dimanche 30 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 30 novembre 2008

Dimanche 30 Novembre 2008

Prier… tu es Seigneur, notre Père, notre Rédempteur, tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourqoi rends-tu nos cœurs insensibles ? L’amour réduit à rien le dilemme de l’incroyant entre grâce et liberté. Nous n’aimons que parce qu’un autre existe, nous aimons sans raison, par une attraction inséparable de l’autre et de nous-mêmes, expérience humaine de l’amour, parabole de notre relation à Dieu et de Dieu-même. Personne n’invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage… Pourtant, Seigneur, tu es notre père. Nous sommes l’argile, et tu es le potier : nous sommes tous l’ouvrage de tes mains. Résultat, selon Paul : en lui, vous avez reçu toutes les richesses… aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. Nous sommes équipés, suréquipés humainement pour l’amour. J’en vis actuellement une démonstration, une de mes chères sœurs, éclatante. Alors, le scandale n’est pas le mal soi-disant permis ou toléré par Dieu comme pour Le contredire, mais bien que les humains – seuls de tout le vivant, de tout le créé où chacun aime et complète – refusent d’aimer et s’occupent, se consacrent à tant d’autres choses. Adam et Eve, égaler Dieu… au lieu de L’aimer paisiblement, ce qui les amenait, naturellement, à précisément L’égaler en participant à sa nature. La rédemption d’ailleurs ajoute à notre création. Nous étions à l’image et à la ressemblance de Dieu, visités par Lui, au Paradis, nous sommes désormais – paradoxalement depuis notre péché « originel » et nous en avons personnellement, chacun un aussi, qui nous est propre, je le crois bien – désormais promis à davantage, la divinisation par la foi, l’espérance et la charité. Et d’une façon événementielle, donc à notre portée, la recommandation du Christ, sans exclusive : ce que je vous dis là, je le dis à tous : veillez ! [1] Prier, aimer non pour le bonheur (argument de saint Augustin), pour la récompense (argument du psalmiste, que choquait, à juste titre, un de mes plus chers scouts à mes vingt ans : propter retributionem, Dieu et l’échangisme, quelle petitesse), pour le salut (également du psalmiste) ou par crainte et en fonction de l’éternité… ou selon cette « plénitude d’attrait » faisant la différence avec tout autre « objet » d’amour (bien des vocations monastiques), il me semble qu’ainsi, on ne se quitte toujours pas. Non, aimer parce que j’aime et savoir et vivre que je ne suis jamais qu’au tout petit commencement d’aimer, humainement, je l’ai toujours su, spirituellement, je le crois de plus en plus, Dieu fait tout le reste du chemin. Parce que je suis aimé de Lui, parce que nous sommes tous, selon chacun, aimés de Lui. Et les trois mouvements ne font qu’un seul, L’aimer même si ce n’est qu’un tout petit début et en totale méconnaissance de « cause », être aimé de Lui (évidence pas toujours évidente mais permanente conviction), et que tous, tout le créé et ceux qu’il m’est donné de rencontrer, d’avoir rencontré, de cotoyer un jour, plus particulièrement, aimé de Lui, Dieu masculin/féminin, de toutes races et de tous âges, à la fois, Dieu adoré par les musulmans, souvent bien mieux que par les chrétiens, attendu par les Juifs, sans nom mais cherché de toutes les religions, tâtonné par toutes les logiques, pleuré par les désespérés, les impuissants, les abattus. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient, car ainsi aimés, nous sommes tous solidaires du bien qui se fait par d’autres, par les saints, par les extraordinaires et par les minus, et tous solidaires de la shoah, de la guerre, du massacre, ainsi celui de Bombay et de la chaîne psychologique des causes de cette folie. Personne n’a vu un autre dieu que toi agir ansi envers l’homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. Lumen gentium.

Mauritanie. voir aussi documents et analyses dans http://mauritanie-ouldkaige.blogspot.com

D’un correspondant mauritanien : Quelques images que j'ai pu prendre "difficilement "du Président de la République lors de notre soirée politique du 28/11/2008 à Lemden. Nous étions entouré par la Gendarmerie et la Police qui ont interdit toute couverture médiatique de l'évènement par les médias nationaux et internationaux (les autorités administratives se sont installées à Lemden et ils ont convoqué toutes la presse pour lui signifier qu'il est interdit de couvrir l'événement...). Le Président de la République devait prononcer un discours politique important à l'occasion du 48ème anniversaire d'indépendance, mais suite à toutes ces pressions le programme a été annulé ... Il y avait une forte présence de tous les Ministres nommés par le Président de la Républiques, plusieurs élus (sénateurs, députes, maires, conseillers municipaux...), des Présidents des partis politiques du FNDD, des représentants des syndicats, des représentants de la société civile, plusieurs hauts cadres, des militants et sympathisants du FNDD..." Il m’est confirmé de notre côté que « Oui, il y a eu une forte pression ce jour là sur le Président et ses partisans »
D’un autre : « Avez-vous eu des échos suite aux rencontres de la délégation française qui a rencontré le 29/11/2008 le Président Sidi, le Général MAA et Ahmed O/ Daddah ? Elle était composée de l'un des conseillers du Président Sarkozy, du directeur de cabinet du Ministre des Affaires Étrangères et de l'Ambassadeur de France en Mauritanie... »
D’un troisième : « j'étais hier en visite au cimetière au nom de "Balatiya" à Boutilimitt (le 28 Novembre 2008) où est enterrée ma mère et la majorité de mes parents coté maternel et j'ai eu à visiter plusieurs tombes dont celle du père de la Nation Mauritanienne (tombe modeste, conformément à sa volonté, repérée par un écriteau peint en vert avec des écritures en jaune mais je n'ai croisé aucun visiteur ce grand jour de fête nationale qui coïncide également avec un Vendredi ,journée où les musulmans préfèrent visiter les tombes de leurs morts ...): ( pourquoi sa famille, ses amis et le pouvoir n'organisent-ils pas des lectures du Coran ou des veilles religieuses à sa mémoire ou... ???) ».
Mariem Daddah, veuve du président fondateur Moktar Ould Daddah et présidente de la Fondation qui porte son nom, a été interrogée par la télévision nationale : « Moktar, mes souvenirs des commencements, mon attachement à ce pays, ma vie avant la Mauritanie etc... ».

France.

Jack Lang sur France-Infos. estime que le Parti socialiste n’est plus un endroit où l’on débat, crée et imagine. Les socialistes sont refermés sur eux-mêmes, nombrilistes. A Reims, rien sur la culture, sur l’éducation, sur les médias. Les années Mitterrand avaient leur lacune, mais la rue Solférino, était un laboratoire d’idées. Le tout implicitement est un ralliement à Martine Aubry, mais le diagnostic d’apparence est juste. L’ancien et brillant ministre de la Culture puis de l’Education, enfin le complice de Nicolas Sarkozy pour la réforme constitutionnelle, est cependant loin de la question pratique : qu’est-ce qu’un parti aujourd’hui ? à quoi sert-il ? Réponse à l’U.M.P. la querelle entre Christian Estrosi et Jean-François Copé à propos du travail dominical que beaucoup d’élus de la majorité répugne à faire passer dans la loi et que le président du groupe U.M.P. est déterminé à faire adopter. Bataille d’ambitions à front renversé, puisque le sarkozyste est l’adversaire du texte auquel tient le candidat pour 2017. – Réponse putative de Ségolène Royal : la vraie créativité, le mouvement social. Jack Lang juge au contraire que les positions économiques et sociales du Parti suivent trop les mots d’ordre et analyses des syndicats. C’est peut-être un débat d’idées que de choisir le laboratoire, en revanche, je ne vois pas d’autre force que le mouvement social pour ébranler le pouvoir actuel. Ce n’est pas la force des idées adverses qui a jamais eu raison d’un système établi ; exception majeure, il est vrai, notre ancienne monarchie. Voltaire avait salué avec faveur l’avènement de Louis XVI et les biographies les plus récentes du roi-martyr le montre adepte des « lumières » au point de s’en faire rétrospectivement – au Temple – un péché. Les idées avaient ébranlé notre ensemble au point que (mot d’André Maurois) « on a déraciné l’arbre qu’il eût fallu émonder ».

Roumanie et Canada en recherche de gouvernement.

La guerre américaine au Proche-Orient gagne la péninsule indienne. On arme des villageois pour en faire des milices privées contre les talibans dans le nord-ouest du Pakistan : armes, tactique et peut-être instructeurs, les Américains. Le clivage musulmans-non musulmans introduit la même guerre idéologique dans l’Inde-même. Non loin, la Thaïlande, ses aéroports bloqués par les adversaires du Premier ministre réfugié dans les provinces du nord – la Brimanie depuis quarante ans sous la dictature militaire – le Népal passé aux « maoïstes » – et bien entendu le Tibet.

Nicolas Sarkozy, un des seuls chefs de grands Etats ou groupes d’Etat, au « sommet » de Doha. Il va gagner une ancienneté non sollicitée : la permanence au sommet.

Modèle américain, les passations de pouvoir, le budget réexaminé déjà par les équipes de l’élu, le Congrès pressé par celui-ci d’avancer dans son œuvre législative pour faire gagner deux mois au prochain mandat présidentiel.


[1] - Isaïe LXIII 16 à 19 passim & LXIV 2 à 7 ; psaume LXXX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 3 à 9 ; évangile selon saint Marc XIII 33 à 37

samedi 29 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 29 novembre 2008


Samedi 29 Novembre 2008


Prier [1] tenez-vous sur vos gardes, quelle insistance sur ce que nous appelons les « fins dernières », sur ce que peut être l’état de nos lieux à notre rappel. Pratiquement, que de légèretés chez la plupart de nous, testaments pas au point, précautions d’hygiène et de santé, de contrôles médicaux qui nous auraient maintenus parmi ceux qui tiennent à nous, plus longtemps. Mais l’irréversibilité de nos vies conditionnant notre salut et notre accomplissement dans « l’au-delà », non, je n’y crois pas, cela me permet secondaire, en termes de perfection nous ne serons jamais à la hauteur. Amour incommensurable de ce Dieu inconnaissable et dont nous avons cependant et sans cesse, qui que nous soyons, la sensibilité. Le rappel. Echapper à tout ce qui doit arriver et paraître debout devant le Fils de l’homme. Ces textes ne sont pas faciles à prier. Peut-être ne sont-ils pas directement pour nous, soit pour nos générations et nos civilisations, déjà assez apeurées et détournées – officiellement – de toute intériorité (et à ce dévoiement immense nous avons consenti ces deux dernières décennies mentalement ravageuses), soit dans l’étape immédiate de nos vies spirituelles, de la mienne. Affronter le sérieux de la vie, de l’addition finale, du regard de Dieu et d’autrui sur soi… Echapper… debout… c’est apparemment contradictoire. Mais c’est devenir un repère… parce que nous avons trouvé le repère. Ce qui doit arriver bientôt… qu’est-ce ? l’Apocalypse le dit nettement. L’accumulation de scènes violentes, de foules, de drames, de combats cosmiques, par elle-même, annule les événements les uns par les autres, qui n’ont d’importance que par leur suite enchevêtrée et à la dialectique pas facile à suivre, c’est que l’essentiel n’est pas là, le désordre appelle autre chose, est une mise en scène nous préparant au décisif. L’histoire humaine, par ses périodes, est ainsi. Ma vie aussi, au plus grand désordre, à ce qui est bâclé ou sans sens, succède royalement le don divin. Ce qui doit arriver bientôt. Voici que je viens sans tarder. L’essentiel est une venue. Nous n’allons pas à Dieu, à notre mort, à nos rencontres les plus décisives humainement, intellectuellement, charnellement, spirituellement, elles viennent à nous, cortège de Dieu. Alors tout est réorganisé, et nous y avions correspondu depuis toujours, dans le tréfonds de nous-mêmes. L’eau de la vie (ce qui est scientifiquement vérifié par la cosmogonie). Il n’y aura plus aucune malédiction… la nuit n’existera plus, ils n’auront plus besoin de la lumière d’une lampe ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera. Ce n’est pas nous qui partons, c’est Dieu qui vient, nous sommes le peuple qu’il conduit, le troupeau guidé par sa main. Qui n’a vu des flancs de moyenne montagne, onduler de tout le mouvement océanique d’un troupeau de quelques centaines de brebis et moutons, avançant tranquillement tandis qu’une dizaine de chiens s’affairent et qu’on ne distingue que bien après coup le berger… perd la chance de saisir cette comparaison. Les foules de rassemblements politiques ou de pélerinages n’ont pas ce mouvement, cette vie intrinsèques, cette puissance apaisée. D’une humanité tranquillement conduite. Nos rassemblements sont des dialogues forcés avec répartition des rôles. Berger et troupeau sont en mutuelle dépendance d’amour et de confiance.

matin

Nous continuons de faire totalement fausse route, exactement dans la ligne de ces décennies qui nous ont mené où nous sommes. Nous prenons garde aux conséquences 1° chômage endémique qui fut souvent analysé comme un défaut d’offre qualifiée, donc de formation professionnelle, donc de système éducatif (alors que chacun de ces maillons est de peu de rapport avec les autres), la croissance étant elle-même fonction d’une diminution des charges pesant sur la production et toute activité créatrice de richesses directement ou indirectement (ouverture de marchés nouveaux, ou 2° crise financière, bien plus mise en avant que le chômage. Or, la cause n’est pas avouée, encore moins soignée. Ce sont les erreurs stratégiques des dirigeants, le peu d’égards que ceux-ci – dans les grands « groupes » acteurs économiques : production industrielle, services, et tout autant en politique – ont pour le débat et la consultation, donc pour la démocratie. Crise s’aggravant d’années en années du fonctionnement de toutes institutions de décision, et du mode de recrutement des élites. Tant que les dirigeants n’auront pas changé, et ils ne changeront que si on les change, que si on les remplace et selon de tout autres modèles, nous continuerons de plonger davantage. Recrutement différent des élites pour un type d’élite différent, cela suppose des échelles de valeur autres. Critère de la formation et du recrutement, l’aptitude au dialogue, à la considération de l’avis et de l’expérience d’autrui. Dans les entreprises, importance du comité d’entreprise et de l’avis des salariés, qui savent fort bien ce qui va mal et ce qui va bien, pas seulement en « climat » social mais en orientation stratégique de l’entreprise. Dans notre France, une réinvention et une exigence de la démocratie. Le pouvoir d’un seul homme sur tout le factice que devient la politique quand elle n’est que signe et agitation : réunions, législations, bouleversement exprès des acquis et des belles habitudes. Une législation régressive et inculte, peu considérée, quel que soit le sujet arbitrairement traité, soit par inspiration du chef d’autant plus proliférant qu’il n’est pas structuré mentalement (qui sait le but de sa vie ? pas même rester en place, un homme sans passé et sans conscience du futur), soit par fait divers : chaque mort indivciduelle, un sans abri ou un dépressif, chaque drame effectivement dramatique mais cas d’espèce doit entraîner un bouleversement législatif, produit par une commission qui complique encore le consensus et fait fi de cette expérience du bon sens des électeurs-citoyens que le moindre élu a sans cesse à l’esprit. Le pays, l’entreprise, les économies vont mal tout simplement parce que les dirigeants se croient infaillibles et qu’il n’y a de contrôle qu’après-coup : celui de la catastrophe qui périme tout.

Pour l’immédiat, pourquoi soutenir coûteusement les grands groupes d’industrie et de banques, qui – eux – ne soutiennent pas sous-traitants et clients. Les faillites de petites et moyennes entreprises parce que contrairement à toutes les paroles « verbales », il n’y a pas de contrôle des entités soutenues par l’Etat depuis six semaines. Il n’y a qu’une mince instance d’appel. Laisser aller à la faillite les grands, mettre à la porte leurs dirigeants avec interdiction d’occuper de semblables fonctions ailleurs, promotion de nouveaux responsables, tout simplement en puisant dans l’organigramme de chaque entreprise, et aller aux repreneurs, criblés par l’Etat, au besoin moyennant quelques années de nationalisation. Restauration d’une économie de marché régie par des valeurs et non pas l’éthique s’adaptant pour la montre à des fonctionnements aberrants et immoraux. Cela ne peut être décidé que par un pouvoir politique collégial et qui consulte. Pas les états-généraux avec arbitrage du président de la République, au discours préparé d’avance, mais le Parlement et ses commissions, les institutions de la République, les procédures légales du dialogue social. La considération pour tous, et le chef qui se borne à susciter, le souffleur, le chef d’orchestre invisible dans la fosse pendant que se donne l’opéra.

Ces erreurs fondamentales, collectives, notre tolérance, l’absence du « mouvement social », la complicité des parlementaires de la majorité, la complicité de l’opposition socialiste occupée à 2012 alors que les choses se jouent aujourd’hui : je ne sais les dialogues que les collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont avec celui-ci, même ceux de Napoléon faisaient des remontrances au génie, cf. Caulaincourt, Talleyrand, Cambacérès ; je ne sais non plus celui du Premier ministre avec le président, tout atteste qu’avec Georges Pompidou, Premier ministre, et avec Maurice Couve de Murville, ministre des Affaires étrangères, de Gaulle avait des discussions et que le tête-à-tête – plus et surtout le secret qui se maintenait et se maintint sur ces conversations – les rendaient vraiment d’égal à égal, donc riches pour le bien commun et l’imagination quotidienne que celui-ci requiert. La politique n’est pas un jeu de massacre, les gens ne sont pas des quilles, la vie humaine est multiple et souple. L’infaillibilité n’est pas de ce monde.

J’ai par-dessus-tout aimé, le 2 Mai 2007, ce mot, non médité et qui la perdit dans l’esprit des bien-pensants, de Ségolène Royal : je suis en colère. Pas les colères que rapporte chroniquement la page 2 du Canard : colère du chef contre les c… et tout le monde est c… pour le chef (il est vrai que Dominique de Villepin avait la même considération pour ceux qui se gardaient d’être ses semblables). Mais la colère devant le gâchis, le mépris, le mauvais sens.

La presse écrite, l’Agence France Presse, l’audiovisuel public – la même destructivité à leur endroit. Je n’ai pas encore lu un seul témoignage, ni recueilli un seul écho sur la manière de travailler, de lire, de consulter – dans le silence modeste des heures de bureau et d’écoûte – de notre président régnant.
j'ai adressé ces lignes au Premier ministre - qui ne se rebelle est complice, à terme, il y a toujours un effet

fin de matinée

Nouvelles rencontre et discussion entre Martine Aubry et Ségolène Royal. On se gausse, commentateurs ou politiques, en professionnels. Je trouve cela tout à fait sain, il faut évidemment un accord entre elles, un gouvernement à plusieurs, un exemple donné au pouvoir actuel que la collégialité est plus féconde que la monocratie. Professionnels, tels qu’Alain Génestar et Edwy Pennel, débattant « sur » France-Infos., tous deux de qualité. S’attaquer aux causes, mais ils ne les disent pas. J’en suis maintenant tout à fait convaincu : dirigeants – démocratie – iventivité. Sur ces trois points qui ont totalement manqué et que la mode et la tolérance à la mode avaient totalement investis, je n’entends rien. Ces années de début de la Troisième République et toute la Quatrième avaient un intense débat, au tréfonds moral, qui portaient sur les institutions et la démocratie. Nous, aujourd’hui ?

Robert Hue juge son parti inréformable et l’écrit à Marie-George Buffet, dans Le Parisien ; il quitte le conseil national avant le énième congrès. Tout est justiciable d’une analyse marxiste conséquente. Qui la fait ? crise et démocratie.

Bombay près de deux cent morts, et trois jours pendant lesquels différents points de cette métropole n’étaient plus sous le contrôle des pouvoirs publics.
fin de soirée


Bombay, les derniers terroristes abattus, l’un d’eux fait prisonnier hier, infiltrés de diverses manières dans les hôtels depuis plusieurs jours, interoduction d’exploifs sans difficulté, très motivés et très entraînés. Le survivant, origine pakistanaise, anglais parfait : recruté à Londres ? c’est moi qui émet l’hypothèse.

Jean-Luc Mélenchon et un comparse : Dorey ( ?) fondent « le parti de la gauche » Discours sur la rébellion et la révolution qui retrouvent leur drapeau, exhortation des sa,s-grades et sans madats, un millier de personnes, présence de Pierre Joxe et d’Oskar Lafontaine. – Même question qu’à droite je posais à Nicolas Dupont-Aignan : où est le plus efficace, cavalier-seul avec un parti de doctrine ? mais plus grande possibilité de se faire élire, faute d’investiture ou trop grand nombre de candidats. Plus efficace dehors ? que dedans ? Ou mutation des partis, fin d’un cycle d’exercice du métier politique ?

[1] - Apocalypse de Jean XXII 1 à 7 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36

vendredi 28 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 28 novembre 2008

Vendredi 28 Novembre 2008



Prier [1] sachez que le royaume de Dieu est proche, les bourgeons, les signes du temps. D’envoi en mission, il n’est question que de cela, une proximité, une remise en ordre, une régénération totale. La fin des temps est un début, la mort un commencement. Le peu de succès que j’ai eu dans ma vie m’en a donné l’expérience : la cendre au cœur et dans la bouche quand la bonne nouvelle m’atteignait, je la savais porteuese de chute à terme, de précarité redoublée. Et ce fut. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Mot de notre fille, hier soir, sur la petite retour du retour de l’école : regarde, les nuages cachent le ciel, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prêt, comme une fiancée parée pour son époux. Le ciel pas plus haut ni pérenne que la terre, pas un lieu pour un autre, nos figurations ne nous aident pas, le « ciel » est une personne. Pourquoi pas la mer ? La mer rendit les morts qu’elle contenait ; la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient chez eux. Complexité des dires, compte-rendus, visions et inspirations de l’Apocalypse de Jean, mais toujours l’aboutissement lumineux et l’éternité, ni gris ni silence ni immobilité statufiante. Certes, des combats et de l’horreur. Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu et il n’y avait plus de mer. Et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu… souvent entendu que les évangiles, la Bible ne disent rien de la mort au contraire des Tibétains, des Egyptiens, voire du paradis caricaturé pour la promesse aux kamikazes, ceux de Bombay hier, ceux des Twin towers il y a sept ans, ceux du drame palestinien. Je crois et lis tout le contraire : je suis venu pour qu’ils aient la vie, la vie éternelle, la vie en abondance. Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur, mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant. Il y a seize ans, tout à l’heure, ma mère – selon l’inscription qu’elle a voulue sur sa tombe – « a quitté tous les siens, est retournée près des siens ». A nos morts et à nous-mêmes qui les rejoignons chaque jour un peu plus près, salut, affection, éternité de communion, bientôt. J’ai vu aussi les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Ces images sont toutes de totalité, et la « chute » de l’Apocalypse, c’est cette évocation et ce dernier mot : Viens ! Ainsi soit-il.

matin

Emmanuel Todd, à France-Infos. le rendez-vous des internautes, son livre Après la démocratie, chez Gallimard, qui vient de paraître et que je n’ai pas encore lu. Il est toujours ensemençant. Une émission avec Laurent Fabius, il y a quinze ans, regardée hors les murs de Vézelay.

La France en faillite ? non. Les services publics marchent très bien, nos performances mondiales en système éducatif, en soins hospitaliers, mais les effets de la mondialisation se font sentir, rétrécissement de tout, pression sur les salaires à la baisse. Faillite identique pour les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne. Après l’implosion soviétique, l’implosion américaine, etc… Remède, un protectionnisme européen (Jean-Marcel Jeanneney le publie depuis près de trente ans – Le Seuil, 4° trim. 1978 . 155 pages, et Michel Jobert l’a tenté : les magnétoscopes japonais dédouanés à Poitiers, son discours devant les parties contractantes du GATT en Novembre 1981, à Genève). Obstacle, l’Allemagne, mais elle a consenti à l’euro. elle consentira quand elle sera dans le bain social, malgré ses excédents commerciaux). Crise depuis vingt ans et plus qu’on en parle, les quadragénaires n’ont entendu que ce discours. Certes… ce qui commence, c’est la baisse du niveau de vie. Responsabilité des économistes ? Oui, ils n’ont rien dit d’intéressant, n’ont averti de rien. Cause, la crise n’est pas qu’économique. Elle est intellectuelle, idéologique, religieuse, on ne croit plus à rien, on ne pense pas « collectif ». Plus aucun repère, plus aucune foi, d’où l’inimaginable, Sarkozy, ses voix à l’extrême-droite et le débauchage chez les socialistes.

Je poursuis quant à moi. Remèdes, bien sûr le protectionnisme, mais par zone, et en fonction non de critères économiques, mais de niveaux et impacts sociaux. La pression à la baisse des salaires sans doute tue l’Europe, mais elle tue aussi la Chine puisque les fabricants à bon marché qui, en réalité, sont une commandite européenne ou américaine, délocalise vers le Vietnam ou le Cambodge… La Chine ne s’est pas révoltée contre la dictature politique, elle se révolte ces mois-ci contre la crise économique, la délocalisation fait souffrir l’Europe, mais elle a lieu à l’intérieur de la Chine et y fait encore plus de victime. On peut se mettre d’accord sur le protectionnisme. Mais il faut faire plus. L’évidence est que « les milliards qu’on injecte » ne restructurent rien et sont une prime à la mauvaise gestion et une rente pour les dirigeants qui restent d’autant mieux en place et vont continuer à jouer sur le facteur travail. Solution, la faillite, des reprises arbitrées par les Etats, les dirigeants virés sans dédommagement autres que ceux prévus par le Code du travail et jugés éventuellement par les prudhommes, naturellement interdits désormais de gestion.

Les responsabilités. En stratégie, ce patronat recruté par cooptation, copinage soit politique soit social. En idéologie. Les grands économistes, les Nobel, ont averti, très vite Milton Friedman (1976) a été critiqué, mis en défaut. Chez nous, c’est l’effet médiatique des Closets, Minc, Sorman et autres donneurs de leçons : déshabillez-vous, l’Etat coûte et n’apporte rien, fonctionnaires feignants, service public ringard. Paradoxalement, ces conseilleurs qui n’ont jamais su gérer une entreprise sont contemporains du gonflement de notre dette extérieure. Entendus, choyés comme ceux qui confirmaient le patronat dans sa novation : de repères que le cours de bourse, de gains au bilan que les licenciements, mais en fait sans influence sur une économie réelle perdant ses atouts anciens et traditionnels et ne gagnant pourtant pas ceux promis par la nouvelle dogmatique.

Les idéologues ont été à deux endroits : la scène politique où pour faire moderne ou « dans le coup », il fallait diminuer l’Etat (alors même que c’était le champ de compétence pour laquelle les gens candidatent éperdûment à s’en gâcher la vie, et surtout la vie des leurs, le taux de rotation matrimoniale en politique et dans les médias, la "famille recomposée" en couverture de Match quand Sarkozy parvient à l’Elysée, couverture familiale tous les six mois ?) et le « back office » mis en parole par les analystes de sociétés de gestion en banque et en privé : « dans le sillage de Wall street… en attendant les statistiques américaines… M. Greenspan a dit… ». Je reconnais et admire que ce dernier a été le premier – contre Stiglitz le social – à affirmer que nous entrions (c’était avant la faillite de Lehman Brothers) dans une crise aussi importante, sinon davantage, que celle de 1929. Donc, les vrais traîtres ont été les faiseurs de bulles : les politiques sans connaissance travaillée et personnelle, complaisant à la mode, et les officines d’analyse prenant la spéculation pour un outil et les notations pour une vérité.

Les manques de repère – datés des années 1960 au cours du dialogue entre Emmanuel Todd et les internautes de France-Infos. – sont bien entendu illustrés par la scénographie et les mots de rue en Mai 68 à Paris. Bien plus constructives les utopies corrigeant le communisme mais ne l’abolissant pas, à Prague, Otta Sik, et politiquement bien sûr : Alexander Dubcek. Contemporaine, l’encyclique Humanae vitae, et la loi Neuwirth (la pilule et la contraception). Je m’avance en conjectures seulement : la cellule familiale, le couple… aujourd’hui, ils ne sont plus pérennes, ou quand ils le sont, ils en refusent les signes (le mariage, le sacrement, l’état-civil, le nom).

Repères… quand l’histoire a cessé d’être enseignée avec des dates et des noms pour devenir évolution de la société et maintenant ratures sur la mémoire… quand l’économie est devenue soit le Monopoly joué à huis clos en cabinets ministériels pour recombiner les agencements de mroceaux d’entreprises (les nationalisations, les privatisations, le Lyonnais, Vivendi), soit un jeu de taux : la macro-économie, au lieu de rester géographie, invention et recherche, formation professionnelle, concertation sociale… quand le mauvais fonctionnement de mauvaises institutions pour l’Europe est confondue avec l’ambition et la nécessité de notre Union à tous… du Tage à la Vistule, de l’Arctique à la Méditerranée.

Expérience du XXème siècle, le fond touché, il y a rebond et à la fois retour tenté à l’antérieur (la IVème pour la IIIème chez nous) et la novation : le dialogue social institutionnalisé, la planification, la matrice de la Vème République et la démocratie référendaire en même temps que le parlementarisme rationnalisé. Expérience que nous vivons : le sarkozysme, aucun contrôle d’aucune sorte sur un pouvoir personnalisé comme jamais vu en France, y compris sous notre monarchie capétienne, et exercé par un homme qui n’a pas de référence culturelle ni familiale, qu’une spontanéité exacerbée. Expérience qui n’est possible que par la tolérance (ou la complicité) des élites et que par la main-mise sur les médias : ce qui est en cours pour l’audiovisuel public, pour l’A F P et l’ensemble du traitement de la presse écrite, ces collections d’états-généraux ou de Grenelle « avec l’arbitrage de Nicolas Sarkozy ». Le privé plus ductile pour le pouvoir politique actuel que le public…

J’ai grande confiance. A la spontanéité d’un seul, la réponse de quantités de spontanéités, impossibles techniquement à empêcher de penser et de s’exprimer : internet, mais aussi la précocité des « jeunes » qui ne sont pas que des caillasseurs, tout au contraire, étrangement compréhensifs, réceptifs, réalistes. Le rêve a alors un poids décisif, sur un tel socle. Notre fille de quatre ans me l’apprend. Regarde, Papa, les nuages cachent le ciel. Cherche dans tes yeux.

On avait les plans Marshall, les Grenelle, on va avoir « les » 11-Septembre avec toujours l’effet d’échelle – témoignage d’une méconnaissance factuelle des événements les plus récents. Bombay, 132 morts, « un 11-Septembre » indien.


[1] - Apocalypse de Jean XX 1 à 11 & XXI 1 passim ; psaume LXXXIV ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33

jeudi 27 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 27 novembre 2008


Jeudi 27 Novembre 2008


Prier…[1] de mon adolescence à aujourd’hui, je suis passé d’une vision-foi d’un monde et d’une société harmonieux avec en principal signe de cette cohérence du matériel et du mental, une justice distributive, des carrières au mérite, une franchise générale dans les relations humaines, à la constatation même plus amère d’une société dure où ceux qui ne sont pas forts prennent tous les coups, où l’on ne tombe qu’une fois parce qu’on ne peut jamais se relever, où les forts ne le sont que par culot, usurpation et surtout effet de groupe et d’alliance, l’oligopole en presque tout économiquement, psychologiquement, politiquement. Cela ne me rend plus malheureux, la mort très douce (un passage pas forcément solitaire) est sans doute aucun la vie (un état de complétude de soi et d’un monde vrai, décapé) et cette acceptation tranquille, dans la conscience d’avoir tout fait et de persvérérer à tout faire pour que cela change un peu, soit un peu amélioré soit directement par mes soins, soit par cette persévérance à laquelle je ne puis rien, de me scandaliser face à l’injustice qui m’a toujours paru être surtout de la bêtise. – Les malédictions du Christ ne sont pas une agression : cette Jérusalem encerclée par des armées et sa dévastation toute proche, bien au contraire, il l’aime et la pleure. Ce sont une constatation, les conséquences de son manque de discernement. C’est surtout l’annonce de ce qui annoncera… quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Ce que nous vivons comme le malheur est signe d’une proximité. Sans doute mystérieuse, mais décisive. Le sens de nos vies est là. Dans le silence d’une cité dévastée, d’une société et de nos vies en ruines, l’inspiration paradoxale et décisive : Ecris ceci : heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! et le psalmiste avait par avance obéi : venez dans sa maison… oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour. Ce qui me fait souvenir de toi, mon cher Michel, combien tu m’as dit : le Seigneur est bon ! Ta vie apparemment ratée, ruinée, et la brebis qui mit bas au premier anniversaire de ta mort, tombé du ciel, par un si beau temps de juin au début des Cévennes. + La loi de redondance de la pauvreté et de la détresse, autant que de la richesse. La distance entre Lazare arrivé dans les bras d’Abraham et le riche en enfer. Une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple… la grande ville, et on ne la retrouvera jamais plus… la grande prostituée qui corrompait la terre par sa prostitution… les invités au repas des noces de l’Agneau. C’est quand on tombe, qu’on voit (enfin) le mal, et c’est alors que l’on est mûr pour le vrai commencement. Si la grâce est là… regard de ceux qui mendient, surtout ceux qui ne sont pas organisés pour… qui ne font que débuter. – La crise qu’aucun des dirigeants nominaux n’a encore su synthétiser en causes, effets et remèdes : tes marchands étaient les grands de la terre, et tes sortilèges égaraient toutes les nations.


matin

Les faillites à l’affiche de nos deux quotidiens régionaux. Au « super-marché » ma femme surprend une conversation par portable, au téléphone : sans doute un chef de petite entreprise, dis-leur s’ils peuvent attendre jusqu’au 1er janvier, et la réponse est négative, sans doute d’une banque. Pour moi et pour ma femme, l’évidence est que la faillite de certaines banques et de certaines industries, y compris automobiles, sera moins coûteuse en termes d’emploi que les subventions et garanties, et elle permettra de repartir du bon pied, alors la subvention en capital sera utile, et surtout on sera débarrassé de ces dirigeants qui pendant vingt ans, non seulement ont adhéré au mauvais système et encensé les mauvais dogmes, mais en plus ont accumulé les erreurs stratégiques, que relevaient ligne à ligne les comités d’entreprise sans être entendus… c’est dans ces comités, institués par la loi et qui pourrait être le corps électoral de la majeure partie du Conseil économique et social, qu’il y a le gisement et la ressource humaine qui feraient le salut.

Bombay. Si la France subissait de tels assauts, cent morts et prise d’otages… que deviendrait notre « scène » politique ? Sarkozy sans doute, alors, à 70% d’opinions favorables, « il n’y a qu’à… »


après-midi

Bombay. « Attaques ciblées et coordonnées » depuis hier soir, coincidence avec le séjour d’une délégation du Parlement européen. Problème comme en 2001. Les agresseurs savent ce qu’ils veulent : frapper l’opinion mais leur identité et leur commandite sont toujours complexes, et l’expérience de cette décennie a montré que les ripostes étaient plus qu’hasardeuses, n’éradiquaient rien et augmentaient au contraire la propension des assaillants. Proportionnellement, ce que les Palestiniens tentent parfois contre les Israëliens est vraiment mineur ; les as étaient les Juifs de l’Irgoun ou de la Hagannah contre le mandat britannique. On est d’ailleurs de l’Afghanistan à l’Indus et au golfe arabique dans l’ancienne zone d’influence de la Grande-Bretagne.

Belle journée en politique intérieure : encore une réforme, le C N R S change de statut malgré tous ses agents et ses références scientifiques ; probable bénéficiaire une Agence improvisée depuis trois ans, et qui, à ma connaissance, n’a toujours pas de conseil scientifique ! Quant à l’audiovisuel public, il est fonction des idées d’Alain Minc et des intérêts de T F 1. Enfin, l’A.F.P. dont l’article 2 des statuts, voulus par de Gaulle à la Libération, spécifie l’indépendance de sa mission vis-à-vis de toute idéologie et de tous intérêts ou influences politiques et économiques, en est réduite à recueillir des signatures, par pétition, pour sa protection…[1] Le Reichstag a-t-il déjà brûlé ?

Beau progrès, nous avons cinquante mille chômeurs de plus malgré toutes les réformes des comptages, reclassements et séries statistiques, soit plus de deux millions de demandeurs d’emploi.

[1] - PARIS (AFP) - 27/11/08 18:35
SOS AFP: une pétition en ligne pour l'indépendance de l'Agence France-PresseL'intersyndicale de l'Agence France-Presse a lancé jeudi une pétition en ligne, "SOS AFP", pour soutenir "l'indépendance et la survie" de l'AFP face à "des projets bien avancés" menaçant selon elle le statut de l'entreprise de presse.
L'AFP, rappelle l'intersyndicale (CGT, SNJ, FO, CFDT, Sud) dans un communiqué à l'issue d'une assemblée générale, est dotée d'un "statut unique, défini par une loi de 1957 destinée à garantir son indépendance structurelle à l'égard des pouvoirs publics et de tout autre groupement idéologique, politique ou économique".
En octobre, les représentants de l'Etat au conseil d'administration de l'AFP ont donné mandat au PDG, Pierre Louette, pour proposer une "modernisation" du statut, évoquant la possibilité de créer un "actionnariat stable".
M. Louette devra faire ses propositions avant la fin du premier trimestre 2009.
L'intersyndicale estime que le statut garanti par le parlement risque d'être aboli, afin de permettre la transformation de l'AFP "en société anonyme et l'entrée d'actionnaires".
Un éventuel changement du statut de l'AFP ne pourrait se faire que devant le Parlement.
"Si on livre un changement éventuel au Parlement aujourd'hui, on ne sait pas du tout ce qui va en sortir", a déclaré au nom de l'intersyndicale Dimitri de Kochko, faisant allusion au projet de loi réformant l'audiovisuel public actuellement débattu devant l'Assemblée nationale, et qui fait l'objet de plus de 800 amendements.
Dans son communiqué, l'intersyndicale affirme aussi que l'agence a récemment fait l'objet d'"attaques sans précédent" "de la part de certains hommes politiques proches du pouvoir en France".
La pétition peut être signée sur un site spécialement conçu dont l'adresse est http://www.sos-afp.org
SOS AFP


[2] - Apocalypse de Jean XVIII 1 à 23 & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28

mercredi 26 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 26 novembre 2008

Mercredi 26 Novembre 2008
Rue de Solférino
2012 est une date putative
La Chine a évalué Nicolas Sarkozy
Christine Boutin et la force pour les signes de la détresse
Le vivier des prédécesseurs : l'Europe ne sait pas ce que sait l'Amérique (les Etats-Unis)



Prier…[1] justes et vrais tes chemins, Roi des nations ! Qui ne te craindrait, Seigneur ? A ton nom qui ne rendrait gloire ? Seul, tu es saint ! … car voici manifestés tes jugements. Dieu et Christ du cosmos, de l’histoire, de l’imaginaire, de toute réalité. Créateur selon la Genèse et les Psaumes, il fait tout aboutir, il juge et jauge tout. Et Dieu vit que cela était bon. Une sorte de validation universelle, un discernement total, le crible du « jugement dernier ». Jean comme chacun des Apôtres, comme l’Eglise aujourd’hui, prend soin de lier Ancien et Nouveau Testaments : le cantique de Moïse, le cantique de l’Agneau sont un seul cantique. On peut y ajouter tous ces cantiques de triomphe joyeux, le Magnificat et le cantique d’Anne, mère de Samuel. Ce souverain Dieu, créateur et juge, alpha et omega de l’histoire du créé, divise pourtant chaque génération. La question pour nous – en cela – n’est pas le rapport douloureux aux persécuteurs et aux circonstances adverses, il est le rapport à Dieu, ses chemins… c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie.


matin

Martine Aubry l’a bien emporté sur Ségolène Royal, mais ce n’est plus par 42 voix d’avance, ce sont cinq seulement… François Mitterrand me recevait pour une seconde fois, c’était rue de Bièvre, la photo. dédicacée de François Mauriac paraissait immense dans son antre. Il me dit qu’en 1974, tous comptes refaits avec Georges Marchais, il avait peut-être quarante mille voix de plus que Valéry Giscard d’Estaing. Ensemble, ils considérèrent que pour remplir le contrat et mettre en œuvre ce qui était encore le « Programme commun de gouvernement », il fallait que l’avantage soit bien plus net : franc, incontestable comme il le sera en 1981. Il est sage de laisser tomber, quand c’est ainsi.

après-midi

Cent deux voix d’avance. Cela me fait penser à un dessin de Faizant – dans Le Figaro – sur la défaite de Maurice Couve de Murville, ultime Premier ministre du général de Gaulle : battu par Rocard qui pour atteindre score et taille décisifs, devait se superposer en pyramide humaine à Waldeck Rochet, le P C, François Mitterrand, la Fédération de la gauche et même Tixier Vignacour, l’avocat du général Salan, chef des putschistes de 1961. Pour la rue de Solférino, et battre Ségolène Royal qui ne coalisait que des militants mais aucun « éléphant », il a fallu à la maire de Lille qui doit beaucoup à son père, Jacques Delors, et à Pierre Mauroy, dont elle a perdu certains des mandats que celui-ci lui passait à mesure, additionner les concours de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg (qui avait pourtant participé à son « lancement », l’été 2006…). Une heure et demi de conversation, finalement pas dans l’appartement parisien de Martine Aubry, mais au siège du parti, en face de la Fondation Charles-de-Gaulle (au 5), entre les deux femmes, respectivement assistées de François Lamy (frère de Pascal ?) et de Marc Peillon.

Pierre Mauroy avait auguré il y a six mois qu’être le Premier secrétaire ne serait pas forcément se mieux placer pour l’investiture à la candidature à la présidence de la République… Ségolène Royal assure qu’elle est maintenant en campagne à plein temps pour 2012. Je lui courielle que l’anticipation est à préparer plus encore.

Jean-Claude Trichet pour répondre à Christine Lagarde, se dit ouvert à un éventuel abaissement des taux directeurs de la Banque centrale européenne. La France, critique de la Grande-Bretagne, il y a quarante-huit heures, l’imite : baisse de TVA dans l’automobile et le bâtiment. La restauration qui la réclame depuis six ans, attendra encore. Plan de relance affiché par José Manuel Barroso : simple effet d’annonce, addition des efforts nationaux à quoi la Commission ajoute 30 milliards de ressources communautaires. Des actions ciblées et passagères, retour aux critères de Maastricht en 2011. Là, par prétérition, sans débat entre les Vingt-Sept, est le cœur de tout cela : les déficits budgétaires sont autorisés hors limite. Il n’y a guère que l’Allemagne qui n’a cure de ce laxisme, elle aborde la crise avec des réserves budgétaires et un excédent commercial, le premier du monde. La France qui s’est imposée des réformes d’organigramme dans le seul outil qu’elle avait en propre : son Etat, va de nouveau dépenser à tout-va, les sacrifices auront été inutiles, puisque les économies, minimes, vont céder la place à des dépenses incontrôlées. La subvention à la voiture verte… comme si le marché et les mœurs n’étaient pas suffisamment incitatifs.

La Chine fait reporter sine die le « sommet » avec l’Union européenne, annuel et à l’ordre du jour, cette fois-ci, intéressant. Motif, Sarkozy rencontre le dalaï-lama à Dantzig parmi X autres prix Nobel réunis par Lech Walesa. Le chef spiritruel des tibétains (le légitime souverain temporel du Tibet, ce qui n’est pas assez dit) a rencontré plusieurs fois Bush junior et été reçu à la Maison-Blanche, même chose je crois en Grande-Bretagne. La Chine a parfaitement compris la psychologie de Sarkozy. – Reste que l’immense pays, le peuple innombrable sont en difficulté : émeutes de la faim, du chômage et du mépris des vœux de la population transplantée dans les villes de force. Reste que ces fabrications au rabais par main d’œuvre servile ont placé la Chine sous la dépendance des marchés extérieurs : la camelote, tout autre chose que les magnétoscopes japonais des années 1970. Reste enfin que nous avons, depuis les traités « inégaux » de 1840, humilié ce pays. Nous aurons à payer collectivement ces erreurs et cette puissance.

Christine Boutin et son idée – spontanée et irréfléchie selon Emmaüs – d’enlever de force les sans-abri quand le thermomètre sera à – 6°, pour les placer en centres d’hébergement. On lui rétorque que les malheureux se cacheront plus encore et que s’il faut prendre l’exemple allemand – interdiction de vivre dans la rue, selon la loi – il convient alors de prendre aussi les moyens : les hébergement sont en chambre individuelle.
Barack Obama parle trop ? Interventions ou conférences de presse chaque jour depuis le début de la semaine. Qu’en sort-il ? une philosophie de sa future politique, un affinement de ses vues sur la crise actuelle. Un bnon choix, Paul Volcker, 81 ans, gouverneur de la Fed de 1979 à 1987. Un talent que nous n’avons pas en Europe occidentale, le vivier des prédécesseurs, à l’exception de l’utilisation que fait théâtralement Nicolas Sarkozy de quelques-uns : rapport Attali, rapport Allègre pour la relance, et les commissions ou comité Balladur, mais ce n’est pas une contagion de ceux-ci sur lui, ce sont des contaminations de lui sur eux, une utilisation en caution. Tout différent de ce rassemblement de l’expérience et des concours pour une association réelle à l’exercice du pouvoir qu’Obama comme les plus importants de ses prédécesseurs, est en train d’opérer.


[1] - Apocalypse de Jean XV 1 à 4 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19

lundi 24 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 25 novembre 2008


Mardi 25 Novembre 2008


Prier…[1] ce ne sera pas tout de suite la fin. Ces théories de la fin de l’histoire, révérées autant que les dogmes du mondialisme ou de la régulation économique par ajustement automatique de l’offre et de la demande, nous montrent aussi fous et à côté de la réalité que les contemporains du Christ, avides d’un récit anticipé des « fins dernières ». Comme les enfants, peur et désir et d’avoir peur : des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel. A l’inverse des théories lissant désormais tous événements, ceux qui lisent tout aujourd’hui en début de fin du monde, sans compter les satanismes. Cela n’a jamais été ni mon souci ni mon intuition, je nous crois au contyraire à l’aube de tout, et dans quelquies millions d’années, nos moments, si nos lointains et mystérieux descendants qui auront tout domestiqué sans doute y compris le temps, ce qui induit qu’ils sont déjà parmi nous, en une très concrète communion des saints, ont encore souvenir de nous, nous prendront pour des stricts contemporains du Christ, du déluge et des débuts les plus reculés aujourd’hui pour nous. Le débat et cette imagination sont donc vains. La leçon de maintenant est autre : Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Leçon d’humilité plus qu’exhortation à la relativité. L’ange lança la faucille sur la terre, vendangea la vigne de la terre, et jeta le raison dans le grand pressoir de la colère de Dieu. Habituelle figure du fils d’homme, évocation de l’appellation que se donne Jésus selon les évangiles, rappel aussi de Daniel, point que je n’ai jamais élucidé malgré les explications que je reçois et que seule une compétence que je n’aurai jamais en hébreu, me permettrait de comprendre : la traduction rend-elle les majuscules, les génitifs, les articles définis ? Et, comme souvent, les textes se contredisent ou plutôt appellent à une réflexion plus profonde que la prière mène mieux que la raison : Le Seigneur est roi ! le monde, inébranlable, tient bon. Le Seigneur vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice et les peuples selon sa vérité. Profonde analogie avec le mouvement contemporain de la pensée juridique où il n’est plus, dans beaucoup de causes particulières et beaucoup de domaine de la vie humaine et internationale, fait application du droit existant à l’époque des faits, mais bien d’un droit supérieur, immanent et pas forcément écrit. Dieu juge non selon nous mais selon Lui. Obsolescence de nos dogmes : les circonstances d’aujourd’hui le proclament pour notre époque, mais dans nos vies quelle application à notre dialogue intérieur, à l’examen de notre conscience si nous en pratiquons encore un ? péremption de tout pour mieux attendre la suite… Noël des enfants et apparition d’un chemin concret d’espérance que nous vaudrons finalement un peu plus que ce que nous déplorons, car comment nous aimer nous-mêmes ? Les arbres des forêts dansent de joie, devant la face du Seigneur, car il vient, car il vient juger la terre.


matin

Suite des débats sur les médias et la presse. Séguéla a le don de la formule. L’argent n’a pas d’idées, mais les idées font de l’argent. Il affirme que la mauvaise position du problème de la télévision publique (affaire d’argent selon toutes les apparences depuis la décision annoncée par Nicolas Sarkozy en conférence de presse il y a onze mois – mais affaire de programmes et d’attracivité selon les bons apôtres soucieux du bien commun) est la faute des opposants socialistes, à l’affût de tout thème « populassier ». Le décor dressé ainsi, le sophisme arrive : pourquoi toutes ces chaînes publiques ? France Télévision, c’est le plus beau nom du monde. Une seule chaîne, France Télévision, plus de 2, ou 4 ou 5, brocarde-t-il, et puis peut-être France Télévision sports, loisirs, et ainsi de suite. Ainsi mithridatise-t-on… plus qu’une seule chaîne publique, et contrôle de la qualité des programmes, puisque s’étrangle-t-on de souci du bien de tous, c’est le contribuable qui paye. – Comme j’ai la « chance » de suivre les éphémérides d’un pays (la Mauritanie, qui m’est chère) s’enfonçant dans la dictature, j’ai quelques points de comparaison. Je reste marqué par une affiche, vue non pas sur des murs, elle datait de Rakozy en Hongrie, les années 1950, mais dans une exposition rétrospective au château royal de Budapest en 1990 : « juste après »… on y voit des pré-adolescents qui dévorent des yeux le secrétaire général du Parti, bonnasse et bonhomme, en pékin, lequel compte sur ses doigts les arguments paisible qu’il leur donne. La politique scientifiquement fondée, tellement fondée que toute opposition est illégitime puis pratiquement interdite : pas besoin de textes, l’ambiance suffit. – Ai-je tort, suis-je entêté ou est-ce de l’instinct ? je vois une ressemblance avec nous. Les forces non apparentes sont bien plus coercitives.


[1] - Apocalypse de Jean XIV 14 à 19 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11

Inquiétude & Certitudes - lundi 24 novembre 2008

Lundi 24 Novembre 2008

Le couple franco-allemand suppose une estime de personne à personne

Tant de sommets pour aucune mesure d'ensemble et globale

Réalité : plus de repères



Prier [1] comme Jésus enseignait dans le Temple… c’est le contexte de la leçon vêcue : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Quel était l’enseignement du Christ à cet instant-là ? quelle est la prière du Christ quand ses disciples le retrouvent ayant passé la nuit, seul, dans la montagne : nous avons des spécimens, dans d’autres circonstances. Il enseigne, il prie, et il vit. Son incarnation est la leçon majeure, le gage majeur. Sens des proportions et du concret : le document pontifical sur la crise a-t-il été, à l’ouverture de chacune des séances du comité de rédaction, prié, évangile ouvert ? Tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence, elle a tout donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Imaginons la veuve de Sarepta comblée par Elie, celle-ci est sous le regard du Seigneur qui a compté les deux piécettes. L’enfance a aussi cette pauvreté, qui est – alors – royale de beauté et de gratuité, notre fille me donne son petit ballon gonflable comme accompagnement quand je suis à Paris, table de nuit et tableau de bord de la voiture, il ne me quitte pas tant que nous ne nous sommes pas réunis à nouveau. Jésus interrompt son discours, il a été saisi par ce contraste, que des riches, dévots certes, et soudain cette femme. La brise qu’entend Elie, Dieu s’y trouve ; le chant nouveau de l’Apocalypse, celui de Myriam, sœur de Moïse après le passage de la mer Rouge, une voix venant du ciel, comme la voix des océans ou celle d’un grand coup de tonnerre, mais cette voix que j’entendais était aussi celle des musiciens qui chantent en jouant de la cithare. Le rapprochement des textes qu’aujourd’hui propose l’Eglise permet un accompagnement triomphal des deux piécettes tombant dans le tronc. Le Christ dont nous ne connaîtrons le visage qu’après notre mort, et la veuve dont les traits ne sont pas davantages présentés, se sont-ils regardés ? a-t-elle vu, cette pauvre veuve que Dieu Lui-même l’observait ? et la rendait fondatrice d’un enseignement social et économique conséquent ? Pèlerinage de Dieu sur notre terre : il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.

Cacophonie, impuissance et report aux calendes…

Cacophonie. Entre la France et l’Allemagne – du moins selon les commentaires et la communication – ce n’est pas nouveau, cf. mon journal de 1968. Que serait-ce si nous n’avions pas l’euro. et une Banque centrale européenne indifférente aux conjonctures politiques et aux egos des dirigeants à Berlin et à Paris. Configuration d’Angela Merkel, un gouvernement de coalition, des risques constants de démission du ministre des Finances quel qu’il soit, un système fédéral où la politique économique est partagée, la caisse surtout. Vulnérabilité de Nicolas Sarkozy qui n’a pas, techniquement, une forte équipe, Jean-Pierre Jouyet rend le tablier européen et peut faire un vrai travail – les écuries d’Augias, l’Autorité des marchés financiers, en commençant par l’intérieur même de la maison, dont je sais qu’elle est vérolée et politisée – mais il ne sera plus là pour consolider notre pauvre crédit, Christine Lagarde déjà pressentie pour remplacer Rachida Dati n’a jamais été à la hauteur ni de ses services, sauf les premières semaines grâce à l’effet Boorlo, celui-ci au bord du ridicule quand il séjourna rue de Bercy. Et qui surtout le 1er Janvier va se trouver sans faire–valoir ni faux-fuyants, la direction planétaire des gestions de crise, fini.

Conseil des ministres franco-allemand. Nicolas Sarkozy prêche un plan de relance européen, les 132 milliards que collationne Manuel Barroso, Angela Merkel aligne, pour sa seule part, 35 ou 40 milliards et n’est pas favorable à un plan européen. La Grande-Bretagne abaisse substantiellement son taux de T.V.A.

Impuissance. La succession des « sommets » de plus en plus achalandés et censément représentatifs n’a accouché de rien sauf de deux reconnaissances de fait, il est vrai, pas inutiles : 1° la situation américaine et les outils américains ne sont pas la situation européenne et l’Union européenne, parce qu’elle n’est pas encore fédérale et n’est plus une Europe des Etats, n’a pas les outils, sauf sa banque centrale et ses divers cercles de concertation financière – et 2° les Etats-Unis restent, peut-être plus la référence, mais le pôle d’initiative. On attend donc Barack Obama, on lui laisse le temps de s’installer et l’on ne commencera à se ré-réunir qu’en Avril. Nicolas Sarkozy voulait tout boucler pendant la présidence française et faire avaliser en Février…

Plus de repères, puisque l’éthique et la morale sont des thèmes de discours – ce qui n’est pas nouveau – des enseignes de banque (le développement durable, la gestion solidaire) mais pas des références pour construire des institutions ou réévaluer des habitudes et des procédures. Plus de repères, puisque les dogmes de ces vingt-cinq ans (« Je crois en l’homme plus qu’en l’Etat » - Edouard Balladur, sophisme introduisant tout, les privatisations à tout va, la déréglementation comme fin du fin de toute « réforme ».) sont controuvés par ce à quoi ils nous ont fait aboutir. Plus de repères non plus, dans les indicateurs statistiques et les chiffres : la baisse du prix du pétrole peut-être jusqu’aux 40 ou 30 dollars d’antan ? le CAC bien en-dessous des 3.000 points ? l’euro. pouvant descendre, avec l’effet Obama, en-dessous de son cours initial de 1,17 dollar ? une économie en croissance quand on constate celle-ci de 0,1% - et bien entendu les marchés : aujourd’hui + 6 ou 7 à Francfort, à Paris, à Londres, et un président populaire chez nous puisqu’il recueille, en hausse, 45% d’opinions favorables.


[1] - Apocalypse de Jean XIV 1 à 5 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XXI 1 à 4

journal - dimanche 24 novembre 1968


+ Dimanche 24 Novembre 1968


10 h 00


Toute la nuit . j’ai resongé à la dévaluation du franc .
la considérant comme la grande défaite de la V° .
De Gaulle enfin mis KO . et par les Allemands .
et toute sa politique définitivement ruinée .
Dévaluation purement politique . alors que le commerce extérieur
est loin d’être mauvais . et qu’il reste 4 milliards de dollars
à la Banque de France . et que l’expansion est repartie .
Dévaluation auquel le grand capital français . et l’Allemagne
nous acculent .

Et ce matin . en achetant le journal à Mulhouse .
simplement pour changer de la monnaie . car ce ne pouvait plus être
qu’une question de taux . c’est la manchette

« Quel coup de théâtre ! De Gaulle dit non à
la dévaluation » .

Je ne peux décrire ma joie
C’est sur le terrain monétaire : le 30 Mai .

Comme en Mai . de Gaulle a besoin de toucher le fond .
et la France aussi pour réagir et gagner .

Car au fond . la crise de cette semaine . si elle est dans
un contexte de mécanismes internationaux défectueux et faussés –
se déroule en fait entre la France qui n’a plus confiance dans sa
monnaie . et de Gaulle .
C’est bien à nouveau d’une crise de défaitisme et de résignation
qtu’il s’agit . Non . la France ne peut tenir son rang .
Qu’elle abdique .
C’est ce à quoi l’on se résigne tristement .

La éponse aux éditoriaux du Monde et du Figaro . d’hier
Et aussi aux démentis de Strauss . et de Schiller .
sur la dévaluation . démenti que l’on avait trouvé curieux .

Il faut bien dire que
– la TV française n’avait pas parlé de dévaluation au moins pour les
speakers de l’av. Kennedy .
– Ortoli avait refusé toute information sur la dévaluation et son taux
– aucun communiqué officiel .

De Gaulle parle ce soir à la radio .
C’est incontestablement un appel pour que les Français aient confiance en
la France qu’il va lancer .
et aussi un appel à l’austérité .

M. Rueff . va . à nouveau . officiellement ou officieusement .
régner aux Finances . Ses propos de vendredi à la TV .
et dans France-Dimanche aujourd’hui . montrent nettement qu’il a été
en contact étroit avec le Chef de l’Etat toute cette semaine .

Que la France puisse gagner la partie . si elle le veut .
c’est absolument sûr .
Mais les énergies et les volontés vont-elles être galvanisées .
et le civisme va-t-il stopper l’hémorragie de capitaux .

Une inconnue : les crédits de 15 milliards FF .
consentis à la France étaient-ils ou non conditionnés
par la dévaluation . Nous les laisse-t-on ? ou non .

Une probabilité : il y a maintenant un contentieux
franco-allemand . De Gaulle ne va pas oublier que
l’Allemagne l’a lâché au moment décisif .
Et par contre . solidarité de fait avec l’Angleterre .

Une éventualité . tout cela . va permettre au franc
d’attendre l’arrivée de Nixon au pouvoir . et d’être en bonne
posture pour la remise en ordre internationale . que la France a
toujours souhaitée . et à laquelle Nixon ne semble pas hostile .

Et comme d’habitude . ce va être la stupéfaction dans le monde .
Il est une fois de plus démontré que de Gaulle sait dire non .
et qu’il faut se lever de bonne heure . pour le mettre par terre .

Il est certain que ce soir . il va s’engager à fond
et dire – comme le Chancelier . qui disait : pas de réévaluation du DM
tant que je suis là . – « pas de dévaluation tant que je serai là » .

_
Et puis chose non négligeable .
la dévaluation portait le dernier coup . mais décisif à nos
relations avec l’Afrique et le Tiers Monde .
Ne pouvant plus les aider . ils se seraient écartés de nous
Et c’était toute la politique extérieure . remise en cause .

De Gaulle a bien vu cela . dans une vision planétaire .
et s’est refusé à cela . d’autant que la France a toutes
les possibilités de redressement devant elle .

_

Et maintenant . Deo gratias .
et passons cette journée davantage devant le Seigneur et dans
le silence intérieur .

_

dimanche 23 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 23 novembre 2008

Dimanche 23 Novembre 2008

Les sans-logis prolifèrent (et meurent)
Le Venezuela : castrisme ou tentative d'émancipation indienne ?
Le juge de droit commun pour arbitrer des querelles entre personnalités politiques ?
Compétence présidentielle - métier, prérogative - pour décider de l'avenir de la presse ?
La mort du gaullisme : biologie du disparu ? ou trahison des survivants (et profiteurs) ?



Prier…[1] venez les élus de mon père… maintenant, j’irai moi-même à la recherche de mes brebis… je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs… tu prépares la table pour moi… tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Insistance de tous les textes sur le crible divin, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra et ceux donc qui ne le seront pas : allez vous-en loin de moi, maudits. Donc, de l’exclusion, ce que nous avons du mal aujourd’hui à admettre, ce que je n’admets pas. Mais allant plus loin, il y a le précédent – originel – l’exclusion du Paradis, tous coupables, tous exclus, et la promesse décisive, dès cet époque de la vie spirituelle commençante de toute humanité, de toute personne (peut-être une vie spirituelle commence-t-elle avec le péché, la conscience d’une faute personnelle, d’un manquement à Dieu et à autrui, à autrui, selon ce texte, aujourd’hui, sur « le jugement dernier » - alors naît le besoin, l’envie d’être sauvé, éclairé, alors commence la prière et la relation d’âme et de volonté, de désir). Et la promesse est rappelée par saint Paul : le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort… et ainsi, Dieu sera tout en tous. Un Dieu accessible, puisque chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frèeres, c’est à moi que vous l’avez fait… chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Dieu en nous mais dans l’autre tout autant, et nous appelant donc au respect et à l’attention. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie (les psaumes chantés et notés par le Père Gélineau, nos années 50). La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai ; celle qui est blessée, je la chercherai ; celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice…. Je veillerai sur elles. Contexte – spirituel pour nous, et peut-être vêcu par les disciples – assez étonnant, Jésus qu’ils entourent leur parle de sa venue. Or, il est là…les différentes présences de Dieu, les temps sprituels a-chroniques. Nous avons l’intériorité, aujourd’hui, et si nous avons reçu la foi et d’y persévérer, nous avons les sacrements, mais je crois que chacun est visité, sollicité : j’avais faim, j’étais en prison, j’étais nu et vous êtes venus jusqu’à moi ! … mais quand donc, Seigneur ? Aujourd’hui, tout le temps, chaque fois que nous répondons à la présence et à l’appel mystérieux nous la rappelant.


Points névralgiques.

Selon la belle association « Morts de la rue », plus de deux personnes sans domicile fixe campent dans le bois de Vincennes. Les centres d’hébergement d’urgence ne devraient être que des transits vers du logement social, aussi aidé que nécessaire humainement : ce n’est pas le cas, donc les places sont accaparées. Les intempéries maintenant – déjà redoutables pour des gens déjà fatigués mentalement, physiquement et sans hygiène – sont moins dangereuses pourtant que la paupérisation que va accélérer la crise qui commence : de plus en plus de gens seront à la rue dans les mois et années qui viennent.

Vénézuela, nouvelles élections-tests dans la décennie Hugo Chavez. Une dictature castriste qui s’installe ? ou une démocratie indienne qui, dans le désordre et le tâton, cherche autant une identité qu’un chemin à la moindre dépendance du pétrole ? il semble en tout cas que le régime engendre les querelles de palais et de famille, qu’il a plus redistribué qu’investi, qu’il a donc un bilan contestable. Ce qui est à regretter, si l’on souhaite que l’Amérique dite latine s’émancipe des Etats-Unis, à quoi probablement un néo-protectionnisme vers lequel semble pencher Barack Obama, va l’obliger.

Aller devant des juridictions de droit commun pour décider d’élections internes à un parti politique ? est-ce plus habile que de s’incliner pour la montre devant une majorité d’un cinquième de point jusqu’à ce que la démonstration soit faite qu’il faut tout recommencer, mais avec soin et en ayant vraiment défini les objets en cause : une idéologie ? un programme ? une opposition ? une candidature ? tout à la fois ? ou chaque chose en son temps ? Mais le président régnant ne règle-t-il pas des comptes tout personnels, antérieurs à son élection, en faisant de juridictions de droit commun le juge de l’affaire Clearstream ? si Dominique de Villepin avait accepté la circonscription de Jean-Louis Debré – on se refile les sûres, j’étais reçu par jacques Vendroix en Mai 1972 quand Michel Debré lui demanda de céder audit Jean-Louis la succession à sa mairie de Calais et à son siège de député (ce qui ne se fit pas) – au lieu des carnets d’Yves Bertrand ou du général Rondot, on aurait un débat parlementaire pour la levée d’immunité d’un ancien Premier ministre : le match serait égal, et probablement nul, et l’opinion publique saurait la naïveté de Jacques Chirac et de son héritier présomptif dans le choix des moyens pour « casser » Nicolas Sarkozy, et elle saurait aussi comment lire le règne actuel : en bnonne partie des liaisons personnelles d’amitié, d’inimitié, de rancune, d’amour, de famille… ce qui est aussi peu démocratique, que républicain et surtout exemplaire (intitulé de la réforme constitutionnelle de Juillet dernier).
Le Figaro de Serge Dassault, pour qui il n’est pas d’occasions petites, va publier un sondage : pour 69% des Français et 63% des sympathisants socialistes, il n’y a pas lieu à un nouveau vote interne pour désigner le Premier secrétaire du P.S. C’est un hommage à Ségolène Royal, bien plus difficile à réduire au suffrage universel que Martine Aubry dont on brocardera vite le gauchisme, c’est-à-dire les 35 heures… le sondage intéressant eût été sur l’opportunité de « primaires à l’américaine » pour la désignation du candidat de toute une gauche unie dans son opposition aux refondations législatives en cours.

"Assises de la presse écrite" à Lyon, sujet décisif, observations que le contenu éditorial a quelque même quelque influence sur la propension des gens à rester fidèle à leur journal ou au moins à en acheter assez régulièrement, et conclusion du reportage : arbitrage de Nicolas Sarkozy en Janvier. La démocratie ? l’exécutif décide du mode de financement de l’audio-visuel public sans consultation et sans débat et le pouvoir en place favorise systématiquement une chaîne de télévision et pas les autres, les directions sont balancées ou recomposées selon ses vœux.

A venir, la loi organique – la plus importante pour la vie institutionnelle française – qui va faire application de la fusion des carrières parlementaires et ministérielles : les ministres s’ils étaient députés ou sénateurs à leur nomination, retrouveront leur siège sans revenir devant les électeurs. Plus de risque à monter, et pas de tests pendant un quinquennat par d’intempestives élections partielles.

Si le gaullisme est mort avec de Gaulle – Nicolas Sdarkozy dixit à Colombey-les-Deux-Eglises – ce n’est pas pour des raisons biologiques, c’est parce qu’à qui mieux mieux ses successeurs, plus dans la ligne des partis recomposés après ceux de son temps, ont trahi ce qu’il avait exemplairement légué. Nicolas Sarkozy cumule ces ruptures comme aucun avant lui.

[1] - Ezéchiel XXXIV 11 à 17 ; psaume XXIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 28 ; évangile selon saint Matthieu XXV 31 à 46

journal - samedi 23 novembre 1968

+ Samedi 23 Novembre 1968


15 h 15

Dévaluation du franc .

Les choses commencent à s’organiser dans mon esprit
(émission TV .
Le Monde . Figaro . La Croix . réflexions . . .)

L’économie française ne réclamait nullement – en valeur absolue –
une dévaluation .
Mais la liberté des changes fait que l’on juge en valeur relative .
Et c’est la force du mark plus que la faiblesse du franc
qui a été l’incitation .
L’amorce a été faite par les gros épargnants : privés . entreprises
etc . puis dans les huit derniers jours : les petits ont suivi .
Il est vrai que le Gvt a beaucoup péché :
– incohérence dans les mesures économiques depuis le 29 Mai
– perte du contact avec l’opinion
le pays ne se sent plus gouverné depuis le début de Septembre .

Ceci posé . le régime est très durement atteint .
La monnaie était l’une des pierres de touche de sa poltique depuis
dix ans et de son influence .
Ce n’est que maintenant . ou depuis Mai . que l’on mesure la situation
qu’avait atteinte la France .
La dévaluation ne résout nullement . ni la crise de confiance .
ni le pb économique : la dévaluation de la livre l’an dernier
le montre bien .

L’éditorialiste du
Figaro : « grande tristesse »
et celui du
Monde « le tout est de savoir si le régime . saura une
fois de plus . retourner la situation » .
résument bien le sentiment .

Je ne peux cependant m’empêcher de penser que le tandem
Pompidou-Debré
eût mieux réussi depuis Mai . que le tandem Couve-Ortoli
qui a complètement échoué .

Mais . à long terme . la conséquence la plus grave .
est que
– le Marché Commun n’a eu aucune influence sur la crise
– la solidarité franco-allemande n’a pas joué .
alors que de Gaulle y avait engagé son prestige .

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Tout cela m’attriste et me touche profondément et personnellement

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samedi 22 novembre 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 22 novembre 2008


Samedi 22 Novembre 2008

Quelle crise : celle du P S, celle de la gauche, celle de la démocratie ? celle de la France

Les foyers neufs de tension

Une réflexion sur la crise financière internationale : indépendante et autorisée (le Vatican)





Prier…[1]. L’Apocalypse, clé de toute la Bible, honneur et bonheur d’avoir pu lire le texte en deux ou trois aurores, le dos au rocher même qui se fendit à Patmos tandis que Jean écrivait. D’autres images et souvenirs liés à cette île-paroxysme, intensité de la lumière, des formes et de ce que fut un moment de ma vie là-bas, il m’en reste aussi des cailloux parfaits, inouis de couleurs beiges, brunes, ocres, blanchâtres et aussi de douceur lisse au toucher, ils sont sur ma terrasse. Notre neveu, mort accidentellement à huit ans, je ne veux pas qu’on marche sur ma tombe, avait-il dit quelques semaines auparavant en passant prier avec les siens, sur celle de son grand-père, mon père, je veux qu’on mette seulement des cailloux blancs. Ange tombé du ciel qui nous habite tous, résolument, rieur dans sa vie parmi nous, beau et fin, indépendant, notre fille a un peu son corps, si l’on peut écrire cela d’une petite fille, la jeunesse incarnée. Un texte donnant des clés mais dont je ne sais pas l’usage, prophètes aux grands pouvoirs de lier ou délier, l’Eglise ? les trois jours et demi d’exposition de crucifiés sans mise au tombeau, ce n’est pas le Christ mais cela ressemble au Golgotha… Ils sont montés au ciel, et leurs ennemis les regardaient. Jean n’écrit pas pour ne rien dire, alors ? Quel livre saint non plus. Trop longtemps, l’Eglise et son peuple, monolithique intellectuellement, a manqué de curiosité pour les autres attentes de Dieu que la sienne. La Bible elle-même a tant de chemins vers le Nouveau Testament. Et Jésus se laisse interroger là-dessus, la septuple veuve sans enfants, de qui sera-t-elle m’épuse, puisque les sept l’ont eue pour femme ? Curieusement, la stérilité de ces couples n’interpelle pas. La grâce que nous avons eue… Le Christ répond par la résurrection et la vie : il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. Là est le lien décisif par lequel toute autre relation a sa vie et sa force, son accomplissement (cet agnostique, éminent ami de près de quarante ans, que visite avant-hier ma chère femme, il lui dit : soixante-et-onze ans de bonheur, de fidélité et de tendresse, son épouse sombrée dans Altzheimer parfois me reconnaît – lui, il m’a dit, la mort ? il signifiait l’au-delà… on ne sait pas, il ne disait donc pas non, je l’enveloppe dans ma prière, comme l’implore la fatoua, la vie anticipe notre mort, c’est-à-dire notre accomplissement). Conclusion sidérée de l’ennemi qui poursuit de ses questions le Messie à longueur de ses itinéraires et de ses réunions publiques : Maître, tu as bien parlé. Livre récent d’un publiciste de carrière habile mais non sans fond, sur la philosophie de Jésus. Pourtant, ces réponses du Christ ne convainquent personne, il sera mis à mort. Ce qui a convaincu, ce sont ses appels par leur nom de tel puis tel, c’est l’accueil de la foi anonyme par une guérison. La résurrection est l’événement pour ceux qui avaient jusques-là douté : ses disciples, précisément ou paradoxalement.


Plus un pouvoir est faible, plus il donne lieu à des querelles de palaispour l’acquérir, Vichy, Sigmaringen : le Parti socialiste dans l’état où il se trouve. Dans un régime autoritaire ou dans la perspective d’un régime d’autorité, le parti n’est qu’une machine de conquête : Jacques Chirac s’en donna un par faiblesse des « barons » et dans la conséquence des diverses inconduites des « gaullistes » depuis Mai 1968, Nicolas Sarkozy sut s’en emparer en s’appuyant sur la culture du chef qui a caractérisé dès sa fondation le R.P.R. : les querelles pour les places à l’U.M.P. de presque aucune conséquence dans l’exercice actuel du pouvoir et dans la vie politique de la France en ce moment, ne sont pas pour autant plus belles que celles des socialistes : Patrick Devedjian monnayant sa place pour un portefeuille, Brice Hortefeux monnayant son (bien répugnant) portefeuille pour une chefferie à l’U.M.P., Christian Estrosi, etc… beauté de tous dans tous les azimuts.

42 voix d’écart sur quelques 144.000 militants, on ricane, moi j’admire. Au moins, il y a de la compétition et des différences de personnalités et de points de vue. Bravo, le P S même si, bien sûr, cela n’aide pas l’opposition à s’affirmer et à dire clairement ce qui se manque dans la politique que conduit – souverainement – Nicolas Sarkozy.

Je ne partage donc pas du tout les critiques les plus courantes sur le congrès socialiste et l’élection du nouveau Premier secrétaire (une femme comme chacun sait).

La démocratie a un prix, une certaine lenteur, un pluralisme qui apparemment ne facilite ni le consensus ni l’efficacité, la consultation dans le détail, des débats qui pour être censément d’idées, sont forcément de personne. Quel parti autre que le Parti socialiste, aujourd’hui, en France pratique ainsi la démocratie : l’U.M.P., le P.C. ou les partis d’une candidature à l’élection présidentielle comme celui de François Bayrou ou d’Olivier Besancenot ne sont pas démocratique, il y a une ligne, un chef, les successions ou les fondations ne sont pas disputées. Donc, il n’y a pas à railler ce parti, c’est la démocratie que cyniquement l’on raille : où est-elle ?, si elle n’est plus même dans un parti, alors qu’elle n’est visiblement au Parlement malgré le cynisme qui a consisté à présenter la révision de Juillet dernier comme une recrudescence de la prérogative parlementaire dans nos institutions.

Crise du Parti socialiste ? non, débat fondamental. Sur la notion de parti appelant, dans le cas du Parti socialiste, à un débat sur ce qu’est la gauche et sur ce qu’elle peut être, et à un autre encore plus englobant sur ce qu’est la démocratie quand il n’y a pas d’opposition d’ensemble et coup par coup.

Ou bien un parti d’idées qui n’aura jamais le pouvoir parce que la pureté des idées conduit à une prise par la force ou à ne le recevoir que par accident ou effondrement – ce qui n’a pas d’exemple en France. Ou bien un parti d’alternative gouvernementale. Ce qu’analyse très bien Pierre Laurent dans L'Humanité qui reconnaît, pour sa part, "le basculement explicite du PS vers un fonctionnement + à l'américaine+", faisant de lui "un parti d'alternance, entièrement tourné vers la désignation de son candidat à la présidentielle, lui donnant dès lors tout pouvoir, voué à sa campagne." (AFP d’aujourd’hui). Mais l’alternance gouvernementale n’est pas possible en France sauf si la droite passe la main, ce qui ne s’est produit qu’une fois : Valéry Giscard d’Estaing abandonné par une partie de son camp et miné par l’ « affaire des diamants » en 1980-1981.

Le scenario « révolutionnaire » que ne prévoient manifestement pas les stratèges à droite, est un mouvement social dont le Parti socialiste se porte garant politiquement, même s’il est initialement faible et divisé entre chefs. La question n’est d’ailleurs pas le salut des socialistes pour eux-mêmes, il est que triomphe dans l’esprit des Français la conviction qu’il faut une autre politique que celles menées depuis une quarantaine d’années – tout simplement, qu’elle s’appelle de gauche, ou d’une tout autre façon. Le mot radical a été tellement usé… mais il a eu sa fraîcheur par opposition au système politique de l’Empire, version déclinante. Retour à la notion originelle de République, si l’on ne veut pas du système héréditaire à la tête de l’Etat pour que fonctionne vraiment un régime parlementaire. Une République d’initiative populaire pour une société avec services publics, concertation sociale, pouvoirs du travail égaux à ceux du capital dans la marche des entreprises, et bien évidemment militance pour que ces options soient celles de l’Europe puis du monde, parce que l’expérience du XXème siècle a été que des politiques non capitalistes ne sont pas viables, sauf dictature et enfermement, dans quelques pays seulement.

Ce qui peut paraître élucubration mais qui représente une véritable alternative de gouvernement, est nécessaire. Les ravaudages minables et très coûteux pour le contribuable dont la poche est le garant final du crédit des Etats, surtout quand ceux-ci commencent à se susbtituer au crédit déclinant des banques, ne seront pas des solutions, les mécanismes qui ont fait tout dégénérer d’un capitalisme, qui – déjà – n’était pas bien généreux, c’est-à-dire pas prévoyant, ne sont ni analysés, ni réformés, et encore moins détruits quand il s’avère que ce sont eux les responsables de ce que nous allons vivre : pas une récession d’un ou deux ans, mais une longue dépression, laboratoire des voies de sortie, dont nous ignorons toutes les figures économiques et politiques. Le débat est donc bien plus grand que celui portant sur quelques moyens et quelques catalogues mis aux voix de militants qui ne doivent pas, sociologiquement, être à l’avant-garde des grèves, des inventions de succédanés d’entreprises ou de la négociation salariale.

Le pouvoir actuel – déjà anomalique du fait de son chef, dans un système de gouvernement avec alternance ou chance d’alternance à chaque fin de législature ou de mandat présidentiel, mais jamais pendant – ne sera, je crois, renversé que selon des événements et des dialectiques, encore imprévisibles et où la force des partis politiques jouera peu. Le drame du Parti socialiste est tout simplement qu’il y a querelle de génération intellectuelle, seulement, pas vraiment débat d’idées, et que les personnalités qui tiennent boutique ne sont ni très riches ni très puissantes. Il n’y a plus d’autorité morale en France depuis la mort de François Mitterrand (je feins de croire que Simone Veil en a été une, pour tenter de la rappeler à ce que l’être lui imposerait de rectitude et de continuité dans la politique qu’elle dit ne pas suivre mais à laquelle elle s’adonne comme jamais). Et il n’y a pas de grandes personnalités à gauxhe, pas plus qu’à droite. Ségolène Royal n’est pas charismatique, elle n’a pas l’emprise qu’on dit ou qu’on lui reproche, et sa pointure précisément plus modeste me paraît davantage prometteuse de démocratie et d’apprentissage collectif.

La réalité est que dans la grande crise mondiale qui a maintenant commencé de produire ses effets concrets – et qui risque dans un premier temps d’accroître la révérence des Européens pour les Etats-Unis, avec l’alibi que va constituer quelque temps Barack Obama – la France entre, elle-même en crise d’identité et de structures morales et psychologiques. Elle a perdu beaucoup de sa substance patrimoniale économique, elle a perdu le sens démocratique, elle ne fabrique plus d’élites, elle détruit son Etat, elle ne sert comment faire avec ses collectivités locales, elle ne sait pas inspirer l’Europe parce qu’elle ne sait plus discerner le monde ni écouter ses partenaires. Dans ce contexte à deux niveaux de crise, tout peut arriver.

Tandis que rien ne se décide et donc ne se fera à propos de la crise financière internationale – vue déjà bien restreinte de la période dans lequelle nous sommes entrés – les mécanismes et calendriers honnis par temps calme sont maintenus malgré la tempête : reprise des négociations de Doha pour une mondialisation accrue et dogmatique, droit du travail en voie d’abolition chez nous, les retraites à 70 ans après qu’ait été augmenté le temps de cotisation pour un taux plein, travail le dimanche, tout cela censément facultatif…

Foyers nouveaux ou qui réapparaissent, pas tant le foyer centre-est de l’Afrique, que le nord-est de l’Océan Indien où les renforcements de surveillance maritime sont en train de transformer en guerre du type talibans et Al-Qaïda ce qui n’était qu’insécurité et piraterie – que les conflits classiques : bras de fer entre indépendantistes et moscovites en Ukraine sur fond de chantage à l’approvisionnement en gaz, rébellion kurde en Turquie et sort d’Oçalan, perpétuation de la dictature au Zimbabwe qui récuse même Kofi Anan. Les conflits « est-ouest » sont faciles à résorber, la mini-crise des fusées (bouclier antimissile en Pologne et Tchéquie contre rampes de lancement à Kaliningrad), c’est du déjà vu, mais les oléoducs sabotés dans le delta du Niger et dans l’est turc, l’extension de la guerre d’Afghanistan, avec de nouveaux morts français à la clé, à tout l’est du Pakistan, les évolutions dans les royaumes himalayens, les émeutes contre la police en Chine méridionale sont des signes que le foyer à éruption est multiple et que la « communauté internationale » ne peut tout faire : témoignages inquiétant des ONG médicales au Kivu sur les forces des Nations Unies.

Vient de paraître un document de sept pages du Conseil justice et paix, de l’Eglise catholique romaine. L’AFP [2] en donne une brève analyse. A première lecture, rien de révolutionnaire mais ce semble une investigation et des propositions très complètes. Le Vatican a les moyens – intellectuels – de s’associer le concours des meilleurs connaisseurs. Mais il peut certainement beaucoup mieux faire réfléchir et proposer qu’il ne l’a fait depuis une trentaine d’années. D’une certaine manière, ce que je viens d’écrire à propos du Parti socialiste, vaut pour le Vatican en magistère conomique et social : quel rôle, quelle responsabilité ? puisque les fondements s’y prête, références, indépendance, désintéressement.

[1] - Apocalypse de Jean XI 4 à 12 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XX 27 à 40

[2] - ROME (AFP) - 22/11/08 18:37
Vatican: un nouveau "pacte financier international" nécessaire face à la crise

Face à la crise économique et financière qui frappe le monde entier, le Vatican estime nécessaire "un nouveau pacte financier international" dans un document publié dans son quotidien, l'Osservatore Romano, daté du dimanche 23 novembre.
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"Sommes-nous face à la nécessité d'une simple révision ou d'une véritable refondation du système des institutions économiques et financières internationales", s'interroge le Conseil pontifical pour la justice et la paix dans ce document préparé en vue d'une réunion ministérielle sur le financement du développement, du 29 novembre au 2 décembre à Doha.
"De nombreuses personnalités et institutions, publiques et privées, nationales et internationales, réclament une sorte de nouveau Bretton Woods", la conférence d'après-guerre à l'origine du système financier international actuel, rappelle le document.
"La crise a sans aucun doute mis au premier plan l'urgence de trouver de nouvelles formes de coordination internationale en matière monétaire, financière et commerciale", assure le Vatican.
"L'actuelle crise financière est essentiellement une crise de confiance", écrit aussi le Conseil.
"Il est clair aujourd'hui que la souveraineté nationale est insuffisante; même les grands pays sont conscients qu'il est impossible de réaliser les objectifs nationaux en comptant uniquement sur des politiques internes: des accords, des règles et des institutions internationales sont absolument nécessaires", ajoute le Conseil pontifical.
Le document préconise "le renforcement de la coopération en matière de transparence et de surveillance du système financier" demandant d'"éviter le début d'une chaîne de protectionnisme réciproque".
"Il est possible de trouver des solutions de +souveraineté partagée+ comme le démontre l'histoire de l'intégration européenne en partant de problèmes concrets et dans le cadre d'une vision de paix et de prospérité basée sur des valeurs communes", estime le Vatican dans ce document.
Le pape Benoît XVI avait déjà évoqué début octobre la crise financière, mais c'est la première fois que le Vatican prépare un document aussi élaboré, long de sept pages, consacré aux bouleversements économiques en cours.
"La doctrine sociale de l'Eglise, avec la riche variété de ses principes moraux, peut et doit apporter sa contribution", ajoute le Conseil pontifical, appelant "les gouvernements et tous les autres opérateurs économiques à trouver des solutions durables et solidaires" des pays moins développés.
"La dimension éthique de l'économie et de la finance n'est pas quelque chose d'accessoire mais quelque chose d'essentiel et doit être toujours prise en considération pour poursuivre des dynamiques économiques et financières correctes, clairvoyantes et porteuses de progrès", conclu le Vatican.