lundi 30 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 30 juin 2008

Lundi 30 Juin 2008


Présidence semestrielle devant les Européens, ou devant les Français ? et pour prouver ou montrer quoi ?
Les communicants : David Martinon,, Thierry Saussez, Benoît Royal
Robert Mugabé comme si de rien n'était

Prier…[1] moi, maintenant, je vous écraserai sur place, vive description d’impossibles saluts individuels dans l’ambiance de casatrophe générale. Je sais qu’à nouveau se répandant des courants et des rumeurs de révélations de « fin du monde », de punitions générales et de réprobation divine pour le laisser-aller surtout moral d’une humanité pire qu’au sortir de l’Eden ou aux temps du déluge. Ces rumeurs ne produisent rien que des zèles et des superstitions rapetissantes. L’histoire contemporaine, pourtant gratifiée si je puis écrire de deux guerres atroces, n’a pas enregistré de Cassandre appelant à la conversion, Fatima au contraire est survenue en fin de guerre, et Medjugorgié semble avoir peu ou pas traité de la guerre de Ygogoslavie alors que la Bosnie en a été l’épicentre et le théâtre du pire. Il faut donc lire autrement les événements et Amos. Et simplement prendre au sérieux ce que Dieu nous donne et ce que nous lui refusons, petitement, chacun à notre moment. Moi, je vous fais monter du pays d’Egypte. Notre vie, sans doute d’errance fondamentale, mais tout de même guidée. Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu. Comprendre. L’étonnement du Christ, dans le bateau avec ses disciples : la multiplication des pains : vous ne comprenez pas encore ? Jésus appelle à une conversion immédiate et sans préalable. Examen de conscience, la pente à l’idolâtrie de soi. Tu livres ta bouche au mal, ta langue traine des mensonges. Qu’as-tu à réciter mes lois ? si tu vois un voleur, tu fraternises, tu es chez toi parmi les adultères. Je me considère hors de ce lot, dont je fus ? Jésus répond : le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête. Ecouter, ces temps-ci, comme notre petite fille nous le répète en prenant ce prétexte pour nous retenir, Dieu souffle quand le temps paraît calme et heureux au point d’inquiéter humaine : j’ai quelque chose à te dire. Précisément ce que nous allions oublier, et cherchons, à présent, si confusément.

Le cadeau aux députés français… cravate aux femmes, comprises… pour inaugurer la présidence française de l’Union européenne : minable et déplacé. Il aurait dû, en plus et mieux choisi, être adressé aux membres du Parlement européen, à peine plus nombreux. L’entretien radiotélévisé ce soir du président de la République avec quelques journalistes (sans doute français) est tout autant déplacé. Ce devait être un message devant le Parlement européen – à Strasbourg, naturellement – d’autant que Nicolas Sarkozy tient par-dessus-tout dans sa « proposition » de révision constitutionnelle à cette adresse physique devant les parlementaires français.

Ce qui a trait à notre présidence d’un semestre est européen, pas un bain de mousse pour le président de la République : d’ailleurs, l’opinion française n’est plus, en majorité, « européenne ». Signifier cependant qu’en six mois on mettre irréversiblement en branle une œuvre de dix ans est tout simplement perdre de vue qu’il n’y a pas – en réalité, ni juridiquement – de présidence européenne. Le siège échangé tous les six mois est au mieux d’animateur, il n’y a aucune prérogative propre à la présidence, le « travail » se fait en « troïka », la présudence précédente, la présidence du moment, la prochaine présidence. Lancer quelque chose ? ou plusieurs ? pourquoi pas. N’importe quel Etat membre, à tout moment, peut le faire, président ou pas. La présidence a seulement pour tâche non écrie de favoriser le consensus en en cherchant, au moins d’un pèlerinage, de beaucoup d’habileté et de discrétion, les termes. Certains pays, comme le Luxembourg, y excellent, président ou pas. « Rouler des mécaniques » indisposera plus encore nos partenaires, à qui l’on fait attendre depuis un an notre exercice. Le précédent, produisant le traité de Nice, sous lequel vit l’Europe avec la fortune que nous savons, a été désastreux. Tout le monde, sur l’échiquier politique français, en est responsable, c’était la cohabitation et en matière de politique étrangère, surtout dans la manière et le tempérament de Lionel Jospin, c’était vraiment bi-partisan. A quoi s’ajoute le semi-fiasco prévisible du projet méditerranéen.

Au temps des Six, quand de Gaulle s’évertuait à ce que l’Europe soit européenne tout en restant celle des nations et des Etats, sans aucun doute la France était décisive, mais pour deux raisons : la première était qu’une analyse des initiatives ou des refus du Général était possible d’un strict point de vue européen et dans le secret des consciences, y compris des consciences de gouvernements aux vues exprimées en sens très contraire, il y avait une certaine approbation pour le bien commun. Et la seconde est que personne n’aurait soupçonné de Gaulle de pratiquer par l’Europe un jeu de politique intérieure : la preue contraire fut éclatante en 1965, le ballottage du fait des agriculteurs que pourtant Edgard Pisani et Maurice Couve de Murville, en très grandes manœuvres, étaient en train d’organiser pour trois décennies, et de Jean Lecanuet, européiste en réponse à tout. Nicolas Sarkozy ne donne pas d’éléments pour que vaillent, en sa faveur et pour ce second semestre de 2009, ces raisons.

Les chargés de communication… David Martinon fuyant les journalistes au marché de Neuilly, ce qui casse toute sa carrière politique… Thierry Saussez et sa campagne sur le pouvoir d’achat : vus ne savez pas le bien que l’on vous fait … un colonel Benoît Royal (avec une chance pour Ségolène Royal que ce soit l’un de ses frères…) chargé au SIRPATEL (développez le sigle) de la communication de l’armée de terre se fait arracher l’essentiel à propos de l’événement dramatique de Carcassonne : impossible de confondre une balle réelle, cerclage cuivré, poids plus important avec une balle à blanc, cerclage très clair et argenté, moindre poids. Distinction entre exercice et démonstration, et celle-ci était la rencontre, ainsi que tant d’autres, entre la nation et son armée. Toutes les mesures de sécurité sont prises. Trois cas dans lesquels l’armée de terre reçoit des munitions réelles : opérations extérieures, transports ou surveillances névralgiques, « plan vigipirate ». Le sergent-chef ne « devait » pas avoir ces munitions sur lui. Fin de communication. Or, il les avait en même temps qu’il avait des munitions à bla nc. Professionnel et bien noté depuis huit ans, impensable qu’il ait tué intentionnellement, incompréhensible qu’il se soit trompé, alors ?

Robert Mugabé dont il était dit, la veille de son pastiche d’élections, que « la communauté internationale » (définition ?) ne le reconnaîtrait pas, participe aujourd’hui à la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, à Charm-el-Cheikh. Et s’il avait été « méditerranéen », nous l’aurions aperçu à Paris les 13 et 14 Juillet prochains.


[1] - Amos II 6 à 16 ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu VIII 18 à 22

dimanche 29 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 29 juin 2008

Dimanche 29 Juin 2008

L'Union européenne, ses dirigeants, ses commentateurs ont des leçons à recevoir du foot
Reims, ville du sacre. Royal
Aux électeurs, la synthèse dans l'urne de Olivier Vensacenot et Ségolène Royal
Jean-Pierre Raffarin, à lui seul la diversité dans l'U.M.P.
Paris stress
Un accident de passage à niveau par semaine
Le recteur (curé) du Palais, sa soutane, son chapelet, les quidam
Connaissance du monde, sauf en France, ce n'est pas une revue
Prier… ceux que nous accompagnons et qui nous donnent en retour, à ma femme et à moi, un surcroît d’union et de communion en couple. Ceux dont nous craignons qu’ils ne recouvrent pas la santé. Ceux qui nous manquent et ceux que nous décevons, à qui nous n’avons pas donné justement le très peu qu’ils avaient attendu, il y en a sûrement. Belle solennité de Pierre et Paul, l’Eglise a compté beaucoup de géants. Pourquoi sommes-nous en Europe occidentale (est-ce autant aux Etats-Unis ? en Russie ? dans les pays arabes ?) aussi portés à comprendre la vie autour de grandes personnalités, vie spirituelle, vie politique, vie littéraire, et si peu selon des œuvres collectives, des sommets de civilisation, des consensus sur un certain type de société ou sur une conception de la beauté ? sur une morale ? [1] ; je te donnera

A l’instant, Jean M. que je comptais appeler dans la journée, le remercier de la brassée de livres que nous a rapportée Edith hier, m’appelle, interrompant « ma » « prière » (j’insiste sur les guillemets à chacun des deux mots, rien ne m’appartient en ce domaine comme en tout, et la prière est si pauvre quand elle est de moi, seule celle des psaumes, humaine, est parfaite et seule celle du Christ, est efficace et surtout informée sur Qui elle s’adresse – car que demander à la perfection et à l’absolu, puisque si Dieu est, nous sommes en Lui parfaits et absolus).
. . . je te donnerai les clefs du Royaume des cieux (ce livre de Cronin, bouleversant nos adolescences avides de don de nous-mêmes, d’héroïsme et d’épique, la sainteté « était » tout cela, et l’interprétation du prêtre en Chine par Grégory Peck, je crois, bien aussi convaincant qu’en Vacances romaines… quand pour une belle histoire, nous avons besoin de Dieu et nous servons de ce qu’il nous permet… Les clefs du Royaume que je relirai dans la bbliothèque brochée d’époque de ma mère) curieuse et très instructive dialectique de l’évangile de ce jour. Jésus provoque ses disciples, il veut mesurer, peut-être, le point où ils en sont (a-t-on cherché à faire du cycle et des étapes de la formation de ses disciples par le Christ, un cheminement personnel et actualisé, aujourd’hui, vers la connaissance et l’amour fou de Dieu, connaissance totale et envoûtante, connaissance de désir et désir de connaissance, menant à l’adhésion, au don de nous-mêmes et à ce qui fait notre bonheur et notre fécondité la confiance de l’amour et de la foi ?). la réponse des apôtres est parfaite, ou plus exactement nous ne pouvons la trouver que parfaite, puisqu’elle nous a fondés, et elle est parfaite également aux yeux du Seigneur puisqu’elle confirme la fondation qu’Il veut faire, qu’Il opère. Elle est donnée, comme il sied par Pierre. Pour vous, qui suis-je ? la question suppose une mutuelle présence, intense, une interrogation impliquant que tout n’est pas évident, donné, et enfin c’est une nouvelle étape dans la vocation des apôtres, ce sont eux qui ont à répondre et manifestement Jésus, leur maître et ami, qu’ils aiment et révèrent, mais dont ils se sentent cependant encore si éloignés de Le comprendre et Le cerner, attend d’eux une réponse très différente de celles qu’ils lui ont donné, déjà, celles de la rumeur ou des établissements. Le résultat est une nouvelle Création. La Genèse donne pouvoir à l’homme sur tout le vivant (ce dont il use de plus en plus mal, et avec de plus en plus de mots censés le déculpabiliser), le Christ donne à Pierre le pouvoir de tout fonder, lier et dénouer. La vraie société humaine, celle de l’amour de Dieu, a là ses moyens et ses structures. Fruit exact, la vie de saint Paul qui n’avait de destin possible que par raapport au Christ, soit Le persécuter, soit Le propager. Co-fondateur historique de l’Eglise sans doute, il doit tout à celle-ci, sans l’Eglise, rien à persécuter, rien à annoncer. Quant à Pierre dont les épîtres m’attirent tant elles sont simples et directes, empreintes d’une sobriété qui en rend plus perceptible la bonté d’âme et d’inspiration, le surnaturel lui est devenu natuel, sa délivrance miraculeuse mais du vivant terrestre du Christ, tant d’événements et de dialogue l’ayant mis devant lui-même, pour le meilleur et pour le pire, autant qu’en « vedette » devant ses pairs, les disciples. – Joindre les mains en communion de supplication avec les malades, tous les malades du monde. – Fondation de l'Eglise ? sur quoi ? sur le dialogue initié par le Christ à ses disciples ? quand ? aujourd'hui où nous sommes appelés à devenir disciples et à vivre en disciples.

Le foot-ball. L’art dans le commentaire plus encore que dans le jeu. Le jeu lui-même qui a son esthétique, sensible même à qui ne connaît rien des règles mais sait qu’il en existe. La technicité, Zeidane en demi-finale, avant le match du « coup de boule », évaluant tout et tirant en toute certitude. Donc, la coupe d’Europe, débaptisée comme tout aujourd’hui, notamment pour les grands groupes d’entreprises ou de services… il me semble qu’elle est une leçon de politique européenne. Les commentaires sur le fonctionnement, les lacunes et les prestiges de l’Union européenne, sur les déceptions et les enthousiasmes qu’ils suscitent, ne sont pas à la hauteur : ni le ton, ni l’enthousiasme ou la critique qui se communiquent, ni la technicité, pas du tout l’imagination des commentateurs du ballon rond. Quant aux acteurs, gouvernants ou commissaires-Commission, ni le sens du jeu collectif, ni le souci de faire « plaisir » aux spectacteurs (le peuple, les peuples, l’opinion européenne, l’opinion des tiers), ni une véritable pratique des règles. L’art européen, l’art de la construction européenne avait été le pari sur l’avenir constamment et l’appel à l’opinion, à al cobscience supposée des Européens, sans encore qu’aucune institution les ait manifestées. Cet art est perdu. Les dirigeants sont épouvantés d’un referendum ou qu’il soit et quel qu’il soit. Les opinions sont plus que déçues. Pas un tiers de favorables en France.

Les « contributions » au Parti socialiste en vue du congrès de Reims, ville du sacre. Royal… je vais me procurer auprès des prééminents leur texte. Que n’a-t-on jamais eu cela dans les partis gaullistes, après de Gaulle, car au temps du Général, il y avait la Nation, mais il y avait aussi Candide et surtout Notre République. Il y eut – à tort, mais ce fut un fait – l’abstention des « gaullistes de gauche » aux assises de Lille à l’automne de 1996 : des différences marquées, écrites. Aujourd’hui, sans Jean-Pierre Raffarin, l’U.M.P. ne serait que grogne ou adhésion, l’une et l’autre indistinctes.

L’évidence : il faut pour l’opposition et, quand elle sera parvenue à renverser Nicolas Sarkozy, pour un programme français en France et en Europe, concilier les approches de Ségolène Royal et d’Olivier Besancenot. Ils ont eu, chacun, l’habileté de dialoguer l’un avec l’autre dans les colonnes de Libération. Il est sans doute exclu qu’ils s’accordent, surtout dans la perspective du congrès de Reims et alors que le Nouveau parti anticapitaliste : N.P.A. n’aura que six mois… la conciliation est à faire dans l’électorat pour le second tout de la prpochaine élection présidentielle, une conciliation qui fasse vouloir par la France l’un et l’autre programme en même temps. La question d’une ouverture au centre ou de la prise en compte des extrêmes, est une affaitre d’état-majors de partis. L’enjeu est de rallier une majorité des électeurs sur un programme de gauche, c’est-à-dire un programme qui imagine les solidarités à instituer ou à rénover dans tous les domaines économiques, écologiques, culturels et sociaux. Il n’est pas de définir par le haut une présentation de machine à élire, torturant les libellés et les programmes pour se concilier du centre et de l’extrême, sans perdre son gros de troupe. C’est aux Français en conscience d’opérer par leur bulletin de vote la synthèse et la reconquete du pouvoir, puis vraiment son exercice – ce que ne fut faire Lionel Jospin, vainqueur par hasard, ne gouvernant pas à gauche, et perdant en toute logique son électorat.

Elle rentre de Paris, on respire mal là-bas, chacun rentre du bureau en mal d’air, défaisant en hâte ses vêtements, pour al douche, la frâicheur, le repos, et n’y parvenant pas. La boître rachetée pour la énième fois en trois ans, le client-mystère envoyé dans les magasins de consommation pour tester les vendeurs selon des grilles et des recrutements de cabinets spécialisés, ses dux hôtes lui racontent chacun leur vie. D’issue que carrément ailleurs !

En trois semaines, trois catastrophes à des passages à niveau, toujours pas de plan pour une suppression radicale.

Le dramatique accident à la caserne de Carcassonne – un des pays de ma famille. On se trompe de munitions et l’on enfile dans l’arme des réelles, mortelles. On aurait – on aurait avec guillemets, donc – voulu discréditer l’armée pour mieux faire passer la « réforme » qui consiste simplement à ramener l’outil aux proportions des nations secondaires (la classification des Etats dans l’Allemagne de Goethe avant Sadowa-Koenigrätz et celle de Bismarck), qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

Le recteur (curé) du Palais – chef-lieu de Belle-Ile – porte soutane sans être intégriste et récite son chapelet sur le quai du débarcadère, s’il se fait aborder par un quidam intrigué, il le prie de l’accompagner le temps d’un Je vous salue, marie… ensemble. Partis et syndicats s’y prennent plus mal.

Robert Mugabe progresse, la télévision d’Etat – y en a-t-il une autre ? – admet que plus de la moitié des électeurs au Zimbabwe se sont abstenus. C’était en Avril 1989 , je dirigeais les services d’expansion économique près notre ambassade en Autriche – sans savoir la chance insigne que j’avais de disposer du meilleur observatoire possible de la désintégration du système soviétique en Europe centrale de l’Est – quand inopinément le chef du personnel au Quai d’Orsay, dont je ne dépendais pas, me téléphona : acceptez-vous l’ambassade d’Harare. Je réfléchis quelques heures, c’était une mise en selle pour le type de fonctions que j’avais ambitionnées depuis mon adolescence, faire valoir et mettre un programme pour la France quelque part ailleurs… l’Afrique du sud était encore celle de l’apartheid, le dictateur d’aujourd’hui paraissait sympathique alors et la lutte armée et diplomatique contre Ian Smith l’avait intronisé partout, d’Harare, je ferai la base arrière d’écoles de cadres noirs sud-africains en français… Michel Rocard me fit l’honneur de démontrer à François Mitterrand, la main sur le seuil de la salle du Conseil des ministres, que j’étais nul et que tout le monde le savait sauf le président de la République. J’avais – entre autres – la chance qu’un camarade de promotion qui m’avait, effectivement, semblé « de gauche » à l’E.N.A. ou à Sciences Po. fut conseiller diplomatique du Premier ministre. Je n’ai donc jamais rencontré Robert Mugabe, mais j’ai trouvé, chez un bouquiniste, qui a depuis fermé, rue de Maubeuge, près de la place Kossuth, une carte d’Afrique entière d’époque Louis XV, en deux panneaux : elle continue de me donner une idée de la colonisation, de l’éphémère et du durable, les zones connues il y a trois siècles et ce qui n’était que supposé. Nous continuons de supposer l’Afrique et, comme les dépêches de nos ambassades ne sont évaluées que par des comités de lecture chargés de mesurer les excès de poids et de fréquence – j’en ai su quelque chose étant en terre inconnue à Almaty – Kazakhstan – Asie centrale sans le moindre fond de dossier à Paris, les dirigeants français, bien plus que la moyenne mondiale, ne savent à peu près de l’étranger. Ils s’y rendent pour y donner des conférences de presse conjointes plus longues que les conversations qu’ils y ont eues avec leur homologue local. Quant au peuple « local », a-t-on vu, après de Gaulle, un président de la République française s’adresser à lui, directement et en plein air ?


[1] - Actes XII 1 à 11 ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

journal - samedi 29 juin 1968

+ Samedi 29 Juin 1968


23 h 10

Veille du second tour .

Campagne télévisée pour les élections jusqu’à hier soir .
La gauche n’est pas parvenue à renverser
– ni le courant de peur . qu’elle accuse le Gvt
d’avoir déclenché par ses mensonges
– ni l’impression que l’on a qu’elle est divisée
et absolument incapable de quoi que ce soit .

Chance du gaullisme . mais sans doute faut-il
l’attribuer au Général de Gaulle lui-même de
– cumuler à la fois le passé / gloire nationale
et tout le bilan positif largement . quoi qu’on
en dise (si l’on juge par rapport à ce qui a été
fait avant . et à ce qu’en tout état de cause . il est
possible à un homme et à un pays de faire –
et non dans l’absolu : méthode de jugement qui est
indirectement un hommage au Général)
et l’avenir .
Car ce qui éclate . c’est que seul le Gvt du Général
peut faire des réformes . et ce qui est – à mes yeux –
plus important . redresser l’économie . rétablir « le prestige .
et redonner confiance aux Français en la France .

– cumuler trois types très différents . et qui – à eux trois –
ne peuvent que combler l’aspiration populaire
. lui-même bien sûr : le monarque . l’histoire en marche .
le vieillard sage . le stratège politique . l’acteur
. Pompidou : la raison . le bon sens . la modération
bien que le style soit de plus en plus ferme .
mais le personnage reste toujours mystérieux . Ce qui est un atout .
La question reste : ferait-il aussi bien . st le Général n’étant plus là .
(Dans le cas de la rue . il est pour moi certain . qu’il
n’aurait pu redresser la situation)
. Giscard d’Estaing .

Sur le reste de la scène politique . il n’y a rien
– le bon cœur . la bonne volonté . beaucoup d’illusion .
et de générosité . Duhamel et Lecanuet . chacun à
leur manière . bien que Duhamel puisse entrer dans
la majorité . sans pour autant devenir inconditionnel .
Mais pas de caractère . vraiment . ni l’un ni l’autre
– l’éloquence . mais finalement rien que cela : Mitterrand .
La preuve en est maintenant faite . Une éloquence télévisée
qui a fait la percée aux présidentielles . qui a permis
du coup . fort du chiffre de 45% . de se maintenir à la tête
de la Fédération . mais une éloquence qui ne change pas .
et qui donne de plus en plus l’impression de déjà vu .
Les yeux qui clignent . la naïveté feinte . l’appel à la
générosité . et la croyance au miracle .
– et puis rien .

Discours radiotélévisé du Général à 13 h et 20 h .
Très peu politisé . Appel essentiel à l’union . à l’unité
nationale . au respect mutuel . à la réconciliation .
C’est cela qui touche . et je pense a touché beaucoup .
En tout cas . Duhamel . si l’on croit ce qu’on a rapporté
de ses réactions

On parle beaucoup d’une éclipse de la France en politique
extérieure . Je ne le crois pas .
La politique extérieure de la France devait sa force
Essentiellement à la personne-même du Général .
Or, cette personne reste en place . sans doute . de Gaulle a-t-il
maintenant d’autres préoccupations . Mais ce n’est qu’intellectuel .
et il peut toujours penser à la pol. ext.
Que notre compétivité économique soit plus faible . que nous ayons
besoin de l’accueil de nos partenaires des Six . soit .
Mais ce n’est pas fondamentalement nouveau .
Les instruments essentiels : le prestige du Général .
son ton . ses vues . ses nerfs . demeurent .

Que le régime soit apparu fragile . soit .
Mais il l’était apparu en Décembre 1965 . et Mars 1967.
Et quel régime ne l’est pas ? Et pourquoi avoir déifié de Gaulle .

Là où les choses vont être dures . ce va être sur le plan intérieur .
On reproche au régime . l’inconditionnalité du oui .
C’est plutôt l’inconditionnalité du non qui me frappe .
Quoi que dise le Général . c’est ou bien creux .
ou bien faux . ou bien déplacé .
Il parle la veille des élections : trahison . politisation .
Et pourtant n’est-il pas accusé bien avant de pouvoir personnel .
Si le discours est serein . et visiblement discours de chef
d’Etat et non de parti : c’est creux .
Etc.
Comme au temps de l’Algérie . où peu près chaque discours .
chacun se récriait : il n’a rien dit de nouveau .
On est pourtant passé de l’Algérie française à l’indépendance .

Debré . avant-hier . le seul à parler de fidélité .

Permutation de Debré et de Couve de Murville dans le ministère
Particulièrement éclairant . non d’un changement de politique
du Général . mais au contraire de la stabilité de cette politique
Couve de Murville = technocrate et orthodoxie
Michel Debré = nationalisme . indépendance .
On a simplement changé Debré . parce que les Finances usent .
qu’il faut donner l’impression aux gens que çà va changer .
En fait . Debré était le plus apte au changement et aux
réformes de structure .


samedi 28 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 28 juin 2008


Samedi 28 Juin 2008


Oubli des medias ou intermittences de tous ?
Bombardement américain de l'Iran par Israël dûment mandaté, blocus iranien du détroit d'Ormuz ? scenarii d'hommes perdant le pouvoir
Réformes attendues et réformes inattendues
Sept cent mille personnes à Paris dans la rue : c'est la fête mais pas la résistance sociale
Les contributions socialistes

Prier comme je puis… n’oublie pas sans fin la vie de tes pauvres. Regarde vers l’Alliance : la guerre est partout… Lève-toi , Dieu, défends ta cause ! Celle des hommes, du vivant, de toute la création est celle de Dieu. Qui répond au psalmiste : que pourrais-je te dire ? Ton désastre est infini comme la mer : qui donc pourrait te guérir ? Que ton cœur crie vers le Seigneur ! Et comment se trouve l’humanité, vierge, fille de Sion ? Mes yeux sont ravagés par les larmes, mes entrailles frémissent, mon cœur défaille, à cause du désastre de la ville de mon peuple. Je reviens à la Bible, pour situer ce livre que je ne crois pas avoir lu en entier, comme le reste de nos Ecritures, quelle puissance ! d’un anonyme, puisqu’il est acquis par l’exégèse et la critique de maintenant que ce ne peut être Jérémie plus confiant dans l’impact prophétique. Mais le désespoir est surtout une souffrance totale et immédiate, psychologique, qui tient à la vue désolante d’une ruine, la ville, mais aussi les familles, un peuple, les générations à venir. Le psaume est contemporain, Jérusalem mise à sac : dirige tes pas vers ces ruines sans fin, l’ennemi dans le sanctuaire a tout ravagé. Et tout cela a comme cause une rupture humaine de l’alliance divine. Ce peut sembler assez primitif et correspondre aux civilisations et cultures animistes, les lois de la nature, les dieux défiés, se vengent. Le tréfonds religieux des hommes les préparent à Dieu, quand même ou heureusement et chaque manière de se comporter devant les événements et devant le mystère de la vie et de la mort, mérite attention et respect, profonds. L’évangile donne la solution en plusieurs éléments, de pratique universelle : la démarche d’un païen qui est homme de foi, la présence réelle et située du Christ, un dialogue, et la guérison du serviteur aimé, puis spontanément de la part du Seigneur, celle de la belle-mère de Simon-Pierre. Réponse évangélique explicitement conclusive de la prière de l’Ancien Testament, de celle que nous proférons dans nos revers les plus absolus. Ainsi devait s’accomplir la parole prononcée par le prophète Isaïe : il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. [1]

Les excès d’attention puis l’oubli… Ingrid Bétancourt, que Nicolas Sarkozy devait ramener à la liberté : Uribe provoque une élection présidentielle anticipée, pour avoir les mains libres, pour lui éradiquer la guerilla et amener les FARC a quia avant qu’ils se soient réorganisés et aient remplacé leurs chefs historiques, importe plus que les otages, c’est du pays dans son ensemble qu’il s’agit, comment ne pas le comprendre… la Birmanie… le Népal… le Pakistan, six mois après les élections et surtout l’assassinat de Benazzir Bhutto…

Deux imprévisibles notoires et redoutables, pas d’aujourd’hui : George Bush et le Ehoud Olmert. Depuis dix-huit mois, les Etats-Unis laissent même leurs plus proches partenaires et le reste du monde dans l’interrogation : une opération éclair contre le nucléaire iranien, mais ont-ils les moyens politiques et diplomatiques d’une intervention directe ? qui de toute manière serait la manière américaine de sécuriser Israël et l’Aeabie saoudite. Hypothèse depuis des exercices sur la Syrie à l’automne, renforcée cette semaine par des exercices encore plus précis en Méditerranée : laisser faire Israël, couvrir au besoin leur aviation, mais ne pas intervenir directement. Ce serait imminent puisque d’un jour à l’autre Ehoud Olmert peut perdre le pouvoir. Réponse aujourd’hui de l’Iran. Ce bombardement – Israël l’avait fait, dès l’élection de François Mitterrand pour tester celui-ci, sur l’usine que la France avait fournie à l’Irak de Sadam Hussein – retarderait un peu le programme iranien mais ne l’empêcherait pas, en revanche, l’Iran bloquerait le détroit d’Ormuz. Ce qui appelle cette intervention maritime, voire terrestre des Etats-Unis.

Le troisième imprévisible – mais qui ne parvient pas à l’être à l’échelle internationale (Angela Merkel y veille particulièrement) – est notre président. Sa « proposition » quotidienne : réformes qui ne produisent ni la relance de l’économie, ni le retour des grandes fortunes, c’est-à-dire des gros imposables, ni le retour de nos finances publiques à l’équilibre. Quotidiennement, les Français se sentiraient reconnaissants de réformes changeant leur vie : par exemple, l’abolition des droits de succession entre personnes physiques et pour ce qui n’est pas la propriété d’entreprises. Que le veuvage ou la perte de ses ascendants force à vendre la maison de famille, les meubles et tableaux d’ancetres, est proprement invivable, comme la mort de nos proches. Le seul qui ait vraiment traité publiquement la question – mais il ne fut ministre que huit jours et précisément des « réformes – est Jean-Jacques Servan-Schreiber, il y a trente cinq ans. Un questionnaire libre sur les deux ou trois réformes que chacun souhaite montrerait que presque tout ce que traitent gouvernants et législateurs est à côté de ce qu’attendent les gens.

Accablant : syndicats de salariés ou organisations de lycéens et d’étudiants peinent à « mettre dans la rue » dix ou quarante mille personnes ; une démonstration sur les différences sexuelles rassemble de cinq cent à sept cent mille personne. Avec un thème terrifiant si ce doit devenir un objet d’enseignement dès le primaire comme la shoah et l’esclavage : la discrimination sexuelle et l’homophobie à l’école !

Merveilleux : plus proche de cinquante ans que de quarante neuf, Jeanny Longo pour la sixième fois championne de France de cyclisme.

Les contributions de « courants » socialistes en vue du congrès de Reims en Novembre. Ségolène Royal est seule parce qu’elle est populaire. Je ne crois pas que des militants niçois (il doit y en avoir malgré les Médecin, Pelat et Estrosi ou plutôt à cause de ceux-ci), bordelais ou lillois et strasbourgeois puissent s’intéresser au maire de Paris pour diriger le parti. Non parce que c’est Bertrand Delanoë, mais parce que c’est le maire de Paris dont l’alliance avec celle de Lille n’a d’objet que d’effacer cette étiquette. Henri Emmanuelli et Benoît Hamon font équipe, cela les regarde. J’ai la plus grande estime pour Henri Emmanuelli, une des rares « tripes » de gauche au Parti socialiste, tripe avouée, qui a payé pour d’autres, comme Alain Juppé pour un autre (décidément l’Aquitaine et les Landes). Et aucune sympathie pour Benoît Hamon qui, parachuté du « cabinet du Premier secrétaire » qu’était encore Lionel Jospin en 1997, accapara toutes les stratégies de la gauche dans le Morbihan où je vis pour échouer à Auray, dont je ne sais s’il est natif : parachuté ? natif ? dans les deux cas, le résultat est pitoyable. Elu nulle part, il est l’un des dix socialistes les plus en vue des médias, sollicité ou intervenant comme un ancien Premier ministre. Casé pour vivre en scrutin de liste au Parlement européen, d’où si l’on est décidément impossible à faire élire, l’on passe au Sénat. Les partis – respectables en ce qu’ils constituent une tradition centenaire ou plus récente mais forte, communistes et « Verts » – qui n’ont plus de véritable audience nationale, y casent leurs chefs : Robert Hüe, Dominique Voynet.


[1] - lamentations II 2 à 19 passim ; psaume LXXIV ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 17



vendredi 27 juin 2008

L'honneur du chef - 13 juillet 2007 . opinion

Il paraît - le Canard enchaîné daté du mercredi 25 juin 2008 - que l'ancien président de la République et ancien maire de Paris, aurait "enfoncé" et "balancé" les successifs directeurs de son cabinet à la Ville à propos des emplois fictifs.

Il y a un an, quand on perquisitionna chez un camarade de promotion qui avait été le dernier de ses chargés des affaires africaines à l'Elysée, j'ai commis l'opinion suivante. Je pensais aussi à Alain Juppé.




L’honneur du chef


Pour le nouveau Président, respectueux par fonction de la séparation des pouvoirs, les actions en justice à propos des emplois fictifs financés par le contribuable parisien ou des marchés publics des HLM de la ville de Paris de 1977 à 1995, ou pour éclaircir l’ « affaire Clearstream », ou maintenant pour en finir avec le décès suspect en service commandé à Djibouti d’un de nos magistrats, il n’y a que des coincidences : chacune de ces affaires ramène à son prédécesseur pour lequel écopent deux de ses anciens Premiers ministres – dont les carrières sont brisées ou au moins handicapées – et maintenant son proche collaborateur pour les affaires africaines.

Pour Jacques Chirac, la question est simple. Déjà, il a inauguré la jurisprudence d’un président qui se défausse devant le peuple, une dissolution qui ne lui donne pas la majorité parlementaire sollicitée, un referendum négatif : il élude et se maintient. Pour quoi faire d’ailleurs ? Nicolas Sarkozy n’en paraît que plus actif et entreprenant, par facile contraste.

Va-t-il continuer maintenant qu’il n’y a plus aucun prétexte juridique – celui de sauvegarder la grandeur d’une fonction … que par ailleurs il a tant desservie - pour ne pas comparaître, ou au moins parler ? Le 8 Avril 2001, Valéry Giscard d’Estaing a rappelé, qu’étant lui-même Président de la République, il avait été amené à témoigner à deux reprises. Minimum … le long et pénible entretien radio-télévisé, le 23 Septembre 2000, en réponse aux révélations posthumes de Jean-Claude Méry [1], qualifiées d’ « abracadabrantesques », ne figure pas dans le recueil des discours présidentiels de Jacques Chirac [2].

Faut-il prononcer le mot de lâcheté ?

Le Maréchal, accueilli en Suisse comme chef d’Etat et où il aurait vêcu paisiblement ses dernières années, au lieu de l’horreur du fort de l’île d’Yeu – il suffit d’y aller pour se rendre compte… – rentra en France explicitement pour répondre de tout au nom des siens et de ceux qui lui avaient fait confiance, et à quel point ! L’affaire était immense, le chef avait été grand et le fut encore. Ce qui est reproché à celui que tant de gaullistes ont aidé à monter sur le pavois par haine (finalement bien mal placée) de Valéry Giscard d’Estaing, n’est – au total – que minable. Alors, à petites affaires, peu d’honneur et petit chef ? La France, qui le tolère, n’en grandit pas, et le nouveau Président de la République non plus, car « l’affaire Clearstream » mise à charge unique de Dominique de Villepin pourrait bien être le péché d’origine du régime qu’on prétend instaurer à présent.

[1] - première de la série, la convocation pour le 4 Avril 2001 par le juge Eric Halphen jusqu’à la plus récente pour le 18 Juin ( !) 2007 – cf. Année politique 1996, pp. 108 & 118.119, 1997, p. 127, 2000, pp. 117 & ss, 2001, pp. 70.71

[2] - Jacques Chirac, Mon combat pour la France (Odile Jacob . Mars 2007 . 644 pages) . Dans quelle rubrique d’ailleurs, eût-il pu figurer ? utilisation des fonds spéciaux, commentée le 14 Juillet 2001, ou encore les emplois fictifs, dans le même genre d’exercice annuel

Inquiétude & Certitudes - vendredi 27 juin 2008

Vendredi 27 Juin 2008

Communication
La politique, un métier
La réforme par consensus, tout y passe et retour au statu quo ante bellum
L'Allemagne, comme tout le monde
Le pétrole et "la faute à" la Chine
Prier… [1] la fin lamentable et terrible de Sédécias, pourtant mis en place par l’envahisseur et débaptisé par lui : l’on prononça la sentence, les fils de Sédécias furent égorgés sous ses yeux, puis on lui creva les yeux, il fut enchaîné et emmené à Babylone. Je crois que dans un univers qui englobe tous les autres, et qui a ses dimensions qui commande toutes les autres, il n’y a plus que deux forces, la haine et l’amour, l’amour n’a besoin ni de motif ni de retour, il se nourrit de lui-même apparemment mais il n’a sa pleine justesse qu’épanoui par son objet – je le vis, à temps, dans ma vie, et n’ai plus à payer que le remords de n’avoir peut-être pas répondu à d’autres – tandis que la haine a son fondement et parfois sa légitimité, la haine de l’envahisseur, la haine pour l’usurpateur, le pouvoir abusif et malfaisant. En ce sens, Jésus nous atteint quand il nous enseigne à haïr le mal, le péché, le refus. Historicité du mal et de la haine, le livre des Rois date avec minutie les sièges de Jérusalem. C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons. Comment chanterions un chant au Seigneur, sur une terre étrangère? Il y a une certaine chance dans l’histoire – bien occultée aujourd’hui par des thèmes importants mais partiels comme l’esclavage, la colonisation ou la shoah – l’histoire de notre France, que nous ayons eu à subir de mémoire d’hommes des guerres ravageuses en vies humaines, et une occupation par l’armée d’un peuple que nous avions moins su comprendre, pour le pire et pour le meilleur, que l’Allemagne et les Allemands ont toujours su nous aimer et surtout nous évaluer. L’occupation par l’étranger est toujours une profonde leçon pour l’asservi. Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons… Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! … Si tu le veux, tu peux me purifier. Foi native d’une culture et d’une époque en une pureté originelle de l’homme, un état de santé est la norme. Dieu rétablit, plus qu’Il n’établit. L’établissement, une fois pour toutes, lors de la Création. Et le rachat, une fois pour toutes, par l’Incarnation, la Passion et la Résurrection. Notre salut très circonstancié et historiquement situé, tandis que notre création – celle de tout le vivant – est aussi perdue pour nous que notre propre conception : un fait permanent mais inatteignable en son origine, son essence. Dieu créateur : Si tu veux… Je le veux, sois… l’envers total et magnifique, bouleversant des destructions et des penchants des hommes. J’élève Jérusalem au sommet de ma joie. La suite de la Création est un dialogue. Dieu dialogue éternel avec Lui-même, par nature, et Création motivée par ce dialogue pousant à un autre dialogue, l'altérité de Dieu - s'il est possible de l'écrire ainsi - c'est l'homme, son répondant. Dieu a voulu une contingence qui Lui réponde et qu'Il puisse appeler à sa propre nature divine. Une liberté qui veuille Dieu... on ne sait pas dire de telles choses. Seul Dieu le sait et Il ne nous a pas tout dit, encore.

Communication ou mutuelle convivialité ? Une circulaire courriel à chacun des députés de gauche pour que Pierre Mauroy soit entouré et soutenu et qu’une contre-attaque soit lancée, ne me rapporte aucune réponse parlementaire, seulement un signe de l’ancien Premier ministre. Une autre pour soutenir la cause de Marina Petrella, menacée d’extradition et donc de prison à vie en Italie, contrairement aux promesses faites publique par la France (François Mitterrand, Lionel Jospin) et au consentement tacite de Jacques Chirac pour que soit maintenue cette attitude, pour l’honneur et la parole donnée, me vaut une réponse d’un élu communiste et des anciens gardes des Sceaux et ministres des Affaires étrangères de la gauche, seuls Pierre Arpaillange et Georges Kiejman répondent. Aujourd’hui rejoints par Jack Lang bien placé pour intervenir auprès de François Fillon, et qui va le faire. – Une circulaire courriel, encore, puisque c’est la commodité d’aujourd’hui rachetant tant d’incommodités et d’anonymat dans les facturations, services après-vente et autres démarchages dont il vaut mieux rire, une circulaire à mes promotionnaires du collège jésuite où nous avons vêcu notre enfance et notre adolescence de 1950 à 1960 ne récolte qu’un seul accusé de réception. – Lire et écrire…

La politique, un métier… donc. Le maire de ... battu aux dernières élections, enseignant retraité, veut continuer de s’occuper. Candidat à l’investiture U.M.P. pour les sénatoriales, mais Ladislas Poniatowski l’est aussi. Mon cousin, l’un de ses adjoints, va démissionner du conseil où il ne fait plus partie que de la minorité. Conclusion de ma cousine, visant autant le président régnant dont la cote n’est plus celle de l’an dernier, que le maire sorti : les Français sont versatiles.

L’art du président de la République de réformer par consensus… recul sur le déremboursement des médicaments associés au traitement des affections de longue durée… recul sur le transfert aux notaires des changements de régimes matrimoniaux et des divorces… désintérêt apparent à l’Elysée pour l’aboutissement ou pas d’une révision constitutionnelle dont plus personne ne peut dire si elle correspond au discours d’Epinal qui la fondait, au rapport Balladur qui la mettait enforme, au projet de loi du gouvernement censé arbitrer… et réouverture des sujets explosifs : la durée légale du travail (trente-cinq heures mais peut-être abandon de la compétence du législateur en la matière)… la suppression des départements (discours de Limoges revenant sur le mauvais accueil du rapport Attali)... et pour améliorer la cohésion gouvernementale, pratique de deux mois d’un « G 7 », réunion à l’Elysée de sept ministres seulement dont ne sont ni le Premier ministre ni la garde des Sceaux, favorite de l’an dernier… réponse du Premier ministre retenant le lundi soir un petit groupe… nomination de Christian Estrosi dans le présidium censé diriger l’U.M.P…. et bien entendu la réforme de l’audio-visuel public commencée selon une annonce-surprise, la suppression de la publicité à la télévision publique, et close, censément, par une autre annonce surprise, la nomination du président de France-Télévisions par le gouvernement.

L’Allemagne, comme tout le monde… le foot-ball… la fuite des cerveaux… l’inflation à 3%, ce qui ne s’était plus vu depuis 1993. Inflation d’ailleurs qui est la hantise d’une Banque centrale européenne consacrée depuis sa naissance à l’empêcher, quitte à susciter des critiques unanimes des opinions et des gouvernants pour sa rigueur en matière de taux, et qui n’a pas pour autant été jugulée.

Le pétrole à plus de 140 dollars le baril, probablement à 170 dans le cours de l’été et pourquoi pas à 200 avant la fin de l’année ? C’est fou. Les pays producteurs assurent que la spéculation n’a rien à y voir, que la baisse du dollar y est pour beaucoup et que la demande chinoise est la principale cause d’une demande supérieure à l’offre. Demande chinoise tenant à cette croissance et à cette expansion massacreuse d’environnement et de destinées humaines, que l’Europe et l’Amérique ont passionnément encouragée et fondée par le mondialisme, la délocalisation des fabrications de grande consommation, et par la course de tous aux « fabuleux contrats » d’équipement, et maintenant par les investissements plaçant nos entreprises sur le seul marché porteur… à croissance de deux chiffres. Gribouille au pouvoir en France et dans les cénacles internationaux.


[1] - 2ème Rois XXV 1 à 12 ; psaume CXXXVII ; évangile selon saint Matthieu VIII 1 à 4

Inquiétude & Certitudes - vendredi 27 juin 2008

Vendredi 27 Juin 2008

Communication
La politique, un métier
La réforme par consensus, tout y passe et retour au statu quo ante bellum
L'Allemagne, comme tout le monde
Le pétrole et "la faute à" la Chine
Prier… [1] la fin lamentable et terrible de Sédécias, pourtant mis en place par l’envahisseur et débaptisé par lui : l’on prononça la sentence, les fils de Sédécias furent égorgés sous ses yeux, puis on lui creva les yeux, il fut enchaîné et emmené à Babylone. Je crois que dans un univers qui englobe tous les autres, et qui a ses dimensions qui commande toutes les autres, il n’y a plus que deux forces, la haine et l’amour, l’amour n’a besoin ni de motif ni de retour, il se nourrit de lui-même apparemment mais il n’a sa pleine justesse qu’épanoui par son objet – je le vis, à temps, dans ma vie, et n’ai plus à payer que le remords de n’avoir peut-être pas répondu à d’autres – tandis que la haine a son fondement et parfois sa légitimité, la haine de l’envahisseur, la haine pour l’usurpateur, le pouvoir abusif et malfaisant. En ce sens, Jésus nous atteint quand il nous enseigne à haïr le mal, le péché, le refus. Historicité du mal et de la haine, le livre des Rois date avec minutie les sièges de Jérusalem. C’est là que nos vainqueurs nous demandèrent des chansons. Comment chanterions un chant au Seigneur, sur une terre étrangère? Il y a une certaine chance dans l’histoire – bien occultée aujourd’hui par des thèmes importants mais partiels comme l’esclavage, la colonisation ou la shoah – l’histoire de notre France, que nous ayons eu à subir de mémoire d’hommes des guerres ravageuses en vies humaines, et une occupation par l’armée d’un peuple que nous avions moins su comprendre, pour le pire et pour le meilleur, que l’Allemagne et les Allemands ont toujours su nous aimer et surtout nous évaluer. L’occupation par l’étranger est toujours une profonde leçon pour l’asservi. Nos vainqueurs nous demandèrent des chansons… Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! … Si tu le veux, tu peux me purifier. Foi native d’une culture et d’une époque en une pureté originelle de l’homme, un état de santé est la norme. Dieu rétablit, plus qu’Il n’établit. L’établissement, une fois pour toutes, lors de la Création. Et le rachat, une fois pour toutes, par l’Incarnation, la Passion et la Résurrection. Notre salut très circonstancié et historiquement situé, tandis que notre création – celle de tout le vivant – est aussi perdue pour nous que notre propre conception : un fait permanent mais inatteignable en son origine, son essence. Dieu créateur : Si tu veux… Je le veux, sois… l’envers total et magnifique, bouleversant des destructions et des penchants des hommes. J’élève Jérusalem au sommet de ma joie. La suite de la Création est un dialogue. Dieu dialogue éternel avec Lui-même, par nature, et Création motivée par ce dialogue pousant à un autre dialogue, l'altérité de Dieu - s'il est possible de l'écrire ainsi - c'est l'homme, son répondant. Dieu a voulu une contingence qui Lui réponde et qu'Il puisse appeler à sa propre nature divine. Une liberté qui veuille Dieu... on ne sait pas dire de telles choses. Seul Dieu le sait et Il ne nous a pas tout dit, encore.

Communication ou mutuelle convivialité ? Une circulaire courriel à chacun des députés de gauche pour que Pierre Mauroy soit entouré et soutenu et qu’une contre-attaque soit lancée, ne me rapporte aucune réponse parlementaire, seulement un signe de l’ancien Premier ministre. Une autre pour soutenir la cause de Marina Petrella, menacée d’extradition et donc de prison à vie en Italie, contrairement aux promesses faites publique par la France (François Mitterrand, Lionel Jospin) et au consentement tacite de Jacques Chirac pour que soit maintenue cette attitude, pour l’honneur et la parole donnée, me vaut une réponse d’un élu communiste et des anciens gardes des Sceaux et ministres des Affaires étrangères de la gauche, seuls Pierre Arpaillange et Georges Kiejman répondent. Aujourd’hui rejoints par Jack Lang bien placé pour intervenir auprès de François Fillon, et qui va le faire. – Une circulaire courriel, encore, puisque c’est la commodité d’aujourd’hui rachetant tant d’incommodités et d’anonymat dans les facturations, services après-vente et autres démarchages dont il vaut mieux rire, une circulaire à mes promotionnaires du collège jésuite où nous avons vêcu notre enfance et notre adolescence de 1950 à 1960 ne récolte qu’un seul accusé de réception. – Lire et écrire…

La politique, un métier… donc. Le maire de ... battu aux dernières élections, enseignant retraité, veut continuer de s’occuper. Candidat à l’investiture U.M.P. pour les sénatoriales, mais Ladislas Poniatowski l’est aussi. Mon cousin, l’un de ses adjoints, va démissionner du conseil où il ne fait plus partie que de la minorité. Conclusion de ma cousine, visant autant le président régnant dont la cote n’est plus celle de l’an dernier, que le maire sorti : les Français sont versatiles.

L’art du président de la République de réformer par consensus… recul sur le déremboursement des médicaments associés au traitement des affections de longue durée… recul sur le transfert aux notaires des changements de régimes matrimoniaux et des divorces… désintérêt apparent à l’Elysée pour l’aboutissement ou pas d’une révision constitutionnelle dont plus personne ne peut dire si elle correspond au discours d’Epinal qui la fondait, au rapport Balladur qui la mettait enforme, au projet de loi du gouvernement censé arbitrer… et réouverture des sujets explosifs : la durée légale du travail (trente-cinq heures mais peut-être abandon de la compétence du législateur en la matière)… la suppression des départements (discours de Limoges revenant sur le mauvais accueil du rapport Attali)... et pour améliorer la cohésion gouvernementale, pratique de deux mois d’un « G 7 », réunion à l’Elysée de sept ministres seulement dont ne sont ni le Premier ministre ni la garde des Sceaux, favorite de l’an dernier… réponse du Premier ministre retenant le lundi soir un petit groupe… nomination de Christian Estrosi dans le présidium censé diriger l’U.M.P…. et bien entendu la réforme de l’audio-visuel public commencée selon une annonce-surprise, la suppression de la publicité à la télévision publique, et close, censément, par une autre annonce surprise, la nomination du président de France-Télévisions par le gouvernement.

L’Allemagne, comme tout le monde… le foot-ball… la fuite des cerveaux… l’inflation à 3%, ce qui ne s’était plus vu depuis 1993. Inflation d’ailleurs qui est la hantise d’une Banque centrale européenne consacrée depuis sa naissance à l’empêcher, quitte à susciter des critiques unanimes des opinions et des gouvernants pour sa rigueur en matière de taux, et qui n’a pas pour autant été jugulée.

Le pétrole à plus de 140 dollars le baril, probablement à 170 dans le cours de l’été et pourquoi pas à 200 avant la fin de l’année ? C’est fou. Les pays producteurs assurent que la spéculation n’a rien à y voir, que la baisse du dollar y est pour beaucoup et que la demande chinoise est la principale cause d’une demande supérieure à l’offre. Demande chinoise tenant à cette croissance et à cette expansion massacreuse d’environnement et de destinées humaines, que l’Europe et l’Amérique ont passionnément encouragée et fondée par le mondialisme, la délocalisation des fabrications de grande consommation, et par la course de tous aux « fabuleux contrats » d’équipement, et maintenant par les investissements plaçant nos entreprises sur le seul marché porteur… à croissance de deux chiffres. Gribouille au pouvoir en France et dans les cénacles internationaux.


[1] - 2ème Rois XXV 1 à 12 ; psaume CXXXVII ; évangile selon saint Matthieu VIII 1 à 4

jeudi 26 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 26 juin 2008

Jeudi 26 Juin 2008


Les subordonnés récitent le maître, vg. la télévision publique
Le Parlement se renforce de lui-même en contestant la révision constitutionnelle
Pétrole et puissance - énergie et pannes rarissimes
Passage à niveau, toujous pas de programme d'éradication totale
Pessimisme des Français, le record établi par Jacques Chirac Premier ministre de cohabitation avec François Mitterrand, est battu

Prier… un des saints les plus controversés de l’époque contemporaine, Jose Maria Escriva de BALAGUER [1], l’Opus Dei, le général FRANCO, et donc l’une des décisions donnant l’un des aspects les plus ambivalents de la personnalité de Jean Paul II le charismatique, à tous les sens du terme, et d’une Eglise présentant ces défauts-mêmes que l’on reprocherait aux intégrismes, surtout musulmans alors qu’on les trouve dans le christianisme d’aujourd’hui et de ces dernières décennies. Est-ce une querelle non approfondie partant d’images fausses, une évangélisation par noyautage social et politique ? mais il y eut en France tous les groupements socio-professionnels de l’Action catholique. Une franc-maçonnerie « chrétienne », les moyens des « enfants de lumière », et la Compagnie de Jésus, avec son ambition si habile et longtemps fructueuse, de contribuer à la formation d’élites, en consacrant effectifs, énergie et prestige à l’éducation de la jeunesse. Je me tiens hors de cette querelle et repose ces images et ces schémas, et ne prie que pour l’ensemble de nos sociétés qui cherchent leur gouvernance et leur évangile… [2]
Ne rien trier, ne rien rejeter, suivre ma propre vocation, aimer chacun selon l’amour que Dieu a pour chacun, nous respectant chacun, alors que suis-je pour décider mes propres évaluations ? Dieu, les païens ont envahi ton domaine… nous sommes la risée des voisins … délivre-nous, efface nos fautes, pour la cause de nom ! Le « temporel » fait peur, alors que nous ne sommes pas désincarnés. Combien de fois la Compagnie de Jésus menacée d’interdiction, du vivant d’Ignace, puis ensuite. Alors l’Opus Dei, dont le nom peut sonner comme mon cher A.M.D.G. ? et des gens admirables là et ici… Nous sommes un tout, comme le montre cette histoire d’Israël. La ruine de Jérusdalem, la déportation : on ne laissa sur place que la population la plus pauvre. Sièges bayloniens, sièges romains et geste d’Israël en notre temps… Il ne suffit pas de me dire ‘Seigneur, Seigneur !’ pour entrer dans le Royaume des cieux, mais il faut faire la volonté de mon Père qui est dans les cieux.. … Je ne vous ai jamais connus. Suivent les paraboles des maisons construites sur le sable et sur le roc, qui ont peut-être inspiré l’histoire et le film des Trois petits cochons dont notre fille a plusieurs interprétations en DVD. Des raisonnnements tout humains sont donc avalisés. Jean Paul II, que j’ai aimé, et aime, mais j’ai tant aimé aussi le pape de mes vingt ans, Paul VI Les foules étaient frappées part son enseignement, car il parlait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.
Prier pour ceux qui reçoivent autorité, rendre grâce pour ceux qui, dans ma vie, ont eu autorité – bienfaisante – et m’ont formé. Parmi eux, mes parents chéris, la bibliothèque de ma mère attestant ce dont elle-même se nourrissait ou ce à quoi elle réfélchissait, pour elle-même, et qu’elle m’infusa directement. Les existences humaines, apparemment les plus déclives ou « ratées », comme le parut tant de fois le destin d’Israël, de l’Eglise, de mon pays, de tous les pays en ce qu’ils sont œuvre collective des hommes sur eux-mêmes, témoignent de cette sollicitude et de cette providence divine. J’en suis sûr, malgré ma cécité. La prière est lucidité.


Comme dans un système totalitaire, Christine Albanel, ministre de la Culture, récite ce matin les arguments donnés hier après-midi par le maître pour exposer « sa » réforme de l’audiovisuel public, et notamment la nomination désormais du patron de France –Télévision et (lapsus, car on ne lui en demandait pas tant). Rien de plus démocratique que de faire nommer quelqu’un ar le gouvernement quand il l’était auparavant par un autorité indépendante… mais elle se veut logique et avance un autre argument : le droit des entreprises donne aux actionnaires la nomination des exécutifs, l’Etat étant seul actionnaire, etc… ce qu’admet Hervé Bourges, vétéran du C.S.A., quoiqu’il s’inquiète du retour aux situations qu’avaient corrigées François Mitterrand et la gauche au pouvoir. C’est cette logique que je récuse : le service public, même s’il a la forme juridique d’une entreprise, n’est pas une entreprise, notamment à but lucratif. L’objet l’emporte sur la forme. Et celle-ci n’a été adoptée que pour décentraliser les gestions de l’Etat.

D’une façon qu’il n’avait certainement pas prévue l’an dernier, le pouvoir est contré par le Parlement. Belle revanche des institutions dont Nicolas Sarzkoy voulait apparemment la modernisation dans le sens d’une plus grande démocratie. Les élus se servent eux-mêmes, et l’échec probable du projet de loi portant révision constitutionnelle sera applaudi de tous : quel autre rencontre, quel autre champ, quelle autre échéance pour signifier au système régnant qu’il y a des limites au libre-arbitre et à l’impunité. François Fillon est chargé de l’ultime manœuvre, comme si Nicolas Sarkozy voulait se défausser de l’échec s’il a lieu. Hier, réunion des élus de la majorité à Matignon sur le sujet constitutionnel « dont rien n’a filtré ». Le calendrier est défavorable au pouvoir puisqu’en Septembre a lieu le renouvellement triennal du Sénat, repousé d’(un an par considération de la priorité à l’élection présidentielle, ayant fait repouser les élections municipales. Il est probable que les électeurs sénatoriaux – même et surtout dans la majorité présidentielle – ne sont pas favorables à ce projet constitutionnel.

Energie… deux discussions. Les causes de la hausse du prix du pétrole. L’impact de nos consommations sur le climat et l’environnement de l’homme, sur l’avenir de la biosphètre, aurait écrit Teilhard de Chardin.

Celle sur le rapport de puissances a dominé les précédents chocs pétroliers et il est probable que c’est encore une question de puissance qui détermine ces deux discussions, quoiqu’elles paraissent d’objet différent. Il me semble que les pressions en faveur de l’environnement (ayant cours parallèle avec la contestation de la mondialisation) on conduit les entreprises d’énergie à envisager l’après-pétrole, ce qui met en péril les économies, voire la survie des grands producteurs et notamment celles des monarchies arabes. Elles ont déterminé l’Iran à opter pour le nucléaire. Elles donnent un beau jeu à la Russie vis-à-vis de l’Europe depuis la fin de l’Union soviétique. Je recueille selon l’Agence France Presse les éléments de cette géographie récurrente de la puissance et de l’interdépendance pétrolières.

L'Arabie saoudite reste le premier pays producteur de pétrole au monde mais elle est désormais talonnée par la Russie, tandis que les Etats-Unis restent les premiers consommateurs. En Europe, c’est le point faible de l’économie allemande, qui ‘na pas de source d’énergie indépendante, au contraire de la Grande-Bretagne, productrice de pétrole, des Pays-Bas, producteurs de gaz, et de la France ayant opté, en avance sur le reste du monde, pour l’électricité nucléaire (rapport René Montjoie et vision de Georges Pompidou, industriel autant que diplomate puisque le dialogue euro-arabe, à son initiative, s’est noué au même moment).

source - AFP/infographie - 22 juin 2008
Le pétrole dans le monde : demande, production, consommation, réserves

source AFP 20 juin 2008 - La hausse du prix du pétrole depuis 1972

Energie… le match Allemagne-Turquie, un des plus palpitants semble-t-il depuis le France-Allemagne de 1982 que je suivais de café en café dans ma route yougoslave de Munich à Arthènes lors d'un changement d’affectation diplomatique, n’a pu être retransmis à ses plus forts instants. Orage mémorable au-dessus de la capitale autrichienne. – Scenario aussi "rarissime" (ce qui vaudrait excuse et explication), l’hôpital Saint-Antoine à Paris sans électricité, soudainement. Cable d’alimentation coupé, alors qu’il y en a deux, et un seul des trois groupes électrogènes s’est mis en route.

Enième accident tragique à un passage à niveau ; le secrétaire d’Etat aux Transports propose vingt mesures. Il manque l’essentiel, le programme mettant les routes au-dessus ou en-dessous des voies ferroviaires les routes. Souhaits, plaidoirie. Le pouvoir n’est péremptoire que pour faire adopter des lois contre le gré de ses élus.

Le « moral des Français » au plus bas depuis 1987 – à l’époque, déjà, un gouvernement de droite qui se prétendait salvateur tous azimuts et en un rien temps : la cohabitation Jacques Chirac . François Mitterrand – avec une douzième baisse consécutive. Tandis que Philippe Séguin résume le dianostic de la Cour des comptes, le retour à l’équilibre n’est pas pour 2012. Imperturbables, Christine Lagarde et Eric Woerth, assurent que la croissance sera de trois quarts de point au moins supérieure à ce que prétend l’I.N.S.E.E., dont pourtant le directeur général a été changé par le gouvernement actuel.

[1] - Saint Josemaria Escrivá de Balaguer (1902-1975)
Josémaria Escriva de Balaguer est né à Barbastro (province de Huesca, Espagne) le 9 janvier 1902. Ses parents s'appelaient José et Dolores. Il eut cinq frères et sœurs : Carmen (1899-1957), Santiago (1919-1994) et trois sœurs plus jeunes que lui, qui moururent étant encore enfants. Le couple Escriva donna à ses enfants une profonde éducation chrétienne. En 1915, l'entreprise commerciale de son père ferma ses portes, et il dût s'installer à Logroño, où il trouva un autre travail.
Dans cette ville, Josémaria perçut pour la première fois que Dieu l'appelait : après avoir vu des traces de pieds nus dans la neige laissées par un religieux, il comprit que Dieu attendait quelque chose de lui, sans savoir quoi exactement. Il pensa alors qu'il pourrait mieux le découvrir en devenant prêtre ; il commença à s'y préparer tout d'abord à Logroño et plus tard au séminaire de Saragosse. Il poursuivit aussi des études de droit civil, comme auditeur libre.Son père mourut en 1924, et il devint alors comme le chef de la famille. Le 28 mars 1925, il fût ordonné prêtre et il commença à exercer son ministère dans une paroisse rurale dans les environs de Saragosse. En 1927, il s'installa, avec la permission de son évêque, à Madrid, pour pouvoir achever un doctorat en droit. Là, le 2 octobre 1928, durant des exercices spirituels, il vit ce que Dieu lui demandait, rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, même au milieu du monde, en sanctifiant les réalités du monde, et, après avoir constaté qu'aucune institution de l'Eglise ayant ce but n'existait alors, il fonda l'Opus Dei. Dès lors, il commença à travailler à cette fondation, en même temps qu'il exerçait son ministère sacerdotal, spécialement dans les milieux déshérités, auprès des pauvres et des malades. En outre, il prolongea ses études à l'Université de Madrid et dispensa des cours pour subvenir aux besoins de sa famille.En 1946, il fixa sa résidence à Rome. Il obtint le doctorat en Théologie à l'Université du Latran. Il fût nommé consulteur de deux congrégations vaticanes, membre honoraire de l'Académie Pontificale de Théologie et prélat d'honneur de Sa Sainteté. Depuis Rome, il voyagea à de nombreuses occasions dans différents pays d'Europe — et en 1970 au Mexique —, pour établir et consolider l'Opus Dei dans ces régions du monde. Animé de la même ambition, il entreprit, en 1974 et en 1975, deux grands voyages en Amérique centrale et du Sud, où il tint des réunions catéchétiques avec de très nombreuses personnes.
Saint Josémaria mourut à Rome le 26 juin 1975. Des milliers de personnes, dont plus d'un tiers de l'épiscopat mondial, sollicitèrent du Saint-Siège l'ouverture de son procès en béatification et en canonisation. Après sa mort, des milliers de lettres furent adressées à Rome pour demander au pape l'ouverture de sa cause en béatification et en canonisation. Parmi elles, celles de 69 cardinaux et près de 1300 évêques (plus d'un tiers de l'épiscopat mondial). Plusieurs miracles ont été attribués à l'intercession du saint, incluant quelques guérisons, médicalement inexpliqués. Le miracle retenu pour la béatification de Mgr Escriva fut celui de la guérison, en 1976, d'un carmélite de la Charité, la sœur Concepción Boullón Rubio, qui, malade, était au bord de la mort.
Après un examen exhaustif de la vie et de l'œuvre de Mgr Escriva - un procès qui aura duré 10 ans - le pape Jean-Paul II le béatifia le 17 mai 1992 sur la Place Saint-Pierre. La béatification de Mgr Escriva, aux côtés de la bienheureuse Joséphine Bakhita, eut lieu devant une des plus grandes foules réunies sur cette place au cours du XXème siècle, soit quelques 300 000 personnes dont 34 cardinaux et 200 évêques. Dans son homélie, Jean-Paul II dit aux fidèles : « Avec une intuition surnaturelle, le bienheureux Josémaria a prêché inlassablement l'appel universel à la sainteté et à l'apostolat. Dans une société où le désir effréné de posséder transforme les biens matériels en idoles qui éloignent les hommes de Dieu, le nouveau bienheureux nous rappelle que ces réalités concrètes, créés par Dieu et par le génie de l'homme, si l'on s'en sert correctement pour la gloire du Créateur et au service de nos frères, peuvent être un chemin qui conduit les hommes à rencontrer le Christ. » Saint Josémaria Escriva, fondateur de l'Opus Dei, a ouvert de nouveaux chemins de sainteté dans l'Église Catholique, rappelant que tous les hommes et femmes peuvent trouver la sainteté en accomplissant leur travail et toutes leurs tâches quotidiennes avec un esprit chrétien.Jean-Paul II a canonisé Josémaria Escriva de Balaguer le 6 octobre 2002 sur la place Saint-Pierre.
Bureau d'information de l'Opus Dei sur Internet

[2] - 2ème Rois XXIV 8 à 17 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 29

journal - mercredi 26 juin 1968

+ Mercredi 26 Juin 1968


21 h 20

ENA cet après-midi . Le vent semble avoir très légèrement
tourné . Mais – phénomène étrange d’autoconversion d’une
promotion . qui a . en quelques jours . oublié tout sens des
réalités . et jusqu’à ce qui faisait les motivations de chacun
en préparant l’Ecole
– contre coup certain sur le plan des places
offertes l’an prochain . Les grands corps ne peuvent pas
nous voir d’un bon œil.

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page = journal sentimental

mercredi 25 juin 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 25 juin 2008

Mercredi 25 Juin 2008


Le traitement de l'audio-visuel public, exemplaire de la manière d'exercer le pouvoir depuis un an
Le contenu, écrit par Gribouille
La mithridatisation des usagers, de l'opinion, du Parlement
Les Etats-Unis s'organisant face à une insurrection mondiale contre eux, changement climatique aidant

Prier… [1] scène détaillée et visuelle, la redécouverte d’un des livres de la Loi, lecture sans doute du grand-prêtre pour lui-même, puis du secrétaire du roi, puis pour le roi et enfin publique pour tout le peuple, chacun est nommé et situé, l’historicité de l’événement, de la re-découverte d’un des livres saints, et d’une réforme religieuse profonde, d’une reprise en main générale, n’est pas douteuse. La conversion populaire, à l’initiative du roi, donc des pouvoirs publics de l’époque, est conclue par la notation simple : et tout le peuple entra dans l’Alliance. Notre foi, notre rigueur et nos observances sont une réciprocité vis-à-vis de Dieu. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Jésus, sauf dans les synagogues, enseigne en plein air, et de préférence sur la montagne ou au bord du lac. Le texte du jour donne à distinguer les faux prophètes des légitimes. Là encore, l’environnement social, politique, l’époque en général d’une conversion. Notre culture en Europe occidentale est réticente, aujourd’hui, pour envisager un cheminement de la foi qui engloberait la société entière. Je ne sais non plus que penser, sinon prier. Nos sociétés, malgré des signes de révérence ou de tolérance, sont matérialistes et surtout injustes, fondamentalement illégitimes. Leur conversion, rien qu’à la loi naturelle ou au respect de la création dans son ensemble, est aujourd’hui inimaginable. Chacun s’en accommode, ceux qui en profitent et ceux qui en pâtissent. Et encore, nous ne sommes, au regard d’autres régions du monde, pas logés à la pire enseigne. Hélas !

Le « traitement » de l’audiovisuel public est exemplaire de l’exercice du pouvoir en France depuis que l’élection présidentielle du 6 Mai 2007 a tranché en faveur de Nicolas Sarkozy. « Exercice solitaire du pouvoir », tolérance à tous niveaux des Français : membres du gouvernement à commencer par le Premier ministre, élus de tous niveaux et bien au-delà des contours de la majorité parlementaire, citoyens passifs sauf défense directe et tenace des moyens d’un hôpital local, ce qui porte ses fruits, cf. la décision du tribunal administratif de Rennes rétablissant la situation à Carhaix.

Tout commence par une décision, annoncée en conférence de presse par le président de la République sans qu’on en sache la genèse. Décision qui est de supprimer la publicité dans l’audiovisuel public, en sorte que celui-ci – puisqu’il est de surcroît exclu d’augmenter la redevance – doit dépendre exclusivement de dotations budgétaires, donc des gouvernants, au lieu de tirer une part de ses ressources de la rétribution de son succès. Une commission – censément d’ « ouverture » puisque l’opposition de gauche y est convenablement représentée – travaille à des financements de substitution. Elle ne travaille pas sur l’audiovisuel en général, mais sur la manière de pallier une décision présidentielle. Elle rend sa copie après un incident de parcours important : de nouvelles décisions présidentielles font que la gauche quitte les travaux et qur rien ne sera plus consensuel. La copie rendue est dans l’instant chiffonnée en partie puisque des éléments du travail sont éludés, qu’une décision de taille, jusques là jamais évoquée est annoncée par le président de la République : le président des télévisions publiques ne sera plus nommé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (déjà menacé de suppression selon certaines des moutures de la révision constitutionnelle) mais par le gouvernement, après avis de ce Conseil et sauf veto d’une majorité qualifiée de parlementaires (procédure des grandes nominations si la révision constitutionnelle aboutit). Trompe-l’œil jusqu’au mot-même puisqu’il ne s’agit jamais de décision, mais de proposition, un peu comme ces pays où le chef omnipotent n’est que secrétaire général de quelque chose… et suggère seulement.

Voilà pour la procédure, elle est discrétionnaire de bout en bout : pas d’exposé des motifs, donc soupçon d’influences intéressées sur le président de la République à toutes les étapes de la réforme, aussi bien pour la suppression de la publicité qui sera donc plus abondante pour le secteur privé que pour moduler ou ne pas envisager certains des financements de substitution – dédain des travaux de commission pourtant nommée discrétionnairement, qu’ils soient en cours ou qu’ils aient abouti à un rapport – nouvelles annonces sans concertation avec la commission. Et bien entendu, le Premier ministre et le ministre concerné, sont dans l’ombre, consultés ? pas consultés ? A la manière des réformes de l’Université, des régimes spéciaux de retraite ou des réductions d’emploi à l’Education nationale ou de la rédaction du droit des enfants du cyle primaire à l’accueil, on reçoit des délégations pour seulement leur dire que rien ne sera changé aux décisions qu’ils contestent. Le tout couronné par le leit-motiv qui date du R.P.R. et d’un Jacques Chirac jouant l’énergie, relativement à un Valéry Giscard d’Estaing en manquant : « je prends mes responsabilités ». Ce qui devrait ouvrir des voies de contestation jusqu’à la mise en cause possible de la suite du mandat présidentiel, mais qui dans la philosophie régnante veut seulement signifier : « je décide seul » et il n’y aura pas dans l’avenir plus que dans le moment à chercher qui décide, décidera ou a décidé. – Naturellement, la pétition, au fronton de la révision constitutionnelle, de renforcer le Parlement – bel octroi par le pouvoir de ce qui ne devrait pas dépendre de lui, mais de l’observance des textes et de l’esprit originels de notre Constitution – est évidemment un leurre. Aucun débat parlementaire sur l’audiovisuel public. Les « événements de Mai » en 1968 s’ouvrirent par un débat très difficile pour Georges Pompidou, Premier ministre, sur … l’introduction de la publicité dans l’audiovisuel, qui n’était alors que public. Roland Dumas y excella.

Despotisme éclairé ? pas même puisque le dispositif de substitution pour le financement de l’audiovisuel public est contesté par les futurs contribuables : serveurs d’internet et autrres opérateurs de télécommunications, se convertissant, sans améliorer l’exercice de leur métier d’origine, en agent de spectacle sur tout récepteur, de la taille d’un timbre poste ou pouvant concurrencer une scène de théâtre dans le salon de tout un chacun… et qu’à supposer qu’ils l’acceptent, les projets et le droit communautaire pourraient ruiner l’idée avant même qu’elle soit mise en œuvre. Donc, Gribouille au pouvoir. Car naturellement Bruxelles n’a pas été consulté. Ce qui est l’une des caractéristiques de la démarche française depuis un an, cf. l’Union pour la Méditerranée. Ratifier le projet présidentiel de révision constitutionnelle reviendra au contraire à avaliser la manière dont s’exerce le pouvoir depuis un an.

Le gouvernement – à l’instar du président de la République – pratique le tâton pour mithridatiser l’opinion publique : de mois en mois, à propos des rumeurs propagées puis retirées, concernant des dé-remboursements de prestations médicales – de même, la réforme du SMIC nous faisant revenir quarante ans en arrière – de même, par palliers prudents mais de plus en plus arrêtés, la sortie de la durée du travail du champ de compétence du législateur, ce qui nous fait revenir aux environs de Louis Philippe. Même méthode pour l’audiovisuel puisqu’il est incidemment décidé de regrouper en une seule entité juridique ce qui est actuellement « dispersé » en une quarantaine de sociétés et d’établissements ; ainsi, une privatisation – car à terme, c’est de cela qu’il s’agit – sera plus aisée. Sous le règne actuel, où les quelques grands groupes plus de services que d’industries ont leur dynaste au mieux avec Nicolas Sarkozy, l’audiovisuel privé est en effet bien plus favorable au pouvoir que le public…

Manifestations et grèves – sauf le schéma de grève générale souhaité par Arlette Laguiller, ou des « blocages » quasi-insurrectionnels suggérés par Olivier Besancenot – sont impuissantes : le président de la République est supposé « aimer » les syndicats, insinue-t-il que les méthodes dont Denis Gautier-Sauvagnac fut l’exécutant pendant toute la décennie de « refondation du dialogue social » sont plus efficaces que des négociations en plein air ? Les débats parlementaires, sauf surprises nocturnes que la semaine d’après rectifie, sont vains, eux aussi, tant que la majorité parlementaire ne se révolte pas. Elle a subi, à l’unisson, ce qui est dangereux pour la plupart de ses élus, le démantèlement des investissements nationaux les mieux répartis sur le territoire : tribunaux, hôpitaux, casernes et garnisons. Le seul rendez-vous où le pouvoir peut se trouver – sinon en jeu – du moins en échec, va être le Congrès de Versailles. Curieusement, le débat n’est plus entre majorité et opposition, mais entre institutions, puisque l’U.M.P., votant à l’Assemblée nationale, se renie au Sénat.

Un pouvoir dont depuis huit mois, plus de 60% des Français jugent la politique économique « mauvaise », un président de la République qui ne satisfait qu’un tiers des Français, selon les sondages depuis le début de l’année : 37% en ce moment. Le même indice de satisfaction ne plaça le général de Gaulle en dessous de 50% qu’en Mars-Avril 1963, puis en Août-Septembre de la même année, mais largement au-dessus de 40%.

« La magie du verbe », une ardeur réformatrice, une volonté déjà « légendaire » amènent des commentateurs amnésiques à comparer Nicolas Sarkozy, sinon à l’homme du 18-Juin, du moins au Premier Consul de la Cinquème République… popularité en moins. Autre discriminant, le tact… la présidence française de l’Union européenne, pour un semestre, s’inaugure, aux frais du contribuable, par un cadeau aux députés : pas ceux de l’Union, c’es-à-dire aux membres du Parlement européen, ce qui eût pu se comprendre, mais aux Français seulement, chacun recevant une cravate, femme ou homme, bel exemple de la parité ! on ne pouvait avoir plus de goût, ni "faire" davantage parvenu…
Les amitiés du président de la République aident aussi à le caractériser. Ainsi, les Etats-Unis – d’année en année – confirment leur vision manichéenne du monde et leur stratégie globale qui est tout simplement de se préparer à affronter ce qu’ils redoutent si manifestement : le reste du monde finissant un jour (2030 ?) par les contester, d’un seul bloc. Le changement climatique aura probablement un impact étendu sur la sécurité nationale des Etats-Unis d'ici 2030 en aggravant la pauvreté dans le monde et en déstabilisant nombre de pays déjà fragiles, selon un rapport des services du renseignement dévoilé mercredi. La doctrine et les programmes maritimes de la Grande-Bretagne jusqu’à la montée en puissance des Etats-Unis après la Grande Guerre était de disposer d’une flotte de guerre supérieure ou au moins égale à la réunion des deuxième et troisième flottes mondiales. L’Amérique – depuis le 11-Septembre qui confirmait à point nommé la clause terroriste ajoutée à l’article 5 du Pacte atlantique en 1998 – use de celle-ci comme paravent : Le rapport du renseignement américain ne mentionne jamais le risque terroriste accru comme conséquence possible des bouleversements provoqués par le changement climatique. [2] Terrorisme qui convainc bien des gouvernements européens de ne pas se formaliser d’une violation directe de leur souveraineté par la pérennisation dans le Vieux Monde de centres de rétention américains, dont rien ne dit qu’ils ne sont pas des répliques de Guantanamo [3].

[1] - 2ème Rois XXII 8 à 13 & XXIII 1 à 3 passim ; psaume CXIX ; évangile selon saint Matthieu VII 15 à 20

[2] - Thomas Fingar, directeur adjoint du service d'analyse du renseignement national à la Chambre des représentants des Etats-Unis, selon WASHINGTON (AFP) - 25/06/08 21:01

[3] - From: Council of Europe / Conseil de l'Europe
Point de vue - Point de droit : La CIA au-dessus des lois? Détentions secrètes et transferts illégaux de détenus en Europe (24/06/2008)
L’Europe serait-elle devenue un «terrain de chasse» pour des services de sécurité étrangers ? Peut-on accepter, au nom de la sécurité commune et de la lutte contre le terrorisme, que des citoyens soient kidnappés, transférés et détenus arbitrairement dans des prisons secrètes, torturés, sur simple suspicion de terrorisme et au mépris des lois internationales? L’analyse du programme HVD (High Value Detainees/Détenus de grande importance) mis en place par l’administration des USA après les attaques du 11 septembre révèle ici, au travers de deux enquêtes de l’Assemblée parlementaire, la «toile d’araignée» mondiale tissée par la CIA. Ce programme, dit de «restitutions extraordinaires», a donné lieu à des nombreuses et graves violations des droits de l’homme. Il n’a pu fonctionner que grâce à la coopération de certains Etats membres du Conseil de l’Europe, pourtant liés par les conventions européennes en matière de droits de l’homme. Par ailleurs, la Commission européenne pour la démocratie par le droit apporte son expertise juridique sur les principes généraux du droit international et la responsabilité des Etats membres du Conseil de l’Europe qui auraient manqué, intentionnellement ou par négligence, à leurs obligations. Ce livre, émaillé de témoignages édifiants, réaffirme la position du Conseil de l’Europe selon laquelle la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace à long terme que par l’usage de moyens qui respectent les droits de l’homme et la prééminence du droit.