mardi 31 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 31 mai 2011


Mardi 31 Mai 2011

Chaque jour, avec une insistance que le bonheur a bien davantage que le malheur, car il est objectif et intime tandis que le malheur est le mélange qui se fait en nous des circonstances et de la réception coup après coup, chaque jour, l’évidence que l’amour mutuel nous sauve seul, et qu’en nous le recommandant aussi fortement le Christ est non seulement réaliste mais thérapeute. Evidence aussi, inacessible pour Don Juan et perdue de vue par le législateur sur la famille et les relations de couple, que cet amour mutuel a pour cathédrale principale à ornementer et à visiter de partout, la cellule familiale elle-même totalement fonction du coupe et de son aventure, chaque jour, chaque nuit, recommencée. Prier… justement, la visitation d’Elisabeth par sa toute jeune cousine, Marie [1]. Réjouis-toi, tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem… Le roi d’Israël, le Seigneur est en toi. Tu n’as plus à craindre le malheur… Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. Intériorité, demeurance, pacification et apaisement, tout cela signifié avec prodigalité à la fiancée, à la Vierge, à l’Eglise, à chacune de nos âmes, en duo décisif. Réponse qui nous est inspirée : béni le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. Le visage, la silhouette, l’apparition, la présence de Marie proclament à sa cousine le surnaturel d’une destinée non seulement prodigieuse, mais éminemment personnelle, intériorisée, vécue : comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Qu’Elisabeth ait pu deviner l’événement que vient lui apprendre sa cadette ! qu’elle soit en avance de quatre siècle sur les conciles de l’Eglise proclamant Marie, mère de Dieu ! simplement, elle-même porte en son sein le Précurseur, celui qui désignera, sur les bords du Jourdain à la foule des pélerins et des pénitents, le Christ… quand Elisabeth entendit la salutation (sans doute banale et familière) de Marie, l’enfant tressaillit en elle. La mère du Baptiste conclut, en contemplative d’autrui et non d’elle-même : Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Marie reprend, avant de commencer cette sorte de retraite (Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle retourna chez elle, avec l’explication à donner à son fiancé, lequel n’accepte que sur indication expresse de Dieu)… le Magnificat est en trois parties très distinctes. L’action de grâce personnelle, celle rendue pour la rencontre du Seigneur, du divin : elle est naturelle à l’âme qui dans sa pauvreté native est visitée, et donc exaltée. Puis, c’est la contemplation du Dieu de l’histoire, de l’univers, de la société, de toute justice, de tout amour. Enfin, c’est le sceau de la mémoire, non seulement scripturaire mais qu’ont inscrite en tout homme, en tout vivant, sa nostalgie du bonheur et de l’éternité, de l’accomplissement. Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante. Conscience de soi qui est donnée Marie de résumer, en elle-même et par sa maternité d’exception, toute l’histoire et toute la dialectique du salut : désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles. De fait, on ne peut faire mieux, ni recevoir davantage que l’incarnation de Dieu en soi…Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides… il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères… Paul, dont « le chemin de Damas » n’est pas seulement celui de son retournement et de sa conversion, mais aussi un « chemin d’Emmaüs » en ce sens qu’il comprend dès lors l’ensemble des Ecritures qui sont son fondement intellectuel, la raison de son zéle de persécuteur des chrétiens, et il les lit désormais en termes de vie. Il est devenu pasteur, écho d’Isaïe, écho de Marie et d’Elisabeth : que votre amour soit sans hypocrisie….Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres, ne brisez pas l’élan de votre générosité. Quel que soit le livre de la Bible, la très vive intuition psychologique, la science du cœur et de l’âme. N’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est simple.

matin

Le dérisoire… la énième « sortie irrévocable » de l’Allemagne pour le nucléaire, présentée par Triard du Figaro, comme une capitulation devant les écolos… Nadine Morano, faisant virer une caissière qui s’amusait avec une collègue à dauber le garde du corps en super-marché : et si cassait la g… à Nadine Morano. La ministre – d’une vulgarité connue et parfaite – assure n’avoir pas fait pression pour le licenciement de la facétieuse. Les témoins assurent au contraire qu’elle a exigé des excuses et assuré que « cela ne se passerait pas ainsi ». Du même ordre que le chantage à l’emploi à Draveil… les actuels gouvernants n’ont rien du peuple, ils l’exploitent seulement.

Inadéquat… un gendarme ou plusieurs perdent le contrôle de leur véhicule, à leur retour du G 8… et percutent le petit cortège d’élèves quittant une salle de sports ou la gagnant. Une morte et deux blessés entre vie et mort. Guéant et Chatel arrivent exprès sur les lieux.

début d’après-midi

La presse, après coup, surtout quand elle se veut outil de réflexion. Ainsi l’Express du 23 au 29 Mars dernier : « L’ultime combat de Kadhafi. La force de l’armada internationale qui intervient en Libye ne fait aucun doute. Mais son succès ne sera pas fondé uniquement sur des critères militaires. Son objectif non avoué est bien la chute du maître de Tripoli. Et, pour l’obtenir, il faudra peut-être plus que des frappes aériennes. »

[1] - Sophonie III 14 à 18 ; Paul aux Romains XII 9 à 16 ; cantique Isaie XII 2 à 6 passim ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

lundi 30 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 30 mai 2011

Lundi 30 Mai 2011

Prier…[1] Puisque vous avez reconnu ma foi au Seigneur, venez donc loger dans ma maison. C’est le début de la prédication de Paul en Europe, le naturel de son abord des gens, une pastorale sans instructions de méthode, et une aventure telle que le Christ la vivait avec ses disciples, quelques années auparavant. La disposition de certaines et certains… la rencontre donc de Lydia : elle nous écoutait car le Seigneur lui avait ouvert l’esprit pour la rendre attentive à ce que disait Paul. Elle se fit baptiser avec tous les gens de sa maison. J’ai eu la grâce de vivre quelques njours à Samothrace, où j’étais allé chercher le site d’où a été enlevée la fameuse « victoire » et j’y fus bloqué par une tempête, n’ayant pour m’occuper qu’une des premières éditions de l’autobiographie de Thérèse de Lisieux. Dans un endroit portant à l’événement intérieur, je rencontrai une âme de géant spirituel. Grâce aussi d’avoir arpenté le site de Philippes, calme, silence, oliviers, et verdure comme température particulièrement agréable pour la Grèce en général. Il n’y avait plus que le site, pratiquement sans ruines ni statut, mais l’Esprit n’en était que plus présent. Il n’y avait personne… La Grèce du nord et les îles de l’Egée concentrent et ne dispersent pas, ce ne sont pas des lieux de passage, ce sont des phares et des môles, dont la fgorce n’est pas violente et n’a d’attributs que ceux qu’on leur apporte ou vient y chercher. Ce sont des lieux – rares à mon expérience – où l’harmonie est parfaite entre ce qu’ils sont physiquement et ce qu’ils ont inspiré en textes et en prière, en contemplation autant profane que totale et spirituelle. La sponatanéité et l’évidence de cette harmonie sont une véritable proposition de vie, à tous égards. Paul avait toutes raisons de demeurer là … du temps. Lydia, prédisposée à l’accueil, et d’autres prédiposés au contraire : l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront offrir ainsi un sacrifice à Dieu. Ils le feront parce qu’ils ne connaissent ni le Père ni moi. A lire ligne à ligne Jean de Patmos, une sensation de tranquillité et de sérénité émane du Christn, et pourtant Celui-ci prophétise à l’envie sa propre mort et le partyr de ses fidèles. C’est bien que la vie l’emporte sur la mort, que les complexités de destinée de chacun se résolvent dans l’adhésion et la foi. Car le Seigneur aime son peuple, il donne aux humbles l’éclat de la victoire.

matin

Le nucléaire en Allemagne, dix sept centrales dont huit à l’arrêt dès Fukushima. Les énergies nouvelles produisent déjà 12% des besoins nationaux. Sortie complète dans les onze ans, mais les financements pour les substitutions sont à trouver. Evidence que le pot commun n’est pas possible avant longtemps – alors qu’on le fait maintenant pour le prix de l’énergie, nous sommes les moins chers et les moins coûtants – parce que l’histoire de l’énergie dans chaque pays est vraiment identitaire de l’Etat et aussi des aversions ou des fiertés historiques. Le Parti communiste pour le nucléaire en France du fait des Joliot-Curie et de Perrin. Les décisions historiques de Pompidou avec Pierre Messmer et René Montjoie.

Les voix. Les doucereuses de Xavier Bertrand et de Claude Guéant, comme si l’on était humblement, presque craintivement les serviteurs du souhait de tous et du bien commun.

Thématiques françaises. Entre les histoires de f… montrant que nous sommes gouvernés par des détraqués, et celles des radars ou pas, notre vie nationale s’oublie elle-même. Notre fille pour dire « sexy », dit « sexible ». Elle dit et voit juste.

[1] - Actes des Apôtres XVI 11 à 15 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Jean XV 26 à XVI 4

jeudi 26 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 26 mai 2011


Jeudi 26 Mai 2011

Eveillé depuis une grande heure. L’angoisse de la fin d’hier après-midi est là de nouveau. La littérature spirituelle est prodigue sur la joie, surtout la « joie sans cause », présentée ou identifiée comme la visitation de Dieu en notre âme, mais l’angoisse ? la Bible présente la folie comme la pire malédiction, la peur en est précurseur, le psalmiste l’évoque que l’on récite à Complies et le Christ – mais avec des raisons parfaitement identifiées – sue d’angoisse. [1] L’angoisse pressentiment ? science ? relation, la nôtre avec le temps, avec l’usure de l’échec, avec la mort et tout inconnu, avec l’absence de Dieu et de sa prévenance, de son salut immédiat et final ? tandis que la joie est présence, elle n’anticipe rien, elle a tout. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Décidément, notre participation à l’amour trinitaire, autant dire – et nous le savons – notre participation à la vie divine. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie. Joie parce que nous anticipons dans la foi ? non, joie parce qu’elle est nous est donnée immédiatement. Elle prend forme de prière puisque je l’accueille, que je la ressente ou pas. La confiance. Antidote de toute peur. L’angoisse n’est pas la peur, elle est la prison de l’âme. Je reconstruirai ce qui était en ruines, je le relèverai. Alors, le reste des hommes cherchera le Seigneur, ainsi que les nations païennes sur lesquelles mon nom a été prononcé. Voilà ce que dit le Seigneur. Il réalise ainsi ses projets qui sont connus depuis toujours. L’avenir, l’histoire, le sens, la connaissance n’est pas que discernement, elle est participation à notre salut. Mon salut quel que soit ce chemin de maintenant ouvert à mon ignorance autant qu’à ma confiance. Allez dire aux nations : ‘Le Seigneur est roi !’ Le monde, inébranlable, tient bon. L’angoisse sans cause que je sache, mais le salut entendu comme un appel, l’appel d’une Personne. L’angoisse solitude sans repère, le salut comme une direction et la rencontre. M’envelopper, moi et qui j’aime, et qui m’aime.

matin

Hier soir, quelle chaîne de télévision … en fond sonore, parfois l’image d’un concours de laideurs, plateau de journalistes dont l’inévitable Triard, censément du Figaro, mais – le sujet étant ce qu’il est : D.S.K. et l’agression sexuelle ou les pulsions et autres habitudes et « passions »… c’est un charuvari passionné. Le ministère de l’Intérieur serait attributaire des listes de certaines maisons ou de certains habitués. Maurice Grimaud, sommé de donner du croustillant à bien des demandeurs au gouvernement, s’y refusait systématiquement. On sent bien que chacun connaît les « coucheries » et adultères de l’autre. C’est asez dég… Sketche sidérant qui tue bien des accusations. La soi-disant « écrivaine », filmée à dégoiser, à table, lumière tamisée, flambeaux, on croirait une série télévisée, elle raconte comme Srauss-Kahn, etc… mais d’un ton tel et avec un tel bonheur d’être vue et entendue pour son récit, que tout cela ne sonne que complaisance personnelle.

Quelque chose, ce matin, me revient. Ce qui ne colle pas c’est que la police ait pu réagir si vite, s’agissant d’un personnage aussi considérable, il ne s’est pas écoulé trois heures entre les « faits » et la montée des policiers à bord de l’avion. Le temps de se rendre compte entre la femme de chambre et son « ami » de la bonne prise, puis d’alerter la police, puis que celle-ci se détermine, qu’elle obtienne – il faut le supposer – un acte de magistrat pour intervenir, et qu’elle retrouve la trace, il est vrai donnée, par D.S.K. rappelant l’hôtel pour son portable … Cela évoque plutôt pour moi quelque chose de préparé à l’avance. Pour ma femme, tout tient au directeur de l’hôtel. On n’a pas fini d’en parler, toujours çà pour faire oublier l’élection présidentielle qui est pourtant ce qui faisait le prix médiatique de Strauss-Kahn. Celui-ci déménage une fois de plus.

Au G 8, on traite de tout : Libye, relation transatlantique, succession de D.S.K. sauf du sujet soi-disant décisif depuis Octobre 2008 : la réforme financière internationale…

[1] - Actes des Apôtres XV 7 à 21 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Jean XV 9 à 11

mercredi 25 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 25 mai 2011

Mercredi 25 Mai 2011

Prier en action de grâce si décontenançant soit le présent…
[1]. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Pas un lien de dépendance, pas une recette d’efficacité et de fécondité, quoique pratiquement il y ait de cela, mais une commune, une mutuelle demeurance, qui caractérise le royaume des Cieux, notre participation à la vie trinitaire. Cette insistance du Christ sur la nature de son rapport au Père, et par analogie ou tout simplement parce que le principe de la vie – le réel, au sens le plus global, total, accompli, entendu du terme – est là : demeurer l’un dans l’autre, les uns dans les autres. Réalisation de l’unité. Parabole que nous donne l’étreinte sexuelle, union et fécondité comprise. Ambition de tout bonheur, jamais solitaire mais jamais non plus anéantissant. En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. L’être a pour attribut le faire. Jean philosophe, évidemment, mais c’est question de vie et c’est la tranquille compréhension de ce qu’a montré le Seigneur, avec aussi cette entreprise de Dieu sur nous : qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie pour qu’il en donne davantage… Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Comment réaliser et maintenir cette union au Christ ? de tous à tous ? Il y a le dessein – la Création permanente – le dessein de Dieu : ce qui fait la gloire de mon Père, cest que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi vous serez pour moi des disciples. Il y a la prière quelle que soit sa forme, quel que soit son appellation : si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et vous l’obtiendrez. Nous serons en effet dans le dessein de Dieu, selon son dessein. Type d’intelligence, d’exposé, d’expression de Jean : elle est en partie marquée par une époque, sans doute par l’hellénisme, c’est l’affaire de l’écriture de cet évangile tardif, mais elle est surtout faite d’une osmose pas seulement affective avec le Christ. Ce dernier parle en parabole, s’exprime et se fait comprendre ainsi. La redite, la repasse, une forme de commentaire nous élevant à la théorie, à l’abstraction – pourrions-nous croire – sont le génie et l’inspiration johannique. En fait, si parfait et ingénieux que cela soit, ce n’est finalement que le balbutiement humain avant de tomber dans la prière et le silence. Ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

après-midi

Six mois intenses, des événements qui sont tous des conséquences. Le plus important est sans doute la contagion en cours des révoltes arabes contre des dictatures tolérées par tous, et surtout par les démocraties, contagion maintenant en Europe : conjonction des résultats subis de gestions mauvaises et de la sensation forte que les dirigeants n’ont aucun contact avec ceux qu’ils dirigent, qu’ils n’e partagent ni les souhaits, ni les conditions de vie, ni l’expérience. La mondialisation était des marchandises, de la spéculation financière, des dogmatiques et des idéologies partagées entre dirigeants et cooptés, elle peut devenir une sorte de télépathie universelle, application de l’intuition de Teilhard de Chardin sur la « noosphère », illustration d’un bien commun entre les religions et les morales : la communion du vivant avec tout le vivant. Bref, la révolte peut gagner l’Europe, la France et prendre des formes inédites et donc peu réductibles par les moyens habituels de rétablissement de l’ordre ou le verdict des urnes. L’Espagne depuis dix jours : exemplaire, après Tunis et Le Caire.


On serait donc dans l’imprévisible souhaitable tant les impasses sur tous les sujets sont criantes. Mais il y a deux sortes d’accident. Celui dans la sphère des dirigeants, dans la politique et les relations internationales classiques : par exemple, les crises financières et économiques du XXème siècle ou celle datée d’Octobre 2008 et dont chacun – au contraire de l’expérience des victimes, des chômeurs, etc. – crie et commente à l’envie qu’elle est déjà derrière nous. Les guerres sont de cette sorte, quand elles ne sévissent pas chez nous. Même la Yougoslavie, à nos portes, est demeurée, il y dix-quinze ans, une question de cours ou d’actualité mais pas un problème vécu : nous n’avons été ni Ruandais ni Bosniaque, nous ne sommes pas davantage libyens. Mais – accident inédit – nous pourrions être tunisien ou cairote, en avoir marre. Ce qui n’est pas du tout un « remake » de Mai 68, où l’on voulait autre chose. Aujourd’hui, c’est n’en plus pouvoir soit matériellement soit esthétiquement, soit les deux.

D.S.K. est l’archétype que nous pouvions chercher. Il est évident que la « punition » est disproportionnée, non débattue et appliquée par avance, que la part d’humiliation est sans commune mesure avec celle qu’il a fait subir à sa victime, mais il est indéfendable en tant qu’homme et d’abord par rapport à lui-même. Quand on a l’ambition d’être le président de son pays, on en prend l’emploi intimement, moralement, on est responsable non seulement de son propre destin mais de l’espérance lu des paris que tant de gens, des compatriotes font sur vous. Il y a une sorte d’obligation de perfection si possible vis-à-vis de ceux qui se fondent sur vous. Ce que je lui reproche – maintenant que posément les faits apparaissent, qu’il y a bien eu agression sexuelle et que c’est une vériable habitude ou manie chez lui, et donc qu’il ne se tirera des prisons américaines qu’en dédommageant grassement sa victime, qu’en l’achetant – ce que je lui reproche, c’est son inconséquence. Il a une ambition, il doit en être digne, bien avant de gagner et qu’il gagne ou pas. Tout se passe dans une psychologie – qui s’avère, là… malade – comme si le long terme, la perspective des responsabilités de chef d’Etat ne pesait pas davantage dans sa vie quotidienne que la satisfaction de ses pulsions, goûts et autres habitudes, et même pesait plutôt moins. C’est faire preuve d’une immaturité effarante ou d’un égotisme, d’un sans-gêne, d’une certitude d’immunité qui sont d’une grande naïveté et pas du tout estimables. Mais précisément c’est le type-même de beaucoup de dirigeants aujourd’hui, du moins en France (quoique La Vie ait pu donner un palmarès peu honorable des adultères et autres vilenies de Bill Clinton, avant et pendant sa présidence). L’ambition ne se paye plus de rectitude, de surveillance de soi-même. On manque à soi et aux autres, indépendamment de tout ce que l’on fait subir à ses victimes. Quand on sait ses faiblesses, ou bien l’on s’en garde ou corrige, ou bien on ne grimpe pas à l’échelle.

Nicolas Sarkozy est un autre archétype. Il reflète exactement l’évolution de la direction des grands groupes économiques et financiers. Il faut toucher à tout ce qui est lucratif, faire tous les métiers pourvu que ceux-ci rapportent même s’ils n’ont aucun rapport avec l’objet social originel. Il faut cumuler les centres de profit, ce qui en politique a été transposé depuis quatre ans par du touche-à-tout, de la brigue constante de marquer, refonder, reformuler tous les sujets proposés par l’actualité. Objectif : nullement remplir ses fonctions, mais se valoriser soi-même. Exactement comme ces dirigeants avides de « croissance externe », la règle d’accumulation-accaparement traduite par des salaires énormes, par des « retraites-chapeaux » et des gratifications en capital, le politique accumule des heures de présence, de discours, de réunions et surtout les fait savoir. Pour les dirigeants d’entreprises, pour tous – quel que soit leur statut personnel – qui veillent tellement et personnellement à leurs émoluments, à leurs retraites, c’est l’aveu terrible qu’ils se défient de la société, donc de leur propre œuvre puisqu’ils sont les principaux responsables des lacunes sociales et des dérèglements de l’économie. Leur comportement aussi captatatif des résultats d’entreprise dont ils ne sont que le premier préposé, accentue d’ailleurs cette désagrégation de la société. Nicolas Sarkozy transpose fidèlement : il a gangrené toute la discussions publique ces derniers mois en la faisant porter, depuis son discours de Grenoble, sur l’immigration. Il est arrivé, se maintient et croit l’emporter, malgré tous les sondages de ces derniers mois et jours, par des réseaux. Le réseau est aussi un aveu que la société se porte mal, qu’il faut la contourner ou s’en protéger. C’est la maçonnerie sans sa philosophie et sa relative ouverture.

De Gaulle incarne un tout autre type que Sarkozy ou Strauss-Kahn. Sans doute sans ambition autre que militaire, donc professionnelle, il s’adapte totalement en 1940 à ce que ceux qui le rejoignent, attendent de lui. Il n’est de Gaulle et son appel n’est entendu et suivi que parce qu’ils sont attendus par des gens de grande qualité, tout le contraire d’une coalition d’arrivistes se choisissant la meilleure « locomotive » sans regarder aux thèmes et aux moyens. Le général s’oublie donc lui-même, se maîtrise et se laisse instrumenter par la responsabilité qu’il a plus reçue des circonstances qu’il ne l’a cherchée. Son rapport à l’argent, à la notoriété-même est limpide : il en est détaché. Il a la passion de ce pour quoi il est désormais fait. Il se comporte en fonction de sa mission, donc selon une échelle de valeurs. Il n’attend du pouvoir aucune satisfaction, aucun confort, aucune gloire. Il est serviteur. Son parcours et sa vie le montrent à l’évidence.


[1] - Actes des Apôtres XV 1 à 6 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Jean XV 1 à 8

mardi 24 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 24 mai 2011

Mardi 24 Mai 2011

Prier… [1] les débuts du christianisme (comme aujourd’hui la persévérance dans beaucoup de pays, quoique la persécution de nos jours soit quasiment systématique pour tout ce qui n’est pas dans la norme dominante, qu’il s’agisse de foi, de mœurs ou d’expression, et cela vaut pour la France, je crois, rien que dans un village, le non-habituel est passible de ségrégation), les premiers disciples vivaient dans une ambiance dangereuse. Le Christ avait été exécuté, Etienne aussi… ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant ‘Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu’. Les grandes fondations se vivent ainsi, notre foi a ses racines historiques, qui devraient d’ailleurs nous faire combattre les combats d’autres fois, d’autres religions, d’autres convictions qui sont généralement de résistance contre la violence, plus qu’initiative de violence. Du moins à l’époque contemporaine. Complexité de toute expression réprimée, de toute conquête si elle devient celle du pouvoir. La geste des Apôtres, leurs actes ne sont pas une conquête du pouvoir. Ayant réuni les membres de l’Eglise, ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi. Pour l’Eglise « primitive », la propagation de la foi n’est le fait que Dieu, ses témoins, tout témoin ne sont que les récitants. Son nom très saint, que toute chair le bénisse. Il n’y a que Jésus, au cours de son ministère public, pour être parfois déçu, découragé, attristé par l’accueil refusé à sa parole. Les Apôtres, au contraire, selon les Actes ou leurs lettres ne le sont jamais ; constamment, ils se sentent et se disent « portés ». Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivenr ; ainsi, lors qu’elles arriveront, vous croirez. Reste la nature humaine, et le Seigneur l’a en partage avec nous… la tristesse des départs et des séparations, Paul quittant ses communautés, Jésus lors de la dernière Cène, les disciples : je m’en vais et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je vais vers le Père car le Père est plus grand que moi.


A la fin de la messe, à laquelle je viens d’ « assister », question au célébrant par une de ses paroissiennes : comment est-ce possible ? le Fils égal en tout… même honneur et même gloire… J’entends mal la réponse : humanité du Christ, etc… La pieuse femme comprend avant et après la Résurrection, avant il serait inférieur, et pas après. Je la félicite ensuite pour le fait-même de son interrogation, et sans répondre moi-même, lui dis combien dans la Bible, nous pouvons être arrêté – et demeurer sans réponse – par des moments du texte : dans mon cas, par exemple, le Christ porté à la perfection par sa souffrance alors que d’évidence il est parfait de toute éternité, puisqu’il est Dieu. Mais je préfère que nous considérions ensemble la condition dans laquelle nous accédons au texte : faute d’être polyglotte et en lettres anciennes ou versés dans toutes exégèses, nous lisons des traductions, quel est le mot juste, quel est le sens ? Et le sens. Le texte fut écrit dans une mentalité et pour une mentalité. Il y avait entente sur ce dont il était question, même s’il y avait désaccord sur le fond. Les mots, les comparaisons, les images, les circonstances étaient en intime partage. Ainsi, le Christ est-il parfaitement compris aussi bien dans sa prétention divine que dans ses paraboles et comparaisons, compris en tout cas de ses adversaires et à proportion de l’animosité de ceux-ci. Mais nous ? les allusions, les modes de vie, de pensée rendent notre lecture plus superficielle, et nous risquons aussi de nous approprier au prétexte d’actualiser… Quant à nos frères et sœurs d’autres civilisations, peut-être sont-ils plus simples que nous ? et l’Ecriture au total est à la fois à recevoir « au pied de la lettre » dont il a été dit qu’aucune ne sera effacée, et dans le souffle de l’Esprit. Et puis ce que nous comprenons ne se dit pas toujours, la contagion pour l’essentiel est regard, commune présence. La femme en question me dit simplement : je suis inconditionnelle de Dieu, mais c’est si l’on m’interroge… une autre écoutait, silencieuse. – « Mon » recteur, Denis M., voulait me voir ce matin : c’est pour m’annoncer son départ, et surtout sa destination l’île de Groix, à quatre-vingt ans passés. J’ai répondu : une chance spirituelle, pour vous, mon père. Pour nous, à la fois la tristesse, la fin d’une facilité, celle de votre proximité, et l’investissement d’aller jusqu’à vous. C’était bien l’évangile du je m’en vais et je reviens. A cette femme, sans âge, que je n’ai vu ni avec mari ni avec enfant, je crois n’avoir finalement fait remarquer que si nous listons nos difficultés de lecture et de compréhension, nous nous apercevons – en creux – que ce qui nous allait de soi, dans notre foi, dans nos écoutes diverses, est peut-être moins acquis que nous ne le pensions. – Je n’ai pas encore récité le Magnificat auquel mon confesseur d’avant Pâques m’avait « condamné ».

matin

Débat sur France-Infos. avec un des mercenaires de la droite sur frais de Serge Dassault, donc indirectement (les commandes militaires) du contribuable : Triard du Figaro (qui certains soirs sur les plateaux de télévision, qu’il hante régulièrement depuis qu’il a émergé, il y a quelques mois, de l’inexistence, n’a manifestement pas même lu la une de son journal du matin…) et quelqu’un de Rue89… les manifestations depuis dix jours Puerta del Sol, à Madrid. Une contestation qui – selon l’éditorial du Monde – « los indignados » se fait d’une manière inédite, à la suite de la vente à succès de la brochure de Stéphane Hessel : « vous ne nous représentez pas », est-il crié aux élus. Montage sur twitter, réécriture des institutions et des régimes économiques et sociaux. Si le peuple peut transformer la politique à partir d’une dictature, pourquoi ne le pourrait-il pas, plus aisément, en démocratie ? Il paraît que le « sit-in » s’organise place de la Bastille, chaque soir. Et que tout cela semble contagieux en Europe. Le chômage des moins de 25 ans serait passé en deux ans de 8 à 40%...

soir

Ridicule : il y a quarante-huit heures, panique à l’annonce d’une nouvelle éruption volcanique en Islande, les huit millions de passagers en carafe dans toute l’Europe l’an dernier, les pertes des compagnies aériennes, etc… hier, rien à craindre, le vent va vers le Groenland et les fumées ne sont que de la vapeur d’eau (le glacier au-dessus du volcan… aujourd’hui, les aéroports d’Ecosse, du Danemark et d’une partie de la Norvège : fermés. Les analyses en France, ou pour la France, étaient faites à Clermont-Ferrand.

Lamentable… une majorité parlementaire (au Palais-Bourbon) qui ne réclame pas d’explications sur notre maintien en Afghanistan, sur les conditions de notre intervention en Libye, sur notre doctrine militaire en Afrique sub-saharienne telle qu’improvisée par Sarkozy, grammaire comprise, avant-hier, en Côte d’Ivoire, qui ne s’étonne pas des dérives extrêmistes de plusieurs des ministres sinon du Président de la République, depuis un an au moins, obtient un recul de l’exécutif sur les radars routiers. Voilà le parlementarisme à la française…

Attristant… Dominique Strauss-Kahn persiste en SMS à ses anciens collaborateurs d’il y a encore dix jours, à affirmer son innocence, à tout nier en bloc des accusations qui lui font encourir (on ne distingue plus bien…) entre vingt et soixante-quatorze ans de prison et dans le même temps il apparaît : ADN sur les vêtements de la femme de chambre, recherches de salive de la même sur les murs et sur la moquette puisqu’elle aurait craché après la fellation, bande-son disant la supplication pour ne pas perdre son emploi et réponses rassurantes… qu’il y a eu au moins « quelque chose » et qu’il va probablement plaider la relation consentante, puisque le contraire est difficile à prouver. Tout se passe comme si à la fois les faits étaient avérés de l’agression et si D.S.K était sincère dans sa dénégation, c’est-à-dire qu’il a – comme Chirac à propos des billets d’avion payés en liquide ou des cadres de son parti payés sur frais de la mairie de Paris – perdu le sens de ce qu’il fait. Il n’en voit pas ou plus le caractère répréhensible. Très sincèrement, il se croit tout permis. Ce n’est pas tant un dérèglement de la libido justiciable de la médecine (cela se soigne, dit-on, ce que je peine à croire), qu’un dérèglement du jugement, discernement, de la psychologie d’une personnalité qui – d’ailleurs et par là – montre la relativité de son ambition. Elle est dans le court terme constamment. Probabilité que, sauf achat à prix d’or d’une conversion de la femme de chambre qui, il est vrai, sauf talent particulier que sa notoriété lui permettrait d’épanouir, tient là une occasion de faire fortune, qui ne se représentera pas… sauf conclusion vénale et compromis financier, D.S.K. est en taule pour de nombreuses années.

Sans changement… Jean-François Copé et l’U.M.P. : pour rattraper les propos de Claude Guéant et les justifier, « organisent » un grand débat sur l’immigration. Décidément, le fiasco de celui sur l’identité nationale n’a pas suffi. Et la stratégie de jouer l’élection selon le scenario heureux de 2007 : à nous, les voix du Front national, est travaillée avec système et persévérance.

Sans changement… un P.S. dont l’adéquation serait une modernité façon droite libérale, mondialiste, sinon c’est ringard et ne consttiue pas une alternative. Pour être une alternative, il faudrait donc que la gauche ressemble, à s’y méprendre, à la droite. Je n’ai encore rien entendu depuis que dans la discrétion s’écrit, se débat et s’adopte le programme socialiste pour 2012, qui fasse rupture avec le système et les orientations de Nicolas Sarkozy.


[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

dimanche 22 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 22 mai 2011

Dimanche 22 Mai 2011

Prier…[1] bonté, humilité, silence. Pas même un regard. Discrétion de la vie quand elle est vraie. Redite du discours après la Cène. Tranquillité du Christ alors que… les deux questions décisives, celle de Thomas : comment pourrions-nous savoir le chemin ? et celle de Philippe : montre-nous le Père et cela nous suffit. Il y a au moins le discernement de l’essentiel chez ces gens qui se sont attachés à ce maître. Les réponses de Jésus sont sans hésitation et nous libèrent de toute hésitation : je suis la Voie, la Vérité, la vie… Celui qui m’a vu a vu le Père. Et conclusion qui aurait dû éclairer pour les disciples toute la Passion et le Golgotha : ne soyez donc pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ? La fondation pratique de l’Eglise, l’institution des diacres, l’organisation sont tout aussi sereines : la proposition plut à tout le monde, alors même que la tendance au « communautarisme » allait diviser les premiers chrétiens : les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, et c’était à propos du quotidien : ils trouvaient que, dans les secours distribués quotidiennement, les veuves de leur groupe étaient désavantagées. Sensation de mouvement, le Christ va à sa Passion, donc à sa glorification finale et à la nôtre, l’Eglise a – à l’époque – bien démarré., à telle enseigne que la hiérarchie juive passe de son côté… la parole du Seigneur gagnait du terrain, le nombre des disciples augmentait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs accueillaient la foi.

début de matinée


après-midi

Au château de Kerguehennec, fin d’une exposition, celle d’un enfant du pays Pierre Tal Coat (1905 + 1985). Dialogues et commentaires filmés, le peintre disant sa manière et son chemin, mettant surtout devant le fait que l’art quand il inspire l’œuvre échappe au créateur, qui est serviteur. Certaines affirmations me paraissent applicables à notre vie ou à certains acteurs de notre vie politique. Mais l’évidence est surtout que les artistes – tout autant à vie et immergés dans leur recherche et leur travail que les politiques dans ce qui est une profession et un métier – sont, un par un, encore plus qu’ensemble un apport à qui s’arrête auprès du moindre d’entre eux. Il est possible qu’individuellement les politiques – j’en connais certains – aient leur charme et leur vérité humaine, mais ex cathedra ou dans leur état ils sont pitoyables stériles et non communicatifs. En très grande majorité.

Martine Aubry, parfaite. Les Français me connaissent, j’ai fixé un cap qui a été tenu, pas de précipitation, décence. Elle a surtout ce qui m’importe le plus : l’évocation de la collégialité, être plusieurs pas seulement à candidater pour l’investiture mais aussi pour continuer ensuite. Ce ne sera ni un prix de beauté ni un personnage orateur ou charismatique, mais ce sera du sérieux, de l’examen, et probablement – d’autant qu’elle est une femme – de la collégialité.

Les avocats de D.S.K. parlent trop. Le premier – pas Taylor qui a enlevé le morceau jeudi – convie à Aaretz, le quotidien de Tel Aviv que son client sera acquitté… Le pire serait que ce soit en achetant la présumée victime à coup de millions. Il faut une fin de procédure claire et sans bavure, pour l’homme, pour la gauche, pour la France et pour moucher les journaux de tous les pays autres que le nôtre, sans compter la mise en exergue d’une enquête et de précautions trop hâtives. Ma femme avec d’autres assure que pour Strrauss-Kahn, ces pulsions ou ce penchant se soignent comme l’alccolisme ou la drogue, que plusieurs acteurs connus sont passés par là. Je suis étonné…

Les manifestations anti-sexistes à Paris (la trousserie ou le troussage domestique, selon Jean-François Kahn, ou pas mort d’homme, selon Jack Lang), j’en écoute les raisonnements. Ils sont acceptables. Cette façon latente d’insinuer que les 75.000 viols déclarés en France chaque année (c’est beaucoup, mais la tentation est partout si l’on ouvre les yeux ou selon les lieux et surtout selon qui l’on est soi-même) tiennent au physique ou au vêtement des victimes, culpabilise les femmes : elles ont attiré ce qui leur arrive, c’est donc leur faute. Je reconnais que c’est une tournure, pis encore cette insinuation très masculine et simpliste, qu’elles « y prennent quand même du plaisir »…

soir

Ordure qu’est Claude Guéant. Personnage vicieux, intelligent, calculé, qui n’a pas encore roulé pour lui-même, indépendamment de Sarkozy. Je n’ai toujours pas le détail de leur rencontre puis de leur mutuelle entente, dont je ne suis pas spur qu’elle soit de mutuelle estime : elle est de complicité, d’analogie mentale non dans l’arrivisme, mais dans la manière de jugfer le monde, de le penser. Bref, d’une part, l’offre à D.S.K. de l’accueillir en France pour purger sa peine si… il est condamné… et d’autre part, l’affirmation que notre pays n’a pas besoin de maçon ou de serveur venus d’ailleurs. Toutes ces horreurs, cette hauteur, au fond ce mépris complet du jugement moral qu’émettrait autrui – personne, pays, institution – avec en plus une usurpation de compétences, celle du ministre de la Justice et celle du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Et comble, il reprend le mot de Jean-François Kahn sur le trousserie domestique…

Réédition probable de la catastrophe du printemps dernier : nouvelle éruption volcanique en Islande. Par chance qui peut ne pas durer : pas de vent, cela part en hauteur au lieu d’aller s’étaler sur toute l’Europe.

Elections en Espagne et en Allemagne. Débâcle attendue par les socialistes dans les régionales et locales. Les Verts passent devant la C.D.U. à Brême.

Lagarde tient la corde, sauf veto américain, pour la place de D.S.K. au F.M.I. nonobstant l’affaire Tapie (abus d’autorité et illégalités diverses) et sa prise d’intérêt dans une société dont elle a la tutelle, même indirecte. Problème pour Sarkozy – une fois la satisfaction d’amour-propre, garder le siège à la France dans des conditions fort difficiles – qui mettre à la place rue de Bercy : la promotion sur place de Baroin serait très excessive.

Sondages : Sarkozy recule d’un ou deux points. Selon les sondages c’est un peu au-dessus de 30% ou nettement vers 20% de cote de confiance. Aubry et Hollande, chacun en grande hausse, chacun jugé capable de battre Sarkozy. On ne parle plus de Marine Le Pen.

[1] - Actes des Apôtres VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; 1ère lettre de Pierre II 4 à 9 ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 12

samedi 21 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 21 mai 2011


Samedi 21 Mai 2011


Hier soir

Vivement impressionné hier soir, avant de descendre me coucher, j’étais remonté à notre grande salle-de-bains … mon corps dans la glace, selon la glace. J’ai failli il y a deux-trois ans retrouver un ventre quasiment plat, il ballonne et pend comme une baudruche d’enfant se dégonflant, accroché je ne sais où, j’ai des mamelles affalées, le haut du dos arrondi parfaitement ce qui n’est pas nouveau, mais de face je tenais encore : c’est fini, les épaules décharnées, la suspension des épaules et des bras, le positionnement du cou m’ont fait penser – par ce décharnement – à ces dessins d’anatomie, ou à ces figures de la mort : pas le squelette, mais la peau diaphane, fripée comme un tissu de médiocre qualité jeté sur une structure innommable. Ni os ni peau, résidu pas même de cadavre, seulement ce qu’il en reste après… Mais il faut que je fasse avec cela, avec « moi ». Ce n’est que changement de peau, c’est le cas de l’écrire, je suis autre, ou plutôt je ne suis pas cette apparence, ou que cette apparence. Qu’elle soit parfois belle ou l’ait été, qu’elle soit moche voire répugnante. Je crois qu’il en est aussi ainsi des âmes. Nous sommes plus. Bien plus. Nous sommes promis. Et puis je vis oublieux de ce que je viens de voir. Utile rappel.

Ce matin

Prier
[1]… englouti dans mes sensations et le souvenir de mes sensations. M’en sortir, avancer, joindre les mains c’est commencer de faire quelque chose, redevenir un être. Complet. La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Pour se décentrer de soi, il faut trouver-retrouver un autre centre, le vrai. C’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. En deçà ou à côté du spirituel, il y a – dans ce dire – certainement soit une percée philosophique, ce qui me paraît, soit la reprise d’une approche contemporaine, d’une école contemporaine du Christ mais singulièrement adventiste et complexe. Il y a aussi une vérité psychologique, une intuition sur ce que nous sommes, sur la réalité spirituelle de notre être qui serait à creuser, l’a sûrement été mais que je n’ai jamais lue ou entendue. Enfin, il y a cette révélation de Dieu sur Lui-même par son Fils incarné, qui vaut révélation sur l’homme. Peut-être, cette expression Fils de l’homme, que je peine à saisir et comprendre depuis des années, est-elle tout simplement l’énoncé que le Christ est l’homme abouti, et en cela autant que le Fils du Père, il est le fils de toute l’humanité, le fils parfait, pas tant comme fils, que comme produit de toute l’humanité, de toute l’histoire, de Dieu-même qu’Il est, Lui par qui tout a été fait, et rien sans Lui. … Fils de l’homme. … A force de se répéter, face à nos visages à bouche bée et à nos âmes distraites ou décentrées de Dieu, Jésus en serait à bafouiller (si j’ose écrire… que j’en sois pardonné !) Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi. La preuve alors avancée est sidérante, les œuvres et ce que nous-mêmes par la foi pouvons accomplir : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes. Lien qui laisse perplexe si ce doit être de causalité … de plus grandes puisque je pars vers le Père. La conclusion – il en fallait une – des jours et nuits après Pâques : l’Ascension, forme spectaculaire d’un départ qui ne peut plus être la mort (notre fille hier inventait une comptine qui se terminait par : j’irai mourir dans Dieu) et qui n’est donc pas du tout indifférente. Ce n’est pas la forme du départ qui a importé, qui importe, mais le départ-même qui permet le commencement. C’est déjà immense que la vie ait pour chance la mort, je veux dire cette extrême indulgence de la vie, car nos mouvements browniens, succès ou insuccès, chance ou malchance, ont leur indulgence finale, nous mourons pardonné, bilan fait quelqu'il soit et enfin au repos. Mais l’Ascension du Seigneur signifie bien plus. Les relevailles, l’action suprême, l’être en totalité, la communion qu’est tout ensemble la vie éternelle. Cette place préparée.

fin d’après-midi

La lâcheté et les jalousies : Christine Ockrent fait partie des comités protestant contre le « sexisme » de certains des défenseurs de Dominique Strauss-Kahn. Je l’avais défendue comme j’avais pu dans les années 1990 quand elle fut mise en cause pour je ne sais quelle direction d’hebdomadaire : L’Express peut-être, c’est d’ailleurs à cette occasion que je fis la connaissance tête de Bernard Kouchner dans un petit bureau de sous-ministre, avenue Charles Floquet. – fébrilité de l’accusation pour faire de D.S.K. l’obsédé donc l’agresseur certain : la réceptionniste de l’hôtel etc… ce sera facile, tandis que coincer la Guinéenne, qui a déjà menti plusieurs fois sur son parcours : elle ne rejoignait aucun mari aux Etats-Unis, elle n’a jamais séjourné durablement à Paris, son frère n’existe pas, c’est son petit ami ou son concubin, et quelqu’un de trente deux qui a une fille de quinze ans, a donc eu une vie sexuelle plutôt précoce.

Doctrine Sarkozy sur l’Afrique, acclamée à Port-Bouet devant les troupes de l’opération Licorne et la « commaunauté » française. Les troupes vont rester, elles ne sont là pour soutenir « quelque régime que cela soit », mais pour veiller à la sécurité des Français. Un chef d’œuvre : elles étaient là par mandat des Nations Unies, elles ne peuvent rester que par accord des autorités locales et le procédé dénie aux Ivoiriens la capacité de maintenir l’ordre chez eux et la sécurité des biens et des personnes. Bravo le juriste ! quant au candidat, évidemment les voix des Français d’Afrique. – L’essentiel se joue au contraire en Haïti, la francophonie, la solidarité : Sarkozy doit y aller pour l’inauguration du nouveau président.

Début de quelque chose ? manifestations au Hâvre contre le G 8, manifestations à Madrid contre l’austérité et les manières de ne pas attaquer au fond les causes de la crise en en reportant les médications sur les salariés, dont les efforts sont chroniquement gaspillés par égoisme des nantis ou par incapacité des dirigeants à poser les diagnostics. Les rébellions grecques pouvaient être regardées comme grecques, mais l’Espagne : non ! elle a été bien dirigée, elle est sérieuse, elle était en bonne croissance depuis les années 60, même et surtout sous Franco.



soir

Deux questions dirigent notre époque et ses dérèglements. Elles sont obsessivres. La première est d’intitulé difficile : problème juif ou question de l’Etat d’Israël. Dans le cas de la France, la population arabo-musulmane est dix fois plus nombreuse que la communauté juive, mais elle n’exprime jamais rien – sauf quelques moments trop scnadaleux à Gaza – sur le conflit israëlo-arabe qu’il vaudrait mieux appeler les exactions israëliennes, tandis que la communauté juive pèse d’un poids considérable sur la politique française de soutien à Israël. La seconde est pour le moment appelée : parité homme/femme. Elle au eu et elle aura d’autres appellations. Ainsi, l’affaire D.S.K a-t-elle dérivé en manifestations de femmes, chez nous, protestant contre les déclarations de soutien au possible candidat socialiste à l’élection présidentielle. Or cette parité est une politique de quota, dont le principe est détestable et l’effet diviseur et non consensuel, d’autant que les femmes « promues » se conduisent en hommes et n’introduisent rien de neuf, constructif et pacifiant qui soient vraiment œuvre de femme. Or, ces deux questions sont devenues dogmatiques, et le doute ou la contestation sont en passe d’être « criminalisés ».

[1] - Actes des Apôtres XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14

vendredi 20 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 20 mai 2011


Vendredi 20 Mai 2011

Le vertige des événements, après leur ivresse, celle des faits, le tournoiement d’une réalité changeant comme les décors à vue du spectateur. Ce qu’on croyait intangible. Leçon de réalisme : la précarité. – Les commentaires sur hier depuis dimanche, l’unisson dans quelque sens que ce soit, mais l’unisson, signe le plus souvent de cécité, et évidemment ces affichages rendent le grand nombre passif. Il est psychologiquement décisif que Jésus, de son vivant terrestre, comme aujourd’hui selon son Eglise (et donc nous), reste controversé, n’ait jamais fait l’unanimité, qu’il y ait eu constamment à son sujet une opposition entre les faiseurs de l’opinion et le grand nombre. Aux meilleurs moments, celui-ci est enthousiaste, au pire, il hurle à la mort. Aujourd’hui, il est selon toute apparence – dans la version chrétienne du monothéisme pour les pays dits développés – indifférent.
Admirable Bonaventure dont je me suis engagé à rédiger une courte biographie, sans en avoir lu une ligne et n’en sachant que la joute avec Thomas d’Aquin au cours de laquelle il s’inclina par l’intelligence supérieure que sont l’empathie et l’humilité… et admirable Thomas dit le Jumeau, modèle de notre doute et donc de notre foi, une foi tout entière dûe à la prévenance particulière du Christ.
[1]
Là où je suis, vous y serez aussi. Quoiqu’à quelques heures de sa mort et encore ancré de toute son incarnation parmi nous, Jésus est dans la vie éternelle, la vie de Dieu-même. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. – Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? – Moi, je suis la Voie, la Vérité et la Vie, personne ne va vers le Père sans passer par moi. Tout est dit, notre foi, la vie éternelle, notre participation à Dieu, notre essence même en tant que création avec tout le vivant, et notre personnalité propre avec son histoire, nos petits tumultes, notre grande capacité si souvent gâchée ou retardée d’exercice, ne « fonctionnent » que par Jésus. Thomas l’incrédule qui aura droit à son apparition à lui, quoique devant les autres, pose la question la plus humaine, celle du bon sens, pose les conditions de foi les plus raisonnables… et se fait répondre, et se fait exaucer… Ne soyez donc pas bouleversés. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Qui, même agnostique, ne croit en Dieu tout en se convainquant que cette croyance n’est pas possible… alors… croyez aussi et, là, tout commence. La promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a entièrement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus.

début de matinée

Et si l’on parlait du vrai sujet politique ? un président à 20% de cote de confiance, crédité de 19 à 20% des intentions de vote au premier tour, à dix points derrière le candidat socialiste… qui pourrait encore redevenir bénéfique et honorable en anticipant d’une manière ou d’une autre la donne de 2012 par un gouvernement d’union nationale, dès maintenant dont la composition et la nomination du chef lui aurait échappé en bonne partie. Nous avons été défigurés et déstructurés pendant quatre ans, et nous perdons maintenant un an. Pendant lequel l’euro. peut périr, l’Europe s’effondrer, l’histoire universelle se faire résolument sans nous les Européens, et a fortiori les Français. La France, boulet de l’Europe ? faute qu’elle l’inspire ou qu’au moins elle y collabore avec son amie fascinante, l’Allemagne.

Commentaire ce matin entre quelqu’un du Figaro-Magazine et un autre de Marianne (ce dernier s’excusant du mot de Jean-François Kahn qualifiant ce qui est reproché à Dominique Strauss-Kahn de troussage domestique). Etonnamment, tous deux font à peu près chorus sur le déni de réalité commis par le P.S. depuis dimanche soir, sur la fin dès cet instant d’alors de toute carrière politique pour D.S.K., et sur la honte qui rejaillit pour l’ensemble de la classe politique – décidément, tout est fait pour accréditer cette expression née, après de Gaulle, et que méritaient cependant déjà nos Troisième et Quatrième Républiques – pour celle du commentaire, etc… Se voulant chacun original, libre d’examen et au rebours des mouvements tout faits, croyant le manifester en se centrant sur la victime, une pauvre fille, une pauvre, une musulmane, peut-être une malade, une jeune, une immigrée face aux puissants, aux riches, aux forts et aux cyniques – bonne scansion maintenant pour l’U.M.P. sous la dictée du souffleur à l’Elysée – ils sont en plein dans la présomption de culpabilité de Strauss-Kahn. Et en se consacrant à « l’affaire », évidemment ils ne traitent rien de Sarkozy qui, en comparaison de son dex-challenger, est un modèle de morale et de respectabilité, une gloire de la France et de la politique. Nous sommes bien partis pour continuer sur la ligne d’une des plus déplorables décennies de l’histoire de la France contemporaine.

début d’après-midi

Avec une indécence à dég… la télévision énumère frais et ressources de Dominique Strauss-Kahn s’appuyant sur Anne Sinclair. Prix de sa libération en sus des divers engagements-papiers, le million « cash », la maison de cinq millions en dépôt de garantie, le « garde armé » résidant chez lui à ses frais soit 200.000 euros par mois, les avocats (chiffre que je n’ai pas retenu et ne comprenant pas les officines de détectives censés démolier « la jeune femme »), le loyer d’un appartement à trouver dans Manhattan, au moins 10.000 dollars par mois, le tout pour une durée indéterminée. En face, la fortune familiale de l’épouse (l’antiquaire et marchand de tableaux Rosenberg, grand-père d’Anne Sinclair avec des ventes de Monet et autres, chaque tableau valant plusieurs millions) puisque les émoluments du directeur général du Fonds sont de 350.000 dollars par an, plus frais (j’avais retenu auparavant 375). Je vais écrire à M° Dominique de Leusse ma supposition qu’il assigne selon la loi Guigou tout média ayant projeté photos et films du présumé coupable par les Américains depuis dimanche après-midi, et selon des textes qui doivent exister les multiples atteintes à la vie privée du prévenu par ces publications de revenus et ressources.

La récapitulation de tout ce qui est pendant pour Nicolas Sarkozy – non comptés ses multiples écarts de langage en tant que président de la République, du genre atteinte à la présomption d’innocence dans le procès Colonna et dans les procédures Clearstream, à la dignité des personnes à propos des Roms et gens du voyage stigmatisés dans leurs communautés et ethnies, ses multiples recels d’abus de prérogatives dans les nominations ou tentatives de nomination sous sa mandature, sa constante confiscation de prérogatives dans le fonctionnement des pouvoirs publics : direction personnelle des groupes parlementaires de la majorité, – vaut d’être répétée fréquemment : l’attentat de Karachi et le financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, l’enveloppe craft de la main à la main contenant 150.000 euros à l’issue d’un déjeuner chez les Bettencourt en tant que maire de Neuilly (la comptable-témoin contrainte de se rétracter après avoir été enlevée nuitamment de son domicile à Nîmes ou à Montpellier pour transfert et interrogatoire à Paris l’été dernier)… quoique n’en voyant que deux, criants, je crois bien qu’il y en a d’autres, au moins pour ce qui a été porté au jour et à la publicité.

Les procédures envers Chirac. Si complaisance il y aurait eu de la presse envers D.S.K. jusqu’à ce qu’il tombe – piège ou pas – il n’y aura demain qu’une semaine, il y a complaisance de la justice actionnée par l’Elysée pour que l’ancien maire de Paris ne réponde pas de ses gestions abusives ou sans-gêne : statut concoté ad hoc pour l’immunité pénale du président de la République en exercice, reports multiples sous cent prétextes depuis qu’il ne l’est plus soit déjà quatre ans. Ce soir, se joue le dernier acte de cette comédie qui n’honore pas la classe politique unanimement indulgente pour Chirac, et pas non plus la justice. Si la Cour de cassation accepte de transmettre la question de constitutionnalité des prescriptions ou pas selon la connexion des affaires pendantes à Paris et à Nanterre sur ces emplois fictifs, en nombre de plus en plus réduit d’ailleurs, l’affaire enterrée puisqu’il est prédit que Jean-Louis Debré qui doit tout à Jacques Chirac et notamment sa place actuel au Palais-Royal, fera conclure à la prescription.

Affaire Colonna, suspense du jour aussi puisque les compagnes des complices avaient été à charge puis s’étaient rétractées. Quelle position vont-elles cette fois tenir. A lire les dires de Bernard Bonnet, selon l’A.F.P., Colonna est complice mais pas coupable physiquement. Il est évident que tout a été instruit à charge contre lui, que rien n’a été fouillé du passé de Claude Erignac, lointain ou dans les dernières semaines avant son assassinat.

Affaires Clearstream. L’instigateur ou au moins le complice pour autorisation ou attention bienveillante, est forcément le président d’alors, ouvertement défié par Sarkozy et ayant choisi comme outil résiduel – mal choisi – Dominique de Villepin. J’écris au pluriel car il y en a plusieurs puisque l’affaire elle-même est très manipulée, et qu’elle peut se lier à l’attentat de Karachi.

milieu de soirée

En direct, comme la séance de « tribunal » (ces formations à juge unique !) de la veille, ces deux fourgons blancs, façon ambulance avec du texte en bleu au flanc, survolés par des hélicoptères… sortie de prison de D.S.K. futur président de la République française, il n’y a pas une semaine. Il paraît que l’appartement qu’Anne Sinclair pensait louer dans Manhattan pour leur résidence surveillée, sinon carcérale, n’est pas disponible : bien évidemment co-propriétaires et co-locataires dans tous les quartiers « chics » vont se dérober, alors un camping-car dans Central park avec le « garde armé » à 200.000 euros par mois logé où ?

Très juste leçon tirée par le député-maire de Maisons-Laffitte…

A/S : Le cas Dominique Strauss-Kahn et le système judiciaire américain


Tous les Français ont pris connaissance des conditions dans lesquelles Dominique STRAUSS-KAHN, après avoir été inculpé par un Grand Jury pour tentative de viol, a obtenu sa libération conditionnelle grâce à une caution d’un million de dollars, garantis à hauteur de 5 millions de dollars par une compagnie d’assurances, plus une assignation à résidence par bracelet électronique et gardiennage permanent à ses frais, pour lequel certains médias avancent un coût de 200 000 dollars par mois…
S’ajoutent à cela les honoraires des avocats les plus prestigieux et les plus chers des Etats-Unis, ainsi que les frais des dizaines d’enquêteurs privés chargés de rassembler les éléments à décharge ou les arguments susceptibles de faire revenir la plaignante sur ses déclarations. Quelle que soit l’issue de cette affaire, l’addition sera salée pour l’ancien ministre des Finances.Certaines bonnes consciences ont critiqué le traitement qui a été réservé au présumé innocent menotté comme un vulgaire délinquant. Mais c’est oublier qu’un inculpé contre qui pèsent de telles charges ne peut échapper à la prison qu’au prix d’une défense de plusieurs millions de dollars qu’un citoyen sans fortune ne peut s’offrir.
Cette affaire doit être une leçon pour tous ceux qui souhaitent faire évoluer la procédure pénale française vers un système accusatoire tel qu’il est en vigueur aux Etats-Unis, qui donne une place prépondérante aux avocats, aux investigations privées, et à l’argent !
Même s’il y a eu des « ratés », de grâce gardons le juge d’instruction qui instruit à charge et à décharge, indépendamment de la fortune de chacun.

Discours décisif d’Obama, hier. Censément sur les révoltes arabes dont il prend le parti spectaculairement avec un ultimatum à Bachar El Assad, la transition tout de suite ou le départ. Exécution ? Mais, par raccroc, une révolution doctrinale sur le Procvhe-Orient : l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, c’est-à-dire l’annulation de toutes les conquêtes de la guerre des Six-Jours. C’est du de Gaulle. Exécution ? cela devrait lui coûtrer sa réélection si le prétendu lobby juif existe vraiment ou est en prises avec Nettanyahou… ce qui n’est pas sûr.

La Cour de cassation refuse de transmettre au Conseil constitutionnel la question préalable de la défense dans le procès des emplois fictifs. C’est évidemment positif pour la non-impunité de Chirac, mais cela montre que la « réforme » ayant introduit en France l’exception d’inconstitutionnalité n’a azucun effet pratique, elle n’est pas accessible aux parties, puisque c’est à la discrétion de la juridiction qu’elles récusent, et puisque cela ne se pratique pas d’entrée de jeu.



[1] - Actes des Apôtres XIII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

jeudi 19 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 19 mai 2011

Jeudi 19 Mai 2011

Prier s’il est possible, que de déblais à opérer mais c’est l’existence humaine que d’avoir à déblayer et remblayer…
[1] et avancer vers l’autel de l’oraison est joie, chaleur, lumière. Paul invité à prendre la parole à la synagogue d’Antioche de Pisidie, cf. le Christ à Nazareth, il est lecteur de surcroît et « tombant sur Isaïe »… culture de Paul, il connaît l’Ancien Testament comme Jésus sans doute le fit re-parcourir aux disciples qu’il avait rejoint sur la route d’Emmaüs, et il a travaillé avec soin la tradition des Douze dont il donne à propos du Précurseur le décisif témoignage : vécu. Au moment d’achever sa route, Jean disait : ‘ Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales. Devant l’Aréopage, le discours sera différent : l’auditoire n’est pas de même culture religieuse. Devant nous, devant moi, qu’est-ce qui « mord » ? comme discours, comme témoignage ? Je ne parle pas pour vous tous. Moi, je sais quels sont ceux que j’ai choisis. Suis-je Judas ? parfois ? souvent ? recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même (le système diplomatique français devrait en prendre pour son compte, le mépris ambiant des services parisiens, au Quai d’Orsay, pour les ambassadeurs en poste) et me recevoir, c’est recevoir celui qui m’envoie. Par le Christ, la pétition divine. Le raisonnement cartésien : idea Dei, Deus est a sa force philosophique, il n’est pas chrétien. Il nous faut l’envoyé. C’est d’ailleurs le trait commun aux trois rameaux de la descendance spirituelle d’Abraham. Dieu a suscité David pour le faire roi et il lui a rendu ce témoignage : ‘ J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés.’ Et comme il l’avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean Baptiste a préparé la venue… Révélation divine par le truchement des hommes, redoublement de l’Incarnation. Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut !

matin

Aux bons soins de notre ambassadeur à Washington et de notre consul général à New-York, j’écris à Dominique Strauss-Kahn et à Anne Sinclair… ne connaissant pas leur adresse. Ma femme signe avec moi, notre fille de six ans et demi aussi. J’explique à celle-ci que celui à qui nous écrivons est en prison, parce qu’on lui reproche des choses graves qu’il n’a peut-être pas faites. – Et il est puni, déjà ? – Oui, et beaucoup plus grave que ce qu’il a fait, s’il l’a fait.

Je re-courielle à l’Elysée (le préfet, directeur du cabinet, que je connais – un peu – de rencontres quand il était directeur adjoint des stages à l’E.N.A. tandis que j’étais en second au Poste d’expansion économique à Lisbonne, puis directeur en titre quand j’étais en chef au Brésil).


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Thursday, May 19, 2011 11:30 AM
Subject:
deux considérations, si vous le voulez bien


Permettez-moi, cher Préfet, cher ami, de revenir encore vers vous. Tant que le Président est dans l'exercice de ses fonctions, tout peut toujours se faire et se rattraper. C'est son intérêt électoral sans doute, c'est surtout l'intérêt de notre pays.

1° vous ne devez pas vous méprendre sur le sens de la persistance dans l'opinion française de la "thèse du complot" ayant abattu Dominique Strauss-Kahn. Ce qui est regretté, en profondeur, n'est pas tant l'homme quoiqu'il soit ainsi devenu sympathique même à ceux et celles qui ne l'aimait guère ni en personne ni en idées (c'est mon cas et celui de ma femme, dès que nous avons appris "la" nouvelle), mais bien le challenger capable, très probablement, de battre le président sortant. C'est dire que la sympathie ou l'analyse majoritaires chez les Français sont un anti-plébiscite du Président.

2° une stratégie d'union nationale. Je vous l'ai déjà couriellée. Le Président faisant un gouvernement d'union nationale dès maintenant, le Premier ministre issu d'un consensus entre les partis. A défaut, le former en cas de victoire au second tour de 2012 que l'adversaire ait été un candidat ou une candidate socialiste, ou Marine Le Pen. Nous ne pouvons plus être gouvernés par un seul parti l'emportant au cheveu en début de mandat et n'étant plus représentatif dès la première année, ni avec un président constamment sous 50% de confiance des Français.

3° programme. Il devrait être celui du Parti socialiste, on en est loin. Je vous en ai souvent entretenu Certains points dès la prise de fonctions du Président, par lettre aux bons soins de Claude Guéant.

Urgences ressenties vraiment par la tripe française. C’est criant pour une majorité des Français. :

. rétablissement de la démocratie par une pratique sincère de la collégialité dans l’exécutif et du parlementarisme,
. rétablissement du service public (la Charte du contribuable d’Octobre 2005 le considère explicitement en ouverture comme la valeur première de la République, le traité de Lisbonne comme s’en est enorgueilli le Président en le faisant adopter lui a rendu ses lettres de noblesse dans la geste européenne), y compris avec un secteur public industriel et commercial : la Poste, Renault, France-Télécom. ne sont pas fongibles. L’énergie et les chemins de fer peuvent être concurrentiels, mais cela n’empêche une entreprise publique. Culture du patrimoine industriel, agricole et commercial,
. nationalisation des banques pour un terme conditionné par la reprise économique et la remise en ordre du commerce et de la finance internationale (en particulier la question des dettes souveraines, des agences de notation et de la spéculation sur les obligations),
. « remise à plat » de la question des retraites et sans doute de l’ensemble des prestations sociales,
. restauration en « ardente obligation » de la politique d’aménagement du territoire et de la planification « souple à la française », lieu de toute concertation économique et sociale, instrument de la solidarité entre tous nos territoires.
. droits de l’homme : la France ne peut faillir même si Commission européenne et Vatican ont manifesté une indulgence étonnante après un premier mouvement de sévérité. Nos établissements pénitentiaires, les camps ad hoc pour sans-papiers, les « délits de faciès », le racisme ambiant dans le discours public.

Plusieurs contributions à la réorganisation internationale, aussi, mais que je reconnais plus sensibles et discutables :
. il n’y a plus de « processus de paix au Proche-Orient », depuis l’assassinat d’Itzahak Rabin. L’Etat palestinien n’est pas viable ni digne, au surplus Israël n’en veut manifestement pas. Un Etat unitaire laïc où les droits des Arabes et des Juifs ne seront pas garantis par la supériorité de l’Etat sioniste sur tout autre pays dans la région, mais par la Consitution et les tribunaux de cette Palestine pour tous. Jérusalem éventuellement sous statut multiconfessionnel, en sus de son rôle de capitale politique,
. redémarrage européen par l’élection du président de l’Union au suffrage de tous les citoyens européens considérés dans une circonscription unique, prérogative de ce président d’en appeler au referendum sur les sujets ressortissant des traités,
. re-sortie de l’O.T.A.N., militance pour une force permanente des Nations Unies (proposition de la France au moment où se négocia la Charte),
. propositions pour la représentation des peuples dans le système onusien et pas seulement des gouvernements et des Etats,
. protectionnisme entre zones chacune homogène socialement et fiscalement, le libre-échange que pour ce qui n’est trouvable ou produit dans chacune des zones,
. mondialisation humaine et culturelle (frontières, notamment européennes, fermées aux productions du dumping social et fiscal, voire de l’esclavage et de la spéculation, mais ouvertes aux idées, aux religions et surtout aux personnes – déclinaison internationale des droits de l’homme).

Bien cordialement, et bonne suite de journée.



Je vais essayer de compiler mes courriels et coresspondances vers l’Elysée, souvent « transférées » aux députés, et de les faire éditer. Titre ? à trouver

après-midi

Tractations qui ne grandissent personne à New-York. Les avocats de D.S.K proposeraient (mais c’était déjà dit lundi) un million de dollars comme caution, le bracelet électrronique, la résidence surveillée nuit et jour à Manhattan, l’engagement de ne pas tenter une procédure d’extradition (on avait affirmé qu’il n’y avait pas de convention franco-américaine en ce domaine…). Cela se ferait dans le bureau du procureur, lequel pourrait communiquer la décision du « grand jury » quant à la mise en accusation. Qu’un « jury » puisse décider, sans avoir entendu les avocats, sans que ceux-ci aient eu accès au dossier, et sans même avoir vu autrement que selon les médias, la personne dont le sort est à décider, me bouleverse.

Présidentielle… intentions de vote : Hollande précède de dix points Sarkozy au premier tour, la fourchette est plus juste si c’est Aubry, mais celle-ci l’emporte chez les sympathisants socialistes. Je ne comprends pas comment le retrait de D.S.K. élimine aussi Marine Le Pen, à moins de supposer que le directeur général du F.M.I. était un repoussoir plus fort que Sarkozy ?

Lars von Trier « chassé » du festival de Cannes : on l’a pris au sérieux. Lellouche pleure… il admire le cinéaste mais l’homme s’est suicidé, et il en parle donc au passé. Ce terrorisme pro-juif est – dans certains pays comme la France – une des causes me semble-t-il des communautarismes de tous bords. Quant à son « Israël me fait c… », Lars von Trier n’est certainement pas, et de loin, seul à le passer. Et d’abord les diplomates puisque cette question israëlo-arabe, pour l’empirement de laquelle d’année en année Israël porte de plus en plus de responsabilités, empoisonne les relations internationales depuis cinquante ans, et a provoqué une quantité de crises et de difficultés dont on ne sort toujours pas.



début de soirée

A vingt heures quinze, début de l’audience décidant d’une libération conditionnelle ou pas. Christine Lagarde, sauf rebondissement devant la Cour de justice de la République, devrait avoir la place de Dominique Strauss-Kahn. Je souhaite qu’elle ne l’ait pas, d’une part parce qu’elle a gravement fauté sur deux sujets : l’arbitrage Tapie, sa prise de participation pour minorer son imposition sur la fortune, et d’autre part pour que Sarkozy ne puisse s’enorgueillir que sa présidence du G 20 est tellement appréciée qu’on lui donne sa propre adjointe pour continuer… au second semestre.

milieu de soirée

Lamentable… libéré sous de telles conditions, avec sept chefs d’accusation, cinq millions de garantie, un million en cash, le bracelet électronique, un garde armé chez lui, une société de surveillance le surveillant à ses frais. Tout cela parce qu’il est présumé coupable d’avoir sauté sur une femme de chambre… dans un pays qui a Guantanamo comme lieu de non-droit en enclave à l’étranger… qui pratique la peine de mort… qui descend les gens sans vérification même d’identité.

Lamentable… le commentaire de presse. Des filles, dites journalistes et présentatroces, qui parlent sur le ton de la véhémence. La démagogie, plaire au téléspectateur français ? nous sommes encore plus humiliés par nos propres commentaires

L’évidence est que Dominique Strauss-Kahn a été piégé. On apprend que le frère de la plaignante n’en est pas un, on le savait déjà à ne rien faire que de l’informatique et du réseau social. Il y a l’observation la plus juste que j’ai lue (Le Canard de mercredi) de François Fillon : bizarre, bizarre que quelqu’un comme Strauss-Kahn ait eu à forcer une femme.

Tandis que se déroule depuis quatre jours cette scène accaparante – en tout cas qui m’a mobilisé passionnément – depuis dimanche soir, plusieurs scenarii continue : la campagne présidentielle américaine sur fond d’endettement des Etats-Unis et de dépendance d’Obama vis-à-vis de ses adversaires républicains, la campagne présidentielle française encore plus laborieuse avec la voix doucereuse net primaire d’un président sortant qui inaugure les commissariats de police et prend position sur la suppression des placards avertissant qu’il y a des radars sur nos autoroutes, la crise de la zone euro., l’enlisement dans tous les conflits où s’est engagée la « communauté internationale » : Afghanistan, Libye, Côte d’Ivoire, et d’autres que j’oublie, etc…

Un monde essoufflé et la démonstration d’un lynchage toujours possible. En viendrai-je dans un an d’ici à plaindre un Sarkozy quittant l’Elysée avec seulement un moïse dans ses bras ? J’ai honte de mon époque.

Ce soir, pourtant, cette libération, même si elle n’est pas belle. Je l’annonce à notre fille dans son semi-sommeil puisqu’elle a signé notre lettre à Anne Sainclair : elle me demande (six ans et demi) alors à quoi sert notre lettre ? Je lui réponds qu’il y a encore du chemin à faire. Elle se rendort. Dans cinquante ou soixante ans, racontera-t-elle ce soir, quoiqu’elle n’ait pas regardé comme ses parents, en à peine différé l’audience de New-York, sur fond – admirable – de ce film portugais sur « les mystères de Lisbonne »…

Télévision : l’ineffable Triard du Figaro qui passe ses soirées sur les plateaux, assure que Dominique Strauss-Kahn a quitté la vie politique, qu’il n’y a plus d’avenir et qu’il ne sera pas là en Avril-Mai 2012. Voire… si l’accusé s’en sort, il devient l’homme le plus populaire de France, fabriqué cette fois par le malheur et pas par le caviar.


[1] - Actes des Apôtres XIII 13 à 25 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Jean XIII 16 à 20

mercredi 18 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 18 mai 2011

Mercredi 18 Mai 2011

Prier… [1] Jésus affirmait avec force : ‘Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé ; et celui qi me voit, voit celui qui m’a envoyé’. Il y a chez Jean un prodigieux souffle qui ne peut être le sien propre. Eût-il été génial qu’au mieux il aurait été l’émule de Platon dont il est avéré que ses disciples, son « école » s’il faut écrire ainsi, en connaissaient enseignements et écrits. Jean rapporte et médite. Il est instrument mais pas auteur. La Trinité n’est nulle part ailleurs dans quelque écrit ou autre jaillissement de la pensée humaine. La combinaison de l’incarnation et de la résurrection est dialectiquement solide, peut-être inventable, elle n’est pas susceptible de faire une doctrine à la propagation générale sans un fait historique. Jésus est historique, la terre a donné son fruit. Mais l’histoire à qui il donne sens et mouvement – majuscules et minuscules – est spirituelle, jusques dans ses moindres ressorts : la fondation de l’Eglise l’illustre à chaque épisode : un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils observaient un jeûne, l’Esprit Saint leur dit : ‘Détachez pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés’… Tout s’est ainsi passé. Si je prête attention à ma modeste vie, à ses bonheurs et à mes erreurs, à chacune de mes attentes et à l’éveil de matins comme celui-ci, je vois qu’il en est également ainsi, du goût à la possibilité de prier. Histoire et géographie – aussi – de nos vies, de l’amour pour les nôtres, pour ceux qui souffrent, qui sont emprisonnés, pour ceux qui espèrent, pour ceux qui se trompent de salut, pour ceux qui nous trompent. Partout, il y a quelque bonne volonté dans le pire-même. Quant à eux, ainsi envoyés en mission par le Saint-Esprit, ils descendirent jusqu’à Séleucie, et de là prirent un bateau pour l’île de Chypre. Arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu… La parole de Dieu était féconde et se multipliait. La foi, çà bouge. Dieu en nous crée du bonheur, même si les emm… restent en cercle et si nos limites sont constantes. Il y a du chemin. Proposé, donné, possible.

début de matinée

Strauss-Kahn sous surveillance anti-suicide. Bataille de communication, les avocats de la présumée victime insistent sur son traumatisme « extraordinaire ». Maladresse persistante des avocats de D.S.K. : au cas où il serait avéré que traces de sperm, griffures au corps, etc… attestent l’étreinte ou sa tentative, le système de défense changerait, ce serait une relation consentie. Alors que l’intéressé ou le présumé coupable nie en bloc. A croire que les avocats ont un système hors du consentement de leur client – un peu comme le bâtonnier Payen avait décidé de défendre Pétain en invoquant l’irresponsabilité de la sénilité, ce que renversa Isorni en quelques minutes d’entretien avec le Maréchal – et surtout qu’ils ne communiquent pas avec lui. D’ailleurs, deux membres du conseil d’administration du F.M.I., l’un pour connaître ses intentions, l’autre pour lui demander de démissionner, cherchent, eux aussi en vain, à communiquer avec lui. – Extraordinaire procédure américaine : les avocats n’ont pas encore accès au dossier, et il semble que le jury décidera seulement selon les termes de l’accusation et non face au contradictoire pour le trancher. Cela comme la loi Guigou sur les images en matière judiciaire, nous redonne quelque sentiment de supériorité. Sans compter l’abolition de la peine de mort…

Sondages : le retrait de D.S.K. dans la « course à l’Elysée » réintègre Sarkozy au second tour ! dans les cas où ce sont Hollande ou Aubry qui sont candidats. Ségolène serait doublée par Marine. Sarkozy aurait lâché que « le P.S. aurait perdu la bataille de la morale ». C’est toujours, depuis que l’U.M.P. s’est « frontisée » la fable du loup déguisé en berger. Troublant ? ou confirmatif ? l’alerte à l’arrestation de D.S.K., avant toute agence de presse, a été donnée sur twitter par deux U.M.P. dans la nuit de samedi à dimanche : un pékin présenté comme U.M.P.-pop ? et un Bruno Dacier qui aurait été un des « introducteurs de la campagne de Sarkozy » en 2007.

La presse étrangère dans son ensemble fustige aussi bien la construction de l’image de D.S.K. (ce que je faisais avant dimanche) que la manière dont la presse française, sachant les penchants voire la chronique du candidat le mieux placé pour l’Elysée, dissimulait ce qui était la conversation des « dîners en ville ». Le Figaro, à juste titre, réplique : pas de dictature de la transparence. Libération commente qu’il y a sur la question d’enquêter ou pas, de divulguer ou pas, autant d’opinions que de journalistes. Ce que je retiens, c’est que nous sommes isolés vis-à-vis du « reste du monde » et – significativement – alors même que presse et opinion font bloc en faveur de D.S.K. Je ne pense pas que ce soit de l’anti-américanisme primaire. Nous sommes sentimentaux, Napoléon nous fit galoper comme cela. Il est vrai que ce mot-aveu de Strauss-Kahn, ne peut que le rendre sympathique. Avoir conscience de ses lacunes, les dire même est beau, tandis que N.S. avec constance ment et prêche, manipule et achète, intimide, cela en méthode, puisque sur le fond le bilan est clair. Donc, « le fric, les femmes et ma judéité » confessait Strauss-Kahn à Libération le 28 Avril.

Sarkozy se trompe d’analyse, de même qu’il se trompe depuis au moins un an dans sa pêche aux voix du Front national. L’éviction de D.S.K. ne va pas le servir, comme il le croit. Quant à la naissance attendue à l’Elysée pour Octobre – une énième première de notre prince – il n’y a pas encore de sondages sur son impact électoral.

Projection aujourd’hui du film racontant l’accession au pouvoir de Sarkozy en 2007. « La résistible ascension d’Arturo Ui ». Tout cela pour le vingtième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de la gauche.


début d’après-midi

Cette persistance d’une majorité de Français, et d’une écrasante majorité des électeurs socialistes à croire au complot contre Dominique Strauss-Kahn a une signification pas dite à mon sens et qui augure du proche avenir : c’est un anti-plébiscite de Sarkozy dont on pleure le challenger qui avait déjà sa peau. Avec un écart de vingt points si d’aventure le président sortant – dans le cas de figure prévalant jusqu’à la nuit de samedi à dimanche – parvenait au second tour. Ce qui était alors peu probable…. Les Américains sont sortis du bois en faisant dire que D.S.K. n’est plus en état de diriger le F.M.I. : et s’il quittait libre vendredi après-midi l’enceinte de ces « assises » populaires ?

[1] - Actes des Apôtres XII 24 à XIII 5 ; psaume LXVII ; évangile selon saint Jean XII 44 à 50

mardi 17 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 17 mai 2011

Mardi 17 Mai 2011

Prier…[1] mais vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. La souffrance du Christ souvent « regardée » uniquement lors de la Passion, elle fut constante, un ministère et des paroles qui tombaient à plat. Révélation sur Dieu, certes, tellement incroyable humainement puisque toutes les apparences (et la réalité) étaient que cette Révélation passaient par des paroles d’homme. Entendre un homme dire et répéter : le Père et moi, nous sommes UN, était scandaleux, inaudible pour les auditeurs de l’époque, seules les guérisons et les multiplications de pain et de poissons « passaient ». Obstination cependant de la curiosité, de la perplexité, de quelque chose de bien plus décisif qu’une interrogation, partage en fait des esprits du temps : Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Si tu es le messie, dis-le nous ouvertement ? – Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Dialogues de la plus extrême tension, insoutenable. Dialogue vécu : C’était l’hiver. Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. Pourquoi, aujourd’hui, n’y a-t-il que les Juifs et Israël au mur des lamentations. Certes, nos Papes, ou Raymond Barre… certes, beaucoup… L’histoire…C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens. L’histoire faire de souffrance. L’inoubliable visage d’un homme que d’autres lui donnent de montrer désormais pour ce qu’a d’éternité une vie humaine et la mémoire d’une ou de quelques générations. Dominique Strauss-Kahn hier au tribunal (ce qu’on appelle une cour, alors que tout fonctionne à juge unique, sans jury, sans appel et que l’accusé, présumé coupable, est rabroué même par son avocat !), D.S.K. avait le visage de Pierre Laval à la Haute-Cour en Juillet 1945. Quand même la couleur ne produit plus que du noir et blanc. J’ai été saisi. Saisi plus encore d’indignation et d’impuissance devant la suprême souffrance qui est de vivre sa propre dignité bafouée et ignorée (surtout si elle fut grande), que de compassion, ne rien pouvoir faire pour secourir autrui. Rien qu’être et prier. Secouer quelques cocotiers aussi. Les évangiles sont une progression vers ce genre de visage humain. Dieu prend ce visage, Il donne tout son sens à tout visage, à tout péché, à toute innocence. A terme, Il prend et exauce tout, certes : mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Singulier syllogisme, singulière Incarnation puisque toute affirmation du Christ est à la fois révélation de Dieu, et révélation de soi, et aucun de ses dires (ou miracles, le miracle est avant tout une parole de Jésus) n’a de vérité, ne répond de la réalité que parce qu’il est Dieu, Fils de Dieu. Mon Père qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN.

début de matinée

Ce qui est hideux… le sourire rentrée d’Aubry, maintenant le calendrier des primaires socialistes… le visage émacié de Kosciuzko-Morizet, fille de son père, émacié de haine et de fiel (la manière dont elle a pris la circonscription de l’excellent Wiltzer, ministre quelques mois de la Coopération, fils d’un grand préfetet ayant par tant de haine… Claude Guéant, n’ayant pu se retenir dans la course à la prise de parole qu’il gagna avant même les amis de Dominique Strauss-Kahn. Comment pouvons-nous donner notre image et nos biens à gérer à un système – la politique actuelle en France – qui produit autant de laideur ?

J’écris aux députés, aux socialistes pour leur communiquer ma lettre aux anciens Premiers Ministres, et à tous pour leur donner ma lettre à l’ambassadeur américain.

Aux socialistes :

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Tuesday, May 17, 2011 10:12 AM
Subject:
situation faite à Dominique Strauss-Kahn : insoutenable & responsabilité socialiste et de la gauche d'exprimer et de faire gagner l'opposition des Français au sarkozysme


Chers et chères députés socialistes, et vous tous députés de la gauche,

j'ai pensé que ces deux séries de lettres jointes pourraient rencontrer vos propres cheminements et surtout le sens de vos responsabilités.

Très attentivement et en confiance.

Aux gens de l’U.M.P. :

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Tuesday, May 17, 2011 10:36 AM
Subject:
situation faite à un compatriote notoire

Chers députés, même et surtout de la majorité présidentielle, peut-être cette lettre que je viens d'adresser ab irato à l'ambassadeur américain rencontrera-t-elle vos propres cheminements.

Il y a 2012, il y a la cause de l'homme. L'homme en particulier comme en général. Nous ne sommes plus très forts sur ce sujet, nous-mêmes...

Aux centristes :

----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
Sent: Tuesday, May 17, 2011 10:50 AM
Subject:
situation faite à un compatriote

Chères et chers députés du "centre", c'est-à-dire des valeurs et d'une certaine liberté de pensée et du coeur,

peut-être la lettre jointe rencontrera-t-elle vos cheminements et la motivation de démarches que vous allez peut-être entreprendre.


Il y a aussi que, quelle que soit l’issue aux Etats-Unis, les choses (c’est-à-dire l’irrespect de la dignité d’un de nos compatriotes notoires) vont marquer l’opinion française vis-à-vis des Américains et par conséquent entraver toute manifestation d’obédience de nos dirigeants envers ceux-ci. Il y a aussi que le compassionnel va être massivement du côté de D.S.K., qu’avec les peines encourues jusqu’à soixante-dix ans de prison, les faits, mêmes avérés, sont pichrocolesques. La victime, même avérée, n’a été ni hospitalisée, ni traitée par un psy., ni même mise en arrêt de travail. Il y a enfin que le silence trop marqué de l’Elysée et les susurrements – commandés – des gens de la majorité présidentielle, tous si avides de commenter et de se jucher surtout événement, trouve lentement mais sûrement sa qualification : l’abjection d’un pouvoir en quête de réélection alors que son chef est à 20% d’opinions favorables et qu’il n’est plus apprécié par une majorité de Français depuis Février 2008, soit au bout de neuf mois d’exercice du pouvoir.

Le hideux calcul et espoir de Sarkozy et de ses suivants est d’avoir Marine Le Pen au second tour, pour se faire 80% de suffrages exprimés. Puisse cela être déjoué d’une part par la fermeté socialiste au cas où le candidat du P.S. n’est pas au second tour : pas de soutien sans gouvernement d’union nationale avec un Premier ministre consensuellement désigné entre formations politiques, et d’autre part par un sursaut de toutes les oppositions à ce qui défigure la France. Ce n’est pas l’affaire de femme de chambre qui nuit à l’image de notre pays dans le monde ; au contraire, la manière dont est traité, en présomption de culpabilité, le directeur général du F.M.I., candidat à la présidentielle française et qui avait les plus fortes chances de l’emporter, est un coup de plus pour l’image des Etats-Unis. C’est du Guantanamo (ou de l’assassinat de Ben Laden) : la culture de l’illégalité puisque l’on est le plus fort. Ce qui nuit à l’idée que se font de la France tant de ses admirateurs et amis, c’est notre « classe politique », corrompue, arriviste, cumularde, haineuse.


ses (c’est-à-dire l’irrespect de la dignité d’un de nos compatriotes notoires) vont marquer l’opinion française vis-à-vis des Américains et par conséquent entraver toute manifestation d’obédience de nos dirigeants envers ceux-ci. Il y a aussi que le compassionnel va être massivement du côté de D.S.K., qu’avec les peines encourues jusqu’à soixante-dix ans de prison, les faits, mêmes avérés, sont pichrocolesques. La victime, même avérée, n’a été ni hospitalisée, ni traitée par un psy., ni même mise en arrêt de travail. Il y a enfin que le silence trop marqué de l’Elysée et les susurrements – commandés – des gens de la majorité présidentielle, tous si avides de commenter et de se jucher surtout événement, trouve lentement mais sûrement sa qualification : l’abjection d’un pouvoir en quête de réélection alors que son chef est à 20% d’opinions favorables et qu’il n’est plus apprécié par une majorité de Français depuis Février 2008, soit au bout de neuf mois d’exercice du pouvoir.

Le hideux calcul et espoir de Sarkozy et de ses suivants est d’avoir Marine Le Pen au second tour, pour se faire 80% de suffrages exprimés. Puisse cela être déjoué d’une part par la fermeté socialiste au cas où le candidat du P.S. n’est pas au second tour : pas de soutien sans gouvernement d’union nationale avec un Premier ministre consensuellement désigné entre formations politiques, et d’autre part par un sursaut de toutes les oppositions à ce qui défigure la France. Ce n’est pas l’affaire de femme de chambre qui nuit à l’image de notre pays dans le monde ; au contraire, la manière dont est traité, en présomption de culpabilité, le directeur général du F.M.I., candidat à la présidentielle française et qui avait les plus fortes chances de l’emporter, est un coup de plus pour l’image des Etats-Unis. C’est du Guantanamo (ou de l’assassinat de Ben Laden) : la culture de l’illégalité puisque l’on est le plus fort. Ce qui nuit à l’idée que se font de la France tant de ses admirateurs et amis, c’est notre « classe politique », corrompue, arriviste, cumularde, haineuse.

après-midi

Le cynisme s’affiche de nouveau, le cap pouvant être pris sans risque… François Fillon : « inexcusable si… », Nicolas Sarkozy appelant sa majorité à la hauteur et à la dignité. Pour que tout s’enchaîne bien, Pal Sarkozy annonce que sa belle-fille Carla est bien enceinte (entretien avec la Bild allemande), confirmation par Bernadette Chirac, qui avait déjà ciré les escarpins ou chaussures de Cécila… je ne sais s’il y a un mot spécial pour les chaussures de femme. Et puis le triomphe attendu : Lagarde remplacerait Strauss-Kahn à la tête du F.M.I. Il n’y a plus que la Cour de justice de la République – affaire Tapie, prise de participation dans une société subventionnée par l’Etat – pour empêcher la marche… les électeurs français, mais seront-ils électeurs tant les cartes sont bizeautées et le menu fixe ? vont être seuls pour décaniller le système en place.

début de soirée

Aubry s’effondre en bureau politique du PS : elle pleure en terminant son exposé, silence « terrifiant » selon un participant. D.S.K. et ses systèmes. – Côté New-York, nouvelles atterrantes : alors qu’a sans doute été tiré le jury qui va faire connaître vendredi, après des échanges entre accusation et défense ? la décision d’ouvrir un procès, il est publié que les avocats songeraient à différents scenarii dont l’un serait de plaider le rapport sexuel consenti si les traces de corps-à-corps sont indubitables. On est donc loin de la position de l’accusé lui-même : nier en bloc. Mais il apparaît que l’alibi d’un déjeuner avec commensal (sa fille, a-t-on d’abord dit) ne tient pas. Il me paraît également maladroit d’avoir choisi des avocats réputés pour les « cas désespérés » et pour les gens du spectacle. Tout cela ne dit pas la bonne foi et l’absence de faits. – Côté France, elles sont tout autres. Etat de l’opinion publique : 54% des Français pensent que l’élection peut-être gagnée par le P.S. même sans Strauss-Kahn, et 56% croient à un « complot ». Hollande serait, dix points de plus qu’Aubry et encore plus vis-à-vis de Ségolène, le candidat favori. Son mentor évidemment m’inspire : Michel Sapin. – Côté F.M.I., le second, Lipsky a pris la relève, cela peut durer quelques semaines. L’Allemagne veut un Européen à la tête de l’institution comme depui sa création, mais ne prend pas parti pour Christine Lagarde. Le Brésil réclame un changement de donne. La probabilité me paraît l’arbitrage américain avec l’hésitation : donner une satisfaction de plus à la Chine par ce poste que D.S.K. a semble-t-il restauré ? ou bien rester fidèle aux Européens ? je penche pour un Chinois.


Je sais maintenant que, vivant à d’autres époques, j’aurais probablement eu des positions sur le régime dont j’aurais été contemporain, très différentes de mes appréciations de toujours : ainsi pour le Second Empire et pour Vichy, régimes que je comprends et que je trouve très illustratifs de la France, que je ne condamne en tout cas pas, alors que réagissant comme j’ai réagi depuis deux jours à propos de « l’affaire D.S.K. », je vois bien que j’aurais farouchement opposant. Je suis en tout cas content d’avoir toujours pris parti – en politique – depuis mon enfance.



[1] - Actes des Apôtres XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Jean X 22 à 30