vendredi 31 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 31 octobre 2008


Vendredi 31 Octobre 2008



Ce n’est pas brillant, et la fin de journée, la nuit aussi ont été froides.
Donc, prier… toujours la discussion, devenue aussi rituelle que les fonds d’arguments critiques contre les miracles opérés par Jésus : celui-ci peut-il guérir un jour de sabbat. Jésus commence par une interpellation dans ce registre, puis devant le silence de détracteurs : on l’observait… il continue selon le bon sens, et surtout selon leur propre comportement. C’est sans aboutissement. Tension palpable alors que le Seigneur est tendresse et pitié. Ce qui devient une clé de tout discernement, de toute connaissance : que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important. L’échelle de valeurs qui m’a manqué pendant des décennies, l’échelle de valeurs qui nous manque, qui manquent à nos sociétés. Echelle de valeurs inspirée par notre nature humaine à l’image et à la ressemblance de Dieu, toutes les théories du droit nature : termes et concepts très oubliés aujourd’hui en ce temps d’efficacité et de soi-disant volontarisme. Echelle de valeurs qui sont le fait de notre liberté, une décision pour le bien, et nous revenons au dilemme du paradis et de la Genèse. Et ils furent incapables de trouver une réponse. C’est le « serpent » qui la donne à Eve, tandis que Dieu est absent, le rendez-vous n’est que le soir. Il a donné des vivres à ses fidèles, gardant toujours mémoire de son alliance.
[1]

Le violeur en série présumé, remis derrière les barreaux ce soir. Commentaire : Nicolas Sarkozy doit être satisfait. Ainsi, fonctionnent nos institutions, tandis que la garde des Sceaux était introuvable au moment où le président de la République – depuis Pékin – donnait des instructions au parquet. La chambre criminelle d’instruction de la Cour d’appel de Paris a obtempéré et rectifié l’erreur matérielle, renversant une jurisprudence établie. Un prétexte avait été (miraculeusement ?) avait été trouvé pourtant hier qui permettait de rester dans la jurisprudence : une des victimes dont le malheur ne remontait qu’au printemps, se souvenait soudain de la plainte qu’elle avait déposée et l’on arrêtait chez lui le coupable présumé. Garde à vue et procédure pouvant mener à l’incarcération, ce n’est pas la voie choisie par le parquet. Mais l’avocat du violeur, dont les ascendances « étrangères » ont été répétées (mexicaines), se pourvoit en cassation.

L’atteinte à l’image du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy fait appel de l’autorisation donnée à la vente de « poupées vaudous » à son effigie avec explication de textes et accessoires (des aiguilles) : rappel de l’affaire Mercury sous Georges Pompidou (le hors-bord « familier de la victoire ») et du jeu de cartes sous Valéry Giscard d’Estaing, et naturellement de Gaulle qui aurait invoqué plus de cinq cent fois son droit à l’image contre celle véhiculée par l’O.A.S. et les tenants de l’Algérie française. Décidant en référé, le tribunal de grande instance de Paris a estimé que la poupée-livre est bien " une oeuvre de l'esprit, composée de deux supports indissociables, qui véhicule des informations et relève de la liberté d'expression, son contenu informatif se plaçant délibérément dans le cadre de la satire et de l'humour ", c’est la première fois qu’un président de la République perd dans ce genre de procès. Ségolène Royal a d’ailleurs un honneur semblable d’un autre caricaturiste. Reste le procès d’Hervé Eon, porteur d’une pancarte au passage du président : casse-toi, pov’con.

Plus sérieusement, les réformes continuent.

Un Conseil national de défense et de sécurité a été annoncé mercredi, un autre compétent pour le renseignement va être également mis en place. Sécurité intérieure et sécurité extérieure sont désormais amalgamés, de même que le renseignement à consonnance militaire et sécuritaire fusionne avec le renseignement de politique intérieure. L’ensemble est présidé par le président de la République et la direction des renseignements se fait à l’Elysée. Ces concentrations procèdent de la Constitution – voulue par Nicolas Sarkozy, un régime présidentiel dont sont absents le Premier ministre et les ministres, simples exécutants – mais finalement non écrite au dernier congrès du Parlement. L’ensemble des prérogatives du gouvernement et nommément du Premier ministre, en matière de défense, sont accaparées par le président de la République.

L’audiovisuel public donnera lieu à la fin de Novembre à une nouvelle loi. Les syndicats de journalistes estiment que FR 3 perdra toute vocation nationale. Protestations contre l’abandon de neuf programmes à Radio France International. Rien n’y fait.

Tout indique que la crise est essentiellement celle de la baisse du pouvoir d’achat dans le monde industrialisé : les ménages américains n’ont pu payer leurs crédits immobiliers même à très bas taux d’intérêt, les Européens consomment de moins en moins, critère l’automobile. Elle se porte mal aux Etats-Unis depuis une décennie, soudain elle est en crise en France – tandis qu’en Allemagne, le cours de Volkswagen s’est envolé. Fermeture de sous-traitants, chomage technique chez Peugeot et Renault (les syndicats attraits devant les tribunaux pour les mouvements à Sandouville, sont approuvés par la juridiction), plus de trois mille emplois supprimés chez Nissan (Renault). L’Oréal ferme ses établissements à Monaco et en Ecosse. Le Parisien interroge : 382 milliards aux banques, qu’en font-elles ? La réponse ne peut être donnée que par Nicolas Sarkozy : un médiateur national avec son équipe, les instructions aux préfets et un correspondant dans chaque département de ce médiateur, le directeur local de la Banque de France. Réponse à la réponse : les crédits bel et bien coupés pour la Camif qui licencie neuf cent sur treize cent emplois. Le pouvoir a menti deux fois : les banques françaises ont bien davantage de fonds propres que leurs homologues ailleurs en Europe, et n’ont donc pas besoin d’être recapitalisées, aidées cependant elles vont maintenir leurs encours dans l’économie et même prendre davantage de risque. Commentaire calme mais net de Michel Sapin, longtemps président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, et successeur de Pierre Bérégovoy à Bercy, dans le court gouvernement de celui-ci. Gesticulation… propos sans suite… c’est la pratique des banques quii ne changent pas. Il fallait exiger une présence au conseil d’administration, c’est de l’intérieur qu’on peut faire bouger les choses et imposer une politique d’engagements et de soutiens. Il faut une participation au pouvoir et à la gestion dans les banques en échange de l’argent frais procuré. La participation au capital de la banque pour reconstruire un système sécurisé. Pas définitivement mais le temps nécessaire. Si renflouer les banques ne permet pas aux ménages de consommer à nouveau et aux entreprises de se maintenir assez pour innover et reconstruire des marchés, ce ne sera qu’une subordination encore plus marquée qu’ « en temps de paix » des politiques aux institutions financières. Or, aujourd’hui ces institutions sont mutualisées, elles sont – elles surtout un bien commun : elles devraient être actionnées en vue du mieux être d’un grand nombre et non pas en fonction des accumulations et accaparements par quelques-uns.

Il apparaît que nombre d’Etats sont en faillite et recourent au Fonds monétaire international, ainsi la Hongrie. Mais que’est-ce que le Fonds monétaire international sinon une mise en commun très partielle des Etats, à redistribuer selon des règles précises, c’est un bien commun et non une institution aux ressources et aux compétences indépendantes. Flou des définitions entrainant le laxisme des pratiques. Ainsi de la « communauté internationale » qui – juridiquement et politiquement – n’existe pas en tant que telle. Elle ne se distingue pas de nous. On l’invoque dans l’est de l’ex-Zaïre : République démocratique du Congo. Bernard Kouchner y obtient un « sommet international », un de plus : Sarkozy, l’Africain, la revanche de Dakar. Sens pour les gens, les réfugiés ?

La campagne américaine touche à sa fin. La disproportion des moyens financiers entre les deux candidats est flagrante à en juger par la débauche de campagnes télévisées pour Obama. L’élection sera très serrée, malgré qu’il y a quelques jours encore on parlait d’un raz-de-marée en faveur du candidat noir – déjà seul sénateur noir à son entrée au Capitole en 2004. Je persiste à croire que le candidat démocrate improvisera sans références, aura à prouver sans trêve qu’il est bien américain. J’observe que son expérience politique est aussi courte que sa carrière d’élu : échec en 2000 à la Chambre des représentants, élection au Sénat en 2004 seulement. Séduction de la jeunesse et de la pureté ? sans doute, mais surtout choix et œuvre d’une machine électorale dont les ressorts et les agents ne sont guère présentées, en tout cas en Europe, assez puissante pour avoir brisé les Clinton et pour réduire un politique comme McCain aussi expérimenté : vétéran du Vietnam, plus de vingt ans au Sénat.

Campagne pour diriger le Parti socialiste, Benoît Hamon qui n’a jamais gagné une élection au scrutin uninominal se croit l’homme de la situation. Ségolène Royal accompagnant les manifestants de la Camif, jusqu’à Bercy où on ne la reçoit – semble-t-il – pas, démontre que la régionalisation, les autonomies locales, les encouragements à l’initiative sont un bavardage : une région comme celle qu’elle préside n’a donc pas les moyens de sauver neuf cent emplois dans une entreprise adossée à plusieurs compagnies d’assurance à très forte tradition thématique (et non régionale).

Mort d’un « sans domicile fixe » autre que le Bois de Vincennes. Une responsable de l’association « morts dans la rue » commente qu’on ne meurt pas tant de froid que d’être inutile, de ce que personne n’attend rien de vous, que les regards se détournent, on meurt de manque de « lien social » et cela nous concerne tous. Combien j’en suis d’accord. Au pied de l’église saint-Vincent-de-Paul à Paris, place Franz Liszt, au pied des escaliers, il y a une dizaine d’années des voyous ont arrosé d’essence un clochard et y ont mis le feu vers une heure d’un matin. Antisémitisme ou non, quelques coups, voire blessures autour du parc des Buttes-Chaumont sont un scandale national et l’évocation de l’Holocauste. Pour ce pauvre homme tué par de bien pauvres types, rien… j’aurais voulu que soit érigée dans les six mois à l’emplacement de la mise en feu, une statue de bronze l’évoquant de la manière la plus réaliste.

Au total, ce mois d’Octobre – du fait de la crise quelle que soit sa qualification restreinte à un aspect ou saisie dans son universalité – était gros d’occasions. Accueillir l’Islande et la Suisse dans l’Union, en urgence. Remettre l’Etat en position d’arbitre pas tant par la garantie du contribuable que les banques honoreront leusr engagements, que par l’entrée des pouvoirs publics dans le capital et au conseil d’administration de celles-ci. Relancer la consommation par une augmentation des salaires et des minima sociaux, des retraites aussi. Poser la question avec un calendrier de réponses de la démocratie mondiale, et pas seulement de la gouvernance économique de l’Europe ou de l’élargissement du Conseil de sécurité et des G 7 ou 8. Occasions et possibles réponses encore non-violentes : qu’en sera-t-il dans un mois ?


[1] - Paul aux Philippiens I 1 à 11 ; psaume CXI ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 6



jeudi 30 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 30 octobre 2008



Jeudi 30 Octobre 2008

C'est toujours le capitalisme

Sous la contrainte, la relance



Prier…[1] il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il n’est pas possible qu’un prophète meure en dehors de Jérusalem. Nos misérables discussions sur la liberté, la grâce, la destinée individuelle, celle de la création – le Jansénisme que je ne connais que par quelques portraits et sa persécution par le grand roi – notre expérience à chacun, paulinienne, le mal que je ne veux pas faire et que je fais, le bien que je voudrais faire et que je ne fais pas, tout cela minuscule au regard de ce que le Christ, Jésus : Dieu fait homme, a vêcu. Non seulement la liberté et la grâce mais la divinité et ce « plan de toute éternité », la rédemption par ses étapes « nécessaires » de la mort et de la résurrection. Annoncée, exposée dans le détail par tout l’Ancien Testament, annoncée, expliquée, motivée par tout le Nouveau. Dieu abandonne votre temple en vos mains. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’au jour où vous direz : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur’ La foi, non « celle du charbonnier », la foi par amour qui est si active, créatrice, révélatrice. Le troisième jour, je suis au but. Jésus sachant et voyant tout, souverainement et divinement libre, mais plongé volontairement et par dessein de Dieu trois fois saint dans notre humanité, les intrigues d’Hérode et la lenteur mentale et sentimentale de ses disciples… Pour toi, je chanterai un chant nouveau, le psalmiste ne spécule pas, il chante, il reconnaît ce qui le sauve, Qui le sauve. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles. Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Quand Dieu m’attire en me faisant prier… permanentes retrouvailles et réconciliation. Le mystère de l’Evangile…

matin

La bataille contre la crise est une figuration, les acteurs l’emportent sur le texte, qui est pauvre. Ils l’emportent tellement que Dominique Strauss Kahn est sauvé par ladite crise : blanchi, dit-on. Juste pour faciliter la confusion au congrès socialiste de Reims – beau jeu de Nicolas Sarkozy dont l’investiture à l’UMP se fit à candidature unique. ; Un mouvement ou un parti dont aucun « rassemblement » ne donne lieu à un débat entre plusieurs lignes. Un modèle.

Deux questions cependant.

Ce qui se met en place, les recapitalisations, les garnties publiques supposent une structure – sans doute circulaire – entre le marché et les banques dont le crédit vis-à-vis du public et des investisseurs est pour quelque temps relayé par celui de l’Etat, et éventuellement du contribuable. Les milliards n’existent que chez l’épargnant et sur le marché, pas dans les caisses de quiconque. Cela produit des échanges de bons procédés. Il n’y a donc pas rupture de Nicolas Sarkozy avec un passé de vingt ans ou avec ses dix-huit mois de présidence : le copinage a encore plus de champ et de substance (la privatisation de La Poste pas du tout contredemandée est organisée au concours entre un cabinet dont est sortie provisoirement Christine Lagarde, et un autre où émarge toujours Raymond Soubie, Bercy, l’Elysée…pour l’apparencen il y a un troisième consultant, mais fallait-il une expertise pour introduire La Poste, notre vieille poste, en bourse ?), et surtout le système ne change pas. Il s’agit toujours du capitalisme : de Washington à Pékin,à Paris à Québec, on ne change que les adjectifs, on allie comme d’habitude les contraires, du « plus humain » partout, mais toujours du capitalisme. Or, ce qui est à maintenir ou reprendre ce sont certains éléments – et eux seulement – que le capitalisme a su mettre en œuvre, mais qu’il ne privilégie plus depuis belle lurette : essentiellement l’intéressement au travail, la libre concurrence des producteurs vis-à-vis des acheteurs. Je ne suis pas au fait de la critique économique ni d’une analyse fine des comportements induits théoriquement et pratiquement (ce ne sont certainement pas les mêmes) par le capitalisme. Une finalité à maintenir ou à retrouver. Le bénéfice doit d’abord aller à l’investissement et à l’avenir, les différents facteurs qui ont fait l’entreprise : le capital et le travail ont chacun, et à égalité non mathématique mais de système, droit à juste rémunération. Le travail est irremplaçable pour la production, il est nécessaire à l’épanouissement de la personne. Assertions qui ont valu longtemps et sont aujourd’hui méconnues : leur restauration devrait être la priorité de cette refondation de l’économie. Car le capital peut fort bien ne pas provenir de personnes physiques, mais bien de l’Etat, de la collectivité, de l’épargnant via l’emprunt ou l’obligation d’Etat.

Si au lieu de renflouer, on mettait ou avait mis en liquidation judiciaire les entreprises et les banques défaillantes, les reprises seraient bien moins coûteuses pour la collectivité que les subventions. Le contrôle de l’affectation de celles-ci et du changement de comportement des dirigeants n’est toujours pas perceptible en France.

Deuxième question, depuis des années et ces semaines-ci, refus des pouvoirs publics de toute relance par la consommation. Or, on y va tout droit. La rue et la grève ne sont pas encore là, quinze ans de paix sociale vont cependant prendre fin. Le désespoir gagne, non par propagande des syndicats ou des partis ou des réseaux, non par maladresse de communication gouvernementale, mais parce que les situations deviennent insupportables, que le chômage de masse menace à l’évidence. Les faux 7% vont devenir de vrais 10 ou 15%. Donc, la rue et les heurts. Donc, un vrai « Grenelle », c’est-à-dire des jours et nuits difficiles en catastrophe comme Léon Blum et Georges Pompidou les subirent. Donc, une augmentation des salaires, un relèvement des minima et probablement une remise sur la table de quantités des textes à portée sociale pris en toute impunité par nos gouvernants depuis 2002 ou retardés depuis 1997 avec les conséquences que cette lâcheté relative ou cette attente d’être à l’Elysée, produisit dans le destin national de Lionel Jospin. Sous la contrainte, la relance.
soir
La poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy ne sera pas retirée de la vente. Au nom de la "liberté d'expression et du droit à l'humour", la justice a débouté le chef de l'Etat qui a fait appel (A.F.P.). Déjà, la justice en remettant en fin de semaine dernière sa décision à mercredi sans compter le délibéré donnait tout le temps aux proposants de continuer leur affaire avec une notoriété redoublée : naïveté de Nicolas Sarkozy de penser que le gantne serait pas relevé après les défis qu'il a lancés aux magistrats de Pékin à l'Elysée.
De cinq à sept points d'écart entre Mc Cain et Obama. Dewey, républicain, donné gagnant en toute certitude par les sondages (alors à leur début) contre Truman en 1948. Je relis le vainqueur pronostiqué : Obama.

[1] - Paul aux Ephésiens VI 10 à 20 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35

mercredi 29 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 29 octobre 2008


Mercredi 29 Octobre 2008

les valeurs restent appréciées par certains (en bourse)

les discours de Nicolas Sarkozy à Québec et à Colombey-les-deux-églises

la révision constitutionnelle de l'été dernier discutée avec un ancien ministre du général de Gaulle



Que peu de gens à être sauvés ? manière de demander d’un anonyme (quelqu’un lui demanda) : serai-je, moi, sauvé ? L’évangile a deux réponses. A la question de principe, celle des apôtres dans un autre moment, à la suite du dialogue avec le « jeune homme riche », Jésus répond de façon restrictive qui a dû fonder scripturairement le jansénisme, mais à la question personnelle qui est toujours libellée en demande de guérison immédiate, il répond en guérissant et en « signant » le miracle : Ta foi t’a sauvé. Déjà ! c’est fait ! La réponse est aujourd’hui le maximum d’ouverture autant qu’une destinée déjà scellée. La reprise aussi de la parabole des embauches pour le travail à la vigne.Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. Le jeu reste cependant ouvert, et l’inversion de l’ordre chronologique n’est pas de principe. C’est un constat. L’ensemble de la dialectique du salut est la rencontre d’un projet, l’attitude divine, et d’un constat, les conséquences et résultats de notre liberté. Beaucoup chercheront à entrer. Marque de notre époque et de notre impasse (collective, mais de beaucoup de nos périodes de vie à chacun, des miennes en particulier…), nous ne cherchons plus. L’ « entrisme » n’est que pour la carrière ou le lucre, le plus ridicule se joue dans la comédie des séductions mutuelles (volonté de puissance ou libido mal utilisée et appliquée). Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit, fidèle en tout ce qu’il fait. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. L’insistance de tout l’évangile : je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs. Et l’Apôtre, raisonnant sur les esclaves (un des maîtres des sciences juridiques soviétiques, proche de la conversion au catholicisme dans nos entretiens au Kazakhstan, avait pour principale approche, la sociologie, c’est-à-dire Paul, le chrétien par excellence, changeant la société de son époque par ses analyses et adjurations à propos de l’esclavage)… vous savez bien que tout homme, esclave ou libre, recevra du Seigneur sa récompense selon ce qu’il aura fait de bien. Il ne fait pas de différence entre les hommes… et il commençait ainsi : Soyez soumis les uns aux autres, dans la simplicité de votre coeur. A vivre et pratiquer quels que soient nos liens mutuels. [1]

matin

Wall Street, hier, en hausse de 11%, Tokyo ouvre en hausse de 7%, et Paris de 6%. Evidence – admirablement expliquée par Jean-Marcel Jeanneney jeudi dernier quand il me reçoit et que je le questionne entre autres sur « la crise », comment il la voit et comment en sortir – que les valeurs manifestement sous-estimées si on les regarde en « économie réelle » et non spéculative, sont rachetées par ceux qui ont encore des liquidités ou par ceux qui vont détourner les liquidités que les divers renflouements vont leur prodiguer… donc pénurie de titres, et pénurie aussi de dollars puisqu’à New York on paye en dollars.

Je lis – à retardement – les discours récents du Président de la République, selon le site de l’Elysée Au sommet Asie-Europe, le salut à la Chine, succès éclatant des Jeux Olympiques et place internationale, etc… pas une allusion aux droits de l’homme ou au moins à une différence d’appréciation et d’échelle de valeurs, différence explicable sinon légitime. Cela an'auraiut rien coûté, surtout maintenant. Tutoiement en public du Premier ministre canadien et appelé par son prénom, Stephen… façon désormais habituelle (et exécrable), mais alors en donner aussi au Québécois, ce qui n’a pas été le cas.

Morceaux choisis.

Le 17 Octobre, devant l’Assemblée nationale du Québec, à la va-vite puisque le président américain a donné rendez-vous non négociable. Ce que la France sait au fond d’elle-même, c’est qu’au sein du grand peuple canadien, il y a la nation québécoise avec laquelle elle entretient une relation d’affection comme il en existe entre les membres d’une même famille. Si j’avais à résumer mon sentiment le plus profond qui est celui de beaucoup de Français, je dirais que les Canadiens sont nos amis et les Québécois notre famille. Vous ne nous demandez pas de choisir Québec ou Union européenne et notre relation est cohérente avec l’amitié qui lie la France et le Canada. C’est ce que retiennent les Québécois du fatras de protestations sentimentales. La France ne choisit pas entre Ottawa et Québec. François Fillon avait été autre pour le quatrième centenaire de la ville de Québec. De Gaulle parlait aux Canadiens français, voire aux Français du Canada. En tout cas, il avait choisi entre Québec et Ottawa. Nicolas Sarkozy, au contraire, se dit débiteur du bel accueil de Québec autant au Premier ministre fédéral qu’à Jean Charest.

Le président de la République sans s’attarder, sans cette courtoisie qui caractérisa aussi bien de Gaulle que « son adversaire le plus fidèle » (François Mitterrand – que j’eus l’honneur et le bonheur d’accompagner à son voyage officiel, « vingt ans après » au Canada, puis, revenant une seconde fois à Québec, au sommet francopohone de Septembre 1987) avait – devant ses pairs francophones – déjà présenté la France dont dépend l’avenir de la francophonie ce qui est faire peu de cas de la majorité des locuteurs. Dans son court discours, j’ai cherché quelque chose sur le sujet de la conférence - sincèrement, et je n’y ai rien trouvé, alors que Nicolas Sarkozy n’a aucun don des langues, ni l’intuition de qui, en face de lui (la reine Elisabeth II), pratique le français. Dix heures bâclées, un texte bâclé.

A Colombey, le 10 Octobre, Nicolas Sarkozy avait déjà tiré à la ligne, quoique évoquant la crise et la rupture, il avait tenté l’auto-portrait « gaullien ». Il est vrai que les commentateurs et les médias ne sont pas avares depuis que le général de Gaulle a quitté le pouvoir – sur un non majoritaire des Français – et que la suite s’est donc construite contre lui, ce qui diminue de beaucoup le coût des révérences et des mémorisations ou autres statufications. Que de fois chacun de ses successeurs – jusqu’au couple Chirac-Villepin au moment de l’agression américaine sur l’Irak et des débats préalables pour la montre aux Nations-Unies – a été qualifié de « gaullien ». C’est un sujet – pour lui – puisqu’il n’a pas vêcu la période : quinze ans, a-t-il rappelé en 1970. Il n’a pas beaucoup enquêté non plus. Contre-sens sur le parallèle qu’il a fait entre Adenauer et le Général : Ces deux hommes aux carrières et aux caractères si dissemblables avaient en commun l’amour de leur pays, le sens de la grandeur morale et la conscience d’avoir, dans les circonstances où ils se trouvaient placés, une responsabilité historique. Les deux hommes étaient de même facture, ils avaient de l’âge et surtout ils surent – d’instinct – que ce qu’ils accomplissaient personne ne serait en situation de pouvoir et de prestige pour le faire à leur place. On n’avait plus le faire plus tôt quelque envie qu’on en ait des deux rives du Rhin depuis 1945 : Adenauer ne trouvait pas de partenaire français, Robert Schuman fonda la construction européenne mais ne fit pas la réconciliation franco-allemande, Foster Dulles, antisémite, dissuada le chancelier de s’entendre avec Mendès France. Il fallait de Gaulle, mais après Adenauer, de Gaulle n’avait plus que des adversaires ou des jaloux devant lui : Erhard et Brandt.

Ce fut cela le gaullisme, non pas une religion, non pas une doctrine, mais un état d’esprit, et une façon d’être. Il n’y a pas de catéchisme du gaullisme et nul ne sait ce que le Général de Gaulle dirait ou ferait aujourd’hui. Mais il y a une exemplarité du gaullisme. Il y a une leçon du gaullisme qui s’adresse encore à nous. Cette leçon est une leçon intellectuelle, celle de la raison plus forte que le sentiment, celle du pragmatisme plus fort que l’idéologie. Cette leçon est une leçon morale, celle de la responsabilité, celle du désintéressement, celle du courage. Cette leçon est une leçon politique, celle du sens de l’Etat, celle de la volonté politique opposée au renoncement, celle de l’action qui change le cours de l’histoire. Cette leçon est une leçon de caractère, celle du sang froid face à la crise, celle de la lucidité dans la débâcle, celle de l’espérance quand tout semble perdu. Le gaullisme, c’est l’esprit de rupture. Non, la rupture n’est qu’occasionnelle, elle n’est pas systématique, la rébellion n’est pas de gaîté de cœur. Le fond du général de Gaulle, c’est l’indépendance mentale – apparemment, Nicolas Sarkozy en est dotée – mais par culture et par désintéressement personnelle, même et surtout vis-à-vis de l’exercice du pouvoir : ce qui fait défaut au président actuel. Le sang froid et la capacité de recul ne sont pas donnés à tout le monde. Il y a un catéchisme du gaullisme, c’est-à-dire qu’il y a des manières de faire et d’être – notamment la rareté de la parole publique mais sa très forte élaboration, le mutisme des co-équipiers, la connaissance humaine des adversaires et des partenaires – et il y a des positions durement acquises, conquises à défendre : notre sortie de l’O.T.A.N. par exemple, notre relation avec le Québec et les Français du Canada, par exemple, et il y a des réflexes : la consultation référendaire..

Malgré ce singulier contexte – auquel ajouter le « livre blanc de la défense » et notre réintégration de l’O.T.A.N., un ancien ministre du général de Gaulle et aussi de Georges Pompidou, classable « gaulliste de gauche », ne désapprouve pas la révision constitutionnelle du 26 Juillet dernier : cette réforme a assurément apporté des novations positives, en favorisant le développement du referendum par extension à l’initiative populaire, en précisant les rapports entre les Parlements français et européen, en ajoutant un article au titre XIV qui peut donner un nouvel élan aux possibilités de coopération et de solidarité avec les communautés francophones. Mais ce qui nous a paru le plus précieux, c’est que la réforme ait maintenu, malgré nombre de sollicitations, l’esseniel du dispositif gaullien, c’est-à-dire l’existence d’un Premier ministre responsable devant le Parlement. Ce qui ne fait évidemment pas obstacle à l’accroissement de la présence présidentielle, pour des raisons à la fois personnelles et conjoncturelles, à un moment où le pouvoir doit faire face aux empiètements de Bruxelles, aux revendications des régions, à la pression conservatrice des lobbies, à une situation internationale difficile, à la crise financière mondiale.
Quant aux pouvoirs de contrôle du Parlement – déjà largement acquis mais mal exploités – ils ont été utilement renforcés, notamment dans les domaines de la politique extérieure et de défense, tandis que la saisine du Conseil constitutionnel se trouvait facilitée. Quel démocrate s’en plaindrait ? D’autant que le gouvernement a eu la sagesse de rejeter deux revendications, parfaitement démagogiques, des socialistes : le mandat unique, qui aurait coupé l’activité législative du contact populaire ; l’instillation d’une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale, qui aurait conduit à instaurer deux catégories de députés, élus les uns par le peuple, les autres par les états-majors des partis.
Tous les problèmes sont-ils pour autant résolus ? Certainement pas, en particulier celui du mode d’élection des sénateurs et du rôle du Sénat, pour lequel certains bons esprits commencent à se demander si la solution préconisée par de Gaulle en 1969 n’était pas la bonne… Et surtout, on peut s’interroger sur les effets qu’auront la mise en œuvre simultanée de l’encadrement du mythique article 49-3 de la Constitution et de l’ouverture d’un ordre du jour de l’Assemblée : ne va-t-on pas vers une paralysie, même partielle, de l’Exécutif ?
Mais, pour le moment, le mythe d’une VIème République s’enfonce à nouveau dans le néant. N’est-ce pas l’essentiel ?

La réforme constitutionnelle – à mon sens – n’a aucune portée pratique, mais elle a donné lieu à un vote de confiance du Parlement (réuni en Congrès) envers le président de la République – scenario du casino de Vichy le 10 Juillet 1940. Vote de justesse – la voix qui a manqué n’est pas celle de Jack Lang, acquise depuis qu’il avait accepté de participer au comité Balladur, mais de Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, et en tant que tel président du Congrès : la tradition veut l’abstention du président. Confiance à un président, nouvellement élu, et dont la pratique contredit dans la lettre et dans l’esprit la Constitution originaire.

Les textes ajoutés ou venant en substitution donne une Constitution mal écrite et sentant la retouche, la différence entre la sûreté de plume de Michel Debré et de ses co-équipiers, relus par le général de Gaulle, et des éponymes dont le principal s’est écrié le 10 Octobre à Colombey-même devant des témoins allemands : est criante. J’ai pendant un an écrit, couriellé et étudié des centaines de pages sur ce sujet dont le pays pouvait se passer. Pratiquée dans son esprit originel et selon ce qu’en vêcurent le pays et l’hmme du 18-Juin pendant onze ans (referendum sur les grands sujets – refusés obstinément par Nicolas Sarkozy pour le traité de Lisbonne et pour la révision constitutionnelle précisément, dissolution – et engagement du président de la République de se retirer ou de se soumettre à réélection si les résultats de l’une ou l’autre manière de consulter le peuple font trancher celui-ci par la négative), notre Constitution est démocratique et efficace ; elle n’avait pas besoin d’ajouts, sinon dans cet esprit-là. L’initiative populaire qui vient d’y être inscrite pour le referendum est un trompe-l’eil puisque le Parlement, c’est-à-dire la majorité aux ordres du président de la République à l’Assemblée nationale, peut le faire éviter s’il traite le sujet dans l’année. La saisine du Conseil constitutionnel par les parties à un procès pour inconstiutionnalité du texte qui leur est opposé est très difficile et surtout longue à opérer puisqu’elle n’est possible qu’en cassation. Deux trompe-l’œil pour les avancées prétendûment majeures.

Les octrois au Parlement sont vicieux dans la manière, les pouvoirs sont égaux en légitimité et en droit, ce n’est pas au président de la République d’octroyer la démocratie à son bon peuple… tout est dans la façon de se comporter des différents acteurs, une régulation quantitative est dangereuse tant pour le nombre des mandants du président de la République dont une troisième élection peut – selon des circonstances imprévisibles mais très graves pour le pays – être notre seule voie de salut et d’unité nationale, que pour la mise en œuvre de l’article 49-3 et autres procédures de vote bloquée ou selon un simple défaut de majorité pour la censure. Comme cela s’est fait depuis le début du nouveau quinquennat à propos des grandes nominations – désormais à soumetttre à une commisssion parlementaire, qu’est-ce qui empêchait le gouvernement de se conduire de la bonne manière ou de consulter sans raideur ? Je gage d’ailleurs que la cascade de nominations que va produire le renflouement de nos banques et de nos industries, ne sera pas vraiment contrôlée, malgré les textes, par le Parlement, ou plutôt la majorité, aux ordres quel que soit le for intérieur de beaucoup de ses membres, se pliera aux nominations de l’exécutif.

Le contrôle du gouvernement et des administrations qui sont à ses ordres, et la qualité des textes législatifs – à commencer par le budget qui ne peut plus être un texte « glissant » suivant les conjonctures, les circonstances, les erreurs de prévision, les annonces présidentielles en cours d’exécution – dépendent d’un vote de conscience des élus, notamment des députés. Le mode de scrutin actuel, nécessaire pendant quelques décennies pour changer les habitudes et consolider la Cinquième République jusques dans l’esprit et les prévisions de carrière du personnel politique, peut – compte tenu des différents moyens dont disposent l’exécutif dans la vie parlementaire, et surtout par la prérogative présidentielle d’en appeler au peuple sur des sujets précis – désormais changer. La proportionnelle, sans doute de modulations diverses selon la taille démographique des circonscriptions, permettrait une représentation plus approchée des Français dans les hémicycles, le Palais-Bourbon surtout. La dépendance des élus au moment de leur investiture est la même quelle que soit le mode de scrutin, les exemples sont innombrables de l’hérédité des élus dans notre République, des circonscriptions « sûres » que l’on achète ou dont l’on dispose dans les état-majors de partis. Cette dépendance d’ailleurs quel que soit le mode de scrutin ne peut être compensée – cercle vertueux – que par la liberté de vote. La discipline ne devrait exister que pour ou contre le gouvernement, c’est-à-dire en cas de vote de confiance. On pourrait d’ailleurs constitutionnaliser quelques sujets – l’éthique par exemple – qui ne pourraient donner lieu à pression gouvernementale par question de confiance ou 49-3. Le système binaire actuel est suffisamment protégé par le second tour de l’élection présidentielle, ce serait grandir le Premier ministre et le distinguer du président de la République que de lui donner la charge de former et de maintenir une majorité parlementaire propre en fédérant, pour en être soutenu, une partie des diversités parlementaires que la proportionnelle rendra nombreuse. Et j’avais beaucoup aimé les propositions d’Egar Faure sur les « majorités d’idées » qui peuvent ne pas toutes ni systématiquement se recouvrir les unes les autres. Tout n’est pas droite ou gauche, et le droite/gauche a abouti à un lissage des programmes : l’UMP reprend les solutions socialistes en écoutant Nicolas Sarkozy depuis son discours de Toulon, et les socialistes, notamment avec Lionel Jospin, ont craint le soutien forcément exigeant du mouvement social (cf. leur absence en Novembre-Décembre 1995) et n’ont pas tranché pendant leur quinquennat de gouvernement jusqu’en 2002.

La préogative nouvelle du Parlement de ratifier la présence de troupes à l’étranger n’est pas opérante. Six semaines à attendre pour débattre de l’Afghanistan et du commandement OTAN après le drame de nos soldats abattus – faute de renseignement, faute de reconnaissance aérienne, faute de la qualification voulue. Et le dépôt d’une motion de censure pour en obtenir le débat en Février dernier, alors que la réforme constitutionnelle l’accordant était en gestation.

Au total, cette réforme constitutionnelle aboutissant à ce que bien des commentateurs appellent « la nouvelle Constitution », ce fut notamment mis dit pour le débat à propos de notre engagement en Afghanistan, a été un caprice de l’élu de 2007. Il reste à connaître la genèse de sa « pensée » et du discours d’Epinal, première traduction autorisée du programme de l’UMP : le rapport à Jacques Chirac qui ne sut pas en imposer intellectuellement et politiquement au jeune ambitieux a été décisif. C’est la haine contre ce vétéran – devenu immobile dès qu’il parvint enfin et si laborieusement à l’Elysée – qui cimenta l’accord de gouvernement de François Fillon et de Nicolas Sarkozy. La phrase ressassée sur l’énergie gaspillée à durer et non à faire, s’adresse à Jacques Chirac. Il n’a pas tenu à Nicolas Sarkozy que son véritable projet : un régime présidentiel figeant tout pour cinq ans avec une note supplémentaire, le droit de dissolution demeurant pour maintenir dans l’obéissance la majorité parlementaire, n’aboutisse pas. La défense s’est organisée partout pour que la fonction du Premier ministre ne soit pas abolie, ou réduite à peu, comme la pratique depuis dix-huit mois l’a réduite en fait. La nécessité des trois-cinquièmes au Congrès a fait négocier et discuter, salutairement. Autant le traité de Lisbonne avait toutes chances d’être refusé par referendum, autant la réforme Sarkozy, soumise à la votation populaire dès l’automne et avant les manifestations au sujet de l’Université et de la suppression des régimes spéciaux de retraite, avait d’avance la majorité des suffrages. La popularité de l’élu de 2007 n’a fléchi (et ne s‘est plus jamais redressée substantiellement) en Janvier-Février seulement et probablement par excès d’étalage de sa vie conjugale.

La vraie réforme – la plus dangereuse pour les mœurs politiques françaises – est à venir : la loi organique faisant application de la rédaction alambiquée sur la suppléance des parlementaires devenant ministres. La Constitution de 1958 avait quelques axes d’expérience : ils se résument à la spécificité des fonctions et à la séparation des rôles. La loi au Parlement et clairement définie matériellement. Les ministres quittant le gouvernement ne remontent pas vers les bancs d’où ils avaient été appelés, ils retournent vers les électeurs.

Une explication de Nicolas Sarkozy : s’imposer dès le départ pour pallier le handicap de la jeunesse relative. Donc jouer raide et cambré dès le premier jour, la posture de défi à Jacques Chirac ayant été un bon entraînement.

Une propostion de loi sur le travail dominical, comme exigé par Sarkozy à Rethel, une toute prête depuis Avril et qui, selon son commentaire d’auteur, paraît lénifiante.

[1] - Paul aux Ephésiens VI 1 à 9 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30

mardi 28 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 28 octobre 2008



Mardi 28 Octobre 2008

Rethel, communication

L'absence de contestation

Manifestation de masse à Rome, mais pas à Paris

L'indicateur n'est pas boursier




Prier… jour levant, amas de tout ce qu’il y a à dépiauter et tirer, fête de deux apôtres à peu près anonymes, sauf pour les spécialistes, martyrs en Perse dit mon opuscule, observant ce qui est loufoque que ce fut après la Pentecôte… quand la cléricature (néologisme de notre ancien évêque) n’est plus que profession sans problème de licenciements ou pertes d’emploi et pour laquelle le matériel est géré par d’autres, elle peut tourner au machinal et au bougon. Est-elle alors l’état de vie rêvé ou pensé par l’adolescent ressentant une vocation, et qui sera fondamentalement vie de prière et de propagation de la foi ? Me paraît irréductible la fonction sacramentelle, idéal et pratique la vie monastique selon les canons bénédictins, mais le reste, c’est-à-dire beaucoup - ne se distingue pas quotidiennement de la tentative d’une vie d’espérance, de foi et de charité. En regard, les textes d’aujourd’hui prêtent à une contemplation simple (et sans « problème »). La pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur… et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Façon de noter qui ne me plaît pas et suppose que j’aille à une éxègèse dont je ne suis pas capable : ce n’est pas une force extérieure au Christ ou qui serait un de ses « propriétés », c’est le Christ qui est la force même. Tous ces attributs que nous révérons en Dieu ou en tel événement ou en telle personne, l’Ecriture et notre foi nous apprennent qu’ils ne sont pas indépendants ni d’existence propre. Bien au contraire, Dieu est tout cela, et ces attributs sont des aspects de Lui que nous différencions à tort et que – chemin de l’erreur ou du péché, distanciation vis-à-vis de la vérité en tout cas – nous révérons pour l’un ou pour l’autre en particulier : même type de cheminement, la perfection, le bonheur, la récompense, la sainteté, la gloire, ces mots dans leur acception courante comme dans leur acception scripturaire, ne sont pas à chercher pour elle-même. La somme de tout étant l’amour, summum de toutes nos facultés, que Dieu est totalement. Chercher l’amour est le chemin le plus universel et naturel pour aller à Dieu, à Son identité même si on ne met pas le nom dessus ou si l’on n’entre pas pour autant dans une église ou dans l’Eglise. L’amour nous est commun, signe que Dieu nous l’est aussi. Mais l’Eglise est bien – pour ceux qui le veulent : grâce de plus en plus rarement acceptée ou discernée aujourd’hui – le bon « endroit » : membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondation les Apôtres et les prophètes, et la pierre angulaire c’est… Un Christ, Dieu fait homme qui s’en va dans la montagne pour prier et passe la nuit à prier Dieu. Et de partout, l’on vient l’entendre et se faire guérir. [1] Et, en proie au vertige de toute existence humaine - du moins telle que je l'ai constamment éprouvée, expérimentée - vers quel repère aller, à quel môle m'attacher, dans quelle montagne me réfugier pour être définitivement au pide... à la racine du soleil ni lumière ni obscurité, sinon à celui qui appelle mon âme, lui parle, l'accueille, la détache de ses frayeurs et insuffisances, la rassure et la prend. Celui, majuscule...

Communication. Mémorial du début du XXIème siècle pour une étude dans moins de dix ans, Nicolas Sarkozy censément inéligible, ou pour une discussion des vocabulaires, des idées d’une époque et de la relation entre gens voyants et gens nos ancêtres dans l’anonymat. Nicolas Sarkozy au chevet de l’emploi. La troisième étape, après les banques, l’emploi. Tenter d’endiguer la hausse annoncée du chômage. Qu’on ne vienne pas prétendre que je change de stratégie (dire d’une voix étranglée par l’indignation, celle d’un homme qui passe son temps à faire le bien ou au moins à imaginer le bien s’il ne le fait que demain), j’essaye de faire face à la souffrance et à la détresse. Fermons les guillemets du présentateur et de l’acteur unique, sans encore nous interroger sur ce qu’il y aura à annoncer – en mesures concrètes et d’application immédiate – la semaine prochaine. Cent mille emplois de plus aidés. Ce qui ne fait que la moitié de ceux supprimés. Les contrats de transition professionnelle, ceux sifflés à Sandouville quand le site était le seul, chez Renault, à aller à la fermeture ou au chômage technique, maintenant la France entière pour toute l’industrie automobile y est. En bourse, Peugeot et Renault remontent puisque la rentabilité se rétablit ainsi, les bancaires baissent. Axa de 7%, la BNP de 10, le Crédit agricole de 13 et la Société générale de 12. La recapitalisation est plébiscitée, le directeur financier de l’Ecureuil passe à un poste supérieur au Crédit foncier, les syndicats s’insurgent. Retour au président de la République qui entre copains, tutoie la ministre de l’Economie, Christine, les emplois aidés, fais un effort.Ultuimatum aux partenaires sociaux, des mesures pour la formation professionnelle avant la fin de l’année, la formation professionnelle n’est pas assez efficace. C’est le sketche de Sandouville entre CRS empêchant ceux de chez Renault – chez eux – de se mêler aux journalistes pour au moins entendre, et peut-être critiquer en connaissance de cause. Qu’ont-ils à faire de formation professionnelle pour faire des voitures dans trois ans, quand ils en ont fait pendant trente, et d’ailleurs qui les formera, ayant davantage d’expérience qu’eux ? L’essentiel est dit en prône final. Accélérer la fusion A NPE-UNEDIC, et bientôt coller le tout à Addeco et à Manpower, aux agences d’intérim. « Nouvelles » de 17 heures : et d’abord le plan pour l’emploi de Nicolas Sarkozy. Ministre du Travail ? Premier ministre ? Plan quadriennal de développement économique et social ? aménagement du territoire ? On y reviendra, puisque l’on revient aux emplois aidés.

Dans la tempête ou la pénurie, de Gaulle avançait selon des lignes souvent très anciennes, ainsi la participation à l’occasion et en analyse des « événements de Mai » correspondait à maints discours de guerre et à celui de Clermont-Ferrand, dans les débuts du R P F : l’association cvapital-travail mais l’économie de libre concurrence. Nicolas Sarkozy feint de craindre une dénonciation d’un changement de convictions ou de stratégie. La réalité est qu’il n’en change aucunement. Le travail dominical est ancien dans ses programmes, l’inconséquent n’est pas lui mais l’Eglise qui – famille et liturgie – a à défendre un repos dominical qui soit des retrouvailles. La méthode comparative pour nous réduire ou pour nous adapter : tout le monde le fait (y compris révérer les Etats-Unis), alors pourquoi pas la France ? Pas de programme d’ensemble, pas de référence doctrinale soit à soi-même antérieurement soit à plus grand que soi (de Gaulle ?), mais des mesures obsessives qui vont dans la direction du démantèlement de l’Etat encore maintenant.

Dimanche et lundi, le président de la République, vis-à-vis des magistrats en profession ou de la justice en organisation, se substituait à la garde des Sceaux. Aujourd’hui, en pleine votation budgétaire, il convie Christine à s’amender en cours de débat.

L’incompréhensible est l’absence de contestation. Ce n’est pas d’une opposition politique que la France a besoin mais d’abord d’une alternative mentale et intellectuelle, de la perspective d’un autre comportement au pouvoir. Parce que cette alternative n’apparaît pas, l’opposition – actuellement – n’est pas crédible, on peut puiser dans ses programmes ou dans ses précédents au pouvoir, impunément, sans s’attirer des répliques qui fassent mouche. Mais la rue – notamment parisienne – n’est pas en reste de vide. Rome samedi comptait un million et demi de manifestants contre un président bien plus récemment porté au pouvoir que le Français…

La bourse n’est pas un indicateur. Les cours permettent à certains de racheter à bas prix, donc une demande de dollars renchérissant la devise américaine, alors même qu’une probable baisse des taux par la Fed. déjà si bas et sans doute en partie à l’origine de la crise des subprime tant a été forte la logique de l’endettement, ne freine en rien la dépréciation de l’euro. par rapport au dollar.


[1] - Paul aux Ephésiens II 19 à 22 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19

lundi 27 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 27 octobre 2008


Lundi 27 Octobre 2008
Les bourses
Rachida Dati, détraquée d'autisme
Pleurer sur D S K dont le péché avéré (au pluriel) importe moins que le risque couru par sa carrière
Il meurt à cinq ans sous les coups de celle qui, par nature, doit l'aimer et le protéger, et personne de ceux qui ont tout vu ne l'a aidé : la peur de la mère et des emm... l'emporte sur la moindre pitié


Prier dans cette action de grâces et ce bonheur reçu, imprévisible il y a si peu encore et dont notre mariage ouvrit tout le champ et tout le temps, vocation reprise et ratifiée, répondue en de tels matins et si la fragilité humaine est là avec ces grisailles d’âme que nous ne voulons pas, ces chutes et leur noirceur, la trahison de tant de circonstances, il y a alors la montagne, le rocher, la Jérusalem des pélerins et du psalmiste, du Christ surtout dont toute la vie publique est une marche vers cette capitale mystique et concrète. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse… Autrefois, vous n’étiez que ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière… et pour le demeurer, le regard de Dieu, son accompagnement, son discernement, ce n’est pas à nous de chercher et de voir, mais à Lui de nous éprouver, guider et reprendre. Le Seigneur connaît le chemin des justes… Quand Jésus la vit, il l’interpella. La scène nous paraît atroce. Le Christ guérit et le voilà en proie aux sarcasmes et réprimandes des responsables religieux. Nos conceptions du bien et du mal, du péché, de Dieu sont sans doute la racine de nos mal-êtres et de nos stérilités. Théâtre antique, l’opposition des deux chœurs : ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait. Conclusion de l’Apôtre que n’ose plus répéter l’Eglise, tant c’est fort et paradoxal : cherchez à imiter à Dieu, Dieu tellement à notre portée… quelle autre sensation de Sa présence que la vérité de cette invite. En regard, appétit de puissance… paroles creuses… évocation de l’impureté sous toutes ses formes qui n’est évidemment pas le sexe ou bien peu. Je la vis comme toute forme de préhension, de matérialisme, de convoitise de toutes sortes, convoitise des biens, même intellectuels et moraux, la « recherche de la perfection » quand elle n’a pas pour dialectique et énergie cette recherche de Dieu-même par notre tentative de L’imiter, tout ce qui transforme la vie en objet, réduit les personnes en matériel, et la matière (tant défendue et chantée par TEILHARD de CHARDIN) à nos limites tant exigues. [1]


Hong-Kong à moins 13%, nouvelle semaine de baisse avec de probables paniques, plus rien n’y fait donc.

Paris a ouvert en baisse de 3,4%, la Société générale perdant 14 points (depuis le début et de la bonne fortune Kerviel, elle ment, c’est l’évidence). L’euro dégringole car on a confiance à terme dans le redressement américain et qu’il y a la perspective de l’élection qui tendra à nouveau les rênes gouvernementaux outre-Atlantique, alors que l’Union européenne a fait la preuve qu’elle n’a pas capable d’un gouvernement même à compétences temporaires (la crise) et matériellement limitées (l’économie et la finance). Le pétrole est à 60 cents contre 1,45 cet été. Déconfiture de la Camif à Niort qui devrait entraîner des difficultés pour les diverses mutuelles toutes filialisées l’une de l’autre. De là, le secteur des assurances, tandis qu’imperturbablement Henri de Castries, « ami personnel » de Nicolas Sarkozy, continue le processus de privatisation de ce qu’il y a de public dans la prévboyance : la C.N.P. et de là attaquer enfin le pactole, la Sécurité sociale, les excédents pour lui (AXA) et les déficits pour le contribuable comme aujourd’hui et pour les mutuelles qu’il se gardera d’acquérir.

Tokyo baisse de 6,3% - Moscou suspend ses cotations, Londres baisse de 3%, Francfort aussi, Paris s’oriente en baisse plus accentuée : 5%. Le CAC a été un moment en dessous de 3000.

Les annonces de plan et les « sommets » - parce qu’ils s’accumulent, n’innovent pas et surtout ne sont porteurs d’aucune analyse pour le passé et d’aucune prospective qui serait un modèle à établir et non une prévision « sur la comète » - ne font que nourrir la crise financière parce que les spéculateurs ont intérêt à ce qu’elle dure et profite – comme un feu se nourrit de tout – de ce qui est jeté en diverses liquidités et capitalisations.

Communication… Nicolas Sarkozy, selon l’un des deux syndicats de magistrats qu’il reçoit (sa sensibilité « plus à gauche » ayant exclu Emmanuelle Pleleux et son syndicat, de l’audience…) a marqué de la considération pour le travail des magistrats, a donné le sentiment d’entendre les arguments sur la pénurie budgétaire. L’UMP commente que Rachida Dati est confirmée, le PS et Elisabeth Guigou que la garde des Sceaux est désavouée. En fait, deux choses distinctes sont reprochées à ce symbole de la discrimination positive et de la carrière par entregent féminin : elle est absente aux réunions et aux congrès, ne reçoit donc pas personnellement, ou – quand elle est contrainte de le faire, vg. vendredi – c’est « le déni de réalité » et la démonstration de son incapacité de dialoguer, une faculté qu’elle n’a pas et qu’elle semble mépriser et d’autre part il y a « sa » politique, sans doute celle du président élu le 6 Mai 2007 : le tout carcéral sans les moyens humains et budgétaires. Le président de la République a là un beau terrain pour son type habituel d’argumentation : les fonctionnaires réclament ? ce sont des égoistes qui ne se rendent pas compte de la gravité de la situation (lui-même s’est augmenté d’émoluments en entrant à l’Elysée), les magistrats ? ils font des erreurs matérielles dans leurs rédactions d’arrêt si grossières qu’un violeur récidiviste est remis en liberté, d’une manière irrémédiable, tant qu’il ne recommence pas. Occasion aussi de se parer des vertus d’un homme qui s’indigne quand de Pékin il donne des instructions au parquet. Violeur qui n’est que présumé, ce qui évidemment est omis, quoique cela n’enlève évidemment rien à la stupidité d’une faute de saisie. Mais quand on va un peu – par force ou par curiosité dans les prêtoires et qu’on constate que l’ordinateur y est rare, on devine que les conditions de travail des greffes ne sont pas ce qu’elles devraient être.

Sœur Emmanuelle et DSK faisant la couverture des hebdomadaires et magazines, on est dispensé de réfléchir sur la crise et de juger l’action gouvernementale nationale et les gestions entre « grands de ce monde ». VSD : « DSK et Anne Sinclair face au … comment ils ripostent ? » - Match « DSK Anne Sinclair un couple soudé dans l’épreuve » - L’Express « est-il encore présidentiable ? ». D’examen des faits ? pas question. S’apitoyer sur quelqu’un dont le péché, déjà pardonné par la troisième épouse et sans doute par les instances internes de l’institution qu’il préside, est pourtant avéré et avoué… nous vivons sans repère, ou plutôt les médias, bien moins proches de nous qu’elles ne le prétendent pour se vendre plus aux puissances qu’aux lecteurs, n’en ont sciemment que les plus infantilisants.

Atrocité incompréhensible, ce garçonnet de cinq ans mort sous les coups, et les grands-parents souvent sur le point d’alarmer les services compétents ne le font pas, et deux médecins successivement ne constatent que les conséquences sans aller à l’origine : le corps manifestement martyrisé. Et aux assises, la mère est présentée comme une « mère-poule ». Un concubin qui n’est pas le père. Toutes nos pulsions si nous y cédions : combien de fois dans une journée ou une vie nous suicider, étrangler un proche, commettre les pires destructions, faire sauter la planète… et heureusement nous n’y cédons pas. Il y a quelque garde-fous dans nos psychés. malades de tout. Hostile à la peine de mort parce qu’elle est talion et à retardement, qu’elle n’a aucune valeur dissuasive pour les « candidats » au crime, j’absous d’avance le proche ou l’intime qui tue devant tout le monde le ou la présumée coupable dès qu’il l’a en face de lui, au tribunal ou en reconstitution. Cher petit garçon, je t’aime posthume, te berce et te caresse. Les coups et surtout le désespoir du non-amour de qui devait te chérir et te bénir, t’entourer..


[1] - Paul aux Ephésiens IV 32 à V 8 ; psaume I , évangile selon saint Luc XIII 10 à 17

jeudi 23 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 24 octobre 2008


Vendredi 24 Octobre 2008
discuter la crise
discuter Nicolas Sarkozy
l'oeuvre et la manière de Georgette Elgey :
cinquième volume de l'histoire de la Quatrième République


Prier…[1] les deux refuges qui n’en font qu’un, la prière, l’amour qu’il m’est donné de vivre humainement. Dieu, les miens, la même communion qui est notre véritable corps mystique, étendu à toute l’histoire et à tout le vivant, mais qui, en moi, a besoin de mon adhésion, et celle-ci est sous forme de demande puis de disponibilité, d’attente déjà comblée. Supportez-vous les uns les autres avec amour. Il me semble ce matin – comme souvent – que mon mouvement d’âme a précédé ce que je vais lire et recevoir-méditer, en sorte que je reçois davantage que des réponses ou des questions, je reçois réellement un dialogue. L’unité dans l’Esprit par le lien de la paix était à l’instant ce par quoi j’entrais dans le temple spirituel, et cette paix, cette tolérance aimante mutuelle, ce fut bien hier soir dans nos dialogues conjugaux marqués par la fatigue de chacun, le harrassement des luttes quotidiennes. Votre vocation vous a tous appelés à l’espérance, thème de la belle encyclique de Benoît XVI, marque totale et constante de toute ma vie, mon attente indistincte d’adolescence s’est vite mûée en espérance bien plus précise : être à terme totalement enveloppé de Dieu. Dieu intérieur sans doute pour ce que du dehors nous pensons être l’expérience et le chemin des mystiques, le château intérieur de Thérèse d’Avila et il habité parmi nous… et nous établirons en lui notre demeure… mais tout autant extérieur, un extérieur qui rend compte de tout, l’altérité même. Un seul Dieu, Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. Formule très forte, dont je n’ai pas souvenir qu’elle m’ait déjà arrêté. Le règne de Dieu, c’est nous, nous en sommes l’instrument et l’objet. – Ceux qui ne prient pas, comment s’arrêtent-ils ? quel est leur rapport à eux-mêmes ? comment vivent-ils la difficulté de la relation intime quotidienne avec qui l’on aime et qui nous aime ? un désespoir qui est tellement profond et authentique qu’il a la consistance de l’espérance, des moments de silence reçus sans qu’ils soient identifiés mais vêcus avec une humilité grande puisque censément il n’y a personne à l’autre bout du fil ? je pensais à DSK, le destin qui bascule, la partenaire qu’est sa femme qui pardonne parce qu’elle le connaît mais aussi parce qu’elle l’a eu comme « çà » et qu’elle a vêcu ou vit comme « çà » elle aussi : Adam et Eve… Il obtient du Seigneur la bénédiction. La leçon de discernement de l’évangile, depuis longtemps m’a donné un exergue valable pour tout discernement politique : l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Mais Jésus continue, quittant la météo…. et pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Actualité du débat sur la justice en France, mais aussi du débat sur la juste appréciation des grandes questions internationales (la Géorgie démembrée, mais ce qu’elle perd, l’avait-elle ? les Abkhazes et autres Ossètes n’étaient-ils pas russophiles et annexés de fait contre leur gré ?) La recommandation du Christ – celle d’un sage tout simplement – est de ne pas aller au conflit mais au dialogue amical, pendant que tu es en chemin. Heureux l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Prière des psaumes qui est la nôtre, dans laquelle verser en emmenant tout le monde en farandole, ceux que nous aimons, dont nous nous souvenons, à qui nous sommes confiés… par tous et en tous… avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience.

matin

Notre conversation d’hier en fin d’après-midi – mon éminent et cher vieil ami, à la puissance d’analyse et à l’expression intactes malgré ses quatre-vingt-dix-huit ans bientôt, la prochaine la mettre sur « les fins dernières » puisqu’il est agnostique avoué… me font penser.

La puissance en politique d’être en position de fait. Ma chère Mauritanie l’éprouve puisque le système des consultations prévues par l’article 96 du traité de Cotonou pour se tenir entre l’Union européenne et ses partenaires, un à un, est une reconnaissance des gouvernements de fait, ce sont eux qui donnent leur version quitte à ce qu’elle soit jugée ou vérifiée, mais il n’est pas possible qu’il y ait une sorte de tribunal de morale politique où les autres parties au drame auraient autant de chances et de temps de parole. Nicolas Sarkozy, élu à 53% ce que rappelait hier je ne sais quel parlementaire pour appeler – comme dans tout système de contrainte – ses collègues à la discipline de comportement et de vote. A quoi je réponds d’une part qu’il y a les sondages le mettant autour de 40% de satisfaits, donc en minorité certaine, et que d’autre part, précisément, la confiance se vérifie et se mérite à chaque instant. Or, la vérification par referendum ou par dissolution sont exclus dans le système sarkozien. Le cinquantenaire de la Constitution de 1958 est-il le salut à un texte ? raturé en juillet dernier, et dénaturé dans son esprit et et sa pratique par la cohabitation, le quinquennat et maintenant l’hyper-présidence ? ou est-ce la mémoire d’un régime révolu : celui de la seule tentative française de démocratie directe, le peuple étant appelé à trancher les grands sujets et à choisir son chef quand celui-ci est contesté par les événements ou par sa cour ? La réponse est que ces commémorations comme celles – hélas ! – de nos guerres et victoires sont purement machinales.

Donc, mon ami, ministre du général de Gaulle, a jugé Nicolas Sarkozy excellent à Annecy, précis, technique, et avec le sens de la perspective. Sans doute l’attribue-t-il à une probable rédaction d’un de ses propres collaborateurs qu’il avait repérés puis mis en selle il y a plus de quinze ans et qu’aurait consulté le président régnant. Comme tous, il est également sensible à l’énergie, à l’ubiquité, à l’activisme. Ce mot d’un de nos ambassadeurs – que j’ai beaucoup fréquenté sous le règne précédent et qui a maintenant l’un des deux ou trois plus grands « postes » - Nicolas Sarkozy se grandit de jour en jour à mesure qu’il prend conscience et pratique du « job ». Je ne suis pas de cet avis. L’efficacité est dans le long terme, la profondeur d’un rayonnement se joue dans les esprits, ce n’est pas l’agenda qui compte mais la puissance et l’ajustement des coups et des actes. Revenu à de Gaulle par la collection des dépêches de l’A.F.P. j’étais mercredi et jeudi frappé par le silence, on sort de chez de Gaulle, on ne dit rien, de Gaulle fait savoir ou propager par une dépêche, assez littéraire, du permanent de l’A.F.P. à l’Elysée, Jean Mauriac ou d’autres Plelou, Winter, que je ne situe pas mais qui sont de même plume, distanciée, factuelle et insinuante, resoectrueuse plus encore du lecteur, du citoyen, que du personnage à expliquer ou à commenter. On en est loin aujourd’hui, tout est en communication, les conférence de presse conjointes durent davantage que les conversations « tête-à-tête », une logorrhée dangereuse à la sortie de quelque réunion que ce soit. Dernier point positif qu’attribue mon ami au président régnant, la qualité de son résumé-compte-rendu du « sommet » de la zone euro. Personne ne pouvait le lui avoir écrit, c’était immédiat. Je n’y ai pas assisté et nous ne prenons pas la télévision. Soit … cette impression de mémorisation, Simone Veil en témoigne comme élément ayant fait son admiration puis son attachement pour le futur président qui n’était que le ministre du Budget d’Edouard Balladur dont elle-même était le ministre d’Etat : il connaissait mieux les chiffres de son ministère à elle, la Santé et la Ville, que les fonctionnaires aux Finances. Il entre dans l’anecdote la marque du mépris général chez les politiques pour les fonctionnaires, mais… le trait est donc permanent.

Comme mon ami acquiesce à la gestion de la crise géorgienne (avançant que les provinces séparatistes étaient et sont sans doute russophiles et que – ce que j’ai aussitôt pensé, moi aussi – Saskatchvilli a été poussé par les Américains dont il a la nationalité comme Nettanyaou en Israël ancien et futur Premier ministre jusqu’au-boutiste) et trouve un chef d’œuvre d’avoir fait venir Gordon Brown à Paris pour le « sommet euro. », je dois examiner pourquoi je résiste.

D’une part, c’est affaire de sentiment. Couve de Murville me disait – lui à la réputation si infondée de froideur et de seule logique – que la politique est affaire de sentiment. Pas au pluriel, mais un jugement totalisant où l’empathie et l’intuition, le rapport à l’événement et au personnage sont essentiels. J’ai le tempérament à la résistance, donc à la critique, à une analyse prenant tous les éléments qui vont en sens contraire de l’ambiance générale et du raisonnement que le pouvoir dominant veut nous faire admettre. L’opposition, c’est cela d’abord. L’alternative, le plan de rechange ensuite et l’on ne doit pas être jugé à la valeur du plan de rechange, tout simplement parce que la situation de pouvoir avec les instruments d’information et d’exécution que le pouvoir donne, ne se simule pas. La position mentale de résistance est d’ailleurs quand on est au pouvoir, un excellent moyen d’investigation : lutter contre l’hégémonie américaine ou analyser le mondialisme, c’est le fait d’abord de cette attitude mentale de résistance et d’opposition innées. Nicolas Sarkozy ne s’est pas formé en politique intérieure et en programme de réformes pointillistes autrement, et s’il épouse la cause américaine, ce n’est pas en sentiment de subordination, mais d’émancipation. Consentir à l’hégémonie américaine est pour lui s’émanciper des vieilles lunes, de l’ombre du général de Gaulle et d’une ambiance machinale et de moins en moins vêcue depuis quarante ans. Il s’émancipe d’un axe tutélaire de notre diplomatie. C’est évidemment désastreux et nous paierons longtemps les effets nationaux de complexes personnels. Avec de Gaulle, nous bénéficiions d’une expérience personnelle (la guerre) ce qui est tout différent.

Réflexe d’opposition à l’ambiance, qui – mon journal d’il y a quarante ans en témoigne – me faisait aussi critiquer de Gaulle, en tout cas en attendre davantage et plus encore de son gouvernement. Tout en jubilant des bons points qui alors n’étaient pas un paquet tout fait, mais apparaissaient, se discernaient et se raisonnaient un à un, sans précédent et san label, le corpus se constituait, qui était essentiellement mouvement, réponse, perspective et qu’on a rendu vulnérable en le figeant et en le découpant en morceaux partiels, dès l’avènement de Pompidou.

Mais - d'autre part - à Nicolas Sarkozy, je reproche des points fondamentaux qui encadre toutes ses politiques, car il n’y a de point commun dans celles-ci que sa personne propre et son genre d’expression, son rythme : ses politiques sont contradictoires et discontinues, les circonstances de la crise ou les intermittences de la réaction populaire n’en sont pas la cause, par méthode, n’avoir aucune mémoire ni jurisprudence, l’homme est conduit à la contradiction, de plus il ne vit, du fait de son rythme (pressentiment d’une mort précoce ?) que dans l’instant.

Ces points fondamentaux sont sa forme trop personnelle de gouverner : pas de concertation et l’exemple est contagieux pour les principaux ministres, à commencer par les plus critriqués, Rachida Dati et Xavier Darcos, pas de Premier ministre et les mémoires de François Fillon s’il en donne seront passionnants de détail, de haine mais sans doute d’une certaine solidarité intellectuelle, voire même d’une sidération pour l’élan vital et la conviction de son vis-à-vis… Ils sont donc les institutions dévoyées comme jamais auparavant, même si la part de consentement des parlementaires et du Premier ministre y a sa part : conséquence du système, pas de contrôle et constant « fait du prince ». Ils sont évidemment l’atlantisme, nos engagements sur le bouclier anti-missile et notre présence en Afghanistan.Enfin, le faux semblant européen et singulièrement dans cette crise qui permettait la gouvernance économique européenne – il l’a discerné, vient de l’évoquer mais ne la pratique pas en se mettant à dos Juncker, en minorant Barroso, en ne parlant pas la même langue à tous égards que les éléments, en ne pétitionnant pas plus fort pour des plans européens et des solidarités européennes (nous manquons les adhésions islandaise et suisse) – et le traité de Lisbonne déjà enterré au point qu’on ne s’interroge plus sa ratification (même effet d’apparence que la révision constitutionnelle de Juillet) alors que tout est à refaire, par referendum européen, et pour de tout autres institutions. Gâchis de l’énergie, graves erreurs et manques d’analyse, pas de fil conducteur, de grandes fautes, des contradictions (entrer dans le capital des entreprises et pas dans celui des banques – avoir bouleversé pour des raisons budgétaires cartes militaire et judiciaire, mettre à bas les ressources humaines dans l’éducation et amener la dette publique à des dimensions abyssales si l’on totalise les emprunts pour les garanties de flux interbancaires 320 milliards et pour les annonces d’hier, notamment le fonds national d’investissement doté de 170 milliards : on augmente donc de 50% notre dette – et qui le commente, le relève ?).
le soir
J'assiste à la présentation du dernier-né des tomes de Georgette Elgey, historienne de la Quatrième République. L'hôtel de Soubise, Christine Albanel, Roland Dumas, Stanley Hofmann, Pierre Nora, Laurice Vaïsse interviennent, l'éditeur, patron de Fayard, aussi. Dans la salle, Marceau Long, Jacques Toubon, Antoine Dupont-Fauville que je reconnais, d'autres notoriétés aussi, certainement.
Je note à la diable...
présentation du tome V de l’histoire de la Quatrième République
« la fin »
par Georgette Elgey

hôtel de Soubise . Archives nationales . 18 heures

Madeleine de Boisdeffre

remerciements ministre présente ici
bienvenue nous nous réjouissons beaucoup vitalité éminente assemblée


Christine Albanel

merci chère Madeleine de Boisdeffre
Chère Georgette,
MM les ministres, les professeurs
très heureuse d’être ici ce soir parmi vous
programme législatif très dense, certains de vous ont connu cela
Eêtre là
Georgette Elgey amie depuis extrêmement longtemps
infiniment admiration estime, ce qu’elle est, pour toute sa démarche
vous êtes une grande historienne
vou avez comme les grands historiens une grande distance par rapport à votre matière
pas d’histoire officielle, pas établir des vérités bien mais ne cesser de poser des questions
à l’affût enrichissements possibles, par toutes les voies
regards faux posés sur l’histoire passée par des interprétations trop contemporaines
ces mensonges ou cette volonté de mettre l’histoire au service de l’idéologie et démonstrations discours vérité
quitte à irriter et provoquer plus qu’agacements
Pierre Nora, honneur d’être admirée de lui
combat avec Françoise Chandernagor pour la liberté de l’histoire
Georgette Elgey a mené ce combat depuis fort lontgtemps

autour de Georgette Elgey
oeuvre considérable autour 5ème tome, volontaire le nom de « la fin »
ce ne sera pas la fin, un 6ème volume
impressionnée et presque inquiète – énergie, passion, don de vous-même pour donner l’écriture de cette somme : formidable pari, c’est vous : vous ne seriez pas ce que vous êtes si vous ne poursuiviez pas ce travail
841 pages portée par une tr-s belle écriture – écriture limpide
pas un roman pas particulièrement facile, le sujet l’Algérie, enjeu moral, problème intemporel, coexistence bien et mal chez un même indivcidu
somme dont on a besoin
IVème : moments peu et pas spontanément connus
entrent dans l’histoire, quittent le contemporain
y entrent grâce à vous
distance mais aussi opiniâtreté, vous ne lâchez jamais
rôle au long de votre vie pour faire vivre les archives orales
créé presque le genre, lettres de noblesse
rôle à l’Elysée auprès de François Mit’ran : grande époque
rôle déterminant dans projet des archives de Bercy – très grand projet – maquette pour la première fois – lieu important, le moment de montrer à la France ce que sont les archives, les faire entrer dans la modeernité
que les crédits suivent, projet porté et Dieu sait le rôle qu’a joué Georgette Elgey

vous avez déposé aux archives toute votre documentation, une cinquantaine de cartons – étonnnant, interviewez depuis les annés 60 – documents bruts pour la bataille d’Alger
confiance et amitié de beaucoup de personnalités, de ministres
susciter la confiance
de la part de la présidente du conseil supérieur des archives – pérenité d’une insttiution
univers de la culture – pour l’ensemble de l’Etat – interministériel
un grand bravo pour toute une vie, une oeuvre
amitiés que vous suscitez – vous êtes transgénérationnelle – preuve d’une personnalité, complètement vibrante et engagée

Madeleine de Boisdeffre

table ronde est rectangulaire, mais ronde intellectuellement

Claude Durand . PDG Fayard

remerciements archives de France – Archives nationales

connaît Georgette Elgey depuis 1991
du 61 rue des Saints Pères : Grasset où je suis numéro deux au 75 : Fayard numéro un
arrivé là par un complôt du 13 mai ourdi par les femmes ne voulant pas exercer le pouvoir mais coopter le pouvoir
proche assistant de Marchandise
voisin de palier avec Françoise Verny
loge de concierge pour Georgette Elgey
je connaissais déjà en 1991 la IVème
lui ai offert de relire et augmenter les deux premiers volumes + les mises à jour
quand le tome III est né par scisciparité, j’attendis le tome IV comme père grisonnant
on était loin de compte – le plus complet des volumes
exhortations promessses conjuration provocation fin
titre retenu l’été – tandis qu’appendice attestait un autre projet
rebondissements après le mot « fin »

intervenants savants diront si IVème a été terminée à l’investiture du général de Gaulle ou pas
opération réelle ou mythique s’appelait « résurrection » – titre ultime volume
non pas le coma dépassé et l’enfantement du puissant et avec lui le relèvement du pays

c’est avant - sous la IVème si décrié et vilipendée - que j’ai trouvé mes repères pour ma vie entière
Pierre Mendès France et le Front républicain de quelques jours
instabilité chronique – expression de l’homme qui marche, mouvement de la marche
le télécitoyen devant son écran – illusion de participer au spectacle ou de ceux qui feignent de l’organiser
récit sans concession mais non sans compassion d’une gaulliste convaincu – tous ces personnages issus de la Résistance – sympathique accablement à ne pouvoir ni voir et à ne pas pouvoir quand ils voulaient


Roland Dumas

avant de dire le bien que je pense sur ouvrage qui nous retient aujourd’hui
figure de quelqu’un qui aurait eu plaisir à être parmi nous
Pierre Sudreau son état de santé
ministre du général de Gaulle, le dernier signataire vivant de la Constitution
courage de démissionner alors qu’il était membre du gouvernement quand s’est posée la question du referendum – homme de caractère aujourd’hui dans la situation de ceux que le temps ratrappe
conséquences des mutilations et tortures qu’il a subies il y a cinquante ans

je connais Georgette Elgey
on aurait pu écrire à quatre mains
complimenter Georgette Elgey pour le travail fait – excellent travail – cladsse

ayant participé à la vie de cette IVème finissante – situation du savant de l’Insttiut Pasteur, les microbes – histoire que j’ai connue
j’ai participé de façon étrange – détail que j’ai appris alors – Mai 1956 jeune député
après dissolution par Edgar Faure – candidat du Front Républicain en Haute Vienne – liste qui avait eu un siège
François Mitterrand m’a appelé d’Alger, comment avez-vous fait ? je vous le dirai quand je vous verrai, monsieur le président
petit groupe : des nouveaux élus – gens éminentrs – le futr présient Valéry Giscard d’Estaing, Jean de Lipkowski, le président Nodet ( ?) – rendre visite à Coty : nous ne concevions pas la République comme cela, qu’ils fassent quelque chose – dans l’antichambre du président de la République, Valéry Giscard d’estaing m’a dit : tu es avocat, tu parleras pour nous – Coty nous regardait d’un œil sombre – si nous n’avons qu’à assister à la chute des ministères, nous retournerions chez nous – il écouta – je ne serais pas mécontent de faire un petit copup d’Etat constitutionnel – nous avons développé pendnat une heure avec lui – situation de la République, marasme de cette époque – un an et demi plus tard les choses basculèrent
j’ai retrouvé la relationde cet épisode – si étonné de la fidélité de l’événement – comment savait-elle – elle m’a appris que l’un des nôtres : Lipkowski ? par fidélité à de Gaulle, avait fait un compte-rendu écrit à Olivier Guichard pour qu’il le remette au général de Gaulle – retrouvé ce texte dans le livre
bien qu’ayant participé à l’événement – détail plus fidèle encore que mon souvenir

je veux par là montrer travail sérieux que Georgette Elgey – je ne savais pas que Lip en avait fait compte-rendu au général de Gaulle – féliciter travail-recherche savante soucieuse permettant d’illustrer d’exemple vivant – tout le livre repose sur ce genre de travail

Georgette : merci encore

commentaire
Madeleine de Boisdeffre

en feuilletant – pas encore lu – place faite aux sources, quantité et qualité archives bien souvent inédites exploitées – ce qui va au cœur de tous les archivistes
l’histoire se fait à partir de sources

Pierre Nora historien, membre de l’Acadamie française

célébrer la naissance d’un monument et d’une institution
– Georgette Elgey transgénérationnelle
mérite de ce livre – que je n’ai pas non plus eu le temps de lire tout entier
bien que sa première lecture pour nous tous : son extraordinaire agrément de lecture
remarques générales
en historien critique – je me suis reporté au volume précédent
indépendamment amitié – c’est un titre que la proximité en IVème
publication journal du septennat de Vincent Auriol en VII volumes qui s’arrête au début de votre volume – encore que le premier chapitre commence en 56, tout est avant
ce volume porte sur le drame algérien et la République
unité de 54 à 59
profondément lié
vêcu en Algérie – drame politique de ma génération – on ne peut que vous lire avec passion . livre qui se lit à beaucoup d’étages – les deux précédents avaient déjà couverts l’essentiel de la IVème et le drame algérien – mais vous le reprenez avec sources pas encore ouvertes en 1992 et 1997 – largements ouvertes depuis . un autre étage de cette lecture est cette histoire orale – vous avez pu réunir une collecte invraisembles de sources éditées et inédites – plus une registre d’histoire orale – un livre d’historienne – d’histoire de l’histoire orale – témoin personnel – de journaliste vous écrivez comme une journaliste et comme une historienne
et aussi un regard moral sur politique en général et un homme politique
un regard sans rivalité, sans jalousie et avec une infinie compassion comme disait Mme Albanel
impression que j’ai retiré sur
Front républicain, Guy Mollet en Algérie, la torture et le drame de l’armée – le coup et le retour
pondération et indulgence qui font l’intérêt de ce livre, contraste permanent entre caractère poignant de la situation historique et qualité humaine des personnages – portrait très sympathique de Guy Mollet – personnalités du Front républicain : on vivait pacification et négcoiation – vous nuancez et Guy Mollet apparaissait comme un homme de courage au lieu du capitulard devant les tomates – c’est Catroux qui lui a dit impossible que je reste – portrait très humain – contraste qui fait réfléchir entre qualité intellectuelle et politique, et courage vrai des hommes – les deux entre qui votre cœur est partagé : mendésienne passionnée et de Gaulle révérende – les deux homes de votre vie – il y a un peu de Mitterrand – il était comme il était – page 87 . le ton
quand François Mitterrand vote les pouvoirs spéciaux : ce n’est pas méchant mais pas brillant
lecture
voyez comme cela circule
elle consulté les archives, elle a vu Mr Guy Mollet
circulation intérieure permanente du livre

consacré à l’histoire algérienne
tous ces hommes clairvoyants n’ont pas vu clair, ces hommes courageux se sont couchés
ramener un de Gaulle qui a tout fait et rien fait pour revenir – le fait qu’il revienne nous ramène à 40 et cette affaire de la colonisation nous ramène à 0 – l’impossibilité de dominer la colonisation et l’affaire algérienne reproduit et décuple du drame de 1940 – la logique implacable du retour de de Gaulle : la fin de la IVème, c’était la fin de la IIIème
beau titre « fin » mais cette fin n’est pas la fin – à la fin, on dit que cen’est pas la fin

Madeleine de Boisdeffre

l’art du titre – talent de Georgette Elgey – se retrouve aussi dans chacun des chapitres – avec citation pertinence pas

Stanley Hofmann

pas député pas ministre pas historien
simple étudiant dans années couvertes par ce livre
entourés de gens à l’éloquence bien connue
connait Georgette Elgey depuis cinquante ans – collègue de Robert Aron pour l’histoire de Vichy – tout de suite certain d’être en présence de quelqu’un dont on entendrait beaucoup parler
pas admiratif de la IVème – reçu ce livre il y a huit jours – parti pour ma vieille Europe, dimanche dernier, lu plus que vous – on ne peut lâcher ce livre quand on le commence
importance de l’histoire orale
art difficile – aux USA les gens qui font de l’histoire contemporaine, font surtout de l’histoire orale – cela fait transcriptions de compte-rendus de police – ce qui frappe ce sont les jugements extraordinairement justes qu’elle apporte sur ce qu’elle rapporte
compassion – féminin ?
justesse de jugements sans faire tomber le couperet quii est extraordinaire
art de rapporter ce que l’on a entendu – porter en sous-main un jugement qui est d’une sûreté extraordinaire, c’est un art – quand on fera l’histoire de l’histoire orale, vous serez au premier rang – talent de l’art dramatique
54 ans que j’enseigne à Harvard – j’ai revêcu cette période comme je n’aurais pas cru pouvoir le faire – combien j’ai souffert dans cette période – mendésien respectueux et gaulliste passionné – je n’aurais pas cru pouvoir revivre cette période que je voyais en gris et triste – or aspects importants et solides sous la IVème : succès de la création d’un nouveau personnel politique amalgame de la Résistance et de la IIIème – l’économie a commencé sous la IVème – création de l’Europe et réconciliation franco-allemande
mais il y a eu aussi
ratages assez terrifiants : l’épuration, ressentie comme telle par le public – la décolonistaion : une catasrophe dans l’ensemble ce qui s’explique par la conception qu’avaient les Français de leur empire et se rattacher après quatre ans à ce qui restait – ratage des institutions

j’ai commencé par la fin de la fin – ravi de savoir que ce n’est pas la fin – la IVème a duré encore une bonne année – ce monument nous manquait – cela va non pas réhabiliter la IVème, elle a été écrabouillée entre la titanesque catastrophe de la guerre et la Vème qui a eu la chance d’avoir son fondateur pour chantre et chroniqueur – époque extraordinairement fertile, malheureuse, difficile, mais à côté de l’ambiance malheureuse, il y avait une vitalité, un bouillonnement culturel – que je regrette – admirateur de Le Clézio
grand plaisir de vous retrouver, jeune, au travail, faisant encore des livres
alors qu’il faut un certain courage
à certains moments, on se dit à quoi bon – vous pas
je vais continuer à enseigner à de jeunes étudiants américains pour qui l’avenir est l’Asie, ou le Vert, le fuur écarlate – la France est un pays dont il faut tenir compte
les étudiants américains se passionnent pour l’histoire de France et pour les auteurs français – joie de ma vie – dans cet étrange pays sur lequel on dit tant de pays en France

Maurice Vaïsse

témoignage diférent
privilège de lire les chapitres au fur et à mesure de leur écriture
à Georgette – citation latine

Georgette Elgey : historienne de la IVème
état critique des derniers mois de la politique

. une documentation exceptionnelle
une qualité d’écriture forte d’évocation remarquable
mise en scène
questionnement

1 . plusieurs intervenants l’ont dite outre archives, témoignages, tout ce qui a été produit ces dernières années thèses mémoires exposés elle n’a rien ignoré
2 . qualité d’écriture : malgré foisonnement, évocation prenant aux tripes, on ne ressort pas indemne, elle parle de déchirement cf. Camus – carnets de Jérôme Monod quand elle évoque ce qu’elle alu – ce notable proche de la France – Mohamed Abdallah café maure, combattant en 40 torturés moralement face à ce pays qui veut imposer de force – l’armée qu’elle ne veut ni attaquer ni défendre, mais dépeindre : petits groupes d’hommes livérs à eux-mêmes en pays étranger
devant exactions des Français et du FLN – témoignages d’Algériens Saïd Yacoub – pas de désir de vengeance mais stupeur infinie comment des hommes peuvent-ils torturer, tuer ?
écriture distanciée, multiplicité des itinéraires
approche humaine sympathie curieuse et attentive – faiblesse, erreurs, qualités
galeries de portraits Lacotse, Félix Gaillard président du Conseil à 38 ans
officier Abdel Kader Khamanou
René Coty – rôle infiniment plus important qu’on ne l‘a cru – juge important le retour du général de Gaulle – il le pense depuis 1954 – en 1955, 7 jeunes Français sur 10 le croient morts – les Français ne souhaitent son retour qu’à 1%
or dès Janvier 1956, René Coty fait dire au général de Gaulle par Jacques Chaban-Delmas qu’il souhaite son retour
caractère impressionniste – arrêt sur image – tableau du pays – scandales vg. « affaire des fuites »
démarche impressionniste, méthode réflexive – vigilance malgré sympathie – massive documentation interrogée : tenter d’approcher des réponses aux questions que pose cet étrange mois de Mai – Georgette Elgey répond à ces interrogations
honnêteté : fournit les deux interprétations possible – Forum – reconnaît erreurs et coquilles des volumes précédents ; ainsi le surnom de Bourgès Maunoury vg. polygame pour polygomme

crise de politique étrangère que la crise du régime et du consensus
interrogation sur la place de la France dans le monde
Maroc Tunisie Indochine – elle va perdre son hinterland – elle est vouée à la défens de l’Algérie, elle est isolée de tous, y compris de ses voisins et de ses alliés
lutte contre l’indépendance, guerre civile en Algérie – affaire internationale – Nations Unies
Jérome Monod – officier dans le bled et équipe du préfet Chaussade : sessions de l’ONU edoutées – crise avec anglo-américains livrant armes aux Tunisiens – bons offices humiliation – Jean Charbonnel témoignage – ils devienent arbitres
Robert Murphy, plus allié de Bourguiba que de la France – céder sur le problème algérien
9 Avril, Félix Gaillard à Barbezieux, reçoit une lettre de Esienhower : c’est le moment ou jamais – par sa politique algérienne, la France met l’Occident en danger
09 heures à 20 heures 30 – aval du cabinet le samedi pour question de confiance
Robert Lacoste prenant congé le 8 Mai – quand Pierre Pflimlin
n’acceptez pas un Dien Bien Phu diplomatique
la référence fait balle
Pierre Viansson Ponté : c’est de la dynamite – télégramme Salan nuit 9-10 Mai – abandon Algérie, et réactions imprévisibles de l’armée française – 14 Mai : Massu 4 heures du matin
- le général de Gaulle dans sa déclaration du 15 Mai – éloignement des peuples associés, et…

pour avoir suivi l’écriture de cette Histoire : deux qualités de Georgette Elgey
. générosité – a voulu engranger le plus possible d’infomations mais elle partage ses découvertes avec chercheurs moins favorisés, les aident à publier, et rabatteur d’archives privées
. modestie : pas de conclusions hâtives – faire preuve d’historien : au moins que mon travail puisse servir à l’historien du futur
est-ce que je ne serai pas déconsidérée par ce livre, m’a-t-elle demandeé après ma lecture

Frédric Delton
service historique de la Défense – spécialiste des sources

prise en main d’un kaléidoscope – harmonie et beauté là où il y a des particules
éclairage nouveau et lumineux sur années teribles
rend plus compréhensible – abordé dans complexité et généralité – mais aussi ces millions de Français contemporains
paradoxe – les titres de chapitre mais ces personnalités qui avaient mis leur vie en danger contre la barbarie, vg. Christian Pineau déchargeant les wagons de transférés juifs des camps de l’Est devant l’avancée russe
le facteur distribuant les pensions aux petits vieux, les ouvriers rentrant chez eux le midi, les ménagères qui manifestent
précision
Jean-Baptiste Duroselle –
fin de la IVème est la fin de la IIIème

leçon d’histoire politique – rapport entre politique et militaire
Billotte démisionnant, Salan, Zeller
ces positionnements de 1957 expliquent 1961 – positions Weygand/Paul Reynaud
la France incapable en République d’organiser son rapport politique/militaire

guerre d’Algérie : Félix Gaillard premier à l’appeler guerre
bibliographie : 120 titres
vision du général au particulier – caractère unique et multiple
vie politique et sociale de la France pendant la guerre d’Algérie
qu’est-ce que la France en 1957 – commerçant à la veille de la faillite
la guerre d’Algérie est une crise morale
Raymond Aron – la tragédie algérienne publiée en 1957
dimension éthique qui fait son actualité – comment lutter contre la barbarie sans recourir soi-même aux procédés barbares – la seule force de la démocratie réside dans une fidélité sans concession à ses principes

28 février 1958 Charpy rédacteur-en-chef Paris-presse – prochaine rentrée politique du général de Gaulle, article signé Georgette Elgey

quête sous-jacente du livre – Noël 1958 – soldat du contingent dans l’Ouarsenis . prisonniers martyrisés : ce n’est pas çà la France
grand merci à Georgette Elgey et à Claude Durand

prochain volume « résurrection » – mais pas récit de l’éponyme

Toutes fenêtres ouvertes – suite du Fenêtres ouvertes de 1973


Anette Lieberkap
historienne

travail d’écriure est solitaire mais s’appuie sur liens d’amitié et sur une sorte de communauté
je ne connais Georgette Elgey que depuis moins de dix ans
avec d’autres et René Rémond – nous nous sommes battus – animés par amour des archives et de l’histoire – années où archivistes et historiens très souvent au coude à coude – communauté qui est celle que nous constituons – archivistes et historiens – ceux qui font partie de l’association – affection et admiration

Georgette Elgey

Monsieur le ministre, Madame la directrice
indulgence – parfois difficile de me comprendre – j’articule mal et parle trop vite
quand j’ai appris – promoption exceptionnelle
je n’avais pas imaginé une soirée en mon honneur
puis fierté
une telle soirée – un peu loufoque – correspond à son objet
ce livre n’est pas né d’une volonté fatidique mais au gré de rencontres
je m’étonne toujours qu’on puisse prendre au sérieux mon travail
ma passion : Labiche, vieilles mésanges et vieux papiers – devenir chartiste – à 16 ans
examinateur d’histoiire au premier bac – c’est normal avec le nom de mon père contexte particulier de ma naissance
ma résolution d’arrêter mes études
bref passage d’un centre de journalisme
La Nef
Histoire de Vichy – être journaliste
en 1961, rompre avec cette profession – j’expliquais à Roger Stéphane que j’avais la nostalgie des recherches
Fayard mon point fixe prête à signer
amis dans l’entourage du général de Gaulle mais je ne connaissais personne de la IVème République – Pierre Mendès France et Maurice Schumann m’accordèrent l’entretien demandé et mirent à ma disposition leur archives – nul ne refusa ses archives
dans mon ignorance, je posais les questions les plus élémentaires
1945 à 1951 – je pensais en finir en trois ans avec la IVème
en 1967, je visitais Pierre July : sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil de 1951 à 1954 – jamais vu, endormie : j’arrivais de la rue Frédéric Le Play dans l’appartement où mourut François Mitterrand – je m’appêtais à prendre congé quand il me montra une armoire de château dans la salle-à-lmanger
original de la correspondance du sultan du Maroc avec le gouvernement français
compte-rendus complets du conseil supérieur de la défense – relevés de décision en PVs – de Bien Phu : je fus éblouie

Charles ( ?) qui dirigeait Fayard – soit publier un livre de révélations telle quelle – ou faire un livre d’histoire – mais en serai-je capable – essayez, dit l’éditeur
François Goguel qui suivit pas à pas mon travail de rédaction
dès la publication de la République des contradictions
le général de Gaulle me félicita d’avoir eu accès aux documents
le IIIème volume devait disposer d’une semblable documentation – je décidais de ne le rédiger que quandj’aurais réuni une documentation complète – ce qui été une aberration
directrice littéraire chez Fayard – et à l’Elysée François Mit’ran – faire la même chose pour la Vème République – réunir documentation des personnages
1987 – classer la documentation accumulée depuis dix ans – Caroline Boussard y mit de l’ordre – je me rendis compte
le Ier tome parut – la République des tourmentes – en 1992
à la sortie de ce livre Claude Durand me dit de reprendre les deux premiers volumes – précisions et corrections pour la République des contradictions, mais reprise totale du premier volume

je m’aperçus que je disposais de documents permettant de restituer Suez – sur la guerre d’Algérie, je conclus que ce volume
plus on approfondit ses connaissances, plus on se rend compte qu’on ne sait rien –
plus de I00 pages de documents pour en écrire deux ou trois – de plus en plus de questions
le métier d’historien est de poser des questions
ce livre est le fruit du hasard, concours prodigieux et que souvent je n’avais pas sollicités
beaucoup de chance


19 heures 24

[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 6 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59