : chacun aura à se faire, les moyens ne sont actuellement pas pris. Au mieux des penchants… ce qui conduit aux improvisations de forme et de fond. Donc à l’échec et à la décrédibilisation. Je ne donne de bon point qu’à la réactualisation de notre engagement en faveur de l’émancipation du Québec, ce n’était pas une gaffe de Ségolène Royal, c’était un grand retour, aucun des se-disants gaullistes ne l’a noté ni ne l’en a félicité. L’échec des indépendantistes et la montée des lepénistes ou poujadistes, version locale, ne sont en rien la péremption d’une immense ambition de part et d’autre de l’Atlantique.


     La suite

Elle est doublement imprévisible, mais elle a ses certitudes.

La première imprévisibilité est le lien ou pas entre les votes de maintenant et le choix des députés. Tout à gauche ou tout à droite va continuer les rigidités que nous connaissons, sauf cohabitation mais précisément celle-ci a tenu trois fois à la non-coincidence des élections législatives avec l’élection présidentielle. Si Ségolène Royal est à l’Elysée, une majorité socialiste l’enfermera, ce  que n’ont pas voulu les militants et ce que ne veulent pas les Français. Si Nicolas Sarkozy est élu, l’autorité n’aura plus de limites que dans des rapports psychologiques et à huis-clos entre quelques-uns et le nouveau président de la République, ou dans la rue… seul François Bayrou souhaite et peu s’accomoder d’une majorité qui ne soit pas celle du président de la République. J’ai tendance à penser que le jeu sera autre et que même avec le mode de scrutin que nous avons encore, la majorité parlementaire sera d’une part douteuse pour quelque président que ce soit et d’autre part rétive. Raison évidente pour ne pas supprimer les mécanismes de notre Constitution permettant de gouverner tant qu’il n’apparaît pas une majorité hostile au gouvernement ne tenant ses fonctions que du président de la République. On a alors un débat parlementaire qui a son enjeu et donc son efficacité, le gouvernement est constamment sous surveillance. Je le souhaite.
La seconde imprévisibilité est le probable referendum que promettent plusieurs des candidats, quel qu’en soit le thème. Il est possible que l’ampleur du thème mis aux voix fasse se conjuguer toutes les éoppositions en même temps que les déceptions apportées fatalement par les mois de premier exercice du mandat. De Gaulle se trouva dans cette chronologie de Mai 1968 à Avril 1969. Pour ne pas y retomber, le nouveau pouvoir devra proposer le referendum très vite, s’engager à fond, et… le gagner. Cette dynamique nous fera rentrer dans l’esprit de nos institutions, elle suppose du courage politique et la remise en jeu constante des mandats. Ségolène Royal en a les mots. François Bayrou en a le thème. Celui du mode de scrutin pour lequel abondent – sans succès – les propositions parlementaires de loi afin qu’il soit désormais décidé par referendum.
La certitude, qui en engendre beaucoup d’autres,  est que personne des candidats les mieux placés pour entrer à l’Elysée n’a travaillé avec précision notre stratégie pour que l’Europe sorte de l’impasse institutionnelle. Impasse qui n’est pas dû au vote négatif de nous et des Néerlandais, mais à l’inefficacité autant qu’aux abus caractérisant les institutions de l’Union, bonnes à six, impraticables à vingt-sept.

                                                                                        BFF – 19.20 IV 07




disponibles sur demande, les précédentes réflexions sur le même thème de l’élection de 2007

12 Novembre 2006
Le contexte : L’impuissance à plusieurs points de vue.
Les paradoxes
Les processus de candidatures et de programmes

20 Novembre 2006
Le choix et la manière socialistes
Les programmes
Les faux semblants
Interrogations en conclusion d’étape.

2 Décembre 2006
Les candidatures
Les procédés
Les absences

16 Décembre 2006
Les rôles-titres et les acteurs
L’électorat présumé
Les certitudes des Français en forme de questions
Quel contexte ?

2 Janvier 2007
Le naturel  des partis
Les clivages ne correspondent plus aux partis
Le métier fait les moeurs
L’élection présidentielle est à un tour

9 Février 2007
Les mises en campagne
Les modalités de la campagne présidentielle restent à inventer pour l'avenir
La politique extérieure est le vrai clivage, il n'est avoué en tant que tel par personne

18 Février 2007
L'opinion et les candidats
Les candidats et l'opinion
L'absence de choix en matière institutionnelle
Le mauvais énoncé de la question européenne
24.25 Février & 4 Mars 2007
Des certitudes négatives
De rares certitudes positives, mais qui sont sans doute la matrice d’un système nouveau
Apathie ou désespérance des électeurs ? ou médiocrité des acteurs ?
Quelque chose prendrait-il forme ?
Le monde, pendant ce temps-là…
Les résultats du capitalisme tel qu’il se pratique en français

9.11 Mars 2007
La campagne modifie peut-être la fonction présidentielle
La campagne révèle aussi bien notre vie politique intérieure que l’état de nos relations extérieures

13.15 Mars 2007
La refonte possible des institutions
Quel que soit l’élu, un président très différent de ses deux prédécesseurs
Effondrement de la gauche ou fin d’un clivage ?

17.23 Mars 2007
L’ordre de bataille
Le vote utile
Cristallisation d’image et psychopathie des prétendants
La démocratie émolliente ?

2.13 Avril 2007
Sensations de la campagne, notamment à la télévision
Le test de personnalité
Les sujets traités
L’opinion des Français ?
Les scenarii pour le prochain mandat et notre avenir



[1] - cf. l’analyse suggestive (Le Monde n° 19351 daté du 12 Avril 2007) par Daniel Cohen du sondage TNS publié par Le Nouvel Observateur 29 Mars 2007 : Les limites du clivage droite-gauche

[2] -  La démocratie du petit écran n’en est pas une. Les discours devant les « étranges lucarnes » ne sont pas plus démocratiques, au style près, que ceux du palais de venise il y a trente ans parler à un peuple de muets, c’est le contraire de la démocratie, qui est dialogue. Le Parlement est l’institution où se déroule le dialogue démocratique essentiel. On n’en a pas encore d’autre. Les pourparlers avec les syndicats, les organisations économiques et sociales, ls groupes de pression ne euvent remplacer les débats des Assemblées. Ils peuvent seulement les compléter ;mais, sans eux, ils restent privés d’efficacité. Le Monde, n° 6136 daté du 7 octobre 1964 MauriceDuverger Le Parlement irremplaçable
[3] - (éditions XO . Juillet 2006 . 285 pages) – Ensemble (éd. XO . Avril 2007 . 159 pages)
[4] - (Hachette Littératures . Mars 2007 . 335 pages)

[5] - Au nom du tiers état (Hachette Littératures . Septembre 2006 . 254 pages)  - Projet d’espoir (Plon . Mars 2007 . 194 pages)
Confidences (Max Milo . Avril 2007 . 186 pages)

[6] - Edgard Pisani, Vive la révolte ! Un vieil homme et la politique, p. 22 (Seuil . Novembre 2006 . 200 pages)

[7] - Histoires françaises (Editions du Rocher . Novembre 2006 . 301 pages)

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