samedi 31 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 31 juillet 2010


Samedi 31 Juillet 2010

Prier…
[1] exactement comme les habitants de Nazareth, Hérode a toutes les raisons de poser humainement et avec précision la question de l’identité du Christ. Mais alors que les concitoyens de Jésus n’ont de difficulté que l’autorité de son enseignement qui ne correspond en rien à sa modeste et probablement inculte ascendance, le prince régnant est pris par son obsession de Jean Baptiste que, par faiblesse, il a fait décapiter. Cet homme, c’est Jean le Baptiste, il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. A Nazareth, au contraire, il ne fit pas beaucoup de miracles à cet endroit-là, à cause de leur manque de foi. Nous n’avançons ni en connaissance de Dieu, ni en bénéfice et efficacité de notre salut si nous n’acceptons pas la foi. Est-ce qu’ils n’ont pas craint le Seigneur, est-ce qu’ils ne l’ont pas supplié, si bien que le Seigneur a renoncé au malheur dont il les avait menacés ? Débat difficile au sujet de Jérémie, autre précurseur du Christ quoique très antérieur au Baptiste : le mettre à mort pour ses prophéties ? Jérémie plaide aussi bien que Paul, beaucoup plus tard, et sans doute devant un auditoire analogue. Ce qui rend encore plus remarquable que devant aucun de ses juges ni surtout devant la foule à laquelle le présente Pilate, Jésus, déjà à demi supplicié, ne plaide en rien, ne demande rien, ne raisonne pas : me voici entre vos mains, faites de moi ce qui vous semblera bon et juste. Mais sachez-le bien : si vous me faites mourir, c’est d’un sang innocent que vous allez vous charger, vous-mêmes et cette ville et tous ses habitants. Car c’est vraiment le Seigneur qui m’a envoyé prononcer toutes ces paroles pour que vous les entendiez. Au moment crucial (c’est le cas de l’écrire, puisque l’expression vient du Vendredi-Saint et du Golgotha), Jésus a gardé le silence devant ces foules-mêmes qui s’étaient pressées autour de lui à l’écraser pendant trois ans pour mieux l’entendre et profiter de ses miracles. Il est vrai qu’elles répondirent par un tolle à Pilate et que c’est le Romain qui les plaça devant le dilemme ; réponse, que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. La conversion ne commence qu’à la Pentecôte, elle est encore à faire et refaire.

matin

Enième confirmation que les projets de loi se font à lmain levée, dès la fin d’un discours présidentiel : amendements au code de la nationalité déjà ébruités dans les vingt-quatre heures du discours de Grenoble. Et qu’une proposition de loi se fait en conclusion d’une réunion d’élus à l’Elysée. On obtient ainsi des cas de déchéance de la nationalité française dignes des législations de Vichy – pas plus indépendantes de la votation parlementaire que celels adoptées pour la forme depuis 2007 et parfois appliquées avant même leur promulgation – alors que nous sommes en paix et indépendants de toute occupation étrangère. Et l’on introduit en droit français une responsabilité pénale des ascendants d’un délinquant qu’ils peuvent encourir deux ans de prison ferme. – Tolle des associations, de la Ligue des droits de l’homme mais les réponses politiques sont trop dirigées contre le fait du discours et le discoureur et pas assez sur le contenu proposé. Il est probable que tout cela sera censuré par le Conseil constitutionnel, qui vient de « cadrer » la garde à vue, déjà critiquée par la Cour européenne des droits de l’homme.

[1] - Jérémie XXVI 11 à 19 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XIV 1 à 12

vendredi 30 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 30 juillet 2010


Vendredi 30 Juillet 2010

Prier…
[1] comme une habitude, comme une ressource, comme me rendre joyeusement à un rendez-vous, comme une nécessité, comme le retour aux sources de mon identité et aux sources de la communion avec tous, disparus ou à venir, croyants ou incroyants, entrer au centre et recevoir la liberté d’en sortir et d’y revenir sans contrainte, ni culpabilité. Dieu offert en croix dans nos cours, véritablement disponible, attentif à proportion qu’Il est incommensurable mais nous a faits pour que nous venions à Lui. Signe de … Jésus leur dit : ‘Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa propre maison’. Dieu fait homme, Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu. Prophète en pleine humanité et méprisé. Jérémie condamné pour avoir prophétisé la destruction du Temple de Jérusalem : Tu vas mourir ! Pourquoi prophétises-tu, au nom du Seigneur, que ce Temple deviendra comme celui de Silo, que cette ville sera dévastée et vidée de ses habitants. La catastrophe par les Bayloniens et l’exil, la catastrophe par les Romains et la dispersion, peu auparavant Jérémie, Jésus. L’histoire nous enseigne, pas au passé, mais au présent. La prophétie de Jérémie était pourtant – comme celle de Jonas à Ninive – au conditionnel, c’était un appel à la conversion : si vous ne m’écoutez pas, je traiterai ce Temple comme celui de Silo… Le psalmiste, Jérémie à son époque, Jésus fréquentant dès ses douze ans le Temple et finissant par en chasser les commerçants : l’amour de ta maison m’a perdu : on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. Le martyre de l’apôtre ou du missionnaire ou du converti est rare sinon inconcevable là où je vis, mais ailleurs… alors l’évangile pour ailleurs, seulement ? C’est pôur toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage. Je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. Il ne s‘agit donc ni de mon exceptionnalité (ainsi que celle de tout un chacun), ni de celle que me confèrerait pour des tiers la foi qui m’est donnée. A quoi appelle le texte ? à considérer ce qu’est le Temple, ce qu’est mon visage non pour les autres mais pour Dieu dont le Temple a été détruit et qui a opéré mon rachat et celui de tous. A quoi dois-je renoncer ? à quoi dois-je me consacrer ? Ce que Dieu, par la bouche de Jérémie, si tremblant parce qu’il va au-devant d’une hostilité totale, demande aux gens de toutes les villes de Juda qui viennent se prosterner dans le Temple…se détourneront-ils chacun de sa route mauvaise ? Quelle est ma route, en quoi est-elle mauvaise ? Par ta vérité, sauve-moi. L’enquête, l’examen de conscience, la conversion ne viendront pas de moi, mais de cette sagesse et ces miracles, et précisément parce qu’il s’agit du fils du charpentier. Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères : Jacques, Joseph, Simone et Jude ? et ses sœurs, ne sont-elles pas de chez nous ? Dieu fait homme, ce qui répond à la question des contemporains et scelle l’appel à la foi : d’où lui vient tout cela ? Dieu a montré qu’Il sauve en s’incarnant en la personne de son Fils.


matin

Notre régime impose un type de vie politique, délégitimant tout acteur, toute idée, toute force qui n’est pas dans la sphère du pouvoir, et ce pouvoir a deux faces.

La principale en apparence est celle de Nicolas Sarkozy, exerçant exclusivement le pouvoir en périmant toute autre fonction gouvernementale,, en fusionnant exécutif et présidence de la République, en vidant de substance la fonction législative, et en tentant d’absorber la fonction judiciaire par la suppression du juge d’instruction, travaux pratiques et illustration : la manière dont est menée l’enquête dans l’affaire Bettencourt-Woerth. On ne dit d’ailleurs plus le pouvoir ni le gouvernement, on dit l’exécutif et rien n’existe que l’Elysée en prérogative de puissance publique : donner à EDF le pas sur Areva, nommer un policier préfet, etc….même si les décisions étaient excellentes et éclairées, elles manqueraient d’efficacité parce que de nos jours rien de vrai ni de durable ne peut se faire sans le consentement le plus large : la préfectorale, l’armée, la magistrature, les hôpitaux publics sont en ébulltion, et l’opiniojn comme le commentaire reste dans un type d’interprétation de l’exercice du pouvoir, marquée par la réunion de victoire au Fouquet’s, confirmée par le bouclier fiscal, tel que l’illsutre l’affaire Bettencourt, aggravée par la tentative de placer un fils du Président, pas 23 ans et pas une maîtrise de droit à la tête du plus juteux quartuer d’affaires d’Europe continentale (il s’agit maintenant de la présidence du Conseil général sur le même territoire), et maintenant par l’immunité bouclant l’affaire Woerth.

Mais la face plus importante est la tolérance générale, qui subsiste envers un système dont tous les sondages démontrent qu’un tiers seulement des Français l’acceptent. La tolérance surtout de ceux qui pourraient l’empêcher de prospérer, malgré scandales et impopularité. Les choses – donc ce pouvoir – tiennent souvent à une voix. Celle de Jack Lang pour la révision constitutionnelle en total trompe-l’œil, celle d’Olivier Fouquet, un de mes camarades d’enfance et d’école les plus chers n’entravant pas la nomination de Pérol à la tête d’une banque qu’il a façonnée lui-même pendant dix ans au nom de l’Etat ou d’autres banques, celle du Premier ministre, en allant dans le détail de chaque occurenbce, on trouverait beaucoup de cette voix unique, qui, cas par cas. Comment surtout comprendre ces soutiens si fiers de l’être, récitant la communication préparée à l’Elysée et tellement semblables les uns aux autres que l’aveu est faite de cette centralisation de la propagande. Médusés par cet activisme, cette vitalité apparente ? le 18 Juin à Londres, le 19 à Saint-Petersbourg, le 29 en Andorre, le 30 en Isère, et ainsi chaque jour tandis que la « première dame de France » tourne rue Mouffetard en nocturne… Il me semble que c’est assaez simple. Un soutien à avantage personnel ne peut être accordé à quelqu’un que l’on mépriserait par ailleurs. Les soutiens, tous intéressés, ou fascinés, ne peuvent se justifier que par la sauvegarde de chacun de l’estime qu’il souhaite garder pour son prtopre jugement. Apprécier la situation de la France – victime d’une casse autant que d’un casse sans précédent en temps de paix – et en rendre responsable, avec sanctions à l’appui, celui qui chaque jour a pour amxime : cela ne se fera pas si ce n’est moi qui le fais (contraire exact et de la démocratie et d’une expérience réfléchie de l'efficacité dans la période contemporaine)… est impossible pour les gens de l’U.M.P., leurs ténors surtout, s’ils veulent ne pas se désavouer eux-mêmes. France schizophrène, puisqu’il est probable qu’elle réélira – par défaut d’opposition – soit le sortant soit sa réplique, en mieux organisée et en plus masquée (DSK).

Résultat… l’aménagement du territoire, la planification à la française, le sens du service public et le sens de l’Etat ne dirigent plus l’organisation économique du pays ni les carrières des élites.

Incidemment… l’entrée en force des femmes dans la politique et le gouvernement n’a pas du tout freiné cette abdication générale devant « l’exercice solitaire du pouvoir » (formule de Valéry Giscard d’Estaing, dans Le Figaro en 1967, à l’endroit du général de Gaulle). Sans doute, la « femme-enfant » des années 30 (« le cul sur la commode » chanté d’une voix délicieuse) a été substituée par les Bertie Albrecht et Geneviève Anhtonioz-de Gaulle ou Denise Jacob et tant d’autres, mais l’actuelle qui joue double jeu : people, maternité, couverture des magazines en même temps que cumularde d’un portefeuille, d’une mairie, de l’écharpe de député jamais vraiment passée à autrui, ne change pas la politique en général ni notre système actuel. Aberrantes au sens scientifique du terme, Rama Yade et Fadela Amara, certes critiques et populaires à ce titre d’abord, attendent d’être virées car elles tiennent au podium même si leur fonction n’a plus aucun impact sur ce qu’elles auraient en principe à gérer. Les plus importantes jouent la politique en hommes : Michèle Alliot-Marie, et selon un atavisme retrouvé, celui de la Troisième République : caution soi-disant gaulliste quand nous réintégrons l’OTAN et révisions substantiellement la Constitution (abandon de la séparation des fonctions parlementaires et ministérielels), elle peut être Premier ministre dans six semaine surtout puisqu’elle couvre l’affaire Bettencourt-Woerth.


après-midi

Personne n’est dupe, Sarkozy tente donc sa réélection – bien évidemment pas sur les retraites, « réforme » impopulaire que le PS aurait tort de ne pas promettre d’annuler (mais pour autre chose) en cas de sa victoire – mais sur la sécurité, comme il s’est fait élire. Jamais il n’avait tenu un tel discours contre l’immigration que celui de Grenoble. Au passage, modstie qui n’a pas changé, sa référence à cinquante ans de date (les politiques d’intégration… alors qu’en 1960 on est e plein débat sur l’Algérie, et que la question de l’immigration ne se pose absolument pas dans les termes de maintenant) indique bien qu’il fait mieux que de Gaulle.

En regard, très bon texte des évêques de Vannes – le mien – et de Belfort, dénonçant le tout-sécuritaire vis-à-vis des Roms.
Roms: deux évêques contre une "surenchère sécuritaire"
Le 29/07/2010 à 14:38
Le remède à l'insécurité "ne se trouve pas dans une surenchère sécuritaire", ont affirmé les évêques de Vannes et Belfort, en charge des migrants et des gens du voyage, en déplorant "vivement" "des généralisations hâtives" envers ces communautés."Nous sommes convaincus que le remède à la peur et à l'insécurité ne se trouve pas dans une surenchère sécuritaire mais passe par une action de longue haleine nourrie de respect et de connaissance réciproques", écrivent, dans un communiqué commun les évêques de Vannes et Belfort-Montbéliard.Selon eux, "de tristes évènements" dans la vallée du Cher "ont servi de prétextes à des généralisations hâtives et à une recrudescence de la stigmatisation dont sont victimes" les gens du voyage et les Roms. "Nous le déplorons vivement", écrivent Monseigneur Raymond Centène, évêque de Vannes, en responsabilité pour la pastorale des gens du voyage, et Monseigneur Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard, en charge du Service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes (SNPMPI).Dans ces communautés "victimes de préjudice et d'amalgames, boucs-émissaires désignés des difficultés de notre société", on voit au quotidien "de grandes difficultés à faire valoir leurs droits au stationnement, au voyage, à la scolarisation, au travail, à la santé, à la citoyenneté", poursuit le communiqué.L'exécutif a pris mercredi une série de mesures sévères visant "certains" Roms et gens du voyage, dont l'annonce de l'évacuation de 300 camps illégaux et de reconduites à la frontière "quasi-immédiates" pour les Roms qui auraient commis des fraudes ou des atteintes à l'ordre public.© 2010 AFP

Je vais inciter mon évêque à écrire en duo au président de la République, et courieller la dépêche d’agence à Christian Frémont.

Il n’y a pas que Le Canard. Lecteur du Monde diplomatique – et en conservant la collection – depuis Avril 1960, l’année de mon bac…. j’en ai fait la lecture comme pas depuis longtemps, et en suis heureux. L’encyclique récente sur la mondialisation et le libéralisme, écrite d’une encre encore plus complaisante que celle de Jean Paul II : seuls les débordements sont condamnables, mais rien d’intrinsèquement pervers. C'est évidemment le contraire qui s’observe. La réflexion d’un consultant arabe qui enseigne à Stanford-Harvard : simpliste mais mettant bien les chose en place et avec dialectique, salafisme, Etat national, intellectuels, démocratie.

Pays à veiller car il peut se passer – là – quelque chose : la Belgique, en quête de gouvernement pour la énième fois en pas deux ans avec le redoublement des problèmes liés au séparatisme flamand ; l’Italie où Berlusconi peut perdre sa majorité parlementaire, puisque l’Alliance du nord ou quelque chose cela ou la Ligue lombarde, en tout cas Fini, actuellement président de la chambre basse, se détache du « cavaliere » ; l’Inde Que trop facilement on voit en « Occident » un substitut de la Chine comme marché et partenaire économique, et un rempart contre la Chine, par sa masse qui pourrait dépasser la masse de celle-ci.

[1] - Jérémie XXVI 1 à 9 ; LXIX ; évangile selon saint Matthieu XIII 54 à 58

jeudi 29 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 29 juillet 2010

Jeudi 29 Juillet 2010

Prier…
[1] « l’évangile de Marthe et Marie »… je ne suis pas sensible à l’opposition des deux sœurs, surtout au plan spirituel. Sans doute Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée, mais c’est Marthe la maîtresse de maison, c’est elle qui reçoit le Seigneur et à sa propre et seule initiative : Jésus entra dans un village, une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Tout bonnement – au plan spirituel, seulement ? – sa sœur, a « le coup de foudre », qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, jalouse ? non, elle est elle aussi de plain-pied avec Jésus. Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Ce registre est habituel au Christ, chacun son affaire, sa vocation, sa place et sa relation avec Lui, ainsi de Pierre et de Jean, notamment après la Résurrection. Quant au service, Jésus n’est pas entré seul : il était en route avec ses disciples. C’est Marthe qui aura la franchise des reproches à la mort de Lazare, Jésus n’arrivant pas, c’est d’elle enfin que nous entendons une des grandes professions de foi du Nouveau Testament. La tête de Jean sur la poitrine du Seigneur pendant la dernière Cène, mais Pierre le chef et l’initiative, y compris le seul à prendre les armes au jardin des Oliviers. Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, et que votre maison soit toujours accueillante. … Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. Ne brisez pas l’élan de votre générosité, mais laissez jaillir l’Esprit… Paul commenterait ainsi ce moment où Jéus a envahi pour le bonheur de Marie.


Eric Woerth, interrogé huit heures d’affilée, à son ministère. Il me semble que Dominique de Villepin, Premier ministre en fonction, avait été interrogé au début de l’affaire Clearstream, mais dans les locaux de la police judiciaire. Personnage donc moins important que l’actuel ministre du Travail, auquel Nicolas Sarkozy semble avoir attaché son propre avenir – volontairement ? Il n’est pas non plus remarqué ou commenté que les PVs d’audition filaient vers Le Figaro surtout, avec des arrangements, dans les minutes suivant la fin de l’exercice, quand il s’agissait de « l’ex-comptable » dont le témoignage est vital, alors que depuis lundi : Liliane Bettencourt, sa fille mardi, et aujourd’hui le ministre, rien ne filtre.On a évidemment la démonstration de ce que sera la justice la plus quotidienne quand il n’y aura plus de juge d’instruction – c’est ce qu’il se passe dans l’affaire.

La conclusion ne devrait pas être judiciaire, elle ne sera que politique s’agissant d’Eric Woerth : la France entière est convaincue de la confusion des gens et du financement occulte, le soupçon seul, fondé ou infondé, dans tout autre pays analogue, l’Europe occidentale, les Etats-Unis et le Canada, aurait fait démissionner le ministre. De même que l’on est dans un régime de tolérance absolue envers le pouvoir d’un seul faisant et défaisant les carrières de hauts-fonctionnaires, adjugeant en réseau les grandes entreprises, etc… de même on accepte le cynisme total : Eric Woerth serait donc maintenu selon que Nicolas Sarkozy aura pris peur ou pas de l’opinion publique, la reculade éventuelle est déjà assimilée à celle de son fils cadet pour la présidence de l’EPAD. Mais un procès, une instruction, la sanction judiciaire de manquements, surtout d’un grand argentier de l’Etat et du parti présidentiel, il n’en sera aps question. Un porte-paole de l’UMP assure que l’affaire va laisser des traces : soit ! mais du fait de cette chasse à l’homme opérée par les médias, et pas du tout par les agissements découverts d’un membre du gouvernement de premier rang. Que la presse se soit acharnée, oui, mais pourquoi ? parce que le gouvernement et la majorité s’acharnent à nier les évidences. Car même si Eric Woerth n’est coupable de rien, juridiquement, il est d’une rare imprudence – femme embnauchée – trésorier du parti dominant – ministre du Budget, puis donneur de leçons et distributeur de sacrifices – en n’ayant pas pensé que tout cela pouvait poser question dans le pays.

Le scenario du classement va être la focalisation sur la fraude fiscale – involontaire – de Liliane Bettencourt et sa relative sanction par arrangement forcé de part et d’autre entre elle et l’Etat. Tout cela serait parfaitement bouclé s’il n’y avait le point de départ : la plainte de la fille pour abus de sa mère. Cela ne se classera pas, et va maintenir donc le dossier vivant avec de possibles nouvelles révélations, surtout du fait de la rivalité entre le parquet Courroye et la juge.

J’ai couriellé au maire de Marcoussis, en donnant mon téléphone : To: Marcoussis - Sent: Thursday, July 29, 2010 10:15 PM
Subject: à l'attention personnelle de M. Olivier Thomas, maire - de la part de Bertrand Fessard de Foucault, ancien ambassadeur
Monsieur le Maire, avec beaucoup de Français, et aussi beaucoup d'Africains, de Sahariens, j'ai continué de penser à vous, à vos concitoyens dont l'attachement à la personnalité et à la mémoire de Michel Germaneau sont touchants au possible, et évidemment à celui-ci.
Il est dit que votre conseil donnera à cet homme que vous avez tous estimé et aimé l nom d'une rue ou d'une place. Il me semble que quelque chose de plus appartient à la ville de Marcoussis et à votre municipalité : il doit s'agir de faire que ce martyre n'ait pas été vain. Il s'inscrit dans une séquence affreuse et en même temps rayonnante. Pourquoi ne pas constituer une sorte d'association autant de villes - en forme approchant celle du jumelage - que de personnes physiques et morales - une association ou l'approchant - qui rappellerait structurellement de telles mémoires et oeuvrerait pour l'avenir : elle serait dédiée à la paix, à la distinction entre terrorisme et autres formes de témoignages et de combats et elle s'attacherait aussi à de la vigilance quand de pareils drames se produisent et commencent. Marcoussis est éminemment placée pour initier un tel combat moral pour la forme de paix et contre la forme de guerre qui sont sans doute appelés à être les plus répandues dans les années qui viennent. Et le Sahara probablement l'une des régions qui nous concernera le plus.
Il me semble en revanche qu'un hommage national serait déplacé car il sera récupéré par le président de la République, qui n'a pas eu le courage d'affronter votre regard, tout simplement parce qu'il est moralement responsable de la mort de Michel Germaneau. Les rapports franco-africains sont exécrables depuis qu'ils sont le fait exclusif d'un seul homme. Et les rapports franco-mauritaniens - contexte militaire et logistique du drame - illustrent cet engrenage consacrant une totale incompréhension de l'Afrique (et de l'Islam) de la part de M. Sarkozy. Nous avons contribué à asseoir là-bas un pouvoir qui quoique militaire a prouvé depuis plusieurs années en la personne du président putschiste son incompétence en matière de sécurité. En sus, il est à couteaux tirés avec le seul démocrate de la région, le président malien, que nous avons court-circuité. Votre entretien avec le Premier ministre vous aura peut-être édifié sur la psychologie de M. Fillon dans cette épreuve et aussi dans ce qu'il vit en couple institutionnel. Dégager Michel Germaneau de cet échec de la relation franco-africaine et franco-mauritanienne est nécessaire pour sa mémoire et pour que cette mémoire serve au contraire son ultime désir, j'en suis sûr : organiser la paix et ne pas nourrir par nos comportements, nos erreurs et nos méconnaissances le terrorisme.
Je me permets cette suggestion et cette réflexion - un peu longuement et personnllement, si vous le voulez bien - en fonction de mon expérience diplomatique d'ambassadeur, de conseiller économique et commercial, et d'une certaine expérience des "services". Et aussi - depuis quarante-cinq ans - de la Mauritanie et de cette partie du Sahara, des gens qui y vivent et qui sont des gens remarquables,
A votre disposition, sincèrement et chaleureusement. Et en vous renouvelant l'expression de mon estime pour vous, concitoyens de Michel Germaneau, mùanifestant si bellement affection et solidarité.
.
Le Premier ministre britannique, je ne le « cerne » pas encore. A Chelsea hospital pour le 18 Juin, il m’avait paru assez léger et poupin, les baisers échangés copain-copain ou plus ? avec Carla, mais politiquement très engagé, puisqu’il évoquait l’OTAN et l’Afghanistan, nouvelles formes de la solidarité franco-britannique. Je n’ai pas étudié ce qu’il a été rapporté de ses entretiens à Washington, mais en Inde il semble faire du raffut, en mettant en cause le Pakistan. A suivre… quant au rapport précis avec l’ancien orgueil de l’Empire, c’est l’inversion : l’Angleterre demande des investissements indiens..

[1] - Paul aux Romains XII 9 à 13 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

mercredi 28 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 28 juillet 2010

Mercredi 28 Juillet 2010

.
Prier… [1] écouté cet évangile par mes amis moines de Sainte-Anne de Kergonan. Parabole de toute vocation, de tout amour, mais à l’entendre, et je dois y revenir, je retiens évidemment la joie, mais aussi un choix – drastique. Or, en amour comme peut-être en vocation, en tout cas en amour allant vers la séduction, la rencontre mutuelle et les prodromes de la formation du couple humain, il y a peut-être la sensation du choix de l’autre et d’être choisi par l’autre, et encore… tant les circonstances et les évidences se mêlent, mais il y a rarement, intialement en tout cas, la conscience d’avoir à renoncer à tout pour construire un autre tout, qui sera vraiment tout. La vie quotidienne montre que le chemin de cet autre tout, coûte parfois beaucoup sinon tout. Je suppose la vocation religieuse, débarrassée ou dispensée à ses débuts de cet iubli puisqu’elle est par hypothèse un choix de tout quitter pour… mais ensuite, il reste soi… à quitter encore… un trésor caché dans un champ, l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et achète le ce champ…un négociant qui recherche des perles fines : ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et il achète la perle. Est-ce si simple, la parabole a-t-elle tout dit ? non, car le découvreur est un chercheur de hasard ou de profession. Et nous ? et moi ? dans ma vie, certainement, mais d’âme ? vie de cœur longtemps, oui, mais d’âme ? recherche de Dieu…le chercheur par métier ou vocation, et il trouve, celui qui ne cherchait pas particulièement, et il trouve… les deux découvreurs liquident tout, d’enthousiasme et de joie. Faut-il que ce qu’ils découvrent soit l’affaire de leur vie et qui dépasse de beaucoup ce qu’ils ont venu et qui était tout, jusqu’à leur découverte… or, c’est le Royaume des cieux qui requiert donc ce qu’on appellerait aujourd’hui un arbitrage, qu’il soit objet de reccherche ou pas, il s’est trouvé à ma portée pourvu que je lâche tout ce qui n’est lui… Comme souvent, l’Ancien Testament donne les conséquences du Nouveau. Celui qui a choisi le Royaume n’a pas une vie facile : Quand je rencontrais tes paroles, Seigneur, je les dévorais, elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur… mais le prophète est devenu es qualités un élément de contestation et de dispute pour tout le pays ! Son propre choix, son annonce de l’évangile par anticipation : tout le monde me maudit. Yahvé confirme sa protection autant que la vocation : je suis avec toi pour te sauver et te délivrer. Différence entre les deux découvreurs, celui que le hasard plus que sa formation ou ses antécédents ont mis devant le trésor ne se tient plus de joie, tandis que le professionnel est présenté plus sobrement, il sait évaluer ce qu’il a trouvé, et il est de décision : sa vie professionnelle entière est justifiée. – Parabole pour mes amis religieux : l’entrée en vie consacrée ou vouée ne procure pas automatiquement cette découverte et cette joie. Celles-ci peut-être n’interviendront qu’après les années et les… et en vie de couple, l'inopiné, y compris pour le plus intime ou le moins spirituel, est le fruit qu'ion n'aurait osé demander faute de le connaître par avance, d'une patience et d'une sorte de tolérance à l'imperfection mutuelles. Car Dieu - parfait - ne déçoit qu'en disparaissant : serais-tu pour moi comme un ruisseau décevant, aux eaux intermittentes ? tandis qu'entre nous... les aspérités de la présence et le seneteurs de l'illusion font apprécier le bonheur qui ne se demande pas, de reconnaître soudainement la beauté de l'autre, à tous points de vue, du moins spirituel et du plus physique jusqu'à la vérité de l'âme.

Les éphémérides… On parle de l’avion présidentiel seulement maintenant qu’il va être réceptionné, on ne l’a pas discuté au moment où il fut décidé. Illustration, l’énième relance du « processus de paix », aussitôt assortie d’une appréciation israëlienne des conditions « inacceptables » qu’y met l’Autorité palestinienne, s’accompagne d’appels téléphoniques de Sarkozy à ses homologues là-bas. Eric Woerth, probablement entendu demain par le pôle financier, mais toujours pas par un juge d’instruction : il annule un déplacement en Eure-et-Loir consacré aux retraites agricoles. Simulations diverses d’un double départ, Woerth à qui succèderait son prédécesseur sans doute dans le cas où François Fillon serait « remercié » (sensation que Président et Premier ministre se parlent d’égal à égal, puisque quinze points de popularité les séparent), et qui à Matignon : Borloo, Alliot-Marie, Lagarde, Coppé.

Le fond.

D’abord la ressemblance avec la Quatrième République pour les supputations et changements dans le gouvernement. L’un des principes essentiels de la Cinquième République – pas de passage automatique et retour entre la fonction de député ou de sénateur, de représentation et de contrôle, et celle de ministre – a été abandonné en 2008. Les cumuls sont la loi, presque tous les parlementaires sont maires surtout quand il s’agit de grandes villes mais surtout la plupart des ministres ont conservé « leur » mairie, Woerth à Chantilly, Baroin à Troyes, Estrosi à Nice. Ressemblance thématique aussi : des guerres coloniales et outre-mer qui ne disent pas leur nom, dès avant 1945, il s’agit de lutter contre le terrorisme comme les Allemands nous occupant. L’Afghanistan, le Sahara Zèle dans l’O.T.A.N, qui coupe la hiérrachie militaire française du président de la République : seuls en sont contents les affectés aux divers commandements et organismes de liaison de l’Alliance, avec grosses fins de mois et indemnités de résidence. La résistance des grands chefs est nouvelle, elle tient sans doute au mépris relatif dans lequel nous devons baigner sur place, mépris tenant plus à nos dirigeants politiques, qu’à la qualité de nos hommes (et femmes) en opérations.

Et puis raide et sans imagination, supposant les Français sans mémoire sur ses propres discours et mots divers depuis 2002, la reprise des thèmes sécuritaires alors qu’à Grenoble, en Loir-et-Cher les choses sont complexes, pas forcément racilaes ni sociales et que la police n’a pas la formation, la maturité et l’expérience voulues. Dans le cas des Rom’s, la réflexion n’en est pas une, elle n’est qu’un accès de xénophobie qui n’empêchera pas Marine Le Pen de grossir son électorat, c’est-à-dire de récupérer celui de son père : les Rom’s ne sont pas des immigrants roumains clandestins. Ce sont des gens vivant à leur manière, depuis toujours, et dont bien des ascendants ont fait les deux guerres mondiales avec nous, dont d’autres ont eu le sort des Juifs avec les nazis, et dont beaucoup sinon presque tous ont la nationalité française.

Les remugles, mœurs et procès – les orientations de politique extérieure pro-atlantiques, viennent de loin elles sont antérieures à 2007 ; Jacques Chirac continue d’être inquiété (et protégé) pour des pratiques d’il y a vingt ans, le défi au roi, c’est Chirac qui l’a inauguré contre VGE, et Sarkozy n’a fait que l’imiter avec maintenant Jean-François Coppé s’inscrivant ne troisième génération pour l’Elysée..Le goût du chef, le cynisme, la haine vis-à-vis de l’opposition ou des thèmes de gauche sont viscérales à cette droite qui a eu l’alibi du gaullisme, mais le gaullislme n’est pas cetted roite même s’il en a accepté les troupes, surtout en 1968 (c’était triste, ainsi au Mont-Valérien, la seule fois que j’y vins : quelle cécité parmi les etnhousiastes et les intolérants).

Important, le bouclage du financement d’Iter, malgré les rallonges. Importante, la tournée du nouveau Premier ministre britannique, malgré son air poupin et son teint « roast-beef » : Obama la semaine dernière, l’Inde en ce moment. Deux siècles de tradition diplomatique.

Désiroire la tournée de Bernard Kouchner au Sahel, d’autant que les chances de maintien du ministre à son poste semblent minces : la réunion des ambassadeuirs dans un mois hâtera-t-elle le remaniement ministériel ou fera-t-elle épargnerun vidage. A moins qu’on humilie ensemble le ministre et ses hauts-fonctionnaires. Dérisoire l’audition d’un ministre – cosidéré comme l’architecte et le décideur-défenseur de la « réforme » à alquelle tient le plus un candidat à sa réélection sous ce slogan – qui n’a pas même les honneurs d’un juge ou d’un jury. Dérisoire, la lâcheté de Sarkozy qui délègue Fillon pour recevoir le maire de Marcoussis. Alors que le responsable de l’ambiance là-bas et du déclenchement des opérations, c’est lui.

[1] - Jérémie XV 10 à XVI 21 ; psaume LIX ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 46

lundi 26 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 juillet 2010

Lundi 26 Juillet 2010


Prier… pour ce compatriote au Sahara, pour les victimes directes de dirigeants incompétents soit pour décider soit, pire, pour choisir ceux qui les font décider. Laideur du monde ? non ! Laideur de nos tolérances à ce qui appelle la révolte et l’action, la reconstruction dans un tout autre esprit. A vous, il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux. Du royaume qui n’est pas de ce monde, mais dont l’attente et la construction dès ici-bas donnent un discernement qui peut nous améliorer intimement et combattre en nous ce qui est mortifère, matérialiste et autiste. L’événement du salut : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Car nous voyons et entendons : heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent. Michel Germaneau et de siècle en siècle ses compagons de martyre, ainsi le commandant Galopin, il y a trente-cinq ans au Tchad (même imprudence du pouvoir français d’alors) : leurs corps ont été ensevelis dans la paix et leur nom reste vivant pour toutes les générations. Les peuples raconteront leur sagesse, l’assemblée proclamera leurs louanges. [1] Solennité de sainte Anne, transmission familiale, générations, grands-parents, chaîne humaine pour la grâce et la liberté : leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance, leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux. Pleurer devant la bêtise et l’innocence (je compte parmi les innocents aussi bien celui qui vient d’être « exécuté » que ses assassins, testament des moines, nos compatriotes, de Tibeïrine car depuis des décennies nous avons fabriqué l’intégrisme déviant l’Islam). Pleurer, prier, vouloir et appeler notre amélioration qui est humble demande du salut pour une humanité digne de Celui dont elle est l’image.

Donc on a payé pour Ingrid Bétancourt, on a su avoir et garder le contact avec les FARC et acheter, en sus, ceux qu’il fallait. Dans l’ancien empire français et en étant braqué sur l’intégrisme depuis les élections anti-FLN d’Algérie, il y a bientôt près de vingt ans, on en a été incapable. On ne sait plus rien sur ce qu’il se passe au Sahara.… aujourd’hui. Sarkozy qui n’en est plus à une erreur de communication près, en intervenant personnellement ce matin, signe l’ensemble des fiascos. A d’autres époques, un communiqué, sans commentaire quand il y a mort d’homme, aurait été plus clair quant aux faits.

Demandé à mes amis mauritaniens de m’éclairer au maximum et de témoigner. Je transmettrai à Marcoussis. Et ce matin, dans la prière partagée que j’adresse à beaucoup, j’ai surtout dit Michel Germaneau. Le dire de Kouchner à la fin d’un premier entretien à Nouakchott avec le maître des lieux, donne à penser qu’il y aurait des accords de défense franco-mauritaniens. J’interroge.


----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Monday, July 26, 2010 9:19 AM
Subject: hélas - Fw: la mort annoncée ? de notre compatriote retenu en otage

Hélas...
Mauritanie, donc... par notre fait. Que de fois depuis cette malheureuse conférence de presse le 27 Mars 2009, donnée à Niamey par le Président, je me suis permis d'alerter celui-ci sur sa méconnaissance de ces gens et de ces faits. Tout l'automne de 2008, j'ai fait le siège des cabinets rue Monsieur et au Quai, voyant même M° Bourgi à deux reprises.
C'est dramatique.
Je ne m'étends pas sur l'analogie de ce drame avec l'ensemble des gestions et des manières depuis vingt-sept mois. Ce ne serait pas bien vis-à-vis de vous.
Et ces conseillers en tous genres ... connaissant le Brésil, de vingt ans, je n'ai jamais cru à notre vente des Rafale, et écoutant ce qui s'est annoncé à Saint-Nazaire vendredi, j'ai aussitôt vu que dépendre des commandes russes ! dès le lendemain samedi, nous avons eu le démenti de l'amirauté russecomme nous avions eu, pour la Géorgie, de Medvedev lui-même le rétablissement des chronologies de sa décision.
Un pays comme le nôtre si riche d'expérience, d'amitiés, d'une belle image dans le monde et un peuple comme nous sommes, enthousiaste, gai et énergique, qu'on peut entraîner vers le haut....
Tristement.

----- Original Message -----
From: Bertrand Fessard de Foucault
To: Philippe Errera - directeur du cabinet au Département
Cc: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Sent: Monday, July 26, 2010 5:17 PM
Subject: sujet : Germaneau et nous - Fw: hélas - Fw: la mort annoncée ? de notre compatriote retenu en otage

Cher Directeur, quoique vous m'ayez rembarré il y a un an quand je me suis permis - hors Mauritanie, dont je vous avais instruit en présence de Charlotte Montel sans sentir beaucoup d'écho et sans rien recueillir de vous ni d'elle, ce que je peux comprendre et avais admis - de vous dire que nous ne pouvions laisser tomber cette jeune collaboratrice iranienne de notre ambassade à Téhéran,
je vous donne ce que j'ai cru devoir courieller à l'Elysée.
Il est certain que l'annonce à consommation intérieure de représailles, et le voyage du Ministre dans les Etats en apparence concernés, n'apportera rien ni au problème - qui est maintenant, dramatiquement, celui de nos amis espagnols, forcément solidaires - ni à notre image.
L'homme valable de la région - à Bamako - avait été l'objet de commentaires novices tenus par notre homme à Nouakchott, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, devant l'ambassadeur américain. Ce qui évidemment fut répété.
Nous n'avons aucune bonne carte.
Je sais bien que vous n'y pouvez rien, mais je demeure convaincu que tout peut s'infléchir dans l'esprit de nos dirigeants, si nous insistons.
Sentiments de bonne volonté selon les vôtres, et disponible si le Ministre voulait quelque sensibilité du sujet. Référence préférable : Bockel.

Ridicule d’annoncer un remaniement ministériel pour Octobre, depuis déjà un mois. Plus aucun ministre n’a de crédit. Tableau : Yade et Douillet qui s’arrachent le portefeuille des sports.

Je ne sais comment m’est venue aujourd’hui la réflexion qu’une bonne part de nos maux socio-politiques vient de ce principe de subsidiarité, règle européenne pour établir les compétences supranationales. Oui, à propos des hôpitaux publics. On pourrait avec ce principe le supprimer tous au prétexte que le privé peut faire aussi bien, qu’en tout cas ce n’est pas une mission de l’Etat et – exactement comme ce qu’il s’est passé en zone rurale pour La Poste – la mission est moins bien remplie si l’Etat, agissant en régie ou même exerçant selon ses propres services (les P.T.T. naguère) assèche ses services en personnels et en moyens. Ce qu’il se passe à l’évidence pour l’hôpital. On l’a senti à Lisbonne puisqu’on a inscrit dans le traité la légitimité du service public, pour d’ailleurs dans les politiques nationales, et notamment française, ne pas s’en souvenir. Beaucoup de « menaces » qu’on prétend européennes, ne sont que nationales. L’Europe a bon dos… slogan disculpant comme « l’Allemagne paiera » après 1918. Il faut au contraire revenir à une définition extensive des devoirs de l’Etat envers ses ressortissants.

[1] - Siracide XLIV 1 à 15 ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Matthieu XIII 11 à 17

dimanche 25 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - dimanche 25 juillet 2010

Dimanche 25 Juillet 2010


Prier…
[1] le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force… Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez la porte vous sera ouverte. Celui qui demande, reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre… Comment une telle sollicitude ? une telle mansuétude ? pourquoi un tel accueil ? Si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble… Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un œuf ? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. L’arbre auquel se servirent Eve et Adam pour n’apprendre que leur péché et la mort. Le discernement et la force qui nous sont donnés gratuitement car nous demandons si peu souvent et si mal, pour nous contenter de si restreint et si faible au regard de la totalité de nos vraies nécessités. Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ : il nous pardonné tous nos péchés… vous avez cru en la force de Dieu. Le « péché originel » se commet en dialogue avec le Malin, le rachat s’opère et se demande en dialogue avec Dieu : Abraham intervenant pour Sodome. Yahvé l’y a d’ailleurs invité. Je veux descendre pour voir si leur conduite correspond à la clmaeur venue jusqu’à moi. Si c’est faux, je le reconnaîtrai. L’enseignement du Notre Père, prière de demande, répond… précisément à une demande des disciples. Que ceux-ci croient banale : apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples. Jésus nous introduit dans une dialectique décisive. Quand vous priez, dites : ‘Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive’… Celui qui juge toute la terre va-t-il rendre une sentence contraire à la justice ? … Seigneur, n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

matin

… et ce matin, l’Alsace qui y croit, malgré Saint-Nazaire et la Russie…

Stratégie dans l’affaire Woerth-Bettencourt. Maistre ne piuvant contester ni les tentatives de retrait en liquide ni les rendez-vous avec Woerth assure que ce denier ne lui demandait rien pour sa femme, et que les fonds étaient destinées à financer une bague, donc pas du tout la campagne de Sarkozy. Reste à voir la bague et à la faire estimer.aujourd’hui. Ce qui est sidérant c’est que l’Elysée, aux commandes, puisse croire que ce sera cru.

Couriellé à Elisabeth Guigou mes félicitations pour son papier dabns Le Monde, que je ne lirai que demain mais dont la teneur est donnée par l’A.F.P. Elle récuse incidemment ses nominations de socialistes – choisis par Sarkozy – pour des commissions et institutions, ainsi neutralisées. Bravo, chère amie. Il est vrai que vous avez été à excellente école, je veux dire celle du Président que vous avez su servir pour notre pays, et qu'ensemble nous avons aimé. Que nous regrettons car François Mitterrand fut d'abord le modèle d'opposant - persécuté, raillé, incisif, dévastateur, vainqueur par lui-même et avec le soutien du peuple.Que cela réarrive... Chaleureusement.


après-midi

La piste Karachi mouillant Sarkozy à plein dans le financement illégal de campagnes politiques est certaine. Il vaut mieux qu’il saute par lui-même que seulement en s’étant cramponné à Eric Woerth.

[1] - Genèse XVIII 20 à 32 ; psaume CXXXVIII ; Paul aux Colossiens II 12 à 14 ; évangile selon saint Luc XI 1 à 13

mercredi 21 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 21 juillet 2010

Mercredi 21 Juillet 2010

Prier… [1] il était assis au bord du lac… il monta dans une barque où il s’assit…les grains ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé… Une sorte de lassitude, d‘ambiance désolée. Une foule immense se rassembla auprès de lui… Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Tout paraît si simple cependant de la gestuelle du Christ à sa parabole et à la conclusion. Ce ne doit pas l’être. La bataille est sous-jacente, celle de l’écoûte humaine, celle de la relation à Dieu et de ses chemins. Vocation de Jérémie. La plupart des prophètes ou des élus pour une mission difficile se récusent, se disent incapables. Jérémie a le même argument que Moïse : je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant ! – Ne dis pas : je ne suis qu’un enfant. Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai, tu diras tout ce que je t’ordonnerai. Ne les crains pas car je suis avec toi pour te délivrer. Messager, message, accueil. Seigneur mon Dieun, tu es mon espérance. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère, tu seras ma louange toujours ! Relation.

matin

Tout le travail du gouvernement, en propagande, est de démolir le témoin gênant, l’ex-comptable. Donc ses dédommagements, non pas une fois 400.000 euros à son départ de chez Liliane Bettencourt, mais une deuxième fois par la fille qui avait promis d’abonder si nécessaire pour faire 800.000 euros. – Lundi matin, Claude Guéant lâchait Eric Woerth qui depuis huit jours souhaite tellement être entendu « par la justice », en affirmant qu’aucune demande d’autorisation par le Conseil des ministres n’était encore parvenue. Ce matin, contrordre, le Conseil doit se prononcer. Pudeur ? ou cela tombe bien, Woerth est requis par la suite du débat en commission des affaires sociales sur la réforme des retraites. Les collègues vont donc déballer. Si Woerth tombe c’est parce que l’Elysée aura été assiégé en demandes de le lâcher.

soir

Autorisation donnée. Eric Woerth nage dans le bonheur. Le Monde redouble de précisions, chaque jour. Les bons et les méchants, tous des émoluments, gratifications et autres qui représentent – pour moi – de vingt à quarante ans d’émoluments de retraite. Alors pour le smigard ou le RMIste, c’est cosmique, pour eux comme pour moi, c’est un autre monde, c’est impensable.

Un homme – seul – fait exclusivement loi pour le pays. Réunion dans huit jours sur les nuisances et délits causés par certains de la communauté des gens du voyage, réunion à l’Elysée, communiqué ce matin de Nicolas Sarkozy. Réaction de la Ligue des droits de l’homme : évidence de l’ethnicisme. Le préfet de l’Isère félicité par téléphone hier soir en prélude de son vidage : Brice Hortefeux lui téléphone le satisfecit et lui annonce que le président de la République le remplace par un ancien policier, passé dans le préfectorale et qu’il viendra lui-même installer le 30 Juillet. Le ministre n’ose contredire, encore moins démissionner.

Annonce que les 62 ans, âge de départ à la retraite, sont « validés par les députés » et que le gouvernement n’y reviendra pas. La séance plénière, par avance, est réputée ne pas compter. Le Parti socialiste va-t-il oser dire et promettre que s’il parvient à renverser Sarkozy en 2012, il revient sur cet âge ? Ce serait une première constitutionnelle, c’est la seule riposte possible.

[1] - Jérémie I 1 à 10 passim ; psaume LXXI ; évangile selon saint Matthieu XIII 1 à 9

jeudi 15 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 15 juillet 2010


Jeudi 15 Juillet 2010

Prier… [1] l’Eglise nous met en vacances avec une lecture continue de l’évangile de sant Matthieu mais en forme de distillation d’un aphorisme seulement par jour. Il est vrai que chacun est de poids, la Trinité hier et aujourd’hui l’humilité de Dieu et notre avidité éperdue de repos enfin… Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. Le Christ suggère de changer de fardeau ou d’en prendre un de plus. Surcharge ou délestage. Discernement de ce qui nous alourdit, nous empêche, nous tue d’épuisement. Comment n’en être pas là, souvent ? tout le temps ? Seigneur, tu nous assureras la paix, car même ce que nous entreprenons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. Rentrés tard du feu d’artifice et du Fest Noz sur la plage océanique, notre fille et moi nous contentons d’un signe de croix et de deux demandes pour la prière du soir, je suis debout devant son lit et elle éclate de rire car après avoir tracé le signe de croix à notre corps chacun, j’ai joint les deux mains tant j’ai à dfemander : elle ne me l’avait jamais vu faire mais elle a compris alors que je rassemblais… et je lui ai dit… il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière.

matin

Pathétique non pour le ministre ni pour l’ensemble du système triomphant et avoué depuis Mai 2007, mais pour notre pays gaspillant discernement et énergie, possibilités de consensus… tous les registres y sont, avec tous les oublis que l’un des thèmes traités fabrique pour les autres. Ainsi, Sarkozy a reçu notre foot-balleur le plus titré, juste avant que celui-ci ne passe aux Etats-Unis y jouir d’émoluments et autres analogues à un passage de fonds et de comptes en Suisse… et ce matin, c’est le beau-père de Woerth qui vient défendre fille et gendre (propprio motu ? ou qui le lui a inspiré, alors qu’il prétend que depuis son bac, jamais a fille ne l’a consulté). Argument : l’éducation reçue, au premier rang des valeurs … « la réussite personnelle », ensuite « l’honnêteté et la rigueur ». Le registre people n’est pas seulement l’exhibition mais la « corde sensible », et surtout beaucoup de lapsi. Tout cela tandis que de plus en plus de gens versent vers la précarité, le sous-minimum social et que – nous comme d’autres – ne savons plus comment payer dettes ou factures courantes d’eau, d’électricité, d’assurances. – Les multiples photos. pour l’unité défilé de notre 14-Juillet franco-africain sur le sens duquel on se perd… Sarkozy au contraire aurait dû se déplacer, devrait se déplacer à chacun des cinquantenaires, Etat par Etat, cela ne dépasse tout de même pas la quinzaine. Donc photo. du baise- main donné par le président de la République à sa troisième épouse, elle-même polygame notoire.

Pour s’en sortir, Sarkozy devrait d’abord changer le gouvernement, puis aller à la dissolution – en faisant porter celle-ci sur les retraites, et celle-ci gagnée avec une réforme élargie à l’ensemble des rapports des Français et de leur Etat avec l’argent et l’endettement et les signes extérieurs (libidineux) de richesse, il a un second mandat présidentiel apaisant. Le changement de gouvernement simplissime : réunir sa majorité et non pas acheter des gens dont le ralliement prouve qu’ils n’avaient ou pas de convictions ou pas de discernement. Lagarde à Matignon avec les retraites et les déficits à traiter en cumulant comme Barre ses fonctions nouvelles de Premier ministre et le ministère des Finances. Un ministre de l’Economie distinct couvrant l’Industrie, etc. Villepin se verrait proposer le retour au Quai d’Orsay, Juppé aurait ce grand ministère de l’Economie avec aussi l’Ecologie et les Transports, en même temps donc que l’Industrie et le Commerce extérieur, la démultiplication seulement par des secrétaires d’Etat, retour de Martin Hirsch avec les Affaires sociales y compris la Santé, et aidant à l’équité de la réforme des retraites. A l’Intérieur et à la Sécurité, un non-politique, mais un grand préfet. Parvenir à un chiffre fort : la dizaine de ministres, à la collégialité pas seulement prétendue (quoi qu’elle ne le soit plus du tout depuis le début de ce mandat présidentiel) mais vêcue.

Relations avec l’opposition, plus d’arguments simplistes, plus d’artifices de procédure pour que les commissions d’enquête soient reportées de date et que les nominations soi-disant à l’approbation parlementaire soit en réalité le seul fait de l’Elysée. Rendez-vous tranquille et franc avec Martine Aubry tous les mois et communiqué commun sur les accords et désaccords.

Et si possible le retour à une position de hauteur et d’arbitrage pour lui-même, le silence médiatique imposé à Guéant, Guaino et Soubie. – Une France qui respire, l’étonnement que la démocratie puisse être possible et agréable à tous, quels que soient les rôles.

François Fillon dans un temps de désert pour deux ans ou pour sept ans, selon les circonstances, les accidents de santé et pour que l’opinion sache qui il est – celui qui a tout toléré au point que le système de 2007 à aujourd’hui a pu s’établir et se verrouiller ? quelqu’un de mieux monté idéologiquement et donc encore plus extrême parce que tout à fait conséquent et sans la moindre démagogie ? quelqu’un qui a su faire de Matignon un lieu dont aucune rumeur ne filtre. Il pourrait d’ailleurs faire de l’international en étant l’alter ego du président français dans la présidence du G 20.

J’imagine tout cela qui rendrait la main au prince régnant, et l’initiative. Sinon, le scenario probable va être la défection d’âme et d’intelligence d’une grande partie de sa majorité, le lâchage de la part morale de son électorat de 2007, l’imprévisibilité de la rue si la réforme des retraites n’est pas fondée sur l’écoûte, la sincérité (laquelle doit davantage porter sur les situations sociales que sur les comptes) et l’équité, l’imprévisibilité enfin de 2012 où l’on pourrait assister à une première : le sortant exclu du second tour.

Avertisseurs… Jean Arthuis et la fiscalité, Alain Juppé et les mœurs gouvernementales sinon présidentielles, Jean-Pierre Raffarin pour une vue « cavalière » des trois ans déjà écoulés. Dominique de Villepin, tant que l’affaire Clearstream reste pendante juridictionnellement.

Affaire Woerth… tout simplement un indicateur du dérèglement des mœurs et de l’assoupissement des consciences. Certainement non prévaricateur et non recéleur, peut-être même de bonne foi, le ministre – à force de position privilégiée et protégée de fait depuis des années (comme d’autant d’autres au niveau national ou local) a perdu le sens de ce qui se fait et ne se fait pas, le discernement de ce qui est imprudent et raisonnable. Jacques Chirac n’avait plus ce sens depuis qu’il avait quitté Matignon en 1976 puisque chacun lui faisait croire qu’il avait un rôle messianique à jouer pour débarrasser la France de VGE et restaurer le gaullisme dont il avait été témoin dans la période testamentaire (1967-1969) mais auquel il a été manifeste pendant quarante ans qu’il n’avait jamais rien compris ; il s’est d’autre part mal conduit pour l’achat de son château en Corrèze et pour se faire héberger par des étrangers à sa retraite, il a probablement du sang sur les mains pour protéger son fils japonais (ce que n’a jamais eu François Mitterrand à propos de Mazarine). Eric Woerh risque d’avoir du sang sur le mains, le sien, s’il craque psychologiquement. Bien entendu, un couple dangereux puisque lui et son beau-père s’accordent sur le tempérament de Florence qui ne communique sur ses propres orientations, et qui doit aimer l’argent.

Quant à l’affaire Bettencourt, elle a été racontée par Balzac puis par Zola puis par Druon. Par elle, est arrivée l’affaire Woerth. Le régime aurait pu être révélé dans ses conséquences déplorables – le sans-gêne des personnes relativement aux souffrances des Français et à l’importance des fonctions dévolues par la République pour que quelques-uns remédient aux problèmes de beaucoup – par d’autres affaires. Ce sont celles-là. Elles ne sont qu’humaines : les relations magistrature assise et parquet à Versaille, ou entre les défenseurs des deux parties.

Quand s’est perdu le discernement moral, quand s’affaisse la prudence politique, plus rien ne va. C’était engagé depuis des années, cela s’avère aujourd’hui.

[1] - Isaïe XXVI 7 à 19 ; psaume CII ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30

mercredi 14 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 14 juillet 2010

Mercredi 14 Juillet 2010


Prier… l’homme et Dieu, son règne sur terre et la grâce de la foi, nos deux dimensions vêcues, vitales. Le Seigneur ne délaisse pas son peuple, il n’abandonne pas son domaine : on jugera de nouveau selon la justice ; tous les hommes droits applaudiront… et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Ces deux magnifiques chemins, celui du droit dans l’esprit et le désir des hommes et petit à petit, entre catastrophes, crises et crimes, l’humanité progresse vers des consensus et des conventions, celui de l’Eglise, surtout quand va se nouer la gerbe de toutes les religions et que se découvrira notre capacité de chercher et de prier ensemble : Dieu, mais déjà depuis vingt siècles, son explicitation de ce à quoi nous croyons et de ce par quoi nous sommes sauvés. Sur ces deux chemins, qu’il y ait les plus graves accidents et qu’il y ait, à chaque génération, à nous ajuster, ne change rien au fond : optimiste. Les apparences ne peuvent tenir quand elles sont fausses. Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le morceau de bois qui soulevait l’homme… Insensés, comprendrez-vous un jour ? Lui qui forma l’oreille, il n’entendrait pas ? Il a façonné l’œil, et il ne verrait pas ? Il connaît les pensées de l’homme, et qu’elles sont du vent. Alors de ce néant tranquillement reconnu et qui n’a rien de désespérant, qui n’est que réalité vue avec réalisme et vérité, Jésus constate qu’en émerge une science inouïe et un mode de connaissance non qualifié : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. L’abord immédiat par accueil et qui produit la communion. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté. Clé de tout.
[1] Bonté et miséricorde donnant au réalisme et à la lucidité leur vrai cachet.

petit matin

Woerth, le coup de grâce. Les éloges si appuyées, appuyées sans précédent en République irréprochable – plus c’est noir, plus c’est blanc – vont maintenant le faire descendre bien plus vite. L’affaire de l’hippodrome, avec en sus un club de golf, à Chantilly, va le faire lâcher par ses amis politiques. Les cigares symbole de luxe, richesse et dédain pour les basses classes… mais les chevaux, les écuries (sa femme qui en a une, « petite », et son salaire de 180.000 euros pour d’ailleurs faire perdre de l’argent à son employeuse…). Et Sarkozy a vu clair : Woerth en cause et congédié, c’est la réforme des retraites discréditée ou désormais gérée directement par le Premier ministre (la dialectique entre les deux hommes m’échappe, sauf à supposer François Fillon diabolique de machiavélisme et de patience organisée). Quant au président lui-même, il va y avoir Karachi. Dans les deux cas, la gestion de la ville de Chantilly et ce qui fut fait à la mairie de Neuilly puis au ministère du Budget quand Sarkozy en était le patron, vont être explorés. Fortes pistes. Il y aura aussi le cabinet d’avocats de l’avenue Mac Mahon.

La gauche, si elle gagne, gagnera par défaut, c’est-à-dire parce que la droite aura abandonné Sarkozy. Exactement comme Giscard – V.G.E. – fut abandonné par la droite et pas seulement du fait de Chirac.

matin

Les cérémonies. Le ridicule dans lequel nous a fait – accessoirement – tombé le système Sarkozy, a contrario. Il faut justifier les petits-fours… Gourdaud-Montagne, ambassadeur à Londres après l’avoir été à Tokyo (il fut surtout le directeur du cabinet d’Alain Juppé, Premier ministre, et particulièrement cynique en faisant étudier les manières dont avaient été palliés les effets d’une grève quasi générale en 1953 au temps de Joseph Laniel, pour trouver quelques solutions aux paralysies de Novembre-Décembre 1995) explique que 70% de sa garden-party sont financés par des mécènes et le reste par des exportateurs agro-alimentaires français. Hervé Morin justifie les 70.000 euros de régalade hier soir rue Saint-Dominique. Tout cela est ridicule. – La foule, selon le commentateur, « médusée, sans qu’il l’explique par la descente des Champs-Elysée que fait Sarkozy : silence, sauf au premier étage du Fouquet’s, ce qui devient drôle. A Paris comme en Bretagne o ù nous vivons, le temps menace. Le Bénin – le Dahomey réputé comme l’un de nos territoires les plus « évolués » à notre époque – fait défiler pour ses troupes, les amazones du royaume d’Abomé, succès certainement garanti…

Incidemment, on indique que c’est le 31 Juillet que prendra effet la démission du trésorier de l’U.M.P.

après-midi

Il est possible qu’à la veille de cette date ce soit la dernière fonction qui lui reste. L’affaire de Chantilly dément la présomption de grande rigueur et d’honnêteté. Quant à sa femme, elle candidatait à un emploi dans deux banques suisses, au moment où son mari négociait un accord pour en percer le secret dogmatique… Je ne pensais pas qu’il y avait tant à dire et que tant sortirait. Cela tient du record. Les trois quarts du gouvernement doivent désormais souhaiter le départ d’Eric Woerth pour ne plus être compromis avec lui.


soir

Une évidence toute simple. Pour la première fois depuis l’élection présidentielle de 2007, l’ensemble du régime-système de Nicolas Sarkozy est présenté à l’opinion – par les circonstances et non pas seulement par le discours du pouvoir en place. Cette opinion commence de juger. La presse n’a pas été défavorable aux dires présidentiels, l’opinion au contraire a tendance à l’être. Paradoxalement, pour le sérieux ou "l’essentiel", selon le président régnant, la réforme des retraites est la seule question sur laquelle les téléspectateurs l’ont plutôt (62%) jugé convaincant. C’est dire que soumise à un véritable et sincère débat, avec des modifications tenant compte de ce débat, elle passerait. De ce point de vue, Villepin a tort de s’en désolidariser.


nuit

Fest Noz sur la plage entre Ambon et Billiers, le vent, la mer à fortes vagues, un paysage du Pacifique, selon ma chère femme. Danses au son de la bombarde. Feu d’artifice. La pluie mais pas les trombes d’ailleurs ou semble-t-il à Paris-même. J’évoque Sarkozy pour entendre deux ou trois onomatopées. Danses collectives plus propices peut-être aux histoires d’amour, d’envie et autres que les danses en couple trop visibles : rien que du regard, on peut tout faire et toiut donner, et dans le plein air, le vent, sur la lande, il y a tout de suite quelque chose d’excité et de sauvage qui ne doit rien à la promiscuité ou au corps-à-corps, musique et groupe s’accompagnent et s’appellent mutuellement.

Les voix et quelques images. Liliane Bettencourt, ses 87 ans, elle porte encore belle, elle donne tout à fait l’impression d’avoir sa tête. Basnier marchant tête haute et droite, dans une forêt de perches et de micros, fait la plus mauvaise impression de suffisance : avoir empoché selon l’accusation un milliard d’euros…Woerth, ce soir, répondant au Canard : du n’importe quoi, réplique-type de notre fille de pas six ans : il n’a donc toujours pas changé de ton. C’est si effrayant d’inconscience que rien que cet autisme devrait l’écarter des gestions publiques. Regard sur la Cinquième : commentaires d’Halimi, Lefranc, Lacouture, Jean-Louis Debré et Jean-Marcel Jeanneney, le plus âgé est le meilleur et le plus informatif, même seul à l’être.

[1] - Isaïe X 5 à 16 ; psaume XCIV ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 27

mardi 13 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 13 juillet 2010

=
Mardi 13 Juillet 2010

Prier [1] ferveur et effort d’attention me semblent inutiles. Le Seigneur me les donne ou pas, c’est superficiel. Entourement de ceux que j’aime et qui sont déjà morts, souvent des religieux, mais aussi ceux qui m’ont donné le jour, en fait tous ceux à qui je dois la vie d’une manière ou d’une autre, je les emmène avec moi dans cet agenouillement silencieux et contemplatif du matin, fond d’église ou regard vague depuis des sommets ou ces murets en bord de mer d’où assis o, voit tout sans se fixer et ce sont les paysages, l’action de grâce et la disponibilité qui me pénètrent et m’insufflent un accès ou un retour à ce qui doit être notre nature, notre état d’origine et d’aboutissement. Corazine, Bethsaïde, Tyr, Sidon, Capharnaüm : les actualités et les repères du Christ, dans l’histoire des hommes, l’histoire sans Dieu, l’histoire distraite. Imprécations et avertissements du Messie. Pas facile à prier. Liste des villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles. Jésus y attache l’importance de son échec : pas de conversion. L’Ancien Testament relativise : le chef de Damas, ce n’est que Raçône… et le chef de Samarie, ce n’est que Pékah. Catastrophe annoncée mais Isaïe donne déjà à Yahvé la voix de Jésus, reprenant ses disciples : si vous ne tenez pas à moi, vous ne pouvez pas tenir. L’essentiel dans des circonstances habituelles et familières : va trouver Acaz, au bout du canal du réservoir supérieur, sur la route Champ-du-Foulon. Tu lui diras : ‘ garde ton calme, ce crains pas, ne va pas perdre cœur devant ces deux bouts de tison fumants ’. Ephémérides de nos vies, de nos difficultés si impérieuses souvent et rappel tranquille de Dieu sur notre relation à lui. Textuellement, le bâti de la Bible à tant de mains, de plumes et selon tant de générations et même de lieux du Nil à l’Euphrate et parfois en Méditerranée orientale : le psalmiste, le prophète, le Christ se font écho à des siècles de distance car la proximité, le centre, l’attraction sont simples et constants, l’expérience et l’appel spirituels les mêmes, le même. Et nous y sommes aujourd’hui, et y serons demain. Communion de tout le créé. Omnes quod spirat…


matin


Je reste sensible à cette rigidité de visage, cette monotonie du ton chez Sarkozy hier soir. Cette façon de vouloir prouver, raisonner, convaincre, la gestuelle même des mains énumérant et plaquant, exposant le bon sens et donc l’unicité impérative de la solution (la sienne) sont celles des responsables communistes des années 50 : la pédagogie parce que la liberté, respectée et prônée en parole, est considérée comme folle et irresponsable en comportement individuel, la critique et la contestation sont ou bien ridicules ou un complôt criminel, dégoûtant, honteux, victimisant les chefs, les pauvres chefs passionnés et illuminés par le service à rendre au pays. Manifestations-défoulement puéril d’autant plus toléré qu’il n’a aucun effet, aucun sens que ludique. Votations parlementaires et vie des institutions, rites sans conséquence ne faisant en rien partie du processus de décision, lequel est solitaire moyennant des précautions de langage pour associer un Premier ministre et un ou deux ministres selon le sujet. Il s’agit d’inspirer à celui qui est pris à témoin – le journaliste faire-valoir et le public de la télévision – que la raison, le bon sens sont incarnés, autant que le sens du devoir, par celui qui parle et que le temps est suspendu, le temps de son pouvoir est absolu. Il n’y a ni passé ni avenir, au mieux qu’un regard rétrospectif sur autant de circonstances que de difficultés mettant en relief le calme et la sérénité de celui qui a su les traverser, et les traversera encore.

Cette impassibilité apparente, cette rigidité, cette monotonie sont l’image du régime que nous subissons, qui s’est installé en quelques mois de bons sondages et d’étonnement des médias et des élites – sur fond de discours tutoyant le premier rang de l'assistance énamourée d'être gratifiée et de divorce-remariage. Démonstration d’une solidarité - au sens physique du terme – entre lui, le parti, la majorité parlementaire et même un type d'électorat. Tout cela est rigide, ne peut se dissocier. Le bloc l’emporte en 2012 ou disparaît. De 2012 va dépendre que ce nous vivons ait été un avatar, un excès rendu possible par nos institutions vêcues sans aucun de leurs dispositifs de contrôle et d’arbitrage, qui – il est vrai – sont à la discrétion du président de la République : la conscience du roi… ou bien ce régime présidentialiste sans contrepoids avec une apathie populaire, celle d’un pays qui a perdu son avenir et tout enthousiasme d’exister sera fondé par la réélection, laquelle sera ensuite ressassée comme un plébiscite.

L’adversaire est faible car Aubry sérieuse et mesurée, laborieuse est sans charisme, et son originalité consiste à n’en avoir personnellement aucune dans une France et une classe politique où chacun cherche sans succès à attirer par son brio. Aubry ne gagnera que portée par un mouvement populaire, une vague de fond. Celle-ci, celui-ci n’aura pas lieu – je crois. La perte de Sarkozy va tenir à son système-même : il y a trop de réseaux, de compromissions pour que de nouvelles « affaires » n’éclatent pas, et comme le système est rigide, centré sur lui et qu’il le veut explicitement ainsi, ces affaires remontent toujours à lui. En deux ans, ce serait le diable si l’une ne l’atteignait pas irrémédiablement. La gauche ne sera supérieure en voix que si la droite déserte en partie son champion de 2007, en partie retrouvé hier soir – c’était le but. Tout se joue donc sur la combinaison des affaires et d’une réaction d’un électorat modéré ayant soudain assez du style et des remugles. Un écart de Carla serait également fatal à Sarkozy.

Réflexion de notre fille de cinq ans et demi, devant mon agacement hier soir : Papa, respecte la télévision ! Photos du mariage d’Halliday naguère, le sosie de Villepin.


midi

Plus les accusés d’hier = les innocents d’aujourd’hui, parlent, plus l’on en apprend. Ainsi, qu’il reste concevable que le trésorier de l’U.M.P. soit un membre du gouvernement, étant acquis d’ailleurs qu’un membre de gouvernement est généralement un élu. Tout cela qualifié de République transparente. Sans l’histoire Bettencourt, qui aurait su que le ministre du Budget était en même temps trésorier de l’U.M.P. et sa femme gestionnaire de fortune ?

Je lis les commentaires selon les dépêches de l’A.F.P. ou sous elles. L’opinion est très clivées. Les favorables récitent l’argumentaire mot à mot de Sarkozy, les défavorables s’éparpillent en jugements divers, mais tous très sévères et non susceptibles de retour. La France est divisée sur Sarkozy et la division n’est pas mouvante. Tous les autres présidents de la République faisaient se mouvoir les lignes, volontairement ou non. De Gaulle particulièrement.

Les socialistes et les commentateurs font la faute – majeure – se laisser entraîner sur le terrain et selon l’ordre du jour de Sarkozy. Ces dernières semaines avaient montré au contraire qu’il ne perd pied et n’est vulnérable que quand on l’en sort et que lui est imposé un agenda ou que surviennent des événements qui ne tiennent pas à son initiative mais le concernent cependant. Le tournant a été le dire de la comptable et sa rétractation. L’avocat de celle-ci montre bien qu’il est étrange que les journaux aient une version des auditions de sa clientèle dans l’heure qui les suit, et que bien entendu les versions soient tronquées. Plutôt que de critiquer les réponses de Sarkozy, il faut le contraindre à répondre aux questions que l’on veut lui poser. Son salaire ? Karachi ? l’âge de la retraite théorique pour la plupart, puisque l’on perd son travail bien avant l’âge légal et a fortiori bien avant les annuités permettant de la percevoir à taux plein.

Les retraites ? la réforme ne sera pas un remède durable. Le remède c’est une politique nataliste. La croissance est fonction d’un protectionnisme européen, les produits de grande consommation ne sont plus fabriqués chez nous. Questions sur les entreprises et les grandes fortunes : où est l’argent ? Total gère-t-il ses finances et ses bénéfices en France ? probablement pas. Génère-t-il des emplois en France ? non, puisqu’il ferme des sites.


soir

A lire Le Canard de la semaine dernière, Sarkozy, il y a huit jours, était perdu, et en réunion il montrait un vrai désarroi. Woerth avait son sort gouvernemental scellé. Où en était-on cet après-midi ? Woerth démissionne à date éloignée de son poste de trésorier et les ministres adoptant le projet de réforme des retraites sont priés d’enregistrer le caractère historique du moment. Orage passé… avec vingt-quatre de recul, les questions qu’il eût fallu poser et auxquelles les réponses seront décisives apparaissent : y- a-t-il eu financement illégal du part présidentiel et de la campagne de Sarkozy ? les 150.000 euros restent avérés, n’ont été évacuées pour le moment que les enveloppes directement au maire de Neuilly. Et le recrutement de la femme du ministre du Budget ? Voici que des réponses, ce soir, commencent d’être données. La juge compétente dans l’affaire d’abus de faiblesse peut enquêter sur l’ensemble de l’affaire Bettencourt, et l’Observateur publie la preuve d’une relation directe entre Maistre, M. Bettencourt et Woerth en 2006, il est vrai avant qu’il soit ministre du Budget. – Vrai rebond dans ce qui va être désormais distinct de l’affaire Bettencourt et être à proprement parler l’affaire Woerth, Le Canard révèle que juste avant de quitter Bercy, le ministre du Budget-maire de Chantilly avait bradé hors de toutes procédures l’hippodrome à des amis (sa femme ayant une petite écurie de « galopeurs »).

Un silence non remarqué jusqu’à présent, celui de Strauss-Kahn. Evidemment, en tant que directeur général du F.M.I., mais en tant que candidat virtuel ? protéger Sarkozy, ne pas le charger ?

Deux événements ce soir. Le premier, tout à l’honneur (pour une fois) du prince régnant : l’alignement des pensions d’anciens combattants qu’ils soient étrangers ou Français et où qu’ils résident. Les chefs d’Etat africains venus faire la claque pour notre 14-Juillet seront/sont contents et encensent leur hôte.Le second : le Portugal « dégradé » par une agence de notation. L’euro baisse et les belles tirades sur lesdites agences montrent qu’elles n’ont été suivies d’aucun commencement d’exécution.

Débat et texte confus sur la mise en conformité de notre droit pénal avec les compétences de la Cour pénale internationale.

Capacité de manifestation : des centaines de gens seulement mais un peu partout en France contre le projet sur les retraites tel qu’adopté en conseil des ministre, pas plus de 2.000 pour contester à Paris certains des chefs d’Etat africains.




[1] - Isaïe VII 1 à 9 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Matthieu XI 20 à 24

lundi 12 juillet 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 12 juillet 2010

Lundi 12 Juillet 2010

Prier… [1] les dialogues du Christ avec ses disciples. Jésus acheva ainsi de donner ses instructions aux douze disciples, puis il partit de là pour enseigner et prêcher dans les villes du pays. Alors que l’enjeu est immense – le salut du monde, de l’humanité, la restauration de la création, l’intense conciliation entre la liberté humaine et le bonheur, l’accomplissement de tous – et que la fin est tragique, selon toutes prévisions et sans le moindre prophétisme, tant Jésus agace et dérange du seul fait de sa présence, quelle sérénité de ton et de comportement ! je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Dans cette tension, dont seul Jésus est émancipé, le secret est dans la relation à Lui. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. Qu vous accueille m’accueille… Nous sommes à la ressemblance et à l’image de Dieu – par nature, et aussi les uns pour les autres. Ce qui engage : lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien. … Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas. Tranquille mais vif examen de conscience. Expérience du psalmiste : sur le chemin qu'il aura pris, je lui ferai voir le salut de Dieu.

matin

Woerth, après la publication ? ou la remise du rapport de l’IGF. « Enormément soulagé. Enfin, on me croit ». Quelqu’un qui n’a – réellement rien fait – dirait au contraire : la vérité éclate ou elle est rétablie. La phrase du ministre est : on ne m’a donc pas pris, ce que je disais correspond à la réalité puisqu’on me croit.

soir


20 heures 15, France 2 + SARKOZY interrogé par PUIJADAS. Cela se passe dehors, de part et d’autre d’une petite table formica, double drapeau… La voix et le visage, le maintien éloge étudié de WOERTH : profondément honnête, compétent, ministre pour défendre la réforme des retraites. Commission pour compléter la loi . depuis trois semaines quelle perte de temps alors que nous avons tant de choses à faire : les retraites, les chômages Sur l’aspect de son ministère du Budget, à l’époque où il était ministre, Chaque jour montre qu’il y J’étais préparé, pour une raison simple parce que j’ai été élu pour régler des problèmes très difficiles, des réformes à mettre en œuvre. Quand vous faites des réformes, vous gênez des gens, la réponse, c’est la calomnie. Il ne s’agit pas pour moi d’être victime : par rapport à ce que les gens attendent de moi, ils attendent que je les sorte de la crise. – Familier chez les BETTENCOURT ? vous imaginez que je suis intime de M Mme BETTENCOURT ? et quand bien même ? que chacun revienne à l’essentiel. – Nommé trésorier de l’UMP, nommé pas par moi, par AJ, a été ministre du gouvernement de JPR cela n’a gêné personne, et cela devient gênant Maintenant que son honneur est lavé… je ne suis pas en charge du fonctionnement de l’UMP… qu’il se consacre à la réforme des retraites. La France a tellement de problèmes à régler qu’il faut éviter la polémique. – Juge d’instruction ? personne ne posait la question tandis que M. W étaut chargé. Maintenant que les preuves éclatent en plein jour.. on demande un juge. Est-ce à moi de nommer un juge ? ou de le changer ?
Sophisme petit. COURROYE est magistrat, on camoufle sa qualité de procureur qui le met aux ordres du ministre. Sophisme grand : le complot de ceux qui ne veulent pas la réforme des retraites et qui se déchaînent contre le ministre qui en a la charge. Une République irréprochable ? jamais l’Elysée n’a été contrôlé par la Cour des Comptes. Le troisième contrôle depuis 2007. Elle est présidée par un homme de gauche. J’ai voulu nommer un député de l’opposition, contre mes propres amis, idem pour la commission des finances. La France n’est pas un pays corrompu..Versailles et … suppression de 10.000 voitures etde 7.000 appartements de fonction.
En fait, il ne parle que pour rattraper son électorat. Il ne sait pas regarder dans les yeux..
Je suis PR… je n’ai pas le droit de céder au milieu, ni aux commentateurs. Une nouvelle étape après la réforme des retraites. J’engagerai immédiatement la réforme de la dépendance. Je règlerai ce problème parce que c’est la responsabilité du gouvernement de régler les problèmes. Deux erreurs majeures commises ces vingt dernières années : la retraite à 60 ans, les 35 heures : régression de la compétivité. – La première injustice est de faire croire que les retraites sont garanties. Ce que nous faisons en 2010, on aurait dû le faire depuis bien longtemps. – Ce que je propose, ce que nous proposons… – Rendre hommage aux partenaires sociaux : ce n’est pas leur rôle d’assumer la réforme des retraites. La pénibilité, nous craignons un droit nouveau.
Toujours cette voix mielleuse et au calme voulu.
J’essaye d’être quelqu’un de juste. Nous nous sommes engagés avec le gouvernement à un régime des retraites équilibré en 2020. Une crise comme on n’en a jamais connu depuis un siècle. Tout l’été, on va travailler, j’aurai des contacts, le Premier ministre et Eric WOERH travailleront d’arrache-pied. Nous serons très à l’écoûte de ce qui sera dit par nos interlocuteurs. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour avoir une bonne réforme… sortir les gens de l’entreprise en leur octroyant une pré-retraite ne leur permettant pas de vivre, je dis : c’est un désastre social. – Le partage du temps de travail est une erreur stratégique, historique.
Rentrée agitée ? je m’attends à ce qu’il y ait des manifestations. Je sais qu’il y a de la souffrance. Ce n’est pas l’importance de la manifestation qui fait réfléchir. Pas de drames sociaux depuis trois ans. Je fais cela parce que c’est lidée que je me fais de mon devoir de chef d’Etat : la France doit changer.
La voix trop douce.
Quel est le cap économique ? en tant que chef de l’Etat, j’ai été gâté, la crise financière, la crise économique du siècle, la crise agricole, la crise de l’euro. Déjà la France ce n’est pas facile à diriger par temps calme, alors on a été gâté. Deux pays seulement tiennent : l’Allemagne et la France. Je ne veux pas que la France soit engagée dans la même spirale. On se ruinerait en payant des taux d’intérêts prohibitifs. Compétitivité ? permettre de travailler plus, les heures supplémentaires. Le retard d’investissement, les universités enfin autonomes, plus de grèves de chercheurs depuis que je suis PR (mensonge, l’ensemble des chercheurs est contre la politique).
Economies : nous avons déjà supprimé 100.000 postes de fonctionnaires, nous en supprimerons 34.000 l’an prochain. Exemple doit être suivi par les collectivités territoriales. Je propose une chose qui me semble d’une honnêteté totale… un appel que vous leur lancez ? un appel à la responsabilité. Les niches fiscales ? il fuit…il est embarrassé, il est fatigable… je ne me souviens plus.
Les classes moyennes vont payer ? On essaye de faire un travail extrêmement juste, extrêmement équilibré. Nous serons à 6% de déficit en 2011 et à 3% en 2013. On a diminué de 16 milliards d’euros. les impôts e 2007. Je dois préparer la France au monde d’aujourd’hui. Le bouclier fiscal ? Vous êtes un journaliste trop sérieux pour vous abandonner à de telles formules, laissez cela à d’autres. L.a France est le pays qui taxe le plus les plus riches. L’ISF ? beaucoup plus, tout. Il est presque méchant et ne répond pas. Je ne suis pas un idéologue, j’essaie d’être honnête, de dire la vérité, en tout cas la mienne. Pardon, je ne veux pas être trop long, mais je veux m’expliquer. Dans les valeurs qui sont les miennes, il n‘y a pas à se plaindre de payer l’impôt. Le bouclier fiscal, où ai-je trouvé l’idée. J’admire le modèle allemand, économique. Je suis européen, je vais faire comme l’Allemagne.
Air pitoyable : la patrie des droits de l’homme, Mme BETTENCOURT

J’explose sur tant de sophisme et ce ton doucereux. Marguerite : Papa ne dis pas çà ! respecte la télévision.

Qu’est-ce que cette attitude vis-à-vis de l’argent depuis quelques semaines ? je me méfie autant des gens qui idolâtrent l’argent que de ceux Arrêtons de tourner de cette façon malsaine autour de cela. Si j’étais un homme d’argent, j’aurais fait une autre carrière que celle que j’ai faite depuis trente cinq ans au service de mon pays. Il en pleure, je suis chef de l’Etat, ce n’est pas mon rôle, j’ai assez de travail. J’ai conscience de la souffrance des gens… je dois être un homme d’équilibre, de sang froid. La détestation, non. La formule de SAINT-JUST.
Le G 20, vous présidez le G20 à partir de Novembre… un nouvel ordre monétaire international… la spéculation çà suffit, je défendrai le modèle agricole français…. La gouvernance mondiale. Le G 20, c’est une invention française, nous allons beaucoup travailler, institutions pour ce siècle. Sourire, Mme MERKEL et moi, avons appris à nous connaître, il a fallu rapprocher nos opinions publiques. L’Almlemagne est un grand pays, la France est un immense pays, il faut moderniser mon pays, c’est parce que j’aime mon pays. Le mot rigueur, cela veut dire augmenter les impôts, baisser les salaires, je ne le ferai pas.
Le volontarisme que vous incarnez. – Eloge du préfet Christian LAMBET. La nuit en Seine Saint-Denis ? Oui, c’est ma place d’être auprès des gens qui souffrent. Chapelet de mesures sur les jeunes délinquants. Je suis impressionné par le nombre de jeunes dont on ne sait pas où ls sont entre seize et dix-huit ans, j’ai demandé un fichier, ne rien faire dans la rue. Faillite des vocations
Votre décision de nommer vous-même les patrons de l’audio-visuel public n’est-elle pas un poids pour ceux-ci. J’ai voulu la République irréprochable, c’est la transparence. Il répète et chuchote. J’ai beaucoup consulté pour Jean-Luc HESS et M. PFLIMLIN. Le CSA pouvait refuser, les commissions culturelles peuvent refuser. Le pouvoir que j’ai donné au Parlement… cela oblige Je veux d’ailleurs préciser, il faut toujours être honnête, je ne fais pas partie de ces gens qui disent avant moi les ténèbres et avec moi le soleil d’Austerlitz. Lres Bleus, j’ai dit les respopnsables doivent partir, ils sont patis, ils ne dopivent pas toucher de primes, ils ne les ont pas touchés. Le bénévolat c’est fantastique, c’est formidable, mais intérêts considérables.
Naît en vous l’envie de faire un autre quinquennat. Je savais que rien ne se passerait de façon quotidienne, une charge tellement lourde. La prochaine élection présidentielle dans deux ans, devoir peut-être de personnalités politiques d’y penser.. Le seul qui n’a pas le droit de penser à cette élection, c’est moi. Toute mon énergie, chaque minutes, doit être Je ne peux pas distinguer une miette de mon énergie, les Français veulent savoir s’il y a un pilote dans l’avion, ils veulent des résultats concrets. Que croyez-vous que sont mes journées ? je ne dois pas me tromper. Me projeter deux ans après. Je le passe en famille, avec ma femme, avec mes enfants, avec mes amis.

Edith… pas nul, opinion plutôt favorable. – Moi ? j’espère surtout que Martine AUBRY va travailler cette heure car c’est cela qu’elle va devoir faire craquer et s’effondrer en 2012.


La forme n’est effectivement pas mauvaise, mais la voix, le visage respirent la composition, l’affectation de sérénité et de maîtrise de soi ? à quoi cela se voit-il ? tout simplement, à l’étroitesse du registre des expressions. Pratiquement pas de variations du visage quel que soit le propos, descriptif ou littéralement compatissant.

Sur le fond, deux nouveautés. Le juge Courroye reste seul saisi et compétent, on pense que le public ne sait pas distinguer un magistrat au parquet et un juge d’instruction. Woerth reçoit ordre de démissionner des fonctions de trésorier de l’UMP. Quelques coups de pied aux adversaires : Juppé est celui qui a nommé Woerth, réplique à Royal sur la corruption. – Argument qui va resservir : ne me soupçonnez pas, parce que je suis insoupçonnable. Et autrement exprimé : je ne suis pas du genre à…

C’est ce genre d’homme et de maintien en texte qu’aura à affronter Aubry au second tour. Sarkozy et l’U.M.P. vont ces jours-ci faire semblant que tout est clos, mais ils seront incapables de se contenir au silence si de nouvelles iobjections et surtout des faits nouveaux « sortent ». Les points faibles sont, ce soir, d’une part le juge Courroye en statut procureur et en position personnelle de juge et partie, d’autre part, la relation du couple Woerth avec Patrick de Maistre sur laquelle le ministre a menti. Le système de Sarkozy, pour les soupçons ayant pesé sur lui et qui seraient pour le moment écartés puisque l’ex-comptable se serait « rétractée », est celui de Woerth : sur sa fréquence ou pas chez les Bettencourt, il ne dit pas ce qui est ou a été, mais il se réfère à ce que dit de lui un autre ! Là encore, le ton de l’innocence eût été de dire, voilà ce qui est. J’ai vérifié dans mes agendas, j’y étais tel jour et tel jour et tel jour : en trois semaines, il a eu le temps de vérifier.

Quant à la suite, c’est simple. Sarkozy considère comme certaine l’absence d’épreuve de force dans la rue, la véritable : pas le comptage des manifestants, mais les ravages et l’émeute, la grève et la paralysie qui auraient pour motif le souhait qu’il soit mis fin au plus vite à l’expérience du système Sarkozy… et comme certain le vote conforme au Parlement.

[1] - Isaïe I 11 à 17 ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu X 34 à XI 1

samedi 10 juillet 2010

Vichy - Juillet 1940 - exposé des motifs pour les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain

Projet de résolution, tendant à réviser les lois constitutionnelles,
présenté au nom de M. Albert Lebrun, Président de la République française,
par M. le Maréchal de France, Ph. Pétain, président du conseil.

Documents parlementaires . 16ème législature – session extraodinaire de 1940
annexe n° 7205 – séance du 9 juillet 1940


EXPOSE DES MOTIFS


Messieurs, il faut que nous tirions la leçon des batailles perdues. Revenir sur les erreurs commises, déterminer les responsabilités, rechercher les causes de nos faiblesses, cette œuvre nécessaire sera accomplie. Mais elle ne servirait de rien si elle n’était la condition première de notre relèvement. Car il s’agit d’abord de refaire la France.
Ayant mesuré l’étendue de sa défaite, un pays comme le nôtre, quelle que soit sa douleur, quelles que soient ses souffrances, ne s’attardera pas à des regrets inutiles.
Il ne se lamentera pas sur le passé et il n’entreprendra pas non plus de le faire revivre tel quel.
C’est dans la défaite militaire et dans le désordre intérieur que d’autres pays ont puisé la force de revivre et de se transformer. Au moment le plus cruel de son histoire, la France doit comprendre et accepter la nécessité d’une révolution nationale. Elle doit y voir la condition de son salut dans l’immédiat et le gage de son avenir.
Cette reconstruction hardie, audacieuse, cet effort total de rajeunissement requièrent de tous les Français mieux qu’un consentement résigné, mieux même qu’une discipline acceptée par amour de la patrie : il y faut un entier don de soi, une confiance sans arrière-pensée, une foi ardente, cet élan collectif qui donne seul son sens à la vie individuelle.
C’est dans cet esprit que le Gouvernement s’est tourné vers les Chambres, en leur demandant de rendre possible, par un acte solennel, dans l’ordre et dans la légalité républicaine, cet immense effort. Sénateurs et députés ont l’expérience, mieux que quiconque, des faiblesses et des lacunes de nos institutiosn législatives. Un grand nombre d’entre eux n’ont cessé d’appeler de leurs vœux, une réforme profonde des mœurs politiques. De récentes et émouvantes déclarations émanant d’hommes de tous les anciens partis ont témoigné d’une conscience aigüe des grands devoirs qui incombent à la représentation nationale. On a senti que, toutes les barrières factices étant tombées, les Français se reconnaissaient, se retrouvaient dans un grand élan fraternel.
Le Parlement s’honorera devant l’Histoire et méritera la reconnaissance de la Nation en ouvrant, le premier, les portes de l’avenir. Il faut que le Gouvernement ait tout pouvoir pour décider, entreprendre et négocier, tout pouvoir pour sauver ce qui doit être sauvé, pour détruire ce qui doit être détruit, pour construire ce qui doit être construit. Le Gouvernement demande donc au Parlement, réuni en Assemblée nationale, de faire confiance au maréchal Pétain, président du conseil, pour promulguer sous sa signature et sa responsabilité, les lois fondamentales de l’Etat français.
Il importe, en premier lieu, de restaurer l’Etat dans sa souveraineté et le pouvoir gouvernemental dans son indépendance. L’autorité légitime sera affranchie de la pression des oligarchies. Le Gouvernement présidera aux destinées du pays avec continuité et ordonnera au bien commun l’ensemble des activités françaises. Ce Gouvernement aura la collaboration d’une représentation nationale qui jouera auprès de lui son rôle normal.
La fermeté sera sa loi ; mais il s’appliquera à concilier l’autorité avec le respect des libertés nécessaires.
C’est dans cet esprit que, rompant avec les abus de la routine, il reconstruira sur des bases modernes et simples les institutions administratives et judiciaires du pays désorganisées par l’invasion. Arbitre impartial des intérêts de tous les Français, il s’efforcera dans cette œuvre d’atténuer par la plus stricte économie le fardeau des dépenses publiques qu’une guerre malheureuse a rendu écrasant.
L’éducation nationale et la formation de la jeunesse seront au premier rang de ses soucis. Conscient des dangers mortels que la perversion intellectuelle et morale de certains ont fait courir au pays à une heure décisive, il favorisera de tout son pouvoir les institutions propres à développer la natalité et à protéger la famille.
Le Gouvernement sait bien, d’ailleurs, que les groupes sociaux : famille, profession, communes, régions, existent avant l’Etat. Celui-ci n’est que l’organe politique de rassembement national et d’unité, il ne doit pas empiéter sur les activités légitimes de ces groupes, mais il les subordonnera à l’intérêt général et au bien commun ; il les contrôlera et il les arbitrera.
Certes, la vie économique de notre pays va connaître une orientation nouvelle. Intégrée au système continental de la production et des échanges, la France redeviendra, d’ailleurs à son avantage, agricole et paysanne au premier chef et son industrie devra retrouver ses traditions de qualité. Il sera donc nécessaire de mettre fin au désordre économique actuel par une organisation rationnelle de la production et des institutions corporatives.
La transformation des cadres professionnels conduira tout naturellement le Gouvernement à instaurer, dans la justice, un ordre social nouveau.
Employeurs et salariés ont un droit égal à trouver, dans l’entreprise qui les réunit, le moyen d’assurer dignement leur vie et celle de leur famille. L’organisation professionnelle réalisée sous le contrôle de l’Etat, d’après ce principe de collaboration, assurera une plus juste répartition du profit, en écartant, d’une part, la dictature de l’argent et la ploutocratie, d’autre part, la misère et le chômage.
La restauration de la hiérarchie des valeurs restera, dans tous les domaines, la tâche la plus urgente. Chaque Français de la métropole ou de l’empire doit être mis à la place où il servira le mieux notre pays. Une seule aristocratie sera reconnue : celle de l’intelligence ; un seul mérite, le travail. Ils dirigeront le pays vers son nouveau destin, celui de la France éternelle pour continuer l’œuvre sacrée des millénaires.
Ainsi notre pays, au lieu de se laisser abattre par l’épreuve, retrouvera, par son effort et dans ses traditions, la fierté de notre race.

PROJET DE RESOLUTION

Article unique. – Le projet de résolution dont la teneur suit, sera présenté à la Chambre des députés par le maréchal de France, président du conseil, qui est chargé d’en soutenir la discussion :
« La Chambre des députés déclare qu’il y a lieu de réviser les lois constitutionnelles. »