lundi 27 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 27 décembre 2010


Lundi 27 Décembre 2010

Prier… [1] C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Le chef des apôtres, le fondateur de l’Eglise, ou plutôt celui sur qui le Christ fonda son Eglise, en plein ministère public, bien avant sa mort humaine, même s’il confirma cette mission après la résurrection et dénégation formelle des reniements et de la chute de Pierre… celui-ci pécheur s’il en est, humain, et vulnérable, chaleureux s’il en est, regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. Il regarde, il a tous les éléments, il ne voit pas. L’autre disciple, celui que Jésus aimait et qui courut plus vite que Pierre, voit, et non seulement il voit, mais il croit. Les évangiles n’assènent pas un enseignement, ils ne promettent plus comme le ressassa l’Ancien Testament, ils montrent, disent, décrivent, racontent avec détail. Nous sommes les disciples et les co-parcourants d’une aventure précise, existentielle, nous croyons à des faits. Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et c’est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie. … Ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie.. oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Signé : Jean, l’adolescent ravaudant les filets aux côtés de son père et de Jacques, son frère. Jésus passant au bord du lac, les avait vus. Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie.

Côte d’Ivoire : quelques jeunes à Paris occupent l’ambassade et dénient toute légitimité au représentant de Gbagbo, Ouattara a nommé un nouvel ambassadeur qui serait incessamment agréé au Quai d’Orsay. A la veille de la venue – demain – des envoyés de la Communauté de l’Afrique de l’Ouest – Ouattara toujours assiégé et bientôt affamé dans son hôtel, appelle à la grève générale : selon les observateurs et les médias français, le mot d’ordre n’est pas suivi. Les Ivoiriens interrogés veulent sans doute le départ de Gbagbo mais d’une part leur précédente dans la rue a causé des dizaines de morts, et d’autre part, avec en sus l’inflation galopante depuis le début de la crise des résultats électoraux, ils n’ont pas les moyens de ne pas travailler. Conclusion très simple : tant que l’armée reste fidèle au président sortant, celui-ci est indéboulonnable. Il est douteux, à mon sens, que des pays africains aillent à des batailles de rue dans Abidjan.

Douze Haïtiens en rétention à Charles-de-Gaulle : il serait symbolique que nous les rapatriions chez eux pour l’anniversaire du tremblement de terre.

Bataille pour la mairie de Paris, de nouveau au sein de l’U.M.P. : Dati et Jouano, je ne les vois à aucun titre vraiment parisienne. Evidence d’un duel Coppé Kosciuzko-Morizet pour 2017 vu de maintenant, ce qui est politiquement prématuré et artificiel mais psychologiquement probable.

Le temps des patriotes : Résistance et Libération, des grands serviteurs de l’Etat en gros de 1946 aux années 1970, puis celui des politiques (Chirac et Mitterrand), aujourd’hui le temps des arrivistes.

[1] - début de la 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

dimanche 26 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - dimanche 26 décembre 2010

Dimanche 26 Décembre 2010


Prier. Partager est si souvent mal reçu, le contreemps, l’indécence d’une joie qui est éphémère et qui n’est pas celle de l’autre, l’indiscrétion d’une détresse qui sans doute rejoint, par analogie et puissance peut-être de l’aveu, toute autre détresse et donc chacun plus aisément qu’une attestation de joie… ne partager qu’attente et recherche, que le mouvement, le reste est en deçà de l’expression et de la liberté. L’amour conjugal, l’amour familial permet tous ces partages et trouve les remèdes, car rien n’y est impudique et tout y est attendu. C’est la parabole du dialogue avec Dieu, lequel prend le relais quand l’amour souffre du désespoir de l’aimé. Le relais à Dieu. – Textes du jour sur la famille, justement. Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l’autorité de la mère sur ses fils. Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes, celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor. Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au jour de sa prière, il sera exaucé.
[1] Les préceptes pauliniens souvent pris avec agacement ou dérision : Vous les femmes, soyez soumises à votre mari … Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle. Vous les enfants, en toutes choses écoutez vcos parents… Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager. L’évangile du jour, comment ne pas me l’appliquer, le père protecteur de la mère et de l’enfant, le choix d’un lieu de vie toujours circonstanciel mais ensuite déterminant. Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte… et reviens au pays d’Israël. Le tempo et les destinations donnés par Dieu, mais l’habitation à Nazareth d’où ils étaient partis, selon saint Luc, ce qui ne ressort pas de saint Matthieu, est le raisonnement, tout humain, de Joseph. Pourtant, cela même qui ne se fait pas selon les prescriptions de l’ange, a été prophétisé. Prier… Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Egypte... Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère, et rentra au pays d'Israël.

Le ridicule. Alain Juppé – qui aurait effacé de son blog. (Le Canard, à sa nomination comme ministre de la Défense, il y a un mois) toute réticence pour notre réintégration de l’OTAN – est en Afghanistan. Il est reçu presque une heure par Hamid Karzaï. C’est-à-dire un quart d’heure de substance de part et d’autre compte tenu des phrases de politesse, d’accueil et de la traduction. Il vient parler du retrait de notre contingent : au nom de quoi et en échange de quoi peut-il demander efficacement la libération de nos deux compatriotes, retenus depuis bientôt un an ? comment le peut-il s’il spécifie que le gouvernement de réconciliation ou d’union nationales qu’il recommande (l’invention de l’eau tiède et du fil à couper le beurre, tout ensemble…) ne peut évidemment comprendre Al Qaïda ? La diplomatie c’est le repérage des points de jonction entre des intérêts à première vue ou traditionnellement divergents. – Incidemment, on apprend que le retrait de toutes les forces de la « coalition » est pour 2014… l’éternité.

L’Afrique de l’Ouest va-t-elle vers le ridicule ? les présidents béninois, capverdien et de Siera Leone se ront reçus mardi par Gbagbo porteurs du message de la dernière chance : retirez-vous sinon… je ne crois pas que Gbagbo cède, que lui donnerait-on en échange, et je ne crois pas non plus à un débarquement en force avec prise d’assaut du palais présidentiel. Alors ? Je ne connais pas les équilibres militaires. Soro, l’homme de l’insurrection nordiste, devenu Premier ministre de Gbagbon, l’est maintenant de Ouattara, mais que représente-t-il maintenant et quelles forces armées a-t-il ? manifestement ni lui ni Ouattara n’impressionnent l’armée régulière et Abdijan, en gros, semble totalement contrôlé – exactions à la clé – par les gens de Gbagbo. Cela m’intéresse beaucoup. Pourquoi n’a-t-on pas agi ainsi en Mauritanie ?


[1] - Ben Sirac III 2 à 14 ; psaume CXXVIII ; Paul aux Colossiens III 12 à 21 ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 23 passim

samedi 25 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 25 décembre 2010

Samedi 25 Décembre 2010


La grâce de Noël, parce qu’elle est essentielle, répond aux règles de l’essentiel dans notre viie : elle est attendue mais elle n’est pas donnée selon nos demandes ou nos espérances ou nos imaginations, c’est-à-dire selon notre pauvreté, elle est donnée de façon surprenante, tout à fait supérieure et totalisante, elle nous répond. Hier soir, la messe en trinité, Marguerite pas très concentrée, sur les genoux de ma chère femme, a cependant – son dessin – la vue théologique la plus forte de Noël. Edith et moi sommes dans notre chagrin, elle est là, je chante, c’est la même attitude. Nos chers chiens, enlevés, disparus… Isaïe, le bœuf et l’âne, la leçon de nos animaux est son prologue
[1]: Le bœuf reconnaît son bouvier et l’âne la crèche de son maître, Israël ne connaît rien, mon peuple ne comprend rien. Le thermomètre à – 10° en Ile-de-France, ce qui fait ouvrir cent vingt lits supplémentaires pour les sans-abris… le président de la République parti à Marrakech pour y demeurer jusqu’au 30 et rentrer enregistrer son allocuation de vœux : ce qui induit la probabilité que cette nuit il ne s’est pas agenouillé devant une crèche. Naguère, de Gaulle interdisait tout voyage d’un membre du gouvernement qui ne soit pas de travail et sur invitation officielle d’un de nos partenaires, quant à lui les vacances étaient à Colombey et la nuit de Noël, il était parmi d’autres dans l’église de son village. Respectueux de la laïcité, l’homme du 18 Juin ne communiait pas en public quand il fut le président de la République.

Cette nuit [2] nous avons prié ensemble. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Dieu nous a donné la parole, parce qu’Il nous a donné la vie et toute matière à Le louer et à Le supplier. Voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’univers. Trésor de l’humanité, responsabilité des chrétiens que de témoigner d’un Dieu à qui l’on peut s’adresser, parler. Tout le ressort religieux de l’humain postule la prescience et l’écoute du divin. L’apport judéo-chrétien est d’attester la possibilité du dialogue, et l’intérêt-même – si je puis écrire ce mot, inadéquat – qu’y prend Dieu, l’entendant comme notre liberté de L’aimer ou de L’ignorer, de Le refuser. L’apport musulman est cette exigence flamboyante de la fidélité et de ne pas renier ce qui est, en nous, natif. Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie… pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. Quand ? où ? comment ? Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmaillotté et couché dans une mangeoire.

Cette nuit, dans notre église d’adoption, le plus beau moment fut pour moi les tentatives manifestement pénibles et difficiles de ce prêtre si âgé aux souliers orthopédiques mal dissimulés par l’aube et l’étole pour se lever et aller concélébrer à l’autel avec notre ami cher. J’allais l’aider quand Denis, ornements blancs de la dernière Cène, quitta l’autel pour l’accueillir, je pris l’autre bras, groupait la haute canne, et disposai un siège pour le cas d’une défaillance, mais le prêtre – signe de la présence sacramentelle du Christ – m’avait devancé. La chasuble un instant les enveloppa du même nimbe. Naguère, dans la chapelle bleue du centre Manrèse des récollections jésuites, cette sommité de divination des vocations et de discernement de l’improviste de Dieu, quittait la célébration au bras de mon père spirituel,tous deux experts des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, le plus âgé, devenu aveugle, et écrivait de mémoire ses dédicaces de livres : Jean Gouvernaire [3] et Jean Laplace [4] annonciateurs de Noël dans les vies concrètes.

Et… ce matin, ce jour – où sans doute beaucoup qui pleurèrent cette nuit, selon leur itinéraire, leur mémoire ou la détresse la plus pratique que scandalise l’ordonnance des fêtes de commande – j’entends tranquillement, tandis que se défont les paquets de Noël, que le verre de lait presqu’entièrement bu et les écorces de mandarine, attestent le passage du Père Noël, sur injonction de l’Enfant-Jésus, et que les rennes ont laissé peu des carottes que notre fille leur avait préparées… souvent dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ; mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes … Le Verbe était la vraie Lumière qui éclaire tous les hommes en venant dans le monde. Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu. Retour du priant que nous sommes, entre le bœuf et l’âne, pour tous ces jours à venir, de profondeur plus encore que de fête. Car le Seigneur a consolé son peuple.
[5]

Communication. Thierry Mariani se donne qui comme juge ? en principe, les usagers dont il dénombre ceux qui ont des matelas, ceux qui se font rembourser des billets, ceux qui… et ceux qui… bavassant chaque jour sur les familles dissociées à Noël. En fait, celui qui – de Marrakech – pointe les agents d’ambiance sur le terrain. Lamentable abaissement de la fonction gouvernementale. Le vibrillonnant député est secrétaire d’Etat aux Transports sous les ordres de Nathalie Kosciuzko-Morizet.

Hier, les otages d’Afghanistan… la video. Evoquée par Alliot-Marie avec la perspective d’une libération avant Noiël avaient fait partir aux nouvelles vers l’Elysée les familles : démenti pratique du chef d’état-major particulier et de Lévitte. Une année d’impuissance ou – pis – d’indifférence gouvernementale. Aujourd’hui, les familles des otages enlevés par Aqmi au Niger : cent jours déjà : impuissance du gouvernement… d’Areva… cela commence à faire beaucoup.

Une de mes anciennes collaboratrices de ma derniè-re époque de conseiller économique et commercial près nos ambassades me raconte périodiquement le désastre – en efficacité sur les marchés et en gestion de la « ressource humaine – à quoi une dizaine d’années de complet démantèlement d’un système centenaire aboutit.

L’Afrique de l’Ouest donnerait un exemple – sans précédent – de sérieux et d’efficacité ? la force pour faire déguerpir Gbagbo ? ce qui donne la mesure de notre influence : l’ultimatum de Sarkozy n’aura produit que quelques jets de pierre de plus sur nos forces ou nos ressortissants.

La crise belge : en trois ans, davantage d’expédition d’affaires courantes par un gouvernement démissionnaire mais non remplacé, que par un gouvernement investi. Est-ce pire qu’ailleurs ? Chez nous, plus de quatre-vingt ans de primauté du Parlement ont abouti à des catastrophes, celle de 1940 et celles de nos décolonisations mais nous avons gagné la Grande Guerre et nous nous sommes reconstruits à tous égards à la Libération, tandis que la primauté de l’exécutif – que je ne crois pas du tout l’apport de la Cinquième République, mais un abus inefficace et démoralisant – ne règle plus rien.

[1] - Isaïe I 3

[2] - Isaïe IX 1 à 6 ; psaume XCVI ; Paul à Tite II 11 à 14 ; évangile selon saint Luc II 1 à 14

[3] - Quand Dieu entre à l’improviste Desclée de Brouwer . juin 1980 . 166 pages

[4] - La prière, désir et rencontre Le Centurion . novembre 1978 . 138 pages

[5] - Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ; début de la lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; commencement de l’évangile de saint Jean I 1 à 18

mercredi 22 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 22 décembre 2010


Mercredi 22 Décembre 2010

La foi nous est donnée, expression de Dieu en nous, mais l’espérance nous exprime, elle est bien plus qu’une réponse, elle est notre élan, elle est notre apport, notre contribution à la création, elle donne raison à Dieu. – Marie, notre vérité, bien plus qu’un modèle, elle est notre réussite. Marguerite, notre fille, y ajoute : choix entre le Notre Père et le Je vous salue, Marie, devant la crèche. Je choisis Marie parce que c’est elle qui fait l’enfant. L’Enfant. Pourquoi pour comprendre l’enfance, la prendre en charge et soi-disant l’éduquer (au lieu de l’accompagner), n’écoute-t-on pas les enfants, l’enfant. L’expérience personnelle que j’ai, de longue date maintenant, malgré une carrière nominalement tout autre, de l’enseignement est que ce sont les étudiants les meilleurs juges de la qualité d’un professeur et de son enseignement. L’élection des enseignants, ou au moins leur commentaire par les étudiants, feraient merveille et cribleraient tout. Notre élection de Dieu par expérience. Quoi donc n’est pas analogie ou parabole, à commencer par la souffrance, le désespoir, la perte du goût de vivre. Quand c’est en soi, on repère l’adversaire, quand c’est en l’autre – aimé – on ne sait qu’être et prier. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Marie ne fait pas son auto-portrait, elle ne raconte pas à sa cousine, pourtant explicitement évoquée par le mystérieux annonciateur, elle synthétise l’histoire sainte – majuscules – et les effets de celle-ci, les exploits et l’action de Dieu dans nos vies. Alors, ils se prosternèrent devant le Seigneur, et Anne fit cette prière … ‘ De la poussière, il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre pour qu’il siège parmi les princes et reçoive un trône de gloire. A travers les siècles, l’écho du même chant d’action de grâces, en termes sociaux, en termes de justice et avec des comparaisons guerrières, chants de femmes !… et pourquoi ? parce que la femme vieillie et flétrie dans sa stérilité a conçu, parce que la vierge, décidée à garder la virginité, a conçu. L’une et l’autre, la jeune, la vieille, l’impossibilité biologique, celle de l’âge, celle du vœu. L’une et l’autre nous invite à chanter : Mon cœur exulte à cause du Seigneur, mon front s’est relevé grâce à mon Dieu ! … Le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène. Le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève. [1]

Je courielle à l’un des principaux dirigeants et journalistes du Monde :

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Le Monde - Laurent Greilsamer
Sent: Wednesday, December 22, 2010 10:11 PM
Subject: inquiet
Cher ami, je vous ai couriellé il y a quelques semaines, l'impression sinistre que m'avait causée des présentation biographiques de Pigasse.
Depuis, il y a le départ de Fotorino. Sans doute, n'y a-t-il plus de grand directeur du journal depuis les deux premiers en date, mais le départ n'est plus affaire de la rédaction mais du capital.
D'autre part, personne n'a encore fait le bilan de ce que partout produit le conseil, c'est-à-dire la cupidité et le contentement de soi d'Alain Minc. La faute de Colombani est de l'avoir introduit et écouté - du moins, c'est ce que je comprends, de l'extérieur.
Il me semble que le salut - et la fierté - est que le journal revienne à ses bases : le verrouillage par la rédaction, le centrage sur le quotidien. Donc, ni capitalisme ni croissance externe.
Les derniers numéros du journal m'inquiètent, au moins par les une, si complaisantes pour Sarkozy et le sarkozysme : " Nicolas Sarkozy prend la défense de l'Europe et de l'euro. ". Comme si c'était vrai et com.me s'il était le seul. - Puis " le modèle d'intégration ... en question ", exactement la problématique du discours de Grenoble.
Avec vous, très chaleureusement


Je n’ai que peu écouté la radio. Répétitive sur la neige, la météo. et les débuts de coupe du monde de ski. Sarkozy va au Maroc où il ne manquera pas de rencontrer, pour Noël, le compétiteur qu’il s’est choisi depuis 2007 pour 2012. Il fait savoir en conseil des ministres qu’il souhaite la transparence sur l’affaire du coupe-faim dont il est maintenant dit que ce ne sont pas cinq cent morts en trente ans, mais le triple au moins. La réalité est autre. Martine Aubry, déjà chargée des trente-cinq heures – donc psycho-rigide et à côté de la plaque économique - le serait pour n’avoir pas réagi et mis hors commerce le médicament dès qu’il fut suspecté par les experts. Se donner le bénéfice, en l’arrangeant, d’une nouvelle affaire du sang contaminé, celle du Mediator.

[1] - 1er livre de Samuel I 24 à II 1 ; cantique d’Anne ibid. 2 ; évangile selon saint Luc I 46 à 56

mardi 21 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 21 décembre 2010


Mardi 21 Décembre 2010

Prier… je suis tellement abasourdi et tellement au point zéro., que je ne suis plus que machinal. Intentions : nous, cette disciple de JL et ses détresses et recroquevillements, ces pays que pilonnent l’exaction et la confusion, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Biélorussie, et sans doute bien d’autres, cette Chine écrasant les siens et devenue dangereuse par notre faute : qui est à l’échelle ? intime et planétaire, de l’histoire du monde et de ma peine intense, celle de mon impuissance et de ma stérilité ? sinon Celui vers lequel je vais m’agenouiller… Voici mon bien-aimé qui vient ! … il escalade les montagnes, il franchit les collines, il accourt comme la gazelle, comme le petit d’une biche. Le voici qui se tient derrière notre mur ; il regarde par la fenêtre, il guette à travers le treillage. Tandis que je suis submergé par tant de fins de vie autour de moi, objectives et silencieuses, ou en moi, subjective et d’âme, ce chant, le Cantique des cantiques, tellement ésotérique, tellemnt initiatique – à mes treize-quinze ans dans mon « ignorance », il fut mon régal et ma rêverie – semble incongru. Pourtant, ce mur, c’est bien le rempart que nous avons laissé s’établir pour empêcher de sourdre le bonheur et sa simplicité. Et celui qui vient, n’est-il pas mon créateur, mon Seigneur et mon Dieu, Jésus après la résurrection, la résurrection à laquelle nous sommes conviés ? [1] Il aura en toi sa joie, son allégresse, il te renouvellera par son amour, il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. Le salut, la proposition sont nuptiaux, c’est-à-dire le compagnonnage total entre Dieu et nous, certainement pas la récapitulation de nos dettes, de nos erreurs, de nos impasses, de nos vieillissements, de nos échecs. La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance en son nom très saint. Quel paradoxe, alors que je suis et nous sommes tels que je m’apparais, que nous nous apparaissons, et que de fait nous sommes : complètement démunis. Prélude et condition du Magnificat : Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Marie, sans aucun passif dans la conduite et l’avancée de sa vie, sans péché ni erreur, la promesse simple d’un mariage tranquille, conviée surnaturellement à l’exceptionnel qui l’extravertira complètement sans pourtant lui faire rien perdre d’une intériorité d’accueil, de contemplation, de prière. Avec elle, prier. Quant au reste, en route rapidement. Ce n’est pas la route et l’effort de la faire qui compte, mais ce vers quoi elle court, je cours, nous courons. Elle entra. Vérifier le dire de l’ange, que sa vieille cousine est bien enceinte ? Non, l’aider, l’accompagner, la saluer, communier.

après-midi

Le Monde daté de samedi-dimanche derniers… la servilité. Profil sur fond bleu de Nicolas Sarkozy : titre. « Le chef de l’Etat prend la défense de l’Europe et de l’euro. » lui qui pratique depuis son avènement une politique et des vues strictement nationales ou bilatérales. Suite du titre : « il réplique à Dominique Strauss-Kahn et à Marine Le Pen ». Un mandat présidentiel de trop faible durée et une campagne pour le renouveler qui a commencé – à l’initiative de l’impétrant – vingt mois avant la date constitutionnelle du scrutin.

Retour d’Abdijan, des Français établis là-bas reprochent avec véhémence « l’ultimatum » lancé par le même dimanche soir à Gbagbo : on ne pouvait faire plus pour attiser les sentiments anti-frnçais qui ont déjà fait tant de ravages il y a six ans. Bravo… Rien pour les journalistes de FR3, retenus depuis maintenant un an.

nuit

Comme des anti-dotes ou plutôt des démentis, la télévision… Sarkozy reçoit après-demain les familles des deux journalistes. Questions cependant sur la sortie juste avant Noël d’une video (preuve de vie…) datée de Novembre. Alliot-Marie, plus garçon manquée que jamais, costumée à l’Assemblée comme pour un film à la lumière noire. – L’Europe ? la Bulgarie et la Roumanie devaient entrer dans l’espace de Schengen en Mars prochain : refus aujourd’hui de l’Allemagne et de la France pour des raisons de sécurité. Tout simplement, il fallait ne pas étendre autant l’Union européenne proprement dite, mais maintenant qu’on l’a fait, pas de demi-mesure. Je considère l’enjeu de l’intégration européenne bien plus important et surtout plus pérenne que les diverses prises de conscience de la crise mondiale. Celle-ci reste langue de bois et mensonges tandis que l’Europe peut se vérifier quotidiennement pour le bon et le moins bon. Elle est surtout la solution à la crise.

[1] - Cantique des cantiques II 8 à 14 ; Sophonie III 14 à 18 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

lundi 20 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 20 décembre 2010


Lundi 20 Décembre 2010


Hier

18 heures 40 + Commentaire où j’ai donné quelque chose sur Jean-Marcel Jeanneney… Au dos du beau numéro, une citation de Lu Xun : Celui qui sait prendre part courtoisement au banquet où il a été admis à s’asseoir, mais qui siat dire ensuite poliment et fermement à ses hôtes leurs quatre vérités, celui-là est un homme véritablement admirable.
[1] C’est Jésus à la table des Pharisiens… la conscience humaine est universelle, les clivages, même culturels, ne sont pas ceux que l’on croit et l’exotisme prétendu fonde nos analogies, il nous rend le discernement de l’étonnement, puis le goût de la communion.

22 heures 34 + Journée indicible. Comment apaiser, réhabituer, séduire ma femme, une femme, la femme. Du spectacle aussi, un des films Barbie, roman féerique d’amour-fantasme et les artistes français sous l’Occupation.


Ce matin

07 heures 40 + Prier…
[2] les récits plus riches à chacuun de nos retours en eux. A cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette parole. Elle écoute – Marie visitée par un ange – et ne se parle qu’à elle-même. Elle est en proie à elle-même, bouleversée. Elle est interrogative. Naturellement, le visiteur s’en aperçoit. Jusqu’ici, tout va de soi, y compris la seconde phrase de Gabriel : Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Elle n’a pourtant rien cherché ni demandé. C’est Dieu, c’est l’Ange de Celui-ci qui sont allés à elle. La nouvelle est extraordinaire. Pour nous, elle n’a de portée que spirituelle, qu’historique, que prophétique, qu’escathologique. Dans la foi, ce qu’ annonce l’ange est magnifique mais pas surprenant : l’Ancien Testament, tout à l’avenir, va s’accomplir et devenir Nouveau Testament. Mais pour une jeune fille, elle voit le problème. Etre aimée de Dieu, ne l’a pas étonnée, être choisie : non plus, et ce ne va pas être sa question. La question de Marie, la question mariale est une réplique. Une première réplique, puisque la seconde sera le fiat. Comment cela va-t-il se faire ? L’ange répond avec aisance : la Sainte Trinité apparaît dans l’histoire et dans la vie spirituelle pour Marie, par sa disponibilité, par le choix que Dieu a fait d’elle. L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. Tout le Cantique des cantiques est là, en quelques mots, pour l’envolée de nos âmes. A ceci près que Marie est au-delà de toute recherche, de toute anxiété, de tout désir. Toute distance entre Dieu et elle est abolie. Théotokos.

La fonction ministérielle… Thierry Mariani, recruté pour ses répliques de l’été et de l’automne contre les manifestants et le Parti socialiste, n’a obtenu qu’un secrétariat d’Etat soumis à l’ambitieuse du moment, Nathalie Kosciuzko-Morizet épouse ou compagne Durand… le voici, sur les écrans de télévision, micro en main sur fond d’aréoport, le « look » d’un organisateur d’intervilles ou d’un bateleur au salon de l’auto. Dignité… Texte : citer le Président de la République et lui donner raison à propos des décalage entre les annonces météo. et les interdictions faites au poids-lourds de rouler notamment en Ile-de-France.

[1] - n° 132 – Décembre 2010.Janvier 2011

[2] - Isaïe VII 10 à 16 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

lundi 13 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes


Lundi 13 Décembre 2010


Prier…
[1] une dialectique de Jésus dont je ne sais si elle est rabbinique, mais en tout cas elle est grecque et socratique. A mon tour, je vais vous poser une seule question ; et si vous me répondez, je vous dirai moi aussi… mais quand il s’agit du Christ et du Messie, du Fils de Dieu fait homme, la manière – si intéressante et attirante ou étonnante qu’elle soit – paasse après le fond. Commençant son ministère public en coincidence avec l’exécution : le martyre de Jean Baptiste, Jésus crée le suspense sur sa propre identité. Toute sa vie terrestre sera faite de cette interrogation du grand nombre, qui n’a de réponse que dans l’acte de foi et pas du tout dans un déclinatoire de Jésus. La réponse est en nous, elle n’est pas du Christ explicitement. Celui-ci se donne à voir, à entendre, à mettre en croix ; tous les éléments nous sont donnés, et me semble-t-il à proportion de notre soif de Le rencontrer et Le connaître, une soif qui ne sera jamais à la proportion. Les voies du Seigneur sont amour et vérité, pour qui veille à son alliance et à ses lois. Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent.

Jean-François Copé, le débat pour le projet présidentiel après l’exorde sur la loyauté totale envers Nicolas Sarkozy.
La mort par flashball.
Le voile, marques distinctives religieuses.
Faire voir qu’on fait : Luc Châtel à Besançon pour la prise d’otages à la maternelle Charles-Fourier, le Premier ministre et X ministres demain à Matignon pour se préparer à la neige, suite des polémiques entre membres du gouvernement sur la fiabilité de la météo., François Baroin et les économies budgétaires : imposer et non concerter, la concertation qvec les établissements et organismes déconcentrés, menée avec bonne foi entre experts – c’est-à-dire entre responsables de ces diverses entités - que ne sera jamais le ministre, obtiendrait non seulement de défricher des gisements qui passent à l’as si ce sont les néophytes qui traitent mais surtout de la pérennité.
Le RER D, la leçon d’Anne-Lorraine Schmitt, toujours pas entendue : aucun dispositif vidéo. Rames très anciennes.
je développerai d'ici demain soir ces points

[1] - Nombres XXIV 2 à 17 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 23 à 27

dimanche 12 décembre 2010

LOPSI - 2

Inquiétude & Certitudes - dimanche 12 décembre 2010


Dimanche 12 Décembre 2010


Prier… Il vient lui-même et va vous sauver
[1]. Jésus sur Jean-Baptiste, son insistance parce que l’homme est signe mais aussi leçon. Signe de la proximité d’un avènement, leçon sur ce que sont les hiérarchies dans ce royaume si proche : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Bpatiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. Jésus et l’Ecriture, il la lit souverainement, docile et souverain à la fois, y montrant Elie, Jean-Baptiste puis à longueur de son ministère public et en dialogue avec ses disciples, s’y montrant lui-même. Sobriété de Jacques dont les conseils – rudes – évoquent pour moi ces icônes byzantines et cette vie au mont Athos, plus prophète que témoin, plus sage que missionnaire : prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur, alors que je me sens si fatigué. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : ‘Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu…’ Je ne retiens pas la suite : voici votre Dieu, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Nous n’avons d’ennemi que nous-mêmes et nous ne souffrons que d’une société qui n’est que résultante de nos médiocrités personnelles, alors… ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur… dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuiront. Ainsi soit-il, que votre règne arrive, notre Père.

Hortefeux assume contre Michel Mercier.

Démission du lobbyman pour la candidature d’Annecy : 20 millions d’euros. pour faire valoir la candidature, c’est insuffisant.

Retour sur les déclarations gouvernementales de mercredi dernier ayant mis en cause Météo-France. Il n’est pas d’institutions nationales que les dirigeants actuels n’auront mis en cause pendant ce quinquennat de la monocratie.

Un homme dans le coma par tir de flashball, justification par le directeur départemental de la sécurité dans les Bouches-du-Rhône.

Réélection de François Bayrou à la tête du Modem. Ce n’est plus un événement. Cinq ou six candidats potentiels à l’Elysée se disputent le centre, lequel n’existe qu’au premier tour.

Manifestations dans plusieurs pays – généralement hispanophones – pour que soit libéré le divulgateur des 200.000 télégrammes américains … 54% des Français favorables à la divulgation des documents diplomatiques.

à développer.

Je compte rédiger quelques-uns des articles de la Constitution non écrite de la monocratie actuelle.

[1] - Isaïe XXXV 1 à 10 ; psaume CXLVI ; lettre de Jacques V 7 à 10 ; évangile selon saint Matthieu XI 2 à 11


un projet de loi discriminant selon l'habitat surtout s'il est forcé faute de mieux

vendredi 10 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 10 décembre 2010



Vendredi 10 Décembre 2010


Prière…
[1] la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu’elle fait. Jésus discute de la personnalité et du rôle de Jean Baptiste, il est scandalisé, il avoue son impuissance à dialoguer avec sa génération. A qui vais-je comparer cette génération ? … Jean Baptiste est venu…il ne mange pas, il ne boit pas et l’on dit : ‘C’est un possédé !’. Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : ‘C’est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.’ Mais la conclusion qu’il en tire le tourne vers Dieu, son Père. Elle est de sagesse et d’abandon. Le Seigneur connaît le chemin des justes. Au prophète Isaïe, sans doute plus de douze cent ans après Abraham, la même promesse mais au consditionnel passé, nos défaillances : si tu avais été attentif à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer. Ta postérité serait comme le sable et tes descendants nombreux, comme les grains de sable ; ton nom ne serait ni retranché ni effacé devant moi. Immaturité de notre époque, impuissance et étouffement des sages et de toute sagesse : cette génération ? elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres…

matin

Ce qui me frappe…

L’immaturité des dirigeants, au moins en France, les Sarkozy, Baroin, Kosciuzko-Morizet ne sont que culottés et coudes pointus, Baroin placé par hérédité, comme Kosciuzko-Morizet, comme Raffarin, et tant d’autres, c’est souvent le chiraquisme. Le cynisme qui a fait école : Devedjian et Hortefeux, Besson sans doute, un cynisme qui n’est pas forcément d’eux, mais des déséquilibres intimes (Besson) y prêtent. Le point commun réside dans ce paradoxe, une France vieillissante démographiquement est gouvernée par des quadra, au mieux des quinqua. pour qui – en dehors de l’arrivisme, propre à la jeunesse (celui de la vieillesse, la mienne, ou, mes références sont immodestes, Pétain, voire de Gaulle qui a mon âge en revenant aux affaires, mais se sent un vieil homme jusqu’à entendre Adenauer lui dire qu’avec le pouvoir et son exercice, on rajeunit ou reste jeune), l’arrivisme de la vieillesse est autre, je ne l’analyse pas encore ni ici, c’est trop complexe. Mais notre pays n’est pas gouverné avec sagesse. Il ne l’était pas avec compassion, je le relevais ces derniers mois, ni avec sympathie, mais aujourd’hui qu’il est manifeste que le chacun pour soi règne à l’échelle planétaire et dans notre société, c’est cette immaturité dédaignant toute sagesse, tout silence, toute réflexion en profondeur et qui fait préférer un remuement incohérent et sans référence ni même objectifs, qui me paraît notre mal décisif et mortifère.

Deux autres éléments davantage géostratégique. Les Etats-Unis ne disent plus rien, ne proposent plus rien et ne rament plus que pour se sauver eux-mêmes d’une faillite intérieure qu’ils n’ont connue, mais d’un tout autre genre qu’en 1929. En tout cas, ils laissent les chantiers en plan alors qu’ils les avaient déterminés : conflit israëlo-arabe, Afghanistan, Irak et n’ont pas de discours d’ensemble sur la réforme mondiale en démocratie, en équité financière, en régulation du commerce et des exploitations des ressources naturelles. La Chine n’est ni mauvaise ni dangereuse en elle-même, elle l’est par notre aplatissement devant le marché que nous croyons qu’elle est. Au lieu de lui indiquer que son entrée au monde doit se faire selon des règles acquises, ou selon des règles à trouver ensemble, car nous sommes en crise au moment même où elle émerge en super-puissance, nous la caressons dans le sens du poil et l’encourageons donc à n’être qu’elle-même et à ne jouer que son seul jeu. Elle n’est pas Hitler, mais elle peut être dangereuse par son poids, par la nature totalitaire de son régime que ne doit pas masquer la vitrine capitaliste puisque celle-ci n’est que l’effet de l’esclavage et du centralisme ambiant, que le bénéfice qu’en tirent quelques-uns. Elle peut être danegreuse par notre faute. Or, nos comportements ne sont plus de considération des ensembles, ils sont à court terme car le goût de l’argent qui domine nos dirigeants d’entreprise, eux-mêmes enviés par les politiques pour leur indépendance vis-à-vis de la loi et vis-à-vis du peuple (le politique veut s’émanciper de l’élection, et l’entrepreneur de la loi) est le contraire de l’investissement. Lequel suppose retenue et oubli, quelque temps, de soi et des liquidités qu’exige la libido.


midi

Le brut.

Le terrorisme fut individuel ou organisé, les années 1890-1900, les assassinats de souverains ou de présidents. Le terrorisme d’Etat – Syrie, Lybie et selon le point de vue ou la situation de chacun, Israël – n’aura été qu’une parenthèse, au moins pour les deux premiers cités…


La révolte – au contraire de l’attentat – n’a pas d’efficacité si elle est individuelle. Toute la dogmatique libérale et individualiste, pratiquée dans les entreprises pour faire s’effondrer de l’intérieur la solidarité et aussi la militance et l’adhésion syndicales, est la manière contemporaine pour le capital de s’assurer la docilité du salariat quand il en reste. La résistance aux grands cours du libéralisme et du mondialisme – une fois implosée l’Union soviétique – a d’abord été classique : Seattle et les manifestations encerclant tant bien que mal, de plus en plus difficilement, les réunions des « grands de ce monde », G 7 ou 8 et G 20. Elle n’a pas été plus efficace ces vingt ans que les manifestations en France contre l’allongement de la durée des cotisations et le report de l’âge de la retraite cet été et cet automne.


Voici que naît autre chose. La cyberguerre paraissait le lot de la Chine puisque celle-ci fabrique le plus grand nombre des matériels infpormatiques, qu’elle peut donc y insérer ce qu’elle veut pouvoir éveiller ou mettre en œuvre à l’instant qu’elle voudrait : l’adversaire paralysé avant même d’avoir pu prévoir la phase physique du combat. Peut-être, mais elle vient d’avoir sa version actualisant les ententes et actions d’il y a plus d’un siècle. Des coalitions d’internautes, un outil (le logiciel LOIC ou LOIK). Il s’agit pour l’heure de soutenir la chaîne du site qui a publié les messagers diplomatiques américains. Face-book et Twitter ont été neutralisés ou endommagés, Mastercard et un autre réseau très usuel paralysés quelques heures. L’avant-veille, en revanche, les retraits d’argent et les fermetures de compte auxquels s’étaient engagés en France quelques trente mille internatures, ont finalement été peu nombreux. Mais le champ – et la boîte aux idées, donc à l’ingénieurie de la « toile » et d’une certaine paralysie par saturation des assiégés et attaqués – est ouvert.


La contestation des évolutions mondiales trouve ses instruments : le kamikaze (après les immolations par le feu au Vietnam et même à Prague (Ian Palac), internet.


Ce me paraît décisif et pouvoir à tout moment engendrer et provoquer des mutations brusques – des désastres pour le système ambiant et dominant. Autant le vide de la prochaine année est probable s’il s’agir que le G 8 ou le G 20 s’accorde pour la démocratie et contre la spéculation visant toute monnaie et tout Etat, autant ce qu’il vient de se passer – de l’éventration des coffres diplomatiques haute sécurité des Américains à ces attaques en meute immense contre des cibles proposées puis adoptées dans l’anonymat et l’impunité (selon l’état actuel des techniques) – donne à penser que « l’imprévisible est ce qu’il a de plus sûr » (Hitler vers 1925).


[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19

jeudi 9 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 9 décembre 2010



Jeudi 9 Décembre 2010

Il a gelé, moins 3°. Nous étions en train d’oublier le soutien scolaire du jeudi matin. J’en profite pour donner la voiture : les pneus avant à changer et la prière du matin… se dit et se lit, avec Europe 1 en fond, dans le bureau de mon garage, soufflerie du chauffage, moteurs. Dehors, les chaussées sont gris-blanc mat, glissantes au possible, personne encore dans le centre-bourg. Le jour a une lumière sans origine, lever minimum [1]. Enseignement « crypté » du Christ, le retour d’Elie, le prophète si notoire, davantage de faits et gestes que d’enseignement parlé, devrait signaler la venue du Messie. Jean-Baptiste en tient lieu : façon de Jésus de dire Qui il est. Sans succès, il le sait… Celui qui a des oreilles, qu’il entende. Entendre ce qui se voit, voir ce qu’on écoûte. Isaïe, l’autre grand prophète de l’Ancien Testament, poétise sur le temps nouveau et conclut : mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu d’Israël. Deux groupes et deux versants, pour les uns, le vent les emportera, un tourbillon les dispersera, et pour les autres, les petits et les pauvres cherchent de l’eau et il n’y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. Quels sont ces reliefs : tu vas briser les montagnes, les broyer, et réduire les collines en menue paille. Notre propre conversion. – Commentaires de celles et ceux qui prennent le travail, les accidents de la route en venant, les échos radiophoniques des embarras parisiens. Notre universalité n’est plus celle de la Bible, nous n’avons pas de perspectives, et les promesses nous ne croyons que celle des hommes ? Ils annonceront aux hommes tes exploits, la gloire et l’éclat de ton règne. … Celui qui qui a des oreilles, qu’il entende. Bruit de l’époque, c’est notre surdité, celle qui en nous fait tant silence à provoquer une espérance surgissant de nulle part et allant où ? La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. – Off…J’entends discuter mère et fille de mon garagiste sur une amie qui a trouvé du travail : elles disent une place, comme antan on avait les bureaux de placements, pour celles qu’on appelait les bonnes, une des catégories des domestiques. Les mots – devenus péjoratifs ou le furent-ils toujours ? (notre fille regardant La princesse et la grenouille admire au contraire que l’héroîne devenue jeune fille, soit serveuse) – ont été remplacés par d’autres : une situation. Deux races aujourd’hui, ceux qui cherchent un travail, ceux qui ont une situation. J’aime ce mot : place. Il induit un accueil, une intégration, aucune évocation de cette domination sur les autres que dit : situation.

matin

Brice Hortefeux de nouveau sur les ondes : dire et faire dire que tout avait été prévu et fait, tonnages de sel la veille, décisions diverses avant les quinze heures où commence de tomber la neige en Ile-de-France, pensées pour les victimes, déplacement ce matin pour le point le plus précis sur place, dans les PCs et autres pôles de décision, mise en valeur du préfet de police (l’homonyme du maire de Marseille) tandis que les « pouvoirs municipaux » sans mention du maire de Paris sont en fin d’évocation. Communication mauvaise : le début est autant celui de Sarkozy hier soir que de Villepin ce matin, l’éloquence d’aujourd’hui. Surtout, les automobilistes dans Paris n’en ont qu’après Delanoë, la compétence de l’Etat n’est pas reconnue en règle générale.

Résolution du Conseil de sécurité en faveur de Alassane Ouattara. Influence certaine à New-York du représentant des Nations Unies sur place. Prise de position sans précédent, dont la Mauritanie n’a pas bénéficié. Je ne la crois cependant pas efficace. Gbagbo va jouer à fond du nationalisme, seule l’armée pourrait le défaire, le fait que Soro, le Premier ministre mais aussi l’ancien mûtin du nord, ait pris position pour Ouattara pousse certainement l’armée du côté de Gbagbo.

soir

Bayer transfère son siège social à Shangai. Les délocalisés pousseront donc l’Europe à rester ouverte, à s’ouvrir encore pour que précisément joue l’avantage de la délocalisation. Bayer prétend ne supprimer aucun emploi en Allemagne. Les entrepreneurs mentent encore plus et à terme encore plus court que les politiciens. Le marché chinois peut-il valoir en soi ? Je ne le sais pas, mais le devoir d’entrepreneurs européens se situe en Europe.

Le fait majeur ces semaines-ci, c’est l’absence américaine. Il n’y a aucun plan mondial des Etats-Unis ou d’Obama, il y a des plans nationaux pour les Etats-Unis. Après un siècle et dix ans d’idées et de desseins proprement américains imposés au reste du monde, souvent pour son bien, mais pas toujours, nous sommes entrés dans une tout autre époque, les Etats-Unis semblent n’avoir plus aucune vue ni analyse sur le monde. Et belle coincidence, c’est à ce moment que – à leur corps probablement défendant – sont divulguées leurs archives les plus récentes. Je n’en ai encore rien lu. Des sites et maintenant Le Monde, assez systématiquement, les publient.

nuit

Débat télévisé sur la réponse des politiques aux catastrophes naturelles : l’ouragan Catarina, hier la neige à Paris, on dit pas Tchernobyl qui à mon sens fit la chute de l’Union soviétique, ou la plate-forme pétrolière en Floride ce début d’année. Evénéments-références dans la mémoire humaine : le mythe du déluge. La présence médiatique d’Hortefeux a accentué ce défaut de réponse, car ce n’a été depuis hier soir que l’affirmation controuvée d’avoir prévu et agi à temps, et que la prophétie démentie que tout va s’arranger au plus vite.

[1] - Isaïe XLI 13 à 20 ; psaume CXLV ; évangile selon Matthieu XI 11 à 15

mercredi 8 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 8 décembre 2010


Mercredi 8 Décembre 2010

Prier… fête mariale, ce n’est pas une invention du XIXème siècle ou une compensation des frustrations sexuelles des intégristes ou de quelques religieux, plus dans les pays riches ou de vieille chrétienté que parmi les vraiment pauvres… les Ecritures sont riches d’évocation, la symbolique est millénaire, les égards des apôtres et des évangélistes pour Marie sont évidents. Pourtant, je n’ai jamais eu le « contact » qu’en groupe et en foule, comme si la Vierge voulait la famille nombreuse, la prière ensemble et ne menait aussitôt qu’à son Fils. [1] Discrète et effacée de son vivant, certainement rayonnante et toujours là, existante au possible, les cathédrales, les apparitions, elle porte à la contemplation, au silence, au mutisme, à l’attente. Elle répète après tous et avant tous, le Magnificat aux cent versions. Il s’est rappelé sa fidélité, son amour… Il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus-Christ… Celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Marie n’acquiesce qu’au terme d’un entretien approfondi et dense, et comme en forme de réplique, Dieu et elle, chacun dans leur rôle, si j’ose écrire, mais c’est bien cela : Car rien n’est impossible à Dieu. – Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. Pas d’instruction, pas de mode d’emploi, pas d’envoi en mission, pas d’examen ni de conscience, ni d’aptitude, pas de discernement sur un état de vie, pas de débat. Une présence. Le summum de la vie pour un être humain, la totale liberté, la fantastique efficience spirituelle, dialectique, historique ! la reconnaissance paisible et apaisante de la position de créature complètement et sereinement apaisée, parce que libre et aimante, disponible, à l’écoûte. - Avant-hier soir, notre fille me demande : béni ? qu'est-ce que cela veut dire, elle le prend d'abord pour un nom, puis l'explication donnée : celle ou celui à qui l'on souhaite le bonheur et tant de choses belles et bonnes, celle ou celui qui est exceptionnel... elle interroge, mais s'il n'est pas là, on peut le bénir, si elle n'est pas là, on peut ? Je me suis arrêté, nous arrivions à la communion des saints et aux intercessions mutuelles, nous pouvions aller à l'action de grâce.

Dix-huit degrés au sud d’une « ligne » Bordeaux-Annecy, pluie neigeuse et triste presque tout aujourd’hui sur la côte méridionale de la Bretagne où nous habitons, compte-rendu de la neige à Paris tout cet après-midi : aucun autobus ne fonctionne, soit en carafe soit préventivement remisé, les lignes aériennes du métro immobilisées, verglas plus neige, les automobiles ne bougent plus. Je ne me souvenais pas du précédent de Janvier 2003. Témoignages sur France-Infos. de franciliens physiquement naufragés. En face, rodomontades du ministre de l’Intérieur, Brice ortefeux, en gros : nous avions tout prévu ; tout a été préparé, et tout va bien et si cela ne va pas, cela ira très bien dans la soirée. Cinq mille gendarmes et policiiers pour fluidifier les embouteillages alors que les témoignages sont la débrouille générale et l’improvisation de quelques-uns pour régler la circulation des autres, que rien n’était salé, etc… ce sont plutôt les élus qui sont ciblés, pas le ministre.

Les élections présidentielles contestées : Haïti, on se bagarre à Port-au-Prince et à Port-Haïtien car le populaire chanteur a été placé troisième tandis que le candidat du pouvoir est en tête. Choléra, tremblement de terre, insalubrité et précarité générale : la dictature va s’installer. Côte d’Ivoire, le représentant du secrétaire général des Nations Unies s’avance beaucoup en réitérant son diagnostic, victoire de Ouattara avec un écart tel que la contestation n’est pas possible. Celui-ci est à l’hôtel sous la protection des Casques bleus et Gbagbo constitue son gouvernement.

Fillon à Moscou pour boucler une année franco-russe dont personne n‘a parlé et qu’aucun événement n’a illustré. Le vrai commentaire est la publication de ces télégrammes américains rapportant les propos de Sarkozy, du Premier ministre et de Lévitte. Défense de Matignon : seules comptent les paroles publiques. On atteint le meilleur de l’expertise diplomatique et même tout simplement politique.

J’ai vécu la journée dans un autre monde. Seul sas, les auto-gestions familiales : régler l’E.D.F. avec les numéros d’appel, les intermèdes musicaux, les compositions au claver téléphonique, au bout du compte jeune fille aimable qui fait ce qu’elle peut. Puis, à la recherche d’une de nos chiennes, disparue depuis vendredi, l’étier de Caden, paysage de marais, non loin du plein océan, cabane de tôles et de planches, peut-être une remise de chasseurs, où elle avait été trouvée, elle et ses petits de quelques jours ; j’ai identifié l’endroit grâce à la secrétaire de mairie de la commune voisine, accueil et efficacité simplicité de ces petites collectivités locales en bout de tout. La réforme territoriale, dans ce contexte et sur place, est une bêtise ou un crime, là. De là, je suis retourné au bord de la mer, de l’autre côté du marais et de la ria. Le paysage, plus intense de présence que je ne m’y attendais. Sensation de vie éternelle devant ces éléments et l’indistinction de la ligne d’horizon.

Comme je ne lis les journaux que par piles de plusieurs jours – toujours Le Monde qui change, du commentaire, de l’enquête, des textes longs, l’information se fait par internet et je la prends à la radio, France-Infos., ou par l’AFP, le journal devient plus un témoin que propagateur de nouvelles. Accessoirement, opinion il y a trente ans, quarante ans (de mon temps… quand j’y étais publié), principalement opinion aujourd’hui – comme je ne regarde pas la télévision, sauf les Simpson et des documentaires Pétain, de Gaulle, Matignon, et sauf aussi les « prestations du chef de l’Etat »… je vois tout et ne comprends qu’avec recul, que par reconstitution, sauf quand l’événement surgit vraiment : le mouvement social contre les retraites, alors je suis les choses et j’écoute les différents « acteurs » heure par heure. Ma mémoire de cinquante ans de vie politique française, de relations internationales et de décolonisation africaine me fait remettre beaucoup en perspective, la confrontation avec d’autres se fait de lectures, ainsi aujourd’hui l’ancien chancelier Schmidt et de nouveau Jacques Delors. Le défaut d’autorité morale aujourd’hui en Europe, sinon dans le monde « occidental », les met encore plus en exergue. Leur force est surtout de dénoncer la trahison pratique et non-avouée de véritables espérances, très fondées, vraiment à portée quand nous les eûmes.

Immédiatement, le silence de Sarkozy depuis une semaine – hors les trompettes de la renommée pour le voyage indien qui est hors sujet (G 20 oblige) s’il n’a été que « fabuleux contrats » – donne à penser qu’une stratégie se médite, des coups et contre-coups sont anticipés.


[1] - Genèse III 9 à 20 ; psaume XCVIII ; Paul aux Ephésiens I 3 à 12 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

jeudi 2 décembre 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 2 décembre 2010

Jeudi 2 Décembre 2010

Jupiter et la lune, pureté d’une figure. Hier soir, ces deux émissions télévisées, l’une sur Willy Brandt présentée d’une façon qui fait comprendre – parce quew nous new savons ou ne savons plus faire le portrait de nos politiques, en France – la grandeur des Allemands, leur capacité à se voir et à se reprendre, l’autre sur le dédoublement toujours latent de nos personnalités (chronique judiciaire et criminelle, le personnage de Jean-Yves Morel et le commentaire psychiâtrique). La complexité de ce qui est simple, nu, vrai. Les deux dogmes et révélations propres au christianisme et qui n’en font qu’un : incarnation et trinité. Ce qui est donné – en notre existence humaine – à l’intelligence, à nos sens de l’estéhtique, à nos facultés et à notre être spirituel, la constellation et l’univers de l’amour dans tous ses élans, forces et dimensions pour comprendre et être compris, naître et mourir à chaque instant, pas d’extase ni de passivité, mais prière, don et attente. En ce jour-là, ce cantique sera chanté …tu construis solidement la paix, Seigneur, pour ceux qui ont confiance en toi. – Le froid, la neige qui ne fait plus que caillasses de glace, chant du premier oiseau. – Mettez toujours votre confiance dans le Seigneur, car le Seigneur est le Rocher pour toujours (à notre fille hier soir, comme nous terminions de lire la belle histoire de Jésus, textes et dessins de Maïte Roche, admirable, je lui delande si eklle sait ce que veut dire : Seigneur. Elle ne sait pas et je réalise que j’ai du mal à expliquer : supériorité, savoir, maître, cela ne « rend » pas du tout le Christ vis-à-vis de ses disciples. Jésus a prêché encore plus d’exemple, de comportement et de gestes que de paroles, il nous a fait nous prêcher à nous-mêmes par l’attraction qu’il a exercé de son vivant terrestre et aujourd’hui, dans nos instants). Les cent versions du Magnificat : il a rabaissé ceux qui siégeaient dans les hauteurs, il a humilié la citadelle inacessible, il l’a jetée à terre, il l’a renversée dans la poussière. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens.
[1] La parabole de ceux qui bâtissent, l’image du rocher, de la pierre, du roc court toute la Bible. Tout homme qui écoute ce que je vous là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant… Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé. Force de la parabole, le rapport au temps, à l’imprévisibilité des circonstances (en l’espèce la météo., nos actualités : mineures, celles d’Haïti, des victimes des tsunamis, les catastrophes naturelles), l’importance de la maison, la responsabilité insigne d’en construire une, tant de choix et d’attitudes. Mais que dit le Christ de si décisif qu’il commande toute suite ? il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Une volonté qui ne s’impose pas ! Puisque l’accomplir dépend de nous, de moi, de chacun. Défilé des visages et du souvenir, communion des saints, humanité, dessein de Dieu car il n’a qu’une volonté, nous sauver, nous attirer, provoquer notre réponse, notre adhésion. Pygmalion ? cette créature, qu’elle devienne donc aimante ? créature à ma ressemblance, dirait Dieu si le talent de Péguy…

matin

Je continue de penser à ce documentaire d’hier soir sur Willy Brandt. La relation franco-allemande, le mental bien davantage que le matériel. Quoique le pratique induise la psychologie et soit un élément de la comparaison et du regard mutuels. Concurrence ? ou différence ?
A suivre


[1] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27 passim

mercredi 1 décembre 2010

un portrait de Willy Brandt par Sebastian Denhardt et Manfred Oldenburg - Arte

Inquiétude & Certitudes - mercredi 1er décembre 2010


Mercredi 1er Décembre 2010


Prier…
[1] neige qui isole, enferme, protège. Dépaysement, es habitudes contrariées, le rythme de vie forcément modifié. Routes verglassées, imprévoyance des services publics au moins dans mon pays d’adoption, informations clochemerlesques sur les embarras de circulation : que serait-ce ou que ce sera-ce s’il y a alerte atomique, tremblement de terre, invasion étrangère ou bactériologique, certainement pire qu’en Juin 1940, un Etat démantelé aux dirigeants démunis quand la difficulté est là, arrogants quand il faut assurer que tout est prêt et les administrés pas mieux : que leur problème à chacun. Les enfants et la neige, les oiseaux et la nourriture, la lumière surtout, les distances et les sons changés. Tous mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines. Les miracles du Christ ne sont qu’indirectement pour sa propre manifestation, ils sont sa rencontre avec nous, selon nous : j’ai pitié de cette foule : depuis trois jours déjà, ils sont avec moi et n’ont rien à manger. Les trois jours de l’ensevelissement entre mort et résurrection. L’adhésion de nous tous, sans conditions de Dieu et sans question de nous : il gravit la montagne et s’assit. De grandes foules vinrent à lui, avec des boîteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres infirmes : on les déposa à ses pieds et il les guérit Quant au grand nombre des bien-portants… je ne veux pas les renvoyer à jeun ; ils pourraient défaillir en route. Jésus, incarné, Dieu fait homme, ses sentiments humains, certainement plus intenses encore que les nôtres. Souveraineté aussi dans l’analyse d’une situation, l’énoncé du problème. Rien d’idyllique, tout est pratique et… immédiat. C’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous, il nous a sauvés.


soir

Un moment – grand, intense – de télévision. La biographie de Willy Brandt, une interprétation du personnage, selon sa toute petite enfance. Evidence que sait dire, mieux que moi, ma chère femme… grand peuple que ces Allemands qui sont capables d’une telle présentation d’un des principaux de leurs politiques. Chez nous, schématisme, crispation, brosse à reluire. Beaucoup de choses ces jours-ci sur Pétain, sur de Gaulle, valant pour les images d’époque, guère pour l’analyse soit des historiens, soit de témoins ou de collaborateurs. Ce soir, des collaborateurs et le fils, c’est enchaîné, certains donnent le fil conducteur de l’enfance, père inconnu, mère pas présente, d’autres disent à mesure les étapes du moment de gouvernement. J’apprends cette enfance, la relation qui se noue d’intuition entre Brandt et Brejnev, à l’initiative du premier, toute différente – je crois – de la relation Kohl-Gorbtachev, les deux tentatives de Brejnev pour que Brandt se maintienne au pouvoir, l’achat de deux voix CDU lors de la motion de défense constructive déposée pour Rainer Barzel, la seconde, trop tard, puisque l’émissaire, le même, arrive après la démission. Les deux témoins les plus parlants, une des maîtresses, journaliste : Heli Ihlefeld, le fils, Peter, la première sensible, le second implacable quoique disant pardonner. Allure et visage du chancelier, familiers pour ma génération. Accent mis presque uniquement sur le psychologique, et – pour le gouvernement – sur l’Ostpolitik.

Depuis qu’il m’est apparu que mon cher pays, la France, est incapable d’entraîner par son exemple l’Europe verss l’ambition, la grandeur, l’indépendance, le modèle de société, de générosité, je suis devenu partisan d’une Europe intégrée avec des prérogatives d’un président élu au suffrage direct et ayant la prérogative référendaire, la fonction fera le réflexe, et le réflexe celui de projets communs en économie et en société, celui de l’indépendance vis-à-vis des autres grands pays, elle seule n’étant grande qu’en tant qu’ensemble – depuis cette analyse et cette prise de conscience qui doivent beaucoup à la préparation et au dire de mes enseignements à Paris VIII, je vois que le ciment nécessaire manque encore mais qu’il est de la responsabilité, du ressort de chaque Européen : un patriotisme européen. Etre fiers non seulement de nous tous ensemble, mais rétrospectivement de chacun de nous, les uns les autres.

A l’évidence, ce film-documentaire-portrait [2] contribue à un patriotisme européen, y introduit. Pas tant une politique, qu’une grande vie, qu’une personne décisive, elle-même maniée et construite par des circonstances à la fois personnelles et mondiales, européennes. Film exceptionnel, comme nous n’en avons pas, en France, su en réaliser sur l’un ou l’autre de nos personnages contemporains. De plus en plus, le goût d’un essai : quatre hommes et la France, Clemenceau, Pétain, de Gaulle, Mendès France. Les Allemands, en produisant de tels films, sont grands, plus grands que nous, car il y a aussi ce qu’a fait Brandt : accepter le passé même quand on l’a combattu, passer en tant que peuple d’un tel passé à de tels changements, à de telles relations avec tant de voisins. C’est peu dicible, nous n’en avons pas même été capables vis-à-vis de nous-mêmes : nos relations avec Vichy, avec nos grands hommes toujours virés, l’Algérie.

[1] - Isaïe XXV 6 à 10 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Matthieu XV 29 à 37

[2] - Arte – 20 heures 40 . « Les deux vies de Willy Brandt » - Sebastian Denhardt et Manfred Oldenburg


mardi 30 novembre 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 novembre 2010

Mardi 30 Novembre 2010

Prier… [1] Il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit… Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur pèren, ils le suivirent… Auussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent… Aussitôt, ils… Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée, il vit… Pas plus incarné que le Fils de Dieu, en temps, en heure, en lieu, en démarche, en regard. Nous, en situation, en fratrie, au travail, incarnés que nous sommes. Le Christ nous prend, nous arrache. Son appel sans doute mais notre liberté : ils le suivirent. Pourquoi ? le charme, le charisme, un dialogue ? une discussion ? l’intuition ? la dialectique du salut ? Ils le suivirent… vers où ? comment ? sinon à pied, d’abord le long du lac, pas bien loin. D’ailleurs, tous, ils n’allèrent, du vivant du Christ et le suivant, pas bien loin, quoique marchant… marchant… avec des foules, ou « ayant les crocs » (la glane des épis et le scandale des « bons apôtres » vis-à-vis des disciples de fondation, nous-mêmes et notre regard sévère ou bébête sur l’Eglise). Un psaume le dit : leur cri a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde. Ainsi soit-il, encore.

soir

Haïti : sur les milliards promis en Janvier, seulement vingt millions ont été liquidés. Cas d’un médecin qui est arrivé avec cinq cent dollars à monter un hôpital de service. Scandale est un mot faible, et l’on vote là-bas avec le pouvoir en place qui fraude et se maintiendra sans doute par la répression.

Enième laïus sur la crise économique, financière, monétaire, on ne sait pas choisir le qualificatif, mondiale en tout cas. Tous ces commentateurs en crise de l’euro. et en pré-campagne présidentielle à charge non du pouvoir en place depuis 2002 mais du seul parti socialiste, me font dég… ils parlent sans souffrir économiquement (sans diminution de leurs ressources ni problèmes pour se recaser) ou moralement (notre pays si mal et si cyniquement conduit). Le dogme, les marchés, les agences de notatcion, le coût du financement de la dette. Alors que l’alternative crève les yeux. On va vers la mort affreuse, une asphyxie de millions de gens dans les pays jusques là puissants et aisés, ou vers la révolution sociale.

nuit

Mort d’un Malien par « flash-ball », le gouvernement exclut de l’interdire. Ségolène Royal s’effacerait éventuellement si DSK est candidat mais celui-ci lui aurait dit rester au F.M.I. jusqu’en 2012. Nicolas Sarkozy aurait dit ce matin à des députés, je suis à l’Elysée pour deux mandats et après la dolce vita (l’impétrant rit). – Voilà où nous en sommes.

Effrayant : les moines de Tibeïrine, des dieux et des hommes, une nouvelle remise au théâtre sur l’Occupation (un repas privé, deux officiers allemands tués devant l’immeuble, et ce qu’il s’ensuit : le repas des fauves). Nous sortons du présent, nous ne savons pas le juger, nous ne jugeons qu’ailleurs et autrefois.

Un an et un jour, les otages en Afghanistan dont l’Elysée osa dire ou à peu près, ils n’avaient qu’à ne pas y aller.

Alain Delon commentant Le guépard. Roman autobiographique du prince Lampeduza, paru en 1952. Talent évident, filmographie exceptionnelle. Réflexion juste, le cinéma d’avbant n’existe plus. La télévision l’a tué, mais aussi les personnages exceptionnels, tel ou tel, mais cela ne fait pas le cinéam d’un pays, il y avait le cinéma français, le cinéma allemand, le cinéma italien. Autre mnaière d’appréhender – qu’en économie ou en mouvement social – la révolution contemporaine : l’individualisme (qui d’ailleurs ne produit pas des individualités, mais de la dissociation). La chute du communisme et ses conséquences, pas tant sur les relations internationales : la Russie sous-estimée aujourdehui continue d’être très importante, la Chine surestimée existe aussi… que sur les doctrines économiques (il n’y a plus de doctrine mais de l’analyse, titre précurseur du cours de Barre en 1960, laquelle conduit à la spéculation boursière et aux agences de notation) et surtout le mouvement social, fin des solidarités de classe mais, ce qui se cherche… apparition de la solidarité d’entreprise et de l’environnement de l’entreprise. – La distance des ambiances et des idéologies dominantes ou alternatives se remarque moins que cette singulière homogéniété du cinéma des années 30 aux années 60 : le noir et blanc règne, Delon joue comme Belmondo, et tous deux articulent comme Gabin.


[1] - Paul aux Romains X 9 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Mathieu IV 18 à 22

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 novembre 2010

lundi 29 novembre 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 novembre 2010


Lundi 29 Novembre 2010

Prier… l’Avent commencé… les religions et la psychologie humaine, la science des rythmes qui ne sont pas qu’annuels ou circadiens… réapprendre sans cesse à respirer… et aussi à se redressser… ceux qui seront restés dans Sion, les survivants de Jérusalem, seront appelés saints : tous seront inscrits dans Jérusalem, et ils vivront. Pris (et non reçus, car recevoir fait réfléchir et accentue la disponibilité à être inspiré, guidé, conduit, tandis que prendre est autiste, pressé, têtu, fermé) pris littéralement chaque grand texte religieux induit le strict contraire de l’écoûte. La Bible et le sionisme, la lettre évangélique, folie de Dieu peut-être, certainement, mais pas la folie de l’homme ne transcrivant que du crispé : l’intégrisme, le jansénisme, l’idée de l’homme sur Dieu l’emportant sur la lucidité et la miséricorde divines. Je reçois la suite : la gloire du Seiugneur sera comme un dais, comme un toit de feuillage, protection contre la chaleur du jour, refuge et abri contre l’orage et la pluie. Simplicité de la sollicitude. Réponse : l’attraction… beaucoup viendront de l’orient et de l’occident, et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux. Prophétie de Jésus, écho de Yahvé : sur les assemblées de fête, le Seigneur créera une nuée pendant le jour et, pendant la nuit, une fumée avec un feu de flammes éclatantes. Dieu et l’homme. A ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : ‘Chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi’. Le centurion : je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Un autre centurion : vraiment cet homme était le fils de Dieu. Païen, occupant, haï mais comprenant… de même que Jésus le comprend : Je vais aller le guérir. Chacun esquisse le mouvement et la rencontre est tout intérieure, totalement efficace. Dieu et l’homme.
[1]



soir

Je suis effaré et rassuré. Ségolène Royal annonce sa candidature aux primaires socialites. Aussitôt, commentaires d’un U..M.P. de sa région Poitou-Charentes, porte-parole adjoint du parti dominant : plus de candidats que d’adhérents, comme s’il y en avait tant à l’U.M.P. et comme s’il y avait une quelconque démocratie dans le fonctionnement de ce parti, pour en désigner la hiérarchie et a fortiori le candidat… commentaires sur un « plateau » de télévision de pas mal de gens, dont un Slama dont le nom est notoire mais ne me dit rien et Gisèle Halimi laquelle opine que le Parti socialiste n’a aucune maturité, aucun programme alors que toute démocratie suppose une opposition forte. Un autre assure gravement que de ces candidats, nombreux (Montebourg, Hollande, Valls et maintenant Royal qui aurait trahi le pacte de bonne conduite à trois : DSK, Aubry, Royal), on ne sait pas les idées. Auparavant et « off », un socialiste, dont le nom m’échappe mais plutôt de la région Centre ou serait-ce de la Mayenne, opine que ce que veulent les Français, c’est qu’on les coûte (l’authenticité du terrain, une tarde à la crème de trente ou quarante ans). Un enfin qui évoque la troupe présidentielle, en ordre de marche et de bataille pour 2012.

Iréalisme et irréalité… Je crois que l’histoire apprend quelque chose, autant que l’analyse du présent. Le présent montre que dans le parti de la droite, celui qui devient chef – au moins candidat – c’est celui qui en a le plus envie, et qui déploie le plus de culot pour y arriver : Chirac contre Chaban puis contre VGE, Sarkozy contre Chirac, et maintenant Copé contre Sarkozy avec le couronnement dynastique envisagé on ne sait par qui et crédible, légitime on ne sait aux yeux de qui : Jea Sarkozy cumulant tout en Hauts-de-Seine pour candidater dans une vingtaine d’années. L’histoire montre que la gauche triomphe si elle a un chef charismatique et incontestable, en tout cas ayant l’habileté et encore et toujours l’habileté pour s’imposer par la démocratie, en fait par le talent. La démocratie ce n’est pas la médiocrité ou le nivellement pour l’égalité des chances, c’est la décision, en fait la ratification, la lucidité collective (second tour de l’élection présidentielle, les scrutins référendaires).

Il est légitime qu’il y ait foule de candidatures et d’envies au Parti socialiste, il est évident qu’il n’y a aucune démocratie dans le système de l’U.M.P. ni dans la pratique institutionnelle de nos dirigeants actuels, pas même une légalité en tous domaines. Je crois que rien ne se présentera selon les culots (fatigués, car notre régime quinquennal est épuisé pour que soient vraisemblables autant de turpitudes sans qu’il puisse les nier ou les pallier) et selon les médiocrités. Il n’y a plus aucun charisme nulle part. Je crois que la décision va être populaire, ravageuse, sismique : une volonté plus forte encore que celle du changement, la volonté de balayer… On vote pour une personne, une personnalité, pas pour un programme. L’élection au suffrage universel direct, c’est l’émancipation de la fonction présidentielle vis-à-vis des partis et vis-à-vis même des idéologies et des programmes. La volonté absolue de balayer ces cinq ans et de telles manières de casser le pays, de mentir dans les affaires comme dans ce qui est fait gouvernementalement, trouvera – je le crois – en qui s’incarner. Il y aura rencontre, dont pour le moment nous n’avons pas idée. En gros, la leçon de Mitterrand est là. De Gaulle a été trahi en politique étrangère, en pratique institutionnelle, en grand dessein de la participation. Mitterrand demeure comme modèle de la seule accession de la gauche au pouvoir dans l’époque contemporaine. Lionel Jospin avait tout pour lui (et pour la gauche), y compris son intégrité personnelle : il a manqué. Le sarkozysme est tellement criant, identifié désormais – par les Français bien plus que par les partis d’opposition ou la critique des médias professionnels – qu’il tombera de lui-même et guère par la force d’un compétiteur du président sortant…

[1] - Isaïe IV 2 à 6 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 11

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 novembre 2010

vendredi 26 novembre 2010

quatre personnalités et la France, en un siècle - mais maintenant ?

quatre personnalités et la France, en un siècle - mais maintenant ?

l'enfer de Matignon - 4

Inquiétude & Certitudes - vendredi 26 novembre 2010

Vendredi 26 Novembre 2010

Prier…
[1] la prévision, plutôt le discernement, d’autres textes (en saint Jean – référence que je ne retrouve pas, esprits faux, vous savez… mais vous ne savez pas..) font observer au Christ que nous savons faire de la météo. mais ni réfléchir ni nous comporter tant nous avons d’a priori. Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu’ils bougeonnent, vous n’avez qu’à les regarder pour savoir que l’été est déjà proche. Lire notre époque au spirituel et selon le temporel, lire surtout ma vie. Pour y découvrir qui ? l’intangibilité du Christ : Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Intangibilité et nouveauté : Alors, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et il n’y avait plus de mer. Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancéer parée pour son époux. Image nuptiale du Royaume, évocation des martyrs, punition des … aussi irrépressible que selon le Coran, mais avec un enseignement sur la défaite et la mort de la Mort. Ce n’est pas celle-ci qui crible, mais la vie. On ouvrit des livres, puis encore un autre livre, le livre de la vie. Les morts furent jugés selon ce qu’ils avaient fait, d’après ce qui était écrit dans les livres. La mer rendit les morts qu’elle contenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient cherz eux, et chacun fut jugé selon ce qu’il avait fait. Puis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans un étang de feu (cet étang de feu, c’est la seconde mort). Et tous ceux qu’on ne trouva pas inscrits dans le livre de la vie, furent précipités dans l’étang de feu. La mémoire, le nominatif, le jugement sur une vie mais pas pendant la vie, après la mort et en ce moment, si moment il y a dans l’éternité « atteinte » par chacun de nous, où chacun comparaîtra. Le serpent des origines, c’est-à-dire le Démon ou Satan… Tout le texte qu’il soit celui de l’Apocalypse ou celui des notations quand Jésus parlait à ses disciples de sa venue alors même qu’il est parmi eux, en chair et en os ! n’est pas aisé à comprendre. Ce l’est plus à vivre et à prier. Livre de la vie selon l’Apocalypse, arbre de la vie selon la Genèse. Entre l’alpha et l’oméga toute la quête du vivant et toute la dialectique de la rédemption : le Christ. L’accomplissement aussi bien la fiancée que la ville, les noces que l’habitation, la chair que le bonheur d’âme. J’ai choisi de me tenir sur le seuil, dans la maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter parmi les infidèles. – Papa, est-ce que, quand tu étais petit, tu jouais avec le grésil ? Ce matin, froid vif et silencieux. L’herbe est blanche.

matin

Les salaires et retraites de la Fonction publique, pas arrivés à la date programmée, sur les comptes… et Jean Arthuis – expert comptable et ancien ministre des Finances (par raccroc quand Alain Madelin fut viré dans le mois de sa nomination en 1995) – fait réclamer par le Sénat une rallonge d’un milliard pour payer les fonctionnaires.

Je m’étonnais avant-hier de ce que le Portugal soit sous pression pour un déficit budgétaire de 7,4% de son PNB, alors que, non compris les truquages qui ne se découvriront que oar hasard ou dans vingt ans, nous en sommes à plus de 8%. En fait, la débâcle est là. La nôtre principalement par mauvaise gestion et improvisation depuis des années sans concertation, donc dans la précipitation qui va avec toute politique de contrainte, et la nôtre parce que nous n’avons pas su inspirer l’Europe : trois occasions, Fontainebleau et le « chèque britannique » en 1984, la négociation de Maastricht que nous ne menâmes que par peur de l’Allemagne « réunifiée » en 1990-1992, le non de 2005.

Les Français feront-ils malgré tout confiance à ce système non-démocratique et qui signe notre faillite, en même temps que la désagrégation de l’Union européenne ? dans dix-huit mois ? non, bien avant.

[1] - Apocalypse de Jean XX 1 à 11 & XXI 2 ; psaume LXIV ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33

mercredi 24 novembre 2010

encore un "documentaire" sur le maréchal Pétain

Inquiétude & Certitudes - mercredi 24 novembre 2010

journal d'il y a quarante deux ans - la non-dévaluation de Novembre 1968

+ Jeudi 21 Novembre 1968


11 h 15

Négociations monétaires à Bâle ce dernier week-end .
puis maintenant à Bonn .
Ce que la France a prédit depuis des mois arrive .
Le système est complètement grippé . à la merci des spéculateurs .
Malheureusement . au moment où les cartes vont être redistribuées .
la France est en position de faiblesse .



+ Vendredi 22 Novembre 1968



9 h 20


Dévaluation du franc .

Certains pays étrangers ricanent !
Et des Français . oubliant qu’ils le sont . (il est vrai que c’est
ceux-là mêmes qui spéculaient) . affichent leur satisfaction
que « Monsieur de Gaulle » échoue . . .

Conséquences imprévisibles
– dans le domaine monétaire international
dollar ? situation économique et sociale en Allemagne ?
– en France : domaine politique et social
hausse des prix .
et toute la campagne du patronat contre le Gvt et la participation .

_

18 h 00

Quelle année pour le Général de Gaulle
– « événements » de Mai : déception sur la solidité des
Français et leur capacité de résister aux mirages
(il est vrai que sur ce point . il ne devait pas se faire
beaucoup d’illusions) .
– Tchécoslovaquie : échec de la politique vers l’Est
c/ libéralisation de l’Europe de l’Est
c/ détente Est-Ouest
– crise monétaire et dévaluation du franc
c/ réforme du système . la France menant la danse
contre le dollar .
_

23 h 20

Les nouvelles de 20 h . à la TV . ont été consacrées
« à la crise monétaire . que traverse niotre pays et d’autres » .
Si les correspondants de Bonn et de Londres ont parlé de
dévaluation . celui de New-York l’a mentionné comme incertaine .
Ortoli se serait refusé à toute déclaration sur la dévaluation ou son taux .
Quant au commentateur des studios parisiens . le mot de
dévaluation n’a pas été prononcé . non plus que par Rueff .euir
interviewé ce soir . Ce dernier considérant que tt redémarrait
et qu’on pouvait être raisonnablement optimiste jusqu’à la crise actuelle .
et qu’on pouvait . il y a encore seulement quelques jours .
espérer un redressement sans dévaluation .

Brunet
[1]. Avant le dîner . chez de Gaulle .
Demain à 15 h . Conseil des Ministres .
La dévaluation est-elle certaine ?
Il me semble qu’un coup de théâtre reste possible .
Après tout . de Gaulle peut rester du même avis que
la semaine dernière .
Que la spéculation ait atteint un montant invaisemblable :
1.600 millions de dollars dans la semaine !
soit.
mais une dévaluation l’arrêterait-elle ?
Et ne continuerait-on pas à spéculer sur la réévaluation du DM
Et si le taux français est faible . on attendra une seconde dévaluation .
et s’il est fort . la livre et le dollar sautent .

Quoi qu’il en soit .
Le Gvt a le défaut d’être anonyme depuis quelques
semaines . Ni Ortoli . ni Couve . n’ont gagné l’opinion
Il est grand temps que le contact soit repris .
sinon la crise de confiance pourrait s’étendre des milieux
économiques à la nation entière .
D’autre part . il me semble qu’il faut jouer à fond
la carte de gauche : la participation . la tenue des
prix . et stigmatiser les spéculateurs . le capital
et le patronat . dont la lettre de la semaine dernière
et la déclaration d’aujourd’hui : la spéculation s’arrêtera
si vous renoncez à la participation . est d’une netteté et d’une
violence jamais vue .
La déclaration du P C F . eût pu être signée par l’U D R . :
« Non à la dévaluation qui fait le jeu du grand capital . et
défavorise les petits » .

De toutes façons . le Gvt doit reprendre le contact .
avec l’opinion .

_

Je sens « venir » mon roman . « La nuit d’un jeune Premier »
et vais y réfléchir ce week-end .
Il faudrait que je l’écrive en Décembre .

_

Demain : cérémonies à Strasbourg .
Puis . la Trappe d’Oelenberg . où je vais sans grand attrait .
je ne sais pourquoi –



+ T r a p p e d e O e l e n b e r g




Samedi 23 Novembre 1968


15 h 15

Dévaluation du franc .

Les choses commencent à s’organiser dans mon esprit
(émission TV . Le Monde . Figaro . La Croix . réflexions . . .)

L’économie française ne réclamait nullement – en valeur absolue –
une dévaluation .
Mais la liberté des changes fait que l’on juge en valeur relative .
Et c’est la force du mark plus que la faiblesse du franc
qui a été l’incitation .
L’amorce a été faite par les gros épargnants : privés . entreprises
etc . puis dans les huit derniers jours : les petits ont suivi .
Il est vrai que le Gvt a beaucoup péché :
– incohérence dans les mesures économiques depuis le 29 Mai
– perte du contact avec l’opinion
le pays ne se sent plus gouverné depuis le début de Septembre .

Ceci posé . le régime est très durement atteint .
La monnaie était l’une des pierres de touche de sa poltique depuis
dix ans et de son influence .
Ce n’est que maintenant . ou depuis Mai . que l’on mesure la situation
qu’avait atteinte la France .
La dévaluation ne résout nullement . ni la crise de confiance .
ni le pb économique : la dévaluation de la livre l’an dernier
le montre bien .

L’éditorialiste du Figaro : « grande tristesse »
et celui du Monde « le tout est de savoir si le régime . saura une
fois de plus . retourner la situation » .
résument bien le sentiment .

Je ne peux cependant m’empêcher de penser que le tandem
Pompidou-Debré
eût mieux réussi depuis Mai . que le tandem Couve-Ortoli
qui a complètement échoué .

Mais . à long terme . la conséquence la plus grave .
est que
– le Marché Commun n’a eu aucune influence sur la crise
– la solidarité franco-allemande n’a pas joué .
alors que de Gaulle y avait engagé son prestige .

_

Tout cela m’attriste et me touche profondément et personnellement



+ Dimanche 24 Novembre 1968


10 h 00


Toute la nuit . j’ai resongé à la dévaluation du franc .
la considérant comme la grande défaite de la V° .
De Gaulle enfin mis KO . et par les Allemands .
et toute sa politique définitivement ruinée .
Dévaluation purement politique . alors que le commerce extérieur
est loin d’être mauvais . et qu’il reste 4 milliards de dollars
à la Banque de France . et que l’expansion est repartie .
Dévaluation auquel le grand capital français . et l’Allemagne
nous acculent .

Et ce matin . en achetant le journal à Mulhouse .
simplement pour changer de la monnaie . car ce ne pouvait plus être
qu’une question de taux . c’est la manchette

« Quel coup de théâtre ! De Gaulle dit non à
la dévaluation » .

Je ne peux décrire ma joie
C’est sur le terrain monétaire : le 30 Mai .

Comme en Mai . de Gaulle a besoin de toucher le fond .
et la France aussi pour réagir et gagner .

Car au fond . la crise de cette semaine . si elle est dans
un contexte de mécanismes internationaux défectueux et faussés –
se déroule en fait entre la France qui n’a plus confiance dans sa
monnaie . et de Gaulle .
C’est bien à nouveau d’une crise de défaitisme et de résignation
qtu’il s’agit . Non . la France ne peut tenir son rang .
Qu’elle abdique .
C’est ce à quoi l’on se résigne tristement .

La éponse aux éditoriaux du Monde et du Figaro . d’hier
Et aussi aux démentis de Strauss . et de Schiller .
sur la dévaluation . démenti que l’on avait trouvé curieux .

Il faut bien dire que
– la TV française n’avait pas parlé de dévaluation au moins pour les
speakers de l’av. Kennedy .
– Ortoli avait refusé toute information sur la dévaluation et son taux
– aucun communiqué officiel .

De Gaulle parle ce soir à la radio .
C’est incontestablement un appel pour que les Français aient confiance en
la France qu’il va lancer .
et aussi un appel à l’austérité .

M. Rueff . va . à nouveau . officiellement ou officieusement .
régner aux Finances . Ses propos de vendredi à la TV .
et dans France-Dimanche aujourd’hui . montrent nettement qu’il a été
en contact étroit avec le Chef de l’Etat toute cette semaine .

Que la France puisse gagner la partie . si elle le veut .
c’est absolument sûr .
Mais les énergies et les volontés vont-elles être galvanisées .
et le civisme va-t-il stopper l’hémorragie de capitaux .

Une inconnue : les crédits de 15 milliards FF .
consentis à la France étaient-ils ou non conditionnés
par la dévaluation . Nous les laisse-t-on ? ou non .

Une probabilité : il y a maintenant un contentieux
franco-allemand . De Gaulle ne va pas oublier que
l’Allemagne l’a lâché au moment décisif .
Et par contre . solidarité de fait avec l’Angleterre .

Une éventualité . tout cela . va permettre au franc
d’attendre l’arrivée de Nixon au pouvoir . et d’être en bonne
posture pour la remise en ordre internationale . que la France a
toujours souhaitée . et à laquelle Nixon ne semble pas hostile .

Et comme d’habitude . ce va être la stupéfaction dans le monde .
Il est une fois de plus démontré que de Gaulle sait dire non .
et qu’il faut se lever de bonne heure . pour le mettre par terre .

Il est certain que ce soir . il va s’engager à fond
et dire – comme le Chancelier . qui disait : pas de réévaluation du DM
tant que je suis là . – « pas de dévaluation tant que je serai là » .

_
Et puis chose non négligeable .
la dévaluation portait le dernier coup . mais décisif à nos
relations avec l’Afrique et le Tiers Monde .
Ne pouvant plus les aider . ils se seraient écartés de nous
Et c’était toute la politique extérieure . remise en cause .

De Gaulle a bien vu cela . dans une vision planétaire .
et s’est refusé à cela . d’autant que la France a toutes
les possibilités de redressement devant elle .

_

Et maintenant . Deo gratias .
et passons cette journée davantage devant le Seigneur et dans
le silence intérieur .


_

[1] - Jacques Brunet (à ne pas confondre avec l’ambassadeur Jean-Pierre Brunet), gouverneur de la Banque de France – contemporain de Maurice Couve de Murville – à la réorganisation de la rue de Rivoli par Yves Bouthillier, aux débuts du « régime de Vichy », en Septembre 1940, le premier est nommé directeur du Trésor et le second directeur des Changes : ils ne s’aiment pas, et le Premier ministre aura satisfaction personnelle et politique en lui donnant comme successeur son alter ego notoire Olivier Wormser qui sera le critique constant de 1969 à 1974 de la ligne économique et monétaire suivie par Valéry Giscard d’Estaing, redevenu ministre de l’Economie et des Finances avec l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la République