lundi 31 mars 2014

à la suite des propos présidentiels

----- Original Message -----
Sent: Monday, March 31, 2014 11:23 PM
Subject: à la suite de la déclaration du Président



Je continue d'opiner...


1°  tout de suite après



Notre fille, interrompue dans un programme de télé-réalité D 17 : neuf ans et quatre mois, et voulant n'en être pas privée... là, il est bien ... il est président jusqu'à quand ? ... quand il est élu, est-ce qu'il vote lui-même...


L'image, sur fond lumineux, seulement les épaules et le visage, sans jeu de main, sans silhouette... sans doute une première. C'est bien et surtout très clair audible-lisible en présentation.


Texte maîtrisé. Mais c'est un texte de programme sur longue durée, avec plaqué dessus l'assurance d'avoir entendu un message à lui personnellement adressé et reçu par lui personnellement, ainsi que l'affirmation de fidélité, non à la plateforme de l'élection, mais à l'électorat. Nouvelle manière de dire la même chose depuis l'automne de 2012. Parfait si tout commençait aujourd'hui. Inflexions est un mot ou une concession qui brouille les affirmations.


Le témoignage rendu au Premier ministre évincé ne fait pas comprendre son départ, et encore moins par qui il est remplacé. Rumeur vers 19 heures que la démission a été "décidée" par téléphone dans l'après-midi et non en conclusion ensemble de l'entretien du matin. Du coup, la lettre de démission du Premier ministre est par porteur, elle n'est pas personnellement remise.


Rien n'est exposé sur ce qui fait choisir Manuel Valls.


La responsabilité revendiquée et assumée, mais sans sanction ni tribunal et en contestation de l'élection suivante. Le prédécesseur l'a tant dit. Le maréchal Pétain : c'est moi seul que l'Histoire jugera. Jamais dans un discours, de Gaulle n'a revendiqué une responsabilité ni dit en assumer une. Cela allait de soi.


Je vous proposerai sans doute mes réflexions sur la composition du nouveau gouvernement. Voici ce qu'en politique fiction, j'ai imaginé en fin Décembre : treize ministres ou secrétaires d'Etat, le Premier ministre, le Président : quinze. Les indications de nom se faisant selon un resserrement et une organisation décidée entre le Président et Jean-Marc Ayrault



- Garde des sceaux, législation, justice et relations du Gouvernement avec le Parlement
Taubira
- Paix sociale
- Education et civisme - Peillon
- Population et santé
- Intérieur et aménagement du territoire
- Politique économique et intégration européenne - Sapin
- Entreprises nationalisées et services publics - Gallois
- Recherche et économie numérique
- Agriculture, forêts et pêche
- Défense et sécurité - Valls
- Relations extérieures - Canfin
- auprès du Premier ministre, secrétariat d’Etat pour le Budget
- auprès du ministre de la Justice, secrétariat d’Etat aux droits de l’homme





2°  à la réflexion, le soir-même cependant
Jean-Marc Ayrault était oecuménique tant pour les courants socialistes que vis-à-vis des écologistes et même du patronat (en ayant refusé la nationalisation comme solution cas par cas à l'automne 2012 ... ce n'est pas mon cap, mais cela peut se soutenir). Manuel Valls est clivant et marqué. Rien que par la composition du gouvernement, ou bien le Président lui fait avaler des couleuvres (maintenir Christiane Taubira, sinon c'est renier dix-huit mois de bataille vent debout avec la Manif. pour tous, laquelle n'est pas parvenue à sa stratégie municipale envisagée l'an dernier à pareille --- Peillon très décrié et clivant sans doute mais l'un des ministres les plus compétents et vrais dans ce domaine, depuis Haby), ou bien il règlera ses comptes.
L'Europe n'est évoquée qu'en tutelle de nos comptes pas en outil de notre redressement et de notre indépendance ; or, ce l'est si nous savons inspirer à l'Europe la reprise du mouvement, la confiance dans une dynamique d'espace et une dialectique démocratique. La vie, pas des bureaux. Jpie et force des nos rencontres entre nations. Trouvailles des affinités et du très pluriel. En ce sens, la prochaine consultation n'est pas située. Mais le Président n'en était pas loin. Il me semble qu'après quelques semaines de "l'expérience Valls", un début de bilan ou de satisfecit s'il y a lieu devrait donner prétexte au vrai cadre de tout depuis l'élection du 6 Mai : l'Europe. 
Jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait d'inconnue que les délais et degrés de patience et de tolérance des Français pour un exercice, sans éiquette et sans résultat dans le seul registre invoqué : la comptabilité macro-économique. Ce soir, s'ajoutent plusieurs inconnues au lieu d'une clarification :
- quelle majorité ? si "la gauche de la gauche" entre en dissidence et si les écologistes soit font sécession soit se divisent à propos du nouveau Premier ministre. Le souci marqué du Président (un peu affecté à propos de la transition éconologique) les gonfle d'importance et le résultat de Grenoble, pouvant marquer selon eux une nouvelle ère, comme ce le fut pour Dubedout en 1967, les énorgueillit.
- quel place dans nos institutions pour le Premier ministre ? retour à un rôle décisif à la Raymond Barre ou à la Georges Pompidou (sans entrer dans les périodes d'exception, c'est-à-dire de cohabitation) ? la minoration de François Fillon et - très malheureusement - de Jean-Marc Ayrault ne sera sûrement pas possible avec Manuel Valls. Rupture donc avec une évolution de trente ans.
Alors que les vraies questions seraient :
- quelles sont les racines du socialisme démocratique ? comment y revenir ? est-ce affaire de parti ou de gouvernement ? d'encartés ou de tous ?
- pourquoi l'UMP est-elle imbibée de Front national ? pourquoi a-t-elle perdu, si elle en a jamais eu conscience, la référence gaulienne ? comment la faire concourir à ce que cette fibre redevienne matrice d'ambition collective et de mi-mots entre tous ?
- l'Etat a forcément un coût ? comment distinguer en lui ce qui son âme et son exclusivité ? les niveaux de contrôle, de décision, de représentation ne sont pas à diminuer au prétexte de leurs coûts... ce sont les erreurs stratégiques de l'Etat ou des grandes entreprises qui génèrent les déficits
- comment réduire la fracture démocratique... celle entre ceux qui s'éloignent de la politique et de la participation, et ceux qui ne désespèrent pas... comment débattre en conscience et non selon des camps ?
Quelques mouvements bien venus : le souci des élus et des battus, leur sincérité et leur travail - la revendication d'une mission reçue - la crise morale - le devoir de réussir, sous-jacent à tout le propos.
La posture que doit trouver le Président est simple. Etre tel que les Français l'accompagnent d'esprit et d'initiative parce qu'ils seront convaincus que le Président est le leur, que c'est eux-mêmes qui par lui tentent le tout pour le tout, pour éviter notre mort collective. Il faut des actes, des décisions. Les circonstances en ont déjà proposé moments et matière, surtout dans le premier semestre 2012. Regarder les actuelles non pour nous y soumettre, mais pour leur imaginer systématiquement une alternative.
Nous sommes capables d'enthousiasme et d'émotion. Nous ne sommes pas gouvernables selon la raison, mais selon une certaine communion.
Je reste avec le Président et vous, mais que de timidité et de contraintes intérieures, le Président se donne. Il me semble que toutes les erreurs qui ont fait perdre au Président la confiance d'une part importante de son électorat : celui du coeur et de l'espérance, tiennent à un manque de foi en ce que peut être la gauche, dans l'intérêt décisivement de la France. Je me souviens, arrivant de mon service national en Afrique occidentale et déjà plein d'admiration pour le Général, avoir écouté et vu pour la première fois, à la télévision, François Mitterrand "à armes égales" au printemps de 1996 (j'étais à Nouakchott pour la campagne et les émissions de 1965). "Mon" préfet, Vitalis Cros, en Loir-et-Cher, avait été préfet de police à Alger au moment de la rue d'Isly. Nous étions ensemble à regarder, à quatre ou cinq, peut-être trois-quatre. Il commentait sobrement, interprétant le personnage comme foncièrement faux et menteur (le débat politique sous de Gaulle ne fut jamais droite/gauche, mais pour ou contre le nouveau régime), mais moi je voyais et comprenais tout autrement... il y eut cette sorte de refrain final... si je n'ai pas su dire et faire ressentir que la gauche, c'est... etc... Je l'ai alors ressenti, sans pour autant quitter, au contraire, de Gaulle, mais j'étais prêt à rencontrer "l'adversaire le plus fidèle" pas plus de dix ans plus tard. Le défi pour le Présient, c'est cela... maintenant... la responsabilité historique d'être la gauche alors que précédents et repères sont devenus émollients depuis vingt ans et malgré l'honnêteté foncière de Lionel Jospin.

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