mercredi 31 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 1er avril 2010


Jeudi Saint 1er Avril 2010

Prier : notre religion chrétienne n’est pas un savoir-vivre ni une conception du monde, pas non plus fondamentalement une prescription, elle n’est qu’accessoirement une révélation de Dieu (le cartésianisme et la « philosophie des lumières » montrent que nous pouvons nous en passer pour discerner Dieu par nous-mêmes, selon nos schèmes mentaux ou selon une réflexion assez simpliste que contestent les agnostiques, dont la force est plutôt dans leur démonstration que psychiquement ils ne se portent pas plus mal sans idée de Dieu, que dans leurs raisonnements vraiment brèves de comptoir). Elle est l’affirmation – et la démonstration par l’exemple, l’itinéraire et la vie du Christ – que nous sommes appelés à participer à la vie-même de Dieu. [1] Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Jean, le mystique, Jean le favorisé, sinon le favori (mais aimer est-il favoriser ? ou distinguer, discriminer ? je crois que c’est plutôt de la part de celui/celle qui aime : approfondir, élargir), Jean insiste sur cet appel à l’intelligence que si souvent Jésus adresse à ses disciples qui le regarde, l’écoute, le voit faire et vivre. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. . . Ce jour-là sera pour vous un mémorial . Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez. . . . Faites cela en mémoire de moi. L’éternité dans la tête, donc descendant au cœur : la mémoire du passé, le comportement au présent, l’attente de la venue du Christ, et ces jours-ci la récapitulation des prétentions de Jésus à être le rédempteur et Fils de Dieu, sa mise à mort par nous contre toute équité et contre toute procédure même humaines, sa résurrection avec le souffle coupé et donc le corps tranquille de tout le Samedi-Saint pour la contemplation. Madeleine au tombeau. Le cri de Pierre : participation et humilité, spontanéité et vulnérabilité, nous… alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. La croix, les pieds, les mains clouées, la tête qui penche après l’interrogation, l’imploration, le cri. Plus tard, tu comprendras. Car nous comprendrons ! et d’abord cet exceptionnel sacrement de l’Eucharistie, banalisé par ceux qui persistent à « aller à la messe » (les talas. de l’université parisienne en 1900) et totalement ignoré par le « commun des mortels ». Ceci est mon corps, qui est pour vous. . . Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang . Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. Or, il s’agit de pain, rompu et distribué – en fin d’un repas festif mais « normal » et d’une coupe de vin, la énième sans doute de la soirée. Le contexte dramatique ne sera perçu que rétrospectivement. Quelle soirée cependant : Judas qui s’éclipse après un dialogue codé avec le Seigneur, le lavement des pieds rappelant une admonestation fréquente du Christ à ses disciples, mais ces petits faits avaient leurs précédents. Tout est là – dans nos vies – mais nous ne comprenons pas. La liturgie chrétienne, vêcue comme un temps d’arrêt et d’entrée … et aussi comme une épreuve proposée, moins distinctement que nos malheurs et épreuves petits ou grands, mais avec le sens à portée de nos cœurs, de nos intelligences, de nos mains. Ces jours-ci sont clé. En déduire pour moi, nous, nos aimés l’espérance sereine, et l‘urgence d’une révolte contre nos inerties, mon inertie, et contre le monde et nos sociétés tels qu’ils vont, inertes dans leur mensonge et leur cynisme : chaque jour, chaque heure en rajoutent. Vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Nos routes.

matin

Un autobus caillassé et incendié à Tremblay, pas de victimes, un autre agressé, tout cela hier. On apprend à cette occasion qu’un autre avait failli l’être la semaine dernière. Lien avec une opération de police dans le quartier dit du « grand ensemeble » : recherche de drogue, un million d’euros en liquide trouvés dans un appartement. Dires d’un des chauffeurs de bus, d’origine maghrébine : il s’agit sans aucun doute d’une réplique à l’émission de TF 1 rapportant les actions de police. Unique réaction : l’exercice du droit de retrait par les employés de la compagnie d’autocars ou autobus qui ne semble pas la RATP (organisation des transports franciliens, censément au cœur de la campagne des élections régionales).

Je constate que la politique et les législations répressives et sécuritaires depuis huit ans ne produisent rien, en tout cas ni calme ni sécurité. Que les plans grandiloquents sur la ville et autres « plans Marshall » des banlieues n’ont aucune prise sur les réalités locales. Je dis que c’est une politique d’ensemble ne disvcriminant en rien, ni positivement ni négativement, la géographie française, et à fortiori urbaine ou péri-urbaine, qu’il convient de mettre en œuvre. A entendre l’urgentiste Patrick Pelloux, militant s’il en est, on a l’analyse du mal : la société par le chômage, par le cynisme des dirigants politiques et d’entreprises qui ont cause commune et se soutiennent mutuellement sans pour autant s’interpénétrer (car les affaires Pérol, Proglio et auparavant les parcours de Messier et de Mestrallet entre autres montrent que les défroqués ne viennent pas de la politique mais de la haute fonction publique), par l’absence de souci du bien commun et de la réelle amélioration du sort des Français sécrètent d’horribles violences psychiques, un déni de la dignité humaine, un racisme qui n’a rien à voir avec l’ethnie mais qui est le mépris des cooptés pour ceux que l’on considère comme feignants ou malchanceux. Une société de mépris et de violence, une société de non-droit appelle la violence individuelle et en groupe, dont une majorité de Français ne sont pas capables ce qui laisse au pouvoir en place toute la titude de continuer – avec des étiquettes : réforme, adaptation – un saccage ultra-rapide et sans précédent de l’héritage institutionnel, législatif et spirituel de deux siècles français. Puisqu’il n’y a plus de révolution politique, de marche vers les palais, il y a la banlieue qui prend date et en tout cas a le mérite, en notre nom à tous, de montrer que la politique sarkozyste – revendiquée comme argument électoral majeur avant 2007, depuis 2007 et encore pour 2012. La violence que subit le pays, se vit quotidiennement. Tous les demandeurs d’emploi le savent, toutes les études montrent que le « sauvetage » des banques n’a fait qu’aggraver leur politique répressive sur les « petits » comptes, sauf cas particuliers, et ne les a pas réengager dans le financement de l’économie. Toutes les études américaines – publiées – en France guère ébruitées, montrent que la reprise profitera sans doute à quelques secteurs, mais nullement au marché de l’emploi et que la tendance « lourde » continuera d’une économie de plus en plus virtuelle et indépendante du salariat, quoiqu’elle recherche forcément le consommateur, mais qu’elle a trouvé le susbtitut : la spéculation, actuellement et magnifiquement la spéculation contre les Etats … La France dont l’étranger se demande manifestement comment elle a pu élire celui qui nous incarne et représente si mal, donne désormais l’exemple d’un total déni de soi et d’une magnifique tradition. La discrimination ethnique pour les contrôles d’identité, les tentatives de légiférer en dehors de toutes les traditions humanistes d’une France censément co-inventeur avec les Etats-Unis des droits de l’homme, et rédactrice reconnue des grands textes universels depuis la Seconde guerre, la plainte en chœur pour les victimes de la Shoah mais le silence sur les camps de rétention, les reconduites violentes à la frontière, les massacres de Gaza et la politique sécuritaire d’Israël montrent notre cécité – pas de cris, pas de manifeste des intellectuels, pas de Sartre ni d’Abbé Pierre – que le travesti des politiques d’ouverture, énième degré du mépris puisque l’on achète les soi-disants parcours de conviction avec un portefeuille petit ou grand, Claude Evin pour appliquer en Ile-de-France les politiques de Bachelot …

Les attentats en Russie, dans le métro, clairement revendiqués par les Tchétchènes. Ambassadeur au Kazakshtan, fondateur de nos relations diplomatiques là-bas, j’ai vu que la pression populaire en Asie centrale, malgré la pression et le prestige de la Russie, est entièrement du côté des Tchétchènes, l’Islam n’est qu’un motif second de solidarité. C’est affaire d’indépendance et d’identité nationale, de décolonisation. L’ « Occident » qui consacre des milliards et des vies humaines, en pure perte, en Afghanistan où l’armée soviétique et le système communiste s’étaient essayés sans succès aucun, et qui le fait soi-disant pour sa propre sécurité et pour des idéaux libertaires : la burka ni à Kaboul ni à Paris … continue de courtiser, bouche cousue Pékin et Moscou. Notre guerre d’Algérie ne nous a-t-elle pas montré qu’on ne vainc pas un peuple, ne nous a-t-elle pas montré que la pression diplomatique et les condamnations explicites ou implicites peuvent être telles que nous avons abandonné la victoire militaire sur le terrain et même un million de nos ressortissants plus des dizaines ou des centaines de milliers de partisans pour tout simplement retrouver notre liberté d’action dans le monde et notre visage vis-à-vis de nous-mêmes. Une condamnation sans fard de la guerre tchétchène ou des génocides tibétain et ouïgour, notre retrait d’Afghanistan et d’Irak – sans doute avant nous la dictature, mais le désordre et la guerre civile sont de nous – changeront à terme quelques endroits de la planète et feront réfléchir des dirigeants qui ne s’appuient que sur le nationalisme de leurs peuples respectifs, ce qui n’est pas très rassurant pour nous. Sans compter les folies que nous commettons en vendant des biens d’équipements à ceux qui prenennt le monopole de nos approvisionnements en biens de consommation, les folies que nous commettons en ne concentrant pas nos mariages industriels dans la seule Europe : Arcelor, Péchiney ou les appels d’offre pour les avions ravitailleurs américains ne nous suffisent pas … il nous faut HSBC, Volvo ou un ancien ministre français du commerce extérieur représentant de Boeing …

Heuliez … cinq ou six milliards pour les banques, soixante-quinze en plan de relance (à l’investissement, alors que ce devrait être à la consommation), un fonds stratégique compris ou pas dans le plan de rlance, l’Etat et la région d’accord, et l’on n’est pas f … de trouver quelques dizaines de millions d’euros tandis qu’une bonne moitié de la pub. télévisée est pour des voitures, toutes fabriquées hors de l’hexagone…

L’augmentation du prix du gaz, pour sans doute financer de la « croissance externe » c’est-à-dire la libido des deux géants – de statut privé aujourd’hui ou tout comme – de l’eau et de l’énergie : Mestrallet et Proglio, avec le gateau de marchés entièrement captifs des collectivités locales aux consommateurs obligés … les comparaisons sont éloquentes. Pour un ménage avec enfants cuisinant au gaz, l’augmentation équivaut à deux mois de cantine, selon les communes, pour les enfants, et s’il se chaufe au gaz, au budget alimentaire de quinze jours à trois semaines.

Heuliez et le gaz. La gauche et la droite ne gagneront que par défaut l’une de l’autre. Elles ne répondent ni l’une ni l’autre aux Français. On débat depuis dix jours sur la politique écologique ou pas du gouvernement, selon la « leçon » des régionales. Alors que les questions simples seraient : où sont les milliards de la relance et des plans automobiles pour Heuliez ? comment augmente-t-on le gaz de 10% et les différents minima sociaux ou autre évaluation du point de retraite de moins de 1%. Et j’en reste à l’étalon que je me suis donné à l’automne : le Air Force One de Sarkozy (480 millions d’euros) équivaut à cinq fois le capital nécessaire pour Heuliez. La Quatrième République était une chambre close, mais à l’intérieur de cette chambre du moins y avait-il débat et démocratie. On n’entend rien au Parlement, que les échos de la pantalonnade : Sarkoy père peu digne et Sarkozy épouse n° 3 démarrent la rumeur que le président règnera ne se représentera pas de manière à ce que dans les huit jours le rameutage se fasse pour sa réélection en 2012, moyennant « pacte » majoritaire entre l’U.M.P. et on ne sait trop qui.

La révolte et le mépris pour ceux qui nous méprisent et nous prennent pour des c … est un début de joie. Il faut renverser toute une façon de penser, et pour cela renverser ceux qui la servent et qui se targuent de l’incarner au pouvoir, dans les entreprises, dans les médias, et il faut discerner l’alternative de fond qui est d’ordre mental des soi-disant candidatures de forme. Seule certitude, ces jours-ci : l’arbnitre de l’élection présidentielle est Marine Le Pen. On avance donc… car notre situation lamentable intellectuellement autant que socialement et économiquement remonte à la politique de Lionel Jospin non engagée et seulement gestionnaire (privatisation d’Airbus et affaire Vilvorde d’entrée de jeu, tolérance des « licenciements boursiers » chez Michelin) et à la réélection – déjà par défaut – de Jacques Chirac en 2002 : quinquennat de non-gauche, président soliveau ont produit Nicolas Sarkozy et un total désarmement idéologique.


[1] - Exode XII 1 à 14 passim ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Jean XIII 1 à 15

In quiétude & Certitudes - mercredi 31 mars 2010




Mercredi 31 Mars 2010

Prier…
[1] la trahison de Judas. Ma fille et moi rencontrons en rentrant de l’éole hier soir, notre recteur, se préparant en marchant le long du marais, une promenade qu’il ne connaissait pas, à une célébration pénitentielle, je reviens à Judas et au courant d’aujourd’hui : l’ami de Jésus lui permettant son martyre. Il remarque que plus l’on cherche loin des textes (et l’apocryphe publié il y a peu n’apporte qu’une mystique, pas un récit), moins l’on trouve. Ce qui distingue le traître de Pierre, le renégat, c’est que Judas refuse le pardon, en tout cas il en désespère et n’a donc d’autre référence que lui-même, alors que Pierre est ouvert à cette miséricorde et la recevra donc pleinement. Soit ! La version de Mathieu est bien moins prédestinante, Judas choisit son destin et le pire, pourtant le sait-il ? tandis que le Christ, quelle que soit la version évangélique, sait. D’une part, il accomplit les Ecritures, d’autre part il connaît chacun : Serait-ce moi, Seigneur ? – Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! – Maître, serait-ce moi ? – C’est toi qui l’a dit. Même formulation et même réplique qu’en dialogue avec Pilate : Dieu nous laisse nous qualifier nous-mêmes devant Lui et devant nos semblables. Mais Le choisissant, nous pouvons dire : quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un a-t-il une accusation à porter contre moi ? Qu’il s’avance ! Voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense : qui donc me condamnera ?

matin

Moscovici, déjà sur une des chaînes de télévision (la parlementaire ? avant huit heures) : la taxe carbone, l’écologie abandonnée par Sarkozy et ses talibés. Sans doute, mais cette absence d’initiative thématique et ce suivisme en calendrier et en objets de débat font bien penser que Sarkozy, perdant sang et crédibilité, paris d’avenir aussi, et le parti socialiste – DSK sortant de sa berline interminable et close à l’américaine … qui s’y voit déjà – ne gagneront chacun en 2012 (ou avant car il est peu probable que les cartes et le calendrier restent figés dans une telle débâcle) que par défaut. La « gauche » si Sarkozy est lâché par les siens et par les électeurs du Front national revenus à leur jeunesse (Marine, jusqu’ici impeccable et sans « le détail » ni autre « dérapage »), et le pouvoir en place si la bataille des chefs reprend à proportion que l’Elysée semble accessible. Différence, la droite se pose et joue la question de personne, Sarkozy ou pas ? ce qui est rendre à tout cela la bonne proportion des années 2000-2002, l’avant-sarkozysme mais ce qui l’y préparait et dont les remplaçants rêvent aujourd’hui, tandis que la gauche est acculé aux coalitions de partis et mouvements, à un programme riche et débattu, à des ententes entre clans et chefs. La droite et « le pouvoir personnel », la gauche et la démocratie. Du moins, c’est comme cela que je regarde Guignol où chacun est caricaturé.

[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaumeLXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25

mardi 30 mars 2010

publication antan - Le Monde - 30 mars 1972 - Du oui au non

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 mars 2010



Mardi 30 Mars 2010

Prier tardivement, mais « sur » la tombe de ma mère, la remise en Dieu sans texte [1]. Aujourd’hui, la trahison de Judas, récit se prêtant au roman ou au portrait d’un type humain, j’ai esquissé autrefois un « Judas le bienheureux », thème repris depuis avec en sus la publication d’un apocryphe. Il est l’ultime agent de la nécessité, quoique dans la passion comme dans l’incarnation du Fils de Dieu, chaque acteur a un rôle décisif, du fiat de Marie aux trente deniers ou à la tunique tirée au sort et au coup de lance plutôt que de briser les jambes. Réflexion aussi d’Isorni dans l’examen, en avocat pénaliste, des pièces du procès que deux trahisons interviennent dans la même nuit, celle de Judas qui ne semble pas préméditée, même s’il a la tentation de malhonnêteté et d’indélicatesse en permanence et manifestement connue de tous, rapport avec l’argent ? non, car il ne se serait pas mis, lui surtout à suivre le Christ dans une totale précarité, et la bourse qu’il tient ne devait pas être rebondie, il y avait donc autre chose… et Pierre, le chef et qui cent fois, a répété son attachement. L’un vend plus que du renseignement, l’autre renie. Leçon du texte-même ? Jésus fut bouleversé au plus profond de lui-même … la notation est rare, elle atteste aussi bien de l’omniscience du Christ que de son humanité. Tel que Jean le note, Judas est identifié comme traître mais sans que les disciples l’empêche de perpétrer son forfait : ils sont médusés, impuissants, ce n’est pas humainement explicable. Judas est surtout confirmé dans sa mission et envoyé, il est d’une certaine délivré, accouché, il est laissé à Satan. Eve non plus n’est pas directement coupable. Titre évocateur d’un film « nouvelle vague » : Satan mène le bal . . . ‘’ L’un de vous me livrera. – Seigneur, qui est-ce ? – C’est celui à qui j’offrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat. ’’ Il trempe la bouchée et la donne à Judas, fils de Simon Iscariote. Et quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : ‘’ Ce que tu fais, fais-le vite’’ Incompréhension des disciples à deux reprises : les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait… Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole. Raison : le contexte est à la fête et Jésus a beau parler « en clair », ils ne peuvent entrer dans le mystère. Judas parti, le « discours après la Cène » si dense leur sera expliqué à mesure, le Christ appelant les questions et les demandes de précision. D’une certaine manière, les événements – même les plus grands et tous mystérieux s’il doit s’agir du Fils de Dieu, tous impossibles en logique et en prévision – ne sont que secondaires, ce qui compte dans toute la Bible, ce n’est pas l’histoire, mais notre relation à Dieu que nous permettent les événements, à laquelle nous amènent ces instruments – ces sacrements – que sont les événements et principalement, ultimement ceux de la Semaine sainte, maintenant. Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit. Judas aux ordres, Judas en mission et libération du Christ qui peut, maintenant, entrer librement dans sa passion. Et symétrique de l’annonce de la trahison : l’un de vous me livrera, l’annonce à Pierre nommément et ouvertement, de son reniement : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies riené trois fois. Nous qui sommes les agenouillés des tableaux médiévaux votifs et qui tâchons de voir, comprendre et prier, nous entendons alors : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrêmités de la terre. Pourtant, solidaires des Juifs des deux Testaments, le Testament de la promesse et le Testament du salut, nous ferons partie de la foule et crirons : tolle, tolle…

matin

Le dîner à la maison-Blanche « occasion pour les deux hommes de . . .» . Carla interrogée : je ne suis pas sûr que je l’avais déjà entendue de voix. Comment n’avoir pas honte d’un rôle joué à la midinette ? en ton autant qu’en texte. « oui, j’attends ce dîner avec impatience ». Presse américaine comme française, relèvent l’impertinence de l’adolescent prolongé issu de quartiers médiocres dans son dialogue avec les étudiants : donner des leçons aux Etats-Unis pour leur régime de santé, dont sans aucun doute il ne connaît que le commentaire suscité par les projets puis les succès parlementaires d’Obama, c’est-à-dire pas le fond, ni la philosophie. Culot, car si Obama s’avance vers un régime de totale solidarité nationale, tous les efforts – sans publicité ni synthèse en ce sens, évidemment – vont en France dans le sens inverse.

Le retour de Juppé se confirme. Il coincide apparemment avec la décrédibilisation de Sarkozy, je le crois au contraire motivé par les projets et l’expression de la stratégie de Villepin. Celui qui est devenu le maire de Bordeaux dans des conditions d’adoption forcée peu admirables, ne peut accepter que son ancien collaborateur le double dans le rôle d’alternative – pour la « majorité présidentielle » – au président régnant. La base recherchée et qui transcende les clivages actuels, est l’écologie ; il en a été le ministre éphémère mais consciencieux. Il en est maintenant un porte-parole plus technique et expérimenté en termes de culture d’Etat que les Verts et Europe-Ecologie. Au passage, il black-boule le ministre en titre, Borloo qui passe pourtant pour le plus populaire des membres de ce gouvernement .

soir

Hyperboles sur le vide, faire croire que le « tête-à-tête » puisse traiter quoi que ce soit au fond et que ce fameux dîner manifeste quelque affinité que ce soit d’Obama pour sarkozy. Constatation des commentateurs de nos télévisions, le voyage de Sarkozy est loin de faire la une des journaux américains. La réalité n’est pas dite, l’Américain est en sursis, les élections à mi-mandat devraient être difficiles et décevantes, il se fait des ennemis à droite ce qui était prévisible (le régime de santé) mais à gauche certainement en persistant en Afghanistan, et le Français est proche de l’impuissance autant parce que la France n’a pas su résoudre sa crise budgétaire malgré des mesures préparant une crise sociale – que je crois considérable et proche, que parce que son impopularité fait douter dans son propre camp de la qualité de sa candidature en 2012 : il semble ne plus pouvoir compter que sur le fatalisme des gouvernés et les fautes de la gauche par excès de rivalités internes.

Les hyperboles pour Sarkozy n’ont d’égal que celles trouvées pour Villepin « entré en résistance comme le général de Gaulle ».

Les décisions juridictionnelles et le droit comme règlement de l’action politique. La cour d’appel statuant dans l’affaire Erika, responsabilité de Total pour mise en cause de l’environnement mais pas de responsabilité, nouveau chef de responsabilité donc, mais exonérant du plus classique. Attente d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme sur la qualification du procureur de la République française : magistrat ou agent de l’exécutif ? à propos d’une mise en rétention d’un équipage étranger au large de Brest. Si ce n’est pas un magistrat, il sera difficile de le faire croire dans la réforme du juge d’instruction.

Je regarde un moment d’une sorte de conférence à trois – sur fond de calicot, celui du journal Libération – que diffuse la chaine parlementaire. Thème à peu près : politique et espérance. Dégoisent successivement Guaino et Finkelkraut, chacun recroquevillé sur son siège, la tribune est plutôt un arc de cercle tenant seulement les trois personnes, je ne retiens pas le nom de la troisième. Guaino que je regarde et entends parler pour la première fois, m’atterre. Censément la plume présidentielle, ne craignant pas d’afficher par sa participation ce soir à un débat parisien qu’il n’est donc pas indispensable à Washington, il parle les épaules tassées, le visage très lourd, penché sur son papier qu’il lit trop vite, avec trop de termes abstraits, sans le moindre effort de ton ou d’envolée, donnant la sensation contagieuse qu’il s’ennuie publiquement : c’est fascinant d’absence de charisme, d’accumulation à peine articulée de poncifs sur le mode interrogatif. Le plus caractéristique de cette impuissance à communiquer est son geste, l’unique, de la main gauche donnant l’impression qu’il a quelque chose à ramener, rassembler vers lui. Et c’est un homme de pouvoir !

[1] - Isaïe XLIX 1à 6 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Jean XIII 21 à 38

mardi 23 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 23 mars 2010


Mardi 23 Mars 2010

Prier … avec nos morts, avec nos malades, les plus puissants sur nous et sur Dieu, unifiant, prier pour les vivants, les demandeurs, les absents et les nécessiteux, nous le sommes les uns les autres. [1] Qui es-tu donc ? … Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Densité du texte johannique, plus le Christ, avec des mots humains, ceux de sa culture et de sa génération tente de dire la réalité, qui est tout entière de Dieu et en Celui-ci, plus ses auditeurs ont une attitude simple : les détracteurs restent au pied de la lettre (Veut-il se suicider puisqu’il dit : « Là où moi je m’en vais, vous ne pouvez aller » ?) et d’autres, « les » autres : sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. Que dit-il ? qui il est et sa relation au Père. Qu’il n’appelle qu’ainsi, et non Dieu, sauf s’il récite un psaume (pourquoi m’as-tu abandonné). Moi, JE SUIS est le nom que se donne Yahvé, à la demande de Moise expédié vers Pharaon et plus encore vers ses compatriotes. Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS … ce qui est évidemment le comble, puisqu’en croix et mourant Jésus semblera tout, sauf le tout-puissant ! Et les textes des deux Testaments, ancien et nouveau, résonnent, même le serpent de la Genèse revient en scène, et c’est le crucifié qui en donne l’analogie et le sens pour notre salut, puisque mort et résurrection, péché et foi, catastrophe et accomplissement sont en fait le même mouvement, celui de notre atteinte de Dieu : Moïse fit un serpent de bronze et le drssa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie… si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. Et Dieu… quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière. Retournement de la situation mosaïque, puisque l'envoyé est désormais Dieu lui-même qui décline ouvertement son identité.


matin

Les débuts du remaniement ministériel, appelés ajustements. Darcos « évincé » pleurniche et demande à son entourage de plurnicher et de mettre en valeur son bilan. Les ministres d’aujourd’hui qui sont d’abord des carriéristes dans une profession où l’élection a peu de place, sauf pour la chute, ne sont en rien maîtres d’une œuvre gouvernementale ; aucune entreprise ne marcherait avec si peu de délégations de pouvoir et de confiance entre les dirigeants. Je n’avais pas de sympathie pour Martin Hirsch mais son départ le sert, ses appréciations des derniers mois sur les sans-papiers et sur beaucoup de sujets sensibles que ne suivait pas l’opinion publique mais auxquels, par esprit de. Système, tenait Sarkozy, ont plu. En tout cas aux médias. Il lui st donné quitus en général de son indépendance vis-à-vis du prince. Avec goujaterie, François Baroin entrant, se flatte de son indépendance et donc d’une position de sollicité par le président et non de solliciteur…j

soir

C’est déjà, tout de suite, intéressant. D’abord plus de 800.000 manifestants à travers la France. Le Premier ministre annonce le report sine die de la taxe carbone, en fonction problématique d’avancées technologiques. Le gouvernement fait croire que l’on va maintenant se consacrer à l’essentiel, le régime des retraites. Mais la relation avec les deux hantises des Français, garder ou trouver son emploi, boucler les fins de mois, n’est pas évidente ; et choisir Woerth, qui n’est connu (et détesté) que comme comptable, n’est pas la meilleure présentation. Le vrai signal de combativité des salariés sera le renversement de Bernard Thibaut, trop visiblement un élément du jeu de Sarkozy. Ce dernier auquel la droite préfère désormais Villepin ou Fillon, parce qu’il recule sans changer, et il ne peut changer parce que c’est affaire de tempérament et qu’il n’a aucune recette de comportement de rechange, montre combien sa « politique » est un fatras : il tient au pouvoir, et en même temps parce qu’il ne donne en rien la sensation d’imaginer la France pour l’avenir ni d’avoir lui-même vu son âge un projet de vie, il va s’y cramponner, et s’humiliera en renonçant à chacune des éréformes » qu’il annonçait avec défi. La taxe carbone est un commencement, la fusion département-région associée à d’évidentes manipulations des circonscritptions et des modes de scrutin pour rabioter un peu sur la gauche, ne pourra « passer ». Le roi est nu, certes, mais nous aussi qui pendant trente mois avons feint de ne pas le voir ainsi. Restent les réseaux et le bunker des prérogatives ou des habitudes que l’on a laissé prendre à l’Elysée : retranché, Sarkozy pourra-t-il repartir au nouvel assaut, qui devait être dans sa conception de la démocratie « irréprochable et exemplaire », la seule sanction de ses prises de « responsabilité », la réélection. Exactement sur le modèle des régionales que la gauche a gagnée par insuffisance de la droite, Sarkozy n’a de chances d’être réélu que si la gauche ne parvient pas à s’entendre sur un candidat, et que s’il parvient à quelque partage du pouvoir ou de la gloire avec ses deux compétiteurs que sont Fillon et Villepin, ou plutôt les clientèles de ces deux personnages. Il a d’ailleurs contribué à les faire, en écrasant le Premier ministre médiatiquement il l’a finalement fait valoir à proportion que lui-même lassait, en s’acharnant dans la procédure Clearstream il donne l’antenne et même du rôle et du texte (sur lui…) à quelqu’un de superficiel et peu gouvernemental.
[1] - Nombres XXI 4 à 9 ; psaume CII ; Jean VIII 21 à 30


lundi 22 mars 2010

l'autre France du général de Gaulle

L’autre France du Général - de Gaulle " in love "
un roman de Michel Martin-Roland


Simple épisode. Après la Grande guerre qui fait naître entre autres Etats, la Pologne moderne, un officier-conseil de la jeune armée connaît une nuit d’amour mais pas aussitôt ses conséquences. Le plausible – tel que le rapporte le journaliste exceptionnel de travail et de sens du long terme qu’est Michel Martin-Roland qui avait su donner, en compagnie de Pierre Favier l’outil, encore inégalé, sus la décennie Mitterrand – est tel des conversations avec Pilsusdki puis Paderewski à l’unique rencontre du Général et de sa fille polonaise dans un parador espagnol, en Juin 1970, qu’il est presque certain qu’avant peu des recherches s’approfondiront pour établir la vérité ou démentir la révélation.

Le lecteur ne peut qu’y croire et surtout le fervent du Général, confirmé dans sa dilection pour l’une des vertus principales de celui-ci : son impavidité couvrant une grande affectivité, son indépendance et on invulnérabilité personnelles dès lors que l’intérêt du pays est en jeu. Malgré un formidable moyen de chantage sur l’homme du 18-Juin, tour à tour Churchill, Staline, Adenauer, Kennedy, Khouchtchev, informés de l’existence d’une fille naturelle de leur si difficile puis prestigieux partenaire, ne purent entamer celui-ci.

Michel Martin-Roland a l’art du suspense, la science historique et surtout il a le style de la vraisemblance, non seulement les lettres de la mère et de la fille sonnent juste, mais Yvonne de Gaulle en très jeune femme ou en épouse de toute une carrière se serait ainsi exprimée. Quant aux dialogues avec Toukhachevski et avec Weygand d’abord puis avec chacun des très grands du XXème siècle – la mission de charme à table, de Jackie Kennedy, puis l’ouverture de Khrouchtchev en français appris par cœur pour à rambouillet, un instant ne plus dépendre des interprètes ni des espions, la rencontré manquée à Baïkonour… on saura désormais qu’y correspondent certains « blancs » dans les documents diplomatiques français, série 1920 . série 1940 . série 1954 en cours de publication eux aussi.

Il ne manque à l’ouvrage que la photo de famille – discrètement communiquée par la vieille dame survivante – la photo du 18 Juin 1970 en Espagne. Madame de Gaulle note le soir-même les propos du Général : « les sentiments les plus merveilleux sont ceux qui nous agitent un peu confusément. Au-delà de l’amour, il y a la pudeur, l’amitié vertueuse, des univers pleins de secrets ». De Gaulle, pour sa fille et prenant sa femme à témoin, a dit, comme s’il savait qu’il ne la reverrait plus … Kennedy m’a dit : « C’est affreux de connaître le secret d’un autre et de ne pouvoir l’aider ». J’ai réalisé tout récemment que c’était du Tchékov ».

éditions Barley . parution le 14 Avril 2010 . 224 pages . prix 17 €

Inquiétude & Certitudes - lundi 22 mars 2010



Lundi 22 Mars 2010

Prier…
[1] personne ne l’arrêta parce que son heure n’était pas encore venue. Maîtrise du Christ tant vis-à-vis de sa propre destinée humaine que de son témoignage, le fait-même qu’il se rende témoignage à lui-même : Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténéèbres, il aura la lumière de la vie – est implicitement trinitaire. Il n’y a que Dieu qui puisse se rendre témoignage à lui-même (l’Islam le développe autant que le judéo-christianisme, dans ce que je suis en train de lire par ailleurs, révélation commune et philosophie spéculative exactement identique). Moi, je me rends témoignage à moi-même et le père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. Chacun de ces mots d’autrefois a pour aujourd’hui gardé le même sens, puisque les contemporains du Christ entendent ce mot : père, et répliquent : Où est-il ton père ? Ils ne demandent pas : qui est ton père, avec ou sans majuscule… dialogue qui frappe et inspire Jean au point qu’il le situe avec précision : il prononça ces paroles alors qu’il enseignait au Temple, du côté du Trésor. Témoignage encore mais procédure et jury populaire humains, l’histoire édifiante de Suzanne sauvé par Daniel. L’argument de celui-ci est par avance celui de Nicodème devant le Sanhédrin : vous êtes donc fous, fils d’Israël ? Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. Revenez au tribunal, car ces gens-là ont porté contre elle un faux témoignage. Les témoignages au sujet du Christ, selon les évangiles, selon les prophètes, selon l’Eglise, selon moi… selon nous tous dans tous les temps et sous toutes les civilisations. Témoignage et lumière.

matin

France-Infos. mis au point et intimé tous azimuts aux réseaux et aux parleurs, le discours du « pouvoir » : pas de rejet des réformes, vote de crise et à mi-mandat. Pas de remaniement ministériel mais un « ajustement technique » qui devrait n’intervenir qu’après l’ « exercice de thérapie de groupe » contre Nicolas Sarkozy demain matin à l’Assemblée nationale. Jean-François Copé demande que l’on arrête « l’ouverture » et qu’on ne pense plus à la taxe carbone. Xavier Darcos changerait de ministère et partiraient : Jean-Marie Bockel et Fadela Amara.

Ouest France titre : « Le Drian haut la main – En métropole, toutes les régions à gauche sauf l’Alsace. – L’UMP l’emporte à la Réunion – François Fillon, j’avoue ma part de responsabilité. – Martine Aubry, une victoire sans précédent ». Un éditorial de Michel Urvoy : la fin du quinquennat s’annonce très délicate s’il se poursuit avec les méthodes … les partis vont devoir se remuer, l’UMP pour entendre l’opinion, le PS et les écologistes pour s’entendre, Europe-Ecologie enfin pour passer de l’amateurisme des Verts au professionnalisme d’un parti. L’UMP n’a que 18% des inscrits, huit ministres sur huit sont battus, et elle recule d’un million et demi de voix par rapport à 2004. Ce qui ne peut s’attribuer au Front national qui perd un tiers de ses voix … La gauche doit beaucoup de sa victoire à la défaite de la droite, au contraire de 1981 mais à l’instar de la droite vis-à-vis d’elle en 1986 et en 1993. On continue, elle continue de pâtir de l’erreur complète de stratégie commise par le quinquennat de Lionel Jospin 1997-2002.


fin d’après-midi

D’un côté, une posture des ministres, des porte-paroles de l’U.M.P. et du secrétaire général de l’Elysée : on continue, les élections n’étaient que locales, il n’y a pas de désaveu, d’ailleurs c’est la crise … et de l’autre des sondages : à 54%, les Français souhaiteraient que Sarkozy adopte un style « plus présidentiel », ce qui peut se lire comme le souhait qu’il soit moins en avant – 57% souhaitent un changement de gouvernement – et 58% souhaitent que sarkozy ne se représente pas en 2012. Pour l’élection présidentielle, à droite, Villepin a la faveur de 16% des sondés devant Sarkozy 14 et Fillon 13.

Quant à l’échiquier politique, la discussion porte sur la relation entre socialistes et écologistes. Elle est d’autant plus complexe que les Verts ou Europe-Ecologie ne sont pas encore organisés en parti national et ne le seront peut-être jamais, et que la question des primaires à gauche n’est pas non plus tranchée en frontières. Strauss-Kahn devance dans les sondages, il est vrai non clivés, de très loin aussi bien Martine Aubry que Ségolène Royal que sépare seulement un point : il est à 28% et celles-ci à 13 et 12%.

Séisme : fin du « sarkozysme » ? démonstration que l’édifice ne tenait que par le culot de l’un et les paris de tous les autres sur sa carrière, puis sa pérennité. Mais la réalité, la vérité est tout le monde a participé à cet encensement du culot, maintenant que les pierres commencent d’être jetées.

Fin de la tentative Bayrou ? comme s’était éteint l’arbitrage droite /gauche par le Front national ? et donc retour au bipartisme de la fin des années 1980 ?

soir

Jean Arthuis : le coup de pied de l’âne ? il n’a pas beaucoup varié ces dernières années, mais son poids s’est encore affirmé et il jubile, cheveux blancs, je les ai connus noirs, petit déjeuner quand il était secrétaire d’Etat aux Finances en 1986-1988. Supprimer le bouclier fiscal en même temps que l’I.S.F., faire de nouvelles tranches pour l’impôt sur le revenu, taxer les plus-values source d’enrichissement indû depuis dix ans. Election présidentielle, Sarkozy toujours le candidat naturel de la droite (l’expression avait été inaugurée, sans application finalement, pour Michel Rocard, après qu’il ait quitté Matignon) ? Il répond de biais, chaque formation politique définissant son projet pour la France, il est normal que chacune ait son candidat, mais il faut d’abord reconstituer la famille centriste.

[1] - Daniel XIII 42à 62 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Jean VIII 12 à 20

mercredi 17 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 17 mars 2010


Mercredi 17 Mars 2010

Elle écrivait, cherchait un éditeur, j’ai tenté pour elle, puisqu’elle était loin, elle débouche matériellement mais à charge de vendre son œuvre et m’en avise, concluant : rien n'est plus difficile que d'éditer le livre d'un inconnu. Je lui réponds. Nous sommes tous des inconnus, et le deviendrons. Sauf rarissimes exceptions. Nous ne vivons que dans le coeur de ceux qui nous aiment. J’aurais préféré qu’elle m’annonce l’achèvement de son second roman ; je lui avais copié une lettre que Romain Gary m’avait adressée : la souffrance et pire pour se faire éditer, il ne l’avait été qu’à son septième manuscrit… Téléphone pour mon aimée, la mort d’une de ses tantes chéries, mère surtout d’un cousin adoré qui avait réussi sa seconde tentative de suicide et dont trente ou quarante ans après, elle ne se console pas. Que puis-je répondre et lui dire ? On ne dit rien à la mort, encore moins à celle des autres, qui est la même que la nôtre mais inconnue et insaisissable jusqu’à la nôtre. Visite et appel, mais début. La mémoire humaine s’efface de génération en génération mais la mémoire de Dieu commencée pour nous dès le projet de notre création qui valut création, ne passe pas, je le sais et j’en vis.
[1] Notre fille console sa mère puis regarde les dessins animés du petit matin : je ne sais pas à quel âge, j’ai aimé les Lucky Luke, à cinq ans peut-être. Elle a précisément cinq ans… au jour du salut, je suis venu à ton secours. Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant. Et dans le Christ, Dieu-même le vêcut : une mère survivant à son fils, la Pieta . Dieu a vêcu notre vie plus complètement et totalement, souffrance comprise, que nous ne la vivrons jamais. Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut… Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. Ainsi soit-il, ardemment.

matin

People et politique on s’entreb… déjà mais on ne le disait et on ne le donnait pas en modèle de réussite. La notoriété est le summum de la réussite (réussite de quoi ? de sa vie ?). N’importe quelle présentatrice de nos télévisions pense qu’elle pourra séduire un riche (en carnet d’adresses, le politique, en pognon, un… on ne sait plus qualifier les Bollloré, Pinault, Pérol, Richard… entrepreneur ? dirigeant de sociétés ? on ne les voit plus que par leurs attributs : le pouvoir non électif)

Economie. On ne traite et étudie que des techniques et des processus suoerficiels, fondés sur des statistiques et sur des productions de biens virtuels. On ne traite pas deux éléments. Le premier, l’économie telle qu’elle est vêcue par les particuliers, valeur des biens, du travail, des services, du capital d’une part et utilisation des disponibilités pour ceux qui en ont (les bénéficiaires de l’économie de notoriété ou de spécualtion ou d’accapartement). L’économie est aujourd’hui un vaste détournement et une appropriation par des personnes physiques. Longtemps ce n’était que le détournement pas quelques pays : la traite des esclaves, ou l’hégémonie américaine). Le second, la part psychologique, sinon spirituelle dans l’économie : la créativité, les choix d’investissement, la propension à épargner. Elle est décisive, c’est celle qui nous fait passer d’une époque à une autre.


[1] - Isaïe XLIX 8 à 15 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean V 17 à 30

lundi 8 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 8 mars 2010


Lundi 8 Mars 2010


Les morts qui intercèdent et nous entourent, ceux qui souffrent et qui meurent, nous appelant à la présence, à l’entourement, à la prière et à la vie autour d’eux et en eux. Chagrin, larmes et communion dans le même sort. [1]Prier… il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Elie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon… au temps du prophète Elisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. Pourquoi pas nous, qui sommes… qui avons… qui étions… et pourquoi les autres ? dans le bonheur, mais peut-être aussi dans le malheur ? le succès, la pauvreté, la maladie, le dynamisme, la dépression… l’aphorisme du Christ revenu dans son village d’enfance et de vie familiale : aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays, pose la question autrement. Notre accueil quand nous prétendons posséder, savoir, connaître : alors je suis inentamable ou si réticent face à la contradiction, à l’autre point de vue ou si dolent de ma disgrâce… Souveraineté du Christ : tous devinrent furieux… mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. La référence n’est pas l’autre me renvoyant aux plus mauvais penchants de moi-même, au désespoir, au blasphème, à l’indifférence, la référence est Lui. Je le sais désormais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël, profession de foi du général étranger et païen que son obéissance en quelque chose de simplissime, sur conseil de ses subordonnés, et sans la moindre foi… a sauvé, guéri, purifié… La mort et la maladie, nos impuissances de tous ordres ne sont que des vêtements d’emprunt (au péché, au désamour et à l’égoisme, à la colère, au doute).

matin

Les séismes depuis quelques semaines, en Haïti encore la moitié des sinistrés sans logis soit six cent mille personnes, en Turquie plus de cinquante morts, au Chili plus de huit cent, je ne sais combien à Taïwan.

Le réchauffement climatique : les Pyrénées Orientales et l’Aude sous la neige, écoles fermées, automobilistes consignés.

Commencé de lire Daniel Cordier : Alias Caracalla et Crémieux-Brilhac, la biographie de Georges Boris. L’histoire de France, c’est celle-là. Sans doute, la raffle du Vel’d’Hiv mais cela n’enseigne rien puisque le présent – ce que nos gouvernants nous infligent aujourd’hui : camps de rétention, identité nationale – n’est pas questionné à la lumière de nos errements et des conséquences dramatiques qu’ils eurent, autrefois. Cette période de conscience française, née dans le creuset de la Résistance et de la France combattante, est-elle enseignée avec d’autres d’ailleurs, analogues : les grands sursauts français, le ressort du patriotisme, qui n’est pas nationalisme mais valeurs partagées, révolte et solidarité humaines, soif et souci, reconquête de la dignité personnelle, collective, nationale si l’on veut (mais la nation n’est que bien commun, elle n’est pas l’alibi du totalitarisme ou de la bêtise). A cette aune, il me semble que le règne actuel – si personnalisée et si avide d’exclusivité dans un seul champ, celui des médias avec agitation de la boîte à idées et à communication – tend, parce qu’il n’a aucune mémoire et aucune vue d’avenir ni l’avenir probable et subi, ni l’avenir que nous voulons ensemble, ce règne tend à adapter la France à la psychologie limitée de son chef. Celui-ci s’ingénie à se justifier en tentant de faire le monde selon lui. Sa philosophie des relations internationales est aussi simpliste que ses propensions à se scandaliser ce ce qu’il analyse comme des habitudes figées et rétrogrades. La réalité pour lui n’est que sa mise à l’épreuve triomphante : est-il capable d’avoir raison des convictions des autres et des héritages de chacun ? Nous sommes passés d’une génération qui avait vêcu la guerre ou qui avait été en osmose avec celle qui avait vêcu la guerre, je fais partie de la seconde, pratiquement identifiable mentalement à la première en ce qu’elle ratifie l’exploit et modélise le legs pour le pays, à défaut d’avoir elle-même été héroïque, du moins discerna-t-elle la fidélité – passé de cette génération à une autre, l’actuelle, absolument sans mémoire et s’enivrant (en saoûler son public obligé) d’un vocabulaire du changement, alors que nous ne travaillons en fait qu’à aggraver toutes les évolutions mortifères et inhumaines observées et démoncées depuis deux décennies.

22 heures 30

Un moment de télévision, rythme presque trop rapide quelle que soit le thème des émissions, constance d’un type de femme présentatrice ravie d’être en selle et croyant que son avenir personnel tient à son image, c’est-à-dire à ses épaules et à la naissance de ses seins, à la télévision. Première forme de prostitution. Toutes les émissions-dérision sur la politique, seconde forme. Les présentatrices encore : presque toutes parlent du nez.

Quelques images-valant-nouvelles. Nicolas Sarkozy s’était déjà sabordé au salon de l’agriculture en n’y venant que pour les moments de la fermeture, donc la plupart des professionnels et sans risque des sifflets, ni de l’interpellation qui lui inspira la réplique désormais fameuse ; le voici, qui en une phrase de son débit mot à mot, chacun des mots séparés par un plan, sans que la ponctuation ou la construction en principale et subordonnées, soient désormais audibles, précise que l’écologie se fera « en regardant ce que font les autres ». Chorus pour crier à la trahison. Formule habituelle, le ministre compétent (Borloo, censé le plus populaire qui soit) « veut rassurer ». Démocratie adulte : calmer les peurs. Quant à l’impopularité, impossible qu’elle se manifeste physiquement : le Président de la République ne parle qu’à huis-clos et, selon les images télévisuelles au salon de l’agriculture, dans une salle sans fenêtre, quelque sous-sol… et quelques reportages sur la situation de la femme dans le monde : celles qui sont défigurées à l’acide en Birmanie ou au Sri-Lanka…

Diction, élocution, thèmes éculés, débit de chacun – regarder tout cela n’apprend que la folie ambiante, sans discrimination entre l’important et l’accessoire, la comédie et le drame. S’attrister au premier degré rend fou. Je m’abstiens donc la plupart du temps de télévision, depuis maintenant des années. La série des Simpson me parait l’un des rares moments salubres.

Des pitres, sans la moindre beauté.

Pointages sans culture sur l’accession des femmes à la politique, les quotas, la parité. Une séquence sur la cybercriminalité, les comptes et les brevets piqués par prise de contrôle de l’informatique d’entreprises ou de particuliers, l’attaque-même des Etats, vg. l’Estonie. La réalité est vêcue tout autrement. La Grèce est attaquée d’une manière encore plus criminelle, à ciel ouvert. Les banques qui coupent le crédit à une entreprise et lui vole – j’ai des exemples vêcus – carnets de commande et inventions, ou qui assaillent leurs clients particuliers de frais engendrant les débits, les suppressions d’autorisation de découvert, la réalisation des gages avec l’inégalité en tous procès entre la partie institutionnelle où se succèdent en gestion de dossiers des générations s’il le faut d’employés comme dans un commissariat onse relaye pour faire parler le récalcitrant (les garde-à-vue…), et la partie personne physique qui s’angoisse, qui est seule, qui s’use et qui vieillit. – Là encore, aussi scandaleuse, cette absence de traitement des vrais problèmes si l’on tient à une télévision qui les traiteraient.

Quelques chaînes, quelques rediffusions de films rendent le service d’antan : faire rêver à domicile une heure ou deux par jours, ou dépayser. En revanche, la télévision information – sauf au second degré, jauger la forme mentale et physique d’un dirigeant – me paraît actuellement très inférieure aux « unes » des journaux pendant les trois quarts du XXème siècle ou aux débuts de la télévision, en France, sous de Gaulle ou Pompidou, ou au lancement de CNN, en coincidence organisée avec la guerre du Golfe, il y a vingt ans bientôt. Une télévision information qui aujourd’hui introduit dans des cycles déséquilibrant et déstructurant.

La tendance à laquelle médias et politique apportent chacune leur insistance et leur genre est l’explication. Il ne s’agit presque jamais de faits mais d’un commentaire qui magnifie le présentateur – journaliste ou président de la République. Au lieu de donner la matière première de la réflexion que chacun mènera ensuite selon ce qui l’intéresse et selon sa culture, ses repères, ses perspectives, on ne nous donne plus que de la réflexion, forcément simpliste, forcéme,t très orienté (en général pour le maintien de l’ordre établi et la démonstration que tout reste sous contrôle de dirigeants et de médias également éclairés et éclairant) : c’est puéril et déraisonnable. Il n’y a plus d’opinion publique parce que l’information est ou bien celée, ou bien truquée. Jamais n’apparaît d’alternative, c’est-à-dire le seul langage qui serait d’opposition. Sur n’importe quel sujet, d’ailleurs. Le langage des pouvoir est pour convaincre et imposer un point de vue, le langage citoyen est d’abord la critique par dubitation faute que repères généralement consentis et exposé brut des faits soient disponibles.

[1] - 2ème livre des Rois ; psaume XLII & XLIII ; évangile selon saint Luc IV 24 à 30

lire Daniel Cordier et Crémieux-Brilhac

dimanche 7 mars 2010

la patate chaude - discussion

Inquiétude & Certitudes - dimanche 7 mars 2010

Dimanche 7 Mars 2010


Quarante ans, cinquante ans… j’ai voulu être aimé, j’ai voulu aimer, j’ai passionnément, intensément attendu et/ou couru. J’ai reçu, et je comprends que l’éternité et l’amour appelle cette sorte d’immobilité vivante au plus près, au plus intérieur, au plus naissant et total d’un être, je comprends l’éternité et à ces instants, je la vis. Je reçois d’être là et de vivre, d’aimer. – Prier…
[1] Moïse gardait le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian. Il mena le troupeau au-delà du désert, et parvint à l’Horeb. Notre vie spirituelle est une avancée, elle est située dans les lieux, dans l’histoire, dans notre chair, dans notre personnalité, nos amours et amitiés, nos professions, nos occupations. Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour venir regarder, Dieu à l’affût qui nous piège. Il dit : Me voici. Une des réponses décisives de toute la Bible, personnalité, temps, lieu, totalité de l’humanité. L’épisode du buisson ardent peut emplir un livre, donner à méditer et à vivre une existence humaine entière. Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Avons-nous, ai-je sérieusement envisagé de voir Dieu, de Le rencontrer face à face ? sans réfléchir aux possibilités, sans visualiser ou imaginer quoi que ce soit. Etre face à Lui, combien ces notions de transparence – resssassées en politique quand précisément tout se truque – prennent leur force, qui serai-je ? qui suis-je ? alors… le Seigneur dit à Moïse : j’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple… et j’ai entendu ses cris… Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer… Dieu ne se livre à Moïse que selon la démarche, puis les questions de celui-ci : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est Je-Suis. Commentaire de Paul : ces événements étaient destinés à nous servir d’exemple… ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber. Commentaire du Christ : voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. Intercession humaine, celle qui porte sur Dieu. Abraham pour Sodome et Gomorrhe, le Christ qu’on cloue – humainement, entre hommes, sous le regard de sa mère et de quelques femmes – en croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Les trois religions du Livre, les révélées : Dieu est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le révère. Amen.

Gaucherie obligée de toute traduction et de tout énoncé du nom de Dieu. Je suis celui qui suis. Je-Suis. Les quatre-vingt-dix neuf noms de Dieu donnés par le Coran. Toutes les ellipses et équations des psaumes. Et nos vies courantes, les jurons comme les soupirs. Mon Dieu… dans la souffrance ou dans la stupéfaction. Notre pauvreté est richesse suprême, elle est adéquate à la totalité de Dieu, elle y répond en vocabulaire, en paroles, en actes car tout ce qui est de nous est pauvre, mais cette pauvreté est aimée, attendue de Dieu. Il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse.


Georges Papandreou, petit-fils de Georges Papandreou des années 1950-1960, tellement bête noire à l’époque de l’armée que le coup des colonels en 1967 fut plutôt dirigé contre lui que contre la monarchie. Celle-ci paradoxalement se perdit – inexpérience du roi Constantin – a tentant de reprendre le pouvoir et de rétablir la « démocratie couronnée ». Georges Papandreou junior, donc, à l’Elysée. C’est l’échec institutionnel total de l’Union européenne, puisque les choses se passent d’un Etat membre à l’autre, et non en Conseil européeen. C’est l’échec aussi de l’idée majeure de la construction européenne, la solidarité totale entre Etats membres, tant militaire qu’autrement, nous sommes la même substance, la même chair, la même âme. On va donc de contre-sens en destruction. Personne ne le voit ni ne le dit en position de commentateur ou en position de dirigeant politique. C’est lamentable de cécité. Où est le président du Conseil européen ? où est l’euro-groupe ? Et ne pas comprendre que l’attaque contre un des Etats-membres est le test de la prochaine, de la suivante, etc…

Faire cas des conversations franco-russes, des ventes d’armes, voire de la recherche d’une position commune sur le nucléaire iranien – pour célébrer comme à propos de la visite grecque de cet après-midi, le génie qui nous préside et nous gouverne et nous représente – c’est oublier la série des incohérences françaises en poltiique extérieure de ces dernières années : nous avons accepté le bouclier anti-missile, nous sommes rentrés dans l’O.T.A.N., nous sommes les plus « durs » vis-à-vis de l’Iran alors que l’évident intérêt des Russes, c’est l’accès à l’Océan Indien par l’Iran et c’est de soutenir l’Iran contre les Américains en Irak et en Israël. Les ventes d’armes ne sont pas du commerce extérieur sain. L’exemple rwandais ne nous suffit pas ?

Pour un spectacle d’ombres auquel nous emmenons notre fille, cet après-midi, la caserne du 3ème RIMA à Vannes, principale force engagée par nous en Afghanistan, ouvre ses portes. Bel ensemble de bâtiments, un peu de matériel visible, ambianbce chaleureuse : je continue de regretter la suppression du service national, je l’aurai au contraire étendu aux filles et l’aurai laissé obligatoire en supprimant tous les anciens passe-droits tenant aux études. Je note les appels à l’engagement, ils sont très bien :
tu cherches une vie différente
des horizons nouveaux
un métier
du sport tous les jours
viens au 3ème de marine
chez nous l’action sera ton style de vie

Témoignage d’une des fondatrices du M.L.F. que je ne datais pas de Mai 68. Il manque une histoire du mouvement social en France, avec toutes ses arborescences : vie syndicale, manifestations ouvrières locales et générales, rapport avec les gouvernements à orientation censément de gauche, organisation des étudiants, grandes confrontations et liens avec l’étranger ou avec des mouvements sociaux, droits de la femme, droits « humains », aide aux sans-papiers, etc… école d’un autre progrès politique, celui d’une prise de conscience des conditions de vie sociale. – Juste en regard, sur France-Infos., la proposition de loi et les démarches du Conseil de l’Europe vers nous, à propos de « la fessée ». Tout cela peut être tout simplement de la médecine scolaire ou de la vigilance en famille et à l’école pour la maltraitante éventuelle des enfants. Mais réglementer la fessée, pourquoi pas la sodomie (entre adultes) ou la masturbation ? ou la manière de se saluer. S‘il y a violence, la loi existe déjà. Incidemment, il est choquant qu’une collaboratrice de radio. avec rubrique très suivie (Edvige Antier) soit en même temps députée (U.M.P.) : cela me paraît incompatible, et précisément la proposition de loi. Pour situer étonnement et hostilité, je dis que la fessée pour notre fille se limite à une tape sur la fesse à travers le pantalon ou la jupe, et le sujet debout, l’ensemble pour une prise de conscience de l’enfant, arrêt sur image, et non une éducation par la contrainte, encore moins par la peur physique : lesquelles ruinent la relation affective et la structure familiale.



[1] - Exode III 1 à 15 ; psaume CIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens X 1 à 12 ; évangile selon saint Luc XIII 1 à 9

samedi 6 mars 2010

la patate chaude et la fin de ce monde-ci

couriellé aux destinataires de ma "paroisse virtuelle", de ma lecture du Coran part un chrétien, à mes anciens étudiants de Paris VIII et aux députés....

La patate chaude et la fin de ce monde-ci


Une amie franco-grecque, avec qui j’ai intensément partagé quand je fus dans son pays pour notre ambassade – c’étaient, 1982-1984, les premières années de la gauche au pouvoir depuis la dictature des colonels et l’entrée dans le Marché commun évitant de justesse à la Grèce les « ajustements structurels » dont j’avais vu les ravages et l’inadéquation dans leur version d’essai au Portugal des œillets, 19875-1979 – m’envoie ceci.

Les forces de l' "ordre" attaquent de plein fouet Manolis Glezos lors des manifestations de ce matin devant le Parlement, au moment du vote "socialiste" en faveur des mesures d' austerité. La photo est hautement symbolique puisque Manolis Glezos, âgé aujourd'hui de 88 ans (!) est la figure emblématique par excellence et la memoire vivante de la Résistance grecque contre les nazis. C' est lui qui à l'âge de 18 ans est monté, à l' Acropole, et a abaissé le drapeau avec la svastika, un mois a peine apres l'occupation d'Athènes... Malheureusement, le respect (et la honte) ne sont pas depuis a l' ordre du jour, surtout quand il s' agit de sauvegarder à tout prix le bien-être du système.
--
Nous sommes dans l’évidence. Nos dirigeants aussi, mais ils se dédoublent. Certains sont conscients dans leur for intérieur quelle que soit leur peu de culture économique, leur peu de fibre sociale, leur peu de structure d’âme et d’esprit, mais ils sont incapables – aboulie ou complicité acquise – de faire passer cette vague inquiétude de conscience et d’intelligence en décision d’Etat national puis en réelle concertation internationale.

Pour le très immédiat, il est clair que la gauche – en France comme en Grèce – n’a aucune crédiblité, alors même que la crise, dans ses développements actuels, justifie comme jamais depuis plus d’un siècle les analyses marxistes et au moins les propositions keynésiennes de reprise en main par l’Etat. On n’a jamais autant privatisé en France qu’avec Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn et à propos de la fermeture de Vilvorde en Belgique francophone, sinon rattachiste, le chef du gouvernement français, ainsi qu’à propos des « licenciements boursiers » chez Michelin, proclama qu’il n’avait aucune compétence pour agir auprès de la régie Renault. Nicolas Sarkozy tient un langage contraire, ce qui rend encore plus pitoyable son manque d’influence sur le comportement des bailleurs d’emplois. La gauche qui se croit à jour en épousant les idéologies et les dogmes du libéralisme, enfante la passivité des citoyens, leur désespérance jusqu’au jour où l’imprévisible mènera les révoltés du cœur à la révolte physique. L’alternative n’est pas dans les partis mais dans les idées, dans l’analyse de ce qui fait ou défait le bien commun.

Il était prévisible – pour le moindre étudiant en économie, la moindre personne de bon sens – qu’à garantir les banques pour que les dépôts ne les quittent pas massivement et que n’éclate pas tout de suite une apocalypse (mot grec, signifiant révélation) financière, on n’obtiendrait aucun changement dans leur comportement, que bonus, super-bénéfices reprendraient en quelques mois, c’est fait. Mais il était surtout prévisible qu’à transférer du système bancaire aux Etats eux-mêmes la crédibilité de l’ensemble des architectures financières mondiales, on désignait aux banques et aux divers fonds de pension, sinistre invention du capitalisme au rebours de la sécurité sociale et des retraites par répartition, comment désormais spéculer. Il est acquis que la Grèce et les Etats du sud de l’Union européenne sont attaqués par des agences de notation, par des collusions entre banques, par la spéculation apatride.

La passivité des dirigeants, des autorités morales est la même devant la prolifération du cancer et devant les comportements cyniquement avoués des fauteurs de notre trouble est analogue à celle des années 1930 devant la montée puis le triomphe du nazisme. Le communisme a toujours dérangé car son analyse fondatrice est juste : aucun des dogmes libéraux ne résiste à l’expérience, cela se répète en pire à chaque génération et cela ne marche un temps que si l’Etat reste puissant, planificateur, vigilant et surtout incorruptible en la personne des dirigeants démocratiquement élus et de leurs collaborateurs, énarques ou autres. Le communisme stalinien ou pépère et national à la française a donc été combattu, mais le nazisme non qui a ménagé et utilisé le capitalisme allemand. L’histoire est connue.
Aujourd’hui, la suite est encore plus prévisible qu’il y a vingt-huit mois. Les banques, sauvées par les Etats, sont en pleine forme, elles ne financent ni les entreprises, ni les économies, ni les particuliers. Le diagnostic répandu (déclaration d’un collaborateur de l’O.F.C.E. avant-hier matin à France-Infos) est que l’économie et la finance sont « régulées » désormais – faut-il entendre : sous contrôle, ou remis dans leur état antérieur aux alertes ? – mais qu’il reste le marché de l’emploi. Comme si rien n’était solidaire de la victime au bourreau. Les Etats, eux, ne sont pas en forme. Leurs dirigeants ne peuvent s’imposer : Barack Obama gagne un peu pour les régimes de santé, mais pas du tout pour la moralisation des banques, Nicolas Sarkozy a des boucs émissaires choisis pour des raisons qui ne sont pas celles des apparences (Bouton et Pérol, gratifiés si différemment…), des thèmes démagogiques mais aucun suivi ne lui est possible puisqu’il se contredit de mois en mois ou de semaine en semaine. Que son imprévisibilité par démagogie est telle que les collaborateurs et le Parlement ne peuvent plus remplir leur office.

Contre l’attaque des banques et des fonds de pension, des agences de notation et des « traders », les Etats sont aujourd’hui sans défense. A l’instar des enteprises grandes ou petites que le désengagement du système bancaire se rentabilisant ailleurs que dans le financement de l’économie, a placées de force en bourse, ce qui les a mis à portée de n’importe quel raid hostile – les Etats sont placés sur le marché du fait de cet endettement excessif auxquels ils se sont obligés pour éviter l’explosion sociale. Les Etats-Unis ont atteint – puissance et hégémonie à conserver, obligent – le degré suprême de dépendance, mettant en danger non seulement eux-mêmes en économie et en stratégie, mais le monde entier, en se faisant financer leurs déficits budgétaires plus tant par les marchés que par leur concurrent potentiel, la Chine.

Les entreprises, les populations, les Etats sous la coupe d’un système auquel il n’est toujours pas touché. Système dont quelques-uns – physiquement, leur ventre… – profitent. Y compris les enseignants du dogme.

Remède ? pas tant le remède-même en technique de substitution aux réseaux, circuits, recyclages, rémunérations actuels et autres, que la matrice propre à trouver le remède et à l’imposer. Ce n’est pas le monde, ce ne sont pas les peuples qui sont malades tandis que l’on prierait le système d’être bienveillant, l’automatisme de régulation des marchés, des prix. Système qui ne fonctionnerait – assurent ses théoriciens à chaque génération et ils ont triomphé exclusivement ces vingt dernières années – qu’à condition qu’il n’y ait plus d’Etat, plus d’impôt pour lui mais évidemment les impôts sur la production et la consommation, sur les emprunts et sur les retraites, sur les acquis et sur les anticipations de manière à ce qu’il reste des cagnottes à convoiter et à propos desquelles spéculer en passant d’une cible à l’autre.
C’est le système qui est malade et mortifère, le dogme faux.

Solution, l’asphyxier, lui enlever toutes cibles par une solidarité totale des Etats, par la chasse à la spéculation comme on chasse le terrorisme ou les trafics de drogue. Cette solidarité n’est possible – même si le péril la rend de soi légitime – que si le mode de gouvernement de la planète est profondément rééquilibré par l’entrée des peuples dans la « gouvernance » planétaire. Et la démocratie mondiale suppose des références et des repères moraux. Les petits moyens – aujourd’hui mis en œuvre dans le désordre et pas en concertation ni uniformément – tels que la nationalisation des banques, pour un temps et à des fins déterminés, seront aisés à ajuster et à généraliser. Le financement des retraites dans les pays dotés, de la sécurité sociale et de la santé au minimum dans les pays dépourvus et exploités, s’inventera autrement que par fonds de pension et capitalisation. Les inventions techniques en gestion économique et en finances seront stimulées, aujourd’hui impossibles tant que le système et ses dogmes continueront d’être révérés. Tant que le mot liberté sera cyniquement dévoyé par l’économie, la patate chaude du discrédit passera des entreprises, aux banques, puis aux Etats, bientôt à l’Union européenne en tant que telle.

Celle-ci est fautive parce qu’elle se repaît de son impuissance. C’est elle qui a les clés du problème mondial, en finances, en stratégie, en démocratie. Les commentaires d’actualité disent sa misère. On était censé – traité de Lisbonne si médiocre – avoir une présidence du Conseil européen en voie de pérennisation et un ministre des Affaires étrangères aux compétences dignes de l’appellation. On a nommé des gens bien mais à raison de leur insignifiance pour ne pas déranger les gouvernants des Etats-membres. En ce moment, qui entend-on ? la présidence semestrielle, tenue par l’Espagne, et le président de la Commission, reconduit pour les mêmes motifs qui ont fait nommer président du Conseil et ministre des Affaires étrangères : pas de charisme qui gênerait les nationaux… la solution européenne est l’élection du président au suffrage universel direct de tous les citoyens, avec compétence pour convoquer le referendum dans les matières prévues par les traités. Alors, plans de soutien à la consommation, initiative d’un protectionnisme négocié entre grandes zones socialement et économiquement homogènes, défense de nos patrimoines, émancipation stratégique de l’Europe tirant les Etats-Unis de leur solitude face à la Chine et retours partout au pluralisme.

La politique et les institutions enfin restaurées à l’échelle des enjeux spirituels et sociaux, l’économie et les finances se déduiront par force. Une telle épuration devrait provoquer l’essentiel : que les « élites » aient d’autres critères que l’argent et le paraître, pour conduire leur vie personnelle./.
Bertrand Fessard de Foucault . 6 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 6 mars 2010

jeudi 4 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 4 mars 2010


Jeudi 4 Mars 2010


Prier…
[1] la parabole de l’homme riche et de Lazare. Le même prénom que le frère de Marthe et de Marie, hasard ? images du séjour des morts, bien proche de celle de la mythologie grecque. Exposé des arguments de la foi qui n’attachent aucun incroyant. Justice distributive par changement des rôles et des sorts. Tu as reçu le bonheur dans ta vie et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c’est ton tour de souffrir. … Quelqu’un pourrait bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus. Surmontée sa sécheresse, le texte dit beaucoup : il anonce la résurrection du Christ et son peu de prise sur les contemporains comme, aujourd’hui, sur notre époque. On admet la morale évangélique, pas celle des souverains pontifes de l’Eglise pourtant fondée par ce Christ. L’événement : résurrection, n’ébranle pas. Soit que nous en ayons la routine, soit que cela passe pour une supercherie qu’à chaque génération on établit en critique interne des évangiles, le Coran ne fut sans doute pas le premier à le faire, les évangiles eux-mêmes énoncent la thèse des Juifs sur la susbtitution ou la disparition du corps. Le texte montre aussi l’altruisme relatif du riche tombé en enfer, il souhaite que les siens ne l’imite pas. Tout semble figé et même Abraham est dominé par la disposition des lieux, si l’on peut écrire : un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. La place de l’espérance, rien ne peut bouger… ni les hommes, ni les arrangements de « l’au-delà »… qui ne sont pourtant présentés comme ceux de Dieu, un « fatum » inexorable engendré par nos façons de vivre ici-bas… au jugement, les méchants ne se lèveront pas, ni les pécheurs, au rassemblement des justes. Le Coran reprend souvent ce mot de rassemblement …La comparaison salvifique et positve nous est donnée par Jérémie complétant le psaume et lui donnant redondance : maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buissons sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur… Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vers le courant. Je lis le texte comme l’exhortation de notre liberté. L’espérance et la foi sont reçues, mais librement. Reste le mystère de nos désespoirs, même pour ceux qui « croient », sur cette terre où nous sommes imparfaits et finis, les guillemets s’imposent, et reste le mystère que tant semblent n’avoir rien à entendre ou à voir, et ne paraissent pas même manquer de cette dimension de l’existence humaine : être appelé à croire, à espérer. La condition humaine nous met tous à égalité, en toute société et à toutes époques. Ni supérieur aux autres (ce qu’entre croyants et incroyants, nous avons tellement tendance à vivre), ni inférieur aux autres (ce qu’en période troublée, socialement, financièrement, nous vivons aussi, ceux qui subissent la pédagogie et l’assurance des cooptés, des dirigeants, des « seigneurs »). Tout n’est pas statique, selon les textes de ce jour : le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Une direction, une orientation, les errances… la paille balayée par le vent.

C’est donc commencé, sondages sur le meilleur candidat de la majorité présidentielle au cas où Sarkozy… François Fillon évidemment et qui battrait aussi bien Martine Aubry que Ségolène Royal. Récit de la visite du Premier ministre au salon de l’Agriculture, qui ne peut qu’imiter le rite lancé par Jacques Chirac : les deux bases de la laborieuse trajectoire présidentielle de ce dernier, l’Hôtel-de-Ville de Paris et les agriculteurs. Conclusion des commentaires : le silence obligé des gens du gouvernement et de l’UMP jusqu’à ce que Sarkozy y vienne, car à lui, les annonces !

9,26% de chômeurs. Qui le commente, qui le reproche au gouvernement, au président de la République puisque ce dernier est compétent sur tout et responsable de tout ? commentaire de l’O.F.C.E., c’est très inquiétant, temps de latence entre la reprise et l’impact de celle-ci sur le marché du travail. On a régulé l’économie et la finance, mais toujours pas le marché du travail. L’ensemble du vocabulaire est révélateur : on régule, on ne traite pas, on ne remédie, on fait croire que la crise économique et que la crise financière sont déjà du passé, bref que docilité et patience suffiront pour le travail finisse par suivre… Alors que l’exemple grec voit qu’après les banques et les entreprises l’an dernier, ce sont les Etats qui sont traités comme de simples sociétés de service à noter, décoter et amender. Le cynisme des gouvernants, des commentateurs, des obserateurs, pas une de ces « catégories » ne souffre.La réalité semble bien un durcissement du climat social, le gouvernement, l’Etat ne sont plus crédibles ni pour sauver quelque chose, ni pour arbitrer, on va forcément vers de la violence.

La Vendée et les Charentes, le Cotentin, le Chili et maintenant Formose. Et évidemment, l’ouverture de la série : Haïti. Cela prend moins de place que les chances de la France en coupe du monde de foot-ball après l’échec face à l’Espagne, qui semble avoir été particulièrement pitoyable, du jeu donné par des milliardaires… à égalité avec le salon de l’agriculture et le discours présidentiel, la messe de Requiem dans la cathédrale de Luçon. Singulier édifice de ce barique français, très dépouillé sans vitraux ni couleurs ni sculptures, la cathédrale de Richelieu. François Fillon encore.

Discours de Marignane, la novation et la contradiction chaque semaine avec les textes de la première année de mandat, comme Sarkopzy parle chaque semaine de façon fondamentale, plus rien n’est retenu ni ne choque. En revanche, la continuité – avec Jacques Chirac – est totale pour expliquer l’échec industriel français, le pays vidé de son équipement, de ses marchés à l’exportation, de sa capacité de desservir son propre marché ? la faute aux trente-cinq heures, la faute à Martine Aubry probable candidate de la gauche à la prochaine élection présidentielle.

L’Irak ne sert pas de leçon pour l’Afghanistan, d’ailleurs on ne traite pas les deux pays d’un même souffle. L’Irak, sujet dominant depuis vingt ans, est maintenant au énième rang puisque ce n’est pas une guerre à soutenir comme ceux que les talibans livrent en Afghanistan… dans les deux cas, les élections parlementaires sont un fiasco, les dirigeants sont sans crédit non seulement parmi leurs compatriotes mais plus encore aux yeux de ceux qui les intronisent et les protègent.

soir

Sondages sur les régionales, indifférence dominante, probable record d’abstentions pour ce genre de scrutin. L’U.M.P. mènerait au premier tour cinq ou six points de plus que le P.S. à 28%, les écologistes à 12% et le Front national à 8%. Effondrement du Modem, qui a décidé semble-t-il d’ignorer ce champ de bataille…

Une obscure commission du Congrès adopte une résolution par 23 contre 22 priant Barack Obama de reconnaître le génocide armémenien. Ankara rappelle son ambassadeur.

Paradoxe français : les Français entendent Sarkozy répéter qu’il prend ses responsabilités sur tout et que les décisions, c’est lui qui les prend. Et pour autant ils considèrent que leurs malheurs, notamment le chômage, sont le fait de « la » crise et que ce n’est donc pas la faute de leur président… Autre paradoxe : les 35 ou 38% d’opinions favorables pour Sarkozy sont un excellent score, car à la différence de ses prédécesseurs, les intentions de vote coincident strictement avec ces opinions. Sarkozy est très minoritaire mais il a la majorité relative, et à un niveau tel qu’il aura dix points d’avance sur le candidat de la gauche. Il est donc réélu à coup sûr, sa fin ne peut être qu’accidentelle : la santé ou la rue, mais pas du fait des urnes.

[1] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ;évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

Inquiétude & Certitudes - jeudi 4 mars 20010

mercredi 3 mars 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 3 mars 2010


Mercredi 3 Mars 2010

Prier… l’affrontement entre Jésus et ses tortionnaires, selon Isaïe ou, aujourd’hui, selon Jérémie (mes ennemis ont dit : Allons, montons un complot… attaquons-le par nos paroles, ne faisons pas attention à tout ce qu’il dit) et selon Matthieu (le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreont aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera). Une religion écrite – elle n’est pas la seule – mais une religion qui révèle Dieu par les événements, et ces événements ne sont pas dits au passé, ils sont d’abord annoncés et en plusieurs versions, celles des prophètes, celle du Christ lui-même, son propre prophète et le prophète par excellence (ce qui renvoit à l’énigme coranique, qui me semble plus affaire de présentation que de fond, au moins pour ce qui est de la place de Mahomet dans l’histoire spirituelle de l’humanité, le commentateur par excellence du monothéisme et de la transcendance, commentateur enflammé et indigné). A ces prophéties, s’ajoutent deux types de réaction : l’attitude-même de la victime, Jésus : ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur,pour détourner d’eux ta colère… Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font… et les disciples, nous tous : pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? Le fait est que Jacques et Jean auront la grâce de cette capacité, et que les réclamations de la bonne place sont le fait d’un amour maternel, exubérant mais déplacé : voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite, l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. La réponse de Jésus est surtout celle qu’il fait au « bon larron », ce soir-même, tu seras avec moi en paradis.
[1]

Cinquante-trois morts en Vendée et en Charentes. Alerte en Calvados et en Cotentin pour des vagues de trois mètres. Quarante mille hectares inondés (d’eau salée) sur la côte poitevine. Une vingtaine de millions « débloqués » pour les obstreiculteurs, et cinq pour les agriculteurs. Unité de compte pour moi : le Air Force One à la française… entre quatre cent et cinq cent millions d’euros. Huit cent morts au Chili. Aide de la Bolivie qui n’a toujours pas rétabli de relations diplomatiques avec le pays qui lui a pris son accès à la mer. Président et ministres donnent une partie de leurs émoluments (Morales perçoit mensuellement l’équivalent de mil sept cent euros, exactement dix fois moins que Sarkozy).

Villepin au salon de l’agriculture : une concertation européenne. Martine Aubry au salon de l’agriculture pour comprendre les problèmes quoiqu’elle les sache familialement, grands-parents des deux côtés dans l’agriculture.

Le traité de Lisbonne devait institutionnellement tout changer a-t-on prétendu (ce qui ne résistait déjà pas à l’analyse textuelle). On a élu le président du conseil et le ministre des Affaires étrangères, en criant – au parterre – que c’était se moquer du monde et des Européens que de choisir des gens aussi pâles. On ne les mentionne même plus. Il est dit que l’Espagne préside l’Europe, l’ancienne présidence semestrielle tournante. Barroso s’exprime, président de la Commission, et en appelle aux chefs d’Etat et de gouvernement. Première manière de ne pas exister pour un pays virtuel… seconde manière, l’Ukraine qui se laisse reprendre par la Russie et contribue à recréer sous une forme présentable l’empire soviétique.

Il est acquis que la difficulté grecque tient à une entente de fonds spéculatifs et de banques nommément connues. Acquis aussi que les lois américaines dans la matière – l’Europe défendue par des législations qui lui sont étrangères ! – sont violées. La solidarité européenne si peu évidente que la Grèce se donne l’alternative de recourir au F.M.I. – exactement l’inverse de la situation de 1980-1981 où l’entrée dans le Marché commun sauva le pays des médications du F.M.I. dont j’avais déjà vu les désastreux effets au Portugal… Les économies grecques à hauteur de cinq milliards sont moindres que le coût des armements commandés à la France et à l’Allemagne.

Une voix à l’émission (France-Infos. « tout est son contraire »), il s’agit de l’page de la retraite, quand est-on gâteux si l’on a pour métier l’esprit. La voix de qui ? d’Ormesson ? non, quoique le contentement de soi et la lèche des mots (au sens du lèche-frites, soient les siens. C’est Philippe Tesson, dont je ne sais l’âge qu’il a mais certainement pas avancé au point que ce soit un exploit qu’il tienne le temps d’un entretien… j’ai de lui le regard d’un illuminé plus par des haines précises et personnelles que par la très haute intelligence d’un prophète ou d’un artiste, et la mémoire de cet entretien qu’il eût avec Jacques Fauvet – ce dernier m’en donna l’ambiance très peu après… Il vint le voir peu avant le lancement du Quotidien de Paris pour simplement l’avertir que ce qu’il allait faire serait bien mieux que Le Monde … L’entretien n’est que complaisance et n’apprend rien sur ce que fut la presse quotidienne, ni sur le journalisme : a-t-il changé ou pas, du fait de ses supports matériels ou virtuels, ni sur la manière dont se fait un journal et se forme un journaliste, ni sur la fonction de direction ou d’incarnation d’un grand quotidien…

[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXX ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28