mercredi 31 août 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 31 août 2011


Mercredi 31 Août 2011

+ Prier…
[1] Il se pencha sur elle, interpella vivement la fièvre, et celle-ci quitta la malade… Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert… Et il se rendait dans les synagogues pour y proclamer la Bonne Nouvelle. Un Jésus souverain, guérissant, priant, prêchant, tantôt retiré, tantôt entouré, maître et sobre. Dont se réclament les disciples et les apôtres, qui essaiment : nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de l’amour que vous avez pour tous les fidèles dans l’espérance de ce qui vous attend au ciel ; vous en avez déjà reçu l’annonce, par la parole de vérité, la Bonne Nouvelle qui est parvenue jusqu’à vous. Jésus ainsi fondateur : Il faut que j’aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Une mission réussie, un rayonnement certain : les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elle les retenaient pour l’empêcher de les quitter. Me remplir les yeux, l’âme de ce Fils de l’homme. Sans fin, je veux te rendre grâce, car tu as agi. Prier et demander.

La bourse de Paris augmentant de plus de 3%, dont Bouygues en tête du palmarès alors que le Canard enchaîné met en cause l’EDF, donneur d’ordre, pour la construction de l’EPR : l’agence de sûreté nucléaire ayant écrit à quatre reprises pour mettre en garde sur certaines prestations, le béton de Bouygues… Tout le monde de mèche.

Martine Aubry aurait – concours d’élégance que ce démarrage de la campagne présidentielle – dit partager le sentiment de beaucoup de femmes à ‘égard de DSK et de son travers. C’est bel et bien un lâchage, un avertissement de ne aps revenir en politique. Traits de caractère intéressant : elle est donc peu fidèle, ni altruiste ; elle est très manœuvrière, empêcher le retour dans le jeu, se remettre l’électorat féminin, etc… donc de la ressource, mais peu sympathique.

L’affaire du jour et peut-être de toute la campagne présidentielle… un livre rédigé par deux journalistes au Monde, dont Lhomme, souvent très bon : Sarko m’a tuer. Série de témoignages que la commentatrice de France-Infos. dit accablants. La peur et la crainte qu’inspire le personnage, notamment en justice. Isabelle Prévost-Desprée, la juge de Nanterre ou de Versailles, est interrogée et indique qu’un témoignage formel accuse Sarkozy d’avoir reçu plusieurs fois de l’argent en liquide de Liliane Bettencourt, c’était l’une de ses infirmières à domicile. Terrorisée par le traitement infligé à la comptable, elle n’a pas osé le dire en procès-verabl, mais s’est ensuite confiée à la greffière. Démenti de l’Elysée dès le début de la matinée, dires d’un conseiller gardant l’anonymat, les « boules puantes » dont Martine Aubry disait ne pas vouloir, scandale qu’une magistrate etc… mette en cause le président de la République. Ce soir, Matignon communique sur la même ligne. C’est Philippe Bilger, l’avocat général près la Cour de cassation qui commente. Rien à reprocher à une magistrate qui se livre dans une conversation ainsi sollicitée. La poursuivre sera lui rendre grand service. Climat délétère tant à cause des affaires que du rapport exécrable que depuis son élection le président de la République entretient avec l’ensemble du corps judiciaire et de la magistrature. L’instruction en cours à Bordeaux, dans un climat de sérénité et de tranquillité, interrogera certainement la juge et la personne qu’elle a évoquée, administration de la vérité par la justice. L’un des deux co-auteurs insiste sur la fiabilité de la juge et sur la persécution qu’elle a subie depuis qu’elle a refusé dans l’affaire des comptes-en-banque piratés de recevoir le chef de l’Etat comme partie civile, du fait de son immunité pénale. Elle a été – depuis – menacée et suivie avec intrusion dans sa vie privée, la procédure de son divorce. Elle sait donner le coup de grâce à sa carrière, juste cinquante-deux ans.

Il serait exemplaire que Sarkozy soit battu pour ce genre de « révélations » qui ont la même crédibilité et notoriété de fond que la réputation qu’avait – dit-on maintenant – DSK au su de beaucoup… Pour moi, ce n’est pas douteux, c’est un voyou qui a transformé l’Etat en réseaux à son avantage. Vg. le conseiller communication (un comble que cette fonction…) donné au PDG de l’AFP. C’est tout simplement l’un des communicants de l’UMP puis de l’Elysée.

Il y a quinze jours, le ministre des Transports s’occupait de budget. Aujoud’hui, celui du Commerce extérieur traite de la natalité, excessive pour résorber le chômage. Bachelot – à la loi tristement efficace pour désorganiser les hôpitaux et décourager les spécialistes du service public de la santé – assure que Lefebvre est sur la même ligne, c’est-à-dire continuer une politique familiale que l’Europe entière nous envie. Aberration et désordre. Le mental et le gouvernement.

[1] - Paul aux Colossiens ; psaume LI ; évangile selon saint Luc IV 38 à 44


lundi 29 août 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 août 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 29 aût 2011

Lundi 29 Août 2011


Prier… [1] En toi, Seigneur, mon refuge. Pas plus positif que le sentiment (par expérience) de la précarité, pas plus fortifiant que le passage par une dépression puisqu’elle nous donne d’en identifier l’objectivité, de la reconnaître pour ce qu’elle est, la pulsion de mort en nous et ayant reçu la grâce divine et les soins humains pour en élerger comme d’un tombeau, savoir désormais la nommer pour la faire reculer et même s’enfuir. Jean Baptiste est cette conscience d’Hérode. Dénoncé pour son adultère, il n’a pas pris garde au détour emprunté par le Malin – par sa proipension personnelle au péché, autant que la nôtre – et ce n’est plus par sa compagne qu’il est attaqué mais par la fille de celle-ci, c’est la même pente, c’est du même ordre, on dirait aujourd’hui : la fesse, la libido la plus crûment sexuelle, films et romans, à commencer par la nouvelle de Flaubert donne l’ambiance de cet affreux banquet aux dignitaires, aux chefs de l’armée et aux notables de Galilée. Prophétisant par son comportement celui de Pilate et de beaucoup de tenants du pouvoir politique, il craint ceux-là même qui sont ses obligés, ses invités, ses subordonnés. Serment de Jethro naguère. A cause du serment fait devant ses convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Conclusion anticipant aussi la geste du Christ : lorsque les disciples de Jean apprirent cela, ils vinrent prendre le corps et le déposèrent dans un tombeau. L’histoire se termina ainsi… Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. De cette parole-même de Jérémie à son endroit, Jésus douta-t-il – humainement – sur la croix ? pourquoi m’as-tu abandonné ? Le beau titre du beau livre de Françoise Verny naguère. L’itinéraire de sa foi. Une vraie. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère… Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse. Seigneur, Dieu de notre fille, compagnon de mes actions de grâce d’enfant à la suite des communions dans les chapelles collégiennes de mes premières années, Seigneur, Dieu de tous, de mes amis musulmans, de ces politiques et de ces chefs de banques et de finances qui errent en souriant et font pleurer un monde à qui sont interdits les repères les plus naturels : l’équité, Seigneur, je te remercie de me garder chaque seconde dans la foi que tu me donnas de naissance et de m’éveiller chaque jour au désir que je suis encore si loin d’éprouver de vouloir ne connaître que Toi, car c’est par Toi que tout arrive, que tout est donné, que tout s’accomplit et se réussit de l’histoire entière de ta Création au plus petit de mes gestes. Amen… protège ces prêtres qui l’un par le train, l’autre en voiture s’éloignent des lieux de nos messes estivales, solitaires, cramponnés ou machinaux, ces évêques « atteints par la limite d’âge », ceux qui te rendront leur âme et te confieront aujourd’hui, leur chair, par la mort. Protège les vivants et les morts, et emmène-nous tous au plus vif de Toi, au plus vécu de tes saints, au plus juste de ton Christ. Amen.

Lamentable chez tous. Obama engage un conseiller chômage. On remet la taxe Tobin à l’ordre du jour de la réuinion du G20, dans trois mois, voilà dix ans que l’on en parle ; où en serons-nous dans trois mois puisqu’aucunew réforme de fond n’est lancée nulle part. Aubry a le mot qui peut la suivre cinq ans si elle est élue : je serai la présidente de la sécurité, comme Sarkozy avait dit : je serai le président du pouvoir d’achat. Seul tient le cap : Berlusconi qui modifie son plan de rigueur selon sa clientèle, les plus hauts revenus, finalement, ne seront pas taxés. En voilà un qui est crâne. Et pourquoi changer aux Etats-Unis, en France, en Italie, les bourses rebondissent, l’euro… etc… toute la mécanique diabolique de notre naufrage garde jusqu’à l’engloutissement bien plus que les aspects de la rémission, une sorte de messianisme du système qui nous perd.

Ben Laden exécuté ou assassiné, sommairement, en famille certes, mais dans la solitude. Kadhafi va finir pas loin de la Libye, gras comme une loche et avec probablement la possibilité de revenir chez lui, voire au pouvoir.


[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29


dimanche 28 août 2011

Inquuiétude & Certitudes - dimanche 28 août 2011


Dimanche 28 Août 2011

Prier [1]… relation aux institutions, à une religion, à quelque contenu ou même enseignement ? ou relation à Dieu ? lequel a toute l’initiative, et nous-mêmes seulement la réoonse qu’Il nous inspire et qui nous enlève. Seigneur, tu as voulu me séduire, et je me suis laissé séduire ; tu m’as fait subir ra puissance, et tu l’as emporté. … Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube ; mon âme a soif de toi… Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? Le dialogue de Yahvé avec Jérémie, du Christ avec Pierre, l’absurdité de deux destins selon toute apparence. Le prophète : à longueur de journée, je suis en butte à la raillerie, tout le monde se moque de moi. Et à partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué… Solution et sortie de l’impasse, sens de la vie : savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait… alors il rendra à chacun selon sa conduite. Prière avec tous et pour tous, proches et inconnus, la même marche… le même sens… peuple immense va chantant… ces chansons du Père Duval, tout au long des longues plaines, peuple immense avance lentement… ces files, ces avions, ces bombardements, ces morts à la queue-leu-leu, nous tous. Ne prenez pas pour modèle le monde présent. Bel exergue pour un papier politique, pour une réflexion en vue de fonder… tranformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est…


Hollande se perd. Il définit par avance l’attitude qu’il doit avoir étant président de la République, il lui faut – pense-t-il et énonce-t-il – anticiper la fonction pour donner le gage qu’il l’exercera bien. VGE s’examinait pour voir si la fonction l’avait changé. Hollande pousse le narcissisme au suprême : la fonction qu’il n’a pas le change déjà. Publier un recueil de discours parce qu’il passe pour le meilleur orateur. Il y eut le temps au XIXème siècle et jusqu’à l’automne de 1962 quand le Sénat vota l’affichage due la charge de Monnerville accusant de Gaulle de forfaiture (le referendum sur l’élection présidentielle directe, proposé selon l’article 11 de la Constitution, et non le 89 qui supposait l’aval du Parlement)… temps où les discours se lisait bien après coup, puisque peu les entendaient de leurs oreilles. Hollande, comme si cela ne suffisait pas, prononce le mot essentiel : moi, à s’y méprendre comme Sarkozy. Aubry – et dans une moindre mesure, Ségolène, moindre qu’en 2007 – donnent à orévoir un système collégial pour diriger le pays. C’est l’équipe, le collège, la délibération qu’il nous faut et non l’extension sans limite des foucades et des complexes d’un ego.

L’attentat-suicide à Alger est peut-être le grand commencement, comme fut le premier tour des élections de 1991. Tous ces régimes où l’armée, faute de victoire militaire, fait du maintien de l’ordre dans la population des frères et sœurs de chacun des soldats.

Harlem-Désir compare – après Marine Le Pen – Guéant à un sous-ordre du Front national, parfait. Mais la différence qui fait le pire, c’est que Guéant est au pouvoir, pour compte des idées d’un Front national qu’il n’avait sans doute pas ni nativement ni quand il était simple préfet. Le péché majeur de Sarkozy c’est de gangréner ceux qu’il recrute. On ne peut aller à l’Elysée sans en revenir, soupçonné de collusion et trahison, comme tout résistant qui avait été appréhendé quelques heures par la Gestapo. Je ne dis pas que Sarkozy est « gestapiste », quoique les péchés contre l’esprit sont les plus graves, parce que les plus malfaisants, je dis qu’il corrompt, et donc perd ceux qui l’approchent. Les perd vis-à-vis d’eux-mêmes, vg. Guéant après Besson et dans une moindre mesure Kouchner. Les perd vis-à-vis des autres : Nicolas Hulot de mercredi à aujourd’hui…


[1] - Jérémie XX 7 à 9 ; psaume LXIII ; Paul aux Romains XII 1.2 ; évangile selon saint Matthieu XVI 21 à 27

vendredi 26 août 2011

simple regard sur le temps actuel - esquisse d'une réflexion sur 2011 II

texte en place d'ici ce vendredi soir 26 août


sur demande courriel -
trois réflexions de Septembre 2001 à Janvier 2002
observations sur la crise des relations internationales Janvier à Mars 2003

Inquiétude & Certitudes - vendredi 26 août 2011

mercredi 24 août 2011

simple regard sur le temps actuel - esquisse d'une réflexion sur 2011 - I



Simple regard sur le monde actuel
cette année 2011 . d’où vient-elle ? où va-t-elle ?


à la mémoire de Michel Jobert
12 Avril 1924 + 25 Mai 2002,
à qui la France et la politique contemporaines doivent beaucoup


Prenons garde d’entrer dans l’avenir à reculons…
C’est pourquoi je n’aime pas trop que l’on parle de reconstruire la France :
c’est construire une France que j’aimerais que l’on voulût.

Que le jour ne luise jamais où le souvenir de ce jour de victoire puisse apporter
une amertume et un retour funeste vers la présente joie ;
que jamais revivant ce qui est aujourd’hui ne te vienne à l’esprit cette lourde parole : à quoi bon ?

dernières lignes des Regards sur le monde actuel & Ultima verba . 8 Mai 1945
Paul Valéry 30 Octobre 1871 + 20 Juillet 1945






Regard sur le monde actuel – celui du premier semestre et de l’été de 2011 – ou regard sur les gens, les pays, les situations vécues et subies ? ou observation des réactions et positions des dirigeants ? lesquels, ceux de l’apparence liée aux médias, généralement les politiques, parfois leurs alliés des groupes de l’art ou de quelque notoriété que ce soit ? ou ceux qui, volontairement ? ou par mimétisme ? mettent en place, gèrent, densifient ou raréfient des mécanismes et des systèmes : ceux de la banque, de la bourse, du commerce des matières premières et ceux de la rivalité ou des guerres avec outils de plus en plus sophistiqués, précis en finance, en armement, en surveillance ?

Quantité de lieux et de mouvements à connaître et à suivre, quantité de disciplines à maîtriser ou au mieux à inventorier pour la part qu’elles prennent à régir nos vies. Seul est interdisciplinaire celui qui subit les effets de ces multiples interactions de si diverses nature, mais il n’a d’expression que le cri et la rue – car la résistance passive ou le refus de l’impôt, de la société n’est plus de notre époque sauf pour les sans-logis y contractant un second naturel à ne plus vouloir nous réintégrer. Ce cri fait peur car ceux qui monopolisent l’apparence des décisions et des législations, des sauvegardes et des améliorations n’ont, en propre que l’expression. Il n’existe pas actuellement, pour ce qui peut se savoir, à l’échelle mondiale ou dans le cours de la vie nationale française ou dans l’Union européenne, peuples et institutions pris ensemble, d’autorité morale. Autorité par la puissance et le charisme de la voix, morale par l’indépendance et l’adéquation, la vertu structurante de l’analyse.

Le moment actuel a cette première caractéristique qui appelle au rassemblement de tous les spécialistes, de toutes les intelligences propres à la révolte et au doute.

Il est également celui de la surprise alors que depuis des décennies se faisait soupçonner et attendre l’effet aussi bien des abus de la spéculation et de la « financiarisation » de l’économie, et – en fait – de la société entière sous tous ses aspects, que des contraintes de corps et d’âme dans beaucoup de pays, et notamment dans ceux qui, après l’émancipation des satellites soviétiques (dont on voit mieux maintenant qu’ils étaient surtout des satellites de la Russie), ont été partagés entre intégrisme musulman et instinct démocratique.

Enfin, il vérifie l’obsolescence par inachèvement des grands projets des années 1940, fruits de la grande lutte mondiale, des institutions mondiales, européennes, financières, humanitaires qui devaient changer le monde et le faire se gouverner éthiquement et démocratiquement. En particulier, il manque au monde l’Europe, et à l’Europe la France. Deux voix indépendantes traditionnellement ou naturellement – par situation pratique autant que par instinct de leurs peuples, par le passé récent – des puissances et de l’idéologie dominante. Deux outils d’une émergence européenne : un gouvernement commun pour l’essentiel, la monnaie unique soit n’existe pas, soit n’a pas été soutenu convenablement. Du traité de Maastricht à celui de Lisbonne, rien n’est apparu d’un mécanisme européen d’expression et de gouvernance (élection d’un président de l’Union au suffrage direct de tous les citoyens européens, prérogative de ce président de convoquer le referendum en circonscription européenne unique pour décider dans les matières des traités, voire dans le cas de manifeste et très périlleuse urgence). Le président du conseil, coopté pour trente mois, la ministre des Affaires étrangères sont proprement insultants pour l’avenir du Vieux Monde par leur silence et leur peu d’autorité. L’Europe en est à l’étape française de la Quatrième République. Quant à l’euro [1], l’Allemagne et la France, en violant impunément le pacte de stabilité à partir de 2003 (sauf quelques remontrances annuelles en examen bruxellois), l’ont frappé de précarité et sont en train de le détruire à refuser que dettes et budgets deviennent œuvre commune, devoir des Etats, et non faire-part séparément envoyés à des entités – marchés, agences de notation, fonds de pensions et d’invesstissement – qui n’auraient que peu d’impact si l’Europe politique et démocratique existait par elle-même. Les additions d’Etats ont fait leur temps, au moins en Europe. Or plus rien ne s’envisage en commun. Du plus difficile et spirituel : assumer l’immigration, pour désarmer les simplismes et les extrêmismes réinculquant la xénophobie alors même que les médias débordent d’historiques et de débats sur la shoah et les conséquences de l’antisémitisme, au plus concret et pratique : les grands travaux d’infrastructures et de communications virtuels ou matériels, les moyens de défense et de projection militaires nous émancipant des avions, des radars, des logistiques et du renseignement des seuls Etats-Unis.

Les ébauches d’organisation mondiale, nécessitées – après la Seconde Guerre – par la décolonisation, puis l’implosion soviétique et enfin le terrorisme quelle qu’en soit la qualification hors propagande, illuminisme de part et d’autre, sont en plan depuis des décennies. De même qu’en Europe, nous en sommes restés à une Commission faisant et appliquant des directives d’autant plus rigoureusement que l’objet est petit, concret, et à un comité des représentants permanents des gouvernements sachant et décidant tout mais ne rapportant rien aux peuples à qui constamment Bruxelles est montré en bouc émissaire, de même la planète reste régie d’une part par le Conseil de sécurité des Nations Unies, et ses cinq membres permanents, prétendant seuls à la légitimité de leur armement nucléaire, et d’autre part par le système bipolaire exclusif qu’ont fondé les Etats-Unis d’abord avec l’Union soviétique, leur meilleur agent pour se subordonner le reste du monde, puis aujourd’hui avec la Chine – créances obligent, quoique soit oubliées celles du Japon de niveau presque égal.

Ces lacunes sont en ce moment manifestes car l’impuissance générale – des politiques aux penseurs et analystes divers – à comprendre d’abord et à tirer parti pour le bien de tous : peuples et valeurs, des révoltes dans la plupart des Etats arabes, des déconfitures et renflouements de banques, des faillites ou semi-faillites d’Etats membres de l’Union européenne ou Etats-Unis d’Amérique à présent, montre que les outils manquent. Ils manquent d’ailleurs pour le détail. Qui a prévu, dans les pays suréquipés en réseaux de renseignements ou d’intelligence économique et stratégique, ce qu’on a appelé le printemps arabe (en plagiant Jacques Benoist-Méchin qui fit connaître et comprendre l’affaitre de Suez et le véritable Gemal Abdel Nasser) ? personne. Correspondance diplomatique dans un régime où le prince définit ce qu’il y a à comprendre et soutenir sur place ? Choix des stratèges depuis la disparition du manichéisme anti-soviétique et anti-communiste, à l’échelle du monde et dans les pays dits « occidentaux », tel que la dictature et la corruption [2] sont carrément préférés à la démocratie parce que moins aléatoires face à l’intégrisme religieux et au terrorisme que celui serait censé inspirer. Les outils manquent aussi pour les opérations militaires proprement dites : les Européens, la France en particulier l’avouent en Afghanistan, en Libye, les budgets aussi.

Quelques tabous empêchent une analyse fondatrice de deux sujets – aussi actuels que récurrents, mais probablement explicatifs de l’ensemble de ces crises apparemment disparates et de peu de liens qui ont fait de l’année 2011 – au lieu du ronronnement attendu d’un G 7 et d’un G 20, à la gloire des photos. de groupe des « puissants » de ce monde – une succession d’apparitions où, chaque fois, « le roi est nu ». Europe, finances, banques, monnaie, relations extérieures des Etats-Unis, ambition d’un voisinage euro-méditerranéen, Françafrique [3], intimité euro-américaine, chacune de ces crises – depuis longtemps latente – a aujourd’hui son expression mais pas encore sa situation par rapport à toutes les autres : leur concomitance est-elle fortuite ?

Le lien entre la précarité et le nationalisme, les dictatures et les répressions au Proche-Orient est évident avec l’existence d’Israël. Mais il est tabou, aucune réflexion ne pose en prémisse la possible, probable ou souhaitable disparition de l’Etat d’Israël au profit d’une entité acceptable par tous sur place et dans les diasporas, pas seulement juives. Il n’est donc tiré aucune conséquence politique de cette perpétuation des hostilités et des haines, aucune imagination pour un avenir autre que la confrontation acquise depuis un demi-siècle. Qui dénonce ? les moyens choisis par ses dirigeants à quelque parti qu’ils appartiennent depuis l’assassinat d’Itzahak Rabin, pour perpétuer sa suprématie militaire dans tout le Proche-Orient (naguère, il était entendu à Londres que la flotte britannique devait équivaloir au moins à la coalition des deux autres principales flottes et aujourd’hui comme depuis 1967, Jérusalem doit pouvoir tenir tête à l’ensemble du monde arabe, à condition, bien entendu, qu’aucun de ses ressortissants ne dispose de l’arme nucléaire, ce qui rend la relation avec l’Iran commode pour sa visilité et confidentielle pour la réalité des commerces et contacts…). L’évidence est d’un avenir de fraternisation d’abord entre les personnes et d’un respect mutuel que peut seul organiser un Etat laïque, pluri-ethnique que bâtiraient ensemble dans tout le territoire de l’ancien mandat britanique, Palestiniens et Israëliens. Les Etats latins mis en place par les croisés ne durèrent que deux siècle et bien moins dans leur emprise originelle. Continuer de parler de « processus de paix » équivaut à tout couvrir de relations uniquement de force, parce que jusqu’à présent, mais pour combien de temps, elles sont en faveur d’Israël.

Second tabou, peut-être lié partiellement au premier. Le lien entre les dépenses militaires, les dettes souveraines et par conséquent les incapacités des Etats d’inposer les réformes du système bancaire et du système monétaire internationale. Chacun de ces registres est d’ailleurs – sauf pendant quelques semaines d’effroi à l’automne de 2008 – soigneusement maintenu séparé des autres, alors que les « décideurs » politiques se prétendent par mandat des généralistes et que les analystes des divers comptes publics ou privés savent s’émanciper des libellés pour considérer la réalité d’une insolvabilité ou au moins d’un risque. Or, il est de vérité scolaire que les déficits américaines et leur conséquence monétaire internationale ont été dûs dans les années 1960 et 1970 à la guerre du Vietnam. L’intervention en Afghanistan et en Irak occasionne des dépenses, principalement aux Etats-Unis, du même ordre. Elles ont un prix la lutte contre Satan, la chasse au Ben Laden, la hantise qu’émerge non loin d’Israël une puissance nucléaire hostile : elle existe déjà en deux exemplaires pas encore au point, le Pakistan, puissance proliférante quoiqu’alliée des Etats-Unis et de la France…, l’Iran.

Ainsi est en train de s’ouvrir un espace jusques-là clos et disparate. Ce n’est pas la première fois ni dans la décennie ni dans les presque trois quarts de siècle qui devraient nous rapprocher de la fin de la Seconde guerre mondiale, en ce qu’elle nous gratifia de la table rase et de la préemption de presque tout dans chacun des Etats vainqueurs ou vaincus, et dans l’organisation internationale qui fut alors expressément voulue. Ni l’entreprise européenne, ni la décolonisation eurafricaine, ni la renaissance des Etats d’Europe centrale et orientale n’ont été saisie comme occasion de fonder. Dès la première longueur, les sportifs de fond – qui avaient splendidement initié (Schuman, de Gaulle, Lech Walesa par exemple) – ont dû passer la main, tout est devenu gestion et s’est subordonné à la « marchandisation » du monde, conséquence non prévue et non souhaitée du progrès économique, social et technique, de la paix aussi, au moins entre Etats, sinon dans la vie de chacun quand s’opposent et se détruisent les ethnies entre elles. Les crises financières (toutes liées à une nouvelle étape du libéralisme : 1971 et l’abandon des accords de Bretton-Woods, 1987.1995.2008.2011), les mûes stratégiques (les révoltes de 1953 et 1956, de 1968 dans le monde soviétique, la confrontation de Cuba, la rivalité et la conquête spatiales), les bras-de-fer pétroliers (avec leur illustration en guerres israëlo-arabes ou coups de main sur Gaza) n’ont jamais provoqué un sursaut d’organisation. Il y a bien plus de quant à soi aujourd’hui, entre les Etats, y compris entre Etats-membres de l’Union européenne, y compris entre la France et l’Allemagne, qu’il n’y avait avant-guerre ou dans les années 1950 et 1960.
Ce blocage, historiquement constatable selon une simple revue des événements qui pouvaient produire des prises de conscience et des sursauts – comme le firent la question du réarmement allemand pour l’Europe, et la guerre d’Algérie pour la mûe française, à tous égards – est en partie dû à la médiocrité ambiante des personnels dirigeants dans les grandes démocraties. Trait commun quelles que soient les grands différences d’institutions politiques et de liberté ou pas de ces personnels pour agir sur les gens et sur les choses. Ce ne sont pas les circonstances – qui n’ont jamais été moins médiocres depuis vingt ans – qu’il faut incriminer mais très probablement la « financiarisation » des parcours individuels, la perte du sens de toute solidarité dans l’entreprise, dans la politique, dans la vie associative – au moins pour ce qui constate en France, expériences familiales et syndicales se cumulant – et ces ambitions d’argent et la libido du pouvoir sur autrui en place des anciennes ambitions d’épanouissement personnel et de contribution au bien commun, au devenir collectif, national, européen, humain produisent un nouveau type d’hommes et de femmes publics, généralement peu cultivés, peu sensibles à la sécurité et la performance des décisions prises et appliquées en équipe. Les institutions qui pourraient se mouvoir autrement et inspirer même de améliorations drastiques, ne sont pratiquées qu’en faire-valoir de personnalités courtes et par conséquent plus sensibles aux cotes immédiates de popularité et à la prochaine échéance électorale qu’au jugement de l’Histoire ou à l’orgueil d’avoir vu et tenté… La gloire de Barak Obama n’est la réussite de son mandat personnel, elle est celle de l’Amérique qui a su élire un métis noir. L’entente entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne doit rien à des affinités – inexistantes selon tous les témoignages et ce qui se voit rien qu’à leur apparition ensemble – et tout à ce que de Gaulle et Adenauer ont fondé par confiance et estime mutuelles, comme une obligation nationale ardente, d’intensité égale pour la France et pour l’Allemagne. Mais ni cette entente franco-allemande, ni l’ancienne hégémonie américaine qui garde son prestige et ses nostalgiques, ne sont plus fondatrices.

La troisième caractéristique du moment présent est donc double. D’une part, elle est une prise de conscience – presque générale quel que soit le degré de développement ou d’indépendance économique des peuples – que les dirigeants non seulement sont faillibles, au regard d’événements et de crises qu’ils n’ont pas su prévoir et qu’ils ne savent pas gérer, encore moins méditer et analyser, mais surtout ne sont pas de valeur. Révolte en Tunisie et en Egypte, donnant le signal d’une contagion dans les comportements même si les revendications, les thèmes, les relations de force avec le pouvoir en place, ou plutôt avec les soutiens du pouvoir en place, diffèrent d’un pays arabe à l’autre. Ceux dont il est peu parlé ou qui semblent n’avoir vécu qu’un spasme : Bahrein, Maroc, Algérie devraient appeler l’attention bien davantage que ceux ayant pu évoluer quelques mois à l’air libre. Contagion en Libye, le dictateur pris entre deux homologues en chute et en procès, mais la Chine elle-même – certainement en eeffervescence puisqu’aucune race humaine, aucun peuple ne peut souffrir durablement l’escslavagisme pour beaucoup et l’enrichissement pour très peu – emprunte à la rive sud de la Méditerranée son vocabulaire : la révolution de jasmin est interdite d’antenne. L’Espagne et la Grèce manifestent, pour la seconde, c’est la chronique d’un pays de bonne volonté mais aux gouvernements constamment populistes et finalement sans prise, pour la première c’est l’articulation, jamais entendue depuis la mort de Franco, d’une condamnation de la classe dirigeante. La force du mouvement – pourtant considérable, et éthiquement, thématiquement comparable par sa nouveauté et par a cohérence d’une telle prise de parole, aux pétitions de Mai 1968 en France – ne passe pourtant pas les Pyrénées et n’atteint même pas le Tage. En Grande-Bretagne, en Russie – l’une à ciel ouvert, l’autre dans ce qu’il est maintenant certain qu’on peut qualifier de néo-communisme au sens des procédés obliques et cyniques de la dictature des temps soviétiques – ce sont des émeutes factuellement motivées. Place de la Bastille, d’où partirent tant d’élans, la brochure de Stéphane Hessel, peu lue mais extraordinairement vendue, semble reprise des Espagnols. L’évacuation est encore plus promptement prononcée que s’il s’agissait de quelque occupation d’église par des sans-papiers. Un gouvernement, exceptionnement impopulaire en la personne d’un chef ayant perdu dans les neuf mois de son élection, la majorité des opinions sondées, craint – au moindre éveil – l’incontrôlable : universités, chauffeurs de poids-lourds, lycéens…

Singulièrement, la mise en cause des dirigeants, dans leur ensemble, et selon des politiques – nationalement affichées, mais partout analogues – diminution des budgets sociaux, inégalité fiscale, chômage en grande partie du fait des délocalisations – portent sur les personnes, sur les comportements, sur les systèmes de pensée, sur l’idéologie dominante : la mondialisation, l’absence de démocratie effective, mais elle n’est pas solidaire de celle des autres. La contagion n’est pas explicite. Les débuts de réponse ne sont d’ailleurs pas politiques mais sociologiques. Aux Etats-Unis et en France, et cela va se répandre, les « plus gros revenus » « réclament » leur part de sacrifice et leur plus forte imposition.

Les événements tant dans le monde arabe que dans « la planète finances » ont un effet – pas encore vraiment noté par les politiques et s’il l’est par les diplomates, c’est à huis clos – qui peut faire de 2011 une année encore plus tournante que 1991, l’implosion soviétique, ou 2001, le passage des conflits entre Etats à des conflits avec un « ennemi indéterminé », le terrorisme. Simplement, l’Occident – reconstitué ou pérennisé, par abstention et non-vouloir propre des Européens – commence d’être subordonné au reste du monde. C’est un fantastique et imprévisible retournement des choses et des situations. Sans doute, le Vieux Monde garde-t-il son pouvoir d’attraction sur les personnes – malgré l’inhumanité de traitement des immigrants, des migrants et des sans-papiers – et sans doute les Etats-Unis, sur la défensive depuis des décennies, et le Canada, si habile dans sa résorption de la pétition québécoise et dans ses appels à l’immigration choisi, exercent-ils eux aussi ce pouvoir d’attraction. Mais la mondialisation qu’avaient initiée Kennedy et Dillon il y a cinquante ans, en machine destinée à enrayer le mécanisme fondamental de l’entreprise européenne : un marché certes unique mais réservé, sauf accords partiels avec le reste du monde, a produit aujourd’hui plus de dépendances pour l’Amérique et pour l’Europe que le bien-être promis par le libéralisme anti-politiques publiques. Cet Occident doit à la fois porter le poids d’une compétitivité bien moindre que celle des pays à dumpings fiscaux et surtout sociaux [4] et la charge de réparer, à ses seuls frais, c’est-à-dire aux frais de ses citoyens contribuables, les conséquences de la « financiarisation » de l’économie mondiale. Le scandale des politiques et médications actuelles – notamment depuis 2008, auparavant elels étaient caractérisées par la tolérance ou le truquage des contrôles et des indices – est que leurs impacts ne sont toujours mesurés qu’aux conséquences jamais aux prévisions et perspectives. On découvre ainsi que l’endettement des Etats a augmenté de 30% par application-même des recettes palliant leur éventuel défaut de paiement et en France, c’est en conclusion du mandat présidentiel qui l’a en valeur absolue la plus endettée, qu’il faudrait inscrire une « règle d’or » qu’on a absolument pratiquée depuis 2007, c’est-à-dire dix-huit mois avant « la » crise.

L’Occident – que voulaient à tout prix, par dignité nationale, agréger Chine, Russie, Brésil, Inde et autres puissances d’avenir, au sens des comptabilités précisément « occidentales » – est maintenant isolé. Déjà, une de ses obsessions qu’aura été depuis qu’a été contractée une responsabilité collective dans la shoah, et qui est la sécurité d’Israël, quel que soit le comportement de cet Etat enkysté en milieu étranger qu’il a contribué à rendre hostile par son statut-même, n’a jamais été partagée par le reste du monde. La Chine et la Russie, communistes, soviétiques ou plus, ne se sont pas déterminées dans les relations internationale par rapport à la « question » israëlo-arabe. Ces semaines-ci, il est apparu que les tolérances, encore certaines en début d’année, de Pékin et de Moscou à propos d’une intervention, plus ou moins sincèrement libellée en Libye, ou des déficits et incertitudes des Américains, prennent fin. L’Occident est prié de réparer les dégâts qu’il cause – dans les finances mondiales, dans les pays où il intervient en soutien des rébellions libertaires – et il est maintenant empêché d’agir en Syrie. Naturellement, la faiblesse démontrée à qui mieux mieux par les Européens, Français en tête, et les Américains à propos du Tibet et de l’ethnocide au moins culturel (par submersion démographique) qui y est perpétré, est le signe qu’est révolue ce temps où les tigres de papier évacuaient peut-être le Vietnam, mais l’emportaient sur l’Union soviétique au bras de fer de la guerre des étoiles et du financement des investissements productifs. Les Etats-Unis renoncent à la Lune, les Chinois y vont et Pékin a lancé en mer Jaune son premier porte-avions. Les gazoducs, via l’Ukraine, sont un moyen de chantage russe sur l’Europe. Tandis que les entreprises des deux rives de l’Atlantique nord pressent leurs gouvernements de révérer les immenses marchés de consommation et les fabuleux contrats d’équipement en Russie et en Chine, ces deux Etats avancent leurs pions et leurs liquidités au Soudan, en Libye, en Grèce et opeut-être en péninsule ibérique. La Côte d’Azur française, les hôtels particuliers qu’occupaient les ministères à Paris, un pan de la place de la Concorde sont achetés à vil prix. Sans que cet entrisme soit un engagement de parler notre langue libérale et d’adopter les normes humanitaires. Il est vrai que Kadhafi avait eu beau jeu – chez nous – de dénoncer nos camps de rétention et de commenter les quotas féminins en divers domaines comme une preuve que l’égalité des sexes reste en chemin chez nous, plus que chez lui. Occident isolé et marginalisé, financièrement dépendant : quelle revanche pour le Tiers Monde même si celui-ci comprend que, pour ce qui concerne directement ses ressortissants, il y aura peu de miettes dans les prises de contrôle chez eux des compétiteurs de l’Amérique et de l’Europe. Mais, comme ces mêmes ressortissants observent la manière dont leurs proches sont traités quand ils tentent de venir chez nous, la balance est égale, le repoussoir peut-être différent, mais bien vérifiable…

En revanche, ce même Occident pourrait bien retrouver ce qui faisait – heureusement – pendant à l’organisation militaire de l’Alliance atlantique et au Plan Marshall : le « réarmement moral ». La remarque militante que les dirigeants sont immoraux, vaut – plus encore et depuis davantage de temps – pour l’ordre mondial et quantité de théâtres particuliers. Le progrès du droit pénal international – si embarrassants pour ceux-même qui les mettent en forme – ne se fait, au jour le jour, textes et applications, transferts d’inculpés à La Haye, qualification des conflits et des exactions que sous la pression des opinions « occidentales ». celles-ci gêneraient jusqu’aux victimes des guerres de Yougoslavie, d’Afrique des grands lacs ou de l’Ouest sur le golfe de Guinée [5] et ailleurs. En Yougoslavie qui est l’Europe s’est défini le devoir ou le droit d’ingérence [6] sans qu’il ait été choisi entre les deux. L’intervention américaine en Aghanistan a été autorisée par les Nations Unies [7], celle de l’OTAN en Libye, aussi, mais celle en Irak – isolée malgré la phraséologie de coalition rassemblant près de quatre-vingt Etats – ne l’a pas été. Impicitement se formule une nouvelle conscience universelle – notion et concept bien plus anciens et à terme bien plus authentiques et plus efficaces que ceux de communauté internationale. Cette conscience est active, ce n’est pas une référence, c’est un mouvement, il procède des personnes, et se motive par un examen direct de quelques-uns entraînant beaucoup, réfélchissant aux événements étrangers par analogie aux exigences déjà posées sur les scènes nationales, voire dans des situations quotidiennes, locales. Les solidarités avec les sans-abris, avec les sans-papiers – qui n’ont rien à voir, apparememnt, avec la contestation dans la rue de la réforme des retraites (schémas valables dans la plupart des Etats-membres de l’Union européenne) parce qu’elles sont matériellement désintéressées, parce qu’elles sont une protestation tout humaine, sont du même ordre, de la même nature que la sympathie éveillée par le « printemps arabe », par les déplacements du Dalaï-Lama. Elles paraissent moins politiques que les foules encerclant les réunions du G 7 ou G 8 de Seattle à Gênes, il y a dix et vingt ans. Il semble que les murs à faire tomber soient désormais mentaux, idéologiques, mais la sensation d’avoir à renverser une contrainte, des absurdités et à inventer une cohérence est en train de nourrir une demande qui se généralise. Les campagnes électorales déjà en cours ou à venir, paraissent totalement passéistes.

2011, c’est l’obsolescence d’institutions, d’outils, de raisonnements, de huis-clos et d’expressions figées qui se constate dans les relations internationales de tous genres et dans le fonctionnement de la plupart des pays nantis. Cette prise de conscience, ce constat – que les tenants et les profiteurs de l’ordre ébranlé de partout, prennent maintenant à leur compte, non sans componction – sont politiques. Ils n’ont pas d’expression unique, ils n’ont pas de maître à penser ou de référence idéologique comme longtemps le marxisme en tint lieu ou à la manière de Marcuse et d’Illitch : je ne crois pas que Stéphane Hessel y ait un instant prétendu. Ils évoquent plutôt cette noosphère de Teilhard de Chardin, cette cérébralité commune à toute l’espèce humaine à certains moments où communiquent les civilisations et voyagent les personnes plus encore que les idées. Il y a une pensée commune qui contre-attaque après vingt ans – au moins de faux-semblants ou d’occasions perdues. Vingt ans d’unification allemande, d’émancipation des sujets dans le bloc de l’Est, de traité de Maastricht.
Aucune construction – alternative – ne se discerne encore, mais les ruines de l’ancien système sont partout. En déblais…



Bertrand Fessard de Foucault,
premier ambassadeur de France au Kazakhstan . Juin 1992 – Février 1995



[1] - j’ai lu avec passion deux auteurs dont je ne partage pas les conclusions mais que je remercie de leur apport en documentation de fond, en dialectique faisant comprendre et mettant en perspective toute notre histoire depuis cinquante ans : économique donc politique, au sens réel :
Nicolas Dupont-Aignan,
Jacques Nikonoff ,

Je crois que leurs dénégations et leurs médications, qu’ils n’appliquent qu’en la France ou qu’à un Etat voulant imiter celle-ci, pourraient s’appliquer à l’ensemble européen. Ils donnent l’exemple que la novation est d’abord une critique. De Gaulle si national, est aussi, sinon surtout, un des pères fondateurs de l’Europe : une analyse rigoureuse de sa politique et de ce que mit en œuvre Maurice Couve de Murville, le montre


[2] - scandale pas encore entièrement exposé du financement des partis politiques français par l’Irak et par des présidents d’Afrique d’expression française – scandale d’une complaisance d’Etat, acquise financièrement, pour le pustch mauritanien de 2008 – deux ambassadeurs dignitaires (c’est-à-dire non des moindres) rétribués en bons-pétrole par Sadam Hussein

[3] - du discours de Dakar, lu sans examen préalable par Nicolas Sarkozy n’ayant d’excuse que de ne pas l’avoir écrit lui-même, au soutien des putschistes mauritaniens et aux ambiguités ivoiriennes, politiques assorties des drames au Sahel, il manque un livre d’ensemble, mais peuvent y introduire :
ainsi qu’un dossier de la Revue Défense nationale, documenté et écrit par un Mauritanien, Hacen Ould Lebatt :


[4] - le rapport maintenant de la Banque asiatique de développement


[5] - il saute aux yeux que si la guerre civile ayant résulté en Côte d’Ivoire d’une succession de coups militaires depuis la disparition du grand Félix Houphouët-Boigny – en perspective de laquelle la France et ses ambassadeurs n’avaient strictement rien vu venir… puis d’un déni de verdict électoral, a mis aux prises des groupes également cruels et prodigues du sang humain, Alassane Ouattara est autant passible du tribunal de La Haye que le vaincu final. La qualification de crimes contre l’humanité est donc, localement, dangereuse à manier pour tout le monde

[6] - problématique magistralement décrite par Anne-Cécile Robert, Dans les eaux troubles du droit d’ingérence, in Le Monde diplomatique, Mai 2011, pp. 8 & 9
et appliquée par Jean-Marie Colombani, à la Libye : la dernière intervention au nom du devoir d’ingérence ? slate.fr 25 Août 2011

[7] - à juste titre, Jean-David Lévitte, cf. Le Monde y voit un tournant majeur en droit comme en politique, mais déjà la révision de l’article 5 du traité de l’Atlantique nord, ajoutant le terrorisme aux définitions de l’agression comme motif d’intervention et obligation de solidarité, avait ouvert la voie. Seule question, pourquoi s’attribue-t-il un si grand rôle et maintenant ?

Inquiétude & Certitudes - mercredi 24 août 2011

mardi 23 août 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 23 août 2011




Mardi 23 Août 2011

Prier… [1] à la suite d’une saisie en plein orage et pluie de ce texte-bilan écrit aussi de nuit, dans un pays étranger et la solitude, à mes quarante-deux ans, lu le « symbole d’Athanase ». Vouloir savoir ne nous donne pas forcément une expression limpide. Même humainement, Dieu parce qu’Il s’est incarné, parle plus directement que nous, entre nous. Il est l’accessibilité-même. Vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Paul disciple du Christ ressuscité, Celui qui lui apparaît sur la route de Damas… avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. Si tout le clergé, si tous les intégristes, si tous ceux qui ont charge effective d’enseigner et d’apporter, voire de conseiller, ou tous ceux qui s’en croient la mission sans l’avoir reçu que de quelque instinct obscurément vengeur de je ne sais quoi… avaient de l’affection pour ceux et celles à qui ils s’adressent… Mais savons-nous le leur demander, et même leur en donner ? Nous n’agissions pas par ruse… jamais de motifs intéressés… alors que nous aurions pu nous imposer en qualité d’Apôtres du Christ. Ô Paul…

Diagnostic d’Alan Greenspan, l’euro est en train de se défaire. Les Etats-Unis ont-ils voulu l’euro ? personne ne peut se substituer au dollar, pas du tout parce que ce serait la monnaie la plus forte ou la plus sûre, mais simplement parce que c’est le dollar qui circule le plus. Pour le remplacer, il faudrait avaler 80% de la circulation mondiale.

L’Allemagne et la France ne s’accordent pas sur une véritable novation. Il ne s’agit pas de la seule mutualisation des dettes – si c’était cela, comment ne pas comprendre que l’Allemagne refuse de payer pour tout le monde ? Ce serait une intégration très supplémentaire à trouver en sorte que progressivement l’ensemble des Etats de l’Union aient à peu près le même niveau de vie et le même de compétitivité économique et de protection sociale. Cette harmonisation pas tant des législations, voire des fiscalités, mais des économies réelles est décisive. Sans cela, il ne peut y avoir de solidarité européenne : ne pas se voir ni se croire substantiellement différent. Si l’on se sent comparable, alors chaque territoire,chaque économie prolonge et appelle les autres.

La Finlande et la Grèce s’arrangeant, pour aller plus vite, et directement entre elle : c’est bien que les mécanismes communautaires ne fonctionnent pas ou plus. Il leur est reproché à toutes deux ensemble de le montrer.

Je fais la liste en adresses électroniques de nos ambassadeurs actuellement en poste. La proportion de femmes est certainement bien plus élevé que dans la préfectorale ou d’autres grands emplois, celle des fils ou neveux d’ambassadeurs ne m’étonne pas. Un camarade de promotion, donc mon âge à peu près encore en poste. D’autres que j’ai cotoyé au moment de mon ascension et qui montaient aussi, sont encore là…

Les deux événements du jour : classement de l’affaire D.S.K à New-York et prise de contrôle total de Tripoli par les rebelles, ne semblent pas devoir marquer, sinon que ce sont des embarras pour la primaire socialiste et le commencement des difficultés enLibye.

Le Monde publie une étude – dont il explique la méthodologie – pour l’état actuel de l’opinion en vue de l’élection présidentielle : le degré d’attractivité/répulsion d’un candidat ou d’ne candidate, le degré de fragilité de son emprise sur un électorat. Il en ressort que Sarkozy est fragile sur sa droite comme sur sa gauche, qu’il est moins bien placé que Fillon et à peine mieux que Juppé, mais tous trois sont battus indifféremment par Hollande ou Aubry. Borloo est celui qui fragilise le plus Sarkozy, Bayrou a disparaît, Marine Le Pen est faible. – Cela confime et n’apprend guère.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXXIII 23 à 26


dimanche 21 août 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 21 août 2011

Dimanche 21 Août 2011


Prier… [1] Et vous ? que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? L’interpellation n’a de poids et de sens que si l’interpellé, les interpellés sont familiers, sont tout proches. Le suis-je ? Interpellation vulgarisée par la relecture de ce texte et par ce à quoi il introduit : la fondation formelle de l’Eglise en la personne de son chef : tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et la puissance de la mort ne l’emportera sur elle (alors qu’elle semblera à tous l’emporter sur Jésus, le Christ, dans l’après-midi du Vendredi-Saint). Je te donnerai les clés du Royaume des cieux (à lui qui partit avec d’autres en prêcher la proximité, puis renia tout, puis revint, repartir, etc… souvent aveugle, souvent peureux, toujours spontané et chaleureux). Mais la grandeur d’une telle conclusion par le Christ dès lors que Pierre a fait sa profession de foi, ou plus exactement une telle proclamation d’identité de son maître, ne se comprend que si elle m’affirme que Dieu nous inspire directement : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Lors du baptême du Christ ou de sa transfiguration, c’est Dieu qui parle. Ici, c’est un homme : le message est donc passé (selon l’expression pauvre d’aujourd’hui). Qui a connu la pensée du Seigneur ? Paul a la réponse, il ne serait pas Apôtre si cette pensée ne lui était pas constamment révélée au point de l’inspirer et d’en faire un infatigable prophète. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David. La pensée du Seigneur, c’est de se révéler à nous, à moi.Continuité de l’Ecriture, elle est de tant de mains et de plumes sur plus de mille ans et Isaïe comme Jésus parlent ensemble… S’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira. … tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.
Prier pour les âmes, prier pour cette enfant toute vivante d’espérance, prier pour ce cher Père spirituel de mon enfance qui pour certains serait autre que ce que je connus et ai aimé de lui, prier les uns pour les autres, Dieu nous délègue chacun auprès de tous.

Les cartes bien abattues. Silence de France : Elysée, Trichet, Lagarde… le premier doit maintenant passer à l’acte sous la menace de la dégradation à laquelle tout le monde s’attend, ce sera le conseil de mercredi 24, mais Baroin et Pécresse ne font pas le poids même seulement chez nous. Trichet a lancé mais trop tard et sans travail de couloir les idées pour une vraie « gouvernance » économique : un ministre européen des Finances, les euro-bons. Il est bloqué par les Allemands. Schaüble, le bavarois – même répartition des rôles que dans les années 1980 CDU-CSU – est hostile à un ministre européen et Merkel aux euro-obligations. C’est enrobé pour que le non ne soit que pour maintenant, mais précisément la pièce se joue en ce moment. Il n’y a pas ey d’entente franco-allemande depuis l’affaire d’Irak, soit plus de huit ans, malgré les cajoleries et les courbettes de Sarkozy et évidemment ce n’est pas Baroin qui aura raison de Schaüble. Quant à Lagarde, elle n’existe pas.

Israël pour la première fois sans doute depuis la surprise d’Octobre 1973 dont les Etats-Unis le sauvèrent de justesse et en intervenant massivement… a de quoi s’inquiéter. Les Palestiniens sont mieux armés qu’auparavant. La tactique kamikaze est révolue, il y a de véritables opérations militaires.

Libye : les combats soudainement se sont portés sur la périphérie de Tripoli. Jalloud, disgrâcié depuis vingt ans, est arrivé à passer en Italie.

La Chine voit avec délectation se succéder devant ses dirigeants Hillary Clinton puis Joe Biden, et entend les Etats-Unis qui s’efforcent de lui montrer qu’ils restent le meilleur investissement au monde. C’est voyant, ce n’est pas encourageant.

Les solutions techniques, je les ai déjkà répétées, avec d’autres. La solution politique qui est – comme dans les années 50 – de faire un saut qualitatif mais pas en supranationalité, en patriotisme européen, ne peut prévaloir que s’il y a accord entre les oppositions en France et en Allemagne, faute que Sarkozy et Merkel en concoctent un : faire un front des partis socialistes en Europe avec une plate-forme commune engageant donc par anticipation les pays où ils prendront-recevront le pouvoir d’ici peu.

On s’attend comme il y a quinze jours à une semaine noire. Point focal, le dévissage des banques en économie réelle et n valeurs boursières, tandis que la Grèce demande que ce qui lui a été promis, lui soit effectivement donné, ce qui n’est pas le cas : son ministre des Finances, également un dynaste… un Venizelos.

[1] - Isaïe XXII 19 à 23 ; psaume CXXXVIII ; Paul aux Romains XI 33 à 36 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 20


samedi 20 août 2011

Inquiétude & Certitude - samedi 20 août 2011

Samedi 20 Août 2011

Prier… la saint-Bernard. Conclusion d’un rappel biographique, à mon sens trop lénifiant tant il prit à cœur ses entreprises et était sensible, donc certainement souffrant et peut-être dépressif… mais j’apprend : le saint docteur de l’Eglise n’avait fait aucune étude, l’oraison lui apprenait tout… cf. Thomas d’Aquin qui en fit tant mais qui, bloqué dans un raisonnement ou une investigation, laissait tout en plan pour prier. Le fil lui était alors rendu… l’intelligence de prier… [1] Comment nous traitons les immigrés, clandestins, sans-papiers aujourd’hui… queues dans les préfectures, rafles à Marseille (et popularité derechef du maire dont j’ai éprouvé la grossièreté, quand il n’était que Jean-Claude Gaudin, lors d’une campagne législative à Pontarlier en 1980…)…Pourquoi es-tu si bienveillant envers moi, pourquoi t’intéresser à moi, qui suis étrangère ? – On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et ton pays pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais connue de ta vie. En somme, Ruth est un Abraham en femme, et qui quitte tout par amour, un amour d’alliance à deux degrés, son mariage l’engage envers sa belle-famille… Pratiquez donc et observez tout ce qu’ils peuvent vous dire, mais n’agissez pas d’après leurs cates, car ils disent et ne font pas. Affichage électoral tout trouvé… humour de Jésus, grandeur de l’Ancien Testament… nous en venons, comme chrétiens, comme humains, comme demandeurs tantôt paumés, tantôt comblés… Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Jésus excelle dans la caricature, féroce et explicite, puis nous verse dans la sainteté, la perfection, l’inatteignable… s’Il n’était en nous. Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

matin

Le prochain tour de vis : mercredi à venir. Ce ne sera que redites des petites recettes depuis quatre ans. ce que je prévois, mais qui ne peut être fait qu’après les élections, c’est la médication imposée à la Grèce et qui nous serait administrée, baisse nominale des salaires et des retraites, surtout des retraites pour soi-disant et par solidarité créer des emplois. Le tour de passe-passe opéré – récité laborieusement – par Chirac au début de son piteux règne : la rigueur Juppé c’est la création d’emplois…

Mais en ce moment Sarkozy me semble prendre du poil de la bête à mesure que s’affaiblit le phénomène Marine Le Pen ; je vois celle-ci tomber bien en-dessous de 10% et faire donc moins bien que son père, contrairement aux prophéties d’avant l’été, la plaçant en tête du premier tour. Bel et bien – Hortefeux, Estrosi, Gaudin, Guéant faisant tous à qui mieux-mieux du Front national – Sarkozy lui prend des voix, ou plutôt prend celles qu’elle perd…

soir

Démenti ? Sarkozy, selon un sondage IFOP à publier demain dans France-Dimanche, perd encore 3 points et serait à 33% de satisfaction, tandis que Fillon est à 51%. La stature internationale, le bébé en gestation, ni l’une ni l’autre ne marchent. Combien de temps et selon quel « différentiel » peut-il tenir face à une marée pour un candidat de rechange ? le Premier ministre qu’il a maintenu, erreur. Borloo nommé, Fillon tombait à la trappe. Même erreur avec Baroin et Pécresse à Bercy, des jeunots pas compétents, souriants à leur destin, communication désastreuse.

A l’évidence, Israël et plus précisément Nettanyaou a intérêt à cet « embrasement » à Gaza. Séparer de nouveau Fatah et Hamas, faire craindre un supplément de problèmes sinon de terrorisme en cas de vote aux Nations Unies sur un Etat palestinien, gagner les élections. Cas d’Ehoud Barak, de militaire à politique, de gauche à droite, de co-signataire d’arrangements avec Clinton et les Palestiniens, à …

Le Monde, rapidement. La France seule à refuser l’arrangement proposé par les Suisses acquittant la fiscalité de leurs clients étrangers mais en en préservant l’anonymat. Il y aurait 80 milliards d’euros « venant » de France en Suisse. Dires gouvernementaux : la transparence… Ou bien serait-ce le souci de cotisations à l’U.M.P. ?

DSK « fixé sur son sort » mardi prochain ? peut-être, rumeurs en tous sens, de l’accord financier à des certificats médicaux attestant de la brutalité extrême de l’assaut… s’il était innocenté par un non-lieu ou un classement, certainement il se relancera dans la course à l’Elysée et son drame ou son imprudence l’auront servi, anti-américanisme aidant.


nuit



Dépêche AFP annonçant que les avocats de Nafissatou croient au non-lieu en faveur de DSK : manœuvre pour refaire crier l’opinion publique et les lobies noirs ou féministes aux Etats-Unis ? Je vois surtout l’extrême fréquentation de ces dépêches, relativement à toutes autres (Gaza, popularité Sarkozy …). La candidature de Strauss-Kahn reste possible, elle est probable dès mardi soir, compte tenu surtout de ce que personne ne va vraiment se détacher, à gauche, il est vrai que l’ancien directeur général du FMI n’est plus étiquetable ni personnellement ni en programme. Il a, d’une manière imprévue, un faire-valoir, Christine Lagarde qui elle peut se faire accrocher par la justice et faire remonter jusqu’au donneur d’ordres, et qui surtout ne s’impose pas au FMI ni dans le mouvement brownien des dirigeants politiques à la recherche d’une solution économique et financière.

[1] - Ruth II 1 à 17 ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12


lundi 15 août 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 15 août 2011



Lundi 15 Août 2011

Prier…
[1] la Vierge Marie, absente des épîtres apostoliques, est l’héroïne de saint Luc, le médecin. Paul ne l’évoque jamais, sauf erreur, Pierre a sa belle-mère remise d’aplomb par Jésus, Jean qui lui est confié et à qui elle est confiée ne l’évoque pourtant pas dans ses épîtres, il est vrai très peu biographiques. Cette solennité – évoquant une déduction toute logique mais que ne rapporte aucun texte – est par excellence celle de la foi : Pie XII l’avait, en même temps qu’une dévotion mariale plus mystique qu’affective, cette dernière dimension, celle de Jean Paul II par excellence. Le Magnificat anticipation de la totalité d’un parcours, aboutissant à l’Assomption (fait unique, Elie et Enoch enlevés vivants, le Christ ressuscité d’entre les morts, la Vierge seulement endormie…) : il s’est penché sur son humble servante. Marie répond ainsi à sa cousine qui vient d’ajouter à la salutation de l’ange et nous enseigne une part du Je vous salue Marie… Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. Liée à son fils, son Fils dès la conception de Celui-ci. La Genèse la prédisant, l’Apocalypse la couronnant, selon la lecture que – dans la foi et selon l’Eglise, le cheminement de notre « tradition » - nous faisons de l’Ecriture. Grâce au fiat d’une femme, d’une fille de chez nous… le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort, car il tout mis sous ses pieds. … Un signe gradiose apparut dans le ciel : une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Jean à Patmos, au soir de sa vie, bien loin du jeune bien-aimé du maître, devenu si mystique, nous fait longer le mystère comme on monte à la « chora » de l’île et pouvons tourner autour du moanstère et de ses remparts, au sommet… cette mise au monde… ce dragon devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance … Jean ne fait pas durer le suspense et abat les cartes, tout serait trop difficile à comprendre et à voir dans ce livre, s’il n’y avait ses incises, si fortes et si claires, tonnantes (comme lui) : voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ. J’ajoute, humblement, entre folie et pauvreté qui me guettent et m’étreignent : alleluia et prie avec toutes femmes, toutes jeunes filles, toutes accouchées, avec celles aussi qui ont reçu ce beau prénom, mes cinq sœurs, deux de nos nièces, tant d’amies. Humanité consacrée… tant de sanctuaires, tant de misères déversées et d’espérance, au moins. Alleluia… sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ! Maintenant !

La messe célébrée par le Père Bernard. Blanc sur noir, l’hostie presque transparente de blancheur se détachant sur le visage parfait de l’Africain. Nos teints de soi-disant « blancs » sont si moches pour la plupart d’entre nous, du rosâtre ou couperosé au blanc malsain ou boutonneux, nous ambitionnons le bistre, le bronzé aujourd’hui, avant-hier c’était le blanc du lait… rares sont nos belles peaux. L’éclat… Deux femmes d’un certain âge parlent entre elles, sur le chemin de retour chez elles, de cette liturgie. L’une se plaint de ne pas tout comprendre de cette façon de français, l’autre avance son gendre de l’Aveyron qui prononce toutes les voyelles. Comme elle est parisienne, je lui dis qu’on nous reproche notre accent pointu et qu’à Carcassonne, chez mon grand-père, au temps des opératrices au téléphone, je me fis reprendre : vous ne pourriez pas parler français comme tout le monde. – Les missionnaires, malgré « tout » et grâce à l’Esprit saint, propagèrent quelque chose, même venus d’ailleurs et d’une autre race et d’une autre histoire. La France et ses prêtres africains, maintenant. Evidence que si d’un continent ou d’un pays à l’autre, les clergés, les célébrants s’interchangeaient, d’une part la liturgie s’enrichirait fantastiquement, invention, réaction, demande, réponse (l’Afrique noire, le Brésil pour autant que je le sache, la Russie catholique qui vient forcément de l’orthodoxie… telles qu’il m’a été donné de l’expérimenter), mais plus important encore : il y aurait communion sur les vrais problèmes de notre temps, un Congolais quand il parle de guerres ou de massacres, il en vit… la famine, ce n’est pas qu’en Somalie, mais du coup il peut évoquer la Somalie : en matière de pauvreté, il est crédible… Et puis, la grâce étrange de cette fête mariale, en fait de toute dévotion mariale, les richesses reprises et magnifiées : femme, beauté, fille, mère, épouse, c’est beaucoup, mais plus encore, il y a un consentement – je l’ai ressenti à cette messe – à une ferveur ensemble. L’appétit ou le besoin de tendresse, d’accueil, c’est un lent cri commun, inaudible. Sans doute, à dresser l’oreille (du coeur), est-ce celui de toute l’humanité. Marie ne pouvait s’inventer, tous les mythes du féminin et de la déesse sont très inférieurs à la réalité qu’aperçoit notre foi et que donne l’Ecriture. La Bible, mais pas très loin : le Coran.
L’assistance était autre… assez de composition, beaucoup de comportement. A la messe de plus en plus, les familles, jeune couple, jeunes enfants, me bouleversent d’admiration et de tendresse. Les modalités peuvent se discuter, et beaucoup… mais l’Eglise, notre Eglise, les croyants, ont raison de défendre et propager la famille. La société, la politique, la fiscalité, la sécurité civile sont les résultantes de familles vraies, réalistes, charnelles, aimantes, responsables. Notre fille de six ans et demi, qui me manque tant pendant qu’elle est en vacances alsaciennes, sait manifester qu’elle est responsable, d’elle-même : combien de soirs où elle se dit expressément pas contente d’elle-même (à quoi je lui réponds : pas de culpabilité, mais joie de la prière et du pardon assuré , et nous partageons "bêtises", impatiences, distraction, inattention surtout de moi pour elle, pas brillants, moi à genoux, et elle tranquillement assise, parfois la médaille bénédictine dans les mains recueillies) ; elle s'endormira suçant son pouce, paume ouverte, comme si elle trompettait par son silence l'essentiel, en confiance d'être entendue. C'est Marie et son histoire que dans "l'histoire sainte", elle continue de dire préférer, et dont elle aime la lecture, les images. C'est une femme, elle est belle. C'est la mère de Jésus, elle n'assimile pas encore ce qu'une vie entière n'atteint d'ailleurs pas, que ce peut être notre mère, que ce l'est.
L’élévation – comme cette première fois qui m’a fait aller à lui… les deux dames en onté été frappées : le respect, il porte vraiment quelque chose, ils ne sont pas tous comme çà, c’est rare. Et la redescente, une descente de croix ? Nous parlons beaucoup de signes, de gestes forts – en religion, en politique … en posons-nous ?


Je n’ai pas pris les nouvelles, ni lu « les journaux », mais il m’apparaît que, pour la France, la crise « mondiale » quelle que soit sa qualification : économique, financière… ne va être « gérée » par les dirigeants au pouvoir ou candidats au pouvoir qu’en termes électoraux, c’est-à-dire sans recul, sans technicité, sans liberté d’esprit, sans concertation réelle avec les opérateurs ou les victimes, la politique en solo. Le Parti socialiste pâtit de sa démocratie interne, puisque son programme adopté avant l’investiture de son candidat est ignoré par les électeurs comme par les candidats à l’investiture… et surtout, il est – en tant que tel – sans voix pour répliquer au prince régnant ou pour énoncer clairement son analyse et ses solutions : il est absent politiquement et doctrinalement. Pour la majorité présidentielle, elle pâtit de cette « réforme » dangereuse qui a consisté à limiter à deux les mandats – je n’ai pas vérifié s’il s’agit de mandats consécutifs ou pas, en sorte que la manœuvre Poutine pourrait se pratiquer en France – puisque le débat interne qui, plus encore qu’à gauche, est un débat de personnes, oppose ceux qui auront le bon âge seulement en 2017 et ceux qui ne l’auront plus mais l’ont actuellement pour rivaliser avec Sarkozy. Les uns ont intérêt à ce qu’il perde, d’autres à ce qu’il gagne. La certitude est que la course, s’il est réélu, commencera dès sa réélection.

Pour le monde, il est clair que la « crise » n’est qu’ « occidentale », et pratiquement euro-américaine. Les « brics », j’ai appris le sigle (Brésil, Russie, Inde, Chine)…, comme il y avait les PECO… sont spectateurs mais pas encore arbitres : leur degré de créance sur le système qui foire est disparate et ils ont tous intérêt à ce que ne fléchissent pas chez nous la consommation, et que ne chutent pas trop nos deux monnaies, euro. et dollar. Dans le couple euro-américain, chacun joue solo, d’autant plus qu’à l’intérieur de l’Union chacun joue aussi son va-tout (la plupart des « grands » pays sont en campagne électorale et le seul qui ne l’était pas constitutionnellement, Cameron, le devient puisque les émeutes et l’affaire Murdoch le « fragilisent » comme on dit, de même qu’on dit « déstabiliser »…). Le couple franco-allemand n’est pas inventif, il est sans affinité au « sommet », il est manifestement obligé, il n’a pas encore été mis à l’épreuve : Merkel a son opposition interne à la CDU et avec la Bundesbank, Sarkozy a sa réélection en jeu. L’épreuve serait la dégradation du fameux AAA – notion dont personne ne parlait il y a six mois (tout au plus, y faisait-on allusion pendant le débat sur les retraites) – pour la France.

Enfin, il y a la dégonflade du « printemps arabe ». En Tunisie et en Egypte, le peuple ou la foule ou l’élite citoyenne a seulement permis des révolutions de palais, l’armée reste au pouvoir, elle ne fera pas la démocratie, elle est anonyme, elle poussera un médiocre comme le furent chacun dans leur pays Ben Ali et Moubarak, bien loin de l’envergure des Bourguiba et des Nasser et certainement pas inventif comme le fut Sadate. Autrement dit, le changement – une fois encore – ne viendra pas du sud. Il ne l’est venu que dans les années 50 et 60 : la décolonisation, laquelle devait beaucoup à la « guerre froide » et surtout au triomphe du communisme – peu importe s’il était imposé ou consenti – sans lequel la guerre d’Indochine eût été impraticable pour le Vietminh, guerre d’Indochine qui amena nos couleurs aussi au Maghreb. Ce qui veut dire que la contagion en Europe – les « indignés » se réclamant ou pas de la brochure de Stéphane Hessel – ne sera pas à l’image du sud, mais si elle se fait, sera sui generis. Pour le moment, chacque situation nationale semble autonome et d’expression différente. Mais le suspens est général. On ne peut pas demander plus aux salariés, aux consommateurs qu’on ne le fait. Il est devenu évident qu’il y a eu depuis vingt ans des erreurs stratégiques sur le plan de la structuration des relations économiques et commerciales mondiales, et qu’il n’y a pas eu depuis les avertissements de l’automne de 2008 de débuts de médication, au contraire on a encore augmenté les dettes dites souveraines pour soutenir les systèmes bancaires. Au lieu de soutenir les entreprises donc les activités, l’emploi, la croissance.. Les dirigeants ont fait de l’économie politique, repeignant et consolidant les façades, quand il aurait fallu faire de la politique économique, et plus encore de la concertation sociale.

Je suis tombé – en rangeant des livres et en cherchant d’autres – sur un rapport intitulé : « retraites et épargne ». C’était au début du quinquennat de Jospin, l’intéressant me paraît dans les extraits du discours qui sont donnés, pour l’installation de ce conseil d’analyse économique à Matignon, sans que soit d’ailleurs mentionné la révolution qui s’opère : la suppression du commissariat au plan, prévisionniste et débatteur, concertant, synthétisant. La gauche de cette époque, il y aura bientôt quinze ans, a préféré le conseil intime du chef à une structure de rencontres entre tous les intervenants dans le domaine économique… elle a préféré l’évaluation dossier par dossier à une mise en commun avec calendrier des efforts de chacun.

[1] - Apocalypse de saint Jean XI 19 à XII 1 à 10 passim ; psaume LV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens ; évangile selon saint Luc I 39 à 56


dimanche 14 août 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 14 août 2011

Dimanche 14 Août 2011


Prier…
[1] il ne lui répondit rien. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction car elle nous poursuit de ses cris »… Eux, qui chassaient les enfants venant simplement au Christ, sourire, mains tranquilles, ne sollicitant rien. Parabole du juge selon le Christ, qui ne donne satisfaction à la veuve que pour avoir la paix. La Cananéenne s’est infiltrée, ce n’est pas à elle, mais aux disciples que Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ». Elle a entendu : elle vint se prosterner devant lui. Elle gagne : Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! Ces admonestations du Christ à ses disciples : Si vous aviez la foi rien que… cette montagne irait se jeter dans la mer. Démonstration-type de la puissance de la foi. Jésus accompagne la foi, la foi est notre liberté, peut devenir notre identité, l’entier de notre relationnement aux autres, à la vie, à nous-mêmes, par Dieu bien sûr. Paul, l’Apôtre des gentils, dialogue avec les Romains, pas les Juifs établis à Rome, mais les Romains en tant que tels qu’il semble parvenir mieux à convertir que ses coreligionnaires : je vous le dis à vous qui étiez païens. Mais il se console : Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes. … Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l’amour de son nom…je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai mon accueil sur mon autel… ma maison s’appellera ‘maison de prière pour tous les peuples’… Leitmotiv des deux Testaments : la proximité de Dieu et du Royaume, l’ouverture à tous. Ton chemin sera connu sur toute la terre, ton salut, parmi toutes les nations.

matin

Le Monde encore. Sans radio dans la voiture qui m’est prêtée, je ne suis plus France-Infos. Mon journal, tout à fait à la hauteur de ce que nous vivons. Papier sur les émeutes de Londres rappelant les précédents en Grande-Bretagne sur trente ans et donnant en peu de mots les successions de politiques, communautarismes, cohésion nationale, relations ou pas de la police avec les gens, etc… singularité de chaque pays pour ce qui est des émeutes. Papier sur l’Egypte (Alexandre Kateb), rôle de l’armée depuis le renversement de Farouk, une situation arbitrale qu’elle perdait si elle ne lâchait pas Moubarak, distinction entre un procès ad personam et une introspection nationale demandant plusieurs années : nous en savons quelque chose avec Vichy, et nous conduisons de plus en plus mal une introspection triop décalée dans le temps et imposée à des générations peu préparées à l’exercice en forme et pour le fond.

La crise, papier lumineux de Jacques Attali et schéma d’un article d’un des banquiers du Vatican (Ettore Gotti Tedeschi). L’endettement ne sert depuis quelques années, en tout cas depuis 2008, qu’à payer l’endettement et pas du tout la croissance. L’emprunt – je combine les deux schémas – si l’on en faisait à l’échelle européenne, puisque l’Union en tant que telle n’est pas endettée, devrait être affecté directement au financement des entreprises. L’évidence est que la France est la plus désignée, ayant les mêmes ratios que les Etats-Unis, pour perdre son AAA. Un courrier des lecteurs – astucieux – questionne : et si Allemagne, France et Grande-Bretagne, ensemble, renonçaient à leur AAA, ne périmeraient-ils pas d’un coup, quoique chèrement, les agences de notation. Attali introduit deux choses auxquelles je ne pensais pas : démocratie certes, et la France n’en est plus une, mais crise de gouvernance manifeste aux Etats-Unis et qui est en partie responsable de la crise, du moins dans les difficultés et retards pour les mesures à prendre. Autre notion : le critère du montant de la dette d’un pays en nombre d’années fiscales pour la rembourser. Ce qu’en revanche, il ne développe pas, c’est la relation entre l’inflation et les salaires. Il semble en rendre responsables les salaires (si on augmente ceux-ci…). Ce ne fut pas le cas en 1968.

Il se dégage de ce que je lis ou entends ces jours-ci que ce n’est pas du tout la spéculation, la « financiarisation » de l’économie, les banques ou les agences de notation qui ont eu raison des politiques et veulent leur extinction en même temps que l’éradication des Etats et de la démocratie… c’est tout le contraire, ce sont les politiques qui – imprudemment, sans esprit de synthèse, sans expérience des effets pratiques de leurs décisions ou des nouveaux cadres qu’ils donnaient à l’économie et à la circulation des capitaux – ont mis en selle tout ce qui nous tue actuellement, avec les clés du coffre et en coupant toute communication avec le dehors pour qu’arrivent quelque secours : le démontage intellectuel du processus, qui n’est toujours pas envisagé… par les politiques. Ce n’est pas la faute à l’économie et à ses accapareurs ou dévoyeurs, c’est la faute aux politiques. Le changement de cap est évidemment plus difficile à opérer que ne le furent les mises en place des diverses innovations des années 80 et 90, dont nous vivons aujourd’hui les résultats et conséquences.

Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy et important bien plus que le ministre quel qu’il soit, s’attribue à lui seul et sans avoir pu téléphoner à Paris, la paternité du nouveau cours juridique ayant permis le 11 Septembre 2001 un nouveau cours politique dans les relations internationales : le terrorisme qualifié acte de guerre et permettant donc la légitime défense, la contre-attaque et surtout la mise en cause des Etats supposés donner la main aux terroristes. Nous y sommes… cause peut-être de la rencontre des deux hommes, la résolution 13.68.


[1] - Isaïe LVI 1 à 7 ; psaume LVII ; Paul aux Romains XI 13 à 32 ; évangile selon saint Matthieu XV 21 à 28


samedi 13 août 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 13 août 2011

Samedi 13 Août 2011

Que cette journée, mon Dieu soit productive. Mon ange gardien : notre fille. La combinaison amour paternel/amour conjugal et ce que l’enfant de son côté demande être aimé plus que l’époux ou l’épouse de son père ou de sa mère. L’enfant, attraction vers le meilleur de nous-mêmes. Les mystères dont il nous donne de tout autres aspects que ceux de notre réflexion, sa liberté et sa personnalité souveraines, que j’ai tant ressentie pour notre fille pendant sa gestation-même. Je vis intensément la proposition évangélique d’aujourd’hui [1]. Il y a une dizaine d’années, dans ma paroisse parisien, un vicaire après avoir prêché cet évangile, agacé des pleurs d’un bébé en landau fit sortir mère et nourrisson. Notre fille se sent d’autant mieux et tranquille à la messe qu’il y a de nombreux enfants, elle est, dans l’année, le plus souvent seule de son âge. Cet ancien aumônier de la marine faisant monter les enfants pour que la chaîne du Notre Père entoure l’autel, l’étoile de la crèche de Noël que Marguerite lui donna au moment de l’évangile de la nuit et qu’il garda brandi, Jean Paul II et les enfants… mais les disciples les écartaient vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Le Fils sans paternité ? sans enfants, que des frères, nous ses avortons adoptés… la question a sa réponse immédiate, unicité de Dieu, même et surtout trinitaire. Suite de l’histoire de Josué, il y a dans son dialogue avec le peuple, déjà souvent parjure, une anticipation du famieux dialogue de Coke en stock, un peuple encore enfant mais pas au sens que j’éprouve puisque notre fille nous montre la continuité de la réflexion, des préoccupations et de l’affection, y compris celles de sa toute petite enfance, de ses deux trois ans, plus souvent trahie que traîtresse mais vivant ce système de pactes et d’exclusivités des amitiés de son âge, stricte image de nos alliances aujourd’hui et des dénégations du peuple choisi… Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu… Mais si ! Nous voulons servir le Seigneur… C’est le Seigneur notre Dieu que nous voulons servir, c’est à sa voix que nous voulons obéir. Réponse du peuple à son chef d’étape : choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. Rénovation des vœux du baptême… profession de foi… reniement de Pierre… dialogue du Christ avec celui-ci après la Résurrection : Pierre, m’aimes-tu ? Ce n’est plus une question de foi. Les enfants accourant à Jésus, rien à demander ni à obtenir, ils sont bien portants, pris en charge en famille… alors l’attraction toute simple du Fils de Dieu fait homme, du Fils de l’homme… Hier soir, lisant quelques versets de la sourate XVIII du Coran, les sept endormis, ceux représentés à Vézelay, ou la caverne (mais pas du tout celle de Platon), j’en arrivai à un long passage mettant en scène un Moïse, mais tout autre que celui de l’Exode et qu’accompagne un jeune serviteur bien plus sagace que lui dans sa marche au désert, puis la sourate suivante est une méditation sur Marie. Pas plus de synchrétisme entre Bible et Coran qu’appropriation abusive entre nos paysages intimes, nos aventures de distraits ou d’incroyants et ce que nous propose en comportement et en parole l’enseignement du Christ, mais tant d’échos. La volée des enfants vers Jésus le montre : les enfants se reconnaissent en Lui. … Productif ? en Dieu, en amour conséquent et responsable. Etre attentif : espérer en Dieu, c’est espérer que nous soyons ce qu’Il souhaite et a voulu que nous soyons.

matin

Passé chez un ami, dans mon village, octogénaire, son épouse plus âgé de quatre ans en a quatre-vingt-huit aujourd’hui. Nous conversons sur les fratries, les mœurs en famille, les contrastes entre des cercles chaleureux et d’autres primaires, mais surtout son évocation des enfances, telles que la sienne quoique très pauvre : les champignons, la pêche, son père facteur tirait en roulant à bicyclette pour sa tournée (Radenac, Riguini) le gibier sans s’arrêter. Il en tire la philosophie que la plupart des gens aujourd’hui et surtout la jeune génération – au moins en France et pour ce que nous en connaissons – ne vit plus humainement, les joies les plus naturelles, les compagnonnages les plus vivifiants, n’existent plus. L’ambiance du grand Meaulnes… a duré jusques fort tard chez nous. Sa femme, caissière à ses quinze ans, dans un petit commerce, pour continuer dix ans plus tard à la Banque de la cité, à Paris. J’en tire la conclusion – une nouvelle fois – qui m’habite depuis quelque temps, et qu’a confirmé le dissolu de toutes les élites qui font parler d’elles… si la politique et l’économie vont mal, si les dirigeants sont si peu avisés et si peu fraternels (démocrates), c’est tout simplement qu’il n’y a plus ces modes de vie pas forcément près de la nature, mais près du naturel…

Je me mets à jour sur « la crise ». On voit mieux avec le recul qu’au jour le jour. Institutions européennes, on va vers un nouveau faux-semblant, au président du Conseil coopté pour trente mois et à la ministre des Affaires étrangères, vice-présidente es fonctions de la Commission, dont on parle si peu et qui politiquement n’existent pas, s’ajoutera un ministre des Finances européen : pourquoi existerait-il si chacune de ses décisions doit être débattue par les chefs de gouvernement ? Remède monétaire : les obligations européennes mais elles supposent une mutualisation des dettes souveraines, donc la charge des pays les moins indisciplinés et la mise sous tutelle des moins performants… qui va l’accepter. Remarque des chroniques de mon cher journal – Le Monde, dont il faut reconnaître qu’il est très bien fait depuis le changement de main – l’entente franco-allemande une fois de plus motrice, mais le paradoxe est que depuis de Gaulle et Adenauer, jamais les dirigeants des deux pays ne se sont personnellement plus mal entendus. Non seulement, les différences totales de caractère, NS agace constamment par ses recherches d’annonce, ainsi la prochaine réunion à l’Elysée mardi qu’il faut croire son fait au vu de l’empirement de la situation, alors que selon Berlin elle est prévue depuis plusieurs semaines… mais aussi d’assises politiques. Pour un peu NS ferait de la politique intérieure allemande (à sa façon, et sans doute se croit-il en cela supérieur à la chancelière comme il proclame être bien plus efficace, parce qu’expéditif, qu’Obama). La réalité est plus triste, des « grands pays occidentaux » Japon compris, la France est, actuellement, le seul pays à n’être pas gouverné démocratiquement : ni Parlement, ni opposition. N’apparaît-il pas qu’hormis Védrine ou le cher Jacques Myard, tous les partis et tous les ténors le laissent à la manœuvre ? Il y a consensus chez les politiques – sujet trop difficile pour leur culture ou pour leurs aide-de-camps ? – pour ne rien dire, hors Borloo qui s’est déconsidéré s’il était encore besoin, et Royal hostile à la constitutionnalisation de la « lettre d’or » mais sans vraiment expliquer pourquoi autrement qu’en termes de refuser un cadeau à son vainqueur de 2007.

Seul point d’avancée : les ventes à découvert interdites en bourse. Petite histoire, ce serait un feuilleton du Monde, que je ne lisais pas, qui aurait été à l’origine des rumeurs de presse britannique sur la Société générale. Pour moi, on ne prête qu’aux riches : les banques françaises sont vulnérable depuis des années, et la France avec elle. Enfin, malgré des dénégations presqu’unanimes, c’est la récession des économies « occidentales ». Le concept et la réalité d’un Occident reviennent donc mais dans un tout autre sens que le système militaire et moral des années 50 : quelques pays, les plus puissants de la planète il y a trente ou quarante ans, sont presque tous en faillite. On ne fait le lien – agences de notation – qu’avec les dépenses sociales. Mais pas encore avec les dépenses militaires et assimilables : or, c’est là que se perpétue l’inadmissible (Irak, Afghanistan), c’est en cela qu’on s’engage sans vraiment être informés ni projeter…

[1] - Josué XXIV 14 à 29 ; psaume XVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 13 à 15


vendredi 12 août 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 12 août 2011

Vendredi 12 Août 2011

Prier… lisant de temps à autre le Coran, alors que je voulais cette lecture très fréquente pour un premier parcours en immersion mentale et intellectuelle, j’ai voulu veiller hier soir, en communion avec lui et avec le siens, un remarquable homme d’Etat mauritanien, de l’équipe fondatrice des années 1960-1970, Abdoul Aziz Sall et continuant de cheminer dans une sourate (XVIII) en partie inspirée par la légende des sept dormants qui se trouve au narthex de Vézelay, j’ai expérimenté que nous pouvons, que le chrétien peut aussi bien que le musulman quoique peut-être en posture spirituelle différente (échangeons-nous assez là-dessus pour le savoir ? le vivre), prier ces versets et les entendre en adresse personnelle. Ainsi, sonnent comme toute parabole donnée par Jésus-Christ, la très jolie et prenante leçon des deux jardins et de l’insensé adorant le sien (le matérialisme début du polythéisme, intuition juste de l’Islam) ou la présentation de la pluie. Approches dogmatiques certes, chacun la tient pour révélation vivante, ce qui est un attribut évident de Dieu d’ailleurs que ce mode de communication, mais la prière, l’adoration, l’attente : oui, nous sommes devant le même Dieu puisqu’il n’y en a qu’un. La mort qui est si vite la mort et que nous vivons de plus en plus comme le passage et la consécration. On n’avance dans la vie, dans la compréhension du monde par la perception d’autrui, des autres, qu’en empathie. Abdoul Aziz fut de ceux, les premiers, qui m’apprirent un autre monde et qui m’y attachèrent jusqu’à aujourd’hui, ce pays de sable, de dictature mais de vérité dans le dialogue, de faiblesses si humaines, de confiance implicite quand on se donne à lui.


Prier… [1] Jésus ne réprouve pas nos manières tatillonnes de préférer les lois pour observer et condamner les autres, plutôt que les considérer comme nos semblables de bonheur et de limites. Il répond aux esprits tordus et même les regarde. La démonstration selon la femme adultère est réservée pour l’approche de sa propre Passion. Regard maintenant sur le mariage. Approche humaine, le divorce sans se mettre en tort vis-à-vis de Dieu et de sa conscience. N’avez-vous pas lu l’Ecriture ? Jésus valide l’Ancien Testament, ligne par ligne, et s’Il accomplit par sa vie, sa mort et sa résurrection les Ecritures, c’est tout simplement parce que les Ecritures, c’est Lui. Nul problème de liberté de Dieu fait homme en tant qu’homme. Ils ne sont plus deux, mais un seul… Ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre cette parole, mais ceux à qui Dieu l’a révélée. Notre compréhension et surtout notre vie du mariage, dans le mariage, nous sont donnés d’abord spirituellement, mais si les arrangements de l’histoire et du désir, de la fascination et de la merveille du consentement mutuel sont pour beaucoup dans les commencements (et dans les suites…). Partant de l’enseignement scripturaire, Jésus ne dissimule cependant pas que tout est difficile, y compris la destinée de chacun relativement au mariage. Il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du Royaume des cieux. Celui qui peut comprendre qu’il comprenne ! Justification du célibat consacré, qu’à mon sens il faut et que l’on peut distinguer du sacerdoce, voire même de la vie religieuse. Ne pas prendre les choses par leur envers. Et moins encore les personnes. Récit de vie collective, animation de la mémoire d’un peuple, harangue de Josué, prosopopée de Yahvé : toute histoire se personnalise, elle montre toute gratuité, celle-ci décide dans notre vie plus que nos sursauts personnels. Vous avez vu de vos propres yeux… Je vous ai introduit… je vous ai sauvé de la main de … Je vous ai donné une terre qui ne vous a coûté aucune peine, des villes dans lesquelles vous vous êtes installés sans les avoir bâties, des vignes et des oliveraies dont vous profitez aujourd’hui sans les avoir plantées.

matin

Presse « people » (le Canard enchaîné tente de faire écrire pipole comme il a été tenté d’écrire ouiquende)… mort d’Henri Tisot (que je croyais bien plus ancienne), Brigitte Bardot s’en dit bouleversée, de fait, lui et elle, ont daté de Gaulle. Titres : BHL Arielle Dombasle, un couple en danger… Sarkozy et Carla, costume de bains et pieds dans l’eau : leur bonheur menacé. Paris-Match invite au calme, couverture donnée à Aznavour, une de nos dernières icônes (moins la délocalisation fiscale). Et bien entendu, une nouvelle prétendue maîtresse de DSK, gardant l’anonymat, mais au long calvaire. On a cambriolé l’une des plaignates contre Georges Tron. Notre hebdomadaire satirique : rodomontades de Sarkozy selon le modèle et l’image qu’il veut inculquer de lui à dix mois de l’élection de l’élection présidentielle, sérénité, calme, hauteur de vues, inspirateur de tout. Paradoxe, ce président le plus pro-américain que nous ayons jamais eu, n’a pas de semaine ni de jour pour se comparer avec avantage à Obama. Relations entre Juppé et Sarkozy, mais le premier n’était pas forcé de rempiler : nous n’avons de politique extérieure que les « décisions » présidentielles. – Scandale sans précédent mais qui ne m’étonne pas : Boisevaix et Mérimée touchaient des commissions de Sadam Hussein… par centaines de milliers d’euros. dans le système pétrole/nourriture.

La crise… la presse quotidienne explique le « yo-yo » ou la « nervosité des bourses », manifestement aucune mesure, aucune réunion, aucune réforme ni dans l’immédiat ni à l’horizon d’aucun dirigeant. Le plan grec, et l’argent qui va avec, et donc les assurances données aux spéculateurs d’avoir eu raison de spéculer sont suspendues aux votes parlementaires des Etats ayant l’euro. pour monnaie. Cela peut durer jusqu’à Noël.

[1] - Josué XXIV 1 à 13 ; psaume CXXXVI ; évangile selon saaint Matthieu XIX 3 à 12