dimanche 20 septembre 2015

débat Europe-Grèce - élections législatives . commentaire des résultats par Romaric Godin . La Tribune


La Grèce entre en résistance


Par Romaric Godin  |   |  1127  mots



Inquiétude & Certitudes - dimanche 20 septembre 2015

lundi 14 septembre 2015

Inquiétude & Certitudes - lundi 14 septembre 2015

les réfugiés - Hongrie et Serbie . selon Euractiv. 10 & 14 septembre 2015





 

14 sep 2015 - 10:24



Des réfugiés en Hongrie  [Index.hu]

Un journaliste hongrois a révélé les plans du gouvernement pour créer un système hermétique destiné à empêcher les demandeurs d’asile d’entrer dans le pays. Les mesures doivent entrer en vigueur le 15 septembre.
Dans le journal Index, Kata Janecskó explique les détails choquants d'un nouveau projet de Victor Orbán, le premier ministre hongrois que le président Juncker qualifie volontiers de "dictateur". Le site Refugee crisis in Hungary [la crise des réfugiés en Hongrie] a traduit son article.
Selon Kata Janecskó, le Premier ministre, Victor Orbán, va mettre deux mesures en place cette semaine,et continuera à appliquer son projet une fois que la construction de la clôture frontalière entre la Hongrie et la Serbie sera terminée.
Victor Orbán a prévu de déclarer l’état d’urgence. Puis, à partir du 15 septembre, des modifications apportées au Code pénal et au droit de la procédure pénale autoriseront les actions suivantes :
-si les réfugiés essayent d’entrer en Hongrie par un passage frontalier officiel et que les autorités qui les arrêtent réalisent qu’ils ne détiennent pas de visa Schengen, ils seront renvoyés en Serbie.
-si les immigrants demandent l’asile à un point de passage frontalier, ils seront aussi renvoyés en Serbie sous prétexte que c’est là-bas qu’ils doivent demander l’asile. Les autorités hongroises sont ravies que la Commission ait déclaré la Serbie « pays sûr » et partent du principe que Belgrade est obligée d’accueillir des réfugiés pour ne pas perdre son statut de candidat à l’UE.
>> Lire : La Serbie s'organise face à l'afflux de réfugiés avec le soutien de l’UE
Dans le cas où les réfugiés entrent illégalement en Hongrie, cet acte sera criminalisé. Escalader la clôture, l’abimer ou bloquer l’avancée des travaux donnera lieu à des poursuites criminelles.
Par conséquent, les réfugiés sans adresse en Hongrie seront assignés à résidence dans des camps de détention, puis présentés devant un tribunal d’exception qui rendra un verdict sous 8 jours (s’ils sont arrêtés à la frontière) ou sous 15 jours (s’ils sont arrêtés à l’intérieur du pays).
Tribunaux-conteneurs
Selon le nouveau droit procédural, qui, du reste, enfreint le droit européen, ces réfugiés devront comparaitre en procès sans l’aide d’un interprète. Leurs documents juridiques ne seront pas traduits et ils ne recevront pas de traduction du verdict du procureur et des charges retenues contre eux.
Selon l’information obtenue par Index.hu, des conteneurs seront placés à la frontière et feront office de tribunaux temporaires pour les affaires de passage de frontière.
Les jeunes ne bénéficieront pas d’un traitement spécial. Les voies de recours seront presque automatiquement rejetées.
Avec ce nouveau système, le gouvernement s’assurera que les réfugiés aient un casier judiciaire; ils seront expulsés de Hongrie avec une note dans le système d’information Schengen (SIS) qui signalera qu’ils ont commis un crime. Cela bloquera automatiquement leur entrée dans l’espace Schengen pendant 10 ans.
En tant que membre de Schengen, la Hongrie peut ajouter des informations au SIS, mais y ajouter les demandeurs d’asile constituerait un abus flagrant de cet instrument.
Victor Orbán a imaginé une procédure qui risque de violer le droit international. Selon lui, d’autres dirigeants en auront bientôt ras-le-bol des réfugiés et feront la même chose que lui.

 LIENS EXTERNES



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La Serbie s'organise face à l'afflux de réfugiés avec le soutien de l’UE

11 sep 2015 - 09:50
Tentes abritant des réfugiés près de la gare de Belgrade. [BETA, partenaire serbe d'EurActiv]
Soutenue financièrement par l'UE, la Serbie prévoit la construction de camps d'hébergements temporaires pour les réfugiés, dont seul un petit nombre déposent une demande de statut auprès de Belgrade. Un article d’EurActiv Serbie.
La Serbie ne mettra pas en place un grand camp de réfugiés, mais pourrait installer des refuges temporaires afin de faire face à l'afflux de personnes tentant de rejoindre l'Europe.
Selon les données de l'ONU, plus de 7 720 réfugiés sont entrés en Serbie via la Macédoine durant la première semaine de septembre. Depuis le début de l’année, 120 000 réfugiés sont arrivés en Serbie. L’économie du pays, qui compte 7 millions d’habitants, est pourtant fragile et le chômage avoisine les 20 %, indique le ministre de l'Intérieur, Nebojša Stefanović.
Le 8 septembre, l'UNICEF a annoncé que plus de 7 700 réfugiés venant de Macédoine avaient été enregistrés dans la ville serbe de Preševo, mais que ce chiffre double certainement si l’on compte les réfugiés qui entrent dans le pays sans se déclarer.
Selon Nebojša Stefanović, seuls 500 réfugiés ont demandé l'asile en Serbie, et 250 réfugiés sont restés. Toutefois, plusieurs villes serbes ont signalé l'arrivée régulière d'un grand nombre de migrants.
La ville de Preševo abrite par exemple un camp de réfugiés et à Belgrade, un grand nombre de réfugiés se concentrent dans le parc du centre-ville, près des stations de bus et de trains. Seule une minorité d’entre eux peut se permettre de payer des hôtels, des auberges ou des appartements.
Dans un tel contexte, le besoin de centres d'accueil devient urgent. Les températures en Serbie ayant déjà beaucoup baissées par rapport à l'été.
L'UE alloue 3,2 millions d'euros pour la mise en place de nouveaux centres d’accueil
L'UE va attribuer à la Serbie 3,2 millions d'euros pour la création de nouveaux centres, mais aucun plan concret n'a encore été défini, ou du moins présenté publiquement. Il semblerait qu'aucune grande structure, et permanente, ne sera construite.
Le quotidien Blic rapporte que lors de sa rencontre avec la chancelière allemande, Angela Merkel, à Berlin, le 7 septembre, le Premier ministre serbe, Aleksandar Vučić, a mentionné la possibilité d'établir des centres temporaires au sud du pays et à la périphérie de Belgrade.
La délégation de l'UE en Serbie a annoncé le 8 septembre qu'elle octroierait 400 000 euros d'aide pour loger temporairement les réfugiés à Belgrade. La délégation attribue aussi 240 000 euros du programme européen pour le progrès pour les migrants de Preševo. Cette aide permettra de répondre à des besoins tels que l'élimination des déchets, l'eau et les installations sanitaires, entre autres.
Il n'existe aucune information officielle sur des projets de réinstallations de réfugiés en Serbie. Toutefois, une hypothèse circule sur la création d’un centre pour 400 000 réfugiés. Celle-ci est alimentée par l’accueil favorable que le gouvernement serbe a jusqu’à présent réservé aux migrants, comparé à l’accueil glacial que ces derniers connaissent dans les pays d'Europe centrale, d'Europe de l'Est et du Royaume-Uni.
Les autorités serbes ont même interdit les manifestations anti-réfugiés organisées par l'extrême droite. À l'intérieur du pays, les organisations d'aide internationale ont également aidé à la mise en place de bureaux d'information pour les réfugiés dans le centre-ville de Belgrade, cofinancé par l'ADRA allemande et le haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Toutefois, tout le monde n'est pas satisfait du comportement de la Serbie. La Hongrie, par exemple, a reproché à Belgrade de laisser des migrants entrer librement au niveau de leur frontière commune. Des rumeurs laissent entendre que la Serbie encouragerait les réfugiés à se déplacer vers la Hongrie.
À cela, le gouvernement serbe a répondu que les réfugiés ne voulaient pas rester en Serbie et que les forcer à rester reviendrait à violer leurs droits.
Un programme régional d'une valeur de 8 millions d'euros est également en cours de préparation. Surtout associé à la Serbie et à l'ancienne République yougoslave de Macédoine, il aura pour but de gérer les réfugiés dans les Balkans occidentaux et en Turquie. Le programme se penchera principalement sur les questions d'identification et de retour des migrants.

Contexte

Des dizaines de milliers de migrants du Moyen-Orient et d'Afrique empruntent la route des Balkans pour entrer dans l'UE. Ils passent par la Grèce, par la Macédoine, et par la Serbie avant d'entrer en Hongrie, qui est dans l'espace Schengen.


dimanche 13 septembre 2015

Inquiétude & Certitudes - dimanche 13 septembre 2015


Dimanche 13 Septembre 2015

Peut-on aider qui que ce soit ? Quelqu’un qu’assaillent des diagnostics inattendus et la difficulté à chaque minute de respirer, les deux peurs et les enfants qui baissent les bras, encore plus inertes que d’habitude, les doctes du zen et des alimentations naturelles. Les oligo-éléments au lieu de la radio-thérapie ou de la chirurgie éradicante. Mais le pathétique « check-up » que fait notre ami sur ce qui fonctionne en lui et le laissait donc en principe intact pour vivre encore, beauté des paysages, plaisir de « discuter » avec des gens de hasard toujours valorisés : pas d’arthrose, j’entends bien, je marche avec plaisir, je vois bien… et… Et cet ami soumis à cette demande en divorce et à un véritable assaut dans tous les aspects les plus pratiques ou les plus profonds, affectifs, mentaux de la vie. Sans que se discerne le moment et le motif du basculement dans la haine d’une femme dont nous ne démêlons pas si elle donnait le change depuis des décennies ou si elle-même a vécu un choc ? Notre ami qui nous est si précieux, et qui est si ouvert, comment le pénétrer des forces et de la résolution de combattre puisqu’il aime la vie, mais il ne l’aime plus que d’esprit, pas de chair, il se croit vaincu. Et ce frère dont le couple… dont l’histoire… dont l’âme seule nous est connue : honnête et dolente, mais amputé d’amour depuis sans doute toujours… comment convertir l’épouse qui ne fut jamais d’intelligence ni de chair, épouse… Comment ? – Actualité paradoxale, depuis que le Daech est en position de s’emparer de Damas et donc d’y planter visiblement son drapeau et pas seulement son horreur, il faut protéger le dictateur et tortionnaire qui y résiste et que protège le jeu de tout le siècle passé (les équilibres américano-russes). Paradoxe plus encore les islamistes essaiment des groupes rivaux et l’initiateur que fut apparement Al Qaïa n’est plus qu’un groupuscule par rapport à l’Etat émergent. Ambiance dans laquelle les Etats-Unis espionnent puérilement leurs alliés sans rien savoir de Pékin ni de Moscou, et sont soupçonnés par ces alliés d’avoir en fait créé Al Qaïda et l’Etat islamique pour… on s’y perd…
Prier… deux géants… Chrysostome qu’affectionne notre docteur de l’Eglise contemporaine, Benoît XVI, pape enseignant et catéchisant s’il en est, et catéchisant par la vie des saints, leurs doctrines respectives complétant et suivant ainsi son ami et prédécesseur Jean Paul II faiseur de saints d’époque contemporaine et de conditions plus analogues au commun des chrétiens. Ce Maurille, un des premiers évêques d’Angers, confirmant le rayonnement de Martin et aussi que l’évangélisation de la Gaule fut le fait d’étrangers à celle-ci, rappelle la figure décisive de Mgr. CHAPOULIE, dans les années 50 et 60, le mentor de Mgr. RIOBE tous deux des références pour l’épiscopat d’aujourd’hui au sens où l’évêque doit d’abord être le père de ses prêtres et par là vraiment présent, physiquement, à l’ensemble de ses diocésains. Il y a à faire. Il me semble qu’un des ajustements de l’Eglise, en ce moment, au moins en France, c’est cela : que l’évêque soit nommé avec plus de discernement quant à ses qualités de communicant et de père spirituel : affections intimes, personnalisées et parole publique juste, forte, située. Le légendaire de Maurille montre que ce n’est pas impossible… – Notre ami actionné en divorce… le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre ; je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Que cela devienne sensible à notre ami. Et que notre gisant, tant ami lui aussi, roi de l’accueil et de l’écoute du coeur, soit enveloppé d’un éveil à la foi, à la personne de Dieu pas tant pour qu’il soit préparé au grand passage… mais pour qu’il trouve en lui cette force de retrouver le combat et de jouir d’un magnifique sursis. Quel bonheur ce serait, ce sera… Il a sauvé mon âme de la mort, gardé mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas. Je marcherai en présence du Seigneur, sur la terre des vivants. Dialogue de Dieu avec chacun de nous, avec son peuple, l’Eglise, l’humanité. [1] Dialogue extraordinairement fort de l’Apôtre, le plus pasteur des disciples, me semble-t-il depuis longtemps, tant sa lecture est prenante, précise et tellement affective, vécue tandis que sa personnalité s’efface tant il est transparent à l’amour et à la sollicitude, ce ne sont pas les élans pauliniens ou la conscience pécheresse de Pierre, c’est la totalité d’un pasteur. Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres : moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. Alors, Pierre, de la profession de foi : Tu es le Christ, mais d’une foi à son idée personnelle d’un Messie, d’un Christ, selon lui et sans doute les ambiances de l’époque…puisqu’il refsue aussitôt l’enseignement de son Maître : qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands-prêtres et les scribes, et que, trois jours après, il ressuscite. Pas seulement la divinité du Christ, mais son humanité : sa souffrance, sa mort, le calvaire, l’arrestation, la docilité si paradoxale, l’abandon de toute défense… en parole et en actes. L’exemple ainsi donné au prix de Sa propre mort car celui qui veut sauver sa vie, la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera. Etre digne de cette parole, en discerner l’application dans ma vie, dans nos vies, et en prière pour autrui, pour celles et ceux qui me sont présents, et chers. Amen.

Hier
Les aurai-je lus ou m’auraient-ils marqués que je ne les eusse pas rachetés. Il est vrai chez Emmaüs… à un ou de eux euros. La tentative de Catherine NAY de faire un gros livre sur le mandat de NS (l’impétueux, l’homme des tempêtes, le héros) n'aboutit qu’à changer la police par rapport à son premier essai sur un pouvoir nommé désir. J’ai deux fois BENHAMMOU pour la chronique des derniers temps de FM et deux fois la mémoire meurtrie de l’un de ses fils. Et il y a plusieurs écritures et présentations du livre du Dr. GUBLER (l’excellent et efficace médecin de FM), faute que le premier soit resté  libre de circuler plus de 48 heures… Le libre broché n’est pas non plus un investissement( Jean-Christophe). – Singulièrement, l’amnésie du commentaire de plus en plus évidente en politique et en économie. Peut-être avait-on « naguère » trop l’habitude du précédent, mais maintenant… ainsi le catalogue qu’est la loi MACRON n’a pas été rapproché des 110 ou plus propositions d’ATTALI à NS (300 plus précisément..). Ou les rapports PEBEREAU et CAMDESSUS sur la dette, sur la croissance. Les flots de mots au présent, mais dont aucun n’a fait balle ni encore moins n’a été fécond : choc de compétitivité, pacte de responsabilité… sans que Louis GALLOIS ait finalement été préposé à l'essentiel  : la reconstitution pour le présent et pour le futur d'un commissariat général au Plan, compétent aussi pour l'Aménagement du territoire, le temps et l'espace, la concertation organisée des pouvoirs publics avec les acteurs économiques, financiers et de la vie locale (celle qui est la plus civique, quotidiennement).

La réalité nue. L’Allemagne capitule, Munich hors limite devant l’afflux de réfugiés : rétablissement du contrôle aux frontières, tandis qu’au large de la Grèce naufragent vingt-huit personnes. Après les effets de manche, après les découpages d’une population supposée (celle des arrivants en une année), on va entrer dans le non-dit. Il y aura autant de débordements que de répression et de refoulements. Les populations déjà incontrôlables, mais maintenant les réactions disparates des Etats.
Le président des jeunesses du nouveau parti succédant à l’U.M.P. rejoint le Front national…
Bagarres sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem.


[1] - Isaïe L 5 à 9 ; psaume CXVI ; lettre de saint Jacques II 14 à 18, évangile selon saint Marc VIII 27 à 35

vendredi 11 septembre 2015

organisation ... de la communication et de la production - courriel à l'Elysée

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

1° voulant vérifier quelque chose dans le verbatim de la conférence présidentielle de lundi (cf. plus bas, extrait de mon journal de ce matin), j'ai passé une vingtaine de minutes hier et encore à l'instant "sur" le site de l'Elysée. Impossible, au moins selon mes compétences certainement limitées mais sans doute dans la moyenne nationale et citoyenne, de trouver ce texte. Des extraits "sur" Google, le site n'offre que la video, et cliquant sur conférences de presse, indiquant la date, etc... rien. Si vous pouvez m'en faire donner le lien, cela me sera utile.

Il y a donc quelque chose à revoir, et du coup une occasion à saisir pour un certain partage et un consensus des archives de nos présidents sous la Vème République. Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, beaucoup de Jacques Chirac était accessible, au même titre que l'impétrant régnant. Pierre-René Lemas que j'interrogeai sur la disparition de tout accès aux textes du prédécesseur m'apprit que le fonctionnement du site de NS avait été confié à une officine privée qui émargeait donc au budget de l'Elysée que vous savez très restreint. Il faut rétablir l'accès tous publics et gratuit à ces archives, laissant à NS le soin d'indemniser si nécessaire juridiquement ses amis. Il serait alors très convaincant de donner les archives rétrospectivement jusqu'au 8 Janvier 1959. La Fondation de Gaulle doit avoir saisi numériquement les textes du Général, probablement aussi l'Institut François Mitterrand (je ne sais son appellation) et l'on peut pour les autres mandats et pour l'ensemble quand il y a des lacunes mettre quelques stagiaires ou CDD là-dessus. Ce serait bien et élèverait sur le socle du patrimoine intellectuel commun un consensus certain.  Et pourquoi n'y pas ajouter des photos. Naguère, le laboratoire du 4 rue de l'Elysée était facilement ouvert à ceux qui pouvaient en avoir un usage modéré, ainsi un ambassadeur pour sa rétrospection ou pour la documentation de son service de presse... c'est aujourd'hui aux archives nationales où le "responsable" ne répond pas alors que le laboratoire y renvoie.



L’histoire… l’apprendre. Pas selon des thèmes ou en morceaux choisis ou en graphiques des évolutions diverses, mais avec des noms propres, des noms de personnes et de lieux, des dates, des chronologies montrant des coincidences, des successions ou des indifférences sans chaînes de causalité, des compartimentages dans le temps et l’espace et les apparences de cloisons étanches… Un de mes/nos professeurs dans les années de collège justifiait son enseignement comme l’apprentissage de leçons pour ne pas recommencer les mêmes erreurs. Or, s’il est « quelque chose » que montre l’histoire apprise, transmise ou approfondie aussi factuellement que possible, c’est bien que chaque génération ou presque commet les mêmes erreurs que les précédentes, même si les apparences varient beaucoup et font croire au contraire à la modernité et à de perpétuelles novations. La question est d’ailleurs de savoir qui commet ces erreurs : les « chefs » ou les ouailles, l’opinion publique d’ensemble d’un pays, d’une génération, d’une « époque » ? Revenir sur le 11-Septembre fait mieux voir nos réactions face au Daech et à l’Etat islamique : l’incapacité de poser un diagnostic, d’identifier l’adversaire et plus encore de le combattre, on combat à côté et le drame devient prétexte. Et l’on n’avance pas. Le hasard d’une salle d’attente à l’hôpital me donne à parcourir Match n° 3423 du 24 au 30 Décembre 2014. Passionnant reportage sur des Kurdes à la frontière nord-est de l’Irak ayant résisté à l’Etat islamique et lui faisant des prisonniers, lesquels revendiquent le martyre et ne sont donc en rien une « monnaie d’échange ». Il est souligné (il y a dix mois) que la France n’accorde aucune aide aux Kurdes, alors même qu’elle s’oppose à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne (c’est moi qui ajoute). Conférence de presse présidentielle de lundi : Jupiter tonnant… pas un soupçon d’analyse géostratégique, l’étrangeté qu’Israël ne se sente menacé que par l’Iran (la « tribune » MERKEL, FH, CAMERON paraissant le lendemain) et nullement par l’Etat islamique, et rien sur les Kurdes, puisque – quitte à ce que la carte du Proche-Orient se modifie et qu’apparaisse un nouvel Etat, pas plus horrible que ne le parut la Russie bolchevique au lendemain de la Grande Guerre parce qu’elle modifiait toutes les habitudes sur la consistance du pouvoir et de l’Etat – accepter et aider même la constitution d’un Kurdistan prenant sur quatre des Etats actuels dont aucun n’est bien sympathique ni loyal, serait probablement le meilleur allié de l’Europe sur place et le plus efficace combattant de l’extrêmisme islamiste (et peut-être sioniste…). Je veux vérifier le texte présidentiel. Le site actuel de l’Elysée n’est plus qu’un recueil de videos. Impossible d’y trouver ce texte…

2° ma femme consulte à l'hopital local : un nouvel appareil d'exploration est en test. Toshiba. Appel d'offres probable : Samsung, Siemens, Toshiba donc, General Electric à qui nous vendons depuis longtemps et encore maintenant. Cela a commencé avec la première cohabitation. J'avais été demandé par Pierre Bérégovoy à ma nomination pour le Brésil (quand les services d'expansion économique existaient encore et à la main des pouvoirs publics) : son inquiétude sur un crédit fournisseur considérable pour seulement Thomson. En plus grande part que les choses de la défense, de l'hospitalier et de l'imagerie. La corruption, la fraude à l'entrée des contrats en vigueur pour faire "banquer" le Trésor et changer quelques lignes du bilan annuel, plutôt en favorable... Je mis le pied sur la fourmilière; pendant dix ans, à ma seule exception, tous les conseillers économiques et commerciaux se succédant à Brasilia avaient été mêlés au contrat, et celui de la signature fut même quelque temps représentant de Thomson au Brésil... l'été de 1987 (j'étais sur le sable mais avec une correspondance écrite aller-retour directe avec le Président, et un rendez-vous quasi-mensuel avec Jean-Louis Bianco, votre prédécesseur de l'époque), Thomson pensant obtenir par là le marché des téléviseurs, vend son imagerie médicale dont les Hospices civils de Lyon et le Val de Grâce à Paris étaient l'éclatante vitrine. Résultat : début des pertes de patrimoine industriel national, pas davantage de télévisuers français aux Etats-Unis et bientôt plus aucun téléviseur français (sauf lacune de ma culture pour ce marché).

On a cependant le cocorico d'Attali -
Paris-Match de Décembre 2014... p. 59 du n° 3423...

Les faits sont là. Sa position géographique est unique (...) sa démographie est florissante (...) son niveau d'éducation est très élevé et s'améliore (...) Son infrasturcture est exceptionnelle (...)En matière industielle, la France n'a pas non plus à rougir : 31 groupes français figurent parmi les 500 plus grandes entrepreises mondiales (classées en fonction de leur chiffre d'affaires) ; la France se classe ainsi au 4ème rang, derrière les Etats-Unis (128), la Chine (95) et le Japon (57), et devant l'Allemagne (28), la Grande-Bretagne(28) et la Corée du sud (17). Elle est aussi au 3ème rang mondial derrière les Etats-Unis et le Japon) du classement 2013 des entreprises et agences publiques les plus innovantes (12 groupes sur 100) réalisé par Reuters. Elle regorge aussi de start-up innovantes et prometteuses. Elle est enfin, aujourd'hui, le pays d'Europe où l'on crée plus de nouvelles entreprises, dans tous les domaines, dans tous les quartiers.

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Chaleureusement, bonne suite de journée et bons samedi-dimanche.

jeudi 10 septembre 2015

Inquiétude & Certitudes - jeudi 10 septembre 2015

Etat islamique, Turquie et question turque - selon le correspondant de Libération


Turquie: les autorités entravent une «marche de la paix»

Par Ragip Duran, Correspondant à Istanbul — 10 septembre 2015 à 14:04 (mis à jour à 14:04)

Une délégation du parti prokurde HDP bloquée par la police alors qu'elle tentait de rallier Cizre. Photo Ilyas Akengin. AFP

Alors que la ville, bastion kurde, est soumise au couvre-feu 

depuis neuf jours, une délégation tente de s'y rendre pour 

«éviter un plus grand massacre».

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 Turquie: les autorités entravent une «marche de la paix»
Le convoi a été bloqué par les forces de sécurité, alors ils ont décidé de continuer à pied. «Nous faisons des sit-in de temps en temps et nous avançons pas à pas», explique Filiz Kerestecioğlu, députée d’Istanbul, une des membres de la délégation du HDP (Parti démocratique des peuples, prokurdes et degauche, 80 députés sur 550) composée de deux ministres, des deux coprésidents et d’une trentaine de députés qui tente de se rendre à Cizre, ville du sud-est proche des frontières syriennes et irakiennes où depuis une semaine se déroulent de violents combats. 

Cette localité de 135 000 habitants du district de Sirnak est un bastion traditionnel du PKK(parti des travailleurs du Kurdistan), l’organisation de la guérilla kurde qui depuis le début de la lutte armée en 1984 l’utilise aussi bien pour s’infiltrer en Turquie depuis ses bases arrière d’Irak du nord que pour y retourner. Depuis une semaine, Cizre est sous «blocus», interdit d’accès par l’armée qui assure y mener une opération majeure contre le PKK. La délégation du HDP veut être sur place pour éviter «un plus grand massacre».

«Dans la seule nuit de mercredi à jeudi, quatre civils ont été tués sous les balles des forces de sécurité», martèle Selahaddin Demirtas, le coprésident du parti dans un meeting improvisé jeudi matin à Idil, petite ville distante d’une vingtaine de kilomètres. Au moins 19 personnes dont des enfants ont été tuées depuis une semaine dans la ville. Les photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des cadavres entourés de sacs de glaçons dans les chambres des maisons dont les murs sont pleins de traces de balles et d’obus. Cizre est sous couvre-feu depuis maintenant neuf jours. La police et les gendarmes empêchent les familles des victimes de sortir des maisons et de transporter les corps à la morgue de l’hôpital. «L’électricité, l’eau et les lignes téléphoniques sont coupées depuis vendredi dernier», précise un médecin. D’où l’inquiétude croissante des membres de la délégation HDP et de leur «marche pour la paix».

Routes de montagne

«Moustapha Barzani [le défunt leader historique des Kurdes irakiens ndlr] avait organisé en 1947 la Marche vers Moscou et Martin Luther King en 1963 avait organisé la Marche pour la liberté et le travail. Maintenant c’est la Marche des Kurdes pour la paix», s’enthousiasme un des membres de la délégation. Les forces de sécurité n’ ont laissé passer à Midyat que les deux ministres HDP (Müslüm Doğan, ministre du Développement, et Ali Haydar Konca, ministre d’Etat responsable des Relations avec l’Union européenne) du gouvernement technique qui gère le pays jusqu’aux élections législatives anticipées du 1er novembre. Les autres ont pris les routes de montagne. Ils sont sans cesse arrêtés par des barrages de la police et de l’armée. A chaque fois recommencent alors les négociations avec les forces de sécurité sur place et avec les responsables gouvernementaux à Ankara. «Non, nous ne pouvons pas vous laisser passer. Si vous résistez, sachez que nous interviendrons comme il faut»,clame un responsable de la police. Puis finalement les marcheurs peuvent reprendre leur cortège pacifique...

L’engrenage des violences, les représailles des forces de l’ordre en réponse aux opérations du PKK et les attaques toujours plus fréquentes de locaux du HDP par des militants nationalistes et islamistes inquiètent de plus en plus les organisations de la société civile aussi bien turques que kurdes. Le barreau de Diyarbakir, la «capitale» du sud-est anatolien peuplé en majorité de Kurdes, a appelé le PKK à cesser ses attaques et les forces de l’ordre à faire de même. Leur espoir est celui d’une reprise du processus de paix entre Ankara et la guérilla kurde entamé à l’automne 2012 mais moribond depuis la reprise des combats fin juillet. 

Leyla Zana, la députée et militante emblématique de la cause kurde en Turquie, a aussi exhorté jeudi le gouvernement d’Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à faire taire les armes, faute de quoi elle entamerait une grève de la faim. «Retournez à la table [de négociations]!» a lancé la députée du Parti démocratique des peuples (HDP), citée par le quotidien Hürriyet, lors d’une marche d’élus de son mouvement dans la province de Sirnak (sud-est). «J’en appelle à toutes les parties qui brandissent des armes. Sinon, je vais entamer un grève de la faim jusqu’à la mort, a-t-elle menacé. Je préfère mourir plutôt que de rester spectatrice des tueries qui se produisent.» Lauréate du prix Sakharov pour les droits de l’homme décerné par le Parlement européen, Leyla Zana a été emprisonnée de 1994 à 2004, accusée d’entretenir des liens avec le PKK.



mercredi 9 septembre 2015

débat Europe - Grèce . déferlante sexiste contre la présidente récalcitrante du Parlement dissous


http://blogs.mediapart.fr/blog/yorgos-mitralias/090915/grece-dechainement-sexiste-contre-les-resistances-aux-memoranda?utm_campaign=2909615&utm_medium=email&utm_source=Emailvision

 

 

Grèce : déchaînement sexiste contre les résistances aux memoranda 

09 SEPTEMBRE 2015 |  PAR YORGOS MITRALIAS
 Dans les conditions de la crise paroxystique qui secoue la Grèce, nous assistons au déchaînement d’un sexisme extrêmement violent contre les femmes ! Et en plus, ceci se passe sur la scène politique centrale au vu de tout le monde. Nous pensons que ce sexisme extrême et violent qui est en train de prendre les dimensions d’une vraie épidémie, diffère sensiblement du vieux sexisme quotidien qu’on a connu durant un passé récent plus pacifique, avant la présente crise de la dette. Le cas de la Présidente du Parlement grec, par Sonia Mitralias.
Figure emblématique et aussi principale victime de cette campagne –car il s’agit d’une vraie campagne- sexiste ultra-violente est la Présidente du Parlement grec Zoé Konstantopoulou. Évidemment, ce n’est pas un hasard que cette campagne sexiste contre elle a redoublé de vulgarité et de violence depuis qu’elle a prise l’initiative de lancer la Commission pour la Vérité sur la Dette Publique grecque et de devenir la figure de proue de l’opposition intransigeante à la soumission du gouvernement Tsipras aux diktats des créditeurs de la Grèce.
Mais, voyons de plus près de quoi il s’agit. Jour après jour depuis au moins 7 mois, toutes les déclarations de la Présidente du Parlement grec sont introduites dans pratiquement tous les grands médias du pays, journaux et chaines de télévision inclues, par les mots/titres « Nouveau délire hier de Zoé ». Cette monotonie des « délires de Zoé » est fréquemment interrompue par des titres gigantesques de la presse dite « populaire » du genre « L’homme de Zoé ne peut-t-il pas la museler ? » ou « Zoé est du domaine du psychiatre ». En pleine campagne électorale pour les élections du 20 septembre, les principales chaines (privées) de télévision ont inventé une « rubrique » spéciale de leurs JT qui, jour après jour, présentent ce qui circule dans le médias sociaux concernant Zoé. Évidemment, il s’agit toujours des caricatures, souvent obscènes, couplées d’images ou des dessins d’elle déformées à volonté, dont l’authenticité n’est pas –évidemment- du tout assurée…
Mais, il y a plus et pire que tout ça. Depuis de longs mois, même des députés n’hésitent pas d’attaquer en public Zoé avec des phrases comme « Orang-outan mal baisée » tandis que d’autres font appel à son mari, qui est capitaine de la marine marchande, de « débarquer au plus vite pour la calmer ».
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La présidente du Parlement grec brandissant en pleine séance du parlement la première page du journal, qui faisait appel à son mari pour la « museler ».
L’énumération de ces agressions verbales et sexistes dont est victime la Présidente du Parlement grec pourrait continuer encore pour longtemps, mais l’objectif de cet article est tout autre. En réalité, le cas de Zoe Konstantopoulou est important parce que emblématique de toute une offensive sexiste violente des divers pouvoirs (politiques, partidaires, médiatiques, mafieux...) contre des femmes insoumises qui persistent à revendiquer leurs droits et les droits des oppriméEs. |1| C’est ainsi, qu’a partir du moment où Zoé K. s’est imposée comme figure de proue de l’opposition aux Memoranda qui ont ruiné la Grèce, elle fut dénigrée, vilipendée, humiliée, calomniée…en somme, diabolisée par tous ceux qui se rangent derrière laTroïka. Et les attaques contre elles sont si persistantes, organisées, coordonnées et systématiques qu’elles s’apparentent à une véritable stratégie de guerre dont l’objectif est son élimination politique de la scène publique.
Ce serait une erreur d’attribuer cet « extrême phénomène sexiste » à des comportements phallocratiques individuels dus au hasard ou à des mentalités anachroniques. Il s’agit d’une chasse contemporaine aux sorcières. C’est plutôt ça et non pas ce que prétendait la section de politique féministe du (vieux) Syriza quand elle publiait un communique titré « L’attaque sexiste contre Konstantopoulou renvoie à des stéréotypes anachroniques ».
Il s’agit d’une chasse contemporaine aux sorcières.
Mais, qu’est ce qui unit la chasse aux sorcières à l’aube du capitalisme avec l’actuel phénomène de sexisme violent, lequel pourrait très bien évoluer vers une chasse aux sorcières contemporaine ?
La chasse aux sorcières apparait en Europe entre la fin du 15e et le début du 16e siècle, quand le capitalisme fait son apparition |2| Elle se caractérise par la diabolisation systématique des femmes présentées comme sorcières à une période historique de crise -analogue à l’actuelle de l’explosion de la crise de la dette- marquée par des révoltes et des résistances qui voyaient les femmes être en première ligne.
Aujourd’hui comme alors, nous vivons au milieu d’une réorganisation des rapports de production et de reproduction aux dépens des femmes. C’est un fait totalement ignoré par ceux qui occupent les devants de la scène politique.
A l’époque de la chasse aux sorcières les femmes avaient été exclues des métiers, de la connaissance, de la terre commune, elles ont été en –cloisonnées, enfermées dans la maison et la chambre à coucher. Aujourd‘hui elles sont chassées de la vie publique et sont poussées à assumer gratis (!) à la maison, plusieurs des services publiques assumés auparavant par l’Etat providence liquidé par les politiques néolibérales d’austérité. Et les énormes sommes ainsi économisées vont évidemment au paiement de la dette publique…
Ce n’est pas un hasard si c’est à l’époque de la chasse aux sorcières que sont apparus les stéréotypes bien connus du genre « les femmes à la cuisine ». Des femmes qui n’avaient pas peur de dire en public ce qu’elles pensaient, qui avaient confiance en elles-mêmes, étaient condamnées et définies comme « des femmes colériques et agaçantes qui perturbaient la paix publique et aiguisaient les disputes publiques ». Être une femme et s’occuper des affaires publiques était considéré comme un crime et la coupable méritait le bucher.
Si tout ça vous rappelle un peu la quotidienneté de notre époque austéritaire et autoritaire vous ne vous trompez pas. Dans l’actuelle Grèce des ruines humaines et sociales, tous ceux qui défendent les bourreaux et leurs politiques inhumaines (médias, partis politiques néolibéraux, politiciens corrompus, centres des pouvoirs plus ou moins occultes, organisations patronales et même le crime organisé) utilisent à fond et comme jamais auparavant le sexisme le plus abject pour briser les femmes qui prennent la tête des luttes contre les politiques d’austérité ou le système-dette, qui osent défendre les migrants, les réfugiés, la nature, les innombrables victimes des politiques barbares en application.
Ici on a affaire à une stratégie semblable à celle utilisée par le crime organisé pour imposer sa « loi » -la loi du maitre, du maquereau- sur le système d’exploitation des esclaves du sexe, le sex-trafficking. Elle consiste à utiliser la peur, la violence, les tortures et même la mise à mort pour briser toute résistance, pour anéantir l’âme et l’esprit, la dignité et l’estime de soi-même pour discipliner le corps des femmes afin qu’elles se soumettent sans conditions pour être sacrifiées sur l’autel de la maximisation des profits du système prostitutionnelle.
Ceci étant dit, on ne peut qu’être impressionné négativement par l’attitude d’une institution comme le Secrétariat Général pour l’Egalité des Genres du gouvernement Tsipras, supposé défendre toute femme victime d’attaques sexistes, qui est resté totalement impassible devant le véritable lynchage sexiste dont était victime la Présidente du Parlement grec. Cette impression négative devient encore plus grande quand on se souvient que la victime de ce lynchage était un personnage public de premier ordre et même une dirigeante du parti (Syriza) dont sont aussi membres…la Secrétaire Générale pour l’Egalite des Genres et le premier ministre Alexis Tsipras ! Mais les « surprises » édifiantes atteignent un summum quand on apprend que ce même Secrétariat Général s’est empressée de réagir et de condamner l’attaque sexiste d’un quotidien dont la victime était la Roumaine Delia Velculescu qui représente le Fonds Monétaire International et est à la tête de l’actuelle version de la Troïka qui impose ses diktats a la Grèce.
On s’est arrêté un peu plus sur cette histoire parce qu’elle est emblématique de nos temps néolibéraux. Nous pensons que pour défendre effectivement nos droits en tant que genre, il nous faut faire (re)naître un courant féministe radical, qui émergera du combat des femmes contre la très dure réalité sociale de ce début du 21e siècle, contre le système dette et les fondamentalismes patriarcaux de tout genre. ll faut faire (re)naître un courant féministe qui rompt avec le courant féministe identitaire, qui s’intéresse uniquement aux politiques d’identité du genre et nie le rapport de la vie vécue par des millions de femmes en tant que genre avec la lutte de classes, ainsi qu’avec d’autres inégalités et discriminations.
Conclusion : Le sexisme qui se déchaîne actuellement en Grèce est redoutable car c’est une arme qui sert à diviser les luttes et à anéantir les résistances de toutes et de tous. Elle ne concerne donc pas seulement les femmes, mais nous tous, bien au-delà des frontières grecques …
Notes
|1| Voir l’article de Sonia Mitralia Violences contre les femmes : une arme stratégique aux mains du pouvoir et des possédants aux temps de la guerre sociale !
|2| Voir l’ouvrage majeur de Silvia Federici, « Caliban et la sorcière » aux éditions Entremonde. Silvia Federici est une théoricienne et une militante féministe marxiste.

débat Europe - Grèce . discours de la présidente du parlement grec Zoé Konstantopoulou le 2 septembre 2015 à l’ONU à l’occasion de la 4e conférence mondiale des Présidents de Parlements


https://france.attac.org/se-mobiliser/avec-les-grecs-contre-l-austerite-pour-la-democratie/article/zoe-konstantopoulou-a-l-onu-ne-permettez-pas-que-les-vies-et-la-dignite?pk_campaign=Infolettre-373&pk_kwd=zoe-konstantopoulou-a-l-onu-ne


Zoé Konstantopoulou à l’ONU : « Ne permettez pas que les vies et la dignité humaines soient bafouées au nom des intérêts du système bancaire »

jeudi 3 septembre 2015, par Zoé Konstantopoulou



Mesdames et Messieurs, leaders des parlements du monde,
En cette occasion du 70e anniversaire de l’ONU, marquant également les 70 ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en cette 4e conférence mondiale des présidents de parlements plaçant la démocratie au service de la paix, du développement durable et de la construction d’un monde tel que les peuples le veulent, je me tiens devant vous et parmi vous, en tant que présidente du parlement hellénique récemment dissous pour vous adresser un appel à la solidarité envers le peuple grec et envers la Grèce, terre où la démocratie naquit, et où elle est aujourd’hui brutalement attaquée et violée.
La Grèce et son peuple sont les victimes, depuis cinq ans, de politiques censées offrir une solution durable au surendettement du pays et une voie pour sortir de la crise économique, ces politiques contenues dans des accords appelés « memoranda - protocoles d’accord », conclus par le gouvernement grec et un trio d’institutions internationales, à savoir le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne, connu sous le nom de Troïka, et agissant au titre de créanciers de la Grèce, ont eu pour résultat de graves violations des droits humains, et particulièrement des droits sociaux, des libertés fondamentales et de l’État de droit lui-même.
Ce qui a été présenté comme des accords de renflouement a eu pour effet la misère, le chômage à des taux jamais vus jusque-là, 72% parmi les jeunes femmes et 60% parmi les jeunes hommes, des centaines de milliers de jeunes gens poussés à l’émigration, une explosion des suicides, la marginalisation des jeunes, des vieux, des faibles, des immigrés, des réfugiés, avec la moitié des enfants du pays vivant sous le seuil de pauvreté, une situation relevant d’une crise humanitaire, documenté dans les rapports et les déclarations des experts indépendants de l’ONU sur la dette et les droits de l’homme aussi bien que dans toute une série de décisions de justice et de rapports.
Le 25 janvier 2015, il y a de cela 7 mois, le peuple grec, à travers un scrutin national, a donné au gouvernement et au parlement un mandat clair et sans équivoque : celui de se débarrasser de ces politiques assassines. Des négociations ont débuté, une commission spéciale du Parlement a été formée, baptisée Commission pour la Vérité sur la Dette Publique, avec pour mission de conduire un audit et une évaluation juridique de la Dette grecque. Cette commission a produit un rapport préliminaire en juin dernier. Le rapport a établi que la dette souveraine de l’État est illégale, illégitime, odieuse et insoutenable.
Il a établi que la dette souveraine avait été contractée via des procédures qui constituent une violation flagrante du droit constitutionnel, justifiant par là même la dénonciation de la dette. Il a établi que les créanciers avaient agi de mauvaise foi en faisant délibérément peser sur la Grèce le fardeau de prêts insoutenables afin de sauver les banques privées françaises, allemandes et grecques. En dépit de ces conclusions, les créanciers de la Grèce ont exigé qu’on néglige le mandat du peuple.
Le 25 juin, un ultimatum de 48 heures fut posé au gouvernement grec, lui demandant d’accepter, contrairement au mandat populaire, une série de mesures démantelant le droit du travail, abolissant les garanties de sécurité sociale et la protection juridique pour les citoyens surendettés, et requérant, dans le même temps, le bradage des biens et entreprises publics les plus précieux, mais aussi des principaux ports, aéroports et infrastructures qui devraient être vendus ou cédés pour rembourser une dette odieuse et insoutenable.
Le Parlement hellénique a entériné la proposition du gouvernement de tenir un référendum portant sur l’ultimatum, et le peuple grec, à une large majorité de 62%, a rejeté les mesures.
Au cours de la semaine du référendum, des représentants des instances internationales et de gouvernements étrangers ont tenté d’influer sur le résultat du référendum, au moyen de déclarations visant à terroriser la population, et le référendum s’est tenu avec les banques fermées et le contrôle des capitaux imposé du fait du refus de la BCE de fournir des liquidités après l’annonce de la tenu du référendum ; et pourtant, la démocratie a prévalu, le peuple s’est prononcé clairement et a dit NON à 62% à ces mesures assassines.
Ce qui s’en est suivi est un cauchemar pour toute conscience démocratique, et une honte. Les créanciers ont refusé d’examiner le résultat du référendum. Ils ont insisté, usant de la menace d’un effondrement du système bancaire et d’un désastre humanitaire, que soient adoptées des mesures plus sévères encore que celles qui avaient été rejetées. Le gouvernement a été contraint d’accepter que le Parlement légifère sur des textes pré élaborés de centaines de pages, sans délibération, et à des dates prédéterminées, selon une procédure d’urgence, et avec les banques toujours fermées. Cette extorsion fut baptisée « pré requis pour un accord » et le Parlement fut appelé à abolir des lois qu’il avait votées durant les quatre mois précédents, et à s’abstenir de toute initiative législative sans l’accord préalable des créanciers.
Un projet de loi de cent pages, présenté comme un article unique, fut approuvé le 15 juillet en moins de 24 heures ; un autre, long d’environ 1000 pages et composé de 3 articles a été adopté en moins de 24 heures le 22 juillet ; presque 400 pages, fut adopté le 14 août en 24 heures. Le Parlement a légiféré trois fois sous la contrainte et la coercition, et cela étant fait, attestant qu’une partie importante des députés du principal parti de gouvernement, incluant la Présidente du Parlement, refusait de voter un tel texte de loi, le Parlement fut dissous de manière subite afin de garantir une majorité plus stable pour mettre en œuvre ce que le peuple a rejeté.
Mesdames et messieurs, la dette souveraine est actuellement utilisée contre la population grecque et le Parlement hellénique pour affaiblir la démocratie, mais la démocratie est une valeur suprême, et le Parlement ne peut être réduit à des sceaux, entérinant des normes dictées, rejetées par le peuple et conçues pour anéantir les sociétés et les générations futures.
J’en appelle à vous, Parlementaires du monde ; soutenez l’exigence de démocratie et de souveraineté parlementaire contre la coercition de la dette ; soutenez les initiatives de l’Assemblée Générale des Nations Unies et la commission ad hoc d’audit de la dette souveraine, ainsi que les initiatives des experts indépendants de l’ONU sur la dette et les droits de l’homme.
Ne permettez pas que la démocratie soit annihilée sur la terre où elle naquit. Ne permettez pas qu’un autre Parlement soit contraint de voter contre la volonté du peuple et contre le mandat de ses députés. Ne permettez pas que les droits de l’homme, les vies humaines, la dignité humaine, et les principes les plus précieux des Nations Unies soient bafoués au nom des intérêts du système bancaire. Le monde que les peuples veulent ne peut être construit sans les peuples du monde. Merci.
Discours prononcé le 2 septembre 2015 au siège de l’ONU à New York.

lundi 7 septembre 2015

Alain Juppé - d'Ouest France du jour à nos premières rencontres

Inquiétude & Certitudes - lundi 7 septembre 2015

courriel à l'Elysée à la suite de la conférence de presse présidentielle

Le 07/09/2015 14:39, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

je n'ai pu assister télévisuellement qu'aux trois premiers quarts d'heure de la conférence du Président.

Choix, décision, responsabilité, avenir, honneur... bien répétés. Parfait.

Mais je retiens et ne serai pas le seul, surtout à l'étranger, que 24.000 demandeurs d'asile au regard d'un accueil de principe pour 800.000 personnes en Allemagne, c'est dépenser beaucoup de temps et de hauts arguments afin de convaincre l'opinion française.

La responsabilité première d'un gouvernant et a fortiori du président de la République surtout quand nos institutions sont fondées là-dessus, est de hausser le niveau de conscience, d'exigence et de civisme des Français. Qu'ils soient à 56% "lepénistes" à propos des arrivants d'outre-Méditerranée, alors qu'en Allemagne plus de 60% des sondés estiment qu'on peut et doit faire plus, aller au million d'accueillis, c'est une honte pour nos générations et c'est la faute de gouvernants qui ne consultent pas les citoyens, ne les invitent pas directement à choisir, cela depuis dix ans tout juste. Vg. la "carte" des régions décidée à trois semble-t-il, sur un coin de table a-t-il même été précisé par certains médias, dont France Infos.

Quant à la distinction entre demandeurs d'asile et autrement motivés (les "migrants économiques"... la mobilité de l'emploi !), vous savez bien ce que sont les statistiques chez nous, un des % les plus faibles en Europe pour la reconnaissance du droit à l'asile, et un % insignifiant de recours admis par la Cour nationale ad hoc et le Conseil d'Etat - j'en sais quelque chose pour tenter d'aider des demandeurs devant les juridictions compétentes afin de faire annuler des refus.

Le Président a donc joué sur les mots, invoqué à bon droit la Constitution et l'honneur de notre pays, mais il me semble en avoir trahi l'esprit.

Si l'Allemagne est tellement en vedette, si même elle peut se poser en sécessionniste de l'Union non plus à cause de la Grèce, mais parce que l'Union est inhumaine, c'est bien faute de France. Dommage.

N B - communication. Ouest-France dans les boîtes et kiosques au petit matin dans le Morbihan commentait les principales annonces faites à partir de 11 heures et les présentateurs sur France 2 répétaient que les thèmes et questions qui allaient être traitées, étaient déjà bien connues. Cf. de Gaulle et la rupture des négociations avec la Grande-Bretagne, en Janvier 1963, que Spaak apprit à Couve de Murville en séance... ou la reconnaissance de la Chine, l'année suivante...

début de la conférence de presse présidentielle


vendredi 4 septembre 2015

courriels aux membres du Parlement


Chers élus de la nation,

la France est au supplice.

Le stade léthal est assez proche pour que cela ne s’entende ni ne se voit guère. Sauf à l’étranger stupéfait de notre disparition en tant que peuple admirablement doté par la nature, ayant su malgré la défaite de 1940 retrouver son rayonnement de toujours et augmenter ses avances technologiques comme nul autre en une Europe. Stupéfait de ne plus nous voir et nous entendre en tant que tels. Stupéfait que les Français consentent à leur domestication et à leur abaissement, à être si mal dirigés, si mal représentés depuis des années maintenant.

Notre patrimoine politique est dévoyé, notre patrimoine industriel et agricole bradé, notre visage défiguré, grimé. Processus d’au moins quinze ans, mais s’accélérant de semaine en semaine.

Politique.

Une élection présidentielle préparée dès la mi-mandat et censée opposer deux candidatures dont ne veulent pas les Français, à 72% pour le battu de 2012 et à 77% pour l’élu de cette année-là. Une élection qui se déciderait au premier et non au deuxième tour, puisqu’affronter Marie Le Pen, c’est censément l’emporter. A moins que les Français, sans racisme, sans antisémitisme, sans négationnisme, sans simplisme apprécient par avance un exercice du pouvoir plus partagé et plus contrôlé, Marine Le Pen à l’Elysée sans majorité au Parlement puisqu’elle n’aurait ni le temps ni les moyens constitutionnels de changer le mode scrutin de l’Assemblée nationale, malgré son élection. Le gouvernement se formerait en consensus des partis dits de gouvernement, ceux-là même qui se ressemblent tellement depuis dix ans en politique économique et sociale, et nous ont constamment fait reculer : syndrome, la réforme des retraites sauvant notre « modèle » pour vingt ans ans tous les cinq ans…
.
Une vie publique figée, chaque fois pour cinq ans  Le recel des prérogatives présidentielles et la discipline interne de vos partis à peine de n’être pas réinvestis oblige, vous oblige à voter « malgré tout » la confiance ou la censure.

Une démocratie rendue émolliente. 1997, une dissolution manquée, le président reste en place. 2005, un referendum négatif, le président reste en place. 2014, la refonte de la carte des régions sur un coin de table à trois-quatre un lundi soir sans consultations locales, sans referenda locaux pour les rattachements, réunions ou sécessions des départements selon les régions, sans consultations sur les compétences et avec un désengagement de l’Etat, souvent sans préavis, faisant tout peser sur les communes, désormais incapables de maintenir leurs concours à la vie associative, pourtant creuset décisif du civisme et de la solidarité.

Face à la crise aux multiples causes et natures, assourdis de propagandes répétitives sur le choc de compétivité, sur le pacte de responsabilité, assommés par des lois-catalogues et fourre-tout qui vous sont imposées comme aux Français. Des réformes dont ceux-ci ne veulent pas et l’absence ou le déni des réformes qu’ils veulent et qui sont de bon sens. Alors que l’expérience française de la planification quinquennale ou quadriennale de la Libération à 1998 (suppression du commissariat au plan au profit d’une nouvelle institution sans aucune parenté : le conseil d’analyse économique à Matignon) est exactement à la mesure et du système quinquennal actuel et de la nécessité d’un dialogue entre partenaires sociaux vraiment efficace en économie et en finances.

La démocratie de façade et l’oubli des outils qui nous sont propres.

Notre patrimoine bradé. Pas de semaine sans une annonce navrante, au point qu’il n’y a probablement plus rien à vendre de ce que nous avions su construire depuis cent ans, souvent plus, quel que soit notre régime politique, quel que soit l’origine du capital, familial, public ou sur emprunt national. Dès 1987, l’imagerie médicale Thomson, puis les manipulations du capital d’EADS, c’est-à-dire d’Airbus dont nous avions su en 1968-1969 persuader les Allemands que l’implication gouvernementale était sine qua non. A répétition depuis 2012 :  Florange et toute sidérurgie en France –  l’automobile progressivement en Chine et au Japon en centre de décision et en fabrication – Alstom, Lafarge, Areva (via les contrats nucléaires d’EDF version Proglio avec la Chine), Arianespace alors que les absorptions-disparitions de Péchiney et d’Alcatel auraient dû nous instruire sur ces fusions et participations. L’emploi peut toujours renaître, mais un savoir-faire séculaire disparaît que nous ne pourrons reconstituer – si nous le voulions – que par mercenariat. Notre jeunesse dotée et diplomée le comprend bien : il n’y a plus d’avenir français pour ce qui étaient nos premiers rangs depuis les années 1920. Avoir laissé tomber le Crédit Lyonnais en difficulté aux Etats-Unis ou admis l’absorption d’Elf, bras séculier de l’Etat sur des marchés où nous sommes seuls à ne pas jouer national, nous a privés d’envergure mondiale. Structurellement excédentaire et de beaucoup, des premiers rangs mondiaux pour bien des céréales ou des productions de qualité, notre balance agro-alimentaire est tombée subitement déficitaire : porcs et volailles viennent majoritairement de l’étranger comme l’ensemble du textile ou des équipements électroniques ou multimédias. L’Allemagne est excédentaire en étant le diffuseur d’exporations chinoises : vg. les ampoules électriques de consommation obligée selon de nouvelles normes européennes.

Nous n’avons plus de stratégie industrielle ni au plan gouvernemental ni en concertation avec nos banques et nos groupes principaux. Les pouvoirs publics ne savent plus négocier, ne sont pas informés cf Florange et Alstom, ne savent pas nommer : le fossoyeur d’Aulnay à la tête d’Areva… et nos élites pour les directions d’entreprise se cooptent ou exploitent leur recel, cf. François Pérol, avec la tolérance des dernières procédures dont dispose encore l’Etat.

Clubs de foot. financés par l’étranger, aéroports de province financés de même, lignes intérieures attribuées à l’étranger au détriment de notre compagnie nationale. Vous en savez bien plus que moi par vos remarquables commissions d’enquête et vos investigations personnelles.

Le visage de la France – resté intact malgré nos guerres coloniales, grâce à de grandes autorités littéraires et morales (Mauriac, Camus, Sartre…Teilhard de Chardin, Abbé Pierre, Père Joseph pour ATD Quart Monde) et à l’éclat des options faites en notre nom par le général de Gaulle – est méconnaissable. Il est déjà pour certains attristés : grimaçant, mensonger. Discours et faits déshonorants, tel celui de Grenoble en Juillet 2010, tels ceux perpétrés depuis… quel que soit le ministre de l’Intérieur et le président de la République, des faits méprisant les droits de l’homme au point que la commissaire européenne compétente et le pape lui-même ont mis le holà ! à la suite de deux de nos évêques chargés de la pastorale des migrants. Chroniquement, Calais et ces jours-ci Vintimille ou de plus en plus les statistiques comparées entre Etats membres de l’Union européenne pour l’accueil des demandeurs d’asile, et affreux : nos interprètes afghans comme les harkis d’Algérie.

L’intelligence nationale dédaignée par la direction politique. Le gouvernement d’union réclamé d’évidence au soir du second tour de l’élection de 2002 contre Jean-Marie Le Pen ou du dimanche 11 Janvier dernier : pas même venu à l’esprit de celui qui peut le faire. Le moratoire des dettes souveraines, ainsi qu’en temps de guerre, évident pour tout particulier surendette et dépendant d’un banquier outrecuidant, n’est toujours pas en débat entre les principaux Etats pourtant ciblés par la spéculation comme à tondre et corvéables à merci.

Et surtout aucun tropisme européen, une gestion intergouvernementale stérile parallèlement à un fédéralisme déréglementant selon les sujets ou méconnaissant la nécessité d’indépendance et de libre examen européens. L’Europe sans initiative politique française est la proie du reste du monde, ce dont s’apercevra même l’Allemagne. 

Nous ne pouvons continuer sur cette voie, nous ne pouvons plus nous laisser marquer pour l’Histoire, pour les jeunes générations, pour celles et ceux qui nous regardent encore, de loin ou de près, par ces corruptions avérées au plus haut niveau de notre République, par la trahison d’idéaux séculaires et de combats populaires parfois héroïques. Nous allons mourir et nous n’avons plus la certitude qu’il y ait encore des voies démocratiques pour que notre honneur et nos intérêts, notre âme et nos corps soient finalement saufs.

Les battus de 2012 ou les sauveurs d’une cuvée déjà bue en 1995-1997 n’analysent rien de nous, ne proposent rien d’ensemble et de cohérent. Les élus de 2012 ont disparu. Un gouvernement sans étiquette serait acceptable s’il nous faisait au moins fonctionner. La SNCF projetant de ne plus relier Rennes à Quimper ou Clermont-Ferrand à Montpellier que par autocars, est notre parabole. Sciences-Po. et Polytechnique ramant pour ressembler aux environs de Boston nous prêchent a contrario notre erreur. Nous régressons, nous disparaissons.

Il faut que ces pompes funèbres cessent d’enfumer ses quelques acteurs et que les Français qui savent se convoquer eux-mêmes, soient craints de celles et ceux qui imposent leur façon d’entreprendre ou de recéler, qui prétendent gouverner et abusent de la désaffection totale de tout discours public. Discours ou textes des lois que vous êtes contraints d’écouter ou de voter par oui ou non, selon la couleur dont vous savez bien qu’elle ne vous décrit plus vraiment.

Je ne suis qu’un septuagénaire isolé mais analysant notre pays et ses dirigeants depuis une cinquantaine d’années, l’ayant parfois publié. Par ma profession, la diplomatie commerciale, par l’âge de notre fille (dix ans et demi), par la familiarité des principaux ministres et collaborateurs du général de Gaulle puis de François Mitterrand, des moments avec ce dernier comme avec le pape Jean Paul II, je crois avoir rencontré autant notre époque que son double possible aujourd’hui.

Par prochain courriel, je vous communiquerai ce que j’ai tenté de faire valoir à l’Elysée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, puis depuis son investiture socialiste à François Hollande, via ses deux secrétaires généraux successifs.  Autant dans l’intérêt personnel de leur destinataire du moment que dans celui du pays et de notre bien commun, ces suggestions puis suppliques vous rencontrent, quel que soit votre parti nominal : j’en suis sûr. A leur date, je vous en avais communiquées quelques-unes.

Si je m’adresse désormais à vous, ce n’est pas pour vous encombrer mais parce que les solutions ultimes vous appartiennent, chacun, et en corps. Vous représentez le pays, pas seulement une de ses composantes géographiques. Vous le connaissez.

Je compte aussi vous demander à terme de considérer un projet dont la réalisation me paraît nécessaire, en tout cas utile quelles que soient les consultations à venir.

Chaleureusement et en confiance.

jeudi 18 juin 2015


Chers élus de la nation,

je continue cette réflexion – à l’anniversaire de la République, qui coincidait en 1870 avec l’échec d’une forme institutionnelle pourtant très moderne pour l’époque et à laquelle la Cinquième du nom ressemble beaucoup, et plus encore avec une situation apparemment désespérée en relations internationales et en cohésion du pays, de ses élites, de son peuple : il y aurait bientôt l’amputation de notre territoire, lequel constitue notre premier patrimoine commun, et la Commune, affreuse mais si explicable.

Comme à cette époque, il s’agit pour nous de trouver le meilleur régime politique et social – qui prime et encadre notre vie économique et intellectuelle aujourd’hui caractérisée par le mépris du salariat et du service public, l’adoration de l’argent et de la rentabilité (du profit et de son accaparement), l’individualisme, la dislocation de toutes les solidarités, à commencer par celle du couple. La réforme intellectuelle et morale selon Renan, la philosophie très réaliste du suffrage universel selon Victor de Broglie, pour la France nouvelle selon Prévost-Paradol. L’époque avait suscité journaux et écoles, vénérables, et malgré des institutions monistes et d’intenses conflits structurels tels que la relation entre l’Eglise et l’Etat ou entre la justice et l’armée, de grandes autorités politiques et morales avaient surgi. Un culte pour le pays, le voyage de deux enfants à travers la France, une géographie répandue comme l’enseignement de notre histoire, de notre identité et une assimilation mutuelle qui poroduisit notre capacité à tenir le choc de 1914 et l’occupation destructrice d’une partie considérable de notre territoire en superficie et en ressources.

Aujourd’hui, l’Etat a disparu sauf le fisc et le maintien de l’ordre contre les manifestants : les scandalisés, les mis à la rue ou à la pauvreté. La politique semblait depuis longtemps une classe à part, mais depuis peu elle est devenue un gouvernement à l’encontre de nous et subordonné à des emprises ou à lui-même, en sorte qu’il n’a plus de légitimité. Nous ne tenons donc plus aucun choc. Et personne n’émerge du flot des mauvaises nouvelles, des pratiques sans résultats.

J’ai eu l’honneur d’une intimité communiante avec deux personnalités qui ont démontré – à longueur de vie : l’Abbé Pierre, par une fulgurance au Quai d’Orsay – qu’on peut changer les choses en galvanisant les esprits, en n’étant que soi-même, sans vulgarité ni démagogie, sans slogans ni simplismes. Vous-mêmes dans les circonscriptions dont les citoyens et les habitants vous portent au siège qui est le vôtre pour cette législature et depuis plusieurs autres déjà – sans doute – vous avez l’expérience de la décision collégiale, des débats en mairie, en assemblée locale, l’expérience des consultations organisées ou selon vos rencontres ou les appels qui vous sont faits. Les initiatives, les votes ne sont pas ceux d’une contrainte. Vous savez ce que produisent l’imagination ou la relation de confiance personnelle. Vous êtes entourés de dévouements précis et le plus souvent désintéressés. Les Français, vos électeurs le savent, tandis qu’au niveau national l’élection est celle de l’espérance et la durée du mandat celle où se découvrent quelques personnalités de plus en plus dominées  par l’obsession de rester en place. D’y être renouvelées. Nous devenons médiocres et simplistes parce que nos dirigeants en politique, en entreprise, en intelligence de notre temps ne veulent pas que nous nous mêlions d’exercer avec eux le pouvoir, de trouver avec eux les bonnes solutions, de choisir avec eux ce qui doit rester notre structure. Notre âme se perd – découragement, fatalisme, cynisme – parce que le système est rigide et qu’il ne promeut que des esprits se croyant de droit divin.

Le président de la République n’est pas contrôlé. Les ministres sont – à quelques exceptions près que vous connaissez bien – plus accaparés par une parole publique d’ailleurs floue et approximative, que par l’étude de fond des questions à résoudre.

Ce n’est ni la France, ni la République. C’est un déclin sans précédent en temps de paix.

Vous composez une institution décisive pour notre avenir et vous pouvez décider de celui-ci en déclarant votre indépendance de jugement et de vote, en refusant – pour le salut public – l’argument peu démocratique qui gouverne (vous le vivez) les partis et les assemblées plus que jamais et alors que tous les dangers sont là, tous les écroûlements en cours : l’argument de faire corps pour ne pas perdre la prochaine élection, quelle qu’elle soit. Le rassemblement, l’union… alors qu’il nous faut discernement et énergie. Le point de départ et celui de l’arrivée ne sont pas, en contrainte de conscience, le soutien impopulaire de soi-disant réformes-catalogues défaisant le peu de cohésion qu’il nous reste. Ils sont la démocratie et l’appui de tout gouvernement sur un peuple d’expérience et de maturité. Nos gouvernants depuis au moins vingt ans font de la pédagogie – prétendent-ils – imposant ainsi une soi-disant supériorité de savoir et de compétence que n’auraient pas les Français, en corps et individuellement. Cette supériorité a montré qu’elle n’opérait aucun heureux résultat dans un pays de plus en plus malmené et ne se reconnaissant plus ni en son art de vivre et de produire, ni en son aptitude à la grandeur et à l’enthousiasme.

Il nous faut sortir de cette spirale, casser la répétition d’exercices de plus en plus vains et le moule fabriquant des dirigeants qui n’encourent aucune sanction quand ils échouent. Or, ils échouent et la prochaine élection présidentielle sera le « copier-coller » des précédentes. Cette élection doit être servante du bien commun par les réflexes et les comportements qu’elle peut engendrer parmi nous. L’élue ou l’élu sera secondaire.

Votre lecture et votre réaction m’honoreront et me seront précieux.

Dans l’attente de vous lire, d’échanger avec vous, de vous rencontrer éventuellement, je vous assure de ma confiance intuitive en votre liberté de jugement par expérience.

vendredi 4 septembre 2015

Pièces jointes

- un rappel biographique
- quelques citations de deux de nos grands contemporains pour ce que doit être, en forme et en fond, la politique quand le pays doit faire face