dimanche 31 mars 2019

Inquiétude & Certitudes - dimanche 31 mars 2019

pour mémoire . la nécessaire mais oubliée urgence européenne


----- Original Message -----
Sent: Monday, September 24, 2012 1:57 PM
Subject: courrier vers le président de la République pour une initiative européenne fondatrice

Par la poste aujourd'hui vers vous pour le Président, cette lettre en autographe et en information la version française pour Madame Merkel. Sauf si vous me donnez un meilleur canal vers celle-ci, je passerai par la fondation Konrad Adenauer ou par la personne au Kanzleramt que cette institution me suggèrera.

S'il vous est possible, vous pourriez y ajouter à l'attention du Président que le sujet de la réunion des deux Parlements à Berlin pour le cinquantenaire du traité de l'Elysée, est tout trouvé. L'adoption à l'appel des deux gouvernements allemand et français, par les deux Parlements en termes semblables de cet appel aux Européens : élection au suffrage direct du président de l'Union, prérogative présidentielle du referendum européen (voire d'initiative populaire européenne), réécriture du traité fondamental par le Parlement européen à élire en 2014 avec compétences constituantes.

Disons qu'ainsi nous sortirions des banalités. Il faut vraiment renouveler les liturgies républicaines - chez nous - et européennes pour tous. Et - aussi - construire.

En chaleureuse sympathie, Monsieur le Secrétaire général, cher Préfet.


*
* *
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr

Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Monsieur le Président de la République,

notre fille de bientôt huit ans, ma femme alsacienne et moi dans la délégation de la Fondation Charles de Gaulle, nous vous avons écouté et entendu hier à Ludwigsbourg. D’abord avec émotion puis avec déception : vérité des rappels, absence d’apport tel que l’exigent les circonstances, les peuples et aussi notre rôle traditionnel, . Mais toujours avec confiance, car demain n’est pas encore écrit ni pour l’Histoire ni pour la banalité. Regrettant seulement – surtout pour Marguerite – de ne pas vous avoir serré la main.

Presque chaque mois depuis votre investiture comme candidat socialiste à l’Elysée, puis la prise de vos hautes fonctions de président de notre République française, je vous ai suggéré, supplié de pousser le cri que réclament notre époque et notre Europe. Une époque toute nouvelle et sans repère, une Europe redoutée des siens, méprisée des tiers et humiliée par tous les soi-disant mécanismes de la mondialisation. Vous avez raison : la réponse à la crise d’Europe est l’Europe. Encore faut-il que celle-ci soit visible, audible, capable et surtout acceptable, populaire.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne, rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Donner à l’élu du suffrage de centaines de millions d’Européens la prérogative du referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire, permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière – elle aussi directe car la solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les sytèmes bancaires. C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous.

Avec vos homologues des autres Etats-membres, et particulièrement celle de la chère et décisive Allemagne, faites que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là concertez au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous. Ainsi, la déclaration Schuman aura son plein aboutissement d’espérance et sa définitive efficacité : elle venait de nous. Puisse l’aboutissement vous devoir autant. Le charisme et le génie du général de Gaulle tenaient précisément à ce qu’ils répondaient à l’attente : bien plus qu’un appel en 1940 ou en 1962-1963, une réponse, la réponse.

Combien je souhaite – puisqu’il en est temps encore – que tout vienne de vous, donc de nous.

Vous savez tous mes sentiments de très déférente et grande confiance.




à Monsieur François HOLLANDE, président de la République française,
aux bons soins de Pierre-René LEMAS, secrétaire général
présidence de la République – Palais de l’Elysée . 55 rue du Fbg. Saint-Honoré


P S J’écris dans le même sens à Madame Angela Merkel (traduit en allemand), à Madame Viviane Reding, aux présidents Joao Manuel Barroso et Jean-Claude Junker
Bertrand Fessard de Foucault version non envoyée
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr

Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Madame la Chancelière,

avec émotion, ma femme alsacienne, notre fille bretonne de bientôt huit ans, et moi qui ai servi en Allemagne aux années tournantes, ayant eu l’honneur de connaître beaucoup de vos grands hommes d’Etat contemporain, nous vous avons entendue. Vous avez étudié de près le message du général de Gaulle – renouvelant du 4 au 9 Septembre 1962 son discours du 19 Mai 1945, précisément à Stuttgart : la réconciliation par l’estime et l’admiration mutuelles (vous savez son mot aux Soviétiques quand, en 1966, il visita le champ de bataille à Stalingrad, le 28 Juin : quel grand peuple ! murmura-t-il… ses hôtes crurent qu’il évoquait l’Union Soviétique. Il précisa alors : les Allemands ! et il l’avait d’ailleurs dit aussitôt avant Ludwigsbourg, à votre Ecole de guerre, à Hambourg) – mais surtout l’avenir.

Pour l’heure, l’Europe et notre grande entreprise des années 1950 et 1960 pour laquelle le très grand Konrad Adenauer fut absolument décisif, visionnaire et en même temps concerné très personnellement selon toutes ses convictions, et tout son passé… pour l’heure l’Europe n’a plus d’avenir parce que l’Union européenne n’existe pas en tant que telle.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne, rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Donner à l’élu du suffrage de centaines de millions d’Européens la prérogative du referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire, permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière – elle aussi direct car la solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les systèmes bancaires (ce qui d’ailleurs fera surmonter le différend entre vous et nous au sujet de la mutualisation des dettes et de l’action de la Banque centrale). C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous. Vous comme nous.

J’avais fait la même proposition à Nicolas Sarkozy dès sa propre élection et l’ai répétée à notre élu du 6 Mai dès son entrée en campagne, puis sa prise de fonctions. Il y a d’ailleurs eu au congrès de votre parti à Leipzig des résolutions dans ce sens.

Avec vos homologues des autres Etats-membres, décidez que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là concertez au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous. Nous serons alors dignes de Robert Schuman, de Konrad Adenauer, de Charles de Gaulle, et surtout nous serons enfin de plain-pied dans l’avenir. La déclaration Schuman aura son plein aboutissement d’espérance et sa définitive efficacité : elle venait autant de la France le 9 Mai 1950 que de la République fédérale un mois auparavant dans un entretien capital du Chancelier avec le journal Le Monde ce qui inspira Jean Monnet. Puisse l’aboutissement vous devoir autant, Madame la Chancelière.

En même temps que l’expression de mes hommages chaleureux, recevez, Madame la Chancelière, celle de ma très déférente confiance.

Bertrand Fessard de Foucault






à Madame Angela MERKEL,
chancelière de la République fédérale d’Allemagne
aux bons soins de la fondation Bundeskanzler Konrad Adenauer – Haus


P S J’écris dans le même sens à Madame Viviane Reding, aux présidents Joao Manuel Barroso, François Hollande et Jean-Claude Junker
Bertrand Fessard de Foucault version envoyée
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Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Madame la Chancelière,

nous vous avons entendue à Ludwigsbourg, samed 22 en compagnie du président François Hollande, pour le cinquantière anniversaire du discours du général de Gaulle à la jeunesse allemande. Vous avez étudié de près le message du général de Gaulle – renouvelant du 4 au 9 Septembre 1962 son discours du 19 Mai 1945, précisément à Stuttgart : la réconciliation par l’estime et l’admiration mutuelles mais surtout pour l’avenir. Vous avez ému ma femme, notre fille de bientôt huit ans et moi. J’ai servi en Allemagne dans les années 1980, et j’ai eu l’honneur de connaître beaucoup de vos grands hommes d’Etat contemporains.

Pour l’heure, l’Europe et notre grande entreprise des années 1950 et 1960 pour laquelle le très grand Konrad Adenauer fut absolument décisif, visionnaire et en même temps concerné très personnellement selon toutes ses convictions, et tout son passé… pour l’heure, l’Europe n’a plus d’avenir parce que l’Union européenne n’existe pas en tant que telle.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne. Ce nouveau mode d’élection directe rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Elu par le suffrage de centaines de millions d’Européens, ce président pourra les saisir par referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire. Il permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière directe. La solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les systèmes bancaires (ce qui d’ailleurs fera surmonter le différend entre vous et nous au sujet de la mutualisation des dettes et de l’action de la Banque centrale). C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous. Vous comme nous.

J’avais fait la même proposition à Nicolas Sarkozy dès sa propre élection et l’ai répétée à notre élu du 6 Mai dès son entrée en campagne, puis sa prise de fonctions. Il y a d’ailleurs eu au congrès de votre parti à Leipzig des résolutions dans ce sens.

Avec vos homologues des autres Etats-membres, décidez que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là concertez au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous. Nous serons alors dignes de Robert Schuman, de Konrad Adenauer, de Charles de Gaulle, et surtout nous serons enfin de plain-pied dans l’avenir. La déclaration Schuman aura son plein aboutissement d’espérance et sa définitive efficacité : elle venait autant de la France le 9 Mai 1950 que de la République fédérale un mois auparavant dans un entretien capital du Chancelier avec le journal Le Monde, ce qui inspira Jean Monnet. Puisse l’aboutissement vous devoir autant, Madame la Chancelière.

En même temps que l’expression de mes hommages chaleureux, recevez, Madame la Chancelière, celle de ma très déférente confiance.

Bertrand Fessard de Foucault






à Madame Angela MERKEL,
chancelière de la République fédérale d’Allemagne
aux bons soins de la fondation Bundeskanzler Konrad Adenauer – Haus


P S J’écris dans le même sens à Madame Viviane Reding, aux présidents Joao Manuel Barroso, François Hollande et Jean-Claude Junker

Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur
tél. 0 (0 33) 6 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr


Reniac, 30. September 2012


Sehr geehrte Frau Bundeskanzlerin,

wir haben Sie am Samstag, dem 22. September in Ludwigsburg, gemeinsam mit Präsident François Hollande, anlässlich des 50. Jahrestags der Rede von General de Gaulle an die deutsche Jugend sprechen gehört. Ihre Worte nehmen engen Bezug auf die Botschaft von General de Gaulle vom 19. Mai 1945, die er bei seinem Besuch in Stuttgart von 4. bis 9. September 1962 wiederholt hat: die Wiederversöhnung durch die gegenseitige Wertschätzung und Bewunderung, vor allem aber durch die Zukunft. Ihre Worte haben meine Frau, meine bald 8 Jahre alte Tochter und mich sehr beeindruckt. Anlässlich meiner Dienstverwendung in Deutschland in den 80iger Jahren hatte ich die Ehre, viele große deutsche Staatsmänner kennen zu lernen.

Gegenwärtig hat Europa, unser großes Unternehmen der 1950iger und 1960iger Jahre, für das Konrad Adenauer entscheidend war - als Visionär und gleichzeitig persönlich durch all seine Überzeugungen und seine Vergangenheit betroffen - keine Zukunft, denn die Europäische Union im eigentlichsten Sinn existiert ja nicht.

Die Wahl des Präsidenten der Europäischen Union durch eine direkte Wahl von allen europäischen Bürgern wird in dieser Hinsicht eine komplette Änderung bringen. Diese neue Art der direkten Wahl wird den Alten Kontinent endlich glaubwürdiger in allen Bereichen machen. Von Hunderten Millionen Europäern gewählt, könnte dieser Präsident sie durch Referendum in den Bereichen des Vertrages befragen, der völlig umgeschrieben werden müsste. Dies würde eine demokratische Regierung ermöglichen, nahe bei den Völkern, effizient und innovativ. Nur die direkte Demokratie in Europa wird für jedes einzelne Volk und für jeden einzelnen Bürger eine finanzielle Solidarität rechtfertigen. Lösungsmöglichkeiten für die Verschuldungen und die Defizite liegen in der Bürgeranleihe und nicht in der Abhängigkeit von den Finanzmärkten und den Banksystemen (was ja auch die Meinungsverschiedenheit zwischen Deutschland und Frankreich betreffend die Vergemeinschaftung der Schulden und die Aufgaben der Zentralbank überwinden lässt). Das ist vernünftig, darauf hoffen wir: das Weitere kann darauf aufgebaut werden. Ohne diese direkte Demokratie, die direkte Wahl, wird immer weniger von Europa bleiben: wir werden weiter absinken, werden uns verstreuen und schließlich verschwinden – alle – Sie genauso wie wir.

Ich habe den gleichen Vorschlag Nicolas Sarkozy unmittelbar nach seiner Wahl unterbreitet, sowie auch unserem nun gewählten Präsidenten zu Beginn seiner Wahlkampagne und nach seiner Amtsübernahme. Es gab auch beim Kongress Ihrer Partei in Leipzig Resolutionen in dieser Hinsicht.

Beschließen Sie mit Ihren Amtskollegen der anderen Mitgliedstaaten, dass das Europäische Parlament, das 2014 gewählt wird, konstituierend sei! Bis dahin sollte größtmögliches Einvernehmen über einen Verfassungsvorschlag für unsere Union hergestellt sein sowie auch über die Annahme der Charta für uns alle. Wir wären dann würdig eines Robert Schuman, eines Konrad Adenauer, eines Charles de Gaulle und hätten vor allem wirkliche Perspektiven für die Zukunft. Die Schuman-Deklaration würde endlich ihrer Hoffnung auf eine Erfüllung gerecht und hätte ihre definitive Wirksamkeit: sie kam an jenem 9. Mai 1950 ebenso von Frankreich wie von der Bunderepublik, war sie doch auch geprägt von einem bedeutungsvollen Gespräch des Kanzlers mit der Zeitung Le Monde einen Monat davor, das für Jean Monnet Inspirationsquelle war. Könnte doch die Erfüllung dieser Hoffnung Ihnen zu verdanken sein, sehr geehrte Frau Bundeskanzlerin.


Mit dem Ausdruck meiner Hochachtung und meiner Zuversicht
Bertrand Fessard de Foucault




Frau Dr. Angela Merkel Bundeskanzlerin der Bundesrepublik Deutschland
p.a. Bundeskanzler-Adenauer Stiftung
P.S. Ich schreibe in diesem Sinn auch an Frau Viviane Reding und an die Präsidenten Joao Manuel Barroso, François Hollande und Jean-Claude Junker
Bertrand Fessard de Foucault
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Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Monsieur le Président,

je vous ai lu avec le plus grand intérêt selon votre discours au Parlement européen d’il y a quinze jours. Votre appel est décisif. Votre pays que j’aime comme s’il était mien car il fut ma première affectation diplomatique des gouvernements de Vasco Gonçalves jusqu’à ceux de Luis Nobre da Costa et de Mario Soares, a démontré par sa passion d’adhérer à l’entreprise européenne quand l’Outre-Mer lui faisait défaut – exactement comme la France comprit son avenir avec l’Allemagne quand elle décolonisa l’Afrique et quitta l’Algérie – que notre avenir est européen. J’avais beaucoup aidé vos responsables de l’époque dans leur démarche auprès de ma hiérarchie française, et notamment de Raymond Barre avec qui j’étais lié et qui me faisait confiance. Et rencontrant tout le monde chez vous, des militaires (Melo Antunes notamment) aux civils, ceux-ci-dessus et aussi Salgado Zenha et Sa Carneiro, j’avais eu la fierté de me sentir adopté.

Pour l’heure, malgré une succession de traités et une multitude de réunions entre gouvernements, l’Europe n’est plus ni populaire ni capable, l’Europe n’a plus d’avenir parce que l’Union européenne n’existe pas en tant que telle.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne, rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Donner à l’élu du suffrage de centaines de millions d’Européens la prérogative du referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire, permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière – elle aussi direct car la solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les systèmes bancaires (ce qui d’ailleurs fera surmonter le différend entre vous et nous au sujet de la mutualisation des dettes et de l’action de la Banque centrale). C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous.

Vous êtes au centre des institutions. Avec le président Junker, vous êtes un vétéran des discussions européennes. Vous avez l’expérience de ce qui fonctionne et surtout de ce qui empêche.

Poussez les chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats-membres, à décider que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là prenez les initiatives de vos prédécesseurs pour commencer de concerter au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous.

Il serait significatif que ce soit un Portugais – au besoin par-dessus les gouvernements – qui interpelle les peuples et fasse redécouvrir l’Histoire et le monde à notre vieux continent.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en ma grande confiance.

Bertrand Fessard de Foucault






à Monsieur Joao Manuel BARROSO, président de la Commission européenne,
200 rue de la Loi . 1040 Bruxelles


P S J’écris dans le même sens à Madame Angela Merkel, à Madame Viviane Reding, aux présidents François Hollande et Jean-Claude Junker

Bertrand Fessard de Foucault
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tél. 06 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr

Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Madame,

vous écoutant souvent dans nos médias, en 2010 comme cet été à propos des droits de l’homme et des fondements de la justice en Europe, et ces temps-ci de plus en plus sur l’ensemble de nos questions d’avenir, j’ai confiance en vous. Et vous m’avez l’honneur de correspondre avec moi à plusieurs reprises, notamment sur les Roms, mais aussi sur la relation euro-africaine.
Nous sommes dans l’impasse. Malgré une succession de traités et une multitude de réunions entre gouvernements, l’Europe n’est plus ni populaire ni capable, l’Europe n’a plus d’avenir parce que l’Union européenne n’existe pas en tant que telle.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne, rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Donner à l’élu du suffrage de centaines de millions d’Européens la prérogative du referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire, permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière – elle aussi direct car la solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les systèmes bancaires (ce qui d’ailleurs fera surmonter le différend entre vous et nous au sujet de la mutualisation des dettes et de l’action de la Banque centrale). C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous.

Vous êtes au centre des institutions. Avec le président de la Commission, votre éminent collègue Joao Manuel Barroso, et avec Jean-Claude Junker pour l’Eurogroupe, vous avez l’expérience de ce qui fonctionne et surtout de ce qui empêche.

Poussez les chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats-membres, à décider que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là prenez les initiatives de vos prédécesseurs pour commencer de concerter au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous.

Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes chaleureux hommages et de toute ma déférente confiance.



à Madame Viviane REDING, vice-présidente de la Commission européenne,
200 rue de la Loi . 1040 Bruxelles


P S J’écris dans le même sens à Madame Angela Merkel, aux présidents Joao Manuel Barroso, François Hollande et Jean-Claude Junker

Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr


Reniac, le soir du dimanche 23 Septembre 2012

Monsieur le Président,

vous observant et vous écoutant comme tout citoyen européen convaincu de naissance ou selon ce qu’il se passe ou ne se passe plus depuis des années, j’ai la plus grande confiance en vous et en vos capacités d’entrainement de vos pairs et de l’opinion.
Malgré une succession de traités et une multitude de réunions entre gouvernements, l’Europe n’est plus ni populaire ni capable, l’Europe n’a plus d’avenir parce que l’Union européenne n’existe pas en tant que telle.

L’élection du président de l’Union européenne au suffrage direct de tous les citoyens européens changera complètement la donne, rendra enfin le Vieux Monde crédible dans tous les domaines. Donner à l’élu du suffrage de centaines de millions d’Européens la prérogative du referendum dans les matières du traité, à complètement réécrire, permettra un gouvernement démocratique, proche des peuples, efficace, inventif. Seule la démocratie directe en Europe justifiera pour chacun des peuples et chacun des citoyens une solidarité financière – elle aussi direct car la solution aux endettements et aux déficits est l’emprunt citoyen et non pas la dépendance envers les marchés et les systèmes bancaires (ce qui d’ailleurs fera surmonter le différend entre vous et nous au sujet de la mutualisation des dettes et de l’action de la Banque centrale). C’est le bon sens, c’est l’espérance. Tout le reste en découlera. Sans cette démocratie directe, cette élection directe, il y aura de moins en moins d’Europe : nous continuerons de nous enfoncer, de nous disperser et nous disparaîtrons. Tous.

Vous êtes au centre des institutions. Avec le président de la Commission européenne, Barroso, vous êtes un vétéran des discussions européennes. Vous avez l’expérience de ce qui fonctionne et surtout de ce qui empêche.

Poussez les chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats-membres, à décider que le Parlement européen à élire en 2014 soit constituant, et d’ici là prenez les initiatives de vos prédécesseurs pour commencer de concerter au maximum des propositions de traité constitutionnel pour notre Union de manière à avancer au plus vite les travaux parlementaires et l’adoption de notre charte à tous.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en ma grande admiration.

Bertrand Fessard de Foucault


à Monsieur Jean-Claude JUNCKER, président de l’Eurogroupe,
chef du gouvernement & ministre du Trésor du Grand-Duché de Luxembourg
Capellen – Grand-Duché de Luxembourg


P S J’écris dans le même sens à Madame Angela Merkel, à Madame Viviane Reding, aux présidents Joao Manuel Barroso et François Hollande

samedi 23 mars 2019

Inquiétude & Certitudes - samedi 23 mars 2019

les gilets jaunes réfutent ce qui leur est reproché pour l'amalgame


3ème appel des gilets jaunes – rediffusion le 22 Mars 2019
Depuis le 17 novembre, et même avant la grande mobilisation, notre mouvement citoyen a été qualifié de raciste et « beauf » tant par la presse que par le gouvernement.
Même le Président Macron n’a pas hésité à nous qualifier de « foules haineuses » qui s’en prendraient aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers et aux homosexuels…quelle injure !
Depuis quelques semaines, des actes inacceptables, sont perpétrés par des individus et repris largement par certains médias, discréditant, voir diabolisant notre mouvement !
Nous Gilets Jaunes de Commercy, rappelons que l’indépendance vis à vis des partis et organisations est un de nos fondements.
Cependant, nous condamnons très fermement tout acte ou expression de Racisme ou d’Antisémitisme, ainsi que toutes autres formes de persécutions quelles qu’elles soient.
Il est insupportable que de tels actes puissent avoir lieu. Le silence qui les entoure nous rappelle les heures sombres que notre pays a traversé, et ça il ne faut jamais l’oublier.
Nous devons être la petite lumière qui veille à ce que cela ne soit jamais Banalisé.
Chaque Homme, chaque Femme, chaque enfant doit pouvoir vivre en toute liberté et toute sécurité dans notre beau pays.
Les gilets jaunes de Commercy




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LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble@rezo.net
[L'envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]
Pour consulter le site: http://resistons.lautre.net/  

vendredi 22 mars 2019

Inquiétude & Certitudes - vendredi 22 mars 2019

Brexit, la leçon de choses de Macron

Le 22/03/2019 à 18:07, Henri Gibier, Les Echos a écrit :


Tirant ce vendredi les conclusions du sommet européen sur le Brexit, Emmanuel Macron a souligné qu'il ne s'agissait plus d'une "négociation technique" mais d'une "leçon politique". Cette dernière étant, selon le président français, que la démocratie directe du style referendum pouvait devenir un danger pour la démocratie tout court si elle laissait libre place à l'exploitation de toutes les "fake news". Ainsi, les Britanniques, à partir de beaucoup de mensonges, auraient pris par la voie référendaire une décision que leurs représentants s'avèrent incapables de mettre en oeuvre. Evidemment, l'intention du chef de l'Etat est moins d'administrer cette leçon de choses aux sujets de la reine d'Angleterre qu'aux Français, séduits par les sirènes du référendum d'initiative citoyenne que revendiquent les "gilets jaunes", et bientôt appelés aux urnes pour les élections européennes. D'où la dramatisation de la position française pendant les deux jours de négociations à Bruxelles, qui ont vu, à la surprise des observateurs, Emmanuel Macron camper du coté des plus durs à l'égard de Thérésa May - menaçant de ne lui laisser aucun délai si pour une troisième fois elle échouait à faire accepter son texte de compromis à Westminster -, face à une Angela Merkel plus encline à temporiser. Au final, on le sait, les Européens ont fixé au 12 avril la véritable date fatidique du Brexit en cas de ratification par le Parlement britannique de l'accord négocié par May, au lieu du 29 mars. Sachant que si la Première ministre échouait une nouvelle fois à convaincre ses parlementaires, une extension technique serait accordée jusqu'au 22 mai, pour préparer cette fois une sortie sans filet, ce "hard Brexit" qui effraie tout le monde - mais plus vraiment la France selon le président Macron . Il s'agit de la date limite au-delà de laquelle le Royaume Uni devrait organiser des élections européennes sur son sol, puisqu'il appartiendrait toujours à l'Union.

le politique, en urgence

Le 22/03/2019 à 08:25, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de la présidence de la République :
Cher Monsieur le Secrétaire général,
le tout-sécuritaire avec le trop symbolique appel à l'armée, provoquera plus qu'il ne résoudra.
Il faut un traitement politique de la crise doublement ouverte 1° par des questions de personnes : les départs d'importants ministres comme Nicolas Hulot et Gérard Collomb, et "l'affaire Benalla", et 2° par les "gilets jaunes". Le traitement social, attendu depuis deux ou trois décennies, coulera lors de source parce qu'outils et perspectives se trouveront.
Deux initiatives n'appartenant qu'au Président de la République :
- la dissolution, et au plus vite, pour que la campagne ne se confonde pas avec celle de l'élection du nouveau Parlement européen
- la novation européenne : l'élection directe de la présidente ou du président de l'Union européenne, proposée à tous les peuples d'Europe, assortie de la proposition aux gouvernements que le Parlement soit constituant, qu'une nouvelle loi fondamentale soit écrite, en compagnie des Britanniques, et que l'ambition du Vieux Monde soit de stabiliser et de protéger la panète contre nos évolutions et contre les prétentions hégémoniques (Chine populaire et Etats-Unis version Trump).
A défaut, violences, apathie et non-espérance ouvrent chez nous et dans le Vieux Monde, une ère d'inconnu et de mouvements échappant à tout pouvoir public.
Vifs souhaits pour que le Président ne soit pas immobile.
P J - l'ensemble des contributions de Surzur (Morbihan) dont la mienne, au grand débat national.
N B - j'ai tranquillement descendu les Champs Elysées hier matin : la "casse" est minime et très sélective.

lundi 18 mars 2019

Inquiétude & Certitudes - lundi 18 mars 2019

Grand débat national : que penser du choix des thèmes et des questions sur chacun ?




1° pour ma part

Les questions couvrent bien les quatre thèmes, ouvrent des « pistes » nouvelles en écologie et en fiscalité qui restent cependant « classiques », mais induisent des réponses avec lesquelles je ne m’accorde pas (nombre des représentants élus, niveaux de circonscriptions à supprimer).

Elles pèchent par omission : le rôle excessif du président de la République, le rôle trop réduit du Parlement, l’absence de quorum pour les votes de loi, l’absence de vote vraiment personnel donc de conscience.

Elles n’inventent pas l’essentiel : moratoire des dettes souveraines, libérant les Etats pour aider les entreprises à réduire leur propre endettement – la communication publique, ses organes – la relation entre les citoyens

mais

observation fondamentale : ce n’est pas un débat ni une consultation, mais un sondage – dont l’usage par le président de la République, n’est pas prédictible

les questions sur le referendum ne portent pas sur la revendication la plus consensuelle : le referendum d’initiative citoyenne



2° selon les participants à la réunion du jeudi 14 mars

1 . L’avantage-même par rapport aux questions posées : réfléchir soi-même aux réponses à donner, faire peser non les idées mais les griefs – nous avons pu dire cela ce soir sans s’eng… mais l’autre soir était constructif et instructif – ce qu’ont prouvé les gilets jaunes, pas seuls à penser

2 . Impression qu’on veut nous écouter et nous entendre ? Que va-t-il en sortir, tout sera-t-il pris en compte ?

1 . Problème pour les gouvernants : prendre des décisions, donc beaucoup de déceptions, cela va être de très forts retours de bâton
2 . Oui, espoir. Les gens, on veut engager des discussions mais pas de réponse sur tous les sujets de la part du gouvernement. Les manifestations vont certainement reprendre après l’été

1. Quatre thèses, c’est restrictif, trop de questions guidées, et jamais quel avis avez-vous sur l’ensemble ou sur ce qui n’est pas demandé. Le questionnaire internet ne le prévoir pas, on cherche sa place – J’avais plein de propositions, le questionnaire ne permet pas leur communication.

2. Très gros risque, le retour de manivelle sera terrible, ils ne répondront pas

1. On ne peut répondre à tout

2. Ils mélangeront des sujets

courriel à l'Elysée : suite de ma conclusion du " grand débat national "

Le 18/03/2019 à 23:13, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général de l’Elysée : grand débat national : mise au net d'une annexe erronée (jugement global sur l'exercice) et deux propositions de réformes, propositions de vingt ans mais thèmes si actuels
Monsieur le Secrétaire général,
pardonnez-moi de revenir encore vers vous, mais l'annexe à mon précédent message (que penser de l'exercice) était fautive parce que sa seconde partie n'était pas au net. La re-voici, ci-jointe. J'y ajoute deux réflexions qui sont dans le champ de la délibération gouvernementale : la fonction publique, la réforme judiciaire. Elles datent respectivement de 1997 et de 2000. C'est dire que les problèmes non traités demeurent en l'état... vingt ans après.
Je me suis permis de vous dire aussi la contradiction qu'il y a à faire du grand débat national une prise de parole des Français : beaucoup l'ont cru même si il n'y a pas factuellement même deux millions de contributions, et en même temps - à la suite de la réforme de la justice déjà adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale (dans des conditions honteuses, une heure et demi matin, 37 voix contre 11 pour un effectif de 577 élus) - voici la santé sur le bureau au Palais Bourbon et, sujet des sujets depuis vingt ans, une énième refonte des retraites. Aucun des trois dossiers n' été ouvert dans le questionnaire-trame du grand débat...
Pensées déférentes pour le Président et pour vous. Voeux ardents pour notre pays.


actualité de vieilles propositions - la réforme judiciaire


Pour une réforme de la procédure judiciaire,

réflexions communiquées au Premier ministre

rédigées en 2000 d’expérience






Concrètement, les justiciables ?



L’opposition tâche d’empêcher, la majorité applaudit et soutient, jeu de rôles que renforce depuis 1981 le fait qu’aucune majorité sortante n’a été reconduite en fin de législature, anticipée ou pas. Les réformes en profondeur – qui pourraient, considérées d’un point de vue pratique, recueillir de larges consentements – ne sont donc que partielles ou partiales. Le gouvernement affiche, plaide et se fait toujours prendre de court par les circonstances, les catastrophes ou le rappel de ses origines électorales.

A propos de la justice, c’est encore mieux. Symptomatiquement, la réforme du statut de la magistrature est à l’ordre du jour de chaque législature réforme juiciaire en ce qu’elle avait de constitutionnel, ne peut aboutir faute de majorité au Congrès en Janvier 2000, tandis qu’il s’en est aussitôt trouvé une pour le quinquennat. On conçoit que les professionnels, les fonctionnaires et les politiques réorganisent leurs relations, mais qu’en ont à faire les justiciables, qui, d’expérience, éprouvent, subissent la justice, dans sa forme actuelle, la justice dans l’ensemble des métiers par lesquels les justiciables doivent passer pour y être admis. L’éclairage est d’ailleurs mis sur le pénal, alors que la communauté courante est faite de gens de bonne foi, n’ayant ni tué ni volé, et n’ayant donc des procès qu’au civil ou au commercial, ou en droit du travail. Quant au coût effectif de « l’accès au droit », il est actuellement traité – sous pression d’un mouvement des avocats – uniquement sous l’aspect de la rémunération d’un des chainons de la séquence au bout de laquelle justice est rendue, mais pas sous celui de la dépense à laquelle est assujetti le demandeur ou l’intimé.

Ce point de vue, essentiellement professionnel ou hiérarchique, à défaut de considérer le justiciable, pourrait approfondir la théorie. Les dogmes et tabous logiques et intellectuels sont encore plus nombreux que les obstacles en ressouces humaines. Les retouches se font à l’intérieur des ordres de juridictions existant : réforme des tribunaux de commerce, possibilité d’appel d’une décision de cour d’assises, liens entre le parquet et la chancellerie, inspection des prisons et exécution des peines, mais sans que soient posées les questions de fond :
- peut-on continuer de cumuler, en l’espèce du Conseil d’Etat, la fonction de conseil juridique du gouvernement et d’arbitre entre l’administration et les administrés ? la dualité de nos ordres de juridiction est-elle aujourd’hui, autant qu’hier, alors qu’elle ne l’était pas avant-hier, une garantie pour les personnes physiques ?
- peut-on refuser aux citoyens une contestation de la constitutionnalité d’un texte qui leur est opposable, alors que l’on présente comme garantie suprême d’un droit le fait qu’il soit d’ordre constitutionnel (libertés publiques, droit au travail, notamment) ?

Pour le justiciable :
La procédure est coûteuse mais n’engage pas le praticien, pas tant en frais de plaidoirie ou en dispositions étonnantes pour une époque prétendûment européenne et libérale, selon lesquelles nul avocat de nationalité française ne peut plaider sans le concours d’un confrère correspondant quand il y a lieu d’ester ailleurs que dans le ressort du barreau auquel il est inscrit. Ce sont les diverses provisions, ne correspondant parfois qu’à la réécriture de faits que seul le client apporte, quand ce ne sont pas aussi les points de droit. Irresponsable pratiquement l’avocat qui oublie un délai pour conclure ou pour faire appel, qui bâcle sa rédaction, manque les moyens qui auraient pu tirer d’eau le client, quand par un aveu marginal il ne l’enfonce pas. Reste que le client est devenu débiteur, qu’il peut être «  taxé d ’office » si le bâtonnier estime que la rédaction vaut son prix. En revanche, actionner en responsabilité professionnelle le praticien suppose le bon vouloir de son assurance professionnelle et qu’un de ses confrères accepte une dispute interne. Aux gains ou économies consacrés par l’issue du procès, l’avocat participera ; en revanche, la perte n’est que pour le client, restant bien entendu redevable des honoraires.

Les sommations diverses à recevoir ou à faire supposent huissiers et frais. Alors que la gendarmerie se déplace partout pour, naguère trouver les réfractaires, annoncer des décès sous les drapeaux, et aujourd’hui faire reconnaître et payer les coupables d’infraction au code de la route, on ne peut se passer des services d’une officine qui dépose en mairie quand vous n’êtes pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre à attendre chez vous, qui peut oublier de joindre l’acte au formulaire de signification, et dont des dates improvisées font foi.

Les saisies sont une véritable contrainte par corps, elles ne libèrent pas des dettes reconnues ou pas, puisque le bien meuble ou immeuble est vendu à la casse, que les intérêts ont doublé ou décuplé le capital dû tandis que courait la procédure. On perd tout physiquement et l’on continue d’être astreint à mensualités ou à retenues ; c’est à s’exiler pour cause de ruine afin d’abriter hors d’atteinte quelques nouveaux émoluments. La ligue de tout un village pour défendre une pauvre que le Crédit foncier saisissait et dont la maison était vendu, pour X fois moins, qu’elle ne fut remise sur le marché par un compère de la banque.

L’instance nouée, où est l’égalité a priori des parties, si l’impécunieux ne peut se payer d’avocat, (il dispose de davantage que le SMIG et ne peut donc prétendre à l’aide juridictionnelle) ? Une personne physique contre une ou plusieurs personnes morales (banquiers, assureurs, entreprises). Celles-ci sont « incarnées » par des personnes sans responsabilité propre, ni au pénal ni sur leurs biens, quoiqu’elles disposent parfois de l’existence d’autrui, de son honneur, de son équilibre en signant des correspondances souvent sans vérité ni approfondissement et qui se succèdent les unes aux autres, sans que le temps use quoi que ce soit, tandis que le justiciable personne physique se trouve vieillir, tomber malade d’angoisse et de dénuement, courant après sa solvabilité, son rétablissement professionnel, la mise en jeu d’une assurance de groupe qui aposteriori semble avoir été faite pour ne jamais jouer.

A l’expérience on voit assez bien ce qu’une réforme apporterait si elle se plaçait du point de vue et dans la situation du justiciable.

1° la profession d’avocat serait un service public, libre aux justiciables ayant davantage de moyens de recourir au secteur privé, coexistant comme c’est le cas en milieu médical, hospitalier. Ce service serait aussi gratuit qu’est censée l’être la justice.

2° à défaut du 1°, l’avocat ne serait rétribué qu’en cas de gains (pas même d’économies car celles-ci ne signifient pas des liquidités soudain disponibles), à lui d’évaluer les chances du client potentiel. Si celui-ci n’en a pas et ne trouve pas de défenseur, le service public se justifie en droit et en fait. La commission d’office.

3° les codes de procédure distingueraient entre personnes physiques et personnes morales, et disposeraient par principe des avantages pour la partie la moins nombreuse, pour la personne physique face à une personne morale.

4° ce qui est parfois en gestation dans les projets successifs des gouvernements successifs, une mise possible en jeu de l’honnêteté intellectuelle du magistrat, donnerait lieu à droit positif.

5° les liens entre procédures civiles, commerciales, sociales d’une part et la constitutionnalité des textes ou le recours aux juridictions européennes (Luxembourg ou Strasbourg) seraient affirmés par une révision de la Constitution, laquelle justifierait pleinement qu’on dérange les parlementaires, voire les électeurs opinant par referendum.

6° les huissiers pour attester, vérifier : service public ou office ministériel de médiation et de vérification, mais pour les faire-parts ou la contrainte, les gendarmes, qui, localement, et en liaison avec les maires, sont les connaisseurs des gens, des justiciables et des prête-noms ou complicités.


Bertrand Fessard de Foucault (21 Janvier & 12 Novembre 2000)
Relecture – le 23 Septembre 2017. Seul « progrès » dans les textes : la question préalable de constitutionnalité. Je n’en connais pas la jurisprudence, donc l’effectivité, et la procédure me semble à la discrétion de la juridiction dont on conteste, avant toute décision de celle-ci, la légitimité du droit opposé à l’une des parties par l’autre ou par les magistrats.

grand débat national . actualité de vieilles propositions - la fonction publique




Au sujet de la gestion de la fonction publique,

réflexions pour le Premier ministre






p. 2 LES EMPLOIS A LA DISCRETION DU GOUVERNEMENT

p. 5 L'INTERMINISTERIALITE DANS LA HAUTE-FONCTION PUBLIQUE

p. 7 L'APPLICATION DU DROIT DU TRAVAIL DANS LA FONCTION PUBLIQUE

LES EMPLOIS A LA DISCRETION DU GOUVERNEMENT




La sociologie contemporaine, plus largement que la lettre de la Constitution, admettent que le Gouvernement puisse disposer discrétionnairement de certains emplois d'autorité dans l'Etat ou de direction des entreprises ou des services du secteur public industriel et financier.


1 - La pratique des nominations et des remplacements dans le secteur public économique assimile la carrière des personnalités qui en sont l'objet, à ce qui prévaut dans le secteur privé ; les origines sont souvent les mêmes, avoir participé au cabinet du ministre de l'Economie et des Finances quelle qu'ait été l'étiquette politique de celui-ci. C'est-à-dire qu'un emploi de discrétion, le cabinet ministériel, débouche sur un droit viager à passer de la direction d'une entreprise publique ou privée à une autre. La crise en moralité et en efficacité des élites censées diriger notre économie a sa racine dans ce mode de recrutement, le changement de situation par rapport à l'Etat conduit ces anciens haut-fonctionnaires à être encore plus libéraux que la moyenne du patronat privé quand celui-ci a été de recrutement direct ou est d'hérédité familiale, d'autant que la notion de risque personnel sur deniers propres ou à peine d'éviction sans prébende de remplacement - qui doit caractériser une gestion "capitaliste" - a été perdue totalement de vue par ces "parachutés". Cet abus a donné lieu à des faillites de gestion notoires dans le secteur public ; il a fait opérer dans l'esprit de beaucoup un amalgame avec l'Ecole Nationale d'Administration et l'ensemble des personnels issus de celle-ci. Il donne depuis quelques années lieu, dans le secteur privé, à de véritables rachats de carnets d'adresses et donc à des acquisitions, non de compétences, mais d'influences (supposées). L'ensemble de ces pratiques a donné prise au reproche que se font mutuellement les gouvernements et majorités successives de "noyauter" à leur profit l'Etat et l'économie.

Remède = un délai de plusieurs années entre la sortie d'un cabinet ministériel et l'entrée dans le secteur industriel ou financier par retour aux administrations d'origine ou promotion dans des corps de contrôle. - La surveillance des "pantouflages" dont les dispositions (M. DURAFOUR) ont une dizaine d'années n'a pas été dissuasive.

2 - La nomination aux fonctions d'autorité de l'Etat n'a pas à être motivée ; en relever non plus. C'est légitime quand l'Etat est démocratique et qu'alternent au pouvoir gouvernemental personnalités, équipes, programmes et convictions. Pour les administrations, les risques sont un système des dépouilles que pratiqueraient les gouvernants et le développement d'un esprit de meute et de corporation au sein des corps dont les titulaires s'estimeraient privés de leurs espérances de carrière par des nouveaux arrivés par l'extérieur et par le haut. Pour ceux, titulaires ou non, qui accèdent à ces emplois, le risque est personnel. Une éviction non motivée, une perte considérable en émoluments et en avantages accessoires, une perte de dignité sinon d'honneur, une fin de carrière que ne pallient pas le service des traitements de base ou diverses positions administratives ad hoc. Quand les serviteurs de l'Etat, les plus en vue du public, sont passibles de disgrâce s'apparentant à celles de l'Ancien Régime, il est tentant qu'ils y obvient par les comportements de cette époque : l'inertie ou l'esprit de cour, voire des systèmes de garanties corporatives ou occultes. L'Etat et les Gouvernements disposeraient de docilités, mais non plus d'imagination et de dévouement réels.

Remède = imposer par la loi des règles de forme pour toute mise fin à des fonctions à la discrétion du Gouvernement (communication du dossier et préavis, sauf urgence ou secret-défense dûment motivés) ; assurer une transition en matière d'émoluments qui mette à pied d'égalité avec un haut cadre d'entreprise licencié pour raison économique, soit le versement d'une indemnité correspondant à une ou plusieurs années de traitement dans l'emploi retiré ; permettre à ceux qui étaient au moment de leur nomination, déjà titulaires, de souscrire à des assurances pertes d'émoluments ou chômage.
La réalité des carrières dans la haute fonction publique ou assimilée n'est plus la sécurité de l'emploi ni la transparence des affectations. Toutes proportions gardées, les conditions de "survie" en cas de disgrâce sont apparentées à celles d'un demandeur d'emploi, sans cependant que les statuts aient prévu ni organisé ces situations peu dignes de l'employeur : l'Etat. Cas notamment des engagements financiers souscrits selon des espérances de carrière dont rien ne laissait penser qu'elles seraient inopinément controuvées.


3 La culture d'Etat est en péril. A l'instar de l'Ecole polytechnique, une institution censée préparer au service de l'Etat et en donner les structures mentales, a dérivé en école de préparation à des carrières de direction. La question des élites en France se pose dans des termes aussi urgents qu'il y a un siècle quand fut fondée l'Ecole libre des Sciences Politiques. L'engagement dans les partis, la course aux cabinets ministériels, les débouchés dans le secteur éconoiuue et financier sont le fait d'ambitions personnelles et non d'une vocation à servir. La libéralisation de l'économie et donc le recentrage de l'Etat sur ses missions arbitrales et régaliennes auraient dû n'être qu'une déréglementation, qu'une façon conviviale et non plus contraignante d'organiser la vie collective et la pérennité de la substance nationale ; la " trahison des élites ", la vulnérabilité de celles-ci à l'argent et à l'idéologie la plus simpliste du capitalisme sont assurément bien plus pernicieuse que le mouvement européen ou des privatisations. Le prétendu souci d'efficacité et de performance dans la fonction publique cache la réalité d'une banalisation de l'Etat, considéré en termes d'entreprise.
Remèdes = à côté de l'E.N.A. et des cycles y préparant, instituer une Fondation ayant pour but explicite cette renaissance de l'esprit public ; elle rassemblerait, sur la base de convictions personnelles, toutes compétences et notoriétés voulant s'atteler à cette restauration, qui passera par un inventaire des grandes valeurs françaises, sinon de notre modèle propre ; elle enquêtera et publiera, "colloquera" et enverra en missions d'études. La Fondation Elf-Air-France à son origine, sous Jacques CHABAN-DELMAS, avait un peu cet objectif ; elle a dérivé.
Les divers organes et revues traitant d'administration pourraient être associés à la prospective de cette Fondation.
La multitude - coûteuse et redondante - des publications dans la plupart des ministères, sinon même les divers bulletins de liaison des principales administrations (surtout économiques et financières, serait soumise à un audit. Le support que leur ensemble constitue serait davantage consacré à cette recherche et illustration de l'Etat.
Les assemblées représentatives au niveau national et à celui des collectivités locales, seront mises à contribution. Un rapport annuel, débattu au Parlement, serait présenté par le Ministre compétent, qui illustrerait l'évolution, l'adaptation et l'infongibilité de l'Etat en France. La discussion sur les missions, les démembrements, les moyens, la neutralité et/ou l'engagement de l'Etat aurait lieu à cette occasion.
Des orientations, des imaginations, des propositions se feraient alors jour, dans ce cadre souple et de volontariat. La "cause" par elle-même attirerait en France et depuis l'étranger. Le creuset des vocations serait à nouveau évident. (29.X.97 - BFF)
 

L'INTERMINISTERIALITE

DANS LA HAUTE-FONCTION PUBLIQUE




La fondation de l'Ecole Nationale d'Administration, à la Libération, bien moins qu'à un souci de qualité auquel répondaient depuis la République les recrutements par concours et le prestige des "grands corps", a voulu remédier à un cloisonnement des grandes administrations de l'Etat. Ce qui était préjudiciable politiquement aux époques de coalitions gouvernementales disparates et éphémères (la Quatrième République) et sociologiquement puisque certaines responsabilités publiques étaient très hautement servies et prisées, et d'autres moins, quoiqu'elles fussent autant nécessaires. La méthode choisie en 1945 n'était pas seulement l'unicité du concours (dit de sortie) donnant lieu à affectation (moyennant la diversité des voies d'accès par concours d'entrée différents), elle était de prévoir une gestion commune des ressources humaines de l'Etat et le passage aisé d'un ministère à l'autre, selon les goûts des individus et les besoins de la chose publique.

Dans la pratique, on est revenu aux cloisonnements et esprits de corps des régimes antérieurs, au corporatisme d'un ministère à l'autre, et dans le cas de l'Economie et des Finances d'une direction à l'autre ; enfin, l'appartenance à un " grand corps " met hors compétition ceux qui y ont accédé, presqu'à l'adolescence. La fonction publique sous la Cinquième République paraît donc un régime de castes et de nomenclature ; l'impression produite est d'autant plus dangereuse que la fondation du régime visait principalement à la restauration de l'autorité de l'Etat. Cette autorité perd sa légitimité, si la démocratie est mise en doute, mais tout autant si ceux qui exercent cette autorité ne sont pas "gérés" avec transparence et selon un système démocratiquement contrôlable.


Remèdes =


1 compétence plénière de la Direction générale de la Fonction publique pour la gestion des corps issus de l'Ecole Nationale d'Administration (contreseing du Ministre pour toute nomination, affectation et pour toute évolution de carrière)

2 instance d'appel à cette Direction générale et/ou à une commission paritaire commune à l'ensemble des corps issus de l'E.N.A., pour toute décision des Directions ou des commissions paritaires internes aux Directions d'administrations centrales ou des divers Ministères (les recours grâcieux des fonctionnaires s'estimant lésés par leur administration ou leur ministre de tutelle seraient également co-examinés par la Direction générale)

3 titularisation dans les corps d'inspection et de contrôle, non plus à la sortie de l'Ecole, mais sur dossier et après un délai (par exemple décennal) de service dans les administrations

4 contrôle par la Direction générale du respect des règles concernant le "pantouflage" exorbitant des engagements souscrits à la sortie de l'Ecole, ou des délais à établir entre la participation à un cabinet ministériel ou à une fonction administrative d'autorité économique, et le recrutement par une entreprise publique ou privée ou la nomination à une autorité dans le secteur public industriel ou financier

5 transparence des créations et vacances d'emplois dans l'ensemble de la haute fonction publique, y compris pour ceux à la discrétion du Gouvernement et pour ceux relevant du secteur public industriel, commercial ou financier. (29.X.97 - BFF)
L'APPLICATION DU DROIT DU TRAVAIL

DANS LA FONCTION PUBLIQUE




La réflexion vaut davantage pour les principaux cadres et agents d’autorité que pour les fonctionnaires et agents d’exécution que les gestions paritaires et les affiliations syndicales peuvent efficacement protéger. Mais ce serait à enquêter, et une pratique commencée pour les hauts-cadres pourrait s’étendre progressivement. Les non-remplacements en cas de départs à la retraite, les compressions et remaniements d’organigramme ne portent pas atteinte strictement à des garanties statutaires et ne sont donc pas juridiquement contestables, mais celles-ci et toutes mesures tendant à diminuer le coût de l’Etat ou son emprise sur la société française mettent en cause les serviteurs de celles-ci, entrés au service généralement davantage par goût de la chose publique, que par considération d’avantages pratiques, en gros la sécurité à défaut d’émoluments concurrentiels avec le « secteur privé ». Ces avantages sont sensibles pour l’extérieur, plus que pour ceux censés en « bénéficier ».

Cette réflexion se fonde sur un principe de dignité. Les mises au placard atteignent les personnes dans leur âme, la plupart ne se regimbent gardant l’espoir d’être « repris » ou de retrouver grâce. Elles atteignent aussi l’image du haut-fonctionnaire dans le public, sans doute les mises au rancart sont peu publiées et commentées, donc peu connues, mais quand elles sont connues, elles décrient rétrospectivement la fonction occupée, tout le parcours, et éventuellement même l’œuvre accomplie.

Elle participe d’un souci d’efficacité. Si les parcours et la sécurité des carrières dépendent de la corporation, c’est rendre celle-ci maîtresse des administrations centrales, un des rares espaces publics où le clientélisme et la féodalité n’ont pas encore vraiment pénétré. En sécurisant les carrières, notamment chez les fonctionnaires d’autorité, on assure mieux l’autorité gouvernementale sur les procédures et institutions d’Etat. On moralise aussi, car il n’est pas sain qu’une carrière fondée à son départ sur la vocation à servir l’Etat, c’est-à-dire le bien commun, trouve ses débouchés dans un enrichissement personnel à l’occasion d’une pénétration du secteur privé, notamment par une gestion des privatisations.

Le recours à la juridiction administrative est intimidant pour le haut-fonctionnaire, d’une part parce que la décision peut être longue à venir, et parce que la seule saisine coupe les ponts avec l’employeur ; se voir donner raison aussi. Le rétablissement n’est pas forcément au bout de la procédure, puisque le juge ne donne pas d’injonction à l’administration, qu’il n’y a pas dans l’Etat sauf les fonctions gouvernementales et électives, un clivage comme dans l’entreprise entre le patronat bien repéré et un salariat géré autrement que le patron. Chacun, au moins dans la haute fonction publique, est susceptible d’être tour à tour géré et gérant. Les difficultés, surtout en fin de carrière, se règlent entre pairs que les parcours et plus éphèmèrement un moment de parcours placent différemment.
Il faut donc organiser et banaliser l’arbitrage par un ministère d’esprit « interministériel », et les recours juridictionnels ; il faut atténuer, tant psychologiquement que financièrement, les ruptures de carrière quand elles ne sont pas motivées par une faute lourde, soumise éventuellement à l’appréciation du Conseil d’Etat. La plupart de ces ruptures sont des « disgrâces » et prennent la forme de sanctions non énoncées en tant que telles et encore moins motivées. Il faut en effet que la notion d’emplois discrétionnaires ne soit pas aussi extensive, qu’elle l’est devenue en sorte qu’aujourd’hui beaucoup risque de paraître faveur et relationnement. Dans la pratique des dernières décennies, notamment à l’occasion des alternances au pouvoir de l’Etat, au moins quinquennales depuis vingt-cinq ans, ceux qui sont défaits d’emplois discrétionnaires s’en voient offrir en « compensation » ou sont nommés dans des corps de contrôle. Les emplois à la discrétion du gouvernement sont parfois même des lieux de compensation pour des pertes de portefeuilles ministériels voire de circonscriptions électorales. Or, l’accès à ces lieux est tout aussi discrétionnaire que la disgrâce.

Quelques mesures pratiques :

+ une gestion des carrières qui ne soit pas seulement interne au corps d’origine, mais dont le ministre de la Fonction publique soit l’un des signataires et toujours un organe de recours et d’arbitrage ;

+ une première instance prudhommale en cas de conflit, le Conseil d’Etat juge d’appel, pour le point de vue de l’Etat employeur ;

+ des indemnités compensant les ruptures et que le retour au « traitement de base » ne constitue pas en réalité ; le chiffrage serait soit juridictionnel, soit selon une grille rapportée à une moyenne du passé et une projection de ce qu’eût été la carrière si elle n’avait pas été interrompue.
Cette dernière mesure pour être comprise en dehors de la fonction publique, devrait être organisée en même temps qu’auront été réglés deux abus, l’un dans la fonction publique : le système des primes, diminuant les quotités qui fondent le montant des retraites et à l’origine de profondes nigéalités de traitement pendant le temps d’activité, l’autre dans le secteur privé : le système des indemnités de départ et des « retraites-chapeaux ». Injuste modicité d’un côté, et de l’autre largesses excessives aux dépens du capital social et de la rémunération des actionnaires, choquantes inégalités dans les deux ensembles ;

+ des systèmes de cessation d’activité qui pourraient s’inspirer du corps des officiers dans l’armée où l’accès à certains grades compense un âge de la retraite qui est plus précoce que dans le reste de la fonction publique.

Cette réflexion et ces mesures propres à la haute fonction publique, laquelle est difficile à définir sauf selon ses modalités de recrutement, des échelles indiciaires et les emplois qu’elle occupe, pourraient conduire à une réflexion plus large, atténuant le clivage « public »/ « privé » - ce qui est déjà en cours dans l’organisation économique du pays, mais pas du tout pour les ressources humaines.

La pratique des privatisations appelle l’imagination de garde-fous et de palliatifs pour préserver les acquis sociaux, l’emploi et l’indépendance nationale. De même, une gestion au plus près des ressources humaines de l’Etat dans une ambiance de réduction des dépenses publiques et d’égalité des conditions entre « public » et « privé » serait plus aisée si elle se fondait davantage sur le droit commun : le droit du travail. L’employeur et les employés y gagneraient chacun. Quand beaucoup parlent de « refondation » à bien des propos, l’Etat innoverait à propos de ce qui est le plus sensible et donc le plus vrai : les femmes et les hommes qu’il emploie directement.

(5.XI.05 - BFF)