Observation & réflexions
011
Lundi 5 . mardi 6 Novembre 2007
Un pays que je
connais depuis plus de quarante ans, autant que partiellement et selon des
hasards et des ténacités, on peut connaître un pays étranger … et que
connaît-on du sien… sinon des projections, des enfances ou des
déceptions ? et que j’aime. En
visite officielle, son nouveau président, à l’issue d’une dictature militaire
puis d’une démocratie de façade pendant presque trente ans, reçoit de nous … pas
cent millions d’euros pour cinq ans (pays que nous avons occupé et qui nous a
enchantés, la Mauritanie saharienne, pendant près de soixante ans..). En
regard, le Pakistan a reçu des Etats-Unis depuis 2001, dix milliards de dollars.
Puissance nucléaire sans que personne ait trouvé à redire à l’époque (nous
avons dû y contribuer, comme à la « bombe » d’Israël), puissance
proliférante (cf. Corée du nord et Iran selon des aveux de personne physique il
y a deux ans), c’est un pays à portée de prise de pouvoir par les talibans et Al
Qaida. Savoir-faire des Français et des Américains… amitié « sans
tabou » que doit célébrer notre élu du 6 Mai à Washington d’ici demain
soir.
J’entends le
président de la République à la Cour des comptes – le bicentenaire de celle-ci
– s’emporter, jusqu’à lui le traitement du chef de l’Etat était fixé
discrétionnairement, aujourd’hui enfin la République triomphe, ce sera le fait
d’une loi. Il y a quinze jours, ce qui lui est alloué en argent de poche a été
doublé par rapport à son prédécesseur immédiat et le budget de l’Elysée triplé.
Une dépêche de l’A.F.P. [1] donne les
émoluments de ses homologues, chef de gouvernement plutôt que chef d’Etat, mais
ne compare pas ce qui est comparable, à savoir les frais de fonctionnement du
premier « serviteur ».
Un camarade
d’enfance me courielle : Sarko est
un voyou sans scrupule, mais il est efficace, et j'ai voté pour lui. Il lui
manque l'élégance et la culture, mais il pourrait bien réussir à remettre en
cause l'insupportable inertie et le conservatisme des corporations qui défendent
leurs intérêts au détriment de tout progrès. Je suis tenté de lui donner raison mais d’ajouter que, puisqu’il lui
manque une autorité tutélaire, ne peut-on y suppléer en étant son bon
génie ? qu’il soit ainsi plus explicitement utile à notre pays, mais ne
serait-ce pas entrer dans le rôle et aller au dénouement de Lorenzaccio ? Bonne
volonté, courage intellectuel, prise de tous les virages à la corde ? ou
bien cynisme ? Origines et parcours personnels dont il ne se déferait que
très à la longue ? ou certitude d’être missionné pour la forme et pour le
fond ? Ses prédécesseurs enfermés par la fonction ? [2] Mais pas lui ?
Je préfère réfléchir
sur l’autre affirmation. La France doit-elle être mise à la redresse ?
rapport gouvernants/gouvernés qui nous hante – plus que d’autres – depuis deux
siècles.
. . . l’avion
Tous les
éléments sont réunis pour un face-à-face entre le président de la République et
les Français, mais ni l’affrontement ni
la communion ne se font.
Les deux
personnages, l’individuel et le collectif se caractérisent ces temps-ci. Le
premier se démène, cynisme, calcul ou simple et presque naïve bone volonté,
boulimie d’activité et de présence à tous les sujets, plutôt que réel travail
de réflexion et d’animation en profondeur, qui serait le fond de sa fonction.
Le second ne morigène même pas, les sondages enregistrent une progression
minime de la défiance (le Premier ministre en pâtit beaucoup plus, en serait-on
à lui reprocher de ne pas paraître ?), une sensation vêcue que le pouvoir
d’achat diminue. C’est passif, sauf agression. Les régimes spéciaux de
retraite, le prix du gazole pour les marins-pêcheurs. Lien entre Nicolas
Sarkozy et la nation ? davantage sa façon de dire que pays ou peuple qui
étaient le cachet du Général. Le spectacle par surprise, les cheminots au
centre de Saint-Denis, les hôtesses espagnoles et les journalistes suivant
l’arche de Zoé qui bénéficient de l’avion et plus encore de la venue sur place
du numéro un français. Ou la grande organisation du « Grenelle de l’environnement »
avec apothéose d’un discours présidentiel qu’applaudissent, en vedettes, Al
Gore, prix Nobel, Barroso qu’on aurait pu croire froissé par le sans-gêne
français, Nicolas Hulot supposé plus exigeant, même José Bové. Alors même
qu’aucune décision n’est formellement et immédiatement prise…
Et le feuilleton masculin-féminin.
Paradoxe de l’incantation de cette décennie pour la féminisation de la
politique – lister les parlementaires montre la limite de l’exercice –la femme
en politique est encore plus impérieuse et brutale que l’homme aux manettes,
elle n’arrondit pas : la geste de Rachida Dati avec l’ensemble des corps
et métiers de justice, auquel ajouter les élus locaux à la veille de leur
renouvellement quand mutations et refonte de la carte judiciaire ne font
l’objet que de faire-part… de la même, avec autobiographie tout de suite…une
ambition professionnelle intense, la circonscription la plus aisée de Paris, le
VIIème (depuis que le VIIIème arrondissement y a été ajouté et que
Frédéric-Dupont n’est plus, Maurice Couve de Murville en sut quelque chose en
1967) et des municipales la députation quand elle ne sera plus ministre, à
moins que ce soit la prochaine épouse – officialisée – du président de la
République célibataire puisque la féminisation – sujet sérieux et enjeu de la
vie politique – ne fait pas pour autant perdre des attributs au « beau
sexe » : le roman peut s’enrichir, elle était aux Etats-Unis pour les
derniers moments du couple précédent, elle est au Maroc avec les enfants du
président esseulé. Sans rapport avec l’affaire Ben Barka, pourtant de sa
compétence et qui a connu un énième rebond en procédure juste à l’atterrissage
des Français. Elle est photogénique, elle est aussi impérieuse et emportée que
lui (Cécilia aussi). Naguère, un ministre n’était que ministre, petite photo
d’identité en noir-et-blanc, passage – à quelque émission télévisée – une
unique fois, pendant l’exercice de ses fonctions.
1° La
gestion des crises
Que le
président de la République, allant au front, la préparation terminée
(infirmières bulgares en Libye, heureux discriminés du Tchad) ou, le feu pas
encore braises, s’affiche, parlemente et argumente : les cheminots du centre
de Saint-Denis, les journalistes et hôtesses arrêtés au Tchad, les
marins-pêcheurs de Guilvinec puis de toute la Bretagne pour le prix du gazole –
l’interrogation est celle de la gestion
de l’inattendu.
Au regard des lettres de mission et des
comités de réflexion qui dans les trois premiers mois prétendaient imposer
l’image d’un président méthodique, maître du temps et des sujets, soumis comme
les Français par leur vote à la tenue des promesses électorales quelles
qu’elles soient : tests A.D.N., bouclier fiscal, reprise du traité
européen, dérivation de la candidature turque, révision constitutionnelle… les
surprises et l’avenir imprévisible.
Ce qui n’est
pas encore appelé le « mouvement du 18-Octobre » a engendré davantage d’ingéniosité chez les syndicats
et les grévistes que du côté du gouvernement. Celui-ci ne change pas de
ligne : la suppression, en principe (mais avec de nombreuses exceptions),
des régimes spéciaux est une équité, elle est donc populaire. Et cette équité
consiste à ce que chacun ait le même nombre d’années de cotisation à acquitter.
Ce qui est se tromper d’application du principe d’équité, car la véritable
égalité est que chacun paye la même chose pour la même chose, peu importe
comment ni en combien de temps. En regard, syndicats et grévistes n’ont pas
donné prise à l’habituelle contestation de la représentativité et de la prise
de décision par les autres. Ils ont donné l’exemple de l’ultimatum que
reprennent les marins-pêcheurs. L’idée d’une « grève de la gratuit »é
au lieu de la cessation du service public a germé, elle va s’appliquer, elle
peut renverser complètement les rapports de popularité. La fonction publique,
pas seulement enseignante, paraît rejoindre le mouvement et le débarrasser, pas
sa généralisation, de l’aspect initialement très spécifique du conflit. Le
débat sur le pouvoir d’achat ne va pas
se résorber par une loi Luc Chatel (secrétaire d’Etat au commerce intérieur)
concoctée à l’Elysée sans la participation du Premier ministre.
La probabilité
n’est pas la réédition du « mouvement de Novembre-Décembre » 1995, de
même qu’il n’y eût pas de seconde fois pour les « événements de Mai »
1968, elle est celle d’un pourrissement
des ambiances et d’un arrêt pratique des nécessaires refontes.
Parenthèse … refonte : pas tant celle des retraites – je
ne vois de solution qu’à très long terme : une politique résolument
nataliste, révolution du même ordre qu’une réelle politique d’écologie
mondiale, impliquant un changement volontaire de mœurs et de civilisation ce
dont l’humanité qui a toujours subi les grands changements et ne les a jamais
voulu ni conduit qu’en phase de leur dénouement, n’est pas capable. Tandis qu’à
près de soixante-cinq ans, je suis père d’un premier enfant, notre chère petite
fille de bientôt trois ans et que je la mène chaque matin à l’école… je
comprends (je vis) que le début de la société n’est ni au
« régiment » aboli malencontreusement par Jacques Chirac, ni de la
responsabilité des seuls enseignants, qu’il est en famille soir et matin, et
dans un investissement relationnel gratifiant mais exigeant… j’apprends
« aux nouvelles » que presque la moitié des enfants naissent hors
mariage, c’est-à-dire sans structures juridiques stables, que les foyers
mono-parentaux (anomalie décisive dans une éducation et une vie d’enfant) sont
dans la proportion d’au moins un pour cinq… quant aux familles recomposées,
elles ont fait la « une » des hebdomadaires quand est entrée à
l’Elysée le couple Cécilia-Nicolas… problème de fond, dont dépendent nos
finances publiques, notre cohésion sociale, nos équilibres psychiques.
L’obsession d’hérédité chez les nouveaux riches et tout-puissants de ces vingt
dernières années, chez nos élus en politique à la deuxième génération,
l’appétit des uns et des autres pour les fusions-acquisitions en entreprise et
pour le cumul des mandats, l’instinct d’accumulation (aveu d’une peur du
lendemain ou de retournements de situation et revers de fortune, cf. Jean-Marie
Messier, pourtant peu prévoyant et encore moins précautionneux) me paraît
découler de cet effondrement de la cellule de base, la famille, sans
qu’apparaisse le relais de structures intimes que donneraient à chacun la
culture, la créativité, la curiosité. L’obsession de l’emploi si tard et
difficilement obtenu en prolongation d’adolescence, si tôt perdu par les mises
en ré-retraite et selon une séniorité, thèmes de discours mais pas de
législation, empêchent cette culture de soi. Le virtuel n’est pas
automatiquement communion, il ne l’est que si on le souhaite, fortement. Les
solidarités dans l’entreprise et dans la société sauf cri de l’humanitaire et
d’une partie de l’associatif, disparaissent totalement tant l’esprit de
compétition, donc du chacun-pour-soi et à-moi-cela-n’arrivera-pas, est
développé par un patronat qu’on n’identifie plus, chez les jeunes salariés, en
termes de lutte des classes, mais au contraire comme une position à laquelle
accéder à son tour. Pas par créativité mais par cooptation. Retour au
« people », modélisation de celui qui est arrivé, « la dernière
marche » … preuve que c’est possible … donc
cela peut m’arriver. J’y consacrerai ma vie… ces carrières d’aujourd’hui,
surtout en politique, où des ambitions… depuis la naissance… sont glorieusement
avouées.
Fin de parenthèse.
Probabilité d’une société, donc d’une vie sociale encore
plus désarticulée, sans calendrier discernable, et d’un climat détestable pour
les vies personnelles et celles des entreprises. Donc, une vie économique où
les recompositions des structures financières et industrielles du pays se
feront de manière occulte, que le gouvernement y prenne part et soit devant le
fait accompli : Vivendi, Péchiney, Suez-GDF, Mittal-Arcelor (et la mise en
forme juridique seulement hier…) et où ne s’opèrera pas la relation avec le
monde du travail. Atomisation permettant tous les possibles. Le scandale de
l’Union des industries minières, le soupçon remis au jour d’un biaisement des
négociations d’ensemble ou des
relationnements syndicaux (affaires Gautier-Sauvagnac : une caisse noire
de six cent millions, et Véolia : tentative de corruption d’un
syndicaliste FO) ajoutent à ce que vivent et rapportent les délégués des
diverses professions ou de la fonction publique. « Passage en force »
d’un côté, celui du gouvernement s’estimant soutenu par l’argument d’équité
qu’une majorité des Français devrait accepter, « ultimatum » avec
dates-butoirs de l’autre, des centrales syndicales à la criée de Guilvinec. Ce
n’est pas sain, ni constructif. Crise
que n’accompagne pas le politique – cela s’est toujours vu en France, y compris
en 1936 et bien sûr en 1968 et en 1995. Quoique les élections municipales
ne tombent pas bien pour la majorité parlementaire, qui aura – sur ordre –
adopté de surcroît ou sera à la veille de ratifier ce qui est d’ordinaire sujet
de referendum : traité européen et révision constitutionnelle.
L’affaire de Zoé a révélé, en quelques étapes courtes mais
très marquées, de très graves manquements. Le dispositif militaire français sur
place n’était pas à l’unisson de l’ambassade. Le Quai d’Orsay n’a pas su se
faire comprendre si tant est qu’il ait réellement mis en garde l’association en
question. Une ministre en exercice, aussitôt mimée par notre ambassadeur, a
anticipé les instructions et procédures de justice, sans culture juridique et
sans conscience des enjeux géo-stratégiques de la région, ni même la sensation
pourtant évidente pour qui vit sur place que le régime tchadien actuel est
honni de presque tous ses nationaux. Rala Yade, retenu à aris et sans doute
mieux instruite, a su se rattraper. Emule de la garde des Sceaux, elle
n’abandonnera pas, pour un avenir de professionnelle de la politique, toutes
les cartes que lui donne la discrimination positive, de règle aujourd’hui chez
nous, sans que nous en ayons véritablement délibéré. Comme l’anglophonie, c’est
contagieux. Les choses un peu relmises en l’état, le Premier ministre a publié,
ce qui eût pu rester discret, l’ordre d’enquêter sur tant d’anomalies notamment
gouvernementales ; elles n’en ont été que plus visibles. Le président de
la République en a rajouté puisqu’il y a différenciation et jugement implicite
dans le choix des exfiltrés et des laissés pour compte et en rade. Nos manières
d’improviser et les avidités médiatiques des gouvernants actuels promettent de
nouveaux épisodes.
Si la
contestation sociale doit se structurer et se manifester comme il semble, le
nouveau pouvoir va entrer dans son vrai chantier.
Il est vrai que les « dysfonctionnements » ne
sont pas que français. L’Irlande une nouvelle fois va voter non à un referendum
européen, le secrétaire à la Défense, à Pékin, veut contrer Musharraf imposant
l’état de siège au Pakistan tandis que Condoleeza Rice à Istanbul nuance à
peine un conditionnement de l’aide massive à cet allié dans la lutte
anti-terroriste. Ou le contraire, tandis que le président Bush se montre
manipulé ou sagement en retrait pour la conclusion éventuelle. La France n’est
plus exceptionnelle.
2° La gestion du fond
Elle est celle de nos
finances publiques sur cinq ans au plus, nos engagements étant à horizon de
2010, d’ailleurs. Elle est celle à terme de nous redonner à nous-mêmes un outil
de production, un système bancaire finançant nos industries sans la mise à
l’encan boursier. Une fois admis le fondement de tout : la natalité.
Nous bénéficions de quelques
chances. Les gouvernants européens semblent décidés à ne pas laisser tomber
l’aéronautique. Les pénuries alimentaires et les hausses de prix qui vont avec
redonnent des arguments à la France pour une politique agricole commune qui en
reste une : ce n’était pas la perspective quand Hervé Gaymard avait su
nous procurer un répit jusqu’en 2013.
Nous nous sommes donnés aussi des handicaps. Nos institutions économiques de concertation et de
décisions d’ensemble, n’existent plus. L’occasion de vraiment utiliser le
Conseil économique et social n’est pas vraiment saisie par le rapport du comité
de réflexion sur nos institutions, la réinstauration de la planification à la
française n’est pas envisagé, au contraire de nouveaux observatoires ou comités
sont à créer plaçant les partenaires y compris l’Etat au spectacle, au mieux à
l’analyse, mais pas du tout en prise commune des décisions et en partage des
prévisibilités et des perspectives. Déconnectée du moyen et du long termes
économiques – les dimensions du Plan, en
coincidence avec la simultanéité quinquennale des andats du président de la
République et de l’Assemblée nationale, logique qui n’a paradoxalement été
ni aperçue ni a fortiori exploitée – la « refondation sociale » ou la
novation des « gestions tripartites » ne peut changer l’ambiance. La
culture du risque et donc de l’investissement suppose des structures – bancaires
et politiques. Nous ne les avons pas.
3° Desseins et tempêtes
L’option
d’empathie avec les Etats-Unis – très publique – et avec Israël – plus discrète
– ne s’articule pas au bon moment.
Les Américains
souhaitent traiter la question chinoise et à la bonne échelle.
Exponentiellement, la République populaire et capitaliste gagne la toute
première place dans le monde que sa population lui promettait – forcément mais
dans un avenir qu’on croyait indéterminé et selon des modalités qu’on pensait
au plus nucléaires ; or, elles sont commerciales, financières, elles sont
surtout méthodiques. Le sommet sino-africain de l’an dernier est suivi
maintenant de prises de participation dans le pétrole et dans la banque, plus
que significatives. Mais à ce sujet les requérant absolument – puisqu’il y a
suspense pour eux et pour l’ensemble du système financier international :
la Chine paye les déficits budgétaires donc les dépenses militaires des
Etats-Unis – ceux-ci ne peuvent, dans l’instant présent, se consacrer. Trop à
faire, presque partout. Conséquence de la stratégie interventionniste (ou
agressive) mise en œuvre à l’occasion du 11-Septembre,
Iran-Irak-Kurdistan-alliance américano-turque-Pakistan : tout fait
question en même temps.
Sans analyse
publiée ni peut-être même in petto,
motivant la mûe des relations franco-américaines en simple méthodologie :
pourfendre les tabous, tirer au clair ce qui était laissé dans le flou, le président français en visite officielle
aux Etats-Unis ne présente aucun intérêt pour ses hôtes. Qu’apporte une
clarification de la participation de la France à l’O.T.A.N. La tête est
ailleurs. Le voyage à Moscou avait été frais, celui de Washington sera vêcu
dans la distraction par les deux interlocuteurs, et celui se préparant
pour Pékin nous montrera hors d’échelle.
Les discours
de Dakar et de Tanger sur une nouvelle relation franco- ou eurafricaine et sur
une Union de la Méditerranée paraissent avoir davantage indisposé les médias et
les élites sur place auxquels ils étaient destinés qu’avoir créé un mouvement.
L’affaire du Tchad est d’ailleurs une
contre-épreuve : tout reste complexé de part et d’autre au sud du Sahara.
Quant aux relations avec le Maghreb ou avec le Proche-Orient, la leçon du
processus de Barcelone et le répertoire vêcu des empêchements multiples – qui
ne sont pas que l’immigration ou le conflit israëlo-palestinien ou l’ambiguité
syro-libanaise – demeurent une instruction préalable à toute nouvelle
construction, surtout s’il s’agit de « court-circuiter » l’Union
européenne, dont nous faisons partie.
Il ne peut y
avoir – en relations internationales – de dessein pré-établi. Et l’ambition de
marquer ne peut être assénée comme premier commencement à des partenaires –
personnes physiques – qui ont eux aussi, sinon surtout, des opinions publiques,
des électorats en même temps que des intérêts et des traditions à cultiver.
L’attitude,
qui convient, est de comprendre les circonstances, de répandre cette
compréhension et de tenter de répondre. Les multiples tempêtes qui se lèvent cet
automne sans compter celle du réchauffement climatique – les inondations
catastrophiques du Vietnam au Mexique et ailleurs – dispensent de grand dessein
et appellent une clairvoyance et un unisson qui ne peuvent être qu’européens.
Et l’Europe, sans adhésion des opinions
ni mobilisation civique et réfléchie, déclinera encore davantage. Accord
franco-allemand – implicite – là-dessus ? rupture certaine avec l’Histoire
contemporaine.
4° La contradiction
L’énoncé des
divers souhaits du président de la République, en matière de révision
constitutionnelle, comprend le referendum dit d’initiative populaire. Le comité
de réflexion qu’a présidé Edouard Balladur propose d’ajouter à l’article 11 de
la Constitution une rédaction qui – apparemment – répond à ce vœu fréquemment
exprimé depuis un siècle et demi, y compris par des parlementaires. Mais la
rédaction permet tant au Conseil constitutionnel qu’au Parlement de l’éluder :
Un référendum portant sur un objet mentionné au
premier alinéa du présent article peut être organisé à l’initiative d’un
cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs
inscrits sur les listes électorales.
La proposition des parlementaires est transmise au
Conseil constitutionnel qui, après déclaration de sa conformité à la
Constitution, organise la collecte des pétitions des électeurs et, après
vérification de leur nombre et de leur validité, les transmet au Parlement. Si
la proposition n’a pas été examinée par les deux assemblées parlementaires dans
le délai d’un an, le Président de la République soumet la proposition au
référendum.
Deux questions
sont pourtant de nature à être soumise au verdict référendaire. La révision de
la Constitution précisément. La ratification du « mini-traité »
européen, ce que demandent d’ailleurs 61% des Français. Or, Nicolas Sarkozy s’y
refuse. Il n’aurait à craindre dans le premier cas que les abstentions et la
procédure au Congrès risque de ne pas le favoriser. Dans le second, Laurent
Fabius qui n’est pas suspect de partialité en la matière, estime que le
résultat serait positif. Alors ?
Comment
Nicolas Sarkozy, sans cesse s’imposant en premier rôle et au devant de la
scène, peut-il répugner à des consolidations référendaires ? car très
probablement les deux scrutins dont
l’occasion s’impose, seraient de résultat positif./.
disponibles par courriel sur demande :
1°
15 notes sur la campagne et l’élection présidentielles,
rédigées du 12 Novembre 2006 au 8 Mai 2007
2°
journal réfléchi
14 . 20 Mai 2007
Le point de départ
Les commencements
Les contradictions inévitables
Les lacunes institutionnelles
25 Mai 2007
Quelques « grilles de lecture »
Le pouvoir personnel ou « l’homme d’une nation » ?
La sécurité (du pouvoir)
Le concret, le terrain, les urgences : qu’est-ce à dire et à
faire ?
31 Mai . 5 Juin 2007
Nouvelle génération et antécédents consensuels
Une périlleuse prétention
La probation diplomatique
La quadrature du cercle ?
15 . 16 Juin 2007
La manière du candidat ne peut être celle du président de la République
La démocratie de gouvernement
Les débuts de « l’action »
17 . 24 Juin 2007
Déblais…
Une claire distribution des rôles et des stratégies, au pouvoir et dans
l’opposition
La fausse obligation de hâte
Le mode de scrutin pour désigner les députés l’Assemblée Nationale est-il adapté ?
6 . 10 Juillet & 12 Septembre 2007
Notre pays, notre temps, notre monde – banalités ?
Notre pays, notre temps, notre monde – ce qui change
Les paradoxes qui demeurent
Les précédents ne valent que pris dans la période Cinquième République
Concept et pratique de la carrière politique - Logique républicaine et
accélération des dévoiements
Difficulté de l’émergence d’une nouvelle éthique des grands patrons
français
19 Septembre 2007
Des bons points
Des mauvais points
Des indices
Des sujets d’inquiétude
4 Octobre 2007
I – Politique intérieure
tout se répète
la nouveauté : l’organisation du pouvoir
l’ouverture
le risque de saturation
la pierre de touche
la lacune
l’isolement
II – Politique extérieure
le changement vis-à-vis des Etats-Unis
l’abandon de la priorité européenne
15.19 Octobre 2007
Les pièces du puzzle ? ou « les silences du
scenario »
. consacrer quelques premiers mois d’un
exercice du pouvoir par une modification de la Constitution ?
. un fonctionnement à risques quotidiens de l’ensemble du mécanisme élu
ce printemps
. elle aussi sans précédent, la mise en scène en responsabilité
partagée d’une vie de couple
. vis-à-vis de nos partenaires en Europe et de l’entreprise d’Union,
une attitude toute nouvelle et sans précédent depuis les fondations des
Communautés européennes et de la Cinquième République
. c… par-dessus tête en économie et en social
. les contre-pouvoirs qui s’établiront sans octroi du pouvoir en place
23.25 Octobre 2007
. . . le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas
le juger ?
le régime se qualifie lui-même
l’Europe à défaire ?
le mouvement social et l’opposition parlementaire
l’économie seconde
3°
In memoriam (méditation personnelle à la
« nouvelle » de leur mort)
Maurice Couve de Murville + 24 Décembre 1999
Michel Jobert + 26 Mai 2002
Jacques Fauvet + 2 Juin 2002
Moktar
Ould Daddah + 15 Octobre 2003
Raymond
Barre + 25 Août 2007
Pierre Messmer + 29 Août 2007
4°
quotidiennement, une méditation courte des
textes du jour de la liturgie catholique
[1] - PARIS (AFP) - 31/10/07 14:54 . Nouvelle rémunération: Sarkozy dans la moyenne des chefs d'Etat étrangers
Avec un salaire porté mardi
par les députés à 19.000 euros bruts mensuels, Nicolas Sarkozy se retrouve dans
la moyenne des chefs d'Etat et de gouvernement étrangers, derrière le président
américain, les Premiers ministres britannique et irlandais et la chancelière
allemande.
Selon les indications recueillies par l'AFP dans les pays concernés, les chefs d'Etat anglo-saxons sont parmi les mieux lotis.
Le Premier ministre irlandais Bertie Ahern (centriste) remporte la palme avec un salaire mensuel de 25.833 euros (310.000 euros annuels), compte tenu d'une récente augmentation de 14%.
Le président américain George W. Bush (400.000 dollars annuels, 277.000 euros) le talonne avec l'équivalent d'un peu plus de 23.000 euros mensuels.
A égalité figure la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) dont la rémunération totale atteint un peu plus de 23.000 euros: 15.832,79 euros brut/mois en tant que chancelière auxquels s'ajoutent une prime forfaitaire de représentation de 1.000 euros, et en tant que députée, un salaire de 3.500 euros ainsi qu'une indemnité forfaitaire de 2.700 euros par mois.
Vient ensuite le Premier ministre britannique Gordon Brown (travailliste) qui reçoit une rémunération mensuelle équivalant à 22.469 euros (15.250 au titre de sa fonction, à quoi s'ajoutent 7.219 euros de salaire reçu en tant que parlementaire).
Derrière Nicolas Sarkozy, arrive le chef du gouvernement italien Romano Prodi (gauche) qui touche 16.371 euros bruts par mois, selon des chiffres officiels de la présidence du conseil d'août 2007. En octobre 2006, M. Prodi avait décidé de réduire de 30% son salaire ainsi que celui de ses ministres, dans le cadre du budget 2007.
La présidence de la République italienne, affiche, elle, des coûts exorbitants: le président Giorgio Napolitano touche un salaire de 210.000 euros par an et la présidence de la République coûte 224 millions d'euros par an (en hausse de 205% hors inflation en vingt ans).
Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt (conservateur) gagne 13.704 euros par mois après une augmentation de 4% annoncée récemment, a indiqué un de ses porte-parole, Oscar Haallén.
Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Jose-Luis Zapatero, est le plus modeste avec officiellement environ 7.400 euros par mois.
Selon les indications recueillies par l'AFP dans les pays concernés, les chefs d'Etat anglo-saxons sont parmi les mieux lotis.
Le Premier ministre irlandais Bertie Ahern (centriste) remporte la palme avec un salaire mensuel de 25.833 euros (310.000 euros annuels), compte tenu d'une récente augmentation de 14%.
Le président américain George W. Bush (400.000 dollars annuels, 277.000 euros) le talonne avec l'équivalent d'un peu plus de 23.000 euros mensuels.
A égalité figure la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) dont la rémunération totale atteint un peu plus de 23.000 euros: 15.832,79 euros brut/mois en tant que chancelière auxquels s'ajoutent une prime forfaitaire de représentation de 1.000 euros, et en tant que députée, un salaire de 3.500 euros ainsi qu'une indemnité forfaitaire de 2.700 euros par mois.
Vient ensuite le Premier ministre britannique Gordon Brown (travailliste) qui reçoit une rémunération mensuelle équivalant à 22.469 euros (15.250 au titre de sa fonction, à quoi s'ajoutent 7.219 euros de salaire reçu en tant que parlementaire).
Derrière Nicolas Sarkozy, arrive le chef du gouvernement italien Romano Prodi (gauche) qui touche 16.371 euros bruts par mois, selon des chiffres officiels de la présidence du conseil d'août 2007. En octobre 2006, M. Prodi avait décidé de réduire de 30% son salaire ainsi que celui de ses ministres, dans le cadre du budget 2007.
La présidence de la République italienne, affiche, elle, des coûts exorbitants: le président Giorgio Napolitano touche un salaire de 210.000 euros par an et la présidence de la République coûte 224 millions d'euros par an (en hausse de 205% hors inflation en vingt ans).
Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt (conservateur) gagne 13.704 euros par mois après une augmentation de 4% annoncée récemment, a indiqué un de ses porte-parole, Oscar Haallén.
Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Jose-Luis Zapatero, est le plus modeste avec officiellement environ 7.400 euros par mois.
[2] - Dans
notre système, le président est d’abord un homme seul. Rien ne l’incite au
dialogue. Aussi longtemps qu’il est en place, il n’est remis en cause par rien
ni personne. Evoluant dans un milieu aseptisé et de plus en plus artificiel, il
n’échange qu’avec ses pairs, une poignée de journalistes et une noria de hauts
fonctionnaires. – Simone Veil – Ma vie à paraître : extraits donnés par l’Express du 25 Octobre 2007
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