mardi 30 janvier 2018

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 janvier 2018

la reprise d'Ascometal

 

Industrie Schmolz-et-Bickenbach reprend Ascométal

Le tribunal de grande instance de Strasbourg a rendu son jugement hier. Le groupe germano-suisse Schmolz-et-Bickenbach reprend Ascométal. Manifestation demain, à 10h, à Hagondange, pour sauver l’aciérie.

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  • Le 30/01/2018 à 05:00
Photo HD Si, en matière d’emplois, le tableau est un peu meilleur dans l’Est puisque S + B consolide la position de Hagondange sur son marché d’excellence, l’automobile, il sacrifie cependant l’aciérie à l’horizon 2019. Photo archives Pascal BROCARD
C’est une surprise : la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a désigné, hier matin, le groupe Schmolz-et-Bickenbach (S + B) pour la reprise d’Ascométal, leader français des aciers spéciaux, dont le siège se trouve à Hagondange.
Ascométal avait été placé en redressement judiciaire il y a deux mois. Expert dans les produits spéciaux pour l’automobile et les hydrocarbures, Asco Industries avait subi une année 2016 catastrophique qui avait fait plonger son résultat de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Emplois sacrifiés

Depuis novembre, Liberty Steel, le mastodonte du milliardaire Sanjeev Gupta, a semblé mener d’une courte tête le duel engagé avec le groupe germano-suisse Schmolz-et-Bickenbach. Mieux-disant social, Liberty reprenait tout le périmètre du groupe et l’essentiel des 1 350 salariés. S + B, poids lourd européen des aciers spéciaux, tranchait dans le vif en matière d’emplois (il ne conserve que 1 200 salariés), mais était convaincant sur sa logique industrielle de consolidation du secteur.
Depuis hier, les sites du Nord et du Sud d’Ascométal sont groggy, avec 350 salariés de plus sur le carreau à Ascoval – la joint-venture Vallourec-Ascoval – et le laminoir de Dunkerque promis à l’arrêt. À Fos-sur-Mer (Sud), le train à fil n’a pas non plus de perspectives d’avenir. Dans l’Est, le tableau est un peu meilleur puisque S + B consolide la position de Hagondange sur son marché d’excellence, l’automobile, mais sacrifie trente-sept emplois dans différents services et, surtout, l’aciérie à l’horizon 2019. « Nous ne savons pas très bien comment réagir, tant l’addition est salée socialement, expliquait Alain Hilbold, juste après l’annonce du tribunal. Liberty n’a pas donné assez de garanties selon moi et exigeait beaucoup d’argent public de l’État et des Régions [40 M€]. Nous allons demander à S + B de revoir sa copie. »
Un comité d’entreprise extraordinaire a lieu dès aujourd’hui. Pour la CFE-CGC, « la suppression de 101 postes de travail génère des inquiétudes sur la possibilité, à court terme, de faire fonctionner correctement les usines […]. La fermeture du laminoir de Dunkerque, pour lequel des investissements étaient prévus reste un point noir du projet […]. Toutefois, cette solution permettra une transition en douceur et une pérennité pour la filière automobile. »

Grève dès demain

À la CGT, Yann Amadoro est mitigé. « C’est dur socialement, mais industriellement, S + B était plus cohérent. » Le syndicat se concentre déjà sur la bataille pour la sauvegarde de l’aciérie de Hagondange. Un mot d’ordre de grève (auquel s’associe la CFDT) est lancé pour demain, 10h.
Pour l’État, qui avait soutenu l’offre de Liberty Steel, l’opération déminage commence. Bruno Le Maire réunit aujourd’hui, à midi à Bercy, les patrons de Vallourec et S + B, ainsi que Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, pour tenter de sauver Ascoval. S + B s’est engagé auprès d’un éventuel repreneur sur un contrat d’approvisionnement de 80 000 tonnes d’acier par an, pour une période allant jusqu’à deux ans. Mais la négociation promet d’être compliquée. Xavier Bertrand avait ouvertement soutenu Liberty Steel et n’avait accordé que cinq minutes d’entretien à Clemens Iller, PDG de Schmolz-et-Bickenbach, très vexé, comme il l’avait raconté en marge de l’audience à Strasbourg.
Alain MORVAN
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Reprise d'Ascométal : 20 emplois supprimés et une centaine menacée à Fos-sur-Mer

© Maxppp/NOSETTO Patrick© Maxppp/NOSETTO Patrick
Le groupe suisse repreneur d'Ascométal prévoit de fermer d'ici deux à trois ans trois unités situées dont le train à fil à l'usine de Fos-sur-Mer. A terme 120 emplois sont menacés. Le président de région Renaud Muselier demande au gouvernement d'agir pour préserver un outil industriel performant.
Par Annie Vergnenegre Publié le 30/01/2018 à 07:45
Le reprise d'Ascométal par le groupe suisse Schmolz et Bikenbach va avoir un impact sur le site de Fos-sur-Mer . Le repreneur prévoit en effet de fermer d'ici deux à trois ans trois unités situées sur en Moselle, dans le Nord, dans les Bouch-du-Rhône.

Une vingtaine d'emplois supprimés à court terme


Dans le sud, la menace pèse sur le train à fil de Fos-sur-Mer. Dans un communiqué le président de la région Paca, et député européen Renaud Muselier, a apporté son soutien aux salariés fosséens. "Ce sont dès la fin du mois, 101 emplois qui seront supprimés dont une vingtaine sur le site de Fos-sur-Mer, indique-t-il dans un communiqué.
A long terme, 250 emplois seront affectés par la restructuration prévue et notamment la fermeture du train à fil qui concerne 120 emplois en CDI et près de 50 sous-traitants à Fos-sur-Mer.
Le président de la région "demande l’ouverture immédiate de négociations au plus haut niveau pour la préservation de l’emploi et le maintien du train à fil sur le site de Fos-sur-Mer. Cette fermeture signifierait en effet la perte d’un outil industriel performant et disposant de nombreuses commandes".
Reprise d’#Ascometal je demande au #Gouvernement de tout faire comme nous l’avions fait avec @xavierbertrand et @JeanROTTNER pour préserver l’emploi en #France et notre filière de l’acier ! Plusieurs milliers d’emplois sont aujourd’hui menacés. J’apporte mon soutien aux salariés pic.twitter.com/Mis5ScJbFQ
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 29 janvier 2018

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Sidérurgie : la reprise des sites du groupe Ascometal sauve 1 350 emplois

L’offre de reprise du groupe suisse a été préférée à celle de l’anglo-indien GFG Alliance. Les cinq sites du sidérurgiste français et ses 1 350 salariés sont sauvés, mais pas sa filiale Ascoval.
LE MONDE ECONOMIE | 29.01.2018 à 11h51 • Mis à jour le 29.01.2018 à 19h40 | Par Philippe Jacqué
C’est la fin d’une bataille-éclair de six semaines, et le vainqueur est Schmolz + Bickenbach. Le groupe suisse a été officiellement désigné lundi 29 janvier par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg pour reprendre les cinq sites d’Ascometal, et ses 1 350 salariés. La reprise de la société sidérurgique sera effective à compter du 1er février, a indiqué le tribunal alsacien.
L’offre de reprise du groupe suisse, leader mondial de la production d’aciers longs en aciers spéciaux avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2016, a été préférée à celle de l’anglo-indien GFG Alliance, et sa filiale Liberty House. Ce groupe détenu par l’entrepreneur Sanjeev Gupta constitue depuis le début des années 2010 une activité sidérurgique, mais n’était présent dans les aciers spéciaux que depuis 2016 et le rachat d’une ancienne filiale de Tata Steel. Début janvier, ce groupe a annoncé l’acquisition auprès de Rio Tinto de l’usine d’aluminium de Dunkerque pour près de 500 millions d’euros.
Lors de la présentation des offres devant le tribunal, Liberty apparaissait le mieux-disant à tous les niveaux. Il proposait de reprendre les cinq sites du groupe (Dunkerque dans le Nord, Le Marais, près de Saint-Etienne dans la Loire, Custines et Hagondange dans le Grand-Est, Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône), de sauvegarder l’ensemble des 1 350 emplois, et de reprendre également les 60 % du site d’Ascoval de Saint-Saulve (Nord), une filiale conjointe avec Vallourec, que le groupe suisse n’entend pas conserver.
Ces propositions n’ont cependant pas convaincu les juges, sans doute du fait du flou du plan de financement. En effet, alors que Schmolz + Bickenbach, déjà présent en France par le biais de sa filiale Ugitech, qui emploie 1 500 personnes dans l’Hexagone, s’est engagé à investir dans les années à venir 195 millions d’euros, sur ses fonds propres, Liberty annonçait dans ses communiqués un investissement sur cinq ans de 300 millions.

Expérience industrielle du groupe suisse

Problème, dans l’offre, le groupe ne parlait plus que de 120 millions d’investissements, dont seulement 10 millions apportés directement par Liberty. Le reste était constitué d’aides ou de prêts des régions Grand-Est, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côtes d’Azur, à hauteur de 29 millions d’euros, de 40 millions d’euros apportés par Vallourec, pour couvrir les pertes à venir d’Ascoval, et de 40 millions d’euros de prêts alloués par la propre banque de Sanjeev Gupta.
De même, les juges ont préféré l’expérience industrielle du groupe suisse, qui entend consolider le marché européen, à l’inexpérience du groupe britannique, dont le projet industriel était jugé léger par les observateurs, et notamment la CFDT. Alors que Schmolz + Bickenbach s’engage à saturer les usines françaises en les spécialisant et les coordonnant avec les usines allemandes de Schmolz + Bickenbach, Liberty promettait d’augmenter les volumes en cherchant de nouveaux débouchés, alors que ses usines actuelles tournent à moins de 40 % de capacité… La promesse a été jugée trop incertaine par la justice commerciale.
La justice espère surtout qu’avec le nouvel acquéreur, l’entreprise française va, enfin, cesser sa descente aux enfers. Dans les années 1980, cette ancienne filiale d’Usinor était l’un des leaders mondiaux des aciers spéciaux, notamment à destination de l’automobile, et un peu à destination du secteur pétrolier. En 1999, Usinor cède Ascometal à l’italien Lucchini, qui récupère les volumes de production pour les transférer vers ses usines en Italie, et renâcle à financer le développement d’Ascometal.

Réduction des effectifs

En 2009, le fonds Apollo reprend la société, lui prêtant au passage à un taux de 16 % 300 millions d’euros. Ce sera un fardeau trop lourd pour la société qui ne dégage pas assez de bénéfices pour rembourser sa maison mère. En 2013, Ascometal, qui emploie alors 1 900 salariés sur une demi-douzaine de sites, se déclare une première fois en faillite avec un passif de 500 millions d’euros.
En 2014, la société est reprise par un consortium mené par Frank Supplisson, ancien directeur de cabinet d’Eric Besson, et de plusieurs fonds d’investissement anglo-saxons. En trois ans, le groupe divisera par deux son chiffre d’affaires, notamment du fait de la chute du secteur pétrolier, qui faisait les marges du groupe. En novembre 2017, lestée de quelque 50 millions de dettes, la société s’est déclarée en cessation de paiement.
Le choix Schmolz + Bickenbach sera sans doute critiqué notamment par les responsables régionaux, car le groupe suisse n’a pas fait mystère de sa volonté de réduire les effectifs. Il a constitué une enveloppe d’au moins 1,5 million d’euros pour financer un plan de départs de plus d’une centaine de personnes.
Vos réactions (1) Réagir
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PAULINE COTTON 29/01/2018 - 19h29
IL serait bien de corriger toutes les coquilles du texte en particulier celle de la dernière phrase qui fait vraiment mauvais effet


lundi 29 janvier 2018

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 janvier 2018

" un crime d'Etat " - France 5 . rediffusion ... l'asssinat de Robert Boulin


télé7jours

Crime d'état (France 5) - François Berléand : "J'ai toujours eu la conviction que Robert Boulin a été assassiné"

29/01/2018 - 16h24

ARCHIVE. En 2012 François Berléand endossait le costume de l'ancien ministre du travail de 1979, Robert Boulin, dans ce téléfilm qui retrace l'une des affaires les plus sombres de la Ve République. A l'occasion de sa rediffusion ce soir sur France 5, nous vous proposons de relire l'interview que l'acteur nous avait accordé à l'époque.
© © Jean-Philippe BALTEL / FTV / GMT
 
Vous incarnez Robert Boulin, ministre du Travail et de la Participation sous le gouvernement Barre, retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans un étang de Rambouillet. Que saviez-vous de cette affaire ?
François Berléand : Je me souviens du titre de Libération  : "Mort dans 50 cm d'eau". Il avait des hématomes sur le visage et des fractures. L'enquête a pourtant conclu à un suicide, une thèse qui paraissait aberrante. Comme sa famille, j'ai toujours eu la conviction qu'il s'agissait d'un assassinat. Quand j'ai su que le scénario allait dans ce sens, j'ai foncé. On est au-delà du beau rôle, presque dans un acte civique. Cela peut aider à établir  la vérité, toujours inconnue à ce jour.
Qui était Robert Boulin ?
Un honnête homme, gaulliste de gauche, proche de Chaban-Delmas, qui fut trahi par Chirac en 1974. Je n'ai pas cherché à lui ressembler, car c'est tout ce qui se passe autour de lui qui compte. Dans la lutte qui oppose alors Giscard à Chirac, Boulin n'est qu'un pion cerné par des hommes malhonnêtes, et qui se retrouve au coeur d'un scandale politico-financier. Détenteur de secrets inavouables sur le financement du RPR, il paiera le prix fort.
Le tournage a-t-il été difficile ?
J'ai aimé jouer le ministre, pas le mort ! J'ai trouvé la scène de l'étang éprouvante mais la pire, pour moi qui suis claustro, reste celle du cercueil. J'espère qu'à ma mort, on me mettra dans un truc plus large !
Crime d'état est diffusé lundi 29 janvier à 20h55 sur France 5.
Emmanuelle Touraine
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Publié le 27/10/2017 à 17:34 | Le Point.fr

Les indices qui montrent que Robert Boulin a été tué

"Envoyé spécial", diffusé jeudi sur France 2, explique pourquoi la thèse officielle du suicide de l'ancien ministre de Giscard d'Estaing doit être écartée.

Robert Boulin, secrétaire d'État au Budget, pose dans son bureau en septembre 1963. 
Robert Boulin, secrétaire d'État au Budget, pose dans son bureau en septembre 1963.  © AFP











L'enquête de Benoît Collombat, Bernard Nicolas et Arnaud Mansir diffusée jeudi soir dans Envoyé spécial sur France 2 est diablement efficace. Si elle ne nous apprend pas le nom des véritables commanditaires du meurtre de Robert Boulin, ministre du Travail de Valéry Giscard d'Estaing au moment de sa mort, elle confirme ce que la thèse officielle n'a jamais accepté : Robert Boulin ne s'est pas suicidé. La démonstration est à ce point pertinente que même Bernard Pons, fidèle parmi les fidèles de Jacques Chirac et ancien secrétaire général du RPR, dit sa « quasi-certitude », dans un témoignage inédit, « qu'il s'agit d'un assassinat ».
La mort du politique remonte au 30 octobre 1979. La nouvelle tombe aux infos du matin : « Le ministre du Travail s'est vraisemblablement suicidé. » À 8 h 40, des gendarmes ont découvert le corps dans un étang des Yvelines, à moitié couché sur le ventre à six ou sept mètres du rivage, dans... soixante centimètres d'eau. L'autopsie n'a pas encore eu lieu que la thèse du suicide se répand partout. « Il se serait bourré de barbituriques », affirme la journaliste Danièle Breem. Première contre-vérité : on ne retrouvera dans son sang – et pas dans son estomac – qu'une dose de Valium.

« Ce n'est pas la noyade qui l'a rendu comme ça »

Les incohérences s'enchaînent ensuite. Au premier plan de la vie politique depuis des décennies, « premier ministrable » comme le veut la formule, Robert Boulin est un homme qui dérange. Les dernières semaines avant sa mort, il vit une campagne de dénigrement dans la presse. Et répond aux accusations sur le plateau d'Europe 1, suggérant qu'il sait qui est à l'origine de cette campagne et qu'il a des dossiers compromettants sur eux... Une menace de trop ? C'est la thèse de ses proches.
Dans le documentaire, témoigne ainsi ce médecin du Samu, premier à découvrir le corps le matin du 30 octobre et qui voit ce visage « à deux tiers hors de l'eau plein d'ecchymoses », « très traumatisé ». Ses membres paraissent presque désarticulés. « Un pompier me dit : Tiens, on dirait qu'il sort d'une malle, relate le médecin. Avant d'ajouter : « Ce n'est pas la noyade qui l'a rendu comme ça. Ce sont les coups. »

Pas d'examen du crâne

Quelques minutes plus tard, c'est un plongeur, interrogé par le journaliste, qui remarque que les chaussures du mort sont propres. Les chaussons des plongeurs, venus récupérer la dépouille, sont, eux, souillés de boue. Les pompiers ayant assisté à la scène reçoivent l'ordre de ne rien raconter à leur famille, encore moins aux journalistes. L'autopsie, bâclée, ne livre guère de réponses. « L'examen du crâne n'est pas effectué sur directives du procureur de la République », peut-on lire dans le rapport d'autopsie, alors même que le visage de Boulin est largement tuméfié.
La demande émane du procureur, mais également de Marcel Cats, chef de cabinet du ministre, qui demande à ce que la dépouille ne soit pas mutilée. Il prétend parler au nom des Boulin. Ces derniers n'ont jamais fait une telle demande, assure Envoyé spécial. On ne vérifie pas non plus, pour accréditer la noyade, si de l'eau de l'étang se trouve bien dans les poumons. Dernière « anomalie flagrante » : les légistes écrivent que les lividités cadavériques, à savoir les marbrures qui apparaissent sur un corps une douzaine d'heures après la mort, se situent sur le dos de la victime. Or c'est impossible : Robert Boulin a été retrouvé sur le ventre, ce qui indique un déplacement du corps... La thèse du suicide s'effondre.

Le jour de la disparition

C'est ensuite les conditions dans lesquelles le corps a été découvert qui intriguent. Les gendarmes – par la suite dessaisis du dossier – l'ont officiellement trouvé à 8 h 40, le 30 octobre au matin. Les plus hautes autorités de l'État, elles, ont été averties de la mort du ministre dans la nuit, vers 2 heures... Comment est-ce possible ? Revenons légèrement en arrière. La veille, Robert Boulin a annulé tous ses rendez-vous, sauf un avec Gaston Flosse à 15 heures. Il s'est ensuite rendu avec plusieurs dossiers à son domicile, avant de partir en voiture dans les Yvelines vers 17 heures.
Un témoin affirme l'avoir croisé à 17 h 30 à Montfort-l'Amaury tandis qu'il était assis sur le siège passager, conduit par un chauffeur, et avec une tierce personne à l'arrière. Selon le rapport d'autopsie, il meurt probablement en toute fin d'après-midi. Dès le début de soirée, et alors que la nouvelle ne s'est absolument pas répandue, Guy Aubert, un proche du ministre et du RPR, rend visite à la famille, paniqué, et leur annonce qu'il craint que Robert n'ait été « enlevé ».

Un mauvais en-tête sur la lettre de suicide

Vers 20 heures, trois autres visiteurs, très nerveux, arrivent au domicile du ministre. Et se rendent à plusieurs reprises dans le bureau de Robert Boulin. Lorsqu'ils en partent, son gendre, Éric Burgeat, trouve une lettre à en-tête du ministère, soi-disant signée de Robert Boulin, par laquelle il annonce son suicide. L'homme est catégorique : cette lettre ne figurait pas dans la corbeille à papier avant le passage des trois hommes. Eux nient ardemment l'y avoir mise.
Interrogée sur cette lettre, la secrétaire particulière de Robert Boulin tique : le seul « ministère du Travail » apparaît en en-tête du papier. Or, à l'époque des faits, l'intitulé exact est le suivant : « Ministère du Travail et de la Participation ». Des hommes ont-ils récupéré du vieux papier pour fabriquer un faux ? Mystère.

La découverte du corps en pleine nuit

Yann Gaillard, directeur de cabinet de Boulin, est convoqué en pleine nuit chez les directeurs de cabinet du Premier ministre, Raymond Barre. Alors que les plus hauts personnages publics de l'État sont au courant dès 2 heures du matin, comment expliquer que des recherches soient officiellement lancées à 6 h 25 pour « retrouver une haute personnalité » ?
Et ce, d'autant plus que Louis-Bruno Chalret, procureur général près la cour d'appel de Versailles, réputé très proche du SAC et des réseaux Foccart, se serait rendu à 2 heures du matin auprès du corps du ministre. C'est en tout cas ce que confie à Envoyé spécial une de ses proches de l'époque, réveillée en pleine nuit : « Bruno m'a appelé à 2 heures du matin. Il me téléphone et il me dit : On vient de me prévenir et de me dire qu'on avait trouvé Boulin dans le bois de machin... Chalret se lève et va directement dans les bois. » Que s'est-il passé exactement ? L'information judiciaire rouverte le 4 août 2015 à Versailles pour « arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort ou assassinat » le dira peut-être. Le temps presse : de nombreux témoins-clés sont déjà décédés.
24 Commentaires

Par sergio46 le 29/10/2017 à 17:51
@Flexi : Il n'y a pas eu l'enquête qui aurait dû être demandée par VGE !
C'est tout ce que je voulais dire sans mettre en cause VGE, car tout converge vers une mise en cause du SAC, qui devait se rendre tristement célèbre à Auriol !
Mais peut-être VGE a-t-il craint pour sa vie ?
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Par Flexi le 29/10/2017 à 09:20
Rien à voir
@sergio46
VGE n‘a rien à voir là-dedans, il avait d‘ailleurs envisagé de nommer Boulin premier ministre quand Chirac a démissionné...
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Par Flexi le 29/10/2017 à 09:17
Sac à main ou mise à sac...
@Happyfew
Ce fut une mise à... Sac !
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Par Ambroudiane le 28/10/2017 à 20:50
On vous dira tout
On vous dira tout pour la énième fois à savoir que R. Boulin a été assassiné mais on vous dira surtout pas qui a donné les ordres et qui fut le bras armé.
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Par Le sanglier de Génolhac le 28/10/2017 à 20:07
C'est ça...
Robert Boulin s'est suicidé. Et pour Kennedy, Oswald a agi seul.
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Par Hal le 28/10/2017 à 17:36
Pourquoi Giscard ne dit-il rien ?
On a peine à imaginer qu'il ne sache rien de cette triste affaire.

A-t-il honte de n'avoir rien dit, avait-il peur à l'époque des représailles s'il parlait.

Aujourd'hui, il n'a rien à perdre, tout à gagner en révélant ce qu'il sait. S'il a fait preuve de faiblesses, l'histoire lui pardonnera. Il doit aux victimes, la vérité, même s'il n'en connaît qu'une petite part.
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Par logiques le 28/10/2017 à 13:47
Oui la thèse de l’assassinat est évidente !
Mais les coupables sont certainement nombreux, et la presse de l’époque savait qui était derrière, certains juges aussi...
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Par MC33 le 28/10/2017 à 11:40
Le procureur, encore lui...
Je lis que le procureur a joué un rôle actif dans la mascarade qui a suivi la mort de R. Boulin. Notamment, il donne ordre de ne pas examiner le crâne, ce qui est inutile pour un noyé (!). Normal, il est soucieux de l'économie des deniers publics. Et, apparemment, ceci ne déclenche aucun scandale. Ah, la justice indépendante et la presse libre ! J'attends que cette émission d'investigation investigue sur le déferlement de haine qu'a subi R. B avant son assassinat, et fasse une revue de presse sur les commentaires qui ont été publiés ensuite.
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Par FLYTOXX le 28/10/2017 à 11:02
Il s’en passe parfois de drôles
Dans les cercles proches du pouvoir.
L’affaire Boulin en est une parmi d’autres. Ainsi, les « suicides » du brave Bérégovoy et de François de Grossouvre m’ont toujours paru très suspects.
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Par Happyfew le 28/10/2017 à 10:38
Le silence assourdissant de Giscard au moment mais aussi après et aujourd'hui !
Nous avions tous bien compris depuis longtemps qui était "le Grand" et il est facile d'imaginer le nom de son compère dans cette affaire. Mais ce qui choque le plus sans que l'on puisse comprendre pourquoi, c'est le silence assourdissant de Giscard qui travaillait avec Boulin depuis des lustres et qui plus est, ne s'est même pas rendu à ses obsèques alors qu'il ne ménageait pas ses efforts pour diner avec un peu partout avec des Français. C'est une vrai question. Bien sur je n'imagine pas une seconde une quelconque implication mais quel est la cause de ce silence assourdissant? Qui "le tenait par les c... " pourrez-t-on se demander ?
Cécile Jaurès , le 29/01/2018 à 5h55
François Berléand (à dr.) incarne Robert Boulin. / J.-P. Baltel/FTV/GMT
Crime d’État
Lundi 29 janvier, à 20 h 50 sur France 5
L’affaire Boulin n’a pas fini de faire couler de l’encre. Bientôt quarante ans après la découverte du corps de l’ancien ministre de Valéry Giscard d’Estaing dans un étang en forêt de Rambouillet, les circonstances troubles de sa mort sont toujours débattues.
En octobre était diffusé sur France 2 Révélations sur un crime d’État, documentaire du journaliste Benoît Collombat qui travaille depuis une quinzaine d’années sur cette affaire, notamment auteur d’une large enquête parue en 2007 : Un homme à abattre (Fayard).
France 5 propose lundi 29 janvier la rediffusion d’un téléfilm réalisé en 2012 par Pierre Aknine, Crime d’État, qui, lui aussi, suit la thèse de l’assassinat politique défendue par la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat, dans son livre paru en 2010, Le Dormeur du Val (Éd. Don Quichotte).

Une enquête pleine « d’incohérence »

« Elle nous a beaucoup aidés, mais j’ai également rencontré de nombreux protagonistes de l’époque et lu tous les livres sur le sujet. Les incohérences de l’enquête sont stupéfiantes », affirmait Pierre Aknine à la sortie initiale de son film. « Je n’ai jamais cru au suicide », déclarait de son côté le producteur Jean-Pierre Guérin.
Selon lui, « seule la fiction peut aujourd’hui éclairer les zones d’ombre », quitte à concéder « quelques aménagements avec la réalité pour mieux faire passer l’émotion ». Le rôle de Robert Boulin est magnifiquement porté par le comédien François Berléand, entouré notamment de Philippe Torreton (le promoteur Henri Tournet) et André Marcon (l’homme politique et fondateur du SAC Jacques Foccart).
Audacieux dans sa mise en scène et son parti pris, le film fait notamment parler le personnage Robert Boulin après sa disparition, et remet ce « crime d’État » supposé dans le contexte de la mort suspecte de quatre autres personnalités. Les « libertés » du film en font un polar brillant, dense, haletant, mais qui ne mettra pas tout le monde d’accord.
Cécile Jaurès


Cécile Jaurès , le 29/01/2018 à 5h55
François Berléand (à dr.) incarne Robert Boulin. / J.-P. Baltel/FTV/GMT
Crime d’État
Lundi 29 janvier, à 20 h 50 sur France 5
L’affaire Boulin n’a pas fini de faire couler de l’encre. Bientôt quarante ans après la découverte du corps de l’ancien ministre de Valéry Giscard d’Estaing dans un étang en forêt de Rambouillet, les circonstances troubles de sa mort sont toujours débattues.
En octobre était diffusé sur France 2 Révélations sur un crime d’État, documentaire du journaliste Benoît Collombat qui travaille depuis une quinzaine d’années sur cette affaire, notamment auteur d’une large enquête parue en 2007 : Un homme à abattre (Fayard).
France 5 propose lundi 29 janvier la rediffusion d’un téléfilm réalisé en 2012 par Pierre Aknine, Crime d’État, qui, lui aussi, suit la thèse de l’assassinat politique défendue par la fille de Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat, dans son livre paru en 2010, Le Dormeur du Val (Éd. Don Quichotte).

Une enquête pleine « d’incohérence »

« Elle nous a beaucoup aidés, mais j’ai également rencontré de nombreux protagonistes de l’époque et lu tous les livres sur le sujet. Les incohérences de l’enquête sont stupéfiantes », affirmait Pierre Aknine à la sortie initiale de son film. « Je n’ai jamais cru au suicide », déclarait de son côté le producteur Jean-Pierre Guérin.
Selon lui, « seule la fiction peut aujourd’hui éclairer les zones d’ombre », quitte à concéder « quelques aménagements avec la réalité pour mieux faire passer l’émotion ». Le rôle de Robert Boulin est magnifiquement porté par le comédien François Berléand, entouré notamment de Philippe Torreton (le promoteur Henri Tournet) et André Marcon (l’homme politique et fondateur du SAC Jacques Foccart).
Audacieux dans sa mise en scène et son parti pris, le film fait notamment parler le personnage Robert Boulin après sa disparition, et remet ce « crime d’État » supposé dans le contexte de la mort suspecte de quatre autres personnalités. Les « libertés » du film en font un polar brillant, dense, haletant, mais qui ne mettra pas tout le monde d’accord.
Cécile Jaurès
Et aussi
La thèse du suicide de Robert Boulin (costume sombre) est remise en cause d’un b...
Aude Carasco , le 26/10/2017 à 6h46
La thèse du suicide de Robert Boulin (costume sombre) est remise en cause d’un bout à l’autre. / Envoyé Spécial
Envoyé spécial. Révélations sur un crime d’État
Jeudi 26 octobre, à 20 h 55 sur France 2
Officiellement, l’ancien ministre du travail du gouvernement Raymond Barre a mis fin à ses jours, avalant des barbituriques puis se noyant dans le demi-mètre d’eau d’un étang de la forêt de Rambouillet, dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979. Dans une lettre dactylographiée retrouvée dans son bureau, Robert Boulin indiquait sa décision de mettre fin à ses jours, préférant « la mort » à la « suspicion » d’avoir illégalement acquis une garrigue à Ramatuelle (Var).
Sauf que trente-huit ans plus tard, cette thèse est remise en cause d’un bout à l’autre. Benoît Collombat, journaliste à France Inter, qui enquête depuis une quinzaine d’années sur cette affaire, souhaitait porter à l’écran la somme de documents, éléments factuels et témoignages rassemblés dans son livre de 500 pages, paru en 2007 (Un homme à abattre, Éd. Fayard). Il s’est associé pour cela au journaliste Bernard Nicolas, coauteur d’un documentaire pour Canal + (L’affaire Boulin : le suicide était un crime) qui avait ouvert une brèche dans la version officielle au début des années 2000.

Les nouveaux repentis

Depuis, les langues se sont déliées. Des témoins essentiels ont accepté de leur parler comme le pompier qui a sorti le corps de l’eau (constatant les coups et la position inadéquate), deux médecins l’ayant examiné, un policier dessaisi de l’enquête, un membre du SAC (police parallèle proche du RPR) affirmant avoir été envoyé chercher les documents (lié à la corruption des partis et à la Françafrique) que Robert Boulin menaçait de rendre public.
Parmi les nouveaux repentis, Bernard Pons, 92 ans, ancien secrétaire général du RPR, aujourd’hui convaincu de l’assassinat, souhaite parler au juge et livrer la confidence d’un homme clé… Accablant et très efficacement argumenté, ce documentaire ne cache pas son objectif : ne pas laisser s’enliser ce dossier, rouvert par la justice en 2015, mais qui demeure embarrassant pour la République.
Aude Carasco















l'incarnation de la "françafrique" --- Robert Bourgi


wikipédia à jour au 30 janvier 2018 à 15:30 ; interr. BFF à 19 heures


Robert Bourgi
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Biographie
Naissance
4 avril 1945Voir et modifier les données sur Wikidata (72 ans)
DakarVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jaffar BourgiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité

Autres informations
Directeur de thèse
Distinction
Robert Bourgi, né le 4 avril 1945 à Dakar, est un avocat et conseiller politique français.
Spécialiste des questions africaines, personnage controversé, il est considéré comme un représentant de la « Françafrique ».

Sommaire

Biographie

Famille

Né le 4 avril 1945 à Dakar, au Sénégal, Jaffar (dit Robert1) Bourgi appartient à une fratrie de 13 enfants, issus d'une dynastie libano-sénégalaise. Fils de Mahmoud Bourgi, un riche négociant en textile, qui a choisi d'émigrer du Liban en 19182. Il est le frère du professeur d'Université agrégé de droit public Albert Bourgi3,4.
Marié le 7 décembre 1972 à l'avocate Catherine Vittori, il a trois enfants5,6.

Formation

Après des études au lycée Van-Vollenhoven à Dakar et des études de droit à l'université de Nice et à l'université Paris-I, il devient docteur d'État en droit public en 1978, son sujet de thèse porte sur « De Gaulle et l'Afrique »7, et diplômé d'études supérieures en science politique5.
Bien qu'il ait prêté serment en 1993, Robert Bourgi est un avocat qui n'a jamais plaidé2.

Carrière

Robert Bourgi est considéré comme un disciple de Jacques Foccart avec qui son père Mahmoud Bourgi, important commerçant gaulliste, avait noué des relations d'affaires6. Il se dit « musulman chiite »8. Proche du pouvoir, il conseille la poursuite de relations avantageuses entre la France et le continent africain. Jacques Foccart le présente notamment à Omar Bongo6.
D'abord conseiller politique de Michel Aurillac (alors ministre de la Coopération de Jacques Chirac sous la première cohabitation, de 1986 à 1988) puis de Dominique de Villepin (dont il s'est senti méprisé et écarté de son entourage, considérant en même temps ses chances électorales amoindries après le mouvement contre le CPE6), il est passé dans le camp de Nicolas Sarkozy en septembre 2005. Robert Bourgi intègre le Premier Cercle des donateurs de Nicolas Sarkozy, est présent lors de son investiture présidentielle et ce dernier le décore de la Légion d'honneur en septembre 20079,10.
Il a également endossé le rôle de délégué national du Club 89, chargé des pays en développement de 1981 à 1996, en plus d'être chargé de mission du Rassemblement pour la République (RPR), responsable des relations politiques avec les pays africains du Sud du Sahara.
Figure discrète de la « Françafrique », Robert Bourgi était un proche du président gabonais Omar Bongo (en fonction de 1967 à 2009). Il est également proche du président sénégalais Abdoulaye Wade (en fonction de 2000 à 2012), du président congolais Denis Sassou-Nguesso (en fonction depuis 1997)11 et du président ivoirien Laurent Gbagbo (2000-2011). Il participe à gérer des commissions, des fonds secrets, le sort d'opposants, de journalistes, de maîtresses ou encore d'enfants cachés6.
Il a joué, à la demande d'Omar Bongo et de Denis Sassou Nguesso, un rôle décisif dans l'éviction de Jean-Marie Bockel de son poste de secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie (qui avait promis la fin de « la Françafrique moribonde »)12,13 et de son remplacement par Alain Joyandet6.
D'après Le Monde, « nombre de diplomates craignent que son influence auprès de Nicolas Sarkozy reflète l'idée que le président se fait de l'Afrique, celle d'"un continent qu'on ne tient que par les barbouzes"8. »
Le journaliste Pierre Péan l'utilise régulièrement comme informateur et, grâce à lui, révèle dans Le Monde selon K. (Fayard, 2009), les liens entre Bernard Kouchner et des rapports sur le système de santé gabonais très bien payés par Omar Bongo6.
Robert Bourgi a soutenu ouvertement le futur nouveau président gabonais Ali Bongo Ondimba lors de la présidentielle 2009 : « Au Gabon, la France n'a pas de candidat, mais le candidat de Robert Bourgi, c'est Ali Bongo. Or je suis un ami très écouté de Nicolas Sarkozy. De façon subliminale, l'électeur le comprendra8. » Lors de l'élection présidentielle gabonaise de 2016, il soutient ouvertement Jean Ping, le principal opposant d'Ali Bongo. Lors des événements faisant suite à ce scrutin, il déclare publiquement sur la chaîne France 24 que son soutien à Ali Bongo en 2009 aurait enfanté un monstre.
Robert Bourgi est membre du Comité consultatif international de l'Organisation de la presse africaine (APO), qui assure notamment ses relations presse14.
Le 11 septembre 2011, il explique au Journal du dimanche avoir transporté à de nombreuses reprises dans les années 1990 « des millions d'euros » d'États africains faisant partie de la « Françafrique » au profit de Jacques Chirac, précisant que Dominique de Villepin était au courant de cette situation15,16. Le même jour, Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont fait savoir leur intention de déposer plainte contre l'avocat. Seul Jean-Marie Le Pen porte finalement plainte et l'emporte6.
Le 12 septembre 2011, il est mis en cause par Jean-François Probst, un ex-collaborateur de Jacques Chirac, dans la poursuite de ces opérations occultes : « Robert Bourgi s'est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d’États africains lors de la présidentielle de 200717. »
Le même jour, au Grand journal sur Canal+, il indique que la campagne électorale de Jean-Marie Le Pen de 1988 a été financée par ce même système de « valises ». Ces propos lui valent une condamnation pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris le 13 décembre 201218.
Robert Bourgi participe à la libération de Clotilde Reiss. Le 16 mai 2010 l'étudiante française, emprisonnée par les Iraniens à Téhéran depuis 2009, est relâchée, alors que les négociations semblent abandonnées. Jeune Afrique précise son rôle dans des négociations menées « à l’écart des ministères et des ambassades »19. Ce rôle essentiel joué par le Libanais de confession chiite est décrit par d'autres titres de presse. En effet Le Temps rapporte l'utilité de Bourgi ainsi que Le Point20,21,22 . L'International quant à lui s'applique à détailler les principales étapes de l'importance de la médiation sénégalaise, incluant l'avocat natif de Dakar, son ami Karim Wade et le père de celui-ci, Abdoulaye Wade, dans son article du 19 mai 201023.
Il devient un proche de François Fillon alors qu'il est Premier ministre et organise son voyage au Sénégal puis en Côte d'Ivoire en 201324. En 2014, il lui offre un costume Arnys à 5180 euros6.
Il tente d'approcher le président François Hollande, notamment avec l'aide du secrétaire d'État à la Francophonie Jean-Marie Le Guen, mais ses tentatives restent vaines6.
Le 26 août 2015, il participe au meeting de rentrée de Fillon, ce qui provoque la colère de Nicolas Sarkozy. Il déclare : « Je conserve mon estime et mon affection à Nicolas. Mais ses dernières déclarations sur l'islam et l'immigration ne passent pas ». Le 23 janvier 2016, il tente en vain d'approcher Alain Juppé, alors favori des sondages, mais qui lui en veut d'avoir raconté qu'il l'avait emmené au Gabon et au Sénégal après sa condamnation de 2004 (en conséquence, lorsqu'il était devenu ministre des Affaires étrangères, il l'avait écarté de l'investiture du président ivoirien Alassane Ouattara)6. Il déclare finalement début avril 2016 soutenir Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains25, bien que celui-ci ne soit pas encore candidat : « C'est Sarko que j'aime. C'est un bandit mais je l'aime. Il est comme moi : un affectif, un métèque. D'ailleurs, je ne l'ai jamais trahi, je lui racontais tout de mes discussions avec Fillon »6.
En mars 2017, Robert Bourgi est identifié comme la personne ayant offert pour 13 000 euros de costumes au candidat Les Républicains à l'élection présidentielle François Fillon26. Cette information révélée par la presse mène le Parquet national financier à accorder aux juges chargés de l'affaire Fillon l'ouverture d'un réquisitoire supplétif contre X pour « trafic d'influence ». Dans une interview accordée au magazine Vanity Fair, il explique avoir réagi à un commentaire de François Fillon à son sujet, qu'il a considéré comme blessant, et avoir « appuyé sur la gâchette » en révélant son rôle au journaliste Laurent Valdiguié27. L'entourage de François Fillon, qui voulait l'écarter du sujet des affaires africaines au profit du député Bernard Debré, a conduit également à ce que Robert Bourgi fasse ses révélations28. Robert Bourgi affirme que Nicolas Sarkozy lui a dit à propos de François Fillon : « T'as vu Robert : on l'a bien niqué »6.
Alors qu'il envisageait de publier ses mémoires de son vivant, Robert Bourgi a finalement abandonné ce projet : « Trop dangereux. Ce sera pour les Archives nationales après ma mort »6.
En octobre 2017, Robert Bourgi est condamné à 1 mois de prison avec sursis et 2 500 € d'amendes pour avoir donné 7500 € à l'UMP et 7500 € à Force républicaine en 2014 comme en 2015, ces dons atteignant le double du plafond autorisé par la loi de 201329. Une condamnation inédite : selon Mediapart, il est le premier condamné pour dépassement des plafonds depuis la réforme de 2013.

Ouvrage

  • Le Général de Gaulle et l'Afrique noire : 1940-1969, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris, Nouvelles éditions africaines, Dakar, Abdijan, 1980, 515 p. (ISBN 2-275-01134-X) (texte remanié d'une thèse d'État en droit public).

Notes et références

  1. Jaffar est son prénom musulman chiite.
  2. a et b Jules Pecnard, « Costumes de Fillon: quatre choses à savoir sur Robert Bourgi » [archive], sur lexpress.fr, 17 mars 2017.
  3. Voir sur lemonde.fr . [archive]
  4. « Françafrique / Au cœur de la famille Bourgi : Voici le vrai visage de Robert et Albert », L'intelligent d'Abidjan,‎ 11 octobre 2011 (lire en ligne [archive])
  5. a et b Jacques Lafitte, Stephen Taylor, Qui est qui en France, Jacques Lafitte, 2008, p. 373.
  6. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n Sophie des Déserts, « L'homme qui aimait trop Fillon », Vanity Fair n°48, juillet 2017, pages 72-79.
  7. Sous la dir. de Pierre Dabezies, Le Général de Gaulle et l'Afrique noire, 1940-1969 (thèse d'État en droit public), Paris, université Paris-I, 1978 (SUDOC 041007840).
  8. a, b et c « Robert Bourgi, vétéran de la Françafrique » [archive], Le Monde, 29 août 2009.
  9. Discours de Nicolas Sarkozy lors de la décoration de Robert Bourgi [archive].
  10. Thomas Hofnung, Portrait « M. Françafrique » [archive], Libération, 10 juillet 2009.
  11. Philippe Bernard, « Robert Bourgi, vétéran de la Françafrique » [archive], sur lemonde.fr, 17 mars 2017
  12. « Robert Bourgi : "La France n'avait pas de candidat au Gabon" (vidéo) » [archive], RTL, 7 septembre 2009.
  13. Pierre Haski, « Virer un ministre ? C'est simple comme un coup de fil de Bongo » [archive], Rue89, 7 septembre 2009.
  14. « Maître Robert BOURGI dément catégoriquement l'information publiée dimanche sur le site internet de Jeune Afrique » [archive], Afrikeco.com, 26 septembre 2010 : communiqué distribué par l'Organisation de la presse africaine pour Robert Bourgi.
  15. AFP, « Accusés de financement occulte africain, Chirac et Villepin portent plainte », Le Monde,‎ 11 septembre 2011 (lire en ligne [archive]).
  16. Laurent Valdiguié, « Bourgi : "J'ai vu Chirac et Villepin compter les billets" », Le Journal du dimanche,‎ 11 septembre 2011 (lire en ligne [archive]).
  17. « Financement occulte : un témoignage accable Nicolas Sarkozy » [archive], sur letelegramme.com, consulté le 12 septembre 2011.
  18. « Robert Bourgi condamné pour avoir diffamé Jean-Marie Le Pen » [archive], liberation.fr, 13 décembre 2012.
  19. « Bourgi et Wade dans l´ombre de la libération de Clotilde Reiss » [archive], Laurane Provenzano, jeuneafrique.com, 18 mai 2010.
  20. « Clotilde Reiss libre grâce au Sénégal » [archive], lepoint.fr, 16 mai 2010.
  21. Voir sur letemps.ch. [archive]
  22. « Clotilde Reiss, la libération des polémiques », Le Temps,‎ 21 mai 2010 (lire en ligne [archive])
  23. Voir sur linternationalmagazine.com [archive], le 19 mai 2010.
  24. « Un pilier de la "Françafrique" aurait payé les costumes de François Fillon », Radio Television Suisse,‎ 17 mars 2017 (lire en ligne [archive])
  25. Tristan Quinault Maupoil, « Pilier de la Françafrique, Robert Bourgi lâche Fillon pour Sarkozy » [archive], lefigaro.fr, 4 avril 2016.
  26. « L’avocat Robert Bourgi a bien réglé les costumes Arnys de François Fillon » [archive], lemonde.fr, 17 mars 2017.
  27. « L'avocat Robert Bourgi assume avoir remis de l'huile sur le feu dans la campagne de Fillon : "J'ai appuyé sur la gâchette" », La Libre Belgique,‎ 7 juillet 2017 (lire en ligne [archive]).
  28. http://www.20minutes.fr/politique/2091199-20170621-affaires-costumes-robert-bourgi-raconte-comme-coule-campagne-fillon [archive]
  29. « Robert Bourgi, l'homme derrière les costumes de Fillon, condamné pour avoir donné trop d'argent à la droite » [archive], sur europe1.fr, 9 octobre 2017 (consulté le 11 octobre 2017)

Voir aussi

Bibliographie


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