Samedi
29 Mars 2014
Plus on
s’enfonce dans la liturgie du Carême plus l’on va vers l’essentiel de notre foi
qui n’est pas une révélation sur Dieu mais sur notre salut, grâce à Dieu. Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour
il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. [1]
Le chemin de la foi est une tension, un
effort, un désir, un goût, tout cela à la fois, mais déjà l’expérience de Dieu
se « prouvant » par Lui-même, la foi est reçue et entretenue. Non
seulement, elle ne s’impose pas à l’homme, Dieu ne s’impose pas à sa créature,
mais ce qu’Il prise, souhaite et donne, c’est l’effort pour connaître le
Seigneurs, et comment ? c’est
l’amour que je désire, et non les sacrifices, la connaissance de Dieu, plutôt
que les holocaustes. Le prodigue n’est pas en peine, il n’a aucun
sacrifice à proposer, aucun holocauste, il revient et avoue son péché, sa faute.
Il est accueilli.
matin
Comprendre
la dialectique du monde actuel… je schématise. On a analysé la Grande Guerre
(14-18) comme une désastreuse guerre civile européenne. On pouvait penser dans
les années 50-80 que l‘entreprise allait aboutir. Elle a été bloquée d’abord
par le préalable de la candidature britannique, puis par la querelle des pour
et des contre l’abandon de souveraineté. Aujourd’hui, c’est clair. Il n’y a pas
d’Europe, sauf pour gêner les Européens entre eux dans le social, dans
l’économique, dans le fiscal et la monnaie surévaluée n’a pas abouti à des
solidarités et à des délibérations de politique économique vraiment fine. Mais
nous vivons – cachée par cette impuissance, qui par elle-même est un facteur de
déséquilibre mondial, une sorte de vide dans les relations internationales et
particulièrement économiques – une autre guerre civile, celle tout simplement
de notre planète. Au lieu d’une coopération mondiale pas seulement pour
l’écologie ou les matières premières et l’énergie ou la spéculation, la drogue,
les paradis fiscaux (on en approche), mais surtout pour organiser production et
échange en sorte que la pauvreté, la misère, les maladies soient éradiquées, il
y a une guerre entre pays, peuples et entreprises, absorption, tentative de
mutuelle dévorance. Au lieu d’une croissance mondiale par réellement des
avancées technologiques, des découvertes de nouvelles ressources, il ne s’agit
que de se voler ou dominer les uns les autres. La règle étant que les accès aux
matières premières ou les marchés captifs importent plus qu’une production ou
un outil de production. On vide de substance ceux qu’on achète. On n’y prend
que ce que l’on n’a pas soi-même et le concurrent a été liquidé. N’existant pas comme ensemble intégré,
l’Europe n’est pas facteur d’invention de cette solidarité mondiale et elle est
la premère victime de cette guerre effectivement mondiale. Guerre de
concurrence, de dumping et de tricherie où l’abaissement social est un facteur
de compétivité.
L’Ukraine
et la relation avec la Russie qui est à l’évidence une affaire principalement
européenne, ont été tellement mal jouées depuis vingt ans que nous nous sommes
mis hors jeu, alors que tout est causé par le tropisme européen d’une partie
des Ukrainiens en contrepoids d’un autre tropisme et de l’atavisme pro-russe.
C’est nous qui aurions dû trouver les solutions ces mois-ci et c’est nous qui
dans les années 90 aurions û donner toute garantie à la Russie. Nous ne l’avons
pas fait, sans doute parce que nous n’existons pas en tant qu’Europe et que
donc nous n’avions ni l’esprit ni l’organisation pour vouloir quoi que ce soit.
La
rumeur de remaniement gouvernemental, voire du changement de Premier ministre,
est d’abord une énième lacune dans la communication présidentielle. Sur le
fond, remaniement et changement seraient une erreur. C’est Hollande lui-même et
lui seul qui est en cause. Et il ne peut retrouver (ou trouver enfin, car les
premiers mois furent un leurre, l’imagination et l’espérance plus forte que les
faits et les évidents démentis) une emprise sur les événements et donc sur
l’opinion qu’en changeant de politique. C’est tellement évident et ce qu’il y a
à faire et décider est tellement évident que l’on n’ose penser que cela ne lui
passe par l’esprit. Or, c’est pourtant cela : les marchés, le remboursement
des dettes et une politique économique dépressive entretenant un cercle vicieux
de déficits sociaux pour financer le chômage, une fiscalité qui serait le seul
financement possible du courant et du remboursé, l’ensemble ne faisant ni un
marché intérieur et un élan de production.
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