vendredi 25 décembre 2009

Pie XII - le récri ? ou la liberté ? la sienne, la nôtre


Pie XII en chemin de canonisation :
le récri ? ou la liberté, la sienne, la nôtre ?

proposé au Monde et à La Croix

Sans doute un aristocrate-né, noblesse pontificale ou pas. Un surdoué avant la lettre, parlant couramment douze langues, diplomate hors de pair, la tentative de médiation voulue par Benoït XV pendant la Grande Guerre et qui le fit dialoguer avec Caillaux et peut-être Briand, c’est lui. Un homme d’Eglise, comme d’autres – rarissimes aujourd’hui, nous l’éprouvons – sont hommes d’Etat, la canonisation de Thérèse de Lisieux, une homélie à Notre Dame de Paris sur les conditions de la paix quand Hitler et le Front populaire s’offrent en alternative à une certaine bourgeoisie française, c’est lui.

Le pape de la réforme liturgique, et notamment pour la Semaine Sainte, des atténuations de la conditionnalité pour communier, de la dénonciation du rideau de fer et de la mise en évidence de l’ « Eglise du silence », c’est lui. Pie XII, le pape de mon enfance, le saint évident avant la lettre, des apparitions dont il fut gratifié et rendit compte Paris-Match pendant sa longue maladie, coincidant avec l’armistice en Corée et Dien Bien Phu, l’autorité morale que les Romains – les habitants de la Ville éternelle – poussent en avant face à Hitler et aux Alliés, quand la guerre coupe en deux la péninsule italienne, c’est lui.

A quoi sert une canonisation ? Santo subito, Avril 2004… La reconnaissance immédiate des contemporains. Pour ma part, un frère moine, excentrique ou étrange pour quelques-uns sans doute, particulier pour d’autres, dont des femmes auxquelles il ne toucha pourtant pas, me rencontra de son vivant avec une authenticité qu’attestaient sa simplicité et son inculture relative, lui interdisant d’inventer l’exceptionnalité de ce qu’il me confiait en expérience vêcue. L’ayant accompagné, seul, à son dernier soupir – grâce accordée par Dieu autant que par son abbé – je vis, depuis sa mort, qu’il m’entraine loin et haut, vers Dieu, avec joie. Canoniser, c’est simplement pousser à connaître une vie dont Dieu a fait l’essentiel, un exemple tranquillement à notre portée : les saints, ce sont nous. Alors Pie XII, en majesté, selon l’époque, la sedia gestaroria (qui eût protégé hier soir Benoît XVI)… mais dans une humilité telle que les photos de son agonie furent publiées, le « people » était alors tout autre, et en somme bénéfique, nous participions, aujourd’hui nous sommes au spectacle des inaccessibles et des cyniques. Les fées étaient proches dans les contes, les nôtres à la couverture des magazines ne le sont pas.

Dans ce contexte, le récri quasi-universel de ce petit côté-ci de notre planète. Pie XII et le silence devant la shoah. Interrogés, des catholiques – comment furent-ils identifiés, sortie des urnes ou de la messe en semaine ? – applaudissent le début de processus d’une canonisation pour Jean Paul II et se scandalisent à propos de Pie XII : pastor angelicus, un oiseau au poignet. Jean Paul II, lui, eût protesté, crié au massacre des Juifs.

Dans quelles conditions culturelles et mentales vit aujourd’hui le parterre que nous constituons pour pratiquement toutes les questions vitales de notre époque ?

La Pologne, antisémite s’il est possible : des graffiti, laissés en l’état, comme on oserait en écrire et en laisser en France, je les ai vus partout dans la région de Cracovie avant et depuis la chute du mur, j’y allais à partir de Vienne où j’étais en affectation diplomatique. Qu’aurait fait Jean Paul II, le tréfonds de ses compatriotes riant et injuriant dans les gares devant les trains amenant les Juifs à Auschwitz ? ses compatriotes réduits en gouvernement général du Reich, otages s’il est possible. Il n’eût pas crié. Et qu’ont donc crié Roosevelt et Churchill qui n’étaient prisonniers d’aucun chantage par Hitler et qui connaissaient la position géographique de chacun des camps et les ramifications ferroviaires ravitaillant ceux-ci ? Une pièce ingénieuse et émouvante, à succès, parce que le héros – l’anti-héros, s’il s’agit de canoniser le pape des époques totalitaires – avait un hiératisme, une majesté naturelle en imposant à tout et à tous, a été contemporaine de l’admirable film, commenté par Pierre Mendès France, les actualités données par Le chagrin et la pitié. Alors, la shoah apparut, les rescapés parlèrent qui s’étaient tus vingt ans – j’ai eu l’explication de ce mutisme du fait de la honte et du désespoir d’être jamais compris, pas entendu, mais compris, en visitant Simone Veil pour lui expliquer ainsi qu’à d’autres, le piège terrible (médiatiquement) dans lequel était tombé, au nom d’une ancienne amitié, l’Abbé Pierre, idole emblématique s’il en fût : merci l’abbé ! L’antisémitisme est le système des complexés et des simplistes, même si la cause palestinienne et la manière dont Israël se conduit, donne des apparences de motifs à ces assassins en puissance. Pie XII était, naturellement et de naissance, au-dessus de ce genre de complexe. Germanophile, qui ne le serait ? qui a quelque idée de Goethe, de Frédéric II et de ce que la pensée et la politique doivent à de très grands Allemands. De Gaulle dit bien le plaidoyer du pape pour que le Reich – en ses peuples mais non en son système – soit épargné.

Le archives du Vatican ont été publiées, j’en ai de nombreux volumes, chaque tome ne vaut pas plus qu’un livre bon marché, la correspondance avec les évêques allemands est donnée. Depuis quelques années, des commentaires, des mises en perspectives fondées sur ces archives et leur publication, sont en librairie, notamment française. Qui lit ? Le pape est demeuré dans le seul registre où il pouvait s’exprimer : maintenir les catholiques en haleine, en vigilance, en solidarité. Un discours, si beau et enflammé qu’il aurait été, diffusé mondialement par Radio-Vatican ? Le cri donc… eh bien, il n’aurait pas été plus mémorisé que les protestations du cardinal Salièges, archevêque de Toulouse, et l’avertissement du jésuite Gaston Fessard, France, prends garde à ton âme ! Le pape dédouané par un discours ? qu’effectivement, il n’a pas prononcé. Car ce n’aurait été rien ajouter ni sauver, et cela eût été moins efficace que ses appels par réseaux et en communion qui confirmèrent la légitimité et la nécessité de tant d’héroismes individuels. La guerre seule – qu’il avait voulu et organisé – pouvait détruire le système nazi et raciste, comme la violence seule détruira ceux qui oublient, en position de force, les droits de l’homme dont le déni les massacra, mais qu’ils bafouent à leur tour.

Notre époque se donne la position du juge. Elle est si avide d’idoles, c’est-à-dire de repères dont elle sent qu’elle les a tous perdus, ou presque, qu’elle accorde le prix Nobel de la paix à un président dont l’option afghane – belligène, s’il en est – est connue par son livre électoral et par le maintien en fonctions du secrétaire à la Défense de son précédecesseur, continuité – contrainte ou pas – sans précédent dans l’histoire américaine, et qu’elle se console du fiasco de la comédie de Copenhague en comptant les voix au Congrès pour la réforme du régime de santé outre-atlantique. Alors, non le pape qui se dédouane, mais nous tous ses détracteurs qui nous dédouanons de notre propension à l’idolâtrie en entretenant nos têtes de turc. Pie XII en est une, parce que – aussi – Benoît XVI, caricaturé au possible dans sa biographie comme dans ses dires, voire dans le nom qu’il a choisi, et qui pourtant veut dire la paix en notre temps : hoc si quod dicitur, est un de nos alibis. Railler quelqu’un fait oublier nos adorations infondées. Benoît XVI que personne ne lit, alors qu’il a fait une percée pastorale inouïe dans sa première encyclique en reconnaissant eros et la légitimité du plaisir sensuel pour l’équilibre humain, alors qu’il a commencé d’élaborer la critique la plus complète du libéralisme abusif de ces années-ci (sa récente encyclique) : Jean Paul II, prêtre dans la dictature économique et sociale du communisme, ne pouvait discerner l’esprit de ce qui avait, heureusement, renversée celle-ci et encore moins le condamner.

Simplisme qu’a – signe de notre temps – incarné cette femme agressant le Saint-Père dans sa cathédrale : n’était-elle pas « conditonnée » par l’ambiance où nous nous complaisons sans le moindre sursaut critique, en politique internationale et en politique intérieure, caricaturant deux de nos papes les moins simplistes ; Benoît XVI et Pie XII ? l’agression qualifie la victime, l’Histoire l’a souvent éprouvé. Quelques minues auparavant, un commentateur – pratiquant – reprochait implicitement au pape de dire la messe de minuit à vingt-deux heures, jugeant comme mauvais prétexte que ce dernier se sentît un peu fatigué. Bravo, l’époque !

Bertrand Fessard de Foucault 25 XII 09 ancien ambassadeur
dans les pays qui furent ceux de l’Eglise du silence

samedi 19 décembre 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 19 décembre 2009


Samedi 19 Décembre 2009

Ce mouvement vers Dieu n’a pas de mots, il n’a pas de finalité explicite, il échappe même en bonne partie à notre conscience, contemplation, silence intérieur, oraison en n’étant qu’écoûte et regard intérieur. Une lecture, une méditation notée par écrit comme celle de ces matins depuis maintenant des années et que je cherche à donner en partage avec l’attente des communions et parfois des retours ou des allers d’autres en chemin et en vie comme moi, sont d’un ordre différent, c’est encore moi qui dirige et qui cherche.Un ami moine m’a donné deux notions, notre vie humaine transformée, transportée par l’incarnation à un moment de l’Histoire, notre histoire humaine analogue à nos histoires individuelles, incarnation du Fils de Dieu, appelé humainement Jésus. Et l’autre est précisément le temps d’oraison. Est-il volontaire et organsisé ? peut-être dans une vie religieuse. Dans la mienne, il a toujours été reçu et inattendu, comme l’amour, comme l’idée faisant synthèse et dévastation de la mode. Ce temps n’est qu’un rappel de Dieu, si je consens à m’y arrêter consciemment ou pas, alors… notre mouvement vers Dieu est tout simplement notre nature humaine, notre nature d’enfants de Dieu. Textes de la messe de ce jour [1] … suspendu à Dieu au dessus du vide de l’existence humaine… je ne dépends que de lui psychiquement, naturellement, et Il me fait enseigner (textes et oraison) Sa propre existence, Sa nature, Sa sollicitude, Son dessein et m’appelle, nous appelle à L’accompagner. Tous les deux vivaient comme des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements du Seigneur d’une manière irréprochable. Ils n’avaient pas d’enfants, car Elisabeth était stérile, et tous deux étaient âgés. Exposé de l’extérieur, le spirituel et l’intériorité de Zacharie n‘apparaissent que soudainement parce qu’un événement se produit. Zacharie fut bouleversé et saisi de crainte, sans doute parce que pour la première fois de sa vie, il se passe quelque chose. Marie aussi l’éprouva. Sois sans crainte, Zacharie. … Le peuple attendait Zacharie et s’étonnait de voir qu’il restait si longtemps dans le sanctuaire. Gabriel, celui qui annonce cette bonne nouvelle au mari d’Elisabeth, qui apparaît en rêve à Joseph, et qu’avec une bonne connaissance de « notre » Bible, Mahomet choisit ou reçoit comme messager du Coran. Les anges – auxquels nous ne croyons plus, sauf dans le regard d’un enfant, sauf à regarder dormir notre enfant – sont décisifs dans « l’histoire sainte ». La femme de Manoa, elle aussi, reçoit la révélation d’une prochaine naissance, jugée impossible, celle de Samson, voué à Dieu dès sa conception et jusqu’au jour de sa mort ! Cadeau posthume de ma mère, dans le « carnet de bébé » que distribuait le lait en poudre Guigoz pendant la guerre, à la date du 12 Juillet 1942, elle écrit : douce espérance. Dix ans après la naissance de mon aîné... lui-même attendu trois ans. Toute conception a son annonciation. Et une vocation est une conception. Notre vie est une conception (rencontre de Dieu et de nous en Son projet) : Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère : tu seras ma louange toujours !

Plantu dans Le Monde n’avait fait que crayonner l’expérience commune : la vague de froid tandis qu’à Copenhague on colloque sur le réchauffement climatique. L’évident fiasco du « sommet » a des causes non moins évidentes : les Nations Unies ne produiront pas et n’ont pas produit une instance de décision mondiale parce qu’elles ne fonctionnent efficacement que quand un adversaire se montre à une quasi-unanimité, dont les participants se dédouanent par un bouc émissaire : l’Irak, la Corée du nord, l’Iran, la Serbie auparavant, l’Allemagne nazie qui provoqua la fondation à l’initiative (heureuse) de Churchill et de Roosevelt. Dès que l’adversaire rompt son isolement ou obtient quelque alliance ou solidarité automatiques : Béchir au Soudan coalisant pour lui la Ligue arabe, plus rien ne fonctionne. S’entendre sur un traité « contraignant », et je suis convaincu qu’on y arrivera, était certainement un saut qualitatif dans l’histoire de l’Organisation des Nations Unies, mais l’évolution actuelle – qui me semble le produit et la caractéristique de toute notre époque et de la génération des « quinqua » – ne peut produire des hommes (et des femmes), des personnalités d’Etat. La « pipolisation » enlève non seulement tout sérieux et toute crédibilité aux actions des grands dirigeants, elle enlève tout espace et toute figure aux oppositions, elle réduit à une concurrence d’images des gens parvenus à la direction « suprême » de leurs pays respectifs, donc à des conflits d’ego et de libido, absorbant énergie et imagination. Je schématise bien sûr, mais à entendre Obama – dont l’élection, surtout à l’étranger – a répondu à notre besoin d’idole sinon de repères – à l’entendre en discours de conclusion, il était évident que l’on a à faire à un imposteur, aussi confirmé et habile que le nôtre. Quant à Sarkozy, pressentant ce que tous les conseillers diplomatiques et économiques de chacun des grands dirigeants ont dû prédire depuis des mois à leurs employeurs respectifs, il a su tant s’agiter que d’une part il n’a rien obtenu, mais d’instant en instant il a pu faire croire au parterre qu’il sauvait tout et commanderait à chacun. Bien plus responsable, et jouant sa reconduction, George Brown (l’actuel, puisqu’il y eut le secrétaire au ForeignOffice, concurrent d’Harold Wilson) – Mais à côté de ces numéros de pitre – principalement franco-américains – il y a le sérieux : celui des Chinois, celui de la Russie médiatiquement absente, celui des Africains et puis sans les couvertures de nos magazines (« Christine Lagarde, potiche ou fortiche ? » L’Express ce qui dispense de tout bilan sur la politique de réponse à la crise financière, économique et sociale… avec enquête sur la cour, sans le style du Saint-Simon ou de Ribaud : Jean Sarkozy et les Balkany… JJSS se retourne dans sa tombe), il y a ces chefs qui tâchent de faire quelque chose, au Brésil, en Bolovie, au Venezuela beaucoup se joue pour des « gouvernances » prenant en charge les sociétés. – On a abusé l’opinion, spécialement européenne : médias et poltiiques.

Mode de direction des affaires lamentable. Conséquences : un pays naguère à la pointe des infrastructures publiques et des technologies a ses trains en panne et le tiers de son aire de distribution électrique en risque d’implosion. Evidence, comme toutes les affaires de caténaires ou d’accidents dramatiques aux passages-à-niveau, la France n’investit plus et à réduire le nombre des emplois, elle n’a même pas la ressource humaine des maintenances. Bien entendu, les dirigeants ne savent pas faire face à ce qui est leur responsabilité principale : organiser plus encore que la production ce qui en est la cause et le but, l’harmonie sociale. Le stress dans les entreprises, l’incapacité de négocier un « différentiel » de quarante euros pour que fonctionne la ligne A du RER francilien.

Dans une telle ambiance où rien ne va que sens dessus dessous, dialogues-radio à Lyon sur les béatifications probables et prochaines de Pie XII et de Jean Paul II. Unanimité de mode pour le second, récri et condamnation pour le premier. Le catholique quand il en reste – et comment a-t-on pu en interroger ? en tant que tel – se dit convaincu que Jean Paul II aurait, à la place de Pie XII, etc… J’ai eu l’honneur de rencontrer tête-à-tête Jean Paul II. Homme d’Etat dans sa bibliothèque privée, curé de campagne dans sa chapelle au petit matin, forte et émouvante impression évidemment, un moment emblématique de ma vie, j’en ai connu d’autres, mais celui-là, s’agissant de la rencontre d’une notoriété, est communicable. Probablement, Helder Camara, en tête-à-tête aussi et disant, aussitôt qu’il me vit, je vous ai vu arriver il y a huit jours… prophète, Jésus et Nathanaël, Dom Helder me fit une impression plus décapée et me raconta les conditions des élections de Jean Paul Ier et de Jean Paul II… Inculture et manque de bon sens. Jean Paul II à la place de Pie XII et polonais, aurait été encore plus saisi en otage par les nazis du fait de ses compatriotes. Et pour tout simplifier, ceux-ci sont sans doute le peuple d’Europe le plus antisémite : à Cracovie en 1990-1991, des graffiti dont on n’a pas idée en France. Quant à Pie XII, tout est dans une pièce de théâtre, les documents ne sont pas lus, ils existent par centaines, la cause est entendue et pas instruite. Et, pour moi, la simplification est que Pie XII, le pape de mon enfance, des encycliques, dont à douze-quinze ans, élève des Jésuites et adepte des messes basses servies très tôt le matin avec une sensation d’héroisme, j’avais compris l’enjeu : l’Eglise du silence, Pie XII est le pape mystique par excellence. Ces deux chemins pontificaux sont tous deux admirables, mais ce sera peu dit… malheureusement ? Puisque tout est mode, convention, couverture médiatique. On est loin des Pères du désert, de Copenhague à partout dans les pays que couvre la pellicule d’une petite classe de riches et cyniques, d’aveugles surtout par égoisme, peur ou inculture, immaturité. Pays qui ne savent plus leur identité ni leur devoir tandis que l’immense majorité des pays et des peuples rament, et que chez nous la pauvreté, la misère, le chômage… pas seulement « la galère ».

[1] - Juges XIII 2 à 25 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Luc I 5 à 25

lundi 14 décembre 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 14 décembre 2009

journal d'il y a quarante ans - lundi 15 décembre 1969


ni + ni date probablement – date-même du discours lundi 15 Décembre 1969

– la dévaluation– la concentration de l’énergie électronucléaire
– la participation « par des mesures réelles et pratiques »
– « succession qui marque la continuité de notre refus
de deux blocs opposés »
– conférence de La Haye


Mimétisme gaullien recherché : costume sombre . fond de bureau
discours par cœur .
Ne donne pas l’impression de croire à ce qu’il dit
Bilan de ce qui été promis et tenu
Formules de politique extérieure
Reprise du tryptique : détente . entente . coopération
Resserrement de nos liens séculaires avec nos amis et alliés américains .
Récitatif .
La Haye : le règlement financier
la coopération franco-allemande
la sincérité de mon engagement vis-à-vis UK
« pousseront si UK est résolument tournée vers l’Europe »

– pas de désordre et de bavardages infantiles dans l’Université
« détermination deux mots illisible sauvergarde de notre pays et de l’indépendance de notre politique

jeudi 10 décembre 2009

journal d'il y a quarante ans - jeudi 11 décembre 1969

+ Jeudi 11 Décembre 1969


22 h

Terminé mon « libelle »
mais j’attends le discours de Pompidou lundi prochain
pour le poster .
Ma réflexion m’amène à souhaiter étudier
davantage le marxisme tel que pratiqué par P.C.F.
et son programme actuel .
Je me défie d’une adhésion à l’U D T .
Les hommes ne changent-ils pas ?
« Présence et action du gaullisme » a déjà
fait long feu !

Teilhard . merveilleux d’actualité
et même de « science-fiction »

Je vais creuser Mounier

Dr Morali . ce matin .
A plus tard . amour et filles
Maintenant . quitter les rêves d’adolescent
Creuser un sillon . Faire du sérieux .

Je ne peux plus rien faire avant d’être
en sécurité : finance . profession .

D’où l’an prochain : économie . travail . rigueur .

Inquiétude & Certitudes - jeudi 10 décembre 2009


Jeudi 10 Décembre 2009

Prier…[1] celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (mais il y a aussi, ailleurs, la constatation du Christ : ils ont des oreilles et ils n’entendent pas, qui fait écho à la caractérisation des idoles, pas d’oreilles, etc.). L’éloge et l’identification de Jean-Baptiste sont particulièrement précis. Notre maître en toute exégèse (cf. le cours dont nous n’avons pas la prise de notes, donné aux disciples qui s’arrêtèrent à Emmaüs), c’est le Christ… afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela, que le Dieu Saint d’Israël en est le créateur. Et que sommes-nous dans cette attente ? les petits et les pauvres cherchent de l’eau, et il n’y en a pas : leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. La Bible entière n’est pas un appel (le Coran), elle est un constat et elle multiplie les preuves et les récits : ceux de la rédemption, dont elle raconte, en final, la geste datée et historique (les évangiles), puisque ce que les hommes en propagèrent (les Actes et les Epîtres), et enfin ce que Dieu lui-même en a fait (l’Apocalypse de Jean). La bonté du Seigneur est pour tous. … Que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits. Dieu nous tire de notre autisme.


sommaire à nourrir

Le bla-bla à Copenhague où personne ne se trouve, sauf les trublions non invités de Greenpeace. A Bruxelles, les 27, comme si depuis des mois ou des années, on n’avait pu déjà prévoir, et déjà commencer nonobstant l’inaction des autres. On est à ce que la Chine nous donne des leçons – sur le papier des propositions d’objectifs.

Cohn-Bendit à France-Infos. Son talent pour les portraits en deux phrases : Georges Frèche, Nicolas Sarkozy. Comparaison des chiffres selon les commentaires à Bruxelles et selon lui.

Barack Obama recevant le prix Nobel et parfaitement (« humblement » assure-t-il) conscient de l’ironie : récompensé pour les 30.000 hommes envoyés en Afghanistan, prix Nobel de la paix alors qu’il mène deux guerres, capable de ne citer que des antécédents américains à sa distinction. Persévère à se donner deux ans en Afghanistan mais sans définir d’objectifs. Ce qui est évidemment le contraire d’une politique de paix, mais aussi d’une politique de guerre : les talibans n’ont qu’à disparaître jusqu’au départ, à date publique, des Américains, et ressurgir ensuite. Pour contrôler le pays, ils n’ont pas besoin d’être visibles.


Politique intérieure : Bruno Lemaire qu’à la voix, on prend pour Dominique de Villepin, son ancien camarade de promotion, celui qui l’a mis en selle. Dominique Bussereau d’un écart de langage à l’autre, ne sachant parler le même langage aux deux « camps » à la fois.

Les économistes, démentis par tous les faits depuis dix-huit mois, continuent : Italie, puis France, pas de dangert parce qu’ils sont plus gros que la Grèce. Pas de connaissance vêcue et pratique de l’économie de celle-ci dominée en social et en financement par un système bancaire oligopolistique.

Bien entendu, Michaël Jackson et Johnny Halliday, pourtant bien moindre, vont chacun beaucoup mieux, sur leur lit de mort, que Jean Paul II, en remuement de l’audimat.

[1] - Isaïe XLI 13 à 20 ; psaume CLXV ; évangile selon saint Matthieu XI 11 à 15

samedi 5 décembre 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 6 décembre 2009


Dimanche 6 Décembre 2009


Prier malgré sensations ou vérités, toutes reçues et au fond accessoires, mais combien elles ont de prise sur moi, sur chacun. Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère.. car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice. [1] Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits ; les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu. Nul n’est prophète qu’appelé. Jean, fils de Zacharie et d’Elisabeth, cousine de Marie, est appelé : il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Loi humaine et vœu de silence, loi divine et proclamation. Mais l’attachement humain dans la rencontre spirituelle est loisible, en « religion » comme dans une vie laïque : chaque fois que je prie pour vous tous, c’est toujours avec joie… Dieu est témoin de mon attachement pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Qu’est-il alors demandé ? dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important. Ainsi, dans la droiture, vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ. Le Coran a ce sens du Jour en vue duquel marcher et se préparer. Ceux – religieux ou qui pouvaient le demeurer – qui ont selon ces recommandations et par grâce, accompli ce chemin, que d’autres, demeurés encore de ce côté-ci, présentent parfois bien austèrement… je les porte tous dans mon cœur faillible… les emmenant me sauver des astreintes dépressives tandis qu’à cette heure tout obscure encore il pleut à verses et que mes aimées dorment et que j’ai du retard, ô combien, dans mon travail immédiat et dans mes chantiers. Anniversaire du mariage de mes parents. Dieu a si bien commencé chez vous son travail… il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Nul vivant n’a le droit de se juger lui-même puisqu’une vie et le point où elle en est ne s’apprécient que par rapport à Dieu, et de cela, Dieu est seul voyant. Il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. Je m’en vais, selon moi, je viens selon Dieu. Que Celui-ci enveloppe de sa miséricorde ceux que je pleure et m’appelle avec tous ceux que j’aime et qui m’aime. Et tous…

début d’après-midi

Manifestations de Verts et de différentes militances écologistes et autres à Paris. Démontage qui a commencé du « Copenhague » : mettre en place des processus évolutifs. Ce n’est pas un sommet mais un grand colloque, les engagements chiffrés (qui ne seront pas tenus) sont connus depuis quelques jours par l’opinion, et quelques semaines par les participants. Elément de distraction pour les opinions, s’ajoutant en plus présentable à celui de la grippe H1N1. Si celle-ci attaque vraiment, ce sera la totale prise au dépourvu, malgré – béni soit NS ! – l’ouverture le dimanche des centres de vaccination.

Deux congrès-discours importants. Suite du dialogue public Bayrou-Royal, le premier « répondant » à la seconde tout à l’heure. Bernard Thibault en congrès de la CGT à Nantes, très critiqué pour une stratégie maintenant identifiée (Duclos aurait dit copain comme cochon… avec NS) mais probablement reconduit jusqu’à…

Miss France a dormi dans une suite au Nregresco, on ne dit pas si ce fut seule. Vingt-deux ans, troisième année de droit (Nicolas Sarkozy, vingt-trois ans et deuxième année de droit).

Les remontées indiennes en Amérique anciennement espagnole : Venzuela et aujourd’hui Bolivie. Le Mexique demain ? ce sera d’immenses changements car il y a un regard indien (amérindien) sur le monde.

Deuxième tour de l’élection présidentielle en Roumanie ; pays du fantastique, de l’indicible.

[1] - Baruc V 1 à 9 ; psaume CXXVI ; Paul aux Philippiens I 4 à 11 ; évangile selon saint Luc III 1 à 6

Inquiétude & Certitudes - samedi 5 décembre 2009