samedi 31 janvier 2015

Inquiétude & Certitudes - samedi 31 janvier 2015


Samedi 31 Janvier 2015

Eveillé depuis cinq heures et quelques. L’horreur de nos temps, nos réactions, parfois justes, parfois pas. Il n’y a jamais de précédents. Ma femme, semi-éveillée par un cauchemar dont elle se plaint et pleure, je l’entoure. Notre fille, ne pas peser, ne pas lui faire honte (mon physique, mes comportements), ne pas l’emprisonner, mais les ambiances et les ciels de nuage en soleil, vont si vite… parents, n’exaspérez pas vos enfants, constate Paul… et pourtant la stabilité pour toute suite, se fait je crois en ce moment. Et si vite, si souvent, le réflexe de l’appel à l’aide, à l’approbation. Présence de disponibilité : l’adulte. L’éducation de l’adulte par la demande de l’enfant. Nos acquisitions ensemble. Texte de Dom BOSCO, proposé ce matin. Nous par l’autre, de perfectionnement, d’ajustement qu’ainsi. Les peurs et horreurs, textes aussi d’aujourd’hui, Boniface, le Christ. Nature de nos craintes, la tempête mais aussi le prodige. Nos ignorances et nos précarités. Notre dépendance et pourtant… notre liberté. Le mal vient de nous, le salut de Dieu. C’est simpliste, car tout est dans le nœud de la grâce et de notre liberté. Salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte. Créés pour le bonheur, la fécondité, l’extase et l’épanouissement afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. [1] Ambiance de nos vies ? de la marche de l’Histoire ? ce qui nous l’apprend et nous le garantit, c’est bien le dialogue et la familiarité des disciples avec leur Maître, l’Ecriture et la vie, non la spéculation ou nos désespoirs aussi « à côté » que nos raisons et supériorités. Comment les bourreaux et les fanatiques peuvent-ils respirer et penser, alors qu’ils ne peuvent qu’être habités par ceux qu’ils torturent, ou bien tuer et torturer fait tout oublier à l’assassin ? pendant qu’il « procède ». Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Le vent tomba et il se fit un grand calme… Massacres d’hier, invazsions et tueries d’aujourd’hui : les uns vivent cela comme du travail. L’Irak en 2003, le GI ! faire le job… appréciation populaire du 11-Septembre pour BUSH junior : he does the job very well… assentiment général pour le comportement du président régnant de la rue Appert à la place de la République. Notation des pantomimes ?La vérité : survient une violente tempête, les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Le présent… Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? (arrivée de Jésus à Béthanie avec trois jours de retard, lui reproche Marthe…) Jésus, Dieu prend son temps, quand Il est dans le nôtre. Cela ne te fait rien ? – Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? – Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Le discernement, il nous manque en temps de paix comme de guerre, en catastrophe comme en plein bonheur. Le repère ? serment juré à notre père Abraham… comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens… Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Calme de Dieu fait homme, alors qu’en cette condition il y aurait tout à redouter… « chemin de croix ». N’avez-vous pas encore la foi ? -  Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère…  Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses… Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abrahama offrit Isaac en sacrifice… Il pensait en effet que Dieu erst capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu… Penser vraiment, ne serait-ce pas prier en espérant et en me rappelant tout simplement la foi donnée. Quelle promesse précise, sinon la promesse de tout, celle de vivre en Dieu, avec Lui, nous tous. Et d’ici l’aboutissement, la route, le temps, que nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
Voici le point du jour.

Italie… des institutions pas retouchées depuis la paix en 1947. Stabilité avec de Gasperi (1945-1953), puis l’instabilité pendant trente ans, et de nouveau une certaine stabilité mais avec la corruption de deux présidents du conseil : le premier dont le nom m’échappe (Craxi, pendant quatre ans à la fin des années 1980) et qui s’était établi en Tunisie pour fuir la justice romaine, et évidemment Berlusconi. Un président de la République, sans rôle ni prérogative sur le papier, élu par le Parlement et les représentants des régions, mais arbitre manifeste et référence. Tout donne à prévoir que ce Sergio Mattarella aura encore plus que Pertini et Napolitano une grande autorité morale : son frère président de la région de Sicile assassiné lui-même magistrat et plusieurs fois ministre, maintenant âgé. De fortes coutumes, telles que le président de la République ne sollicite jamais un second mandat, les législatives souvent anticipées. En fait le pouvoir tient davantage au talent et à l’emprise d’un homme : Matteo Renzi semble de cette trempe, qu’aux institutions elles-mêmes. C’est donc l’inverse de ce que nous vivons : des politiques, des personnalités de plus en plus médiocres, alors que sont si fortes nos institutions. Bravo, l’Italie.

Espagne… sans que les revendications soient claires, Podemos se pose en véritable alternative politique, manifestations de gauche dans tout le pays aujourd’hui. Evocation des gauches radicales en Grèce qui semblent s’être constituées principalement par une massive sécession au Pasok.

France… la mendicité en Chine. Un Premier ministre déjà insensé d’avoir évoqué ghetto et apartheid à propos de l’Ile-d-France, qui a comme argument pour l’investisseur chinois, cajolé et demandé… qu’en France on licencie plus facilement qu’en Allemagne. Réplique à Toulouse, manifestation (mais pas massive) contre la privatisation partielle de l’aéroport par cession de parts à la Chine. Il est certain qu’au train où nous allons, la sinophobie va relayer l’islamophobie. Vendu et humilié. Une fabrication d’Airbus là-bas, la fourniture de deux centrales EPR (nous n’avons pas même encore fini notre première), les accords restés occultes entre Proglio et les électriciens chinois : composantes nucléaires. Nous perdons nos technologies, nous sommes dépossédés.




[1] - lettre aux Hébreux XI 1 à 19 passim ; cantique de Zacharie en Luc I 69 à 75 ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41

courriel à l'Elysée - maintenant, " un choc de " démocratie



Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,

de toutes les grandes démocraties, britannique, allemande, américaine, nous sommes la moins vécue.

Le président est, dans les faits, indiscutable. Or, tout montre en orientations générales, qu'il est faillible. La majorité parlementaire est inflexiblement tenue au vote sans conscience ni conviction : raisons à analyser,  multiples, sans doute mais le fait est là. Le Premier ministre et les ministres peuvent être virés ad nutum. Il n'y a pas de délibération, il n'y a pas d'échange collégial, tout est péremptoire. La pensée présidentielle et gouvernementale est ainsi figée faute d'une obligation, pas morale, mais quasi-physique de discuter, d'argumenter, de trouver mieux ou autre. Aucune mis en cause de fond, de discussion possible, et pour le président pas de sanction que sa non-réélection : on part sans quitus, et on recommence avec le suivant.

Je souhaite donc un choc de démocratie (puisque le gargarisme de mots est notre manière de "populariser" et d'étiqueter... choc de compétitivité, pacte de responsabilité, loi de progrès et de liberté, ce qui me fit penser à Charles X et à sa loi de justice et d'amour). Pour cela, la contrainte : le roi est nu et du coup la France plus encore qui doit survivre au-delà de 2017 et qu'on distrait, les circonstances aidant depuis le 7 Janvier. Je souhaite donc que la loi Macron soit repoussée (catalogue sans lien de propositions notées à la volée en coin de bureau au patronat, actuellement si mal représenté), qu'enfin on réfléchisse à tous. Aucun des moyens du salut n'est pris depuis 2005 (le referendum négatif), seul le peuple répond présent, seules les circonstances quand elles sont dramatiques posent les bonnes questions. Tout le reste est pantomime.

Une France figée dans une démocratie de carton-pâte avec un choix tous les cinq ans sans connaissance de cause, ni de la situation du pays, ni de la vraie personnalité du futur élu, et puis c'est tout... c'est aussi l'âme et le mouvement de l'Europe qui se glacent.

Ouvrons, débattons, discutons, mettons en cause... Rien de ce qui est proposé depuis des années, ne marche, vg. résultats du "Grenelle de l'environnement", et ce qui marchait est déglingué, comme à plaisir et avec mépris.

On ne gouverne et on ne réussit qu'avec l'appui d'un peuple (ressassement de de Gaulle). On ne pense bien qu'à plusieurs, qu'à beaucoup, qu'en peuple, vg. 1944-1945 et ensuite... peut-être aussi le second cycle d'années gaulliennes, car même les opposants PMF puis la genèse de l'union de la gauche y eurent leur fécondité.

Aujourd'hui... que le secret des affaires opposé au
Canard... et l'affaire Bettencourt dont l'évident bénéficiaire est seul à ne pas comparaître.

Voeux de bonne conclusion et de repos de fin de semaine. Chaleureusement à vous.

vendredi 30 janvier 2015

ouvrir une ambassade dans l'ancienne Union soviétique - journal au Kazakhstan

stop-djihadisme.gouv.fr


#StopDjihadisme : contre le djihadisme, tous vigilants et tous acteurs

Se mobiliser ensemble pour agir contre la menace terroriste et lutter contre l’enrôlement djihadiste.




Les 7, 8 et 9 janvier derniers, le terrorisme a frappé comme jamais il n’avait frappé sur le sol français. En trois jours, 17 vies ont été emportées par la barbarie. Malgré les progrès importants en matière de lutte antiterroriste conduite au niveau national ainsi qu’à l’échelle internationale, la menace, en constante évolution, se maintient durablement à un niveau élevé.

Pour continuer et renforcer son action de lutte contre la menace terroriste, le Gouvernement lance ce 28 janvier un site Internet dédié :
 
Les 4 rubriques du site stop-djihadisme.gouv.fr Stop-djihadisme.gouv.fr, site dédié à la prévention et à la lutte antiterroriste, s’adresse au grand public, aux proches de jeunes en voie de radicalisation (professeurs, associations) ainsi qu’aux jeunes eux-mêmes. Pédagogique, il permet aux citoyens de mieux cerner les enjeux et moyens de la lutte antiterroriste et met à leur disposition des outils pratiques (infographies, vidéos de témoignages, affichettes). Il poursuit plusieurs objectifs :
 
  • comprendre : identifier les acteurs, leurs objectifs et les cibles de la menace terroriste pour mieux y répondre ;
  • agir : informer sur les moyens et les actions de l'État en matière de lutte contre le terrorisme ;
  • décrypter : comprendre la propagande et les techniques de manipulation utilisées par les recruteurs djihadistes ;
  • se mobiliser : sensibiliser tous les citoyens aux comportements à adopter en situation de menace et au quotidien.
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Le site Internet stop-djihadisme.gouv.fr s'inscrit dans un dispositif intégré de lutte contre l'embrigadement et contre le terrorisme. Ce dispositif, déployé sur l'ensemble du territoire français, comporte notamment :
 
  • une action répressive, avec le renforcement du dispositif législatif existant. La loi du 13 novembre 2014 complète et renforce cette législation antiterroriste existante. Le nouveau texte de loi prévoit notamment, sous le contrôle du juge, l’interdiction de quitter le territoire pour les majeurs convaincus de vouloir rejoindre des groupes terroristes. Pour s’adapter à l’évolution de la menace terroriste, la structure et le cadre juridique des services de police et des juridictions spécialisés ont aussi évolué. Un projet de loi sur le renseignement sera également présenté en Conseil des ministres puis au Parlement début mars 2015. En savoir plus
     
  • une action dissuasive : afin de contrarier les déplacements des individus impliqués dans des groupes terroristes, l’État a mis en place une stratégie de dissuasion consistant à :
    - expulser de France les ressortissants étrangers impliqués dans des activités terroristes,
    - priver les ressortissants français de leur passeport et pièces d'identité,
    - permettre aux parents de s’opposer à la sortie du territoire de leur enfant mineur,
    - systématiser la pratique des entretiens administratifs avec les personnes impliquées et détectées.
     
  • une action préventive : pour prévenir le départ de jeunes Français en Syrie ou en Irak, la France a, dès avril 2014, mis en place un plan global de lutte contre les filières terroristes et la radicalisation violente. Ce plan comprend 5 axes stratégiques complémentaires pour :
    - prévenir et empêcher les départs de majeurs et de mineurs,
    - démanteler les filières de recrutement agissant en France,
    - soutenir et orienter les familles,
    - communiquer, sensibiliser, former,
    - renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.

    Un numéro vert, 0 800 00 56 96, accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h, permet à ceux qui s’interrogent ou s’inquiètent d’un possible embrigadement de l’un de leurs proches d’avoir un entretien détaillé, indispensable pour établir un diagnostic. Au terme de cet entretien, ils sont conseillés sur la marche à suivre et orientés vers les services compétents placés sous l’autorité des préfets, dans chaque département.

    Un formulaire de signalement, accessible en ligne et destiné à ceux qui souhaitent signaler une situation préoccupante ou obtenir des renseignements. Ils sont systématiquement recontactés.

     
L’État a également développé un plan de lutte contre la radicalisation en prison consistant notamment à placer en quartier d’isolement ou disciplinaire les détenus radicalisés violents.
 

condoléances mauritaniennes pour ce que nous avons subi les 7 et 9 janvier, et discernement de ce qu'il s'en suivit

voici ce qu'à la suite de rédactions que j'ai couriellées à mes amis mauritaniens, m'adresse une très importante personnalité mauritanienne



                                                                                                       Nouakchott , 12 janvier 2015


Condoléances

Aux familles éplorées  des  victimes des attentats inqualifiables  de Charlie Hebdo , de Montrouge et de la superette casher de Paris , au peuple français   ami , je présente mes plus  sincères   condoléances , en ces douloureuses circonstances .
Ayant suivi  jusqu’à l’ épilogue de ces événements tragiques , le discours digne et  responsable des plus Hautes Autorités  Françaises face à cette  barbarie,  je reste confiant que le peuple de France, cette France dont le général De Gaulle disait qu’il avait d’instinct  l’impression que la providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires  , qui a  toujours su vaincre touts sortes d’adversités   , saura  traverser cette terrible  épreuve  et en sortir encore plus grandi  sans céder  à la xénophobie , aux sirènes de l’amalgame , aux   raccourcis  opportunistes  des prophètes  de malheur , du racisme , de l’antisémitisme et autres chasses aux sorcières .La France est  encore  plus riche et plus belle de sa diversité  , le plus grand malheur  serait d’en douter .
Je suis par ailleurs convaincu que cette horrible  tragédie   n’entamera en rien la  détermination de ce grand pays , berceau des libertés et des droits  de l’homme ,  à poursuivre ses efforts ,  non seulement dans la lutte contre le terrorisme ,  partout dans le monde ,  mais aussi contre  toutes les formes  d’exclusion et  d’injustice grave  qui constituent le terreau  incontestable   où prospèrent    toutes les formes  de violence et de haine entre les hommes .  

qui ajoute cependant à la date d'aujourd'hui, ceci

Cher grand ami ,
Pour avoir ainsi perçu l'Appel pour votre marche nationale  et m'être inscrit dans l'esprit que vous développez avec bonheur dans les deux  textes  attachés et que vous  adressez à vos compatriotes  respectivement de la Métropole et de l'autre cote de la  méditerranée ,  je suis allé le 12 janvier présenter mes condoléances et signer le registre ouvert à l'occasion , à l'ambassade de France , suite à l'attaque de Charlie Hebdo Je vous  attache ci dessous , a titre personnel , le libellé de mon mot de condoléances .
Comme beaucoup , j'ai eu par la suite  , à déplorer , non pas pas d'avoir condamné le meurtre de ces journalistes insolents mais les fausses notes qui ont marqué  cette marche  où les autorités françaises ont parfois manqué de maîtrise dans la gestion de l'événement sinon fait preuve , pour les plus hautes d'entre elles , de faiblesse voire de complaisance inadmissible en ce moment précis !Pour les beaux yeux du chauvinisme et de l'extrémisme sioniste que represente Nathanyahou  .
Heureusement que , comme moi même , beaucoup sont capables de comprendre que sur ce registre , certains faits et gestes n'engagent que la ou les personnes qui les commettent et non pas le peuple français .

Inquiétude & Certitudes - vendredi 30 janvier 2015



Vendredi 30 Janvier 2015


Hier


                            07 heures 29 + Courriels à Alexandra, mon propre projet, puis à Pascal V. ce que je ressens. Café en même temps que l’eau boue pour le thé… Mon équilibre dans et par l’écriture ? cette écriture de journal est un constat, mais… ce qui vraiment me redresse et me donne une opinion positive sur moi, et donne à autrui qui m’aime ou qui espère de moi quelque chose de tangible, est autre : c’est un travail et un produit  d’écriture, il est vrai. Mais au-delà, et plus fondamentalement encore : c’est le faire qui est nécessaire à mon équilibre, joie en faisant même du rangement ou du débroussaillage, ou ce que je devrais faire et vais faire : marche et nage. Le faire nécessaire à l’être. Dieu Lui-même l’a éprouvé et e donne l’exemple : la création et nous sauver. L’ensemble, faire, être, créer, sauver est le même mouvement : la vie. Donnée, reçue, partagée…

Ce matin

                             06 heures 38 + Calme d’hier soir, Edith à la télévision me rejoint au lit encore éveillé. Marguerite en communication skype (je tenais son journal) après avoir fait ses devoirs tout en conversant avec Eva. – Ce matin, pleuviotis, fait sortir « de force » Sacha, Lola agaçant ma chère femme. Aller à bout de mes multiples « urgences ». Me confier en tout à Dieu, tel qu’Il se donne à connaître à moi. Comme à tous, chacun en sa « langue », Pentecôte chaque matin.


                            Prier… « notule » de mon cher Bernard BRISSON [1]… autrui comme « preuve » de Dieu, le courant de la grâce est le vecteur de la plus vivre solidarité après viennent force et imagination du faire, puis la prière reçue, venant et allant en nous à longueur de journée avec des pulsions d’actions de grâce et même d’entretien avec Dieu, compagnon et rédempteur, la prière devient totalité de présence mutuelle, donc d’espérance et de nourriture.
Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme, ils sont fermes et sa marche lui plaît. S’il trébuche, il ne tombe pas car le Seigneur le soutient de sa main. … Or, nous ne sommes pas, nous, de ceux qui abandonnent et vont à leur perte, mais de ceux qui ont la foi et sauvegardent leur âme. Paul souvent nourrit des énigmes : Jésus porté à sa perfection par la souffrance… non, il est parfait car Dieu, Fils de Dieu, et rien sans Lui n’a été fait. Mais il est vrai qu’Il a souffert et qu’Il est mort, qu’Il a été obéissant jusqu’à mourir. Paul, ceux qui courent à leur perte… sans doute, mais ils n’y arrivent finalement pas à cette perte. Immense discussion de deux millénaires et qui, sans doute, a toujours préoccupé l’homme de prière et de réflexion : tous sauvés, sinon à quoi bon. Tous en Dieu et en paradis, qu’un seul être manque… et notre bonheur… ROUSSEAU parlait d’amour, et en fait d’une solitude. La foi nous assure de l’issue finale de l’immense geste de la Création. Miséricorde pour quelques-uns que de croire et vivre déjà, mais ce n’est qu’avant-garde. Il fera lever comme le jour ta justice et ton droit comme le plein midi. Lecture de nos vies, lecture de nos conversions à chaque instant : souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ. Vous avez soutenu alors le dure combat des souffrances, tantôt donnés en spectacle sous les insultes et les brimades, tantôt solidaires de ceux qu’on traitait ainsi. En effet, vous avez montré de la compassion à ceux qui… [2] Les paraboles du Royaume, elles ne sont jamais statiques, jamais un lieu, mais toujours un mouvement. Celui du semeur, celui de la croissance, celui du rayonnement, tour à tour ou ensemble. Les paraboles de Jésus sont celles de la nature et toujours liées à la nourriture, les métiers de la « mer » (les lacs de Palestine, le creuset du ministère « public » du Christ, le creuset dans le monde actuel de la guerre et de la paix, que vienne la paix entre terre bénie des diverses religions, quel signe et quel témoignage de ce que la relation à Dieu et l’imagination, le coup de cœur des hommes peuvent produire). Aucune parabole sur le métier de charpentier… le final de la croix n’est pas une parabole. Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. Figure accomplie de la grâce dans l’humanité, en chacun de nous : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre… la force et le courage des premiers chrétiens… la dynamique de la création… Jésus intarissable, l’œuvre de Dieu n’est-elle pas la Sienne ? Il disait encore : « A quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? »… Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre… Jésus disait aux foules…  sachant quelle était la terre où allait cette semence, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier : le choix du terreau, les vocations, la mission, la suite. Ce matin autrement qu’hier, puisque nous le vivons à présent et, rien qu’à le recevoir, nous y ajoutons.

début de matinée

Pékin, tapis rouge, comme pour un chef d’Etat. Précédents pour qui ne l’était pas à première visite en Chine : Margaret Thatcher, Ségolène Royal. Donc Valls… ce n’est pas de l’anticipation, c’est un constat d’importance dans le moment et un signal pour l’adversaire de la vedette. La France n’aurait donc plus qu’un seul modèle politique : on arrive au culot, Valls après Sarkozy, le goût du chef. On règne de la même manière : on accapare les médias, chaque jour le président régnant déguisé en monsieur prudhomme ou en père fouettard : de l’improvisation, de la mise en scène, de boîte à idées que pour les réactions et le théâtre, aucun suivi et aucune suite. Aujourd’hui, des objectifs du ministère de l’Agriculture, chiffrés – le chiffre pour la saint-glin-glin, elle-même datée mais au loin… c’est avec gloire la verge que se donne Hollande pour à chaque fois se faire démentir – objectifs pour les pesticides. Ceux du « Grenelle de l’environnement », premier grand succès de mise en scène par Sarkozy débutant, n’ont pas été le moins du monde atteint : la consommation agricole de pesticides a au contraire augmenté. Ces gens de pouvoir et cet exercice du pouvoir n’ont aucune prise sur les réalités. A peine savent-ils les discerner ?

après-midi

Quatrième jour du procès Bettencourt. Avant-hier et ce matin, les mises en cause contradictoire du photographe Banier. Selon Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point (je crois) l'artiste n'avait pas besoin d'argent à sa rencontre de Liliane B. et s'il lui a donné 90% du bonheur qu'elle aura eu au total dans sa vie, ce qu'elle lui a donné est peu payé. Selon la fille Bettencourt, au contraire, c'est un escroc qui a voulu se faire adopter et a séparé mère et fille. Soit ! point faible, la comptable - qui m'a toujours fait bonne impression - aurait été payée par la fille. Woerth est l'un des dix prévenus (on ne parle plus de la santé ou pas du kiné. suicidaire) et cela pour... une enveloppe de 150.000 euros, sans doute destiné au budget de l'UMP, alors qu'évidemment 1° il s'est agi d'un flux, et 2° Sarkozy, lui aussi, lui surtout... a reçu des enveloppes de même type et de même contenu, mais ne se trouve pas sur le banc de son ancien ministre. Ce dernier, la décoration du gestionnaire de fortune, est en réalité le maître d'oeuvre, pour compte de Sarkozy, du montage Bettencourt-UMP. Enfin,, si tout cela est évidemment répréhensible, il est évident que Liliale Bettencourt a toujours souhaité le parti de droite en situation de gouverner, et c'était certainement aussi l'attitude de son mari. Le procès a donc peu de sens.

Poutine-Nettanyahou, la Russie actuelle et Israël de ces quarante-cinq ans, analogues maintenant : sous prétexte de sécurité, Moscou annexe et considère que ceux-ci qui s'y opposent sont des néo-nazis et des terroristes. Les séparatistes de Donetzk abattent aujourd'hui leur jeu : pas question de paix ou d'accord avec Kiev. Faible réaction : la Pologne et la France, seules. On attend les Etats-Unis et l'Allemagne, version Merkel.

début de soirée

Instantané. La désinvolture du Premier ministre : établir, forcément aux dépens du président régnant, sa "stature internationale", donc le voyage en Chine, mais aussi son absence de Paris pendant un débat parlementaire auquel le Président attache de l'importance, le projet de loi Macron, relayant le rapport Gallois pour le "choc de compétitivité", puis le pacte de responsabilité. Manuel Valls qui se veut libéral de gauche dédaigne le texte (et le ministre) qui doivent identifier le mandat en cours, à défaut de rétablir le plein-emploi...

Etiquette. Le projet Macron donc. je ne l'ai pas lu, j'écoute ce qu'en disent les médias. Jusqu'à ce soir, - après la qualification du texte par le président... en loi de progrès et de liberté, sentence du genre de celle de Charles X pour l'indemnisation des émigrés : loi de justice et d'amour - c'étaient principalement le travail dominical, le tarif des offices ministériels et la libéralisation des trafics et dessertes par autocar ! Ce soir, le ministre abandonne un de ses articles, controversé plus encore que les autres : la défense du secret des affaires vis-à-vis des journalistes. Du coup, le texte trouve vraiment sa facture, c'est un catalogue de toutes les réclamations patronales, listées sans lien et dont le gouvernement est incapable de dire quel est le dénominateur commun de ces mesures, sinon qu'elles satisfont le patronat en forme d'un débat en chambre de commerce, quelque soir.

Un exercice du pouvoir qui faisait de la concertation sociale un des éléments de la reprise économique - concertation globalement en panne - aboutit à ce que le rôle des syndicats, déjà suspectés pour le représentativité, serait désormais ouvertement contesté, au moins dans les petites structures. Il me semble que ce gouvernement, élu à gauche, est le plus réactionnaire que la France ait connue depuis qu'elle est en République ! on en revient à la loi Le Chapelier et à l'interdiction des coalitions. Evolution surréaliste.



[1] -  -------- Message transféré --------
Sujet :
Père Riffard notules Olivier
Date :
Fri, 30 Jan 2015 06:44:18 +0100
De :
Olivier BRISSON
Pour :
Olivier BRISSON
Le Père Riffard qui héberge des demandeurs d’asile , jusqu’alors généreusement logés dans la rue par l’Etat, risque non plus une contravention mais le Tribunal correctionnel  pour un « délit ».
Un « crime » et les « Assises » ?  les magistrats de la Cour d’Appel de Lyon  n’ont pas osé…
 Le 28/01/2015

Un proche de Marine Le Pen, gestionnaire de ses campagnes électorales, mis en examen pour faux et usage de faux, escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment…
Faisons le savoir pour qu’elle arrête de nous faire croire que « facho » et « escroc » c’est incompatible…
 Le 29/01/2015
[2]  - lettre aux Hébreux X 32 à 39 ; psaume XXXVII ; évangile selon saint Marc IV 26 à 34

jeudi 29 janvier 2015

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 janvier 2015




Jeudi 29 Janvier 2015

                 Insignifiance de ce que nous vivons ? un pays sans prise sur les gouvernants et des gouvernants sur les gouvernés. Inertie partout ? tandis que tout s’effrite. Nous ne sommes pas en démocratie, dictature du président que la majorité parlementaire ne peut discuter ni empêcher, et le Premier ministre, bon ou mauvais, est renvoyé ad nutum. Insignifiance des gestions puisqu’on ne va jamais au fond, le débat avec les compagnies d’autoroutes : quel était leur statut avec la privatisation en 2006 ? le député présidant les commissions ad hoc et appelé à opiner sur le gel des augmentations (elles étaient dérisoires, 0,5% dimanche prochain) ne connaît pas le dossier, à savoir s’il peut ou non y avoir des indemnisations : évidence nationaliser, constat : VALLS atermoie et nomme une commission, les IIIème et IVème Républiques. Le  conflit des chauffeur routiers : 2 ou 5% , seul significatif : la CFDT entre dans le jeu, blocage d’industries et de sites pétroliers, ne pas gêner les usagers particuliers. – Une bonne enquête sur Lunel, après les « interpellations ». Le fonctionnement des lieux du culte musulman, une association de laïcs, un nouveau président sans le moindre accent et qui désormais fait traduire les prêches de l’imam. Les djihadistes fréquentaient la mosquée, mais très peu de temps avant leur départ. Illettrés en arabe. Offensive dans les médias, des sites essayant de démonter les propagandes en les réfutant images par images, avec des images en regard, chacun des éléments. Mais les djihadistes en puissances iront-ils à ces sites et comment ceux du daèch vont-ils à eux ? comment les cibles sont-elles discernées ,Alexis TSAPRIS : jusqu’au sang pour rendre aux Grecs leur dignité. C’est bien cela, encore plus que l’austérité, le sujet pour un pays, un peuple qui a été méprisé et reste souvent moqué. Du racisme encore, des images : aucun ne paye d’impôt. Et ce refus de l’Union et de chacun des autres Etats-membres que PAPANDREOU III procède par referendum.
                Prier dans le calme… pensée ardente pour celui dont je lis le livre, itinéraire d’un jeune prêtre savoyard… son « ancêtre » dans la foi, le héros de ROUSSEAU… bien avant moi, il a une expression voisine de la mienne (les djihadistes chrétiens) : les talibans du christianisme, l’Eglise fermée…  Phrase terrible de l’Evangile, s’appliquant autant aux sociétés, à l’Eglise-même, je crois, qu’aux personnes dont chacun de nous… celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il. [1] Mais quel avoir ? puisqu’ôter à celui qui n’a rien déjà ? Ou est-ce de l’ordre du cœur et de la miséricorde ? le développement du Magnificat ? renvoyer les riches les mains vides ?La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous. Plus que la règle de réciprocité, souvent utilisée par le Christ pour nous mobiliser, ce serait l’exhortation à la miséricorde, au véritable rayonnement, et à la vigilance… si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! … Faites attention à ce que vous entendez ! exhortation très pastorale des disciples de Paul : soyons attentifs les uns aux autres pour stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude (la messe dominicale…), mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour du Seigneur. L’attente des premiers chrétiens, de nos prédécesseurs dans la foi, l’imminence… à l’échelle du temps collectif, une attente qui se prolonge et qui même trouve un tout autre sens, celui de l’Histoire, bien plus que l’événement Parousie, mais à l’échelle de chacune de nos existences mortelles et terrestres, collées au matériel, à la chair, à la biologie selon toute note expérience quotidienne, il y a cette espérance et il y a cette sorte de compte à rebours : notre mort à chacun, le passage à un mode inconnu… et ce n’est même pas l’horloge de la vie, c’est instant par instant la mort et le salut, la perspective de l’aboutissement de tout nous-mêmes, chair comprise, surtout la chair. Que si souvent nous vivons, je vis comme séparable de nous-mêmes qui n’en avons que la responsabilité et la charge d’entretien. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi… continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Amen.

Pas grand-chose… sinon les journalistes à Kobané, la ville en ruines. Soutenons-nous les Kurdes ? n’en déplaise à la Turquie que nous n’admettrons dans l’Union que si elle se déclare contre le daèch, interdit le transit des djihadistes européens et accepte les sécessions kurdes. Soutenons-nous les démocrates syriens ? encerclés dans Alep et tenant malgré tout depuis des années. La polémique continue sur l’attitude du Qatar ? mais somme-nous ours, nous-mêmes au sujet du Qatar ? rumeur fondée ou pas, Sarkozy serait associé (et donc intéressé) à sa stratégie d’investissements en France.

France… pas de commentaires des débats sur le projet Macron. Les routiers à nouveau en négociations : patrons-salariés. Tout devrait tourner (bonne terre de compromis) sur la qualification des heures au volant, qu’on soit à l’arrêt ou à rouler). Arrêt du travail sur la ligne A du RER, la transversale Est-Ouest. Nous nous gargarisons au passage que ce soit la plus fréquentée d’Europe. Inutile appel du secrétaire d’Etat aux Transports : solidarité mais reprise (il s’est agi d’une agression d’un conducteur). Les mouvements sociaux deviennent aussi une analyse économique : les réformes du rail et de l’E.D.F. sont perçues par les salariés comme des privatisations par segments, et évidemment avec des prix à venir en hausse. Alain Juppé père de cette duplication des deux grandes entreprises publique entre réseau et production d’une part, exploitation d’autre part, qui s’est avérée couteuse, peu propice aux investissements, se garde de rappeler sa paternité.

Athènes, la bourse chutant hier de 9% et les valeurs bancaires du quart. Reprise de trois-quatre points aujourd’hui, on ne va pas vers un scenario-catastrophe. L’euro entre 1,12 et 1,14 dollar. Si c’est durable, cela compenser la baisse du cours du pétrole. Au moins, chez nous on fait pas vraiment les projections à vingt ans pour une réelle industrie d’éoliennes et du photo-voltaïque.


soir

Santé mentale des Français, selon un sondage du Monde daté d’hier, ils jugeaient en 2013 à 74% l’Islam incompatible « avec les valeurs de la société française », ce n’est plus qu’à 51% en ce moment. 69% des Français et un tiers de ses électeurs désapprouvent que Marine Le Pen n’ait pas participé à la marche parisienne, le 11 Janvier.


[1] - lettre aux Hébreux X 19 à 25 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Marc IV 21 à 25

lettre à l'ambassadeur d'Allemagne, lui demandant le texte du discours du président Gauck au Bundstag le mardi 27


Madame l'Ambassadeur,

le discours qu’a prononcé, le  mardi 27 devant le Bundestag, le président de la République fédérale, Monsieur Joachim Gauck, a aussitôt paru à ma femme, germanisante par son dialectique alsacien natal, qui l’écoutait et le regardait en direct selon vos médias, comme le plus important et le plus beau de ce que l’Allemagne a dit et affirmé depuis 1945.

Elle m’en a fait part, et nous aimerions en recevoir le texte intégral. Nous vous en remercions par avance.

Ce m’est l’occasion pour vous assurer de l’exigence de très nombreux Français que l’amitié instinctive entre nos deux peuples depuis des siècles et ces dernières décennies, quelles que soient les guerres, et quelles que soient l’extrême qualité ou la médiocrité de nos gouvernants respectifs – tout le monde de notre côté n’est pas le général de Gaulle ou François Mitterrand ou, quoique dans un moindre registre, Valéry Giscard d’Estaing – soit vraiment pratiquée et incarnée, cultivée, et marquée par des choix. En sus d’une amitié vraie, vécue entre les dirigeants comme ce fut.

Je pense à nos industries respectives et regrette qu’il n’y ait pas davantage d’Airbus industrie, comme cela fut inventé en 1969, mais ait été éludé, il y a peu d’années par Areva vis-à-vis de Siemens qui en était désireux, et refusé dans la recapitalisation d’Alstom, l’an dernier. Comment ne pas penser non plus à ce que nous gagnerions en indépendance – culturelle et mentale – européenne  si nous instituions – en dépassant la question de compétence des Länder chez vous – comme première langue étrangère obligatoire la langue de l’autre, nonobstant l’anglais… que le chancelier Adenauer et le général de Gaulle n’aient pas délibéré de le faire entreprendre par notre traité de 1963 … doit être « rattrapé ».

Quand le chancelier Kohl fut, bien petitement, mis en cause dans les financements de la CDU, nous avons été beaucoup de Français à lui marquer directement notre reconnaissance et notre sympathie pour tout ce qu’il a fait autant pour l’Allemagne que pour la fidèle amitié franco-allemande. Il nous semble, à ma femme et à moi quand nous suivions l’été dernier la commémoration des premiers combats sur « la ligne bleue des Vosges », il y a cent ans, que déjà le président fédéral Monsieur Joachim Gauck, incarnait remarquablement l’esprit qui nous unit.

Phoenix chez vous et France 2 chez nous, ont donné mardi soir d’excellents documents et évocations de la « shoah ». Il me semble que la responsabilité est partagée entre tous les pays et gouvernements européens de l’époque, et n’est pas seulement celle du douloureux peuple allemand, très douloureux à l’époque. René Capitant et Marc Bloch, à Strasbourg, avaient publiquement et clairement caractérisé ce qu’il était en train d’arriver dès les années 1925-1928, suivis par l’admirable Edith Stein chez vous donnant à Pie XI le sens et la tonalité de son encyclique Mit brennender Sorge. Le civisme et l’exigence de liberté d’expression dont vos compatriotes en général, font preuve depuis, nous frappent en France et particulièrement ce mois-ci, le cas qui est fait chez vous de ce qu’a subi tragiquement Charlie-Hebdo. Nous sommes donc vraiment ensemble.

Ci-joint, je vous prie de trouver l’état d’une recherche que je vais reprendre sur certains de nos gouvernants vis-à-vis de l’Allemagne. Il est possible que Roland Dumas, selon ma célérité ou pas, en préface l’édition. Ainsi que ce que j’avais donné au journal Le Monde tandis que j’étais affecté en Bavière : période de la candidature de Franz-Josef Strauss à la chancellerie fédérale, certainement mésestimée et à tort à l’époque.

à Son Excellence, Madame Susanne WASUM-RAINE,
Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne,
à l'Hôtel de Beauharnais no 78, rue de Lille - 75007 Paris

lettre au roi de Jordanie pour le remercier d'être venu, avec la reine, marcher avec nous à Paris, le 11 janvier dernier



Sire,

veuille Votre Majesté accueillir ces quelques mots que je Lui adresse – selon la pensée et le cœur de beaucoup de Français de toutes religions et confessions – pour Sa participation à notre marche nationale, le 11 Janvier dernier, à Paris, aux côtés notamment du président de la République française.

Cette présence d’un descendant du Prophète Mohamed, au 43ème degré, a été la plus éminente qui soit, et une preuve remarquable de la confiance de Votre peuple et de tant de croyants musulmans pour la France, telle qu’elle est et telle qu’elle se veut, pour elle-même et pour le monde entier.

Nous nous souvenons d’ailleurs aussi bien de l’estime et de l’amitié qu’avait le général de Gaulle pour Votre très noble et courageux Père, Sa Majesté le Roi Hussein, que de ce que nos propres rois conservaient avec fierté de leur lignage du Prophète par la reine Blanche de Castille, familialement unie aux souverains de Cordoue.

Nos parentés pour la défense de la liberté et de la démocratie doivent être de plus en plus fécondes dans le moment actuel que traversent, à grands risques et périls, mais ensemble l’Oumma et l’Union européenne. Les organisations mises sur pied à Barcelone pour notre partenariat euro-méditerranéen ne suffisent certainement plus. Le vrai règlement du conflit israëlo-palestinien passe – je le crois bien – par l’édification d’un Etat palestinien, unitaire, laïc parce que multiethnique et multiconfessionnel, Arabes et Juifs citoyens ensemble de cet Etat. Utopie ? aujourd’hui, mais nécessité pour toute suite et notamment pour que nous ayons ensemble, dans votre environnement et dans notre propre pays, raison des extrêmistes qui se réclament à tort de la religion. Daech et islamophobie s’appuient l’un l’autre.

Bien évidemment, nous refusons que Votre geste du 11 Janvier fasse ensuite de Votre Majesté, ainsi que de Sa Majesté la Reine, ayant marché à Vos côtés avec nous, des otages de certaines de nos maladresses ensuite.

Nous sommes beaucoup à regretter que le président de la République française ne soit pas allé aussi sinon d’abord, à la suite de l’attentat du 7 – antérieur à celui perpétré dans un commerce à enseigne juive – dans une ou l’autre mosquée française, de préférence d’ailleurs dans ces « quartiers » où la religion risque d’être mal comprise. Le président Hollande certainement fera ce geste de solidarité reconnaissante pour Votre Majesté et pour nos compatriotes Français musulmans. Beaucoup aussi à regreetter que nos gouvernants n’aient pas simplement gardé le silence pour manifester leur compréhension des indignations publiques dans le monde arabe et dans le monde musulman, jusques chez Vous, à la suite d’un nouveau numéro, maladroit, des rescapés de Charlie-Hebdo.

Pardonnez-le nous. Vous nous connaissez assez pour savoir que ce n’est pas notre fond et que notre laïcité et notre respect des droits de l’homme sont l’espace mental pour la dignité de chacun, chez nous et au dehors, et notamment la liberté de chacun de choisir, de cultiver et d’instruire en profondeur et en vérité sa foi religieuse. Nous avons d’ailleurs dans l’Eglise catholique nos propres talibans et djihadistes.

L’amitié que Votre Majesté a bien voulu nous redire le 11 Janvier dernier de la place de la République à celle de la Nation, chez nous, à Paris, est bien le gage qu’ensemble nous récusons ces extrêmistes et ces faussaires d’un faux dieu, celui de la haine.

Mon admiration pour la nation arabe et pour l’Islam me viennent d’un service national à mes vingt ans, en République Islamique de Mauritanie. J’y ai – de 1965 à sa mort – recu l’honneur et le bonheur dont m’ont gratifié la confiance et l’affection du président-fondateur Moktar Ould Daddah. Et je sais qu’il y a entre la culture profane et religieuse de Votre pays et du pays de Chinguit, de très vivantes parentés. Pays de Chinguit qui m’a si bien reçu depuis cinquante ans et tant apporté, que je le considère comme une seconde patrie par adoption.

Mes parents, dans les années 1930, depuis Le Caire où ils résidaient alors et où est né l’ainé de mes frères, ont souvent parcouru avec passion Votre Royaume./.

Veuillez agréer, Sire, l’hommage de ma grande admiration et de ma reconnaissance.

 à la très haute attention de Sa Majesté le Roi Abdallah II de Jordanie

mercredi 28 janvier 2015

un travail à reprendre (avril 2003) - aussi bien en écriture personnelle, qu'en diplomatie française autant qu'allemande







Intuitions, pistes & probations

Cinq Français et l’Allemagne










I

point fait les samedi 19 et dimanche 20 Avril 2003










Les notes qui suivent et qui auront leur suite à mesure du développement de mes recherches et de la rédaction du livre titré ainsi – ne sont qu’une mise au point personnelle ; destinée à  enregistrer la trace de mes cheminements pour un sujet apparemment banal, mais qui, si on le traite selon une documentation et à partir de personnes précises, et que l’Histoire n’a pas toujours caractérisées avec justesse, réserve beaucoup de surprises, et donc offre bien  des leçons.

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En 1988, je proposai à Maurice Couve de Murville de rédiger l’histoire de son gouvernement, ces onze mois qui furent la fin du pouvoir du Général de Gaulle mais aussi la préparation de toute la suite notamment économique et sociale, puisque le redressement fut amorcé à partir des plaies qu’avaient provoquée ou révélées les « événements de Mai ». L’ancien Premier Ministre accepta, mon affectation en Autriche et la suite de ma carrière me firent aller à autre chose, à l’observation depuis Vienne de la chute de l’empire soviétique, et d’abord de l’évolution des pays d’Europe centrale et orientale : l’Allemagne y jouait, y joua un rôle de premier plan, peut-être même le rôle mouvant tout ; la France était réticente et François Mitterrand me parut au moins perplexe. L’entente intelligente, manifeste mais à dessein nullement ostentatoire de Roland Dumas avec Genscher, son homologue au gouvernement fédéral allemand, me parut tout sauver : l’Europe ne se désintègra pas, l’Allemagne ne partit pas « ailleurs ». J’eus envie de rédiger le Que sais-je ? des relations franco-allemandes depuis 1945, et ce fut accepté par l’éditeur. J’ai traîné, le contrat a été résilié, je garde le projet, je partis au Kazakhstan, tardai à revoir l’ancien ministre du Général. Ce n’est qu’en Avril 1998 que je repris langue et qu’un an ensuite que nous convînmes de mon travail qui embrasserait l’ensemble de sa biographie ; Maurice Couve de Murville décéda huit mois plus tard, ayant perdu la mémoire des faits mais conservé la dialectique des questions et la psychologie des personnages. Le sien m’apparut sous un jour inattendu, pour deux raisons, d’une part il se révélait d’une grande originalité et puissance de jugement tout en ayant laissé avec constance, par admiration autant que par expérience du talent et des qualités hors de pair, le rôle visible à de Gaulle. Cela explique notamment qu’il ait été tellement en retrait pendant qu’il fut Premier Ministre ; il eût été tout autre, étant au premier rang après le départ du Général.  D’autre part, sa biographie ne commençait nullement en 1958 mais bien dès la fin des années 1920, et son rôle fut décisif dans bien davantage de positions que celle de ministre des Affaires Etrangères. Ce fut pour moi la surprise – et le moment intellectuellement passionnant – du dépouillement des compte-rendus des réunions et conversations de mon homme avec les Allemands, en commission d’armistice de Septembre 1940 à Janvier 1943. J’avais déjà lu les mémoires de Yves Bouthillier, dont je ne savais combien sa carrière et celle de Couve de Murville furent imbriqués (les deux hommes se voyant jusqu’à la mort du premier en 1976), je vis dans le détail la qualité et le sang froid mentaux du futur homme de l’entière confiance de de Gaulle et en regard la manière généralement prédatrice des Allemands, au moins dans la circonstance, une sorte de comportement toujours contraint ; il est vrai que la défaite de 1918 n’avait que vingt ans, que la victoire de 1940 était d’une certaine manière l’arrivée sur le pavois d’un jeune et nouveau riche ; on était aussi dans un cycle commencé en 1866, et sur lequel j’avais déjà beaucoup médité et pris de photocopies dans la correspondance diplomatique de notre Ambassade à Vienne. Enfin, depuis mes vingt ans, j’avais toujours retenu ce qui concerne Vichy, le Maréchal Pétain et Pierre Laval, connaissant à peu près tout ce qui a été publié jusqu’à maintenant sur eux et sur le sujet, et ayant mon idée à peu près arrêtée.

La question me vint – en étudiant le procès Laval et en copiant notamment les papiers qu’il garda jusqu’à son retour forcé en France en Juillet 1945 – de ce qu’aurait fait quelqu’un d’autre à sa place, notamment en Juin-Juillet 1940, étant entendu que sa reprise du pouvoir, voulue par les Allemands, en Avril 1942 est d’un autre ordre, qu’elle fut d’une certaine manière mécanique, mais ne manquait pas d’un grand courage, les choses étant ce qu’elles étaient lors devenues : une dictature de l’Histoire submergeant les personnalités et en suscitant d’autres. Mais l’été de 1940 ? qui d’autre ? Car le Maréchal ne pouvait prendre le pouvoir seul, il y fallut un autre, un parlementaire ; je n’ai pas encore élucidé – et c’est un autre projet : Pétain – Laval : étude de couple, qui aura peut-être ses analogues à propos des relations entre Président et Premier Ministre sous la Cinquième République, mais pour des récits moins dramatiques – je n’ai pas encore élucidé donc comment les deux hommes se connurent, pactisèrent pour un minimum. La certitude est que le Maréchal fit de la politique intérieure et souhaitait le statu quo dans la politique extérieure qui se limita vite à la relation franco-allemande ; c’est de celle-ci que répondit, sauf de Décembre 1940 à Avril 1942, l’ancien Président du Conseil. La réponse était évidemment Aristide Briand ; le prestige du « pèlerin de la paix », bien plus considérable certainement que celui de Pierre Laval, modestement chef de gouvernements éphémères, eût tout changé ; eût-il souhaité et assumé le pouvoir s’il avait encore vécu ? La question était d’autant plus légitime que le biographe de Briand – six volumes, dont le dernier posthume – Georges Suarez a été fusillé à la Libération. Donc Briand, mieux préparé au rôle que Laval, puisqu’il y a eu Thoiry et la relation avec Gustav Stresemann.

Cette relation et cette tentative d’entente franco-allemande avaient-elles – elles-mêmes – des précédents ? Caillaux apparut, et mon sujet aussi. D’emblée, la guerre perdue de 1940 fait le clivage, du moins apparemment : la main semble tendue, toujours par la France, par des Français, selon des données assez indépendantes de la politique intérieure quoique celles-ci dominent la tentative en ce qu’elles limitent la longévité au pouvoir ou l’autonomie de décision de l’initiateur. La France est alors en demande, sinon en position de faiblesse : en 1911, le Panther et le poids politique impérieux de l’Allemagne wilhelmienne ; en 1928, l’obsession plus encore financière que sécuritaire de nos gouvernants ; en 1940, une convention d’armistice que l’occupation des deux tiers de notre territoire transforme de facto en une vassalité économique sans précédent dans notre Histoire. Tandis que le traité de l’Elysée ou les mains se prenant à Verdun – de Gaulle et Mitterrand – sont des actes de souveraineté française qu’accepte une Allemagne mentalement en retrait et qui a besoin de renouveler presque chaque décennie depuis l’écroûlement du IIIème Reich une légitimité, une image, une conscience, une consistance. Que cette relation franco-allemande tout le XXème siècle soit probablement le socle aussi bien de l’histoire française que de l’entreprise européenne n’est pas mon questionnement.

Celui-ci porte sur les personnalités, qui à l’exclusion d’une sixième ou d’une septième ont bâti, éprouvé cette relation franco-allemande. Pourquoi pas d’autres ? d’abord parce que je veux que ces personnalités aient voulu, chacune dans les circonstances où elle était au pouvoir chez nous, une relation positive. Il est clair que Théophile Delcassé, Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, puis – après 1945 – Robert Schuman, Georges Bidault, Guy Mollet et maintenant chacun des présidents de la Cinquième République ont eu une attitude en face de l’Allemagne. Mais les premiers étaient sur la défensive, ils firent la guerre diplomatique puis militaire, et les suivants inscrivaient la question allemande dans un ensemble plus vaste ; ils fondaient ou tentèrent de fonder autre chose. Robert Schuman et Pierre Mendès France n’eurent pas une relation personnalisante avec Konrad Adenauer, et si Giscard d’Estaing noua une amitié solide et fructueuse avec Helmut Schmidt, c’était pour travailler ensemble à des constructions non bilatérales : l’Europe, le G7 ou le G8. Mitterrand et de Gaulle font apparaître ce qui manqua à Caillaux, à Briand et à Laval : un interlocuteur allemand, épris autant qu’eux d’une qualité de la relation à fonder ou à retrouver. Caillaux ne rencontra pas même le secrétaire d’Etat de Guillaume II, à plus forte raison ni le Kaiser ni le Chancelier ses contemporains de 1911 ; Briand et Stresemann jouaient chacun un jeu différent, la sécurité collective pour le premier, l’égalité des droits et le redressement de son pays pour le second, ce qui passait évidemment par un apurement des contentieux mais ne fit nouer – au stade actuel de ma documentation – aucune amitié ni véritable confiance ; Laval, c’est tout le problème de la période de Vichy, n’avait pas d’interlocuteur, il rencontra Hitler trois fois et le dialogue était décalé, des administratifs, des représentants installés en France comme chez eux et le sommet pratiquement interdit en Allemagne. C’est cependant l’expérience de ces trois hommes qui a fait jurisprudence et qui constitue le répertoire de ce qu’il y avait à régler et de ce qu’il nous faut entretenir, entre Français et Allemands. Et étudier de Gaulle et Mitterrand qui chacun se trouvèrent en situation de faire ou défaire quand ils arrivèrent au pouvoir, permet non seulement de discerner en quoi consiste notre relation, mais aussi de proposer d’en exploiter toutes les virtualités. Ainsi, étais-je mentalement quand j’ai commencé – d’abord de lire, puis d’entrer dans des archives.


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Depuis mon adolescence, j’ai constitué une bibliothèque historique et politique sur le thème des crises de légitimité qui ont fait la France, en gros à partir du règne de Louis XV. Une part essentielle tient aux relations franco-allemandes. La mobilisant, j’ai avancé mes trois premiers personnages.
D’abord dans la chronique de leurs portefeuilles.
Caillaux a commencé avec Waldeck-Rousseau, il considèrera toute sa vie que ce fut son maître : ministre des Finances de l’homme qui fit la loi sur les associations, il l’est aussi de Clemenceau et il est lui-même l’homme qui aura fait adopter par la Chambre des Députés principe et modalités de l’impôt sur les revenus : il est inspecteur des finances, fils de ministre et en période de revers est trésorier-payeur-général… La relation franco-allemande n’était pas son thème originel : elle lui est imposée par le « coup d’Agadir », lui-même provoqué par notre avancée à Fez sous un gouvernement dont il n’a pas fait partie. Sa chute politique erst rétrospectivementy définitive ; il ne retrouvera que le portefeuille des Finances et brièvement, avec Doumergue en 1913, avec Painlevé en 1925. Il n’a jamais été collègue de gouvernement de Poincaré, ils se succèdent aux finances et à la présidence du conseil, ce qui n’est pas fait pour se rencontrer ni s’apprécier. Travaillant dans les dossiers personnels des gouverneurs de la Banque de France pour mieux situer la carrière et l’environnement de Couve de Murville, j’avais compris que la « stabilisation Poincaré » fut en réalité l’œuvre du Gouverneur Moret, lui-même discerné et nommé par Caillaux. Nomination et discernement décisifs, comme l’aura été la nomination de Joffre dès Juillet 1911 en tant que généralissime.
Laval, je le croyais, par les dossiers de son procès, spécialiste de la relation franco-italienne pour précisément border l’Allemagne, surtout en 1935 : l’homme de Stresa puis du pacte franco-soviétique, n’ayant pas grande connaissance de l’Allemagne ni de la relation possible avec celle-ci. Je n’étais pas au fait… du tout. Son maître est Briand, il commence avec lui et il est chargé de l’Alsace-Lorraine dans les années 1925 ; il va le lui rendre puisque président du Conseil, fort jeune – comme PMF fut le plus jeune député de son époque, à peine plus tard – il a Briand comme ministre des Affaires Etrangères et quand celui-ci, écoeuré de n’avoir pas été élu Président de la République (redite de ce qu’il se passa pour Clemenceau), et d’ailleurs malade, démissionne, il lui succède au Quai étant encore président du Conseil. Donc l’Alsace-Lorraine, prémonitoire… et il est le seul avant 1945 à avoir invité un chef de gouvernement allemand : c’est en Juillet 1931, Brüning et son équipe, avec cette exceptionnalité pour l’époque qu’un photographe ait été admis dans l’intimité du wagon officiel entre Paris et Calais : on a donc Briand et Laval avec les Allemands. Laval de raccroc et minable parvenu ? c’est lui qui obtient le « moratoire » Hoover en 1931 et en fait rattrape les inconsidérations de Briand, se maintenant au Quai sous le règne de Poincaré de 1926 à 1929, et négociant sans doute dans le flou avec Stresemann à Thoiry, sans tout lâcher … ce à quoi consentira deux mois plus tard le Poincaré si différent en 1928 de celui de Septembre 1923. S’il est un spécialiste des relations internationales, dans les trois personnages d’avant 1945, c’est bien Laval. Comme Caillaux, il a une œuvre de politique intérieure notoire : les assurances sociales, et sa spécialité en commençant aura été les logements pour les défavorisés, dirait-on aujourd’hui. Il est le seul à avoir eu donc une véritable expérience des gouvernants allemands avant le moment où il aura à tout porter.
Briand demeure l’inamovible ministre des Affaires Etrangères, mais ce n’est que la seconde face de sa vie politique : il a d’abord été l’homme de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, puis du rétablissement des relations françaises avec le Saint-Siège ; il a été aussi l’homme très controversé des grèves de cheminots en 1910. C’est celui des trois que pour le moment, je connais le moins.
Il apparaît donc que mes trois acteurs ont en commun une forte physionomie de politique intérieure – très vite, ce sont des sans-partis et des hors-organigramme quoique Caillaux ait su maîtriser l’appareil radical à la façon dont Waldeck-Rousseau s’était lui-même imposé. Leur confrontation respective avec l’Allemagne a lieu dans des conditions qu’ils n’ont pas choisi mais que seul le premier – chronologiquement – d’entre eux – va estampiller son moment en termes d’avenir et de politique générale. Seul Caillaux présente ce qu’il fait avec l’Allemagne comme une alternative à la politique d’hostilité réciproque, seul il ambitionne d’être l’homme, sur ce sujet considéré par lui comme commandant tous les autres, d’une novation ; de fait, il est également le seul qui négocie et convient d’un accord, celui du 4 Novembre 1911. Thoiry est sans lendemain, aucun texte ne fait foi et le débouché est multilatéral. Brüning est miné de l’intérieur, Laval apprend l’exercice du pouvoir.

J’ai dépouillé le Journal Officiel des débats parlementaires pour l’accord franco-allemand de 1911 et pour le premier gouvernement Laval (1931). Un livre-panégyrique paru sur celui-ci et à ce premier moment d’exercice du pouvoir d’une part et les mémoires de Caillaux d’autre part donnent la posture des deux hommes. Ils ont en commun d’être haï. L’animosité de Blum est patente en 1931, c’est réellement une manière d’être et de vivre, notamment en politique, notamment en attitude à la tribune du Palais-Bourbon qui les oppose. La chronique de 1931 est très « allemande » ; comme en 1911, il s’agit de placements de titres sur le marché français, et il y a même la question de l’Anschluss. Laval se couvre de Briand, mais celui-ci a un langage singulièrement éthéré ; Briand fausse les votes, la gauche ne peut voter contre lui mais elle ne veut pas de Laval. Les deux, comme Caillaux, ont commencé à gauche.

Voilà le paysage. Il se trouve que des liens sont apparus. Laval témoigne au procès de Caillaux en 1919, succinctement il est vrai ; il est listé dans le dossier « Rubicon ». Lancken, représentant aulique du Kaiser, à l’Ambassade de Paris en 1911, est celui avec lequel Caillaux, par Fondère, négocie ; c’est le même Lancken, devenu le conseiller politique et diplomatique, du commandant les forces d’occupation en Belgique à partir de 1914, qui serait l’interlocuteur de Briand pour une paix séparée. Les mémoires de ce personnage – est-il clé ? – me diront en partie son caractère ; il est francophile et francophone et voit pour son pays des exutoires à l’est. Briand a failli, lui aussi, être arrêté. 1917 est la chasse aux sorcières, la République écoûte l’Action française, c’est Daudet qui déclenche l’affaire Malvy et celle-ci est grosse de l’affaire Caillaux. Le second lieu – capital et dialectique – est que ces relations franco-allemandes sont la matière de mises en accusation et de procès. Et ai commencé de réviser mes a priori. Les quelques mois de gouvernement Caillaux, à peine moins que la durée du gouvernement Mendès France et ils laissent une trace aussi brillante et controversée, sont en fait le débat du procès d’intelligence avec l’ennemi et de propagande défaitiste qui est intenté par Poincaré à la fin de 1917 à son prédécesseur à la présidence du Conseil. Quant au procès Laval, il est encore plus biaisé et il n’amène pas à la barre les notoriétés politiques qui témoignent à propos du Maréchal ou de Caillaux. Il y a ces curieux renversements de front puisque l’Action française belliciste et accusatrice en 1914-1918, si lucide sur les lacunes de Clemenceau, n’ayant pas pour autant encensé Poincaré privilégie la « politique intérieure » par « réalisme » et respect de la substance française, acceptant finalement l’Allemagne et l’exclusivité des relations de Vichy avec elle. Caillaux scelle son parcours – précisément – en ne se reconnaissant nullement dans ce type d’entente et de paix… J’aurai à voir l’attitude de Briand pendant la guerre, son année de pouvoir et les approches allemandes ensuite, et finalement je veux avoir la réponse à la question qui a fait naître ce projet : eût-il été Laval ?

Le substratum est financier et économique, la relation franco-allemande est de contiguité, de commerce et d’emprunts, les colonies françaises font saliver les Allemands ; la période d’avant 1945 est à l’inverse de celle qui suivit en ce sens que l’Allemagne est alors politique et militaire, tandis que la France a des réserves métalliques et une épargne à placer ; après l’écroûlement du Reich, ce sera le contraire, l’Allemagne est souveraine sinon dominante économiquement en Europe, mais la France a un certain imperium politique et de l’avance militaire (le nucléaire, l’innovation).

Apparaît – qui n’est pas négligeable – la mécanique du Quai d’Orsay ; c’est presque tout le procès Caillaux en 1919-1920, en vengeance possible de ce qu’il a négocié à l’insu du ministère compétent, voire même du ministre en titre. Nuances, sinon plus, entre les frères Cambon à Londres et surtout à Berlin, et Barrère à Rome ; ce dernier produit les télégrammes qui en 1916 vont mettre l’ancien président du Conseil en suspicion. Arrive ainsi Philippe Berthelot et sa relation complexe avec Briand et commence de prendre figure la grande alternative de la diplomatie française : l’Angleterre ou l’Allemagne. Couve de Murville naît à la gestion des grandes questions de relations économiques extérieures au temps de Léger et de l’anglomanie, il sera l’antithèse de Massigli. Chirac, comme Debré, comme Pompidou penchent pour l’Angleterre. Mitterrand et de Gaulle sentiront le sujet allemand et l’opportunité qu’offre le partenariat avec notre voisin en bonne part grâce à leurs ministres des Affaires Etrangères respectifs. Le Quai est contre l’arrangement congolais de 1911, contre la version hors traité de Rome d’une coopération politique telle que la propose le « plan Fouchet » et que la concrétise le traité de l’Elysée. Pourtant c’est Caillaux qui a raison – implicitement Poincaré le reconnaît qui fait ratifier au canon et sans débat les résultats obtenus par son prédécesseur – et de Gaulle aussi puisque c’est bien l’entente franco-allemande qui aura fait le peu d’Europe que nous ayons jusqu’à présent, position dans l’espèce irakienne, comprise. C’est Goguel, dans son polycopé de Sciences-Po. qui m’apprend l’emprise de Jaurès avant 1914 et de fait il cautionne les propositions fiscales de Caillaux ; celui-ci craindra de subir son sort au début de la guerre ; Goguel aussi qui caractérise la solitude, sinon l’autisme de Delcassé et en fait du Département en tant que tel. Le procès Dumas en 1999-2003 ne vise pas explicitement le rôle du ministre lors de la réunion allemande en 1990, mais le jeu de rôles est analogue ; les services n’ont pas été en phase avec le tenant du pouvoir politique. Delcassé et Briand ne m’apparaissent pas, actuellement, bien grands.

J’ai à regarder dans le détail la négociation de 1911 – très expliquée, presqu’aussitôt, par Tardieu, professeur à Sciences-Po. et expert à l’époque en relations internationales – et la substance de la politique de Briand, encore inédite puisque nos documents diplomatiques n‘ont été publiés que jusqu’en 1914 ou à partir de 1932 ; coincidence, les volumes sur Agadir, comme les mémoires de Caillaux paraissent au printemps de 1940… je voudrais aussi – Soutou m’a mis sur la piste – regarder la rédaction du plan Fouchet et du traité franco-allemand. Couve de Murville disait celui-ci de sa main ; Soutou soutient que sa propre négociation qui aboutissait était suivie et approuvée dans son texte par le ministre du Général mais que ce dernier ne fut mis au courant que tardivement et en quelques traits de plume rompit tous les équilibres qui avaient donné lieu à compromis accepté. Quel était le rapport de Briand à ses services dans les années 1920 quand il règna sur notre politique étrangère ? Jules Cambon, qui n’a pas laissé de papiers systématiques approuvait Caillaux. Mais ni lui ni son frère ne témoignent à son procès.

Les autres… Pétain donne une lettre, de 1915, au procès Caillaux ; celui-ci lui vote les pleins pouvoirs au casino de Vichy, mais tombeur au Sénat de Blum, comme Poincaré à la Chambre l’avait été d’Herriot, il n’a pas ensuite, sous l’Occupation,  les imprudences ou la bougeotte qu’il eût, pour son malheur en 1914-1917. Les diplomates… que pensait de ses chefs François-Poncet ? Benoist-Méchin n’est-il pas en 1941-1942 la seule alternative française à la posture de l’homme du 18 Juin ? intuition sinon certitude que j’ai depuis l’avoir lu dans ses posthumes en 1985-1986.

… et surtout les Allemands. Manichéisme de propagande et de dogme, que reflète d’ailleurs le procès Caillaux : tout dialogue avec eux est longtemps considéré comme faiblesse et trahison. Il est entendu – caricature du tempérament individuel allemand mis en un bloc – que l’Allemagne est belliciste. La grandeur de Caillaux est, tout en assurant la sécurité de la France par la réforme du haut commandement dans les premiers jours de sa prise de pouvoir, de chercher les structures de la paix : Briand n’a jamais vraiment joué le bilatéral, Laval y a été contraint, Caillaux le propose délibérément. Et le joue en égalitaire. De Gaulle et Mitterrand, parce qu’ils ont le pouvoir et la durée que n’eut pas Mendès France, ne sont certainement pas des obsédés de l’Allemagne, mais rétrospectivement cette relation est une de leur grande œuvre à chacun, elle est question de personne, elle est structurellement liée à une vision de l’Europe et cette vision est pratique : elle a fonctionné. Elle a surtout déterminé une réponse et un engagement durable des Allemands, contribuant à constituer ceux-ci, ce qui par le passé, c’est-à-dire avant 1945 était inimaginable. Or, à lire les Allemands depuis Bismarck et Guillaume II jusqu’à Adenauer, Kohl, Brandt et Schmidt, il apparaît constamment qu’il y eut un désir d’entente et de rapprochement – à l’exception de Hitler. Laval et Benoist-Méchin, eux-mêmes sans communication et s’entendant d’autant moins qu’ils n’eurent pas l’influence première au même moment, se trompèrent : la sphère dirigeante était hostile, sinon méprisante, et il est probable que Stresemann est plus proche de cette configuration de 1940 que de celle de 1960 ou 1990. Reste que l’Allemagne n’a jamais été d’initiative, sauf ces années-ci, ce qui montre – compte tenu du manque total d’affinités entre Schröder et Chirac – la maturité de la relation ; elle ne fit d’approches que pendant la Grande Guerre, au péril réalisé de Caillaux et  évité avec brio par Briand.

Mon récit devrait donc distinguer la période où les pionniers sont sans répondant et très vulnérables dans l’opinion et chez les faiseurs de nos relations internationales, et celle où la fondation est acceptée et où elle en permet d’autres. Il devrait déterminer la part – considérable – des circonstances. Il remettra en place beaucoup de personnages, montrera le courage des uns et surtout devrait indiquer les ingrédients à réunir pour réussir. Il faut un homme au pouvoir, mais à cet homme il faut un grand ministre. Laval, Briand, Caillaux étaient chacun seul ; le Maréchal, avec finesse, ne voyait pas les choses en termes d’une relation durable et fondatrice et n’a jamais jugé que les Allemands gagneraient la guerre, donc… ; Monnet inspira certes mais dans des conditions qui ne distinguèrent Robert Schuman que par raccroc : il fallait donner une réponse à Dean Acheson et à date précise, la marque américaine a toujours caractérisé le dessein de cet homme dont j’ai déjà remarqué que Couve de Murville, sans l’aimer et tout en le jugeant, avait toujours pris soin. De Gaulle et Mitterrand, donc. Comment ont-ils vécu le partenariat, qu’en ont-ils fait, et quelle était au vrai leur pensée sur cette relation : le second en a beaucoup écrit, le premier était capable de résignation plus encore que de rechange. Ils ont été par leurs contemporains jugés selon des vues extérieures à leur dessein : le Général présenté comme tentant d’arracher les Allemands aux Américains et Mitterrand au contraire les poussant à rester dans le cadre de cette tutelle, afin d’en être garanti soi-même (dialectique des années 1990).

Les interrogatoires du procès Caillaux m’ont montré un homme éminemment vaste et structuré dans ses vues : il y a un projet constitutionnel moderne apparentant l’instaurateur de l’impôt sur le revenu aux propositions de Mendès France dans La République moderne et donc aussi à de Gaulle ; il y a une vue sinon des institutions et de l’émancipation européennes, du moins d’une sécurité mutuelle par la mise en place d’un cadre dont la relation bilatérale est la substance. La vue des Américains est celle de tous les responsables français au XXème siècle ; ils sont nettement préférés aux Anglais, mais ils ne sont pas forcément fiables ni atteignables. J’aurai à relire dans cette lumière – quel projet d’avenir ? quand on noue relation avec les Allemands – le procès de Laval. J’attends des surprises dans un regard cursif sur nos archives diplomatiques pour les années 1920, les années Briand – dont l’édition sera postérieure à la parution de mon travail, si je mène celui-ci à bien, comme je le souhaite, ces prochains mois.
                                                                                  19.20 Avril 2003