jeudi 30 octobre 2014

DSK et ses explications - à quoi nous avons échappé en 2011



Après ses déboires financiers, DSK charge son défunt associé

Le Figaro
Guillaume ErrardIl y a 1 heure

L'ancien patron du FMI dénonce les "emprunts excessifs" réalisés par Thierry Leyne, son associé dans le fonds d'investissement, LSK, qui s'est donné la mort il y a une semaine. Il reconnaît la "réputation contrastée" de son associé.
Une semaine après le suicide de son associé, Thierry Leyne, Dominique Strauss-Kahn s'explique sur ce qu'il juge comme un «terrible drame humain qui me touche personnellement». Dans une interview au Parisien-Aujourd'hui-en-France, l'ancien patron du FMI revient également sur les déboires financiers du fonds d'investissement, LSK, qu'il a créé il y a un an.
Sa démission de la présidence du fonds
«Dominique Strauss-Kahn a souhaité pouvoir se consacrer à ses autres activités». Le communiqué laconique du conseil d'administration du fonds LSK, co-géré par DSK et Thierry Leyne, publié mardi, a fait l'effet d'une nouvelle «bombe», cinq jours après l'annonce du suicide de l'associé de Dominique Strauss-Kahn. Plus tard dans la matinée, le régulateur financier luxembourgeois annonce avoir reçu de la part d'une filiale de LSK une demande de «sursis de paiement». Les déboires financiers de DSK apparaissent au grand jour. «J'ai constaté à la fin de l'été que le projet n'était pas conforme à ce que nous avions envisagé ensemble et ne correspondait pas à ce que je cherchais», confirmant les propos tenus par son entourage et révélé au Figaro ,mardi dernier. Des opérations dont il n'a pris connaissance qu'en octobre.
Son associé : sa réputation, son suicide
«J'en apprends plus maintenant sur lui qu'avant sa disparition. Je le connaissais depuis peu de temps». Une déclaration choc qui en dit long sur la manière dont Dominique Strauss-Kahn s'est renseigné sur un homme qu'il savait pourtant «controversé». «Certains m'avaient fait remarquer que c'était quelqu'un de dur en affaires mais cela ne veut rien dire et ils étaient incapables de me dire précisément pourquoi, déclare-t-il. Il avait fait dans le passé de très belles opérations, des entreprises qu'il avait créées et très bien revendues à de grandes banques. C'est un peu sur cette base-là que je lui ai fait confiance».
Un homme qui a bien connu Thierry Leyne dans le passé s'étonnait du choix de DSK de se lancer dans une telle aventure. «Son associé était connu pour avoir anarqué pas mal de monde, révèle-t-il au Figaro. A ce niveau-là, on se renseigne. L'échec de ce fonds était couru d'avance. Quand vous levez des fonds en Russie, au Moyen-Orient ou au sud du Soudan, qui ne sont pas des modèles de transparence financière...»
Quant au geste de Thierry Leyne qui s'est jeté d'une tour de Tel-Aviv, le 23 octobre dernier, il n'en connaît pas les raisons précises. Même s'il a une petite idée. «Chacun sait que la disparition de sa femme l'avait profondément marqué. Je pense aussi qu'il avait contracté une série d'emprunts excessifs».
La société: ses déboires, le rôle de DSK
A la question: «Y aurait-il des fonds pas très propres placés dans certaines sociétés du groupe LSK?». La réponse de DSK est sans détours: «Pas à ma connaissance». Et de charger à nouveau son associé: «Je n'étais pas en charge de toute la partie gestion d'actifs. C'est Thierry Leyne qui gérait la société». «Je n'étais que le président non exécutif et Thierry Leyne, le directeur général. Il a monté une compagnie financière qui faisait essentiellement de la gestion d'actifs. Il n'y avait pas de département de banque d'affaires. Je devais la créer en la centrant sur le conseil aux gouvernements et accessoirement aux entreprises. Mais au bout du compte, il n'y avait que moi qui apportais des affaires».
Dans l'affaire qui oppose la filiale du fonds, Assya Asset Management à l'assureur Bâloise-Vie Luxembourg, Dominique Strauss-Kahn explique qu'elle «plaçait de l'argent, y compris des titres liés à LSK». Ce qui n'était pas prévu dans le mandat de gestion qu'il lui était confié, affirme l'avocate de l'assureur, Maître Karine Vilret.
Que risque DSK?
Après le Sofitel de New-York ou le Carlton de Lille, va-t-il y avoir une nouvelle «affaire DSK»? Non, a priori. Le conflit qui l'oppose à la Bâloise-Luxembourg est un «litige commercial», répond l'avocate de l'assureur. «Il ne s'agit en rien d'une plainte pénale».
Quelles pertes?
«J'ai probablement perdu mon investissemnt et n'ai jamais perçu aucune rémunération. A mon échelle, c'est beaucoup d'argent». Selon L'Obs qui cite le registre du commerce et des sociétés du Luxembourg, la perte de DSK serait estimée à 625.000 euros, si la société d'investissement ne parvenait pas à redresser ses comptes. au départ, l'ancien ministre de l'Économie possédait une part de 20% qui est tombé à 15%, après une augmentation de capital. Celle de Thierry Leyne était légèrement supérieur à 30%. Le reste étant détenu par les autres dirigeants du groupe et des investisseurs dénichés en Russie, en Chine, au Sud-Soudan ou au Moyen-Orient. «Je suis dans la même situation que tous les autres actionnaires».
Son avenir
Visiblement très touché par la disparition de son associé et assommé par ses nouveaux déboires, DSK entend se relancer grpace aux activité de sa nouvelle société Parnasse International qui donne des conseils aux gouvernements. Avant de se rendre à Lille, le 2 février, où il assistera au procès du Carlton. «Serein», dit-il.

Inquiétude & Certitude - jeudi 30 octobre 2014



Jeudi 30 Octobre  2014 

Prier… en toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier. [1] Selon saint Luc, jamais le Christ n’a été autant son propre prophète qu’en réponse à cette fausse marque d’amitié des Pharisiens, cherchant tout argument pour qu’Il déguerpisse : va-t’en, pars d’ici : Hérode veut te faire mourir. Les pharisiens qui reçoivent volontiers à leur table la notoriété du moment, font faire « le sale boulot » par les autres que d’ailleurs ils méprisent et détestent : Hérode, l’occupant. Jésus fait compter les jours par avance de sa Passion et de sa Résurrection, avec insistance et force : aujourd’hui et demain, je chasse les démons et je fais des guérisons ; le troisième jour, je suis au but. Mais il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant. Il s’agit bien d’un destin de mort, en ce sens Jésus répond à ces « conseilleurs » : Il va mourir et Hérode y sera pour quelque chose, eux aussi. Dieu abandonne votre Temple entre vos mains. Mais destinée aussi de Jérusalem, cette ville-symbole où vient souvent le Christ et dont Il pleure. Le dénouement est moins explicite : vous ne me verrez plus jusqu’au jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Cette prophétisation du Christ personnellement, par Lui-même ou par le « proto-évangile » d’Isaïe, est un fort étai de la foi qui m’est donnée. Paul est lui-même le grand exemple de la foi et de la prière, davantage que les autres Apôtres qui prêchent, conseillent, enseignent, théologiens et pasteurs, grands témoins mais du Christ, tandis que Paul est exemplaire qu’il le dise de lui-même (ce qui parfois peut nous paraître agaçant, mais ce qui est une façon de se livrer au regard et au jugement de ses ouailles) ou qu’il le montre précisément : priez aussi pour moi. Que Dieu mette la parole dans ma bouche pour que je fasse connaître avec assurance le mystère de l’Evangile dont je suis l’ambassadeur enchaîné. Priez donc afin que je trouve dans l’Evangile l’assurance pour parler comme je le dois. Le psalmiste en témoigne pour lui, pour nous : il exerce mes mains pour le combat, il m’entraîne à la bataille, il est mon allié, la forteresse. Béni soit le Seigneur, mon rocher, ma citadelle, celui qui me libère.

matin

Graphiques et pourcentages sur notre agriculture selon les Dernières Nouvelles d’Alsace. En 2000, nous étions, après les Etats-Unis, le 2ème pays exportateur en agro-alimentaire (après nous Allemagne Australie et Pays-Bas), nous voici à la 5ème place… (derrière l’Allemagne, les Pays-Bas et le Brésil). Nous importions 8% de nos volailles en 2000, c’est maintenant 40%. Depuis 2001, 70.000 hectares de terres agricoles perdus chaque année. Nos exportations de fruits et légumes ont diminué de 30% depuis 2000, tandis que celles de l’Allemagne ont augmenté de 65%, de l’Espagne 25 % et des Pays 45%. Nos atouts sont selon Xavier Beulin, président de la FNSEA, tout simplement nos terres en quantité et en qualité, les prix du foncier et de l’énergie plus favorables qu’ailleurs, enfin la tenure familiale des exploitations au lieu de leur financiarisation : évolution qui serait catastrophique. Il est clair que non seulement nous ne réfléchissons pas à l’ensemble de nos grandes activités traditionnelles, mais que nous n’inspirons plus du tout les usages mondiaux et européens, les normes et les transactions. La conduite de l’économie de notre pays, ce n’est pas les comptes ni même l’endettement, c’est la production, et d’abord la satisfaction par nous-mêmes de notre marché national, certes concurrentiel mais que nous conservons prioritairement pour nous par notre connaissance mutuelle, la connaissance de nos goûts et habitudes, et par la qualité en constante amélioration…

DSK, son fonds d’investissement au Luxembourg, inspecté par les autorités compétentes : fonds vérolé semble-t-il. Son associé s’est suicidé il y a cinq jours. La France des magouilleurs : NS et lui, d’autres, tant d’autres, et des immobiles : FH.

Ukraine… elle est poussée par l’Union européenne et les Etats-Unis à admettre les faits accomplis de la Crimé et des séparatistes. Quelle lâcheté et évidemment ce n’est que retarder nos défaites suivantes. Intuition que le prochain coup va être en Moldavie. Quant aux livraisons de Mistral, malgré démentis et autres, nous allons les faire en douce. Nous sommes « grands » en tous domaines…


[1] - Paul aux Ephésiens VI 10 à 20 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35

mercredi 29 octobre 2014

un mort au Testet




une info reçu à l'adresse de contact du site resistons.lautre.net :

---------------------------- Message original ----------------------------
Objet:   [contreinfo7-news] Un camarade tué au Testet - Rassemblement -
Alès - vendredi 18h
De:      Bulletin de Contre-info en Cévennes 
Date:    Mer 29 octobre 2014 0:32
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Un camarade tué au Testet - APPEL A MANIFESTER - Contre le productivisme
et la violence d’État

Pendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi a été tué au
cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement
contre le barrage de Sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont
convergé sur la ZAD du Testet après des mois d'attaques policières, de
destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la
défendaient. En fin d'après midi puis plus tard dans la nuit, des
dizaines de personnes s'en sont pris aux forces de l'ordre qui
protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère
et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi.

Elles ont été repoussées à coups de flash-balls, de grenades
assourdissantes ou de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D'après
les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait
écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les
forces de l'ordre. Le gouvernement a déjà commencé à stigmatiser les
manifestants, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais ils savent
bien que, quoi qu'ils fassent, cette mort aura des conséquences
explosives.

Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites «non létales
». Réagissons avec force pour qu'il y ait un avant et un après cette
mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec toutes celles
et ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés
par les logiques de contrôle et de profit, barrage de Sivens mais aussi
avec toutes celles et ceux qui tombent plus silencieusement sous les
coups de la répression partout ailleurs.

Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous
continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu'ils rêvent d'anéantir,
et à leur faire obstacle.

Nous n’appellerons pas au calme, nous ne laisserons pas le silence
retomber, nous n'oublierons rien !

RASSEMBLEMENT - Vendredi 31 octobre à 18h00 - Devant la sous-préfecture
à Alès

-- 
contreinfo7-at-riseup.net
http://contreinfo7.internetdown.org/
Liste d'infos du BCIC:
https://lists.riseup.net/www/info/contreinfo7-news
Liste de diffusion/discussion en Cévennes:
http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/iacam

___________________________________________
LISTE DE DISCUSSION resistons_ensemble@rezo.net
[L'envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]
Pour consulter le site: http://resistons.lautre.net/  

Inquiétude & Certitudes - mercredi 29 octobre 2014


Mercredi 29 Octobre  2014 

Prier…  n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? [1] Question que je ne me suis jamais posée pas parce qu’elle conduit à l’angoisse : et moi ? et mes proches ? mais parce qu’elle a autant sa réponse dans le cœur de Dieu : il ne fait pas de différence entre les hommes, que dans notre instinct, notreb intuition, nos rêves d’enfants, de vieillards, de femmes et d’hommes. De salut qu’universel, sinon il n’en est pas. Nous tous, pris, repris, aimés, quels que soient nos parcours, nos époques, nos fautes ou nos gloires (discutables toujours, précaires toujours). Sans doute, Luc rapporte-t-il ces phrases terribles du Christ : Seigneur, ouvre-nous ! – Je ne sais pas d’où vous êtes. – Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. – Je ne sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. Nous ne pouvons répondre, « plaider » qu’un seul argument : nous venons de Toi et nous allons à Toi, mais nous sommes si précaires et faibles. Plus aisé à recevoir mais clé sans doute du parcours et des comportements nous faisant vraiment aller à Dieu, Le refléter…  quelle que soit notre condition, vous, les enfants… et vous, les parents… vous, les esclaves… et vous, les maîtres… tranquillement, le devoir d’état. C’est cela qui est juste… une éducation et des avertissements inspirés par le Seigneur… la simplicité de votre cœur sans chercher à vous faire remarquer par souci de plaire aux hommes… n’utilisez pas les menaces… ne poussez pas à bout… Jésus répond ainsi à la question, nous met devant notre responsabilité : efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Le résultat est moins que garanti : beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Il n’y a donc plus que l’espérance dans la reconnaissance de ce que nous sommes : le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés.

Hier soir, grand moment de communion avec toute notre histoire, les images et les voix de la plupart de nos personnages depuis 1940 à l’exception du président aujourd’hui régnant et du fondateur : de Gaulle, que d’ailleurs Simone Veil n’aimait pas. Imprévisiblement, celle qui – à l’instar de Robert Badinter pour la peine de mort ou de Christiane Taubira pour le mariage homosexuel – a porté une avancée décisive dans la compassion de notre pays pour certains des siens, va probablement rester dans nos mémoires et pour la mûe et des équilibres mieux assurés de notre conscience collective et de notre vie ensemble, comme celle qui aura pleuré publiquement pour que nous sachions ce qui fut perpétré et vécu, et ce que signifie pour les siècles des siècles le racisme, le racisme au paroxysme d’ « usines construites pour tuer ». Nul ne l’a fait avec autant de fond, l’expérience des camps de la mort, ni autant d’autorité. Ce qui était moins évident à l’époque : années 70 et 80, c’est ce qu’a été le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, de véritables intentions, un véritable projet, des réalisations, une vie politique moins tributaire de celle des partis et qui fut contemporain d’une gauche véritable et de la déviance dans les haines des possibles héritiers de l’homme du 18-Juin. L’époque a été tournante, elle fut donc et reste, apparait dans notre mémoire aujourd’hui et au comparatif, une époque de jeunesse. Et ce septennat montre l’importance du relationnel dont nous avons perdu sens et pratique : la relation VGE-Schmidt, la relation Veil-VGE car l’un sans l’autre le président et sa ministre n’auraient pas, chacun, été ce qu’ils ont été. A regarder posément la succession des présidents à notre tête et dans notre histoire récente, il est possible que l’on considère Pompidou, au vu de ses résultats, notamment économiques et industriels, plus grand que sa brigue sous de Gaulle et ses fautes majeures (le projet de quinquennat, l’élargissement à la Grande-Bretagne) – que nous ne devions à Mitterrand que d’avoir porté au plus haut l’institution présidentielle et su continuer, même ritualiser l’entente franco-allemande en perspective autant bilatérale qu’européenne – que Sarkozy lui-même puisse être crédité d’un projet, de projets et pas seulement de son ambition du pouvoir à laquelle, pour le moment, se réduisent Hollande et Valls.
Réfléchir suppose de la chair : un document comme celui d’hier, la vie en des circonstances précises (les oppositions à l’aéroport nantais ou au barrage dans le midi, les camps, Calais) bien plus que des réunions à huis clos ou des lectures de papiers ou des entretiens entre représentants de situations différentes (politiciens, patrons, salariés…).

matin

L’Alsace a de quoi être satisfaite. Son organisation territoriale ballotée entre consultations et contraintes, l’histoire ignorée. Caddies et Meuble européen (ex-Strafor) licenciant aux deux tiers de leurs effectifs ou fermant. Curieusement, le système régional des quarante-cinquante dernières années n’a pas produit de personnalités nationales à très fort enracinement local comme la Troisième et la Quatrième avaient su en produire. Aujourd’hui, le terreau c’est les partis. Une exception, celle de Juppé, mais Bordeaux – car il n’a pas vraiment l’Aquitaine comme Chaban l’avait, ou comme Royer avait l’Indre-et-Loire – est plus un refuge qu’une base. Il n’arrive décidément pas à « sortir ».


[1] - Paul aux Ephésiens VI 1 à 9 ; psaume CLV ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30

mardi 28 octobre 2014

répondre d'une politique - si j'étais... extrait de mon journal d'il y a cinquante ans 23 Octobre 1964




écrit à Simone Veil - d'un referendum à un hommage . 2005-2014



Le jeudi 28 Avril 2005

permettez-moi de vous féliciter chaleureusement et sincèrement pour votre entrée dans la campagne référendaire et naturellement pour le oui.

Ne pensez-vous nous donner des mémoires plus étendus que sur la seule période ministérielle de 1975 ? Je vous ai suivi par les photos et avec émotion dans les camps de la mort. Vous avez tant à dire.

Peut-être les deux papiers ci-joints rejoignent-ils vos réflexions. Ce que je crois. Je serai heureux de recevoir tout texte que vous produiriez ces temps-ci sur l’Europe.

 
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Le soir du vendredi 9 Mars 2007

bien évidemment, la femme contemporaine la plus à même de présenter une candidature qui soit celle d’une femme, mais aussi de grande compétence, d’équilibre personnel et d’autorité morale, eût été vous. Cela n’a malheureusement pas été. La permanence des candidatures de Jacques Chirac pendant vingt ans a stérilisé bien des parcours, et les mandats du même n’ont amené à l’expérience politique – à mon sens – aucun nouveau véritable talent.

Nicolas Sarkozy me paraît être l’exacte répétition du parcours de jacques Chirac. On en est pour le moment au début des années 1980 si l’on transpose : même réputation d’énergie, même conviction de soi-même et des partisans que l’arrivée au pouvoir sera un salut et un changement de cours très bénéfiques, spectaculaire d’efficacité et de retournement de cours…, même culte du chef, même absence de débat perceptible. En plus, si je puis écrire, l’atlantisme, la révérence vis-à-vis d’un libéralisme importé et qui n’est qu’économique (le libéralisme ayant été pendant cent cinquante ans une doctrine politique et non mercantile) et fort peu de conviction européenne. Dans l’exercice des fonctions auxquelles il s’est impudemment accroché, il n’a pas fait montre de grand respect pour les libertés publiques traditionnelles dans notre pays, et il a plutôt imaginé ou ordonné (la collection de ses circulaires) de les réduire. Je le crains donc, d’autant qu’il avoue son identité en faisant tout pour que Le Pen, au premier tour, soit sa réserve de voix, automatique, en vue du second.

Or, vous mettez votre prestige moral – un des plus éminents dans la France d’en ce moment et qui a maintenant des décennies de pérennité – à l’appui de cette candidature et de cette personnalité, au demeurant fragile psychologiquement, et perpétuant encore un trait de ressemblance avec le président sortant, cette nouvelle confusion dans le fonctionnement de nos institutions constitutionnelles, l’influence de l’épouse.

J’en suis très étonné. Puis-je vous demander pourquoi ? en profondeur ?Je ne demande qu’à comprendre, sinon à approuver. Toute la geste de Valéry Giscard d’Estaing – rétrospectivement enfin bien dite et reconstituable par la qualité du troisième tome de ses Mémoires – avait précisément été de tenter un gouvernement par appel à l’intelligence réfléchie de nos concitoyens (ceux auxquels vous avez appartenue) et plus encore de dépasser le clivage droite/gauche Or, une autre candidature – de votre famille politique – me semble présenter ces traits.

François Bayrou, en sus, satisfait le gaulliste (d’avant 1969) que je suis comme vous le savez : un gouvernement consensuel, la tentative d’inspirer une dialectique gouvernementale et politique autre que majorité/opposition sur le fil. Enfin, l’Europe ; je l’enseigne à Paris VIII, faute que la France ait maintenu le legs gaullien et cultivé l’indépendance autant que l’originalité de notre organisation économique et sociale par elle-même, je suis devenu résolument « européen » et milite pour deux propositions simples, aussi innovantes que la proposition, naguère, de mettre en commun charbon et acier : l’élection au suffrage universel direct du président du Conseil européen par tous les citoyens européens votant en circonscription unique, et la prérogative de celui-ci de procéder par referendum, également en circonscription unique, sur toute question du ressort des traités, voire de l’évident intérêt commun de tous les Européens. Avec démission, si le résultat n’est pas celui escompté. Je crois François Bayrou, capable de porter cela.

Je vous écris sans concertation avec celui-ci et sans même l’avoir jamais encore rencontré. Dans le souvenir surtout des conversations que vous m’aviez permis d’avoir avec vous au moment où l’Abbé Pierre s’était mis dans de si graves difficultés et contradictions. Voici plus de dix ans.

Vous revoir m’honorera et dans la circonstance, m’intéressera beaucoup. Nous conviendrons aisément de la confidentialité du fait et du contenu de notre échange./.



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Reniac, le mercredi 17 Octobre 2007


 voici ce que j’ai adressé aux membres de la commission de réflexion sur nos institutions ainsi qu’à ceux du Conseil constitutionnel.

De ces choses où vous pouvez peser, j’aimerais vous parler un peu.

Quelles seraient vos convenances ?

Avez-vous des coordonnées électroniques ?

J’ai été profondément touché par votre confiance à propos de vos soutien et non-soutien lors de la campagne présidentielle et vous en remercie sincèrement. Vous m’aidez à voir clair – en tout cas, à comprendre – pour ce qui est de François Bayrou.




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Reniac, le dimanche 28 Octobre 2007



 espérant que ma grosse enveloppe du 17 ne vous encombre pas, je me permets de revenir déjà vers vous, car je lis dans L’Express, acheté tout exprès… les extraits de votre livre à paraître. Cela me passionne et votre écriture est très belle. J’attends donc l’intégralité avec impatience.

J’ai retenu notamment ces passages :

Aujourd’hui encore, plus de soixante après, je me rends compte que je n’ai jamais pu me résigner à sa disparition. D’une certaine façon, je ne l’ai pas acceptée. Chaque jour, Maman se tient près de moi, et je sais que ce que j’ai pu accomplir dans ma vie l’a été grâce à elle.

La personnalité du nouveau président s’imposait. Il était aussi impressionnant par sa rapidité d’esprit et sa capacité de travail que par sa prestance personnelle et la haute idée qu’il se faisait de sa fonction. Aussi les nouveaux ministres, moi-même et les autres, marchions-nous sur des œufs.

Dans notre système, le président est d’abord un homme seul. Rien ne l’incite au dialogue. Aussi longtemps qu’il est en place, il n’est remis en cause par rien ni personne. Evoluant dans un milieu aseptisé et de plus en plus artificiel, il n’échange qu’avec ses pairs, une poignée de journalistes et une noria de hauts fonctionnaires.

Je ne savais pas du tout que la « sortie » de Raymond Barre, au début de cette année, avait des antécédents, qui sont bien regrettables et ne jettent pas un bon jour sur lui. Mais quelle explication peut-on en avoir ? Si tant est qu’il y en ait … et cela m’a rappelé notre première conversation – celle que vous m’avez accordée à propos de l’Abbé Pierre, d’auprès de qui j’arrivais. C’est troublant.

Votre mère, votre affirmation est tellement juste.

VGE, oui… voyant Jean Sérisé à cette époque, il témoignait de la même manière que vous, mais «  de l’extérieur », sur le comportement des ministres.

François Bayrou… vous m’avez honoré de votre confiance en exposant en plusieurs pages votre jugement. Mais cette ambition de « naissance », il n’est pas seul à l’avoir. Elle se répand exponentiellement à chaque nouvelle mouture de l’organigramme des entourages à l’Elysée ou à Matignon.

Quant à Nicolas Sarkozy, moins à fond que vous, et ayant suivi avec intérêt Ségolène Royal à l’avenir duquel et surtout à la maturation de laquelle je crois, je deviens perplexe. Le « problème » de sa personnalité (pour moi encore marquée de sa stratégie de complaisance envers l’électorat du Front national) me paraît se résoudre dans le bon usage que les Français peuvent faire de lui. Je pense aussi qu’il aurait été mieux dans son emploi comme Premier ministre, mais il aurait fallu lui trouver une autorité tutélaire – un président – dont Edouard Balladur, même en 1995, n’aurait pas tenu lieu.

Je risque donc de vous adresser une note politique périodique qui circule surtout par internet : observation & réflexions sur notre actualité. Mon inquiétude est à propos de l’Europe. Il st vrai que je suis un « converti » venant du général de Gaulle et convaincu de la nécessité européenne par faute de France, depuis des décennies. J’enseigne d’ailleurs ces choses – le fonctionnement concret, et d’autre part les relations extérieures de l’Union – à Paris VIII depuis quelques années.


 

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Reniac, le mardi 14 Octobre 2008


vous êtes une de nos rares autorités morales, je vous l’ai souvent dit – dès notre rencontre à propos de l’Abbé Pierre se débattant dans « l’affaire Garaudy » - et écrit à mesure que notre pays avait à choisir par élection présidentielle ou par referendum.

Vous voici candidate à l’Académie française. Je m’en réjouis pour cette noble et prestigieuse institution, mais le fauteuil de Pierre Messmer, ancien ministre des Armées du général de Gaulle, ancien Premier ministre d’un Georges Pompidou soucieux de donner quelques gages à la fidélité gaulliste qui semblait émolliente en 1972, est-il celui qui vous correspond ?

Je ne le crois pas.

Vous êtes éprise de netteté et de clarté. J’ai dans l’oreille vos réflexions à propos de nos gouvernants en 1996 : la confusion. Ne pensez-vous pas que votre parcours centriste et européen – tout à fait conséquent et respectable – est très différent de celui de Pierre Messmer dont vous seriez appelée à faire l’éloge et à nous donner des clés de compréhension. A lire avec intérêt et sympathie votre autobiographie, je ressentais que l’épithète gaulliste n’est pas flatteuse ni prisée sous votre plume.

Je ne m’en formaliserais nullement si je n’avais été le visiteur fréquent de Pierre Messmer jusqu’au 28 Juillet 2007, veille de son hospitalisation inopinée. Nous nous voyions alors tous les samedi après-midi. Le 21, la conversation vint vers vous à propos de la campagne présidentielle alors récente. Il me confirma ce qu’il m’avait parfois dit auparavant qu’il ne se sentait pas beaucoup d’affinités avec vous. Le verbatim que j’ai, importe peu. J’ai écouté sans discuter. Il était ancré.

Simplement, il me semble peu cohérent en convictions politiques et peu convenable de personne à personne, surtout quand l’une est réduite maintenant au silence, que ce soit au fauteuil d’un des gaullistes les plus éminents et qui ne vous aimait donc guère, que vous soyiez candidate.

Je crois d’ailleurs que votre place dans l’opinion et dans le cœur des Français est telle que votre entrée dans l’Académie française est superflue. Un honneur de plus, certes, mais au prix que je prends la très grande liberté de vous dire.

En espérant ne pas vous blesser,

 

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Strasbourg, le soir du mardi 28 Octobre 2014


l’hommage qui vient de vous être – une nouvelle fois – rendu, la télévision, vos amies, vos enfants et petits-enfants, Valéry Giscard d’Estaing et de grands journalistes, femmes et hommes.

Emotion pour moi, pour ma femme, regard et réflexion de notre fille de bientôt dix ans. Bien sûr le souvenir des entretiens que vous aviez bien voulu m’accorder à propos du soutien donné par l’Abbé Pierre, de façon qui pouvait scandaliser et qui lui nuisit d’ailleurs. Le souvenir de nos nombreux échanges ensuite et de nos correspondances. Enfin, votre élection à l’Académie française, au siège de mon ami Pierre Messmer. La candidature si justifiée en elle-même, mais sans doute pour un autre fauteuil. Ou bien, ce que je ne saisissais pas à l’époque, une tentative de conciliation et de faire la gerbe du meilleur dans notre histoire nationale, qui en a parfois besoin.

Je n’avais pas à l’époque réalisé ce choc du retour de l’antisémitisme. Je n’étais pas en France en 1980. D’ailleurs, nos entretiens de 1996 et ensuite, avaient davantage porté sur quelque chose que j’avais noté – quand fut projeté le chagrin et la pitié avec Pierre Mendès France – l’impossibilité de parler d’une période et d’atrocités mais que vous m’avez fait comprendre avec force. Donc comment vous aviez, en fait et héroïquement,ouvert publiquement la nécessaire mémoire, le nécessaire témoignage. Initiant tout, votre réplique lors d’une pose de première pierre, me trouvant en poste à l’étranger, je ne l’ai pas entendu.

Il apparaît aussi ce soir que nos défauts politiques ne sont pas de maintenant : les atrocités, pas seulement par ignorance alors de votre passé personnelle, mais par ignorance ou même mépris du passé, par excellence, nos responsabilités dans ce qu’il se passa de 1940 à 1945, les atrocités reprises par les mots ressassés lors du débat que vous avez mené à terme pour l’avortement. Les mépris lors du débat à quatre (Mitterrand, Chirac, Marchais, vous-même) pour la première élection européenne. Nous les avons toujours, le débat sur le projet de loi porté par Christiane Taubira. Le sens donc qui ne m’était pas apparu sur le moment, j’en étais resté à la poilitique des partis, de votre élection à la présidence du Parlement européen, en coincidence avec la mûe de cette institution décisive.

Enfin, et à quoi vous avez beaucoup contribué, ce qu’a apporté Valéry Giscard d’Estaing à notre vie et à notre histoire politiques. Vous n’auriez pas été l’un sans l’autre ce que vous avez été dès cette époque et ce que vous demeurez dans cette histoire et cette vie.

Je pense encore plus à vous, et vous prie d’accepter l’expression de mes hommages très déférents.

Avec vous, avec d’autres qui vécurent l’impossible et l’impensable, et avace vous, avec d’autres qui aviez une idée la plus vraie de la politique et de notre pays, de notre condition humaine, je prie pour la France et pour l’Europe.

Je vous remercie pour ce que vous avez assumé.



à Madame Simone Veil, membre de l’Académie française,
ancien ministre,
ancien membre du Conseil constitutionnel
2 rue Bixio – 75007 Paris VIIème


N B  -   l’avortement, le fait et les circonstances, ce qui se vit alors : drame, il se trouve que je l’ai vécu, ou plutôt fait vivre à la femme que j’aimais et qui a beaucoup de ressemblance d’allure, de visage et de force avec vous : Ghislaine D. l’été de 1976. Je le porte depuis mon mariage tardif et la naissance de notre fille. Ghislaine n’en est pas la mère. Les moments de votre discours ont réaccentué ce qui fut ma responsabilité et mon manque de confiance.

Simone Veil - évocation et hommage - France 2 . émission Laurent Delahousse


Mardi 28 Octobre 2014


. . . France 2, évocation de Simone VEIL, 20 heures 50 – Laurent DELAHOUSSE.
J’aborde ce moment avec un  vif intérêt. L’icône de la République, le mot de Marie-France GARAUD, quand elle me reçoit : ce mot n’était pas encore courant. J’étais au Portugal pour le débat sur l’avortement : à vérifier. Drame que j’ai personnellement vécu, ou plutôt fait vivre. Je l’aurais vue ministre des Affaires Etrangères de FM réélu en 1988, l’avais conseillé à ce dernier, la nommer sans lui demander son avis. Puis nos entretiens passionnants, confiants, sur le sujet difficile : l’Abbé Pierre et le négationnisme. Beaucoup d’échange, puis des vues sur l’ensemble de la politique française, et comment est apparue la question des camps : nous sommes dans son petit bureau derrière la place Vauban et les Invalides, 2 rue Bixio. – Nous nous sommes revus plusieurs fois, l’été de 1996. Puis sa candidature à l’Académie française, au siège de Pierre MESSMER, qui quelques jours avant sa mort, me disait qu’elle en faisait trop. Lui et elle n’avaient rien de commun, alors cette succession me parut déplacée. Pierre NORA, François JACOB y travaillèrent beaucoup, gagnèrent. Jacqueline de ROMILLY, incontestablement gaulliste ne lui donna pas sa voix. La présidence du comité de soutien de SARKOZY, prévoyant un ministère de l’Immmigration, l’affaire d’une mémoire d’enfant juif massacré confiée à chaque écolier d’aujourd’hui. Enfin, son effroi : justifié.
. . .
Oui j’ai eu très peur. Au fond, j’ai toujours eu peur d’être arrêtée… Pour survivre dans les camps, il faut une certaine agressivité…  Rien  ne la prédisposait à faire de la politique. – Photos…  Elle attire, elle surprend, elle émerveille en son temps… Elle n’était pas facile…. Elle est mourante…
Une vie qui va traverser le XXème, victime du pire. Dans cet hémicycle. Rien ne semblait la destiner. Face à la résurgence de l’antisémitisme. A puisé dans son histoire personnelle qui est aussi la nôtre. – ((Autrement dit, l’IVG et le mariage pour tous, même combat et même haine, celle des chrétiens.)) – Rien ne la prédisposait à faire de la politique.
Pas de discipline de vote (décision de VGE et de JC). 47 ans, magistrate, nommée il y a six mois. Christine CLERC, il fallait donner une impression de sérieux, une assemblée d’hommes, c’est très tendue. Michèle COTTA – Il suffit d’écouter les femmes, c’est toujours un drame. Joelle BRUNNIERE, médecin pro-avortement. Eviter le débat moral, un enjeu de santé. Hélène MISSOFFE. Discours de 45 minutes. S’est imposée par fascination, présence, beauté… la vie, valeur suprême. Promesse de campagne de VGE. ((Non erreur, il n’en avait pas parlé.)) – DEBRE, sur le plan moral. Une grande occasion totalement manquée. – Permis légal de tuer. Le commerce de la mort… abattoirs… monstrueux. MFG, quand une assemblée s’y met…   Une sainte-Barthélemy, des enfants en puissance de naître. Pas un hémicycle, une arène, avoir sa peau. Ne quitte pas de la nuit le banc du gouvernement. Au four crématoire, remplir des poubelles. – ((Retrouver le débat))
Peu de personnes le savent, rescapée des camps. Tout juste si on ne la traite pas de nazie ! Evocation du IIIème Reich. Des croix gammées dans son immeuble. Trois jours, dérapages, venue en urgence de JC : sa ministre écharpée. SV l’avait convaincu alors qu’il n’était pas pour initialement. Vrai suspense. Jean-Paul DAVIN, le conseiller parlementaire : 284 contre 189. Toute l’opposition de gauche et un tiers de la majorité. – Visage et silhouette, chignon, ceux de Ghislaine, la femme de ma vie qui… Anne SINCLAIR : elle a libéré les femmes, leur a donné le choix. Une femme forte qui a su… Certaines attaques l’ont blessée… ((Ces comparaisons sont atroces, et sont si mal informées…))
Flash back, Nice 1932 – Famille JACOB obligée de quitter les beaux quartiers pour plus modeste. André JACOB, architecte parisien, banque route après 1929, estime n’avoir pas réussi à la mesure de ses moyens. Yvonne, sa femme, chimiste, son mari refuse qu’elle travaille.
… Le statut des Juifs… pas de méfiance… André déclare toute sa famille. Enième raison de se rebeller contre son père. – Filière clandestine : papiers JACQUIER. Les quatre enfants séparés, chez des amis. – 30 Mars 1944, contrôlée par la Gestapo : un indic. contre les JACQUIER, papiers examinés. Le camarade relâché est suivi : arrestation d’Yvonne et de trois autres de la famille. – Le frère disparait de Drancy. 13 Avril 1944 : convoi 71, une destination avec un nom yiddisch de chanson d’enfant. – 15 Avril Auschwitz-Birkenau… de ses amies – Processus de déshumanisation, tondue, vêtements en loques, portés par des morts… construire des usines pour tuer des gens… ((très beaux témoignages des deux ou trois amies…)) l’obsession d’être gazée… Paul SCHAFER, un ami… SV repérée par une kapo. sa beauté, la transférer… n’accepte que si avec sa mère et sa sœur : dans les trois mois, sont mutées dans un autre camp, sans chambre à gaz… il fallait être jeune non pour être optimiste mais combatif. – Evacuation d’Auschwitz en Janvier 1945. Le 18 qui en hébreu se prononce comme le mot : vie. Moins 30°, soixante-dix kilomètres. Train, Bergen-Belsen. Typhus…  Yvonne, sa mère + 15 Mars 1945
Sur 70.000 Juifs déportés, 2500 seulement reviennent.
Acueillie chez oncle et tante. Sciences-Po. et droit. Vacances de ski en 1946 avec camarades, s’éprend d’Antoine VEIL. Se marient. A nouveau, une famille. – Confidences sur le passé, seulement possible, avec sa seule sœur survivante : Milou. – 1er Janvier 1950, Jean VEIL, consul de France à Wiesbaden. Simone ne travaille pas, mère au foyer. – Accident d’auto. Rentrant de Wiesbaden Milou et son bébé, tués. Antoine VEIL, ENA, inspecteur des Finances. – 1956, reçue au concours de la magistrature. Chargée de rapporter sur les conditions des femmes arabes incarcérées. Tour de France des établissements. – Mars 1970, secrétaire générale du conseil supérieur de la magistrature. Janvier 1973 : les femmes dans la vie politique, Jacques GARAT, dir. Marie-Claire. Gouvernement fictif de femmes, Simone VEIL, PM.
27 Mai 1974… téléphone de JC à SV à la demande de VGE. – Qui portera le projet ? elle ou Françoise GIROUD. Elles ne s’entendent pas, rivales, la notoriété, l’inexpérience. VGE la préfère, pas de féministe. – SOUBIE, pas facile, ne cède jamais. Avait rédigé elle-même une partie de son discours. Ton très personnel, force. – Autorité naturelle, immédiate, très rare chez les femmes. – Inauguration, première pierre d’un hôpital, le préfet admire comme elle manie la truelle. J’ai fait çà… en déportation… c’était mon métier. Première fois qu’elle en parle. Entretien télévisé, elle « fend l’armure ». Devient la personnalité préférée des Français.
VGE lui demande de diriger la liste UDF pour le Parlement européen, élu pour la première fois au suffrage universel. – La répartie de FM en débat à quatre (FM, JC, MARCHAIS, SV). FM très mauvais avec lunettes. – VGE : elle ne se laissait pas déstabiliser, personnalité très forte. – Regard de salaud de JC sur SV pendant le débat.  17 Juillet 1980 : élue première présidente du Parlement européen. Organisé par VGE avec SCHMIDT. – Phénomène soudain et nouveau, retour de l’antisémitisme. Octobre 1980 : attentat de la rue Copernic. Manière et présence de SV. Puis LE PEN, la totalité de la phrase : n’a pas étudié… un détail… pas une vérité révélée ni une obligation dogmatique…  je commence à avoir très peur. Conséquences, les attaques se multiplient. … Qu’est-ce qu’on a fait pour que cinquante ans après, on… Elle avait pensé que l’Europe réglait ce problème.
2004, soixante ans après Auschwitz : proposition de GENESTAR, aller là-bas. Elle accepte à condition qu’enfants et petits-enfants l’accompagnent. Acceptation générale. 22 Décembre 2004… Maman nous y parle, l’odeur, le ciel plombé, les corps qui brûlent. – Solidarité familiale.
Marceline LORDMAN son amie, les autres oublient, ne comprennent pas. 2009, le plus haut grade dans la Légion d’honneur.  18 Mars 2010, à 82 ans entrée sous la coupole de l’Académie. D’ORMESSON, les yeux splendides, mais les joues.. Anne SINCLAIR, Marianne, la France.
Conclusion de DELAHOUSSE : 87 ans, ne veut plus s’exprimer depuis la mort de son mari. – 22 heures 30

Marguerite pour VGE : T’as vu les poches ! Toi aussi, t’en as.

22 heures 43 + L’évocation me paraît très juste, l’hommage adéquat et mérité. Evidemment, le genre de cette émission ne porte pas à la critique ou à la nuance. Hommage et explication, plutôt que document complet. – Le défilé des académiciens. Les vieillesses, la faute de goût de d’ORMESSON sur l’amour et RACINE.

Inquiétude & Certitudes - mardi 28 octobre 2014

au point où nous en sommes - esquisse d'une letre au président de la République


l’Etat ne se donne plus la possibilité d’agir, la République tolère la corruption d’élus et le déni de confiance dans le peuple qui n’est plus consulté, le service public et les grands acquis patrimoniaux de la France sont à l’ancan, la morale publique et les parcours, emplois ou carrières n’ont plus qu’un critère l’argent, ce dont la politique générale et dans le détail confirmée de mois en mois, malgré l’élection présidentielle de 2012, est une mise en pratique constante. Tout est considéré selon l’argent et les coûts au point de vue public, toute entreprise ne et les notoriétés personnelles sont fonction du pouvoir, du réseau, de la fortune. Comment vivre en solidarité entre nous ? et en continuité de notre histoire ? si nous demeurons dans cette ambiance et n’avons en tant que France et chacun de nous de réussite que selon l’argent. Quelles autres convictions sont maintenues ou suscitées ? Et cette culture-même de l’argent n’aboutit à aucun des résultats comptables escomptés, elle enfonce le pays dans une dépossession économique de lui-même sans précédent et dans une paupérisation et un semi-assistanat psychologiquement désastreux, moralement indéfendable. L’Etat, détruisant des emplois autant que les entreprises, et les élus trop souvent inciviques personnellement ou sans plus aucune référence nationale dans leurs choix. Le régime figé, chaque fois pour cinq ans et sans sanction pour les promesses non tenues ou les gestions ratées, malgré les tolérances et sacrifices des Français.

Elu président de la République, vous en êtes responsable à proportion même de votre mission d’’opérer notre redressement et note retour à nous-mêmes.  Le sens commun aussi bien que nos expériences, parfois proches d’un résurrection – ainsi la Résistance et la Libération – inspirent les remèdes. Aucun n’est pris depuis une décennie que la crise est devenue manifeste. Depuis votre investiture par le Parti socialiste et très fréquemment depuis votre élection, je me suis permis de vous exposer – directement par lettre ou par le truchement du secrétaire général, Pierre-René Lemas puis Jean-Pierre Jouyet – réflexions du moment et proposition d’ensemble pour un pouvoir actuel. Je vous redonne celle-ci.

Le pays ne peut plus attendre de quinquennat en quinquennat le seul assouvissement d’ambitions personnelles de moins en moins propositives d’un vrai dessein français, et donc européen. Nous ne pouvons plus attendre en l’état la fin régulière de votre mandat. Notre vie politique ne peut pas risquer de place en parti d’opposition exclusive le Front national face à la confusion et à l’exercice gouvernemental des partis perdus de mémoire et d’étiquette, à peine réactifs et de contrainte : l’U.M.P. pervertie et machinale, sans la moindre mémoire de sa vraie origine, et le Parti socialiste, votre parti sommé d’abandonner toute contestation et imagination sociales pour gérer à perte de tout.

Il faut revenir à la démocratie. Il faut retrouver notre liberté de jugement. Ni nous-mêmes, ni l’Europe – manifestement sans inspiration depuis 2005 – ne pouvons continuer ainsi. Il faut de l’immédiat et un choc. Votre impopularité n’est pas haine envers vous, elle constate que vous avez manqué plus encore à votre fonction qu’à votre parole et les institutions de la Cinquième République – adoptées par le peuple français, par nos parents et ascendants, à l’appel du général de Gaulle – ne vous protègent pas. Au contraire, elles vous poussent à l’initiative et vous en donnent les moyens. Impérativement.

Démissionnez maintenant pour anticiper l'élection présidentielle et vous y représenter.

                        Tous les partis, chacun en quête de candidat et de changement de nom – y compris le Front national et pourquoi ne pas changer celui même de notre pays, à suivre tous ces conseils ? – seront pris de court.

                       Cette décision, à vous seul, et cette campagne très brève, solitaire mais irradiante, va vous faire – devant nous tous et à lécoute de nous tous – en  toute liberté, réfléchir, hors du quotidien, et fera réfléchir le pays à qui lui-même et tous les partis, tous les candidats possibles et imaginables, ne proposent rien. Réfléchir au point où nous en sommes à tous points de vue et en tout. Apports, adhésions, dynamique de groupe d'ampleur nationale sans considération des étiquettes, ni des engagements et contraintes de structures et de circonstances extérieures, subies ou consenties ou détestées jusqu'à ces jours-ci dégageront la voie et la formation nécessaire pour tout commencer. Cela cristallisera autour de vous si médiocre qu’ait été l’allure de votre première moitié de mandat. Le ton et la vérité vont vous venir, de cette inspiration populaire que votre décision aura provoquée.

                      Un gouvernement de dix-douze membres, un Premier ministre d'expérience et de dévouement seront nommés avant cette anticipation, l'Assemblée nationale reste naturellement en place pour la suite de son mandat, l'actuel président du Sénat qui fera l'intérim constitutionnel, est sauf au physique transparent.

                        Pas de bla-bla, pas de porte-plume, pas d'état-major de campagne parce que pas le temps : " vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus " selon l'article 7 de la Constitution. Vous avez vu, et nous expérimentons, consternés, chaque jour, ce que produisent les conseillers, entourages et soigneurs.

                        Quand, dans notre pays depuis toujours... quand, sous la Cinquième République..., il n'y a plus de tête à la France, c'est l'hallucination collective. Nous y sommes. Pour que Michel Rocard ait que vous ne pouvez ni ne voulez vous représenter alors que la moitié du quinquennat reste à courir, qu'aucun de vos prédécesseurs ne s'est jamais ainsi auto-mutilé, pour que Manuel Valls ajoute à la collection de ses blasphèmes l'abandon du sigle socialiste parce que le qualificatif serait "passéiste", il faut bien que le Président – vous-même qui l’êtes ! – ayez  disparu. Mercredi 29 Mai 1968...

                         Démissionner, vous représenter, réfléchir, puis dire à l'unisson du pays - éberlué puis forcément ressaisi par la puissance de l'inattendu : la révélation d'un caractère, d'une lucidité, le sens du risque, la perception du drame - tout ce que nous allons faire pour être à nouveau... il n'y a plus que cela. Chacun doit avouer et avouera sa dimension, puisque plus personne ne sait et ne veut celle - vraiment - de la France. Vous allez être forcé, hors passé, hors erreurs, hors toutes ambitions puériles à tout prendre, Iznogoud et le khalife, pompier ou amiral, vêtements brillants pour les enfants, de vous trouver du fond. Je ne vous écrirais pas si je ne le savais en vous. Mais tellement bridé par une époque, dont je comprends seulement maintenant qu’elle est née … de mon temps. L’argent, l’ambition, la gloriole… les caïds de cour de récréation, dont la mixité aurait raison si dans les médias et un peu dans les gouvernements on n’avait pousé les femmes à avoir des outils masculins et à jouer de la séduction tous azimuts, malgré l’air docte et professionnelle. Vous pouvez montrer une personnalité que les circonstances vous donneront si votre rapport à vous-même – j’ai lu et j’approuve le livre de Valérie Treirweiler – n’a pas tout éteint. Président, cette initiative vous donnera une telle personnalité. Personne d’autre, puisque vous êtes seul de la fonction, n’en a les moyens.
 

Toute la suite sera mécanique. Le salut public automatique. Fin du défilé des cannes blanches. L'Etat, le sens du bien commun, le service public, 1917, 1944, maintenant. Un programme, non le vôtre, mais l’actualisation de tous les précédents français, et l’impératif d’une Europe répondant à l’ambition des fondateurs et aux évidences de maintenant autant qu'à l’intuition de chacun des partenaires de notre Vieux Monde craignant et souhaitant ce que nous, Européens signifiés par la France, devons être pour l’ensemble des peuples et nations ces temps-ci.

lundi 27 octobre 2014

courriel à l'Elysée - la "réforme" territoriale



-------- Message original --------
Sujet:
le refus de faire décider les Français par eux-mêmes
Date :
Mon, 27 Oct 2014 10:42:34 +0100
De :
Bertrand Fessard de Foucault
Pour :
"Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée"



Permettez-moi de vous dire mon enragement que le pouvoir s'acharne à détruire ce qui va, à imposer sans aucune légitimité et aux députés et aux Français une réforme territoriale qui ne présente aucun caractère d'urgence au regard de notre délabrement économique et social, qui ne rapportera quelques fifrelins dans longtemps, alors que la démocratie la plus proche des citoyens n'a pas de prix.

Cher ami, Monsieur le Secrétaire général, peut-être parcourir ces lignes de mon journal vous distraira-t-il d'un ambiance qui du dehors me semble si enfermante...  Et comment arrivez-vous ? et peut-être aussi le Président à vivre, travailler, penser dans des ambiances de contraintes et de calcul si loin du coeur et des suggestions des Français ?
Rien que votre malaise et son mal-être seraient salubres : percevoir qu'il faut absolument changer, et vite. Il est fou de faire de son impopularité l'armure du rien à perdre.

Pensées cependant chaleureuses et voeux.


Les Dernières nouvelles d’Alsace (Strasbourg, Colmar, Mulhouse, ma belle-famille, mon stage au Crédit industriel d’Alsace et de Lorraine en 1968 avec un amour entre Cologne et Bonn, ma copie de bac notée à 19/20 : Strasbourg… 1960) titrent : « les députés décideront ». Les présidents de la région Alsace et des conseils généraux de Bas-Rhin et de Haut-Rhin viennent chez Valls : unité et spécificité de l’Alsace, évidence. Réponse : le Parlement, donc aucune consultation populaire et le mépris de l’Histoire, idem pour la Bretagne des quatre départements. Du monopoly mais pas la vie, du meccano mais pas de dessin ni de plan. Ces assemblages et jeux déjà pour notre industrie dans les années 1980, ce qui la mit à mort lente… La réforme que je souhaite et que les Français souhaitent j’en suis sûr, tout en considérant – exactement comme à propos du « mariage pour tous » au début de ce quinquennat (qui devient de malheur national) – que ce n’est vraiment pas une urgence : le souhaitable et le possible, c’est la consultation sur les délimitations des régions et leurs composantes, et sur les compétences additionnelles, en sus d’un tronc commun par délégation de l’Etat, la consultation des édiles puis des habitants. Surtout pas ou plus de modèle uniforme : une région basque peut-être minuscule, les Normandie, Bretagne et Alsace historiques, et ainsi de suite. Peut-être des agglomérations très grandes avec des compétences nouvelles. Mais certainement pas la motivation d’économies à la marge pour satisfaire qui ? ou à quoi ? certainement pas non plus des régions de taille internationale ? Hambourg, Brême : des villes hanséatiques, la Bavière historique qui peut à elle seule être un Etat indépendant, à l’échelle des Pays-Bas, de la Belgique et des pays scandinaves. Cette persévérance à n’imaginer que la contrainte et à ne jamais penser autrement qu’en rapports de force. Tout cela va p… dans l’immédiat, Marine Le Pen gagne des voix dans l’intimité de chacun : comment casser ceux qui nous détruisent… et nous méprisent…