----- Original Message -----
Sent: Monday, March 31, 2014 11:23 PM
Subject: à la suite de la déclaration du Président
Je continue
d'opiner...
1° tout de suite
après
Notre fille, interrompue dans un
programme de télé-réalité D 17 : neuf ans et quatre mois, et voulant n'en être
pas privée... là, il est bien ... il est président jusqu'à quand ? ... quand il
est élu, est-ce qu'il vote lui-même...
L'image, sur fond lumineux,
seulement les épaules et le visage, sans jeu de main, sans silhouette... sans
doute une première. C'est bien et surtout très clair audible-lisible en
présentation.
Texte maîtrisé. Mais c'est un
texte de programme sur longue durée, avec plaqué dessus l'assurance d'avoir
entendu un message à lui personnellement adressé et reçu par lui
personnellement, ainsi que l'affirmation de fidélité, non à la plateforme de
l'élection, mais à l'électorat. Nouvelle manière de dire la même chose depuis
l'automne de 2012. Parfait si tout commençait aujourd'hui. Inflexions est un mot
ou une concession qui brouille les affirmations.
Le témoignage rendu au Premier
ministre évincé ne fait pas comprendre son départ, et encore moins par qui il
est remplacé. Rumeur vers 19 heures que la démission a été "décidée" par
téléphone dans l'après-midi et non en conclusion ensemble de l'entretien du
matin. Du coup, la lettre de démission du Premier ministre est par porteur, elle
n'est pas personnellement remise.
Rien n'est exposé sur ce qui fait
choisir Manuel Valls.
La responsabilité revendiquée et
assumée, mais sans sanction ni tribunal et en contestation de l'élection
suivante. Le prédécesseur l'a tant dit. Le maréchal Pétain : c'est moi seul que
l'Histoire jugera. Jamais dans un discours, de Gaulle n'a revendiqué une
responsabilité ni dit en assumer une. Cela allait de soi.
Je vous proposerai sans doute mes
réflexions sur la composition du nouveau gouvernement. Voici ce qu'en politique
fiction, j'ai imaginé en fin Décembre : treize ministres ou secrétaires d'Etat,
le Premier ministre, le Président : quinze. Les indications de nom se faisant
selon un resserrement et une organisation décidée entre le Président et
Jean-Marc Ayrault
- Garde des sceaux, législation, justice et relations du
Gouvernement avec le Parlement
Taubira
- Paix sociale
- Education et civisme - Peillon
- Population et santé
- Intérieur et aménagement du territoire
- Politique économique et intégration européenne -
Sapin
- Entreprises nationalisées et services publics -
Gallois
- Recherche et économie numérique
- Agriculture, forêts et pêche
- Défense et sécurité - Valls
- Relations extérieures - Canfin
- auprès du Premier ministre, secrétariat d’Etat pour le
Budget
- auprès du ministre de la Justice, secrétariat d’Etat
aux droits de l’homme
2° à la réflexion, le
soir-même cependant
Jean-Marc Ayrault était
oecuménique tant pour les courants socialistes que vis-à-vis des écologistes et
même du patronat (en ayant refusé la nationalisation comme solution cas par cas
à l'automne 2012 ... ce n'est pas mon cap, mais cela peut se soutenir). Manuel
Valls est clivant et marqué. Rien que par la composition du gouvernement, ou
bien le Président lui fait avaler des couleuvres (maintenir Christiane Taubira,
sinon c'est renier dix-huit mois de bataille vent debout avec la Manif.
pour tous, laquelle n'est pas parvenue à sa stratégie municipale envisagée
l'an dernier à pareille --- Peillon très décrié et clivant sans doute mais l'un
des ministres les plus compétents et vrais dans ce domaine, depuis Haby), ou
bien il règlera ses comptes.
L'Europe n'est évoquée qu'en tutelle de nos comptes pas en outil de
notre redressement et de notre indépendance ; or, ce l'est si nous savons
inspirer à l'Europe la reprise du mouvement, la confiance dans une dynamique
d'espace et une dialectique démocratique. La vie, pas des bureaux. Jpie et force
des nos rencontres entre nations. Trouvailles des affinités et du très pluriel.
En ce sens, la prochaine consultation n'est pas située. Mais le Président n'en
était pas loin. Il me semble qu'après quelques semaines de "l'expérience Valls",
un début de bilan ou de satisfecit s'il y a lieu devrait donner prétexte au vrai
cadre de tout depuis l'élection du 6 Mai : l'Europe.
Jusqu'à aujourd'hui, il n'y avait d'inconnue que les délais et degrés
de patience et de tolérance des Français pour un exercice, sans éiquette et sans
résultat dans le seul registre invoqué : la comptabilité macro-économique. Ce
soir, s'ajoutent plusieurs inconnues au lieu d'une clarification :
- quelle majorité ? si "la gauche de la gauche" entre en dissidence et
si les écologistes soit font sécession soit se divisent à propos du nouveau
Premier ministre. Le souci marqué du Président (un peu affecté à propos de la
transition éconologique) les gonfle d'importance et le résultat de Grenoble,
pouvant marquer selon eux une nouvelle ère, comme ce le fut pour Dubedout en
1967, les énorgueillit.
- quel place dans nos institutions pour le Premier ministre ? retour à
un rôle décisif à la Raymond Barre ou à la Georges Pompidou (sans entrer dans
les périodes d'exception, c'est-à-dire de cohabitation) ? la minoration de
François Fillon et - très malheureusement - de Jean-Marc Ayrault ne sera
sûrement pas possible avec Manuel Valls. Rupture donc avec une évolution de
trente ans.
Alors que les vraies questions seraient :
- quelles sont les racines du socialisme démocratique ? comment y
revenir ? est-ce affaire de parti ou de gouvernement ? d'encartés ou de tous
?
- pourquoi l'UMP est-elle imbibée de Front national ? pourquoi a-t-elle
perdu, si elle en a jamais eu conscience, la référence gaulienne ? comment la
faire concourir à ce que cette fibre redevienne matrice d'ambition collective et
de mi-mots entre tous ?
- l'Etat a forcément un coût ? comment distinguer en lui ce qui son âme
et son exclusivité ? les niveaux de contrôle, de décision, de représentation ne
sont pas à diminuer au prétexte de leurs coûts... ce sont les erreurs
stratégiques de l'Etat ou des grandes entreprises qui génèrent les
déficits
- comment réduire la fracture démocratique... celle entre ceux qui
s'éloignent de la politique et de la participation, et ceux qui ne désespèrent
pas... comment débattre en conscience et non selon des camps ?
Quelques mouvements bien venus : le souci des élus et des battus, leur
sincérité et leur travail - la revendication d'une mission reçue - la crise
morale - le devoir de réussir, sous-jacent à tout le propos.
La posture que doit trouver le Président est simple. Etre tel que les
Français l'accompagnent d'esprit et d'initiative parce qu'ils seront convaincus
que le Président est le leur, que c'est eux-mêmes qui par lui tentent le tout
pour le tout, pour éviter notre mort collective. Il faut des actes, des
décisions. Les circonstances en ont déjà proposé moments et matière, surtout
dans le premier semestre 2012. Regarder les actuelles non pour nous y soumettre,
mais pour leur imaginer systématiquement une alternative.
Nous sommes capables d'enthousiasme et d'émotion. Nous ne sommes pas
gouvernables selon la raison, mais selon une certaine communion.
Je reste avec le Président et vous, mais que de timidité et de
contraintes intérieures, le Président se donne. Il me semble que toutes les
erreurs qui ont fait perdre au Président la confiance d'une part importante de
son électorat : celui du coeur et de l'espérance, tiennent à un manque de foi en
ce que peut être la gauche, dans l'intérêt décisivement de la France. Je me
souviens, arrivant de mon service national en Afrique occidentale et déjà plein
d'admiration pour le Général, avoir écouté et vu pour la première fois, à la
télévision, François Mitterrand "à armes égales" au printemps de 1996 (j'étais à
Nouakchott pour la campagne et les émissions de 1965). "Mon" préfet, Vitalis
Cros, en Loir-et-Cher, avait été préfet de police à Alger au moment de la rue
d'Isly. Nous étions ensemble à regarder, à quatre ou cinq, peut-être
trois-quatre. Il commentait sobrement, interprétant le personnage comme
foncièrement faux et menteur (le débat politique sous de Gaulle ne fut jamais
droite/gauche, mais pour ou contre le nouveau régime), mais moi je voyais et
comprenais tout autrement... il y eut cette sorte de refrain final... si je n'ai
pas su dire et faire ressentir que la gauche, c'est... etc... Je l'ai alors
ressenti, sans pour autant quitter, au contraire, de Gaulle, mais j'étais prêt à
rencontrer "l'adversaire le plus fidèle" pas plus de dix ans plus tard. Le défi
pour le Présient, c'est cela... maintenant... la responsabilité historique
d'être la gauche alors que précédents et repères sont devenus émollients depuis
vingt ans et malgré l'honnêteté foncière de Lionel
Jospin.
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