jeudi 31 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 31 juillet 2008


Jeudi 31 Juillet 2008

La communication gouvernementale, l'explicite, la latente : la première échoue, la seconde est efficace

L'autorité morale : la papauté, vg. l'analyse du Vatican sur l'échec à l'O.M.C.

Le noeud de toutes mes positions depuis quarante ans

Le congrès de Versailles, début de la réflexion

La conquête de l'espace

Le procès Karadzic

L'Afrique du sud

Tout Premier ministre israëlien qui disparaît, allait justement fonder la paix avec les Palestiniens ?


Prier… Jésus acheva ainsi de proposer des paraboles, puis il s’éloigna de là. La parabole du tri et du jugement dernier. Je ne peux m’empêcher de revenir aux dépêches d’hier soir sur l’évaluation du respect, chez nous, des droits de l’homme. Ce n’est plus un procès d’intention, ce n’est plus le mandement de l’évêque de Saint-Denis ou les mises en garde sur les tests ADN, c’est un constat. Depuis soixante ans, on tue chaque jour moralement les tenants du régime de Vichy, mais aujourd’hui on sait et on voit, on tolère pourtant au Parlement, sur la scène et au parterre, nous tous. Notre religion est celle d’un Dieu incarné et dans les conjnctures les plus aigues, l’occupation romaine naguère, les camps de concentration ou l’étreinte athée des régimes communistes, les usines qu’on délocalise du jour au lendemain. Doctrine sociale de l’Eglise, France, mère des arts, des armes et des lois, patrie des droits de l’homme. Nous, aussi nous parlons en paraboles, pour nous masquer ce que nous devenons. Avez-vous compris tout cela ? Oui, lui, répondirent-ils… Mais ils font ce qui est mal à mes yeux, et ils n’écoutent pas ma voix. Ma détresse, celle des miens, nos impuissances pour nous sauver nous-mêmes, et mon pays qui tourne mal malgré quelques cris, dont le mien. Et pourtant… heureux qui s’appuie sur le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu, lui qui a fait le ciel et la terre, et la mer et tout ce qu’ils renferment. [1]

Il y a deux communications gouvernementales en France.

Celle organisée, voulue, apparente, dirigée – et payée depuis qu’un Thierry Saussez a été recruté pour l’Etat, après l’avoir été pour le candidat. L’essai a été atterrant : la campagne télévisée pour le pouvoir d’achat. Thème d’ailleurs maudit pour le pouvoir en place, qui d’abord se l’est fait, à l’improviste, imposé par les syndicats en « effet boomerang » des négociations et manifestations sur l’éradication des régimes spéciaux de retraite. L’entretien radiotélévisé du président, concluant quelques semaines agitées mais qui n’avaient nui ni à lui, ni au gouvernement, ouvre une plaie que des fatras législatifs en urgence, à la saint-Sylvestre puis pompeusement présenté en début d’étét (loi demodernisation de l’écnomie) ne traitent évidemment pas : augmenter le pouvoir d’achat en faisant des économies, école de Janvier, augmenter le pouvoir d’achat en faisant les prix en grandes surfaces par la multiplication de celles-ci. Je ne reviens pas sur la constatation absolue que le dogme d’une concurrence produisant baisse des prix et amélioration de la qualité, est controuvé : la concurrence, c’est la concentration, les prix d’appel et la captation d’une clientèle devenue dépendant et privée de choix, de la jungle à la taule.

Je reste dans mon sujet, la communication. Toute celle qui est « encadrée » et « étiquetée » en tant que telle, n’a pas de prise sur ceux qu’elle veut diriger et concilier aux gouvernants. Les discours présidentiels, tantôt trop nombreux, tantôt trop rares (en ce moment), sont sans charisme et ouvrent des chantiers mais surtout des querelles, donc autant de défis et de difficultés suppélemntaires à surmonter pour les gouvernants en serre-file. La communication ministérielle a connu ce semestre des fiascos à répétition, généralement des annonces impopulaires et surprenantes, notamment à propos des dépenses sociales. Quant aux différentes « cartes », généralement non concertées et péchant donc contre toute philosophie et politique d’aménagement du territoire, elles sont le contraire d’une communication, elles ne sont pas participatives, c’est la pratique de l’assomoir.

En revanche – même si je ne l’aime pas – il y a une communication latente, qui est l’esprit des gouvernants et du président que nous avons depuis quinze mois. Un esprit latent sous le prédécesseur de Nicolas Sarkozy mais qui n’avait pas la cohérence d’aujourd’hui et l’unité manifeste d’inspiration : le sarkozysme, c’est cela. D’abord, un axiome, l’élection présidentielle a valeur référendaire pour un programme, c’est un mandat impératif figeant tous les fonctionnements, et notamment la machine législative plus prolixe que jamais, pour cinq ans, sans contrôle et sans échéances à mi-route selon le fondement que la volonté populaire est en l’espèce divine et que rien ne doit en faire écarter la satisfaction. Je reconnais que cela se tient, mais c’est rigide. Le changement de contexte, comment l’assumer ? pétrole cher, produits agro-alimentaires chers, inflation, tendance à la récession, ce contexte n’est pas national mais mondial, nos gouvernants n’y peuvent rien mais leur action est à côté, quand elle est palliative, elle est peu réfléchie et produit des communications propices à d’immédiats démentis en logique puis en résultats. Le sarkozysme, respect intangible d’une volonté populaire – Luc Châtel justifiant la session exceptionnelle du Parlement dans le courant de Septembre : répondre à l’impatience des Français, sous-entendu leur impatience du changement, que le gouvernement entend comme un plébiscite continu des réformes, celles opérées, celles concoctées. Conséquences, délégitimation de toute opposition, inutilité d’un débat dont la conclusion est obligée. Conséquences aussi, un contexte politique de contrainte : le président, inspirateur des dogmes et surtout d’une mise à mal de toutes habitudes et tabous, péjorativement évaluées, n’a été populaire que six mois et les élus ne suivent qu’à contre-cœur, votent contre leur opinion, leur propre évaluation des situations et aussi des vœux de leurs électeurs, votent contre leur conscience, du moins ceux qui réfléchissent en perspective et non selon leur carrière. Cette communication implicite, la réforme, la déstructuration mentale, la déréglementation par la loi se supprimant elle-même, est efficace. Elle est probablement honnie d’une majorité des Français, précisément parce qu’ils l’ont comprise. Elle périme le débat politique et les clivages entre partis, entre majorité et opposition. Elle n’a qu’un avantage – énorme – elle pousse le pays à affronter la modernité et le monde tel qu’il est. Paradoxalement, le président aboutit à la passivité de ses concitoyens et du pays, puisqu’il s’agit de s’adapter à un environnement, y compris à la contrainte que lui-même imprime sur tant de sujets (les « cartes » militaire, judiciaire, bientôt le département à supprimer, le budget, les relations extérieures a-européennes et pro-américaines). Le volontarisme ne conduit pas à imaginer comment changer les paramètres mondiaux, alors même qu’on a les meilleures raisons de le tenter, puisque plus rien ne fonctionne, sauf l’enrichissement de quelques-uns… Le président en tête, la France pouvant inspirer beaucoup en Europe et dans le monde, et c’est gaspillé. Sans doute par mépris des usages, des traditions, surtout des acquis de l’expérience, l’expérience des relations internationales, l’expérience nationale : inculture ou forfanterie, immaturité ? je ne décide pas. Je propose… en tout cas, le proverbe hassaniya se vérifie, "el khatra men aand rass-ha", c’est-à-dire que la caravane suit son devant.

Communication latente aussi, notre politique extérieure. La rentrée dans l’obédience américaine est argumentée sur le ton pleurnichard, les femmes lapidées par les talibans, donc les droits de l’homme. Et sur le ton réaliste, si nous voulons un rang, nous devons être en Afghanistan. Les droits de l’homme là-bas. Même argumentation qui il est vrai date du prédécesseur mais celui-ci ne s’en expliquait pas, pour la Côte d’Ivoire, avec en sus l’affirmation qu’étant les meilleurs connaisseurs, c’est en nous qu’il revient d’être le plus nombreux sur le terrain. Connaisseurs ? ayant si mal répondu de la succession de Félix Houphouët-Boigny ? Ces deux arguments de l’expertise et de la compassion ont fondé l’actuel développement de l’hégémonie américaine. La lutte anti-terroriste fondée sur la compassion pour les victimes du 11-Septembre. De même que le terrorisme – et aussi dans tant de milieux, y compris parmi les Français musulmans – se nourrit de la fierté du lèse-majesté au 11-Septembre.

La meilleure analyse de l’échec des négociations à l’Organisation mondiale du commerce, et surtout de ses conséquences, est celle du Vatican. Ce n’est pas la première fois que l’analyse – à la fois libre politiquement et économiquement, mais très référencée – triomphe de toutes les autres en bilan et en propositions. Jean Paul II fut le premier à dénoncer l’emprise américaine sur les Etats du Golfe à partir de traités secrets passés en Mars 1991 par Bush senior, à l’insu de ses partenaires européens. L’analyse – malheureusement pas assez continuée – par l’archevêque émérite de Cracovie que communisme et capitalisme commettent le même péché contre l’homme et contre le vivant : ils sont, à égalité d’intensité et de contrainte, matérialistes. Résultat, une autorité morale quelle que soit la personnalité du successeur de Pierre. [2] Et actuellement, il n’y en a pas d’autre. Seul, le secrétaire général des Nations unies pourrait en acquérir une semblable : le destin ne se prononce pas encore, malgré quelques frémissements, pour Ban Ki Moon. Dag Hammarksjoeld manifestement, de Gaulle après les accords d’Evian, ont eu cette autorité – politiquement, parce qu’ils étaient à la fois moraux et visionnaires, c’est-à-dire sévères mais optimistes à leur manière : ils proposaient une alternative crédible aux engrenages du présent.

Le cœur ou le nœud de presque toutes mes positions depuis quarante ans… en politique. Et peut-être aussi en morale ou en amour. La société doit être plus grande et plus intelligente que l’individu. Répondre au criminel, au coupable, à l’auteur d’un méfait, par la loi du talion, c’est se rapetisser à son échelle. Donc, pas de peine de mort, et évidemment toutes ces psychotéhrapies sur le deuil des proches et parents des victimes par je ne sais quelle mise en scènedes procès, sont ridicules et à côté de leur objet. Deuxièmement, le fort doit être magnanime et entrer dans le point de vue et la situation du faible, même si celui-ci est ingrat, verbeux. Cela vaut pour les décolonisations, pour tout pays demandeur à l’autre qui est nanti. Il est donc inconcevable que ceux qui prétendent donner des leçons de démocratie et de droits de l’homme à d’autres qui – il est vrai – n’en ont pas la moindre idée ni le plus petit début de pratique, parce que tout simplement ils sont différents de nous par histoire, par tréfonds spirituel et mental, par environnement géographique et climatique, par conditions matérielles, que les donneurs de leçons commettent la moindre infraction à ce qu’ils prêchent. L’enclave de Guantanamo à Cuba est en soi illégitime, les juridictions d’exception ou l’absence de toute juridiction là-bas jusqu’au revirement de la Cour suprême des Etats, sont inadmissibles. Cela vaut pour nous la France, courbés devant qui est fort, et impitoyables souvent avec les faibles, en relations d’Etat à Etat, ou bien dans nos gestions domestiques : nous et les droits de l’homme, nous et la démocratie quand nous étiquetons une réforme « République exemplaire, démocratie irréprochable » et que la monocratie n’a jamais été telle que nous tolérons en ce moment. Troisièmement, rien ne peut se faire – surtout ce qui est appelé « le bien » – sans consentement, l’explication pour la montre ne suffit pas. L’art de la politique, c’est de convaincre et on ne le peut qu’en répondant aux attentes, donc en écoutant. Les réformes en cours ne sont pas celels attendues. Il y a volonté et passion, en France, pour le changement, mais les problèmes à traiter ne sont pas ceux traités. Malentendu profond. Plus rien ne peut s’mposer, dans la durée, rébellion des âmes et des faits. Quatrièmement, le tous contre un et avec en sus une attitude tartarinesque des commandements et des chefs d’Etat me font vomir. Cela a commencé contre Belgrade, qui – il est vrai – y allait fort au Kosovo, et surtout bien maladroitement : tous contre un, avec cette inauguration des bombardements bivalents, l’armée tuant et incendiant, mais parachutant aussi les médicaments, pansements et pilules pour rendre potable l’eau courante. La guerre zéro mort pour soi et Croix-Rouge pour celui qui écope, cerné de toutes parts.

Le second souffle du pouvoir en place. C’est ce qu’il me semble. Le vote d’une telle justesse au congrès de Versailles a fait réfléchir aussi bien les soutiens du pouvoir, que le pouvoir lui-même. Moins les opposants qui se déchirent sur la tactique, rétrospectivement. Nos gouvernants cherchent donc le contact et peut-être sont capables d’ouverture intellectuelle. Posture nouvelle, car l’ouverture politique, c’est-à-dire le débauchage n’apporte rien en matière de consensus ni en apport d’imagination. L’écoûte mutuelle peut faire découvrir le sujet auquel on peut atteler tout le monde. Il n’est pas évident.

La conquête spatiale, l’histoire et l’avenir du cosmos sont mes passions d’enfance. C’est manifestement le sujet planétaire, mondial, l’objet de toutes les coopérations et unifications concevable, souhaitables et praticables, c’est surtout la clé de tout, de la pollution à nos consommations d’énergie. Donc, de l’eau sur Mars, et de l’eau sur Titan. La lune, intéressante, comme laboratoire, enjeu stratégique des années 1950 à 1970, mais pas plus captivante qu’autre chose. De là, une philosophie qui ne opartirait pas de nos maladies et inconstantes d’âme, mais de ce que le cosmos nous apprend sur lui et par analogie sur nous. D’abord, le respect tant l’échelle nous l’impose… L’adoration est l’antidote du vertige. Le vertige est une folie consentie.

Le procès Karadjic me passionne. D’abord parce que j’analyse la débâcle yougoslave certes comme une erreur dramatique et un autisme complet de la Serbie, alors qu’elle avait été la matrice de tous les nationalismes et de toutes les élites de la région, mais parce que – selon moi – la responsabilité est franco-allemande. Le « couple » s’est désuni, mentalement : la peur, mère de toutes les catastrophes et cause de toutes les cécités, quand il y a eu l’Anschluss de la République démocratique de Pankow par la République fédérale de Bonn. Nous n’avons pas su regarder ensemble les indépendantismes slovène et surtout croate. Tout en a découlé. Sur le fond, les génocides, les massacres, le siège dramatique de Sarajevo, la descente aux enfers pathologiques d’une Serbie messianique et coupée du monde, physiquement et mentalement. Belgrade bâtie comme Paris, la population appelant pathétiquement la compréhension française comme en 14, sinon en 41… mais l’évidence qu’à Zagreb et à Llubjiana on avait supporté au-delà du supportable quand on décida le cavalier seul et la sécession, à tous risques. L’homme qui comparaît, me paraît beaucoup plus solide et conséquent que Milosevic. Son univers n’est pas celui de la dictature et du pouvoir personnel, mais bien le patriotisme. Il est probable que des garanties américaines – malgré les démentis du négociateur – ont été données à ce chef d’une minorité « agissante ». D’autre part, atrocités ou passivités, on passe sous silence les tentatives devant des tribunaux néerlandais de mettre en cause les troupes des Nations unies. Les nôtres semblent n’avoir non plus été très conséquentes, leur commandant, général Bourguignon, donnant dans l’humanitaire, semble en avoir très marqué. Quand on est dans un système des nationalités à la manière du XIXème siècle ou des années 1930, il n’y a pas de « bons » et de « méchants », il n’y a que des drames et des victimes, des morts pour rien ?

L’Afrique du sud. La corruption des dirigeants partout ? les droits de l’homme partout ? La femme de Nelson Mandela pas irréprochable. Thabo Mbeki sur lequel je n’ai pas d’opinion sinon qu’il passe – lui et son pays – pour une autorité morale sur le continent. Ce qu’aurait pu être durablement l’Algérie du fait de sa guerre contre nous, en tant que colonialistes. Un cran au-dessous ? Robert Mugabe, héros de la décolonisation devant tout à la lutte de Ian Smith contre la métropole britannique, recours ou arbitre ambiguë ? Les pogroms contre les travailleurs immigrés, et voici Jacob Zuma, conquérant la direction du parti mais collectionnant, à la manière d’Olmert, les procès douteux. Les pourparlers pour la paix civile au Zimbabwe avancent mais la la stabilité à Pretoria et à Johannesbourg ?

La dialectique au Proche Orient. Chaque fois qu’un Premier ministre israëlien disparaît, il semble qu’il était sur le point d’établir la paix par accord avec les Palestiniens. A lire les dépêches sur les diagnostics d’Ehoud Olmert, à la veille de programmer son retrait du pouvoir, les principaux problèmes étaient en voie de solution. Mahmoud Abbas se trouve orphelin comme le parut Khrouchtchev à l’assassinat de Kennedy – auquel il ne survêcut au pouvoir qu’un an seulement. Du coup, à défaut de paix israëlo-arabe, il se pourrait que Fatah et Hamas désarlment l’uin vis-à-vis de l’autre, ce qui est un préalable. J’apprends là une dialectique : l’entente entre les factions palestiniennes et aussi entre les deux territoires du futur Etat qui à force d’être physiquement séparés, doivent mentalement évoluer chacun de son côté, est fonction aussi de la relation entre Ramalla et Jérusalem.

[1] - Jérémie XVIII 1 à 10 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XIII 47 à 53

[2] - Les journalistes « espionnent » sans succès les vacances de Benoît XVI - selon le vaticaniste de « Il Corriere della Sera », Luigi Accatoli - ROME, Jeudi 31 juillet 2008 (ZENIT.org) –
Benoît XVI poursuit ses vacances au séminaire de Bressanone entre la prière, la lecture et le repos, tandis que 260 journalistes et techniciens attendent à l'extérieur du séminaire, attentifs au moindre mouvement du pape. Comme tous les après-midi, souligne L'Osservatore Romano, le pape a fait aujourd'hui une promenade dans le jardin du séminaire en compagnie de son frère, Mgr Georg Ratzinger, et son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein. Depuis son arrivée à Bressanone, le 28 juillet, le pape n'a pas encore fait d'excursion et les nouvelles se font rares pour les journalistes. Dans son blog, le vaticaniste du quotidien italien « Il Corriere della Sera », Luigi Accatoli, se demande si cela valait la peine de venir à Bressanone. « La réponse à cette question dit toute l'importance de la figure du pape aujourd'hui dans le monde : comment peut-on ne pas être présent partout où il se trouve ? S'il lui arrivait quelque chose, ou s'il faisait quelque chose d'imprévu ? » s'interroge-t-il. « La présence des journalistes au cours de ces deux semaines dans la paisible Bressanone est une nouvelle preuve de l'attente qui existe pour ce que le pape dit ou fait. Une attente qui ne cesse pas même quand la situation la décourage », ajoute-t-il. « Il n'y a pas grand-chose à espionner au-delà de la barrière des toiles noires qui ont été installées pour protéger les promenades bénédictines dans le jardin du séminaire, mais nous ici, nous sommes équipés pour la besogne », poursuit-il. Le premier rendez-vous public avec Benoît XVI sera celui de la prière de l'Angélus, dimanche 3 août, à midi. Six trains spéciaux, financés par la province autonome de Bolzano, seront mis à la disposition des fidèles pour l'Angélus du 3 août ainsi que pour celui du 10 août, précise L'Osservatore Romano. Les trains spéciaux viendront s'ajouter aux 31 trains ordinaires, permettant ainsi à 16 000 fidèles de s'unir à Benoît XVI pour la prière dominicale. Jesús Colina

mercredi 30 juillet 2008

diffusion aux députés, à Matignon, au Quai d'Orsay - des dépêches sur le rapport des Nations unies pour la pratique des droits de l'homme en France


couriellé au Quai d’Orsay

----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
To:
Sent: Thursday, July 31, 2008 10:20 AM
Subject: courriel à Matignon et aux députés - Fw: France, prends garde à ton âme - bis ? vous êtes député, vous êtes responsable

Il n'est pas possible que le rapport Nations unies dorme en interministériel jusqu'à ce que l'on juge que tout est oublié.

Ce ne serait pas digne du ministre, de la secrétaire d'Etat et de tant de propos sur notre exemplarité.

Je sais que tout cela n'est pas facile, surtout vous connaissant.

Bien amicalement, et bonnes vacanes si vous en prenez.


couriellé à Matignon

----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
To:
Sent: Thursday, July 31, 2008 9:09 AM
Subject: ce que j'adresse aux députés - Fw: France, prends garde à ton âme - bis ? vous êtes député, vous êtes responsable

Cher Monsieur le Préfet,

j'attends toujours un signe du Premier ministre en écho à mes deux courriers sur Marina Petrella.

Et ce que dit le comité ad hoc des Nations unies réclame une réponse rapide et argumentée, et un audit de nos pratiques et de nos "avancées" législatives.

Ce serait grand de la part de François Fillon.

Les dires de tiers ou d'adversaires ne peuvent tous être rangés dans le registre de la propagande ou de l'outrance.

En confiance.

Je crois que mes communications - à vous, et donc au Premier ministre - disent ma loyauté.

couriellé aux députés à l’Assemblée nationale

----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Thursday, July 31, 2008 8:49 AM
Subject: France, prends garde à ton âme - bis ? vous êtes député, vous êtes responsable


Même si l'on n'est pas en prison, que l'on a ses papiers, il y a l'avalanche de textes, il y a tout de même des mots : tests ADN, centres de rétention, maintien en détention après que la peine ait été purgée, surpopulation carcérale...

et comme parlementaire, ces textes vous les connaissez...

Procès d'intention pendant la campagne présidentielle, propos d'aigris et de perdants au moment de l'appel à la vigilance républicaine (à la Saint-Valentin), maintenant ce constat de la commission ad hoc des Nations unies...

Le ministre de l'Immigration reçoit le rapport Mazeaud en s'écriant que toutes ses recommandations ont été suivies avant la lettre, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères vient de communiquer hier que le rapport des Nations unies enregistre les progrès de la France - à la manière de la ministre de l'Economie assurant que la reprise du chômage est un signe de la résistance française au mauvais environnement mondial...

et il y a Marina Petrella qu'on laisse mourir.

La génération de Munich, de Vichy, de la shoah est quotidiennement condamnée, elle n'a rien fait, alors qu'elle savait tout - dit-on.


PARIS (AFP) - 28/07/08 17:47
Immigration et prisons: le Comité des droits de l'Homme de l'Onu tance la France

Dans ce texte daté du 22 juillet et adressé à l'Etat français à propos de l'application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le comité onusien basé à Genève considère également que la France "devrait réexaminer" la loi du 21 février 2008 sur la "rétention de sûreté" des détenus ayant déjà purgé leur peine au nom de leur "dangerosité".
Le comité est également "préoccupé par la surpopulation et les conditions par ailleurs mauvaises qui règnent dans les prisons". Il juge le plan visant à augmenter la capacité d'accueil des prisons pour atteindre 63.500 places d'ici 2012 "nettement insuffisant" et dénonce les "comportements non déontologiques de certains agents pénitentiaires, notamment le recours inapproprié à l'isolement cellulaire et les violences à l'intérieur de la prison".
Il note que la France "devrait limiter la durée de rétention avant jugement et renforcer le rôle des +juges des libertés et de la détention+", en soulignant que dans les affaires de terrorisme et de criminalité organisée, la détention provisoire peut atteindre quatre ans et huit mois.
Sur la manière dont les étrangers sont traités par l'Etat français, l'organisme "note avec préoccupation" que "de très nombreux" sans papiers et demandeurs d'asile "sont retenus dans des locaux inappropriés - zones d'attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative", dénonçant plus particulièrement la situation de l'Outre-Mer et celle des mineurs non accompagnés.
Il regrette également que l'Etat français n'ait "pas ouvert d'enquête" sur des allégations de mauvais traitements d'étrangers et de demandeurs d'asile dans des prisons et des centres de rétention, "ni sanctionné comme il convient leurs auteurs".
Le comité des droits de l'Homme s'inquiète aussi du fait que des étrangers aient été renvoyés par la France "dans des pays où leur intégrité était en danger", relevant par ailleurs que les étrangers ne sont "pas correctement informés de leurs droits", notamment de celui de demander l'asile ou d'être assisté par un conseil.
Il condamne la procédure dite "prioritaire", permettant que l'expulsion physique d'un étranger ait lieu "sans attendre la décision d'un tribunal si la personne est renvoyée vers un +pays d'origine sûr+" et épingle la France pour la durée des procédures de regroupement familial pour les réfugiés statutaires.
Le Comité regrette que le rapport de la France ait été soumis "avec un retard de six ans" et fixe le cinquième rapport périodique que devra fournir ce pays à juillet 2012.
"Face à ces critiques formulées par un collège d'experts internationaux, les autorités françaises se doivent de réagir", a souligné dans un communiqué l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat-France).


PARIS (AFP) - 30/07/08 19:43
Le rapport de l'ONU sur les droits de l'homme "cinglant pour la France"

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont jugé "cinglant pour la France", mercredi, le rapport du Comité des droits de l'homme de l'ONU qui critique Paris sur le traitement des étrangers et les prisons.
"Le Comité des droits de l'homme de l'ONU chargé de contrôler l'application du pacte international relatif aux droits civils et politiques vient de rendre un avis cinglant concernant le respect par la France de ses obligations", affirment la FIDH et la LDH dans un communiqué conjoint.
La FIDH et la LDH demandent au gouvernement français "de respecter la prochaine échéance qui lui a été fixée (2012) et, dans l'intervalle, (qu'il) ne se contente pas, comme à l'habitude, d'ignorer les recommandations des instances internationales".
Les organisations soulignent que les 26 recommandations du comité des droits de l'homme "concernent le sort des étrangers et des demandeurs d'asile, le recours à l'ADN pour les étrangers, la situation carcérale, les violences illégitimes commises par les forces de l'ordre".
Ces mises en garde portent également sur "la législation antiterroriste et certaines règles de procédure pénale, l'égalité homme-femme, la lutte contre les discriminations, le racisme et l'antisémitisme, la prolifération des fichiers (notamment le STIC et Edvige) et la récente loi sur la rétention de sûreté", précisent-elles.
Le ministère des Affaires étrangères a assuré mardi examiner "avec la plus grande attention" ce rapport du Comité, basé à Genève, qui, selon lui "relève les efforts accomplis par la France" pour la mise en oeuvre du Pacte international relatifs aux droits civiques et politiques, mais "pose aussi des questions auxquelles il faut que nous répondions".
Interrogé sur les suites que Paris entend donner à ce texte, et les délais que cela pourrait prendre, le porte-parole a indiqué qu'il serait étudié "au niveau interministériel", un travail qui "va demander du temps".




France, prends garde à ton âme - bis ?

PARIS (AFP) - 28/07/08 17:47
Immigration et prisons: le Comité des droits de l'Homme de l'Onu tance la France

Le Comité des droits de l'Homme de l'Onu a tancé la France pour une série de pratiques de privation de liberté et de traitement des étrangers en France, critiquant notamment la "rétention de sûreté" et la surpopulation carcérale, dans des "observations" obtenues lundi par l'AFP.
Dans ce texte daté du 22 juillet et adressé à l'Etat français à propos de l'application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le comité onusien basé à Genève considère également que la France "devrait réexaminer" la loi du 21 février 2008 sur la "rétention de sûreté" des détenus ayant déjà purgé leur peine au nom de leur "dangerosité".
Le comité est également "préoccupé par la surpopulation et les conditions par ailleurs mauvaises qui règnent dans les prisons". Il juge le plan visant à augmenter la capacité d'accueil des prisons pour atteindre 63.500 places d'ici 2012 "nettement insuffisant" et dénonce les "comportements non déontologiques de certains agents pénitentiaires, notamment le recours inapproprié à l'isolement cellulaire et les violences à l'intérieur de la prison".
Il note que la France "devrait limiter la durée de rétention avant jugement et renforcer le rôle des +juges des libertés et de la détention+", en soulignant que dans les affaires de terrorisme et de criminalité organisée, la détention provisoire peut atteindre quatre ans et huit mois.
Sur la manière dont les étrangers sont traités par l'Etat français, l'organisme "note avec préoccupation" que "de très nombreux" sans papiers et demandeurs d'asile "sont retenus dans des locaux inappropriés - zones d'attente dans les aéroports et centres et locaux de rétention administrative", dénonçant plus particulièrement la situation de l'Outre-Mer et celle des mineurs non accompagnés.
Il regrette également que l'Etat français n'ait "pas ouvert d'enquête" sur des allégations de mauvais traitements d'étrangers et de demandeurs d'asile dans des prisons et des centres de rétention, "ni sanctionné comme il convient leurs auteurs".
Le comité des droits de l'Homme s'inquiète aussi du fait que des étrangers aient été renvoyés par la France "dans des pays où leur intégrité était en danger", relevant par ailleurs que les étrangers ne sont "pas correctement informés de leurs droits", notamment de celui de demander l'asile ou d'être assisté par un conseil.
Il condamne la procédure dite "prioritaire", permettant que l'expulsion physique d'un étranger ait lieu "sans attendre la décision d'un tribunal si la personne est renvoyée vers un +pays d'origine sûr+" et épingle la France pour la durée des procédures de regroupement familial pour les réfugiés statutaires.
Le Comité regrette que le rapport de la France ait été soumis "avec un retard de six ans" et fixe le cinquième rapport périodique que devra fournir ce pays à juillet 2012.
"Face à ces critiques formulées par un collège d'experts internationaux, les autorités françaises se doivent de réagir", a souligné dans un communiqué l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat-France).
PARIS (AFP) - 30/07/08 19:43
Le rapport de l'ONU sur les droits de l'homme "cinglant pour la France"



La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont jugé "cinglant pour la France", mercredi, le rapport du Comité des droits de l'homme de l'ONU qui critique Paris sur le traitement des étrangers et les prisons.
"Le Comité des droits de l'homme de l'ONU chargé de contrôler l'application du pacte international relatif aux droits civils et politiques vient de rendre un avis cinglant concernant le respect par la France de ses obligations", affirment la FIDH et la LDH dans un communiqué conjoint.
La FIDH et la LDH demandent au gouvernement français "de respecter la prochaine échéance qui lui a été fixée (2012) et, dans l'intervalle, (qu'il) ne se contente pas, comme à l'habitude, d'ignorer les recommandations des instances internationales".
Les organisations soulignent que les 26 recommandations du comité des droits de l'homme "concernent le sort des étrangers et des demandeurs d'asile, le recours à l'ADN pour les étrangers, la situation carcérale, les violences illégitimes commises par les forces de l'ordre".
Ces mises en garde portent également sur "la législation antiterroriste et certaines règles de procédure pénale, l'égalité homme-femme, la lutte contre les discriminations, le racisme et l'antisémitisme, la prolifération des fichiers (notamment le STIC et Edvige) et la récente loi sur la rétention de sûreté", précisent-elles.
Le ministère des Affaires étrangères a assuré mardi examiner "avec la plus grande attention" ce rapport du Comité, basé à Genève, qui, selon lui "relève les efforts accomplis par la France" pour la mise en oeuvre du Pacte international relatifs aux droits civiques et politiques, mais "pose aussi des questions auxquelles il faut que nous répondions".
Interrogé sur les suites que Paris entend donner à ce texte, et les délais que cela pourrait prendre, le porte-parole a indiqué qu'il serait étudié "au niveau interministériel", un travail qui "va demander du temps".



Inquiétude & Certitudes - mercredi 30 juillet 2008

Mercredi 30 Juillet 2008

Israël et Turquie, des démocraties que nous ne sommes pas

La France condamnée pour ses pratiques contraires aux droits de l'homme

Nicolas Sarkozy, le chinois

Nos parlementaires tolèrent

La France n'a pas su présider l'Union européenne pour clore à l'unisson la négociation commerciale mondiale



Prier… dans l’écoute et le dénuement, et je n’y suis pas seul. Jésus, nos morts, mes proches, les miens… nous y sommes tous… ils te combattront, mais ils ne pourront pas te vaincre, car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer. Je t’arracherai à la main des méchants, je te délivrerai de la poigne des violents. Ceux qui moquent et harcèlent plus faible ou vulnérable qu’eux, ceux qui s’y prennent mal avec leurs « inférieurs », des dialogues de ces jours-ci présents à mon esprit, mais aussi quel combat et pour qui ? si c’est pour soi, pourquoi Dieu s’en mêlerait-Il ? il me semble pourtant qu’Il ne fait pas notre détail du profane et du spirituel et que le tout de nous L’intéresse quand nous sommes simplement et selon le possible de nos forces d’âme, tournés vers lui : si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est méprisable, tu seras comme ma propre bouche. Dialogue avec Dieu d’un malheureux dont la situation de dépressif semble toute psychologique : Pourquoi m’avoir enfanté, moi qui suis un élément de contestation et de dispute pour tout le pays ? Je ne suis le créancier ni le débiteur de personne, et pourtant tout le monde me maudit. Rappel des paraboles du trésor et de la perle fine. Le choix dans nos vies est celui de préférer ou pas. Pour certains, c’est la constatation qu’hors Dieu, tout est néant. Pour d’autres, le chemin est moins déductif, Dieu, plénitude d’attrait. Ceux-ci et ceux-là ont leur voix et leur visage, nous en avons parlé, raison qui résume une personne. Pour moi, parmi d’autres encore, le désir dont je ne sais l’origine d’aimer Dieu, absolument, d’aimer, et de ne savoir m’y prendre, de ne savoir être pris. On est alors évidemment très loin de l’agnosticisme ou de l’athéisme. Personne inexistante ou construite pour tant, personne ou idée ou réalité sans influence sur quoi que ce soit. On rencontre, j’ai rencontré de tout. Il semble que le point commun reste que la question se pose dans toute vie et à tous. Certains l’appellent la question du sens de la vie. Pas moi, car Dieu m’habitant ne me protège pas, ne m’a jamais protégé du ressac du désespoir ou de la dépression, mais de ces états de quelques jours ou semaines, il y a une dizaine d’années maintenant, ou de l’instant comme souvent – quand l’aile noire de je ne sais quoi, ou je ne sais qui fait passer sur moi, en moi, son ombre – ou d’une nuit comme j’en garde encore le souvenir à mes vingt-cinq ans. Mais le fait est que j’en suis toujours sorti, et pas par moi-même, car Dieu, même dans le trou ne me quitte pas. Alors, dans la mort, sûrement pas non plus Tu as été pour moi un rempart, un refuge au temps de ma détresse. Dieu s’éprouve, Dieu parle, Dieu vient, toute l’Ecriture le dit. Elle n’est pas un manuel de philosophie ou de prière unilatérale. Le Dieu de mon amour vient à moi. [1] Plus intensément, plus silencieusement, remercier pour prier. le plus grand possible pour un homme, recevoir de prier. Au-delà de toute demande ou action de grâces, n’être que là devant Dieu, en désir d’être là devant Dieu et cela s’accomplit, est donné.

Les pays démocratiques. Israël… le Premier ministre en place contraint de quitter le pouvoir, sans doute pas des sommes extravagantes mais une corruption avérée, des campagnes électorales au financement douteux. En France ? Turquie… une politique non-conforme à l’un des principes constitutionnels fondateurs de la Turquie moderne et républicaine est un motif d’interdiction d’un parti, fût-il au pouvoir avec 46% des voix. Sans doute la Cour constitutionnelle n’a-t-elle pas pris cette décision faute d’une majorité qualifiée, mais la majorité « simple » a existé. Il existe donc des contrôles objectifs de l’exercice du pouvoir et de sa conformité à ce qui fait le pays et son Etat. En France ?

Précisément est publié le rapport du Comité des droits de l’homme des Nations Unies. D’abord, la France avait cinq ans de retard pour fournir le rapport statutaire. Ensuite, les blâmes et observations sont ceux qui courent les rues en France – à preuve les manifestations de rue – le traitement des sans-papiers, les camps de rétention, la condition carcérale, cela pour les principaux chefs d’accusation. Première réaction officielle à Paris, cela sera examiné et traité en interministériel et cela va demander du temps.

Nicolas Sarkozy, le chinois. Rien n’est systématique, rien n’est mis en cohérence, mais tout fonctionne comme si progressivement l’expression publique, le journalismes, les médias étaient strangulés, le réseau des influences croisées du pouvoir sur des oligarques d’entreprises tendant à la transmission héréditaire, et de ces oligachies sur le pouvoir politique en retour étranglaient la conscience et la protestation publique. Le récri est le même à Pékin. Le cynisme. Un projet de loi sur la condition pénitentiaire, censé mettre fin à la surpopulation dans quatre ans, tout est toujours axé sur 2012, année du jugement qu’on éludera par l’urgence d’avoir à voter contre les ringards et les incompétents (les oppositions de gauche et leur candidat(e)…). Les statistiques économique truquées et des textes éradiquant le chômage légalement : les deux refus, au point qu’on finira par accepter un emploi au RMI pour ne pas devenir SDF… mais il y a une différence entre la Chine et la France, c’est que la France est encore un pays libre, multipartite et avec des juridictions indépendantes – à tel point que le Conseil supérieur de la magistrature, peut-être un peu corporatiste en l’affaire, n’est pas suivi par la garde des Sceaux en ce qui concerne le juge de Boulogne-sur-Mer (Outreau mais aussi circonscription de Jack Lang). Et que les parlementaires ont les moyens – cf. François Bayrou ont droit et moyens d’interroger le pouvoir. Le Parlement pourrait s’opposer à la dérive de la République française en monocratie – la démonstration et les prophéties de Robert Badinter pendant le débat en deuxième lecture au Sénat pour la révision constitutionnelle. Les parlementaires ne risquent pas leur vie, pas même leur carrière, s’ils s’opposent en conscience à un projet gouvernemental : les tests ADN par exemple pour les regroupements familiaux, ou bien l’abandon du legs institutionnel du général de Gaulle. Or, les parlementaires depuis treize mois tolèrent ce que les Français ne tolèrent pas : la vie privée du chef de l’Etat mise en scène et en presse, la politique économique et sociale. La machine fonctionne légalement mais dans un désaveu majoritaire, selon tous les sondages et les conversations de rue ou de comptoir. La presse est libre mais les sources sont recherchées, l’Agence France Presse, en dépit de son statut – article 2 – est menacée et des états-généraux se préparent sur le sujet. La télévision publique est menacée elle aussi, parce qu’en notre pays les agents publics tiennent davantage tête au pouvoir politique que les salariés d’entreprise soumis au chantage et victimes – pour les plus jeunes de leur acceptation d’être sans cesse mis en compétition les uns avec les autres.

La République n’est pas une série de valeurs, celles-ci sont humanistes et françaises depuis longtemps. Elle est un système abolissant l’hérédité et interdisant la monocratie – dans sa version avancée, celle du général de Gaulle, mais à l’entendre en campagne, celle proposée par Ségolène Royal, elle est la participation et la démocratie sociale. Or, notre régime est monocratique, obtempérer à la révision constitutionnelle, il y a huit jours, était ratifier le mode d’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy : chacun le savait, et il fallait une mauvaise foi insigne ou une foi puérile pour lire un texte – énorme, éparpillant et se contredisant d’une ligne à l’autre – qui, proposé par le pouvoir, aurait limité ce pouvoir dans la pratique qu’il affiche depuis sa mise en place. Nicolas Sarkozy, le chinois parce que le cynique, mais les Chinois n’ont pas accès à la liberté d’expression ni à l’information et leurs parlementaires sont nommés. Les Français – eux – sont informés, leurs élus – eux – ne sont pas menaçables et le consentement est aussi général que l’insatisfaction.

Le rapport des Nations unies est accablant pour un pays s’affichant la patrie des droits de l’homme. Tous ces chefs d’Etat ou de gouvernement qui dans huit jours seront à Pékin pour des Jeux olympiques qui peuvent fort bien se dérouler sans leur présence, absolvent un régime, tuent politiquement les dissidents et pour avoir engagé quelques semaines une semi-épreuve de force avec un régime, avant tout sensible, à ne pas perdre la face, la perdent – eux. Heureusement, les opinions publiques ont sauvé l’honneur et presqu’aucune n’approuve le déplacement de son représentant à Pékin. Ce sera en plus la fête du dopage et de l’eugénisme, puisqu’on peut gager que la Chine remportera un pourcentage de médailles largement supérieur au nombre de ses victoires passées, ailleurs, ou à venir, ailleurs. Tout est truqué, tout le monde le sait, comme en France toutes les soit-disant élites politiques et économiques savent la corruption intellectuelle et financière du régime. Sans doute, n’a-t-on, en termes de corruption, accompli seulement un changement d’échelle ; Jacques Chirac avait commencé, et les socialistes en leur temps aussi. J’ai regretté que Pierre Bérégovoy ne fasse pas en Novembre 1992 anticiper les élections législatives – qui auraient été moins catastrophiques qu’elles le furent, tenues à leur date constitutionnelle, si elles avaient porté sur le refus parlementaire de voter la loi sur el financement des partis. Les purs se suicident, mais leur geste est forcé.

Marina Petrella mourante, son avocat décédé d’une maladie certes avérée, mais le chagrin n’a pas aidé sa lutte, vnérable Jean-Jacques de Félice. J’ai écrit au Premier ministre, j’ai écrit au président de la République, jack Lang et Elisabeth Guigou m’ont écrit qu’ils intervenaient. Je n’ai pas eu connaissance de question orale avec débat dans l’une ou l’autre de nos assemblées. Elles ont chacune voté les camps de rétention et les prolongations à vie des détentions, elles ont ratifié les textes ADN. Le ministre de l’Immigration a reçu le rapport Mazeaud comme un document mis en œuvre avant sa lettre et a joué sur les mots, quotas, contingents, etc… je n’ai pas compris que Benoît XVI accueille un divorcé à deux reprises et l’inspirateur – il était ministre de l’Intérieur – des projets de loi les plus répressifs en matière d’immigration. Je ne comprends pas que Simone Veil ait présidé le comité de soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy et qu’horrifiée, a-t-elle publié aussitôt, par les propositions insensées du président de la République au dîner du C.R.I.F., elle ait aussitôt ensuite accepté de participer à une mission sur la mémorisation de la shoah, puis de présider une commission de réécriture du préambule de notre Constitution.

Je ne comprends pas et j’ai honte.

Bilan de l’échec – provisoire ou définitif du cycle de Doah, six ans de négociations pour des dispositifs et désarmements qui ont déjà inspiré tous les engagements bilatéraux fondant juridiquement le partenariat euro-méditerranéen depuis 1995 à Barcelone, tout le processus des accords de partenariat économique depuis 2000 à Cotonou – bilan de cet échec, la présidence française de l’Union n’a pas su établir un consensus européen à Genève. La menace d’un veto français – en méconnaissance complète du caractère irréversible d’un mandat donné à la Commission – a donné à neuf Etats membres l’exemple de la dispersion. Ignorance de Nicolas Sarkozy des procédures européennes, relevée il y a un mois en conseil des ministres par Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat à ces questions, relevée hier par Michel Barnier remarquant en ancien commissaire européen et en ministre de l’Agriculture que l’Organisation mondiale du commerce n’est pas le lieu pour proposer le partenariat mondial pour l’agriculture et l’alimentation que concocte l’Elysée pour le milieu de cet été, signé, peut-être, d’Henri Guaino, discours fondateur.


[1] - Jérémie XV 10 à 21 passim ; psaume LIX ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 46

mardi 29 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 29 juillet 2008


Mardi 29 Juillet 2008

Indifférence de la révision constitutionnelle ?
Indifférence de la réintégration atlantique ?
Indifférence de la politique économique et sociale ?
L'échec du cycle de Doah est signé
La présidence française n'a rien préparé et ne produit pas de consensus
Les J.O. à Pékin - Sarkozy seul avec Bush junior

Prier… la fête des actifs, sainte Marthe… mais si Marie a choisi la meilleure place… sa sœur n’en est pas moins aimante que femme d’initiative… elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison. Marthe dit à Jésus. Or, les évangiles ne nous donne pas une parole de Marie, sœur de Lazare. Marthe, surtout, fait profession de foi et c’est cette profession de foi qui va opérer le miracle : ‘tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?’ Elle répondit : ‘Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. La suite coule de source, les contemplatifs… mon jeune frère qui rame et traverse le lac en tempête jusqu’à être rejoint par le Christ marchant sur les flots : Saints du Seigneur, adorez-le… aux jours d’espérance, soyez dans la joie ; aux jours d’épreuve, tenez bon ; priez avec persévérance. Et puisqu’il s’agit de vie monastique (mais pour la Cité de Dieu, il en va de même… expérience de ma fratrie, pratiquement si fermée…). Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Prier dans les larmes de l’espérance et du dénuement. Car à qui ignore le respect mutuel, comment, quand on l’attend tellement, le lui apprendre ou lui en donner le soupçon, il a tous les prétextes pour s’en croire dispensé… et des sœurs et frères qui ne font pas attention et ne prodiguent rien, comment les atteindre par notre demande d’amour ? aucune prise, aucun point à viser quand l’autre, bardé de bonne conscience, passe son chemin, ou pourrait réciter la litanie des fautes que nous sommes censés avoir commises envers eux pour qu’ils nous dédaignent aujourd’hui comme hier et demain, à bon droit. Des riches ont tout perdu, ils ont faim. Peut-être ai-je été riche naguère, et mes péchés par omission sont peut-être innombrables ? Il n’est qu’un pardon .[1] Marthe, deux saints personnages me reviennent à l’esprit : notre chère Miss Cha. qui accoucha tant d’agrégrées et d’enseignantes chrétiennes, elle-même une des premières agrégées de France en 1911, fiancé mort à la Grande Guerre, cinquante ans au lycée Racine, convaincue que l’enseignement d’Etat peut aussi, sinon surtout, donner des chrétiens et qu’à l’Education nationale stricto sensu, il y a des chrétiens. Les dvers procès de ces deux décennies : feignantise des enseignants, diabolisation du laïc, l’auraient fait bondir. Et Marthe Malabre, une des secrétaires personnelles de Georges Pompidou, à Matignon et à l’Elysée, attachée ensuite à Michel Jobert, célibataire elle aussi, des remarques d’une voix douce et convaincante, sur les gens et sur ceux qu’elle avait servie. Comme dit l’Islam et le répétait Moktar Ould Daddah, dans l’écriture de ses Mémoires, pour tous les morts, dont beaucoup lui avaient affreusement nui : que Dieu l’enveloppe de sa miséricorde et de sa tendresse infinies.

Plusieurs attitudes… ceux qui, aveugles, thuriféraires ou disposant d’une intelligence et de données que je suis loin d’avoir, jugent que la France est conduite par un génie au moins égal à Napoléon et très supérieur à de Gaulle, qu’en conséquence la politique économique, les torrents de législation nouvelle, la révision constitutionnelle, nos réorientations diplomatiques sont remarquables, que le succès et ses fruits pour tous, sont là, évidents sauf mauvaise foi. Qui est de ceux-là ? presque personne dans la « classe politique », même si beaucoup dans la majorité en ont le vocabulauire directement reçu de l’Elysée et que relaie, sans en paraître humilié, l’actuel Premier ministre. Quant aux Français ? fort peu même dans l’électorat majoritaire l’an dernier. Ceux qui se satisfont du courant parce qu’il ne les dérange pas personnellement. Ceux qui sont abasourdis de tristesse et de pessimisme – moi, par exemple. Je suis au bord de crier à la trahison : trahison de tous nos acquis sociaux, de notre ingéniosité sociale, de nos consensus (il suffit de le demander posément comme le milliard de contributions extraordinaire pour le régime-maladie de notre Sécurité sociale, pour l’obtenir : sidérant…) – trahison bien entendu à propos des institutions, à propos de notre réintrégration de l’O.T.A.N.

Mais il y a aussi une attitude qui est de négliger ce qui se fait, sans prise sur le réel, d’aucun impact sur l’opinion publique, quelle que soit la thèse défendue : pour ou contre l’OTAN, pour ou contre la révision constitutionnelle … quelle importance, qu’est-ce que cela change concrètement, et d’ailleurs les problèmes ne sont pas là.

A propos des institutions donc. On dira que ce qui a été voté, certes, n’a pas de beauté, que la Constitution, courte jusqu’il y a dix ans double de volume et que sa souplesse tant vantée se perd avec ses nombres de fois où telle chose est possible ou pas possible, avec ces octrois de démocratie mais à condition que et si… et qu’en réalité, tout est déterminé par le fonctionnement interne des partis, le degré de discipline des élus en respect ou pas des stratégies du pouvoir ou des dirigeants de l’opposition, et que ce fonctionnement provient du mode de scrutin. Je l’admets. Mais l’expérience de la Cinquième République montre qu’on ne revient pas sur une « réforme », sur la meilleure : l’élection au suffrage direct du président de la République, l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel, et sur les mauvaises : la limitation en durée, et maintenant en nombre des mandats présidentiels. Le vote de Versailles a consacré l’emprise présidentielle sur le Premier ministre et sur les élus U.M.P. L’analogie avec l’instauration douteuse de la Troisième République, elle aussi à une voix près, ne tient pas. Le vote d’alors était libre, chaque voix se déterminait par elle-même et l’incertitude de l’avenir et du régime qu’on devait fonder permettait à chacun de se déterminer. A Versailles et toute cette année, seuls les opposants ont été éloquents. Les opposants individuels, car le parti socialiste n’a pas été clair sur les textes et a semblé tenté par diverses tactiques : le chantage à quelques avancées auxquels il tenait, les modes de scrutin pour chacune des ceux assemblées, sujets d’importance et qui intéressent, mais détachables en tant que textes d’une révision constitutionnelle, le refus politique pour mettre en cause la manière présidentielle, l’acquiescement selon les positions de Jack Lang. Seule certitude, un vote négatif parce que n’obtenant la majorité constitutionnelle, aurait ouvert la crise et probablement déréglé tout le système de gouvernement sarkozyste. Le vote de la réforme maintient de système, il va continuer, sans changement, tel qu’il fonctionne depuis quatorze mois.

A propos de notre réintégration dans l’O.T.A.N. et plus encore de nos alignements sur les Etats-Unis, on peut dire que depuis le début des années 1980, nos oppositions étaient politiques, elles portaient sur les négociations de désarmement dans le couple américano-soviétique, auxquelles nous voulons n’être pas associées, elles visaient la « guerre des étoiles » : Maurice Couve de Murville, en principe élu R.P.R., le parti de Jacques Chirac, soutenait Roland Dumas et François Mitterrand dans leur contestation de la stratégie de Ronald Reagan, tandis que Jacques Chirac soutenait l’américain. Jacques Chirac qui s’abonna, en 1995, aux simulations américaines nous dispensant désormais d’essais réels de nos outils nucléaires, et qui tenta de négocier contre quelqus commandements en Europe notre réintégration dans l’O.T.A.N. Le mouvement n’était plus du tout celui qu’interrompit la chute du général de Gaulle : une défense tous azimuts [1]d’un sanctuaire national et peut-être un jour européen ? les conversations de Rambouillet en Novembre 1962 étaient la pétition d’identité européenne face aux propositions de John Kennedy. Le mouvement de Nicolas Sarkozy a donc un élan antérieur à son élection, et il a ses soutiens ardents dans nos armées depuis une trentaine d’années : sans l’alliance américaine, nous n’avons ni logistiques, ni oreilles, ni portée.

Ces mots qu’on ne lit ni n’entend plus, en politique intérieurere : libertés publiques, referendum. Et en politique extérieure : indépendance, souveraineté. Les lecteurs de ce blog. et ceux qui naguère me firent l’honneur de lire Le Monde quand celui-ci me publiait, savent bien qu’indépendance et souveraineté, sont – pour moi, aujourd’hui – transposées dans leur acception contemporaine : indépendance et souveraineté de l’Europe. En bonne partie, parce que les successeurs du général de Gaulle n’ont pas eu l’énergie intime et le talent d’analyse et d’imagination pour jouer, à fond, l’indépendance française qui n’est pas tributaire de notre taille ou de notre poids, mais de son exemplarité. Contagieux, nous pouvons changer le monde, alignés nous perdons notre âme et aussi cette matéirialité-même que les réalistes croyaient sauver. Croient toujours. Indifférence maintenant parce qu’en somme, Nbicolas Sarkozy clôt une évolution et que, ce que je regrette, ne fut plus tenté depuis 1969 ?


Indifférence enfin à propos de la politique économique. Partout les déficits budgétaires, à commencer par le prochain exercice américain : quelques 490 milliards de dollars. Partout, la même perte de confiance et la France (- 4,7 points sur un mois) n’est pas la plus pessimiste de la zone euro : en Italie (-9,6 points), en Grande-Bretagne (-7,2 points) en Allemagne (-4,2%) ou aux Pays-Bas (-3,9 points). Et les incertitudes sont analogues puisque le prix du pétrole et les erreurs bancaires, les politiques du crédit immobilier sont les mêmes pour tous. Sauf, pour ce point, au Japon. Et le renflouement du système bancaire par nationalisations ou concours d’Etat, il y a dix-douze ans est manifestement la voie dans laquelle les doctrinaires du libéralisme sont entrés : outre-Manche et outre-Atlantique. Nous, dont la méthode depuis l’élection présidentielle est de nous conformer, pour enfin réussir, aux leçons des usages et réformes pratiqués par l’étranger, nous faisons le contraire : gestion des actifs ou des créances du Crédit Lyonnais, par exemple. Privatisation de la collecte de certains fonds affectés jusques là au logement social (les livrets de caisses d’épargne et de certaines mutuelles, désormais proposables par toutes banques commerciales).


En revanche, l’échec du cycle de négociations commerciales mondiales a ses responsables nominaux dans la dernière semaine. L’exercice depuis six ans et ces derniers jours, pivait être mené autrement. Ce n’est pas indifférent.

Pascal Lamy est-il l’ancien commissaire européen responsable de ces négociations à Seattle quand apparut l’anti-mondialisme, gros de l’alter-mondialisme, et l’homme de gauche venant des premiers entourages des Premiers ministres de François Mitterrand ? est-il un des hommes du discours de Cancun en 1981 ? ou bien l’ami d’Alain Minc, et donc en communion d’esprit avec cet entourage plein de contradictions qui inspire Nicolas Sarkozy, mondialiste en politique macro-écomonomique nationale exprimée par une déréglementation systématique, protectionniste et nationaliste, a-européen chaque fois qu’une profession ou qu’une usine est clabotemaltraitée. Point commun aux deux tendances : la faiblesse face aux pressions, la démagogie ? Je ne décide pas, mais il n’y a pas une démonstration claire à l’Organisation mondiale du commerce des bienfaits planétaires du libre-échange généralise. Il y a un refus d’examiner posément – et avec précision et expertise – les situations locales et les efforts accomplis selon les divers accords. Il s’agit notamment des partenariats européens avec l’Afrique ou les pays d’Europe anciennement communistes, dans leur génération des années 1990, c’est-à-dire avant le traité de Marrakech et la substitution de l’O.M.C. au G.A.T.T. Et responsabilité grave parce qu’ultime, l’Union européenne n’a pas su – dans un domaine pourtant fondateur des Communautés, le commerce et la politique commune décidée par les traités, article 113 du traité de Rome – se présenter unie et négocier unie. Car un accord interne – entre Etats-membres, notamment pour le renouvellement de la politique agricole commune – serait la meilleure démonstration que des accords mondiaux sont possibles, à condition qu’ils soient faits selon des situation et des intérêts légitimes, et non par esprit de système, les uns contraignant les autres et ceux-là répondant par chantage et obstruction.

Ces problèmes ne sont pas nouveaux. Le succès de la méthode d’intégration économique européenne, dès Décembre 1958, provoqua les répliques libre-échangistes et mondialistes (avant la lettre), la grande zone de libre-échange patronnée par la Grande-Bretagne et son ministre Reginald Maudling. La France et le sien, Maurice Couve de Murville, bloquèrent net cette prétention. La candidature britannique présentée par Harold MacMillan, en Août 1961, s’assortit de la proposition de John Kennedy d’une négociation tarifaire atlantique – en même temps que d’une intégration nucléaire périmant dans l’œuf la tentative d’indépendance française. De cet été-là sont nées les questions d’aujourd’hui. Je ne peux comprendre qu’une présidence française, annoncée et claironnée un an à l’avance n’ait pas préparé, selon des échéanciers archi-connus, les ententes et stratégies européennes correspondantes : le cycle de Doah, le changement à la Maison-Blanche. Sur les grands sujets de politique mondiale, l’Europe pouvait proposer : elle ne le fait pas.

Confirmation, la dictature chinoise ne se relâchera pas pendant les Jeux Olympiques. Débat sur internet, promesses de Pékin pour « obtenir » les jeux : non tenues. Le Comité international olympique communique – mais c’est peu repris en France – son remords d’avoir cédé aux engouements internationaux il y a dix ans. Donner beaucoup pour avoir un peu. On aura le dopage et on a la consécration politique : côté chinois. Côté droits de l’homme, côté Tibet : quelles avancées ? honteusement, Nicolas Sarkozy attend d’être revenu de Pékin pour communiquer qu’il recevra le Dalaï-Lama à l’occasion de sa venue pour la réunion internationale. A Pékin, il sera aux côtés d’un président américain finissant, même plus honni. Angela Lerkel, Gordon Brown et même Silvio Berlusconi n’y seront pas.

[2] - la revue Défense nationale, en Février 1969, publia un exposé succinct de cette doctrine sous la signature du général Ailleret, chef d’état-major de nos armées. Celui-ci disparut quelques semaines ensuite dans un accident d’aviation à la Réunion

[1] - Paul aux Romains XII 9 à 13 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean XI 19 à 27

lettre au président de la République pour Marina Petrella


Matin du mardi 29 juillet 2008

Jean-Jacques de Félice, époux d'Irène Terrel et défenseur comme elle, de Marina Petrella, est décédé d'une leucémie dans la nuit du samedi au dimanche précédents.

Raison de plus d'être compatissant : in memoriam.

D'autre part, le successeur d'Emmanuelle Mignon à la direction du cabinet du président de la République m'est connu, Christian Frémont - je l'ai accueilli, avec d'autres, quand il dirigeait en adjoint puis en chef les stages de l'Ecole nationale d'administration, il y a trente et vingt ans (j'étais en ambassade à Lisbonne puis à Brasilia), avant de faire beaucoup de chemin dont la préfecture de la région Aquitaine - à Bordeaux, sous l'égide d'Alain Juppé dont il fut le principal collaborateur pendant le mois de celui-ci à l'Environnement.

Deux prétextes pour "relancer".

je confie cette lettre au nouveau directeur de votre cabinet, dont je me réjouis qu’il soit encore plus proche de vous. J’avais éprouvé naguère son efficacité et son sens de l’Etat.

Permettez-moi d’appeler votre attention – que je sais certaine – sur Marina Petrella. Formellement, la décision d’accorder l’extradition, a été celle du Premier ministre par décret. J’ai d’ailleurs attaqué ce décret en Conseil d’Etat à la fois en faveur de cette malheureuse mais aussi pour introduire dans notre jurisprudence l’action populaire, qui concrètement pour une avancée libérale des droits fondamentaux et libertés publiques, fera plus encore que notre nouvelle exception d’inconstitutionnalité. Au surplus, soutenir dans les attendus du décret que la motivation de Marina Petrella à l’époque n’était pas politique, est une évidente contre-vérité.

Mais dans le fond la décision continue de vous appartenir. Vous le reconnaissiez dans vos déclarations au Japon, vous revenez – ce qui est votre responsabilité et votre jugement personnels – sur les engagements solennels d’un de vos prédécesseurs – et le droit de grâce vous appartient.

Il me semble que la loi Kouchner et la clause humanitaire de la convention européenne d’extradition (1957) vous donnent tous les motifs juridiques d’intervenir. Il s’agit maintenant de grâce humanitaire. Cette femme est mourante, l’un de ses deux avocats M° Jean-Jacques de Félice, époux de M° Irène Terrel, vient de décéder dans ce dernier chagrin. L’opinion italienne ne fera pas grâce, le président Napolitano n’a pas de raison de vous soulager d’une décision d’extradition qui n’aura été que la responsabilité française. Cela vous le savez parfaitement.

Marina Petrella a été exemplaire depuis son établissement en France. Nos banlieues et nos populations exogènes sont inquiétantes, difficiles en tout cas, elle s’y est dévouée avec efficacité et excellemment. Votre décision de compassion – cet argument dont vous usez pour l’Afghanistan et pour tant de drames dans le monde, auxquels nous ne pouvons pas grand-chose, hélas ! – a, chez nous, sa pleine efficacité. Vous en verrez le rayonnement.

lundi 28 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 28 juillet 2008

Lundi 28 Juillet 2008

Quel rôle pour Carla Bruni, cf. Vanity fair, à paraître
Vacances gouvernementales sous de Gaulle et aujourd'hui
L'affaire d'Etat du moment, la gestion des créances publiques sur les amis du Président
L'innovation de politique pénitentiaire : le peuplement
Changement à la direction du cabinet présidentiel
Les Africains peuvent se venger : l'O.M.C.
La leçon d'Israël



Prier… [1] il ne leur disait rien sans employer de paraboles. Notre vie entière est une parabole pour la conduite de notre vie, et, les uns pour les autres, nous en sommes une aussi. Levée de la pâte, grain de moutarde (quoique je n’ai jamais vu un « moutardier » : ma chère femme aura peut-être une description, ce ne doit pas être tout de même un baobab). Le Royaume croît. Ni un endroit, ni un monument tout fait ou pérenne, mais un mouvement, peu visible dans l’instant, quoique manifeste à la longue, quelque chose d‘intérieur dont le principe n’est pas évident. Les deux paraboles disent cela. La ceinture de lin que le prophète doit aller cacher dans la fente d’un rocher le long de l’Euphrate, est une troisième parabole, plus complexe. Un choix de Dieu, un objet intime puis abandonné non de Dieu mais de soi-même. Défaut d’entretien, mise hors d’usage. Processus naturel enrayé.

« People », mais c’est à la tête de l’Etat et à la présidence de la République… Carla « comme si de rien n’était » distribue son disque aux membres du gouvernement. Entretien à paraître – dans Vanity fair aux Etats-Unis ? – elle préfère être Jackie Kennedy plutôt qu’Yvonne de Gaulle, c’est-à-dire être cocufiée par une actrice prestigieuse et plus belle qu’elle dont de Gaulle précisément avait, au premier regard, jugé et dit qu’elle était faite pour être à l’arrière d’un pétrolier, ce qui fut, puisqu’elle fut très prématurément veuve du président tué par balle. Elle (en France) avait déjà publié la comparaison « avantageuse » de Cécilia avec Yvonne de Gaulle et Bernadette Chirac. Concours de celle qui dit le plus n’importe quoi et – en réponse – de l’opinion la plus amnésique et inculte. Entre « people »… plus sérieusement, l’A.F.P. présentant les vacances des excellences présidentielle et gouvernementales, propose une dépêche-document sur Brégançon et une autre sur « le cap Negri, résidence des Bruni ». Quelle que soit la manière dont je m’y prends, cette dépêche-là n’est pas accessible, je suis automatiquement servi par Brégançon.

Vacances, donc. Sous de Gaulle, les ministres – les papiers personnels de Maurice Couve de Murville l’attestent dès 1959 – devaient donner (au secrétariat général du gouvernement) leur projet et adresses de vacances en Avril pour le mois d’Août. Quinze jours seulement, en gros du 6 au 20 Août. Sous Nicolas Sarkozy, c’est d’aujourd’hui au 21 Août, signe certain qu’il y a moins à faire. Naturellement, inimaginable d’aller à l’étranger autrement qu’en voyage gouvernemental.

L’affaire Tapie peut devenir l’affaire Sarkozy. Le quinquennat peut être écourté à tout moment à mon sens par un soudain écroulement de cette tolérance de la classe politique et des médias. On fait tous semblant de n’avoir qu’à évaluer une action gouvernementale et donc à balancer des arguments et des bilans, alors que nous avons affaire avec une bande d’enrichis, tous complices les uns des autres et qui, faute d’avoir eu leur ration avec Jacques Chirac l’immobile, se sont mariés avec un homme sans passé ni étiquette mais fou de parvenir, sans référence culturelle ni familiale, sans même un patron ou un modèle politique… formaté par l’argent et des exemples étrangers, ponctuels, hors contexte pour nous imposer des décalques sans prise sur notre tissu économique et notre esprit. Les rétrocessions forcées du Crédit Lyonnais, donc. François Bayrou s’illustre, Eva Joly, réfugiée en Norvège (serait-elle liquidée en France, physiquement ? plus rien ne me semble impossible), Pierre Moscovici sonnent chacun le branlebas. Bayrou pour le fond qui est la mauvaise gestion des créances de l’Etat, la juge sur les passe-droits pas nouveaux du pouvoir en place mais qui, sous Jacques Chirac, n’étaient que sans-gêne quoique sur très longue durée et dans toutes les positions publiques, enfin Moscovici va démontrer aux naïfs que la révision constitutionnelle ne renforce en rien le Parlement ni a fortiori l’opposition puisque la demande de commission d’enquête ne sera débattue qu’à l’automne et qu’elle sera forcément repoussée. Ce soir, il est indiqué que l’Etat ne fait pas appel de la décision du « tribunal arbitral ». Privatisation de la justice…

Projet pénitentiaire, manière – assez analogue à la loi sur le pouvoir d’achat – de traiter une urgence devenue prise de conscience de l’opinion publique : nos prisons « pleines » à 125% de leur capacité. Une politique répressive depuis quinze mois qui les peuple comme jamais, et la « République irréprochable » est probablement celle d’Europe, au moins occidentale, où le système carcéral est le moins propre à la dignité humaine.

Emanuelle Mignon se consacre à partir de demain aux « états-généraux de la presse » (« états-généraux » ! la Moselle perdant garnisons, sidérrugie et tribunaux a obtenu les siens… ces jours-ci). Jamais, sous la République, la presse n’a été autant menacée de main-mise économique et politique sur elle ; qu’écrivè-je ? menacée ? non ! elle est pour l’essentiel déjà aux mains d’intérêts économiques. Le Monde à peu près, Libération un peu, L’Humanité forcément échappent à cette main-mise et Ouest France reste familial, du moins en tenue éditoriale. Christian Frémont, longtemps préfet d’Aquitaine et depuis plus longtemps encore dans la mouvance d’Alain Juppé lui succède à la direction du cabinet du président de la république. Je le connais depuis qu’au Portugal, il était venu – frêle à tous égards – inspecter le stagiaire E.N.A. affecté à l’ambassade. Nous nous sommes revus au Brésil, il était, après diverses excursi, passé du poste d’adjoint à celui de patron des stages pour l’Ecole. – Cela ne peut mieux « tomber ». j’ai appris dans la matinée la mort – survenue dans la nuit de samedi à dimanche – de M° Jean-Jacques de Félice, le défenseur de Marina Petrella, si courageux et tenace avec sa femme M° Irène Terrel. Aussitôt, j’ai pris argument de cette perte, pour tous les affligés et massacrés par nos systèmes, en couriellant au cabinet du Premier ministre : compassion, pitié… François Fillon, me le confirme un jeune Bénédictin, a été scout, est familier de Solesmes à quelques kilomètres de sa capitale, Sablé. Je vais maintenant motiver, comme je le pourrais, l’homme qui est en bonne situation, non pas de fléchir Nicolas Sarkozy (notre personnage ne recule que devant la force et cela ne lui est arrivé que quelques fois quelques minutes devant la rage de Ségolène Royal, en face-à-face le 2 Mai – il y a déjà plus d’un an), mais qui faire masse ou nombre dans l’Elysée. Marina Petrella ne se traite pas à huis-clos même si c’est une prisonnière.

Après l’Inde dont l’avenir n’est pas déchiffrable, la Turquie qui au contraire – si les Européens du continent sont de bonne foi – a un futur évident. Les attentats séparatistes kurdes n’auraient plus de raison d’être si le pays était dans une ambiance judiciaire et culturelle européenne. La question israëlo-palestinienne sur laquelle pèsent Irak, Syrie et Iran se poserait différemment si l’Union européenne était frontalière. La force (américaine) a fait fiasco ; elle est même belligène, tout le contraire de la médication qu’elle est censée apporter. Au contraire, pluralistes et sans stratégie hégémoniste, mais directement concernés par ce voisinage, nous traiterons mieux les choses et connaîtrons mieux les réalités et les gens en étant partie prenante, notre implication est la solution.

A Genève – l’Organisation mondiale du commerce – l’accord est écrit mais il n’est pas signé. Sur un produit-symbole, la banane qui fut longtemps un différend Communautés européennes c/Etats-Unis, les quelques 80 pays A.C.P., nos plus anciens associés historiquement (nos anciennes colonies d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) quittent la table. Le vrai problème est que pour ces pays notamment, le seul système supportable reste des échanges et des régimes déséquilibrés en leur faveur. On peut convaincre l’Inde ou le Brésil, on ne peut appauvrir ou désarmer davantage les très pauvres : l’Afrique. Ce sont ces A.P.E., accords soi-disant de partenariat économique, qui sont en question depuis une révision en 2005 de l’accord-charte de Cotonou en 2000. Quant à la Chine, elle aura droit, comme nouvelle-venue, à des délais de grâce, mais le vent tourne pour elle : les Européens et Américains commencent à délocaliser pour des réimplantations plus compétitives dans notre ancienne Indochine, et maintenant dans les pays anciennement communistes de l’Union européenne, on va vers des retournements de tendance assez prévisibles si l’économie n’est plus qu’encouragement du « dumping »…

Israël ne parle pas nos langues de bois. Le procès fait au Premier ministre en exercice, qui l’imaginerait en France ? celle de maintenant, quand le soupçon pèse sur le président de la République, « aidant » ses amis. Clearstream avait fait interroger Dominique de Villepin, étant à Matignon. Un pays démocratique, le pouvoir peut être renversé en cours de mandat. Une politique extérieure – plus que critiquable, selon nous – mais affichée : ne pas courir de risque, car sur un territoire aussi exigu, encaisser un seul coup peut être mortel, cf. Téhéran. La franchise : après dix-huit mois de faux-semblants pour complaire aux Américains, c’est maintenant dit par Ehoud Olmert, il n’y aura pas d’accord avec les Palestiniens avant la fin de l’année, la question de Jérusalem-Est ne peut se résoudre.




[1] - Jérémie XIII 1 à 11 ; cantique Deutrénonome XXXII 6 à 21 ; évangile selon saint Matthieu XIII 31 à 35

dimanche 27 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 27 juillet 2008


Dimanche 27 Juillet 2008


Propagande pour la réorientation de notre stratégie militaire
Inquiétude pour l'Inde et ignorance, non de sa consistance, mais de son orientation à venir
Sécurité ... Allinges et Tricastin, des décennies d'infaillibilité
Palmarès des accueils pour Barack Obama
Youssef Chahine : la francophonie et la Méditerranée sont derrière nous
Prier… dans l’ambiance que Dieu me donne. Ces ambiances qui nous déterminent tant, pluie qui transperce, ciel qui nous emporte dans sa propre lumière. Nous ne pouvons pas nous en abstraire, nous en sortir quand nous en faisons partie. Sécrétion de nous-mêmes exploités par les circonstance. La prière, quand l’Ecriture la soutient de son dépaysement et de l’acuité qu’elle nous donne en nou faisant poser notrre regard et nos attentions sur d’autres objets que ceux qui nous abîment, ou inconsidérément nous exaltent, est ce temps de souveraineté que veut pour nous notre Dieu. Alors, de cette souveraineté déléguée, de cette disposition de nous-mêmes, nous pouvons faire une offrande joyeuse de notre âme, de notre bonne volonté, de notre corps, de nos forces d’amour aveugles ou conscientes, une offrande à Lui seul, et partant au monde entier. Donne à ton serviteur un cœur attentif… la prière de Salomon peut s’appliquer surtout à nous qui n’avons à gouverner que si peu, mais décisivement : nous-mêmes, accompagnés de ceux que Dieu nous confie et à qui nous sommes confiés. Salomon ne demande pas un royaume ou un peuple plus conséquents. Ton peuple qui est si important. Un peuple qu’il gouverne par délégation ou procuration, qu’il ne tient ni de lui-même ni de ses concitoyens adhérant à sa royauté de naissance. Salomon ne demande pas non plus force ou énergie, il est conscient de lui-même et ne demande que le discernement : je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger… donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal. J’ai voulu, pendant des décennies, être le conseiller du prince, et je vois – aujourd’hui – que je n’aurais eu qu’à placer sur son buvard ces quelques versets. Qu’il soit d’abord un homme de prière et de demande, tout le reste et l’art de gouverner lui viendrait. Que nous en sommes loin, selon toute apparences. Je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n'en a eu avant toi et que personne n’en aura pas après toi. Aladin et son génie, celui de la lampe ? les films d’animation que notre fille suit quotidiennement et se répète ? Dieu apparaît spontanément et Salomon, non moins spontanément, reconnaît l’oeuvre de Dieu. La demande de l’immatériel, la demande en fait d’être capable de répondre à la mission reçue. Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. L’Apôtre – en connaissance de cause, nous sommes dans le temps de la Rédemption désormais acquise – ne ratifie pas seulement l’Ancien Testament, il nous introduit à l’essentiel de notre destinée, en donnant un écho extraordinaire à la Genèse, notre création à l’image et à la ressemblance de Dieu : ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils. Je suis ébloui par cette redondance de la Genèse à l’épître apostolique, et j’ai même le croissez et mutlipliez-vous, mais désormais spirituel, divin-même. … pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères. Appel qui est aussi un don en même temps qu’un jugement, les paraboles de la perle fine et du tréor enfoui, du tri de la pêche. Les apôtres, comme un seul homme, affirment avoir compris, alors qu’il n’en est sûrement rien sur le moment… ainsi de nous, dans le premier abord d’une lecture, puis la maturation du silence et de la journée, et peut-être un retour à organiser (rien que la lecture publique, à la messe, tout à l’heure) donne un nouveau sens, plus profond et plus direct. Tirer du trésor du neuf et de l’ancien. Les deux Testaments [1]

La propagande sur la carte militaire est très cohérente et traite, en implicite, nos réorientations doctrinales, et en particulier la démarche de réintégration de l’O.T.A.N., par le biais des opérations sur des théâtres extérieurs. Tournée de Jean-Marie Bockel au sud-Liban,wq auprès de notre contingent dans la FINUL – après que, comme Bernard Kouchner, il ait donné son couplet sur le Parti socialiste (plus même à réformer, puisqu’il a fait son temps…). Cela recoupe tout à fait les dires de ces responsables militaires locaux que je recueillais il y a quinze jours : éloge de l’O.T.A.N., nécessité pour notre rang de participer aux opérations de théâtre extérieur. L’application au Liban avec un dialogue dans l’unité la plus proche (une dizaine de mètres) de la frontière israëlienne est évidemment plus présentable que l’envoi des renforts en Afghanistan.

Inde. Une situation parlementaire tendue depuis des semaines, une relation avec le Pakistan qui semble de nouveau détériorée, et maintenant une vingtaine d’attentats simultanés, mais moins de morts qu’on aurait pu le craindre. On va cependant vers la centaine. C’est extrêmement inquiétant. Depuis quelques années, l’Inde – jusques-là dans une relation extérieure privilégiée avec l’Union soviétique puis avec la Russie, en tout cas avec Moscou face à la Chine et aux Etats-Unis, s’est rapprochée de ces derniers. Elle va être tentée d’avancer plus encore, l’alliance anti-terroriste mondiale… C’est un pays sur lequel je n’ai aucune idée, sinon qu’il fascine par son authenticité, qu’il semble le berceau de la religion alternative au christianisme et qu’il a été capable d’un capitalisme et d’une démocratie parlementaire dont en principe la décolonisation et le surpeuplement auraient dû le dissuader. Militairement, c’est une puissance capable de tenir, à elle seule, les fronts pakistanais et chinois. Mais ce n’est pas tout…

Sécurité… depuis l’incident de Tricastin, il apparaît qu’il y a des centaines d’événements du genre chaque année chez nous. La centrale de Fessenheim, vétuste, serait dangereuses. Soudain tous les dispositifs et toutes les agences de vérification diverse s’avèrent insuffisants, ambiance rétrospectivement en évidence de mensonge. Enièmes acidents mortels à des passages à niveau, trois ces heures-ci. Une dizaine donc depuis Allinges. Aucune mesure, aucun plan d’ensemble ne paraît en gestation, on se querelle sur la compétence : Etat ou collectivité locale, sud le financement à la charge de la S.N.C.F. ou de France-Rails. Et l’on va continuer à mourir et à discuter des responsabilités, y compris celle du conducteur, cas par cas. Dans un discours d’infaillibilité et de prévoyance.

La tournée de Barack Obama à l’étranger. Stature internationale « people », dents blanches-haleine fraîche cf. Jean Lecanuet en 1965 par contraste avec l’homme âgé et d’expérience, de Gaulle alors, McCain maintenant – ce qui ne veut pas dire que je fasse l’assimilation entre ceux-ci. Du côté des accueillants, le prix de lucidité revient aux Irakiens, qui ne croient à aucun changement de la politique américaine. Le prix de professionnalisme aux Britanniques : Gordon Brown laisse le candidat démocrate faire sa conférence de presse en solo, et ne s’y introduit pas. Le prix de réalisme évidemment aux Allemands, la chancelière avait verrouillé avant l’arrivée du prétendant : pas un homme de plus en Afghanistan. La lanterne rouge en langage indépendant et en bonne structure diplomatique : nous et notre impétrant.

La mort de Youssef Chahine, unanimement saluée. Je n’ai vu aucun de ses films, et le plus engagé, son dernier, n’aurait pas connu le succès. Il y a eu un prix Nobel de littérature égyptien. Couve de Murville, qui avait été ambassadeur au Caire de 1950 à 1954, tenait que la clé du Proche-Orient et du monde arabe est l’Egypte. La vraie Méditerranée européenne voire française, c’est celle des années trente. Mes parents l’ont vêcue au Caire de 1930 à 1942, c’est notre légende familiale, elle correspond à la vérité d’une époque francophone et culturellement rayonnante : les Français tenant l’économie égyptienne, l’influence italienne partout, les Anglais la présence militaire et navale. Les Etats-Unis absents, l’Afrique subsaharienne muette internationalement, sauf la guerre d’Ethiopie. Aujourd’hui se lit difficilement et je n’ai jamais cru depuis dix-huit mois que le projet de Nicolas Sarkozy soit une réelle novation, et surtout soit efficace, compte qu’il ne tient pas du processus de Barcelone.


[1] - 1er Rois III 5 à 12 ; psaume CXIX ; Paul aux Romains VIII 28 à 30 ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 52

samedi 26 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 26 juillet 2008


Samedi 26 Juillet 2008

Barack Obama, ses perles et son alignement sur Bush junior

Pronostics pour la rue de Solférino



Eteint à minuit, moments délicieux à plusieurs reprises, plus que délicieux avec notre fille tandis que j’étais à boucler la retouche de mon texte-socle pour le blog. spirituel : elle aussi à la table en teck, ses entrainements pour me faire aller sur la terrasse, pour partager avec elle chaque moment, la nuit aussi et son silence, puis jusqu’à notre lit à propos d’ogre, et tant d’imaginations pour des invites à être ensemble. Ce fut intense. La grâce me donne de faire revenir cela maintrenant, ce matin, alors que je me suis éveillé après une nuit de sommeil très conscient tant nous avons été interrompus et réveillés, et que m’a sauté à la gorge une sorte de non-sens affreux. Si je ne me donnais depuis des années – en dehors de toute la pression des circonstances à auto-gérer pour ne pas périr étranglé – des « choses » à faire, des buts et des ambitions, ainsi mes programmes d’écrire, énièmement, comme je les poste ce matin à ... après le lui avoir couriellé, si je ne me jouais cette comédie d’un futur sensé, qu’aurais-je : que le vide d’une chute qui aurait fini depuis longtemps à l’asile ou dans le suicide. J’ai compris notre Jean M., soudain le vide. Et puis, maintenant, à tenter d’écrire à François Fillon, revêtu des fonctions de Premier ministre comme il y avait la robe rouge des juges ou la tenue du bourreau : image et certitude de l’inexorabilité. Le malheur et l’épouvante du monde, c’est l’homme qui les y met… Prier… et Jésus se fait, pourtant, homme. Dieu fait homme, alors que c’est la pire condition du vivant., nous sommes nos agents de mort. La prière comme l’ultime structure face au néant et au bord du désespoir, fumée ténue d’un encens qui visiblement irait au ciel ? Car le Seigneur a fait choix de Sion, elle est le séjour qu’il désire. Dieu voulant habiter parmi nous, alors que nous sommes pour Lui et les uns vis-à-vis des autres ce que nous sommes, si persévéramment, si tenacement, agents d’horreur de tant d’hommes et de femmes pour leurs semblables. Et mes péchés explicites ou par omission. Beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez. Les textes du jour me prennent à rebours, avec la même obstination que la méchanceté et le néant dont je me sens environné ce matin… l’éloge de ces personnages glorieux que sont nos ancêtres … Leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance. Ne parvenant pas à passer ce seuil, je crie, ma forme de silence, et nous remets tous en Dieu. Avec confiance.[1] Et je trouve l’exorde ou l’argument ultime de ma lettre à FF : il y a des gens dont le souvenir s’est perdu : il n’en est pas ainsi des hommes de miséricorde, leurs œuvres de justice n’ont pas été oubliées. Si j’ai été retenu de mourir et de tomber depuis ma mise en jachère – qui dans notre société signifie mise au tombeau puisque argent, grade et apparence sont tout – il n’y a pas eu que mon imagination pour me trouver des buts, il y a eu la grâce, la grâce de prier, la grâce d’imaginer, la grâce de notre mariage, la grâce que notre fille vienne en ce monde et y apporte une présence et une promesse tout autres. Il y a eu la grâce, puisse-t-elle aujourd’hui et demain nous abriter.

Ma femme, debout, a tout su et respiré de mon épouvante. Elle m’assure que notre fille ne manquera de rien, elle me présente DdeV et ces autres, nantis de prébendes. Je gagne sans doute son estime – et l’amour n’y est pas pour tout, tant elle est lucide – en me cassant le t… pour autrui. Qu’elle soit ma femme me signifie continûment la miséricorde divine, l’intelligence délicate et subtile de Dieu. Il n’est pas bon que l’homme soit seul. J’ajoute au memento des vivants, ce matin, ces religieux que je connais et aime, leur accompagnement ne peut être que direct, leur accompagnement par Dieu. Ayant choisi de se consacrer à Le chercher, ils ne peuvent – sans doute – survivre que par Lui. Ou alors, ils se donnent tant de choses que leur consécration n’est plus.


Barack Obama, ses perles et sa complexité. Il expliquerait qu’être populaire à l’étranger est un handicap pour un candidat à la Maison-Blanche. La réussite de son voyage est donc inquiétante. Je ne vois toujours pas de contenu le différenciant de Bush junior, ni sur l’Irak, un départ à horizon 2010 mais sans précision, ni sur la priorité affichée pour l’Afghanistan, ni sur la relation avec Israël dont la capitale est Jérusalem, ni sur l’Iran qui menace le monde. La perle prudhommesque : plus il y aura maintenant de soldats en Afghanistan, moins il y en aura demain, et ce sera autant d’économisé pour l’emploi aux Etats-Unis… Enfin, une solide démagogie : " l’Américain moyen aime beaucoup les Français. " – " Il y a en Amérique une affection profonde pour le peuple britannique et une fascination pour tout ce qui est britannique, qui n'est pas près de disparaître " . Mais la campagne dans son ensemble montre que les truismes français font partie de la mondialisation : la langue politique n'est plus particulariste. Un conseiller économique de McCain a dû démissionner la semaine dernière pour avoir assuré que la récession n’est pas économique mais mentale. – Le débat serait en réalité sur l’autorisation ou non, que Bush junior est en train de donner si le Congrès le suit, de faire des forages pétroliers le long des côtes américaines. L’urne serait dans les pompes à essence.

La « course » à la direction du Parti socialiste… reste menée par Bertrand Delanoë, selon les sondages pratiqués chez les sympathisants (qui ne sont donc pas les votants encartés) : 31% au maire de Paris, 29% pour Ségolène Royal et 16% pour Martine Aubry. Je reste persuadé que Ségolène l’emportera mais que le mieux pour le parti serait qu’Hollande reste à son poste. Je pense aussi qu’une stratégie de tolérance et de tri des questions vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, pour sa manière et pour le fond, n’accrochera pas à terme les Français, et qu’il faut « marquer à la culotte » le pouvoir en place. Ce à quoi excella François Mitterrand (sauf en Mai 1968).


[1] - Ben Sirac le sage XLIV 1 à 15 ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Matthieu XIII 11 à 17