vendredi 30 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 30 octobre 2009



Vendredi 30 Octobre 2009


Prier… mon cher aîné pratique le même petit livret que moi (Prions en Eglise) dont il trouve que les commentaires s’améliorent. Je me demande quant à moi comment on peut en écrire d’affilée à propos de plusieurs jours et sans vivre l’ambiance, soit personnelle, soit circonstantielle, donc en forme d’une perception très paramétrée d’un univers que nous avons en partage mais que nous regardons, subissons et parfois ambitionnons de changer, chacun de manière différente, ce qui donne du prix à tout unisson. Mais rien de cela ne peut s’anticiper, et l’écrit doit seulement tenter de tracer ce que le vent, l’eau, le soleil dessinnent si nettement dans l’immensité de nos âmes. L’évangile donne souvent – aujourd’hui – ce rétrécissement des vues et des pensées qui caractérise notre humanité vite fatiguée d’elle-même et donc agressive. Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? Jésus lassé de notre lassitude, veut nous faire trancher ces questions lancinantes : à chacun de ses miracles, la même réponse, non de s’émerveiller ou d’être au moins satisfait par ce qu’il vient de se passer, mais le petit bout de la lorgnette. Jésus réplique, puisqu’ils gardèrent le le silence, puis furent incapables de trouver une réponse, en simple logique humaine. L’urgence… Paul la ressent en premier de tous les missionnaires, mais un missionnaire aimant, brûlant, prêtre ouvrier avant l’heure, logeant paisiblement chez l’habitant – souvent des femmes fortunées, celles de Philippes – à l’aise et souffrant partout : il vit le dialogue présenté par le Christ en parabole, l’homme riche et Lazare le pauvre, les destinées éternelles, la conversion, le bonheur et le salut : j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. En somme, Paul et Jésus sont à contretemps, parce que conscients de la souffrance humaine en même temps que du refus implicite ou déclaré de prendre les moyens de l’éradiquer.
[1]

matin

Donc, Jacques Chirac renvoyé en correctionnelle. Malgré la réquisition du parquet, fait-on remarquer. Dernier refuge de l’indépendance, le magistrat-instructeur, pour combien de temps, puisque la fonction de « juge d’instruction » doit être supprimée ? La probabilité est que le magistrat du siège va déployer des trésors de science et d’ingéniosité pour conclure au non-lieu ou à quelque chose qui ressemblera à ce qu’il a été dit pour Roland Dumas, à la différence près que l’ancien ministre n’avait été qu’imprudent tandis que le futur président de la République – afin précisément de le devenir – avait organisé un système. Système il est vrai pas inutile dans certains cas, et généreux dans d’autres. Lacune de l’organisation qu’il eut fallu revoir, mais moyennant des débats et des votes en conseil municipal, lacune évidemment des règles comptables. Quant à l’inculpé, c’est la pose habituelle depuis des années de tous les prévenus : serein, confiant, la justice de mon pays, etc… Habileté de Sarkozy, à part un prix d’appartement et un peu d’immobilier révélés sans insistance pendant sa campagne présidentielle, il semble « pur ». je chercherais du côté du cabinet d’avocat dont il semble, en trio, n’avoir rien abandonné. Mais est-ce malversation ? Le couvert à 5.000 euros au frais du contribuable pour le sommet méditerranéen n’est pas de ce ordre, vu la fonction de l’ordonnateur, et bouleverser le mode de gouvernement républicain en auotcratie, non plus.. – C’est Ségolène Royal qui a le mot juste. "Même s'il le mérite, je pense que ce n'est pas bon pour l'image de la France". "Ce sont des affaires très anciennes" et "aujourd'hui Jacques Chirac a sans doute beaucoup de choses à se reprocher si la justice le poursuit mais en même temps il a donné beaucoup au pays", a affirmé Mme Royal."Aujourd'hui, c'est un homme quand même qui mérite d'être tranquille", a estimé la présidente de Poitou-Charentes. "En même temps il faut que la justice soit la même pour tous", "pour les petits comme pour les puissants", a-t-elle tempéré.

Règle confirmée : rythme hebdomadaire du scandale nouveau. Fonction politique : un clou chasse l’autre. Frédéric Mitterrand, Clearstream, Jean Sarkozy, Angola et maintenant Jacques Chirac. Quel sujet ? et qui ? la semaine prochaine…


midi



Mais l’étonnant est que chacun de ces scandales ou procès n’a aucune conséquence politique, alors que les rares « affaires », sous de Gaulle, eurent d’immenses conséquences pour l’accomplissement du second mandat du Général : Ben Barka et Markovic. Rives-Henrys et la Garantie foncière déstabilisèrent Jacques Chaban-Delmas, les diamants de Bokassa eurent raison de VGE. Aucune cependant n’était vraiment procédurale et avec un contenu affirmé et public. Aujourd’hui, c’est la dialectique de la victimisation : des proches ou d’anciens collaborateurs de jacques Chirac en sont à répéter qu’il ne pouvait arriver mieux à celui-ci, car la notoriété, le bruit de la presse sont le summum du succès. Ce qui explique aussi l’hérédité, on a tant de mal dans l’anonymat statistique de maintenant et l’enflure universelle des communications à se faire voir et entendre, qu’il faut s’imposer par tous moyens, y compris par ce qui, naguère au temps où les faillis se suicidaient, était honteux.

Des familles portent plainte pour savoir la vérité sur la chaîne du commandement en Afghanistan. On voit ce que donnerait une instruction consentie puis menée par le parquet.


soir


La France a eu pendant cinquante ans sa chance, elle ne l’a jouée qu’aux débuts de l’Europe, conçue, inventée, institutionnalisée, motivée et réorganisée par elle, les vingt premières années : celles de Schuman, Monnet, de Gaulle et Couve de Murville. Ensuite, les erreurs : les élargissements pas tant deux à l’Est ou à la Turquie, mais l’initial qui a instauré le flou dans les capacités et les intentions de mettre en œuvre les traités et de pratiquer l’indépendance, la résurrection d’une personnalité collective, l’Europe vieille et vitale. Les erreurs : l’OTAN sans cesse rappelée dans les textes qui devaient nous en émanciper, au contraire.

La présidence du Conseil européen – qui n’a aucun pouvoir mais qui sera tellement en vue – exercée par tout autre qu’un Français, signifiera d’abord que la France n’est plus reconnue comme l’inspiratrice décisive. Il est vrai que nous n’aurions comme candidats que des personnalités certes éprouvées mais âgées quoique parfaitement capables de tenir les trente mois du mandat : Jacques Delors et Valéry Giscard d’Estaing. On voit combien un Jacques Chirac conséquent aurait été utile : démissionnaire pour cause d’Europe au referendum négatif de Mai 2005 et évidemment pas mis en examen en Octobre 2009… La présidence la moins infidèle possible au dessein fondateur serait, selon moi, l’élection de Juncker, l’inamovible chef du gouvernement luxembourgeois, que notre président avait le front de vouloir arracher à la présidence de l’Eurogroupe pour avoir une place en prolongation de ce semestre, encensé par beaucoup et que j’ai jugé désastreux et mensonger pour l’Europe et pour nous. Un énième sommet pour rien. La bataille qui a occupé nos chefs est le montant des subventions à la réduction des émissions de « gaz à effets de serre », tout le reste se fera en coulisse. Nous pourrions espérer sérieusement que Védrine soit « ministre des Affaires étrangères », mais allons-nous vraiment nous y employer ? Le choix de Blair correspondra à la ligne Sarkozy : coller aux Etats-Unis alors même qu’Obama va sombrer (dans le ridicule) en envoyant, prix Nobel de la paix, des renforts en entretien de la guerre en Afghanistan. Son successeur seul y mettra fin. Je suis convaincu que – faucon – McCain aurait pu s’imposer aux militaires. Et rien, pas la moindre concertation, sur la crise économique et le désastre social.

L’objection tchèque a été peu dite, il semble qu’elle ait porté sur les fondements juridiques que le traité de Lisbonne aurait pu donner aux réclamations des « Allemands des Sudètes ».

[1] - Paul aux Romains IX 1 à 5 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 6

lundi 26 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 octobre 2009

journal d'il y a quarante ans - dimanche 26 octobre 1969

+ Dimanche 26 Octobre 1969


23 h 10

Un malheur et une grande déception :
Couve de Murville battu .
Comme le Général .
Rage .

Alors qu’il eût été élu dans un plateau . dans le VIII° .
que Bousquet – à qui je vais écrire demain –
a refusé de céder la place .
que Rocard soit au Parlement est intéressant .
mais il ne fallait surtout pas que cela écarte Couve de
Murville .

Plus que jamais . de Gaulle au pouvoir
Quel regret aurai-je toute ma vie .



47.186 13.063 Couve de Murville
29.253 15.200 Rocard
28.263

vendredi 23 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 23 octobre 2009


Vendredi 23 Octobre 2009

Prier… l’âme gagne son banc ou sa chaise ou son trône au chœur, la place préparée et rejoint tous les vivants et tous les morts. Elle ne peut se calmer qu’en se remettant avec confiance à l’invisible présent. Elle va faire brûler le cierge de l’offrande : le travail à venir, les souvenirs, les attaches, les responsabilités d’amour ou celle des nécessités à assumer, la souffrance des autres qui se confient à tous st qui noue la gerbe, nous sommes tous là, incroyants, agnostiques, bêtes et méchants… ou dévôts d’apparence ou encore de sagesse, tout est à commencer maintenant. Jésus
[1] nous prend par nos habitudes : quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera très chaud, et cela arrive. Esprit faux ! l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas aussi par vous-mêmes ce qui est juste ? Le psalmiste répond et nous avec lui : apprends-moi à bien saisir, à bien juger. Critère : je me fie à tes volontés. Exemple vêcu, l’Apôtre des gentils : je sais que le bien n’habite pas en moi, je veux dire dans l’être de chair. En effet, ce qui est à ma portée, c’est d’avoir envie de faire le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. Stances du mystique et du psychologue : au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Seule, la rédemption, c’est-à-dire l’incarnation du Fils de Dieu, rompt et conclut (favorablement) ce dilemme : sinon, c’est le goût de la mort et la dépression : qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? Et voici la résurrection, demain, tout à l’heure. Que vienne à moi ta tendresse et je vivrai. L’âme a clos les yeux du corps.


matin

Notre pays sans repère parce que dominent chez ses « élites » ce mélange stérile d’ambition, de mimétisme, de lâcheté, du moins c’est ce qui se voit et c’est ce qui paraît expliquer tout ou presque. Je déteste la lâcheté collective qui fait notre tolérance et notre permissivité pour un régime d’autocratie sans précédent dans notre histoire, mais je hais le retournement des mêmes ou presque qui, au premier signe de faiblesse ou de recul, piétinent. Le lion devenu vieux… le pied de l’âne. Me revient sous les yeux cette réplique d’Edgard Pisani, ministre du général de Gaulle d’Août 1961 à Avril 1967 : il vient de voter la censure au gouvernement Pompidou qui n’a pas su comprendre ce qui mena au cri de Mai 1968. Il est remonté à la tribune, tout est improvisé, c’est-à-dire que tout vient du cœur, de l’âme y compris son vote déchirant (qui a vêcu ou au moins « regardé » ces heures du 10 au 30 Mai, comprend) : Comprenez – comment ne comprendriez-vous pas ? – qu’il existe des heures dans la vie d’un homme politique où la conscience et la morale l’emportent nécessairement sur les engagements politiques. Réplique d’un anonyme, le 22 Mai, et sans doute aujourd’hui… La politique, ce n’est pas la morale … réponse : le jour où la morale est trop éloignée de la politique, la politique ne vaut plus rien.

[1] - Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

jeudi 22 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 22 octobre 2009



Jeudi 22 Octobre 2009

Eveillé depuis une heure et nous avons été rejoints par notre trésor. Je laisse maintenant mes aimées dormir, nuit encore noire, silencieuse, ni pluie ni oiseaux à chanter et donne à mes co-communiants du matin le texte, lu hier soir, de ces entretiens de Lahore qui relativise toute foi monothéiste quand elle n’est que superficielle. Prier ainsi… [1] tandis qu’en tous monastères les Matines ont déjà été vêcues, que la journée a largement commencé, que l’on est pour beaucoup de travailleurs à se véhiculer, encore ensommeillés, dans les transports en commun et les embouteillages, cette humanité qui subit l’urbanisation et n’a pas su faire de la technologie des communications la clé de l’aménagement des territoires et des solidarités entre tous les territoires. Le christianisme aussi belligène que l’Islam ou le communisme soviétique, à leurs premières expansions historiques ? je suis venu apporter un feu sur la terre. Mais cette guerre n’est qu’intestine, elle est celle d’une conversion. Le monde c’est nous, et le démon s’est toujours appelé Légion. Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais, cinq de la même famille seront divisés. Il est vrai que nos civilisations qui ont perdu les repères familiaux ne se prêtent plus à la parabole, on se déteste plus efficacement dans la souffrance qu’on s’inflige mutuellement, entre frères et sœurs, et parfois entre enfants et parents, qu’entre inconnus ou collègues de travail. La vie associative et la vie politique montrent bien ce qu’est la haine fraternelle et la rivalité implacable pour toute parcelle de pouvoir, puisque le pouvoir n’est plus l’œuvre du bien commun, mais la domination pour elle-même, la libido du pouvoir. Jésus se distingue par cette prétention étonnante : il n’apprend pas à ses disciples des comportements et des relations a priori, elles ne sont que déductibles et accessoires, que des cohérences de son message. Il vit et raisonne universellement, et pourtant se meut dans le petit cercle de ses adhérents et dans la petite géographie palestinienne : marche à pied du Dieu vivant… et ce qu’il apporte est la vie-même, synonyme de relation à Dieu, de gratuité de Sa part. Nous vivons un évangile assurant que la création est continue (ce qui est d’ailleurs corroboré par toutes nos avancées et certitudes scientifiques). Ce n’est pas philosophie. Qu’avez-vous récolté alors, à commettre des actes que vous regrettez maintenant ? En effet, ces actes mènent à la mort… Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur. Division ? laquelle entre nous ? Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt. Amen

matin

Voulant donner davantage à lire à un éminent ami, l’un de mes mentors, je suis dans mes archives. J’écris en politique – édité ou pas – depuis quarante ans tout juste, premier essai (recalé chez les éditeurs, notamment au Seuil, quoique recommandé par Louis Vallon qui venait d’y faire vendre quelques cent mille exemplaires par L’anti-de Gaulle : charge contre Georges Pompidou, usurpateur…) La démission : celle du Général ou celle des Français ? Je retrouve un long papier : Valéry Giscard d’Estaing ou les lendemains d’une carrière, je tiens que chacun des mandats présidentiels est tributaire de son origine. En 1958, l’origine du fondateur, c’est le 18 Juin, mais en 1965 c’est la mise en ballotage pour sa réélection. Georges Pompidou, la brigue, Valéry Giscard d’Estaing aussi mais surtout une élection trop étroite et imposée au « parti dominant », les gaullistes d’appellation. Jacques Chirac, quarante ans de marche et l’inauguration de la machine pour parvenir de justesse car il est de tous les présidents de la Cinquième République, le moins bien voté au premier tour, jamais plus de 20%. Et Nicolas Sarkozy marchant sur son prédécesseur et sur son compétiteur : clé du système en ce moment. Seul François Mitterrand, régnant, est en rupture avec son passé : il fait donc totalement exception. – Ce que je vois des papiers que j’adresse à mon ami, fait synthèse : tout a commencé, de ce qui nous entrave et peut-être nous fera frôler la mort en tant que nation et en tant qu’adepte d’un régime démocratique et républicain, avec Jacques Chirac, tuer l’autre (cf. son attitude envers Valéry Giscard d’Estaing), n’avoir pas démissionné à la dissolution manquée en 1995, avoir accepté le quinquennat dans la pensée que sa réélection (à l’instar du calcul de Georges Pompidou dont je ne crois pas qu’il ait été le dauphin) serait plus facile vu son âge, n’avoir pas démissionné le soir du referendum européen, et bien entendu « les affaires » jusqu’à celle d’aujourd’hui, qu’il a certainement couverte.

Un des destinataires de ma circulaire-courriel d’hier se dit peu enclin à suivre mon raisonnement et ne partage pas mes craintes. Je lui réponds dans cet esprit.

Je comprends tout à fait, cher …, que vous ayez un regard très différent. La manière dont NS notamment se conduit vis-à-vis de l'Union européenne en président semestriel et en Etat-membre non lambda et il y a aussi les apparences de la concertation franco-allemande. De Gaulle le premier avait le discours réformiste et d'adaptation à la modernité. Il y a même dans la préparation du projet de loi référendaire de 1969 la redite de réflexions de 1958 sur les circonscriptions territoriales, grandes ou petites régions, nombreuses ou pas, départements, etc... Je pourrais tout à fait même écrire un livre entier sur le courage du fils d'immigré qui relève la France par sa seule énergie, nonobstant tous les obstacles, l'hostilité générale et n'ayant en face de lui que des opposants indignes, divisés, etc... et l'on peut argumenter sur le refus du referendum en Constitution et en Europe, ou sur l'empêchement pratique au referendum d'initiative populaire faute de loi organique.

Vous avez dû suivre l'organisation d'un club de partage et de remontrances, que monte une soixantaine de préfets, excédés sinon apeurés. J'ai des échos que des officiers généraux vont probablement faire de même. Cela, les magistrats, et évidemment les enseignants, ce qui n'est pas nouveau. - En regard, les dialogues du Général avec les corps constitués.

Passons sur l'image de la France avec Clearstream et Jean Sarkozy. Quant à la politique africaine, je l'ai vêcue douloureusement mais dans le détail à propos de la Mauritanie.

Excuse presque absolutoire : le manque de père et le manque de culture, donc l'impossibilité de références, de repères et de socle, donc la solitude - en fait Jacques Chirac, pour lequel je suppose que vos plumes s'affûtent chaque jour davantage - toute la naissance - toute la course de 1967 à 1995 - puis le déni de démocratie en 1997 et en 2005 - enfin les inconséquences qui ont permis à Nicolas Sarkozy d'arriver d'une part, et d'avoir rétrospectivement un repoussoir ou un faire-valoir. Dans les écrits posthumes de Georges Pompidou, sinon les papiers que je n'ai pas encore regardés et dont je ne sais s'ils sont vraiment accessibles (je vais le tester pour une analyse par Olivier Philip de la circonscription de Maurice Couve de Murville en 1967... analyse de Matignon pour Matignon de l'époque...), Jacques Chirac n'existe pas, ou comme collecteur de fonds.

La carrière de Jean Sarkozy, Le Monde est seul à rappeler l’année de théâtre et que l’impétrant faillit jouer en donnant la réplique à une héritière aussi, mais seulement en art dramatique. Il faut rappeler que la fille de Dominique de Villepin a fait ou fait le mannequin à New-York, et que son fils a défilé pour un exercice du même genre. – L’élection à l’EPAD se joue, si les représentants de l’Etat ne votent pas, à quatre contre cinq. Si le président de la chambre de commerce des Hauts-de-Seine ne vient pas, le partage des voix se dénoue en faveur du plus âgé, donc du maire de Nanterre, communiste. Frayeur du Figaro. Aujourd’hui, chacun est sûr de l’élection du fils. Pour ma part, je crois encore à des rebondissements. Lesquels ne peuvent avoir de conséquences que s’ils ont lieu à l’intérieur de la majorité dite présidentielle.

après-midi

Le « grand retour dans le Golfe », mégalomanie mal informée et sans moyens ? ou obsession de coller à l’Amérique et d’en être le « brillant second » ? le commentaire d’Hervé Morin…

soir

La décision de Jean Sarkozy de ne pas se faire élire à la présidence de l’EPAD est habile et raisonnable, habile parce que c’est une renonciation à ce qu’il possédait déjà putativement, raisonnable parce que cette désignation aurait gravement nui à l’image de notre pays et de son père. Bon point, donc. Mauvais point aux lâches qui toléraient le processus jusqu’il y a peu d’heures, et qui maintenant vont piétiner surtout si ce recul en amène d’autres. Notre régime si personnalisé est rigide, il ne peut survivre à l’effondrement du dogme de la volonté inébranlable, des projets inexorablement menés à bout.

[1] - Paul aux Romains VI 19 à 23 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XII 49 à 53

mercredi 21 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 21 Octobre 2009


Mercredi 21 Octobre 2009

Prier… [1] Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Vous avez été libérés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. Tout le programme de la politique en ce monde est ici donné, non en termes de fins, pas même de moyens à utiliser et mettre en œuvre, mais en exigence et en qualification des ouvriers que nous pouvons et devons être. Tout est dans notre comportement personnel. Ce n’est pas même le compte-rendu de chacun selon la parabole des talents, c’est le constat du maître : s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Un maître, Dieu… souvent absent, mais présent avec soudaineté, et un Christ enseignant qui répond apparemment à côté à ses disciples : Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? Nous sommes à la fois tout le monde et les disciples : le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté… et Paul en pasteur d’exérience : offrez vos membres pour le combat de sa justice, car le péché n’aura plus sur vous aucun pouvoir… péché qui est un chemin de mort. Choisir notre maître, notre Dieu et le chemin, la vie s’en déduisent naturellement. Le filet s’est rompu : nous avons échappé.

matin

Courriel à des amis et aux députés à l’Assemblée nationale : à qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le montrer - vers la cinquième "race" en France ? apologie de l'autocensure d'un peuple entier ?

" A qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le montrer ", proverbe maure d'un pays que j'affectionne et dont le président de notre République et son secrétaire général, contre le Quai d'Orsay, contre le ministère de la Coopération et contre la cellule africaine à l'Elysée-même, ont protégé les putschistes il y a un an et leur consolidation pour la montre.

Aussi bien dans ce qui est aujourd'hui la majorité présidentielle, c'est-à-dire l'U.M.P. que dans les oppositions de gauche ou du centre, la campagne présidentielle, par timidité - elle a été la mienne avec celle de tant d'autres, dans les analyses que je vous ai proposées à partir de Novembre 2006 - ne s'est pas faite sur les deux aspects qui auraient dû nous décider : la psycho-pathologie du candidat qui se pressentait selon beaucoup d'observateurs, notamment des médecins et psychiâtres (la biographie de Catherine Nay en donnait toutes les raisons, qui ne sont nullement peccamineuses, mais dont nous souffrons encore plus que l'impétrant), les tendances "liberticides" de ses projets et de ce qui se déduisait de son action comme ministre de l'Intérieur.

Aujourd'hui, nous avons - petit à petit, mais de plus en plus clairement - la politique pénitentiaire et sécuritaire, devenant une honte pour la France, d'autant qu'elle correspond aux discriminations positives, à la systématisation des quotas, et à une communautarisation de fait de notre nation, et d'autre part la prétention dynastique s'affiche.

C'est celle-ci qui me fait hâter un message vers vous - laissant à la fin de l'année le moment d'une nouvelle note étendue sur l'ensemble du second semestre de 2009 pour notre pays et pour le monde où nous sommes.

Les arguments d'opposition à l' "élection" de Jean Sarkozy, fils du premier lit de Nicolas Sarkozy et de celles de ses épouses dont on parle le moins mais qui par solidarité corse l'aida le plus pour monter la première marche (la faveur d'Achille Peretti, député-maire de Neuilly) ont été divers, ils sont connus. Ceux qui ont parlé, sur ordre pour soutenir cette future élection en légitimité, mais pas en voix puisque celles-ci sont acquises d'avance, l'ont fait selon un canevas manifestement concocté avec soigneurs et autres à l'Elysée : tellement répété à l'identique par des personnalités aussi diféfrentes dans la majorité présidentielle, l'argumentaire est encore plus connu que celui des opposants.

Un seul argument n'a pas été donné, il est pourtant décisif. Jean Sarkozy n'a évincé David Martinon (génération Cécilia dégommée systématqiuement par Carla) que fort peu par les erreurs et la fatuité de ce dernier, et beaucoup par son seul nom. Son seul nom pour le conseil général, son seul nom pour le soi-disant "travail de terrain" qui n'est que "lobbying" et quel préfet, quel ministre aujourd'hui - dans les moeurs installés - refuserait de servir 'lintervention du conseiller général Sarkozy ? même chose pour les votes successifs vers la présidence de l'EPAD. Or, ce parcours accéléré, sur le seul nom, et ce que permet l'EPAD signifient que Jean Sarkozy est déjà assuré 1° d'être député-maire de Neuilly à vie, et 2° de s'assurer, après son père ou en binôme avec lui, le contrôle du parti présidentiel, par conséquent d'être en mesure d'ici très peu de temps d'être le candidat " le meilleur " (naturellement) à la présidence de la République. A la tête du pays, de nouveau l'hérédité.

Un père divorcé peut-il résister à son fils ? comment réparer pour le fils la blessure faite à la mère, la blessure infligée à une enfance, d'autant que lui-même etc...

J'écrirai prochainement - et vous le proposerai - sur d'une part élection et travail de terrain (deux appellations mensongères dans les cas voyants, mais si fondées dans beaucoup de vies et beaucoup de territoires - avec le correctif qui aujourd'hui importe plus que la Constitution, le système des partis et des investitures) et d'autre part hérédité. D'un mot, sous notre monarchie d'avant 1789, l'hérédité se justifiait par la conscience du devoir, dont on répondait tellement devant Dieu - conscience populairement partagée et à laquelle il était fait appel efficacement : la peur de l'enfer - que Thomas d'Aquin a pu synthétiser concept et procédure du régicide, parfaitement légitime dans des cas précis. Aujourd'hui, l'hérédité est un arrivisme et la forme achevée de la cooptation, déjà gangrenante et éliminatoire pour beaucoup de vocations politiques, et émolliente, stérilisante pour le débat et l'imagination d'idées.

Deux éléments ont concouru à ce dont nous souffrons.

La politique a toujours été une carrière, ce qui - en soi - est inévitable mais n'est pas moralement excellent, il y a conflit d'intérêts. Le bien commun peut ne pas sans cesse coincider avec l'intérêt personnel. Mais depuis quelques années, elle est un parcours économique, une carrière d'élu devient une carrière d'entrepreneur. La collusion entre l'argent, l'entreprise et la fonction de représentant ou de gouvernant était naguère peccamineuse, elle s'affiche : le Fouquet's pour Nicolas Sarkozy, les vacances de Jacques Chirac.

Précisément, Jacques Chirac. Non cité dans les débats sur l' "affaire Clearstream", alors qu'il savait et qu'il pouvait empêcher, ce qui devient une honte pour la France à l'étranger (honte de nos législations, honte de nos comportements). Jacques Chirac qui consent au quinquennat dont il est aujourd'hui reconnu qu'il a tout changé et qu'il a motivé explicitement la révision constitutionnelle de 2008, la coincidence obligée des élections législative et présidentielle, et donc la présidentualisation du régime. Jacques Chirac qui, démissionnant le soir du referendum européen de Mai 2005, sortait de la scène pour entrer, contre toute attente dans l'Histoire, en grand européen et en re-fondateur de la jurisprudence gaullienne d'Avril 1969. Jacques Chirac qui ne l'a pas fait. Jacques Chirac, qui a initié le bidouillage de notre relation avec l'OTAN. Jacques Chirac qui pouvait empêcher la "résistible ascension" (Bertold Brecht, Jean Vilar et Georges Wilson, le TNP) de Nicolas Sarkozy, soit en maintenant l'interdiction de cumul de présidence de l'UMP et de la place de ministre de l'Intérieur, soit ne le nommant - pour voir - Premier ministre. Celui-ci se serait révélé dans ce que nous voyons maintenant, ou il aurait rehaussé, légitimement, la fonction de Premier ministre. Jacques Chirac qui, le premier, par son arrivisme de quarante ans, peu fondé quand la véritable histoire en sera racontée par autre que lui, bien sûr, et par témoin des longues origines, a pollué la vie politique française, non par ce qu'il faisait (sans doute avec bonne conscience quoique avec sans-gêne) mais par l'impunité que nous avons acceptée : révérer la fonction présidentielle, même quand il est immoralement exercée et à des fins personnelles ! Il est compréhensible que la parution de ses mémoires - zélées par un professionnel notoire - soit retardée. Pierre Péan avait fait le mieux, à la première personne du singulier que peuvent donner les débuts électifs ? les origines de conviction ? et surtout le détail des déceptions occasionnées à tant d'équipiers. Quant à la confusion du genre familial et de la carrière politique, Bernadette Chirac en a donné l'exemple : l'appellation de "première dame", inconnue en droit français, décriée souvent même sous notre monarchie, date d'elle !

Sans doute une certaine générosité d'abord et d'immédiateté chez Jacques Chirac, un don certain de s'imposer et de faire aboutir chez Nicolas Sarkozy auraient pu être des outils - parmi beaucoup d'autres - du bien commun.

Ce ne fut pas : parce que nos "élites", nos élus s'auto-censurent, tant de carrières à ménager - combien parient déjà sur Jean ! - et l'argument mis à charge de ceux qui servirent sinon Vichy, du moins le maréchal Pétain : si ce n'est pas moi, ce sera pire.

Aujourd'hui, la politique économique et sociale se décide et pratique en complète impunité puisque tous les personnages sont achetables s'ils ne sont pas déjà dans l'équipe, puisque "la crise" est mondiale, puisque l'opposition est réputée illégitime, puisque les soi-disants contre-pouvoirs dont un porte-parole ministériel assure qu'ils n'ont jamais été aussi nombreux chez nous dépendent tous de textes d'application qui ne seront pris ou considérés que selon la convenance du pouvoir : Pérol, France-Télécom., l'EDF et le referendum d'initiative populaire loisible quand aura été voté le statut controversé de La Poste. Cynisme constant : à Saint-Dizier, révérer conclusivement le département et la région pour d'autorité fusionner leurs élus, motifs de la prochaine réforme qui fusionnera les circonscriptions. Et à la clé - comme au Gabon - un système électoral où la majorité relative suffit . Un seul tour... bientôt pour l'élection présidentielle, aussi ?

Comment pouvons-nous donner à nos amis d'Afrique quand nous rencontrons les citoyens ... des leçons pour qu'ils éradiquent chez eux corruption, népotisme, hérédité ?

Verrouillage et déni de démocratie qui produit une politique économique à total contre-sens dans les circonstances que nous subissons, qui produit des réformes dont les Français en écrasante majorité - et à l'unanimité quand ils sont les usagers - ne veulent pas, et qui ne fait pas les réformes que les Français en écrasante majorité, souhaitent. Un pouvoir effréné qui en trente mois a successivement marqué son mépris des enseignants - hélas, ce n'était pas nouveau - mais aussi des magistrats, des soldats, des préfets. Des adversaires enfin, en se comportant avec eux et les leurs comme si chacun, en France, est à vendre : ruine morale des ralliés ou de ceux qui attendent... Une France désertifiée par repli des infrastructures et des services publics ou régaliens. Des Français à qui l'on n'ose s'adresser ni par referendum, ni même par quelque discours à l'air libre, en place publique - comme naguère l'homme du 18 Juin.

Communication... un scandale faisant en oublier un autre, tout peut continuer quoique nous soyons passés du rythme mensuel au rythme hebdomadaire.

J'ai été "élevé" par une ancienne cantinière aux armées de 14-18, née dans les Charentes (Confolens - accent que j'ai parfois combiné ensuite avec celui que j'ai rapporté du Haut-Doubs et qui traîne) : elle me disait quand je réclamais quelque chose, je veux, etc... " le roi dit : nous voulons ". A la une du Figaro, pour rassurer les Français : " je n'augmenterai pas les impôts " (la monarchie d'Ancien Régime pour les augmenter ou les substituer devait convoquer les Etats-Généraux, les vrais). A Saint-Dizier : " j'y ai beaucoup pensé et j'y ai beaucoup travaillé ". Consultation ? concertation ? respect des compétences gouvernementales, constitutionnelles ? Il était coûtumier pendant que le général de Gaulle nous incarnait de dénoncer "le pouvoir personnel"...
Je vous redonne d'anciennes notes (quelques consodérations sur le départ du général de Gaulle, quarante ans après – 1er Octobre 2009 & observations et réflexions, note n° 17 des 6-22 Mai 2009). Peut-être à vous lire.



soir

Jean Sarkozy seulement en deuxième année, à vingt-trois ans (ayant achevé mon service national en Mauritanie, comme professeur au Centre de formation administrative, j’entrais en scolarité à l’ENA où j’avais été reçu deux ans plus tôt – et un bon tiers de ma promotion avait cet âge). Le fils aîné du président de la République aurait doublé ou triplé cette seconde année qu’il ne fait d’ailleurs pas à Paris-Sorbonne.

Naïveté de Villepin qui s’imaginait que le procureur de la République, en inimitié avec lui-même aux beaux jours réclamerait sa relaxe… François Goulard, très en flèche, pour sa candidature à l’Elysée en 2012. A mon sens, le sort du président régnant ne se jouera pas au renouvellement de son mandat, s’il arrive à cette date, il sera réélu, mais bien avant, je dirais : presque maintenant. C’est le « mouvement social » qui peut seul et doit en avoir raison pour la moralité autant que pour le changement de politique générale.

Quelle époque : le principal aéroport de Londres se vend comme une botte de carottes ! l’on apprend que le vote pour donner les JO à Pékin, intervenu en 2001, a été acheté et que le président du Comité olympique quel qu’il soit, est lui surtout achetable. Comment, dans de telles conditions, avons-nous été applaudir à l’ouverture de ces jeux qui devaient avoir lieu chez nous ? en boudant, nous faisons coup double et en tant que président de l’Union : nous soutenions la cause du Tibet, sainte s’il en est.

Michel Rocard qui raillait de Gaulle et la critique du dollar par celui-ci, qui tenta en 1980 comme en 1988 d’être le candidat de la gauche au lieu que ce soit François Mitterrand, mais qui se dit « de gauche » depuis quarante ans… préconise que le grand emprunt ne soit pas ouvert au public et se place uniquement auprès des banques, et le voici maintenant diagnostiquer que le PS « est un grand malade ». Tout s’explique s’il en est à considérer que la gauche c’est l’U.M.P. et le guérisseur de l’homme malade qu’est tout encarté au PS, c’est Sarkozy.

[1] - Paul aux Romains VI 12 à 18 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Luc XII 39 à 48

mardi 20 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 20 octobre 2009

Mardi 20 Octobre 2009


Prier…
[1] mêmes textes et donc tonalité qu’hier, désespérance ? ou ? gardez vos lampes allumées… s’il revient vers minuit, ou plus tard encore, et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! et je m’aperçois qu’hier matin je me suis trompé de textes, anticipant ceux-ci. Mais je les lis différemment, car l’idée que nous nous faisons, souvent, et même avec les textes à l’appui est désastreuse si nous omettons l’essentiel qui fait sauter tout déterminisme e d’abord celui d’une justice divine implacable… cet essentiel est notre liberté, notre réponse, l’attente vers minuit, ou plus tard encoretu [2] ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles : tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors jai dit ‘Voici, je viens’. Et c’est cette liberté prenant et soulevant notre espérance, qui fait conclure l’Apocalypse : Viens, Seigneur Jésus. Quel est notre chemin vers cette liberté ? celui d’Abraham, père de tous les croyants : il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis… afin que délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. Et il faut n’avoir jamais aimé pour n’avoir pas vêcu le bonheur total et la joie si simple, chaleureuse, tressaillante, motivante d’être simplement en présence de qui l’on aime et à complaire à ses désirs, son sourire et ses attentes. Au contraire, mais ennemis comme gains sont de même sorte, ce qui nous cramponne et nous attachant à autre chose qu’aimer, à autre que Dieu et à ceux qu’il nous est donné d’aimer : gardez-vous bien de toute âpreté au gain, car la vie d’un homme, fut-il dans l’abondance, ne dépend pas de cette richesse. Et Jésus, Dieu fait homme, fait cette observation introductive capitale : qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? Dieu ne juge pas nos affaires et selon notre « droit » et nos coûtumes (souvent désastreux), et ne se reconnaît de « compétence » que pour évaluer notre relation à Lui et aux autres. … être riche en vue de Dieu car Il juge selon les moyens que nous mettrons en œuvre, dans notre pauvreté native, mais avec toute la force que nous donne la rédemption… et non selon nos résultats, faibles et ambigus objectivement et plus encore subjectivement, à nos lamentables racines, si nous ne sommes pas antés dans le Christ. En parlant ainsi de la foi d’Abraham, l’Ecriture ne parle pas seulement de lui, mais aussi de nous car Dieu nous estimera justes, puisque nous croyons en lui, qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur. Paul le parfait Juif, appelé à propager chez les païens celui qui lui apparut sur la route de Damas (était-ce sur les hauteurs du Golan ?) et lui demanda : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? l’autre resta muet et aveugle trois jours, le temps du tombeau et d’être apprêté pour la résurrection… amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance.

Les habituels cynismes et égotismes… le discours de Sarkozy à Saint-Dizier. Le sort des circonscriptions territoriales françaises ne tient qu’à un homme : j’y ai beaucoup pensé et j’y ai beaucoup travaillé. Pas la moindre allusion à une concertation, à des travaux dans les ministères concertés, à des débats parlementaires, à des consultations, à diverses études. Alors que la fusion des élections des « conseillers territoriaux » succédant aux conseillers généraux et aux conseillers généraux sera – étape suivante comme on a fondé la récente révision constitutionnelle sur des réformes qu’à leur époque on disait : ne changeant rien du tout, mais « modernisant » - le prétexte prochain à la suppression des circonscriptions les plus petites, dans la logique d’un maillage de plus en plus lâche en géographie non urbaine, Sarkozy fait au contraire l’éloge du département et de la région. Il s’étrangle contre d’aucuns – non identifiés – qui auraient songé à les supprimer, l’u ou l’autre.

Gravissime – si on le rapproche de la tentative dynastique que manifeste l’affaire de l’EPAD, car cela constitue l’autre élément pour le contrôle du parti-machine présidentielle – la question des élections. Redécoupage pour l’Assemblée nationale, plus de trente circonscriptions de gauche en général supprimées, et plus d’une vingtaine putativement de droite créées. Pour ces conseillers territoriaux, le scrutin uninominal à un tour, c’est-à-dire une élection apparemment personnelle (mais soumise à investiture, selon les mœurs actuelles) mais en fait à la majorité relative, ce qui pourrait donner une France fondamentalement représentée à droite dans les collectivités loales et à l’Assemblée nationale. Le péril est donc global et immédiat. Toutes les soi-disant réformes pour produire des contre-pouvoirs comme jamais dans la République (dixit Chatel – vérifier son éventuelle parenté avec le gouverneur général de l’Algérie, vichyssois s’il en fût, que trouva puis évinça de Gaulle en atterrissant en Mai 1943 outre-Méditerranée) sont soumises à lois organiques qui ne sont pas à l’ordre du jour, notamment le referendum d’initiative populaire et selon toute apparence la procédure d’examen des nominations à de grands emplois publics ou dépendant du public…

Tout ce que je compile sur l’affaire Clearstream montre un degré égal de turpitude entre Villepin et Sarkozy, chacun parfaitement au courant, mais ce qui est plus neuf – dans mon information – c’est que tout semble par diverses dialectiques et chronologies, et aussi par la continuité de quelques personnages, remonter jusqu’au conflit Chirac-Balladur en 1993-1995.


[1] - Paul aux Romains V 12 à 21 ; psaume XL ; évangile selon saint Luc XII 35 à 38

[2] - Paul au Romains IV 20 à 25 ; cantique de Zacharie in Luc I 67 à 75 ; évangile selon saint Luc XII 13 à 21

mercredi 14 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 14 octobre 2009

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Mercredi 14 Octobre 2009



Nuit noire, silence, sommeil de mes aimées, journée à venir sans doute disponible au travail, à la venue et aux visites de Dieu, aux circonstances, à la vie : prier…
[1] comptez sur lui en tous temps, vous le peuple. Devant lui, épanchez votre coeur : Dieu est pour nous un refuge. Tandis que le psalmiste et nous tous chantons Matines, Jésus admoneste les pasteurs de son époque : vous aimez les premiers rangs dans les synagogues et les salutations sur les places… vous chargez les gens de fardeaux, impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. Ceux-ci ont l’honnêteté de ne pas s’y tromper, nos hiérarchies d’aujoud’hui dans l’Etat, dans l’Eglise ? Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. Quelle part devons-nous en prendre, puisque nous nous ne sommes ni la hiérarchie, ni… ni quoi ? Oui, détresse et angoisse pour tout homme qui fait le mal, d’abord le Juif, et aussi le païen, mais gloire, honneur et paix pour tout qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen. Car Dieu ne fait pas de différence, quand il juge les hommes. … Et toi, l’homme qui juges ceux qui font de telles choses, et qui les fais toi-même, penses-tu échapper au jugement de Dieu ? avec ton cœur endurci, qui ne veut pas se convertir… L’insistance des textes, l’insistance de l’Eglise qui nous les propose depuis plusieurs jours, l’insistance des circonstances, de mes aimées, des jours qui passent pour me donner ces textes littéralement, du regard et en examen de conscience auquel je suis ainsi poussé… si la vie commence ce matin, si je suis libre de me convertir, si je vois dans le miroir des autres, dans celui des textes, mon portrait, malheureux êtes vous… parce que… car si je ne me vois pas ainsi, que suis-je ? je n’ai pas à le décider ni à me le dire, je ne le sais pas. Est-ce que je suis de ceux qui font le bien avec persévérance et recherchent ainsi la gloire, l’honneur et la vie impérissable (qui) sera la vie éternelle ? non, je n’ai pas non plus cette démarche et ce n’est pas affaire de libellé ne me correspondant pas ou plus. Je préfère, en enfant – Jésus au Temple, celui que le Christ prend en exemple et qui n’en sait rien pour le placer au milieu de ses disciples, pas même suis-je celui-là – en enfant qui ne serait que moi, m’asseoir avant de commencer la vie et la journée et regarder, écouter ce Christ. S’il s’agit cependant de critique de mon temps et des autres, j’entends seulement que Dieu ne fait pas de différence quand il juge les hommes… gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen… et j’écoute encore : toi, l’homme qui juges les païens, tu n’as pas d’excuse non plus… il y a cette jeune femme, devenue vieille qu’interroge Luc et qui lui livre le secret de sa vie : garder les choses dans son cœur, n’en rien décider, méditer et suivre, se faire rabrouer, qui est ma mère ? qui sont mes frères ? être au pied de la croix ? n’être plus mentionnée qu’en groupe, celui du Cénacle avec les disciples, peureux ou renégats qui auront les rôles en vue, et dire avec Marie, théotokos… Mon salut et ma gloire se trouvent près de Dieu… je n’ai mon repos qu’en Dieu seul ; oui, mon espoir vient de lui.

matin

Une amie me fait lire (Rue89 – que consulte aussi beaucoup ma femme) :

Le visage du recentrage : Jean-Christophe Le Duigou

François RUFFIN
illustrations : Mathieu Colloghan
Le journal Fakir vient de paraître avec un long dossier intitulé "Mais que font les syndicats ?" Dedans, des reportages de l’usine Goodyear au procès des Continental, jusqu’à une carte postale apportée à Bernard Thibault. Cet article trace le portrait du méconnu, et néanmoins influent, n°2 de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou.
« Bonne nouvelle » se réjouit Valeurs actuelles, « le premier hebdomadaire libéral de droite » : « Le secrétaire confédéral de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou vient de rejoindre son corps d’origine, l’administration des impôts, avec une promotion : il sera conservateur des hypothèques. (…) Tout cela montre quand même une formidable capacité de récupération de notre système. »
Rares sont les syndicalistes, luttant dans leur entreprise, à obtenir ainsi une « promotion ». D’autant plus après trente années d’absence comme permanent. A moins que l’Etat ne délivre ici une récompense.

« Confrontations » feutrées
Peu d’hommes, en effet, auront autant œuvré pour l’abandon, à la CGT, du syndicalisme de lutte. Pour l’acceptation, en 2003, de la réforme des retraites – puis des régimes spéciaux en 2007. Pour le « Oui », évidemment, au Traité Constitutionnel Européen. Pour la transformation de l’ « adversaire patronal » en « partenaire social » - et pas seulement à la table des négociations.
Il a ainsi co-fondé, en 1991, le « lobby d’intérêt général » « Confrontations Europe ». Où il côtoie Jean Gandois (ex-n°1 du CNPF, ancêtre du MEDEF), Jean Peyrelevade (ancien PDG du Crédit Lyonnais), Michel Pébereau (PDG de BNP-Paribas), Franck Riboud (PDG de Danone), Francis Mer (ex-PDG d’Usinor, ministre de l’Economie de Raffarin). Nul doute que ce « mouvement civique », financé par l’Union Européenne, contribue à une violente « confrontation » des points de vue…
La preuve : siégeant au Fonds de Réforme des Retraites, Le Duigou a approuvé, sans tiquer, que cet argent public soit placé sur les marchés financiers : « Le choix, dès 2002, a été d’investir dans des entreprises cotées pour soutenir l’économie », explique-t-il. Spéculer en bourse devient « soutenir l’économie » : Christine Lagarde ou Laurence Parisot ne diraient pas mieux. Grâce à ce choix judicieux, le FRR vient de perdre 7 milliards d’euros. Notre avenir est assuré…

Direction intellectuelle
Sa pensée sociale-libérale n’est pas isolée. Elle irrigue tout l’appareil.
« Pourquoi Bernard Thibault n’est pas venu à Goodyear ? »
Je questionne Christophe Saguez, cette fois. Le secrétaire de l’Union Départementale de la Somme.
« On l’a sollicité, mais son emploi du temps ne le permettait pas. Et l’objectif, pour la CGT, c’est d’être dans la proposition, plus que dans la contestation – qui est bien souvent une fausse radicalité. »
Il me tend un quatre pages, « Défendre et développer l’emploi et l’industrie. »
Ancien salarié de Procter, Christophe est un gars sympa.
Qui ne veut se fâcher ni avec la base ni avec le boss.
Qui n’affirme rien de trop tranché.
Qui prête sa voix à l’appareil.
Je le titille sur ma marotte :
« Qu’est-ce que tu penses du protectionnisme ?
- Les hommes ont toujours tenté de développer le commerce avec d’autres pays, ce qu’il faut c’est un développement harmonieux… Les choses se jouent dans le cadre de la Confédération Européenne des Syndicats, c’est au niveau européen qu’on peut gagner des droits…
- Mais c’est du vent, la CES ! je le brusque.
- Pas du tout : malgré des limites, on trouve là des points d’appuis importants. »
La vulgate, encore.
Tant mieux : preuve que l’organisation fonctionne.
Qu’elle tient un discours, de ses dirigeants à ses permanents.
Mais d’où lui viennent ces idées ? Je lui demande :
« On a plein de littérature syndicale, notre revue d’abord. » Il me montre « Analyses et documents économiques, n°111-112 ». « Tu peux l’emporter. »
Merci.
Je le feuillette.
En page 2, « Analyses et documents économiques est placé sous la direction de Jean-Christophe Le Duigou. »
En page 9, le dossier « Face à la crise, quelle politique de relance ? » offre un papier du même Jean-Christophe Le Duigou : « Cinq priorités pour une politique industrielle » : 1, « Donner la priorité au développement des emplois et des qualifications » ; 2, « Accroître l’effort de recherche et d’innovation » ; 3, « Une politique de l’énergie cohérente » ; 4, « Assurer le financement de la croissance des entreprises » ; 5, « Recréer les conditions d’une démocratie économique en France et en Europe. »
Je survole, maintenant, le quatre pages « Défendre et développer l’emploi et l’industrie », avec ses « Cinq priorités pour une politique industrielle et de développement de l’emploi ». Les mêmes que dans la revue (« reconnaissance des qualifications », « recherche et innovation », etc.), sauf que la 4 et la 5 sont inversées. Aucune proposition « démagogique », par exemple sur des « taxes douanières contre le libre-échange », ou sur « la confiscation des profits », etc.
C’est un levier discret, mais essentiel : la fraction la plus centriste détient, à la CGT, l’outil intellectuel. Qui maintient le débat économique dans les limites convenues. Dont les propositions mesurées sont reprises dans des tracts, sur des affiches. Bref, qui orientent la réflexion des militants.

Représentatif
L’ironie, bien sûr, c’est que Le Duigou a, sur les retraites, accompagné les reculs successifs. Tandis que la sienne, fin 2009, s’annonce dorée : « Sa promotion lui permettra de partir dans de bonnes conditions, relate Le Monde, la pension des fonctionnaires étant calculée sur les six derniers mois de salaire » - qui s’effectuent, pour lui, dans « un des postes les mieux payés de Bercy ».
C’est un indice, à coup sûr, d’une évolution de la CGT : centrale ouvrière désormais guidée par un haut fonctionnaire – qui ne saborde pas sa carrière. La confédération est désormais truffée d’« experts » : depuis 1965, le nombre de permanents au sommet était multiplié par cinq – tandis que les adhérents étaient divisés par trois. Et cette CGT respectable se tourne vers les cadres supérieurs – plus volontiers qu’elle ne cause de « prolétaires »…

François Ruffin
Le journal Fakir est un journal papier, en vente chez tous les bons kiosquiers ou sur abonnement. Il ne peut réaliser des enquêtes, des reportages, que parce qu’il est acheté.
http://www.fakirpresse.info/
URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Le-visage-du-recentrage-Jean-Christophe-Le-Duigou.html


9 mai 2009
Lettre ouverte d’un syndicaliste CGT à Bernard Thibault

DIVERS
Camarade THIBAULT entends-tu la colère qui gronde dans les manifs et les usines ?
Je viens d’écouter ta déclaration sur FRANCE-INTER ainsi que celles de J.C MAILLY de Fo et F. CHEREQUE de la CFDT. Je ne suis pas surpris, ce n’est pas la 1ère fois que tu tiens des propos démoralisateurs qui permettent que tu ais droit aux compliments du MEDEF et des ministres de SARKO. Par cette lettre, je veux te faire part du grave mécontentement qu’éprouve un grand nombre de militants qui sont scandalisés par les conséquences du virage réformiste de notre CGT depuis quinze ans (pour la plupart des membres du bureau confédéral et plusieurs secrétaires de fédérations REFORMISME est devenu synonyme de COLLABORATION). Je reviendrais un peu plus loin sur ta déclaration de ce jour.
Hier, je participais à ma 42ème manif du 1er mai (interdite de 1954 à 1967). C’est la 3ème qui connait un tel succès.
En 1968, nous étions environs 100 000 manifestants dans les rues de Paris. Le succès de cette manif nous aida considérablement au cours des semaines suivantes pour développer les luttes qui permirent des résultats fructueux.
2002 fut également un grand 1er Mai dirigé contre les dangers de l’extrême droite (LE PEN en particulier).
En conséquence, (mis à part 2002) le 1er Mai 2009, est le plus important depuis plus d’un demi-siècle. Hier à Laval, selon les infos de France Bleue Mayenne, nous étions près de 4000, c’est quinze à vingt fois plus que les années précédentes (y compris en 1968 il y avait moins de 300 participants). Ce succès est le résultat de l’action unitaire mais également et surtout du mécontentement qui touche l’ensemble des travailleurs, retraités, chômeurs, lycéens, étudiants etc.
Quelques mots sur des propos que tu tenais à la radio, début avril « Il est souhaitable que le 1er Mai nous soyons encore plus nombreux que le 19 Mars » s’exprimer ainsi est vraiment irresponsable de penser que le premier jour d’un long week end on va mobiliser autant qu’un jour de travail. C’est aussi la démonstration, à quel point les membres du Bureau Confédéral sont coupés de la base !
Maintenant j’arrive aux déclarations de ce jour (ce matin 2 Mai sur France Inter) dans l’ordre de l’émission : J. C MAILLY, B. THIBAULT, F. CHEREQUE. Déclaration correcte de S.G de FO qui propose que, après les succès du 1er Mai, il faut organiser une grève nationale inter- professionnelle, ensuite (j’ai vraiment l’impression qu’avec Chéreque, vous vous êtes partagés le sale boulot) tu es le 2ème intervenant pour dire qu’il n’est pas possible de demander aux travailleurs de faire grève, vu qu’ils ont de grosses difficultés financières (quel mépris pour les salaires les plus pauvres ! ) CHEREQUE ferme le banc, en affirmant que le gouvernement devrait tenir compte de la mobilisation du 1er Mai. Il n’est pas interdit de rêver, penser que l’on peut faire reculer avec deux manifs par trimestre c’est s’inscrire dans le domaine du rêve et de l’illusion !
Je rappelle qu’en 1968, nous étions plus de neuf millions en grève (avec occupation des entreprises), des millions d’autres salariés n’étaient pas dans le mouvement, beaucoup d’entre eux nous ont rejoint dans les luttes dans les années suivantes. Parmi les grévistes, des millions étaient payés au SMIC, quelquefois moins, notamment les jeunes qui subissaient des abattements et les salariés de l’agriculture. Dans la ville où je travaillais Argenteuil dans le Val d’Oise, sur environ 10 000 grévistes, de nombreux smicards notamment les femmes et les immigrés étaient très engagés dans le mouvement. Sur les fiches de paies du mois de juin, un bon en avant 35% de plus pour le SMIC et 55 % sur les SMAG (Salaire Minimum Agricole Garanti). L’action commune des OS avec les ouvriers qualifiés, les employés, les techniciens, et une partie des cadres avait été positive pour tous.
Deux exemples récents démontrent que les travailleurs les plus pauvres n’hésitent pas à s’engager dans l’action, nos camarades de Guadeloupe et de Martinique, encore plus mal payés qu’en métropole se sont engagés dans une lutte difficile et ils ont imposés les résultats que l’ont connait (44 jours de grève en Guadeloupe).
Depuis un an, les sans papiers ont aussi démontrés que des travailleurs mal payés et pauvres peuvent faire reculer Patronat et Gouvernement, il est vrai qu’ils ont le soutien de nombreux militants de la base, si bien que le Bureau Confédéral a du prendre le train en marche et soutenir la lutte des sans papiers !
Avant de conclure, je veux ajouter quelques mots sur les dizaines de milliers de salariés qui luttent, quelquefois depuis plusieurs mois, notamment dans la métallurgie, la chimie, l’enseignement, l’EDF, la santé, la poste etc. J’ai une pensée particulière pour les camardes de l’EDF qui vont recevoir pour le mois d’avril des fiches de paie amputée de 40 à 60 %. Je pense aussi aux enseignants qui depuis cinq ans, ont perdu la valeur de plusieurs semaines de salaires sans obtenir des résultats suffisants. Les directions confédérales portent une partie importante de la responsabilité de cette situation, jusqu’à présent, elles n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour réaliser le Tous ENSEMBLE, EN MEME TEMPS. En 1968, dans un contexte, avec des points communs avec celui que nous connaissons en 2009, la CGT n’a pas appelé à la grève générale mais nous avons distribués des millions de tracts appelant à la généralisation des grèves, le résultat fut concluant.
Il est grand temps que la Direction Confédérale entende cette volonté d’agir Tous Ensemble. A de nombreuses occasions, nous avons imposés des acquis considérables, notamment en 1953, 1968, 1995. C’est possible, dès maintenant, à condition que la CGT retrouve ses couleurs.
J’ose espérer que ces aspirations qui grandissent partout à la base seront enfin entendues.
Salutations syndicalistes.

Marcel Collet xxxxx militant CGT depuis 1955

PS : Depuis 1995, j’ai adressé une demi douzaine de courrier à la direction confédérale, je n’ai jamais reçu de réponse … Vu la gravité de la situation actuelle, cette lettre sera rendue publique.

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Lettre-ouverte-d-un-syndicaliste-CGT-a-Bernard-Thibault.html

. . . je « transfère » aussitôt…. tout s'achète - un pouvoir fondé sur la pathologie d'un seul et dont la force n'est que le cynisme - le main dans la main, ressassé...

Vous êtes élus communistes et depuis que l'Humanité m'a fait l'honneur - avec René Andrieu - de souvent reprendre de 1972 à 1982, les papiers que me prenait Jacques Fauvet pour Le Monde, je me sens encore plus des vôtres contre l'idéologie dominante. Celle-ci longtemps n'a dominé que par elle-même - ce qui il est vrai a fini par être dévastateur. Mais depuis Mai 2007 la tendance à l'individualisme dans la conduite des vies et des carrières, est systématiquement exploitée.
Comment - alors que tout justifie la lutte des classes et un puissant mouvement social - le pays est-il aussi apathique ? au-delà même de la haine, alors que tout est cassé des structures d'Etat aux outils de travail en entreprise ?
A Jacques Delors, président de la Commission européenne, présentant en conseil européen un plan social, Margaret Thatcher répond, la société ? je ne connais que des individus... (rappelé au colloque Chaban-Delmas sur le discours, il y a quarante ans, à propos de la Nouvelle société).
L'idée, si basse, que le pouvoir actuellement toléré avec une unanimité apparente, se fait de l'homme, de la femme, de l'enfant.

Tout hier, Christine Boutin à tous les fronts des quotas homme/femme à l’anniversaire du PACS et en filigrane constant l’immoralité qui nous gouverne et s’affiche sans la moindre interrogation sur soi, tandis que Rachida Dati, convaincue au Parlement européen de déclarations incomplètes sur des incompatibilité professionnelles et sur son patrimoine, entre au musée Grévin…


Très sérieux, le "club" que vienne d'instituer une soixantaine de préfets pour partager, réagir et faire valoir. Il faudrait que dans la magistrature et parmi les officiers généraux quelque chose du genre se fasse aussi.

Il va sans doute se passer/casser quelque chose ces temps-ci : l'idée d'élire Jean Sarkozy à la présidence du plus grand "truc" immobilier : logements "sociaux" et bureaux, d'Europe, à l'exception du nouveau Berlin + le discours hier de NS sur le lycée abolissant le droit de naissance et faisant la promotion du travail, du diplôme, etc... sont explosifs... de rire à l'étranger... de probable éveil du rêve ou du cauchemar pour ceux qui quand même, députés, sénateurs, sous-ministres, commentateurs, voire rédacteurs de notes blanches sur l'état de l'opinion, peuvent approcher le malade qui nous préside-gouverne-régit.


après-midi

Un titre du Monde : nous entraînons des Somaliens à Djibouti, et « Paris » souhaite un engagement « accru » de l’Europe auprès de Mogadiscio. NS chef de guerre… nous allons de première en première, chacun au parterre bouche bée. Base dans le Golfe, contingent en Afghanistan en capillarité entre théâtres avec le Pakistan. Première ligne pour en découdre avec l’Iran… mais nous sommes censés nous dégager de l’Afrique, celle qui était censément la nôtre.



[1] - Paul aux Romains II 1 à 11 ; psaume LXII ; évangile selon saint Luc XI 42 à 46



lundi 12 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 12 octobre 2009

Lundi 12 Octobre 2009


Pourquoi est-il aisé d’échanger ou apprendre sur Artaud, pourquoi sais-je dire comment écrire ou lire et introduire tel auteur que j’ai aimé et que je connais de longue date, et pourquoi ne peut-on en regardant se balancer à des agrès de plage des enfants l’un après l’autre, puis aller au tobogan ou à quelques barres parallèles de glissade, évoquer Dieu et se demander à plusieurs… Giono pour Le grand troupeau aussi puissant de vérité et contagieux de lecture que Céline ou Brasillach à dire les horreurs vêcues de la Grande guerre, mais l’évangile et sa geste ? la pénétration psychologique des psaumes (psychologie, la nôtre, psychologie, celle de Dieu) ? impossible de venir à ces textes ? … pourquoi commenter en homélie des regroupements de paroisses parfois de cent ou deux cent pour en faire dix, inéluctablement, et ne pas vouloir ni pouvoir dresser l’autre échelle, à nouveau des prêtres, même si c’est différemment… pourquoi des discours vibrants autrefois pour commémorer devant le Panthéon ou aux Glières le peuple de l’ombre, la résistance, l’horreur et le courage qui subjuguèrent et si peu d’éloquence pour célébrer la canonisation qu’on se donne entre chrétiens de la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres, personnalité contagieuse et fondatrice s’il en est, reconnue presque tout par les non-chrétiens ? réponse à l’instant, le ciel d’Abraham, toutes étoiles présentes. La promesse… [1] la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations… ce temps est-il actuel ? Lors du jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération et ils la condamenront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Jésus se pose, nous pose nos propres questions, celles de cette fin de nuit avant que j’ouvre le Livre. Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre père et de Jésus-Christ le Seigneur. Paul et son parcours, mis à part pour annoncer la Bonne nouvelle que Dieu avait déjà promise, a pour mission d’Apôtre d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes dont vous faites partie. Posture, tâche exactement les nôtres, mais un appel extraordinaire ? sans doute au temporel mais au spirituel, non puisque tout fidèle – et nous en sommes – ne l’est que par appel de Dieu. Pour l’Apôtre des Gentils, le « chemin de Damas » certes, mais pour la génération du Christ, dans son ensemble, et spirituellement nous en sommes, contemporains que nous sommes de Dieu fait homme du seul fait de notre humanité, le seul signe de Jonas qu’est le Fils de l’homme pour cette génération. Réponses (pluriel) : le Christ, donc. Lors du jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrêmité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Au passage – décisivement – Jésus évoque implicitement la résurrection de tous : la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération… les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération … et nos morts à chacun la sienne, la nôtre. Blotti dans la prière, puis respirant, n’étant plus que respiration, encore. Si je suis si difficile à convertir, alors pourquoi demander la raison de mon opacité pour autrui ? puis-je propager une lumière que je n’accueille pas ? le mystère d’autrui m’est plus pénétrable que le mien, la cohérence d’autrui quand il m’est donné de le rencontrer et la contradction de mon propre peu de foi et peu de vie. Pour que son nom soit honoré… aujourd’hui commence ma vie, aujourd’hui continue la vie de celles et ceux qu’il m’est donné de rencontrer, d’écoûter et que je regarderai aussi longtemps que ma mémoire pauvre de toutes ses éclipses, en gardera l’appel ou le consentement à notre rencontre, voulue par le grand tiers, Dieu entre nous. Ce lieu est saint et je ne le savais pas, s’écrie Jacob au bout de la nuit et de la lutte.

début d’après-midi

Contre-attaque dès ce matin : une association de jeunes, très jeunes élus se crée. Faire masse et raison autour de Jean Sarkozy. François Pérol, Stéphane Richard sont passés en force, sauf retombées qu’il ne faut pas exclure… le diadoque va-t-il bénéficier de la même onde de force et de tolérance ? Pas de pronostics. Mort de l’Etat républicain, le pamphlet de Michel Debré, actualisé aujourd’hui, n’aurait qu’un succès d’estime. Tout est dit, connu, commenté et cela ne change rien. Seule la force peut quelque chose, et elle doit détruire : amender est impossible, le système est si cohérent.

Poitiers, une manifestation prévue anodine, cinquante personnes attendues face à trente policiers déployés, tourne à l’émeute, à la casse, au tag du baptistère fameux. Sources et relations différentes de la police, selon les unes débordées par l’imprévisible, selon les autres on s’y serait attendu, des suspects depuis plusieurs jours, excellente organisation qui a profité de rassemblement pour des spectacles de rue. Comme le rôle du travesti en ministre l’impose, avec le système actuel, Hortefeux qui était déjà en tour de France sécuritaire, sera sur les lieux incessamment. Ma postière fait le rapprochement avec Ségolène Royal, l’ultra gauche et elle ne feraient qu’un pour le désordre ce qui est bon pour le gouvernement.

début de la nuit

L’écoeurement et la honte. Plus tant pour le pays qui supporte mais n’approuve pas : Sarkozy et Fillon, à égalité, à 41% de « popularité »… la votation citoyenne pour La Poste : plus de deux millions et demi de signatures recueillies… la pétition contre l’élection probable du fils Sarkozy à la présidence du plus juteux établissement public de France sinon d’Europe recueille plus de 28.000 signatures déjà… mais la honte pour ceux qui aboient en faveur d’un tel comportement, d’un tel pouvoir. Le Frédéric Lefebvre, élu à rien, ex-suppléant de Santini, se répand en commentaires qu’il trouve ajustés ou drôles : Brando et Funès auraient signé la pétition pour La Poste. Il demande des peines automatiques pour les délinquants sexuels = Fontainebleau, ou les casseurs = Poitiers. Xavier Bertrand assure que le titre de carrière pour Sarkozy junior c’est son élection cantonale, Balkany dit que le fils à âge égal est très supérieur à ce qu’était le père, et l’on avance l’hérédité de Martine Aubry ou de Gilbert Mitterrand ou de Louis Giscard d’Estaing. Raffarin estime que la pétition et le referendum sont le contraire de la démocratie, Accoyer rappelle – avec cynisme – que la loi organique sans laquelle ne peut se pratiquer la révision constitutionnelle à propos de l’initiative populaire pour le referendum, ne sera rédigée qu’en Juin, c’est-à-dire après la réforme du statut de La Poste. L’ensemble de la droite qui a soutenu Frédéric Mitterrand, qui soutient Jean Sarkozy, jure qu’il n’est pas question de privatiser La Poste.

Démocratie même à l’échelon européen, vu par la France. Sarkozy recevant le Bulgare déclare que le refus tchèque du traité de Lisbonne n’est pas admissible.

Nous sommes enfermés en France par une sorte de suivisme des médias qui nous concentrent, sans vraiment les condamner, sur des turpitudes du pouvoir, sur la révélation de plus en plus soulignée, accentuée et évidente, tandis que l’étranger se gausse de l’artifice de nos « affaires », de l’immoralité financière et autre (tous ces « responsables » politiques non mariés, divorcés, recomposés, tenant leur élection d’un système féodal). Le rythme des affaires et des scandales dont les deux – qui se tiennent – sont l’accaparement de tout le politique par le seul Sarkozy et la confusion des genres : partie civile à un procès, son propre avocat zélateur des réformes attentant à l’Etat de droit en commission de réforme de la procédure pénale, le rythme est tel que Clearstream est oublié par l’affaire Frédéric Mitterrand, et celle-ci éclipsée depuis hier par l’ascension dite fulgurante du fils Sarkozy (le délit de fuite en scooter). Les deux dernières ayant comme point commun la victimisation de ceux qui portent tel nom. Pantalonnades pour finir, Jacques Chirac qui surseoit à la parution de ses mémoires écrits par un autre (Jean-Luc Barré) cherche à être l’Al Gore du médicament avec son « appel de Cotonou » contre les faux médicaments (marché de 40 milliards on ne sait si ce sont des dollars ou des euros, mais sur la vie des Africains subsahéliens… et Yves Douillet, mignon de Bernadette Chirac, en tete au premier pour la succession à Corbeil de Serge Dassault…

Il est vrai que nous ne sommes qu’un paroxysme. La Russie où l’on ne peut survivre en journaliste d’investigation. La Grande-Bretagne où le Premier ministre, à la veille d’élections générales, est contraint de rembourser des défraiements indûs (18.000 euros). Les Etats-Unis où « certains Etats seraient tentés par la sécession », du fait de la crise.

Pendant ce temps, les vaies questions et les vraies confrontations se traitent dans la coulisse : en France, ce sont la Société générale et le nouveau conglomérat Caisses d’épargne-Banques populaires qui lèvent des fonds par emprunt pour rembourser ce que l’Etat leur a avancé, jeux d’écritures, négociations de taux, papier de cavalerie rééditant le processus qui précipta la crise l’an dernier ? entre le dollar et l’euro, un dollar qui manifestement est laissé libre de filer, quel est l’enjeu de la lutte ? le libellé du commerce pétrolier ? car la circulation du dollar est telle que l’euro. d’ici longtemps encore sera incapable d’absorber de telles liquidités.

L’ex-Allemagne de l’Est. Récits sur les débats en bureau politique du SED l’été de 1989. Le prix Nobel de littérature, Herta Müller, une naturalisée allemande mais venant de l’Est. Le prix du livre allemand, une Kathrin Schmidt, également de la D.D.R.

nuit

La cécité du système, Villiers-le-Bel, non-lieu requis par le parquet en faveur des policiers qui ont tué deux jeunes à motocyclettes. Sans doute, les deux adolescents étaient en infraction, mais la plice tout autant, roulant trop vite et sans gyrophare.

Pusillanimité ou détachement : le dalaï-lama n’en veut pas à Obama de ne pas le recevoir avant d’aller en Chine. Il n’en avait pas voulu à Sarkozy… La prochaine génération ne sera pas de ce bois. Condamnations à mort par dizaines pour les émuetiers musulmans d’Ouroumtsi.

FR3 diffuse des courts-métrages montrant la résistance s’afficher dans les stades et dans les facultés en Iran.

Je cherche à atteindre le site gouvernemental d’information mauritanien, impossible en plus d’une demi-heure.


[1] - Paul aux Romains I 1 à 7 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc I 29 à 32

vendredi 9 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 9 Octobre 2009

Vendredi 9 Octobre 2009


Prier… [1] mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ; il juge le monde avec justice et gouverne les peuples. Les évangiles, mais pas l’Ancien Testament, sauf le serpent de la Genèse et le dialogue de Satan avec Dieu pour ouvrir le livre de Job, évoquent fréquemment le démon et les démons. Les êtres spirituels, les anges, dont l’Ancien Testament est plus friand. Notions, concepts, réalités difficiles, et dont je n’ai pas reçu l’enseignement (ni l’habitude, sinon fugitivement celui des anges gardiens ?). Les textes d’aujourd’hui me sont donc difficiles, le mal personnifié… dans l’histoire humaine, c’est fréquent. Dans la vie spirituelle, les saints l’attestent, le curé d’Ars et ses nuits troublées, ce moine en accompagnement mutuel l’appelle même Toto… Jésus ne s’appesantit pas, parle-t-il en évoquant lui aussi Satan, seulement la langue de ceux qui l’interroge ? ce qu’il dit ne porte pas sur la personnification ni sur la nature de Satan ni même du mal, dont l’abstraction est aussi difficile que la personnification, mais sur lui-même et ce qu’il accomplit : si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Et à quoi nous entraine-t-il ? à un comportement : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. De cela, que je suis loin, encore tiède, tellement partagé sans douleur ni présence, simplement distrait et cheminant sans assez prier ni considérer, ni – en fait – demander de vraiment aller à Dieu. Ravages opérés chez l’homme qui ne s’est fondé que sur soi et dont l’esprit mauvais reprend possession après quelque temps de rémission. Je me sens encombré et poussiéreux, mais de quoi ? cette lecture m’interroge, mais je ne sais encore sur quoi… comme la nuit qui envahit les montages, voici une multitude redoutable. Les prophètes « de malheur » ou l’avertissement de faire attention ? Prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité… temps de l’Avent, préparant Noël, qui vient, vie à examiner et notre monde, nos actions à revoir. Seul, je n’en suis pas capable. Voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche. Jour de ténèbres et d’obscruité, jour de brouillard et de sombres nuées. Dans l’Ancien Testament, pas de pire malheur ou châtiment que la folie et ce qui y conduit : la peur, la terreur. L’état de cet homme est pire à la fin qu’au début. La journée, l’oraison m’apporteront-elles – tandis que le jour peine à se lever et que mes aimées dorment encore – quelque réponse ? mais d’autres prient de par le monde, il naît et il meurt des humains, des animaux et des choses splendides se combinent aussi : c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

matin

Barack Obama, prix Nobel de la paix ? C’est grotesque. Des efforts, peut-être, ce qui n’est affaire que de propagande et de services de presse. Des dossiers sur sa table, regardé d’une autre manière que par son prédécesseur ? Corée du nord, Iran, Palestine, bouclier anti-missile, Afghanistan. Peut-être, mais de résultats et de véritables mutations ? rien. Encore, et – je le crois – rien à terme. Quant à la référence à John Kennedy, elle est du même ordre de l’image et de la propagande, de l’irréalité pure, puisque le charmant et juvénile président est l’initiateur de la guerre du Vietnam. Pour Obama, on va être fixé dans les jours qui viennent : les renforts en Afghanistan ou les prémisses du retrait…

Notre besoin d’icônes est proportionnel au cynisme de nos sociétés, et des classes qui nous dirigent. Icônes que précisément nous servent à satiété – magazines « people » – cesdites classes.

Il y a dans ce prix Nobel un peu plus. La fascination pour les Etats-Unis, même potentiellement déclassés par « la crise », a besoin de forme (pour se déculpabiliser quand la lucidité est forcée par les événements). Alors, le miracle d’une élection, qu’ils aient donc été capables d’élire un Noir. Ce qui n’est pas tout à fait exact : Barack Obama est métis, et il est d’origine Africaine, ce n’est pas le Noir descendant d’esclaves des Etats du sud. Son élection est surtout le résultat d’une machine politique de qualité, qui a exploité l’argument de discrimination positive. Le prix participe aussi de cette discrimination positive. Enfin, il y a le prix du charme, sinon de la photogénie : Obama est sympathique, il plaît, qui ne veut se faire photographier avec lui de Nicolas Sarkozy aux filles de Zapatero ? Johnson fit mieux et bien plus que Kennedy, mais il était antipathique. De Gaulle fut un des rares à ne pas s’y tromper.

Affaire Frédéric Mitterrand… Une amie déjeunant avec André Rousselet le jour de la nomination du nouveau ministre de la Culture, entend son pronostic : c’est une erreur grave, il va tôt ou tard « sortir » quelque chose de tout à fait prévisible. Christine Boutin résumait hier : effets ravageurs sur l’électorat.Dans un système psychiquement aussi rigide que celui de Sarkozy, et où les souplesses – achats de consciences ou de notoriétés, appelées « ouverture – la fin peut venir brutalement de n’importe où. Bernard Kouchner a pu se débarrasser des accusations de Pierre Péan (que je n’ai pas encore lues, mais qui font partie du dossier « Francçafrique » qui me concerne) parce que c’étaient celles d’un autre. Frédéric Mitterrand ne peut s’en prendre qu’à ce qu’il a écrit : à l’époque, il ne prévoyait pas qu’il serait autre qu’un homme de tréteaux ou de plume, et ce qu’il écrivait (que je n’ai pas non plus lu), le servait plutôt. Aujourd’hui… il ne peut plus être sauvé que par la « victimisation ». La presse régionale, selon l’AFP, est péremptoire, pour la plupart de ses titres.


[1] - Joël I 13 à 15 & 2 1 à 2 ; psaume IX ; évangile selon saint Luc XI 15 à 26

jeudi 8 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 8 octobre 2009


Jeudi 8 Octobre 2009

Prier… ahaner, les rames, la nuit, le lac, la fatigue plus que la tempête, la stérilité sans lumière et pourtant… Celui qui demande, reçoit ; celui qui cherche, trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Mon cher JL disait la commune expérience que l’Ecriture dit tout et son contraire, puisque Jésus assure aussi qu’à celui qui n’a rien, on enlèvera même ce qu’il a : le seul réalisme, l’espérance, car le choix n’est qu’entre celle-ci et la folie si souvent. La parabole n’e reste pas au bon usage pour « tanner » les autres, elle conclut par l’image de la tendresse paternelle, celle qui résout tout : si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il … à ceux qui … lui demandent Soit ! mais Jésus précise ce que nous avons à demander et qui n’est pas que nous souhaits se réalisent, quoique les évangiles rapportent tant de miracles ou de nécessités assouvies, et l’Ancien Testament autant de guérisons que de faits d’armes ou bienfaits pratiques. Nous avons à demander l’Esprit Saint : combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. Autrement dit, une âme régénérée et toute puissante dans le cœur divin. Ce discernement qui manquent à Adam et Eve et qu’ils vont chercher dans un arbre, discernement et vie que nous possédons par baptême, par vocation et que nous cherchons ailleurs. Pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : apportera la guérison dans son rayonnement. Nos dialogues et récriminations de malheureux. Vous avez contre moi des paroles dures, dit le Seigneur. Et vous osez demander : ‘Qu’est-ce que nous avons dit entre nous contre toi ?’. La conversion, le retour à l’examen de conscience produisent notre prière, et alors la réponse : le Seigneur fut attentif et les écouta. [1] Seigneur, nous en avons tant besoin, j’en ai tant besoin.

matin

J’entends sur France-Infos. le débat « opposant » Sylvie Pierre-Brossolette et Laurent Joffrin (Le Point & Libération) : une bataille à fronts renversés par « l’affaire Mitterrand » (Frédéric). De plus en plus, notre époque nourrit des débats dont les repères et les discernements ne sont pas posés, car ils sont éthiques et notre société n’est pas éthique, elle est cynique.

Dépouiller au hasard d’une salle d’attente en milieu médical : la presse magazine Le Point et Paris-Match… le voyage de Sarkozy et épouse à Madrid avant l’été, la question de savoir si le président régnant est de gauche, avec – étonnement – car le sous-titre a six semaines, déjà l’évocation de la faveur qu’accorde Sarkozy à Eric Besson. Celui-ci envoyant, hier, des réfugiés de la « jungle » calaisienne, retour en … Afghanistan, tandis qu’est annoncée la mort à Percy du quatrième de nos soldats accidentés le mois dernier.

soir

Polonais et Tchèques font durer le plaisir pour la ratification du traité de Lisbonne. Le « Benelux » s’oppose à la nomination de Tony Blair comme le premier président du Conseil européen : s’opposer à l’axe franco-allemand et pousser la candidature (qui, pour moi, est de très loin la plus valable au plan de la personne et la plus justifiée pour les équilibres politiques) de Juncker. Védrine semble placé pour le poste de « ministre des Affaires étrangères ». Nous ferions un beau doublé, avec deux francophones, de surcroît indépendantistes. L’ensemble sera un échec pour Sarkozy.

L’affaire Mitterrand (Frédéric) est typiquement parisienne, elle met en valeur un livre paru en 2005 dont j’avais à peine entendu parler quoiqu’il ait eu, dit-on aujourd’hui, un grand succès en tirage et en estime. Elle est également typique des batailles d’anathèmes autant que de personnes, la diabolisation du Front national dont tout permet de croire que son électorat va lui revenir, les clivages avec Boutin d’un côté, Cohn-Bendit de l’autre.

Mais la nouvelle de ce soir est sans doute que Jean Sarkozy – 23 ans – soit en situation de succéder à Patrick Devedjian à la présidence de l’établissement public d’urbanisation du quartier de la Défense, présenté comme « le premier centre d’affaires d’Europe ». Il n’y a pas encore de tollé : la dynastie, l’argent, le passe-droit, l’inexpérience, tout y est et ce sera toléré. Et bien entendu, encore une « nomination » qu’on aurait cru justiciable des procédures nouvellement introduites dans la Constitution. Par la bande, on apprend que Devedjian ministre mais resté conseiller général, garderait un siège dans les conseils d’administration et de surveillance de cet EPAD…

Pour une fois en trente ans, d’accord avec BHL : l’élection de Ségolène Royal en 2007 aurait eu un impact mondial analogue à celui de l’élection il y aura bientôt un an, de Barack Obama. – Ce dernier avec un déficit budgétaire de 1.400 milliards de dollars doit décider, dans les prochains jours, sans doute contre le Congrès et contre son opinion publique, l’envoi de 40.000 hommes de plus en Afghanistan. La probabilité est qu’il le fera, son livre électoral le montrait il y a deux ans, convaincu par les arguments du Pentagone, d’ailleurs son ministre de la Défense est celui de Georhe Bush junior, sans un instant d’intérim…

[1] - Malachie III 13 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XI 5 à 13

mercredi 7 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 7 octobre 2009


Mercredi 7 Octobre 2009

Prier. Comment n’être pas ébloui par cette définition, manifestement pratiquée, de la prière (peu importe que ce soit Chrysostome ou un autre qui le professe, l’Eglise de ces époques savait « vivre ») [1]. Et l’ange Gabriel, censé se trouver continûment en présence de Dieu, le suprême, lui aussi prie et communie, sa salutation à Marie. Celle-ci se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. Quand la prière est une salutation, c’est-à-dire une reconnaissance, un discernement de l’existant, de la réalité. Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. La théologie qui suit est passionnante de simplicité, Dieu parle notre langage pour annoncer l’incroyable, sinon l’infaisable, puis devance les questions, administre des commencements de preuve. Que tout se passe pour moi selon ta parole. C’est littéralement l’inversion du dire habituel par lequel le Christ constatant la foi de celui qui implore une guérison, accomplit celle-ci, la fait, en réalité, s’accomplir par le croyant. Marie, qui est prière par elle-même, s’associe humblement à celle des apôtres, une fois que physiquement, terrestrement tout est terminé pour son fils, entre Ascension et Pentecôte, dit-on liturgiquement ; début des vies religieuses communautaires : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères. Les arguties sur la famille de chair du Christ, les ajouts en règles, observances, célibats et autres… à l’étage de la maison… après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel… qui s’en embarrasse ? Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Oui, sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. [2] Dialogue de l’âme, situation absolue.

matin

L’évidence que si Sarkozy faiblit ou disparaît, l’ensemble du système devient une fourmilère qu’on a dérangée, cela partira en tous sens. S’il y a chorus sur les thèmes d’extrême-droite : castration chimique, répression de l’immigration, peine de mort à rétablir si possible (et le thème va ressurgir certainement), le ciment ne prend pas ailleurs. Les déficits publics commencent d’effrayer, Larcher demande, pour la montre mais quand même, des échéances pour le redressement, au point où l’on en est et alors qu’on sucre partout des emplois budgétaires, je ne vois pas que nous y arrivions sans inflation à deux chiffres et d’ici une dizaine d’années seulement. Le « trou de la Sécu. » n’est plus du tout maîtrisé et le démagogue pour durer « jette l’argent par les fenêtres. Autre sujet qui donne lieu à discordance des points de vue : la votation citoyenne, augure d’un vote négatif à un referendum sur le service public, La Poste étant emblématique. Jack Lang qui a le sens du vent dominant, ne s’y trompe pas. Sarkozy est pris entre le réflexe démagogique qui est le sien depuis le début de la « crise » et le risque d’être battu, risque impossible à prendre. Il va sans doute faire du trompe l’œil, c'est-à-dire un statut législatif, voire une énième révision constitutionnelle, cela en chambre, pour soi-disant donner toutes garanties selon ce qui est demandé. – Les vrais écueils seront le chômage et la réforme du lycée. – Successeurs en querelle pour la place : Coppé et Fillon, en réserve pour Sarkozy, le Xavier Bertrand au physique des aparatchiks de tout système totalitaire dans les années 30, préférence pour le type physique de la SA que pour le modèle stalinien, moins répétitif et plus diversifié de visage. – Mais, comme à la mort de Pompidou, attendue mais surprenant, il y aura la chance pour tous les imprévisibles, si le pays n’a pas été f… avant entre l’agitation qui nous préside et nous défait, défigure et la médiocrité européenne.

[1] - Le bien suprême, c'est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n'est pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du coeur. Elle ne s'enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d'orienter notre pensée vers Dieu lorsqu'elle s'applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d'autres occupations -- comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d'une oeuvre bonne et utile -- nous absorbent, il importe aussi d'y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d'offrir au Seigneur de l'univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l'amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps. La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l'âme s'élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d'une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l'on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du coeur et le repos de l'âme.

[2] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; Magnificat Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38