jeudi 25 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - jeudi 25 avril 2019

conférence de presse d'Emmanuel Macron

Le 25/04/2019 à 20:54, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à Alexs Kohler, secrétaire général de la présidence de la République  : ces deux heures vingt-huit

Monsieur le Secrétaire général,

le Président a posé vraiment le dilemme. Comment une connaissance théorique approfondie de nos grandes questions intérieures, une réflexion sur soi-même, sur la responsabilité de diriger un Etat, d'animer un pays aussi profondément et sincèrement menée que ce soir, comment une sincérité et tous les éléments d'un auto-portrait autant qu'une excellente définition du malaise contemporain peuvent ou ne peuvent pas entraîner un peuple, entraîner les Français ?

L'exorde était trop long et a été ennuyeux, des exposés étaient convenus, mais tous les moments de présentation de soi par rapport à un projet pour que le pays soit de nouveau à niveau ont été d'une vérité, d'un énoncé et d'une honnêteté sans précédent. Efficacité, lutte contre l'hypocrisie, formulation de l'art particulier d'être français caractérisent bien le Président et ce qu'il attend du gouvernement et de nous.

J'ai apprécié particulièrement les réponses sur le franco-allemand, sur Benalla et sur l'explicitation de certaines réparties qui avaient choqué.

Comme l'anniversaire du départ du général de Gaulle, précisément à propos de la participation (et le Président a su le citer, alors qu'il n'avait cité aucune personnalité auparavant), me tient à coeur, je vous confierai samedi par la poste ma treizième lettre au Président. Car reste entière ce soir la question : participer aux délibérations et aux décisions.

Chaleureusement avec vous et avec le Président, dans ces moments maintenant de décompression et d'échange.

mercredi 24 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - mercredi 24 Avril 2019

message à l'Elysée : pousser le curseur au maximum, disait - dit-on - Ismaël Emelien...

Monsieur le Secrétaire général,
 
la rumeur, un peu avant le 15 Avril, prêtait au chef de l'Etat - parmi les éléments qu'il retiendra du "grand débat national" - la suppression de l'Ecole Nationale d'Administration. Il est dit aussi que l'Ecole Nationale de la Magistrature serait traitée de la même manière. La contribution de l'Association des anciens élèves de l'E.N.A. au "grand débat national" a d'ailleurs été plate.
 
Pourquoi ne pas aller à fond dans la nouvelle donne : privatiser le service de l'Etat et la fonction publique ? Les formations nécessaires pour un recrutement par concours ou pas, seraient désormais universitaires ou même acquises à domicile en accédant à des sites suggérés ou non. Je ne sais si c'est le système américain, mais peut-être serait-ce la nouvelle voie française vers l'excellence de sa ressource humaine. Le droit du travail s'appliquant désormais aux carrières anciennement de la fonction publique d'Etat ou territoriale, ne ferait courir aucun risque au budget de l'Etat puisque, nonobstant la résistance de certains tribunaux de l'ordre judiciaire, les indemnités de licenciement sont plafonnées. Enfin, puisque les tabous sont signe de décrépitude, il serait mis fin à la dualité de nos ordres de juridictions : le Conseil d'Etat ne serait plus que l'avocat de la puissance publique, cette dernière de plus en plus difficile, dans cette évolution, à définir.
Le président de la République ne serait plus, en même temps, chef de l'Etat, puisque l'Etat serait aussi fictif que les trois mots de notre devise nationale. Peut-être également, à terme, ne serait-il plus le chef des armées : la sous-traitance à des mercenaires, gérés par des agences indépendantes, aurait des avantages financiers, la part obscure de "l'affaire Benalla" participe à cette prospective, la sécurité privée.
 
Ainsi, la vocation à servir l'Etat et à honorer, augmenter le bien commun, perdrait tout sacré : ce serait sincère puisque la France vaut et survit par elle-même, que l'attachement des Français à tout ce qui la signifie (ainsi illustré dans la nuit du 15 Avril) et le choix de tant de personnes, de par le monde, d'aller vivre, se réfugier, s'épanouir chez nous, affirment bien cette existence souveraine, indépendante des instants de nos vies personnelles et nationales. C'est celle-là, cette souveraine pérennité de la France, qui - après nos moments actuels - va inspirer une suite et des refondations dignes de notre "cher vieux pays". Et, aussi, nous cesserons de manquer à l'Europe, ce que crient les diverses campagnes pour le renouvellement du Parlement européen.

Pardonnez-moi, Monsieur le Secrétaire général, je n'ai aucun sens de l'humour. Ayant été admis à redoubler la dernière année de scolarité à l'E.N.A., pour des motifs personnels qui furent compris, j'ai l'honneur d'appartenir à deux promotions : Turgot et Jaurès. C'est tout et c'est simple.

mardi 23 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - mardi 23 avril 2019

la responsabilité du président de la République devant le peuple et devant l'Histoire, à quelques jours du cinquantième anniversaire du respect par de Gaulle d'un verdict populaire - écrit à Alexis Kohler, à l'Elysée


Monsieur le Secrétaire général,

permettez-moi ces observations, toujours du même fonds : la nostalgie pour le pays d'un régime démocratique et sincère.

C'est certainement le défi qui se présente au Président - tacitement depuis une élection de circonstance, quoique fondée sur un diagnostic juste, et explicitement depuis la protestation des "gilets jaunes", depuis aussi l'élection d'une Assemblée nationale à plus de 50% d'abstentions, et votant des textes de nuit par 30 voix contre 11 (la réforme judiciaire en première lecture au début de cette année...)

1° beaucoup ont travaillé à organiser partout ou presque, commune par commune, le "grand débat national". Beaucoup ont contribué soit directement par internet, soit par la poste, soit en participant aux réunions publiques ad hoc. Est-il déférent - de la part du Président - d'annoncer déjà les conclusions qu'il en tire, alors même que rien n'a été publié par les "garants" de ces contributions, ni en synthèse, ni en statistiques pour les éventuels points de convergence, ni a fortiori en morceaux choisis ?

l'urgence historique pour les dirigeants actuels de chacun des Etats membres de l'Union est de ramener la Grande-Bretagne dans notre giron qu'elle a eu tant de mal à intégrer, et ce ne peut se faire qu'en proposant à tous les peuples une donne toute nouvelle, qui n'est pas l'élection d'un Parlement issu vraisemblablement de campagnes et d'opinions divisées sinon hostiles. La donne, c'est l'élection au suffrage direct de la présidente ou du président de l'Union et c'est pratiquement, après une résolution ad hoc du Conseil, la dévolution au prochain Parlement du pouvoir constituant. Le Président est placé dans les opinions pour faire cette proposition tranchant tout, et de celle-ci l'arrête des campagnes si médiocrement et abstraitement en cours. Responsabilité devant les générations pour avoir fait ou ne pas avoir fait. Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi, Charles de Gaulle ont vu et su cette responsabilité : ils l'ont exercé.  - Pour incarner la liste soutenant le Président, il fallait l'excellent Pascal Canfin. Nathalie Loiseau n'a pas le moindre rayonnement, encore moins un bilan alors que pendant vingt mois elle était censément chargée au gouvernement des Affaires européennes. Si cette liste est en tête, c'est que la machine électorale constituée progressivement il y a deux-trois ans est convenable, mais à quoi bon ?

comment comprendre que ne soit pas extirpé du Japon un de nos ressortissants et que le procès de celui-ci - car Renault c'est la France - ne soit pas rapatrié chez nous ?

Samedi prochain, cinquantième anniversaire de la mise en pratique de la responsabilité populaire du président de la République, fut-il l'homme du 18 Juin 1940, je me permettrai de vous confier une énième lettre pour le Président, avec encore de l'espérance.
  
Voeux de bonne journée.

lundi 15 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - lundi 15 avril 2019

adressé au secrétaire général de la présidence de la République, Alexis Kohler : thèmes et moments des initiatives du président de la République



Monsieur le Secrétaire général,

permettez-moi d'observer que

1° le mouvement des "gilets jaunes" ne cessera pas selon  la seule allocution et la rencontre de presse du Président ce soir et mercredi. Il est profond thématiquement et sociologiquement, son inorganisation est de nature, prouvant s'il est besoin, son authenticité. L'amalgame avec les "casseurs" a fait long feu mais maintenant le Président et les responsables concernés doivent répondre de violences "gratuites" à l'encontre de manifestants quittant les lieux (Toulouse), tranquilles dans une brasserie (Paris en Décembre, avec témoignage des personnels et des autres consommateurs), toutes disproportionnés. Un détournement patent de procédure quand l'enquête sur la militante septuagénaire mise au sol, est confiée à l'épouse, elle-même policière, du fonctionnaire qui a commis l'excès. L'enquête multiple, très calme et documentée, donnée hier soir, par BFM/TV, ne peut être éludée. Un "dialogue" étonnant d'un policier avec un "gilet" : nous avons 500 euros par samedi, et vous n'avez même pas cela...

2° le "grand débat national" auquel beaucoup se sont dévoués en organisation et animation, ou en contributions et participation à des réunions, était - en soi - un bon écho au mouvement des "gilets jaunes". Les questionnaires et leurs quatre thèmes, cependant, présageaient davantage des réformes déjà voulues par le gouvernement (réduction drastique du nombre d'élus nationaux et locaux, des collectivités locales aussi) qu'une ouverture à des souhaits populaires forts : ISF, referendum d'initiative citoyenne, justice sociale et - plus gravement - n'imposaient pas une pause aux projets de lois : réforme judiciaire, réforme de la santé, loi Blanquer, ni aux perspectives de régime unique pour les retraites. Il est singulier que le dépouillement ne soit pas encore publié, que le  commentaire n'en soit pas fait par ces quatre arbitres à la nomination très médiatisée, et qu'en somme après une "préface" du Premier ministre la semaine dernière, ce soit le Président qui en donne le résultat avec - par lui seul et apparemment sans délibération gouvernementale - le parti qui en sera tiré. Beaucoup de nos compatriotes estiment que nous sommes en dictature. le terme est fort mais répandu.


Il y a donc bien des contraires à prouver.

3° l'urgence absolue est - bien sûr - l'Europe. Sa "renaissance" ne sera pas le fruit d'un concours national contre Marine Le Pen, ni la dénonciation d'Orban. Elle est de répondre au "brexit", les Anglais ont été les porte-paroles d'une majorité d'Européens. Le Vieux Monde ne peut plus continuer comme ces temps-ci et au rebours des espérances de 1950 et des grandes oeuvres des années 1960 à 1990. Il faut la novation d'écrire avec les Anglais une autre Loi fondamentale de l'Europe dont l'arrête sera de disposer désormais l'élection d'une présidente ou d'un président de l'Union directement par l'ensemble des citoyens européens - je le répète depuis que je me permets de m'adresser au Président, grâce à vous. A cette tête et à cette expression européenne uniques, la dévolution - en cas de nécessité - des forces nucléaires stratégiques britannique et française (la nécessité de "garder" l'Angleterre avec nous, est celle-là). Sans doute aussi, un service national militaire et dédié en seconde année au développement (chez les autres, Afrique sub-saharienne notamment) et à l'environnement (chez nous) dont nous donnerons l'exemple, universel filles et garçons, qu'adopteront, au besoin selon la Loi fondamentale, nos partenaires de l'Union : cohésion et brassage sociaux, ethniques, linguistiques... et manifeste esprit de défense à noter par Américains, Chinois et Russes. - C'est autre chose que de "placer l'immigration au coeur de la campagne européenne".

Sincérité et perspectives. Rôle de la France, comme toujours.


Chaleureusement et attentivement, cher Monsieur le Secrétaire général, et en espérant que ces lignes pourront être lues par le Président d'ici ses enregistrements et réunions, tels qu'annoncés.

jeudi 11 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - jeudi 11 avril 2019

l'immigration au coeur de la campagne européenne de Macron

Le Figaro.fr – jeudi 11 avril 2019








Immigration: Emmanuel Macron veut chasser sur les terres de droite

  • Mis à jour le 11/04/2019 à 22:26
  • Publié le 11/04/2019 à 20:08
À sept semaines des européennes, le chef de l’État souhaite mettre cette thématique sensible au cœur du débat.
Tout un symbole. Le premier déplacement de campagne de Nathalie Loiseau s’est effectué à Menton (Alpes-Maritimes), à la frontière italienne. La tête de liste macroniste s’est rendue dans un centre de la police aux frontières, confronté à l’arrivée des migrants. «On ne peut pas se satisfaire de l’Europe de Schengen qui ne fonctionne pas, commente l’un de ses amis. Devant cette réalité, il y a ceux qui ferment les yeux, comme certains idéologues de gauche. Et ceux qui préfèrent agir.» Sa proposition: Nathalie Loiseau veut porter à 10.000 les effectifs de Frontex, le corps des gardes-frontières européens. Or, cette mesure a déjà été proposée par la Commission. Mais seul un millier d’agents sont actuellement mobilisés…
Ce lancement de campagne ne doit rien au hasard. La macronie semble décidée à investir cette thématique. Dans sa lettre aux Français de janvier, le chef de l’État posait la question ô combien sensible des quotas: «En matière d’immigration, une fois nos ...

Guillaume Tabard: «L’immigration, un thème de campagne voulu par Emmanuel Macron»

  • Mis à jour le 11/04/2019 à 19:58
  • Publié le 11/04/2019 à 19:58
CONTRE-POINT - Après l’appétence des Français sur ce sujet pendant le grand débat national, le chef de l’État devra dire à l’occasion des élections européennes s’il veut élargir son assise sur sa droite ou sur sa gauche.
Sujet à éviter ou sujet incontournable? L’immigration n’a pas été absente du grand débat national et elle sera présente, très présente même, dans la campagne européenne. Près d’une heure lui a été consacrée dans le premier débat télévisé des têtes de liste, la semaine dernière. Et ce fut aussi le sujet récurrent du débat de ce mercredi entre les chefs de parti.
Le sujet est délicat pour la majorité. On l’a vu après les propos de Christophe Castaner évoquant une «réelle collusion» entre les passeurs et certaines ONG qui ont pu s’en faire «les complices». Propos qui ont conduit le député Aurélien Taché, représentant de l’aile gauche de La République en marche, à rétorquer que «les passeurs et les populistes sont nos ennemis, et les ONG nos alliées». Ce n’est pas nouveau: un même clivage s’était déjà exprimé, et avec vigueur, lors de la loi asile et immigration, portée par Gérard Collomb, alors Place Beauvau.
Ces deux visions, l’une qui assume la fermeté, l’autre qui ...
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LR et RN pointent les contradictions de la majorité sur l’immigration

Pour Les Républicains, Emmanuel Macron et la majorité n’ont jamais pris à bras-le-corps le sujet. Le Rassemblement national estime, lui, que le chef de l’État braconne sur ses terres à sept semaines des Européennes.
«Très tôt, j’ai mis en garde contre les illusions du macronisme», déclarait Laurent Wauquiez fin août dernier lors de son rassemblement annuel au mont Mézenc. Parmi les sujets évoqués: l’immigration. «Comment ne pas comprendre que nous sommes au bout de nos capacités d’intégration et que cette immigration de masse est aujourd’hui une menace culturelle pour la civilisation européenne?», déclarait-il. Huit mois plus tard, le discours n’a pas bougé.
Pour le président de LR comme pour l’ensemble des Républicains, Emmanuel Macron et la majorité n’ont jamais pris à bras-le-corps le sujet de l’immigration. Les dernières déclarations du chef de l’État ou du gouvernement ne sont pour eux qu’«un rideau de fumée», selon l’entourage de Laurent Wauquiez.

Des ONG «complices»

«Emmanuel Macron est aussi crédible, pour réduire l’immigration, qu’un pyromane qui promettrait d’éteindre un incendie!», juge le député LR de l’Yonne, Guillaume Larrivé, spécialiste de ces questions. «De tous les présidents de la ...
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Emmanuel Macron a dit au revoir à ses 17 ex-collaborateurs

Le Figaro.fr

  • Mis à jour le 09/04/2019 à 19:36
  • Publié le 09/04/2019 à 19:36
INFO LE FIGARO - Selon nos informations, lors de ce «pot de départ» organisé lundi soir à l’Élysée était notamment présente Mimi Marchand, la controversée gourou de la presse people.
Certains décrivent «un moment chaleureux» et «une ambiance conviviale». D’autres évoquent une «photo de famille surprenante». Lundi soir, Emmanuel Macron a réuni les 17 collaborateurs qui ont tour à tour quitté l’Élysée ces dernières semaines. Parmi eux se trouvaient notamment Sibeth Ndiaye, l’ex-conseillère presse et communication récemment nommée porte-parole du gouvernement ; Stéphane Séjourné, l’ancien conseiller politique parti diriger la campagne LREM aux européennes ; Ismaël Emelien, qui a quitté son poste de conseiller spécial pour faire la promotion de son livre Le progrès ne tombe pas du ciel ; ou encore Sylvain Fort, qui a décidé de retourner dans le privé après avoir été la plume du président puis son directeur de la communication.
» LIRE AUSSI - Les «Mormons» de Macron quittent un à un l’Élysée
D’autres personnalités moins médiatiques ont également eu droit à leur au revoir, comme Barbara Frugier, l’ex-conseillère en communication internationale ...
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Israël - Alunissage imminent pour Israël : l'aventure spatiale d'un petit pays aux grand rêves



Publié le 11 Avril 2019


Visez la lune, ça ne leur fait pas peur !

Israël, un petit pays aux grand rêves

Après un périple de sept semaines, la sonde israélienne Beresheet s'apprête à se poser sur la Lune. Ce soir, Israël deviendra le quatrième pays à laisser sa marque sur la Lune après les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Trois géants donc, face 

Le vaisseau inhabité de 585 kilos devrait se poser à 22h sur la Lune.

L’alunissage en soi est la mission principale de cette sonde, même si un instrument scientifique est emporté pour mesurer le champ magnétique lunaire. Bereshit n’est conçue pour durer que quelques jours. Une capsule dans le robot contient des disques numériques avec des dessins d’enfants, des chansons et des images de symboles israéliens, les souvenirs d’un rescapé de la Shoah et une Bible.

Pour l'occasion, le site Internet de l'aéroport israélien David Ben Gourion a mis son tableau de vols à jour :

mardi 9 avril 2019

Inquiétude & Certitudes - mardi 9 avril 2019

diagnostic sur le fonctionnement politique général . posé vingt ans après la faute commise au consentement déjà généralt



 26 Septembre 1973

Le 6 Septembre 1973, le Conseil des ministres approuve le projet de loi portant révision de l’article 6 de la Constitution sur la durée du mandat présidentiel – qu’il diminue de sept à cinq ans. L’exposé des motifs indique que « les événements et leur évolution doivent permettre aux Français de se prononcer sur les orientations générales de la politique nationale à intervalles plus fréquents », mais la durée du mandat présidentiel ne doit pas être liée à celle de l’Assemblée nationale. Le Congrès du Parlement sera convoqué pour le 19 Octobre. Pour être adopté, le projet voté dans les mêmes termes par chacune des deux Chambres, doit y recueillir une majorité des trois cinquièmes.

Les débats montrent que cette majorité n’existera pas : l’Assemblée nationale n’adopte le projet que par 270 voix contre 211 dont celle de Maurice Couve de Murville, et sept abstentions, dont celle de Michel Debré. Deux anciens Premiers Ministres du général de Gaulle ne soutiennent pas le troisième troisième, qui lui a succédé. Guy Mollet, ancien président du Conseil sous la IVème République a vu dans le projet l’accentuation du pouvoir « d’un seul » et cité le texte ci-dessous, comme représentant le point de vue gaulliste, aussi hostile que lui à cette révision.

Le 20 Octobre, Georges Pompidou annule la convocation du Congrès. A cette occasion, commence la plublication mensuelle d’un magazine de petit format, dont le comité de rédaction se réunit 5 rue de Solférino, siège de l’Institut Charles-de-Gaulle, où le Général avait ses bureaux sous la IVème République et l’Association pour le soutien de son action au pouvoir, à partir de 1958, y eut son siège.  J’y collabore.



Le quinquennat contre la Constitution

« Certains crimes sont si habilement commis que l’honnête homme lui-même ne peut en les voyant se garder d’une sorte de triste admiration » (de Gaulle, 1er avril 1942). Avec quel aplomb, le président de la République décrète en conseil des ministres ce qui – en matière constitutionnelle - « lui paraît trop long », ce qui « est convenable ». Avec quelle assurance, le gouvernement fixe le calendrier de la révision : débat dans chaque Chambre la troisième semaine d’octobre, congrès  le 19 du même mois et « tout doit être terminé avant la fin de 1973 ». Quelle hâte pourtant pour régler une question qui ne se posera qu’en 1976 ! Quel langage d’évidence  pour n’éveiller aucun débat ! En réalité, aplomb et assurance masquent   mal et la gravité du problème soulevé et les difficultés auxquelles le pouvoir va se heurter.

Humour involontaire – l’exposé des motifs publié  1 par le gouvernement le 11 septembre dernier, énumère en effet et très exactement les raisons de refuser le projet présidentiel…

S’il est vrai que c’est « pour des raisons purement circonstancielles que le mandat du président de la République a été fixé à sept ans, il y a exactement cette année un siècle », comment ne pas faire la différence entre les « circonstances » de 1873 et celles de 1973. L’Assemblée nationale monarchiste choisissait le septennat au nom d’une certaine conception de l’intérêt général : rendre possible à terme la restauration de la royauté. Où est en 1973 cette invocation – même erronée – d’un intérêt général ? Le quinquennat permettrait-il à terme la restauration de la République ? Le pouvoir n’ose être à ce point cynique, et dans le mutisme de M. Georges Pompidou on ne voit que des raisons bien personnelles, surtout depuis qu’au printemps dernier sa santé n’a plus semblé être ce qu’elle devrait. Sept ans c’est trop, mais on veut se réserver dès maintenant la possibilité d’en prendre douze, et même de laisser crédible pour l’avenir celle d’un troisième mandat. Alors pourquoi cinq ans comme pour les députés – alors que par ailleurs on ne veut pas de la coïncidence des élections législatives et présidentielles, et qu’on fait imaginer mille acrobaties pour rendre cette conjoncture impossible 2 ? Et pourquoi pas quatre, comme aux Etats-Unis, ou six, comme projeté par ces mêmes Etats-Unis ? Pourquoi tel chiffre – tat qu’on y est – et pas tel autre ?

L’argument des circonstances risquant de se retourner contre les vues du pouvoir, on cherche à s’établir en droit et on affirme alors – autant dans la déclaration gouvernementale du 10 avril que dans l’exposé des motifs du 11 septembre – que le raccourcissement du mandat présidentiel était en germe depuis la décision populaire de faire élire le chef de l’Etat au suffrage universel. Ce disant, le premier ministre consacre les deux erreurs d’interprétation dont notre Constitution est constamment victime ; en doctrine, il ne pouvait faire plus beau cadeau à l’opposition.

La première manière de refuser de comprendre la Constitution revient à soutenir que l’élection présidentielle au suffrage universel direct aurait posé la question de la durée du mandat présidentiel, parce qu’elle aurait changé la nature de notre loi fondamentale. Il n’en est rien. La loi référendaire du 6 novembre 1962 n’avait d’autre but que de consacrer pour l’avenir le fonctionnement des pouvoirs et les prérogatives présidentielles tels qu’établis depuis 1958 : il s’agissait de « marquer par un scrutin solennel que, quoi qu’il arrive, la République continuera, telle que nous l’avons voulue à une immense majorité » (de Gaulle, 26 octobre 1962). La stature nationale, conférée au chef de l’État par le collège populaire et non plus sénatorial, institutionnalise autant que faire se peut ce qui était le privilège historique du général de Gaulle. Même si l’on admet que cette dimension naturelle du premier président de la Vème  République n’autorise pas à soutenir que son premier septennat était déjà aussi populaire dans son fondement que ceux commencés en 1965 et en 1969. Il faut remarquer que par les trois référendums précédant celui d’octobre 1962, le général de Gaulle tenait bien déjà son mandat du peuple et non de sa seule élection par quatre-vingt mille notables.

A supposer d’ailleurs que l’élection au suffrage universel direct transforme le régime, dans un sens si présidentialiste qu’il ferait demander au chef de l’État grâce de deux ans de surmenage et de mandat…, on perdrait décidément de vue l’existence d’un premier ministre, dirigeant le gouvernement et responsable devant le Parlement, fonction et responsabilité qu’on eût pu supprimer à deux reprises en 1962 et dans le projet de 1969, si les réformes d’alors avaient été aussi présidentialistes qu’on le prétend aujourd’hui. Et qu’il eût été de bonne guerre, quand le référendum d’octobre 1962 s’annonçait malaisé, d’annoncer alors que désormais le mandat présidentiel ne serait plus que de cinq ans. On ne le fit pas, car ce sont bien les articles 20 et 21 de notre Constitution qui déchargent le chef de l’Etat du quotidien et même de beaucoup plus, suivant les tempéraments respectifs des titulaires de l’Elysée et de Matignon et suivant la conjoncture ; ce sont ces articles et eux seuls qui permettent au président de la République de durer sans s’user.

La réforme de 1962 n’a donc posé ni le problème du quinquennat ni aucun autre ; elle a réglé le seul qui soit resté pendant – en ce domaine – en 1958 : l’équation personnelle du successeur. Définitivement, elle a libéré le président de la République – pourvu qu’il le veuille – des partis et de l’administration pour qu’il réponde de la seule France, et elle l’a laissé – par le premier ministre interposé – au contact du Parlement pour qu’il réponde de la démocratie. La mise en regard des articles 5 et 20 de notre Constitution – que si fréquemment on juge impossible – marque bien cette spécialisation réciproque de l’Elysée et de Matignon. En charge de l’essentiel défini dans le titre II relatif au président de la République, le chef de l’État fait en sorte « que la politique (qui est du ressort du gouvernement suivant le titre III) soit conforme à ce qui est essentiel » (de Gaulle, 27 novembre 1967). Le respect de cette distinction établie par les deux articles, l’un spécialisant le président de la République, l’autre le gouvernement, était bien celui du général de Gaulle, quoi qu’on en ait dit. Celui-ci ne pesait dans la consultation législative – scrutin mettant par nature en question la relation Parlement-gouvernement – qu’en vertu de ses responsabilités  de garant de la France et du fonctionnement des pouvoirs, c’est-à-dire en vertu de l’article 5. En revanche, dans une consultation référendaire – ayant précisément pour objet de donner mandat au président de la République pour qu’il oriente lui-même et directement la politique dans une direction et un domaine précis – le Général s’engageait sur un projet ressortissant normalement des responsabilités gouvernementales, au sens du titre III, l’accord du gouvernement étant significativement requis par l’article 11 pour que soit possible momentanément cette confusion des compétences, en un domaine donné. Ainsi en 1961 et en 1969, en des matières qui ne mettaient pas en cause l’essentiel, mais seulement l’organisation et l’orientation politiques.

Le projet présidentiel que défend le gouvernement ne perd pas seulement de vue cette distribution des rôles, mais « l’équilibre des pouvoirs publics » auquel il se prétend attaché. On privilégie en effet non seulement et indûment le président de la République au sein de l’exécutif en effaçant toute spécificité gouvernementale, mais aussi vis-à-vis du Parlement et du peuple. En effet, on se fonde sur le rôle – abusif - « que le président de la République joue dans la définition des orientations générales de la politique nationale » (pour ne pas dire dans le classement des dossiers et la nomination aux plus infimes places) pour en déduire que « les événements et leur évolution (lesquels?) doivent permettre aux Français de se prononcer sur ces orientations à intervalles plus fréquents ». Ainsi l’élection présidentielle serait la seule qui oriente la politique nationale, et ce serait là la raison ultime de la rendre plus fréquente par souci affiché de démocratie ? Que faire alors des élections législatives, surtout si on ne veut pas qu’elles coïncident avec les présidentielles ? On donne a posteriori raison à la gauche unie qui, jusqu’au 11 mars dernier, a demandé si et comment le président de la République respecterait le verdict des électeurs. Il n’y aurait donc plus qu’une seule élection : celle du chef de l’État, tout le reste devant s’y conformer. C’est faire détester notre Constitution, s’il fallait l’interpréter ainsi. Alors qu’au contraire il est clair 3 que la dernière en date des consultations politiques et nationales – quel que soit son objet – fait prime sur celles qui l’ont précédée, et que, faute d’une majorité soutenant son gouvernement à la Chambre, le président – avec ou sans seconde consultation du peuple s’il s’agit d’élections législatives – doit se retirer. On ne dédaigne pas seulement l’élection du Parlement, on oublie la consultation référendaire – toutes deux bien plus claires que l’élection présidentielle, où chacun fit assaut en juin 1969 de mimétisme et de centrisme et fera promesse dans un an ou dans trois ans de socialisme à la française ne dérangeant pas les riches et riant aux pauvres.

Car, de même que M. Georges Pompidou a le don des « plates-formes » présidentielles ambiguës, de même la consultation du peuple avec son corollaire que le président de la République s’engage à se retirer si le scrutin est défavorables, cette consultation nette et franche – loin des coulisses parlementaires – lui fait horreur. Ce sentiment, à la base de tout le plan présidentiel, montre combien notre régime a changé de nature depuis le départ du général de Gaulle. L’actuel président de la République a passé tout le second septennat du général de Gaulle  à dissuader ce dernier de mettre sa tête sur le billot référendaire à propos d’indépendance nationale en 1966, de participation en 1967 et en 1968, de régionalisation en 1969. Davantage, une fois le couperet tombé, il soutient que le fondateur de la Vème République n’avait rien compris au référendum et qu’il eût pu y survivre : dès le 10 juillet 1969, le nouveau président tient le départ de son prédécesseur pour « une décision entièrement libre », et il récidive devant les corps constitués le 1er janvier 1970 : « le général de Gaulle résilia volontairement ses fonctions ». Affirmation qui fut alors dénoncée comme « une contre-vérité » 4 par le meilleur connaisseur et commentateur de notre régime, René Capitant. Ce refus de lier son destin à un référendum coûta à M. Georges Pompidou 40 % d’abstentions le 23 avril 1972, pourtant jour de sa fête, et il va peut-être lui coûter l’abandon de son projet constitutionnel.

La voie parlementaire choisie pour la révision constitutionnelle confirme ce désaveu du référendum : on aurait bien voulu le 3 mai dernier que M. Jacques Duhamel et ses amis prennent l’initiative de déposer une proposition de oi répondant au désir élyséen. Mais en lisant plus attentivement l’article 89, on s’aperçut que l’initiative parlementaire ne dispenserait pas du référendum. Seule, l’origine gouvernementale du projet permet de substituer à l’approbation populaire celle du congrès des deux Chambres.

Que les adversaires du régime fondé par le général de Gaulle se réjouissent ! Point n’est besoin de modifier l’article 11 de la Constitution ; il tombe en désuétude au moins dans la mesure où il commande le destin du chef de l’État. L’article 29 sur la convocation des sessions extraordinaires du Parlement ? On a bien failli avant l’été à l’Elysée accepter une initiative centriste pour une telle convocation, ce n’est qu’à Matignon qu’on s’est ravisé. L’article 89, voie royale de toute révision ? On y est en plein. Il n’est jusqu’au Programme commun de la gauche – loi éventuelle d’une législature – qu’on ne singe dans la forme en découpant à chaque session une rondelle du fameux programme de Provins… Non seulement l’opposition a fait échouer le projet de 1969 soudant les débuts de démocratie régionale à celle déjà établie au niveau national, mais elle va – sur l’initiative même du président de la République – se substituer à la majorité ou l’épauler si cette dernière n’ouvre les yeux, pour ruiner l’édifice de onze ans.

On a raison d’écrire que « le quinquennat pourrait changer la face du régime » et que « dans cette voie, l’abandon du septennat constitue le premier pas » 5. On ne peut en effet défendre le projet présidentiel qu’avec des arguments hostiles à tout ce qui a été fondé depuis 1958. Qui va bénéficier de cette ruine de la Constitution? Dans l’immédiat, sûrement pas l’opposition, car M. Georges Pompidou ne domine pas en vertu des textes ni même d’une coutume créée par le général de Gaulle – car la sienne abusive, en est radicalement différente. L’omnipotence présidentielle ne tient qu’à l’incompréhensible révérence ou crainte que le chef de l’ETat inspire à ceux qui le détestent en secret et le louent ou se taisent en public. L’abaissement des caractères n’atteindra qu’un degré de plus quand cette domination élyséenne aura été en quelque sorte légalisée par l’adoption de l’exposé des motifs de la réforme. Mais, dans l’avenir, les gaullistes – ou soi-disant tels – qui auront cru sauver la prérogative présidentielle en même temps que leurs places, découvriront que la voie est désormais ouverte à un retour en force du Parlement ; déjà, le pli se prend de ne plus faire de révision ailleurs qu’à Versailles 6. Qu’une seule fois se produise la coïncidence des élections présidentielle et législatives, et le chef de l’État n’osera plus user de son droit de dissolution, crainte d’un nouveau Seize Mai.

Les gaullistes de la base quant à eux, sauront bien lors de la prochaine élection présidentielle qui fut ou non fidèle aux institutions en refusant


1     - Le Monde du 13 septembre 1973, page 12

2     - La Nation du 8 mai 1973 : « Du septennat au quinquennat »

3     - « L’élection présidentielle anticipée », le Monde du 13 janvier 1973

4     - Notre République, nouvelle série, 9 janvier 1970, « Ecrits politiques », René Capitant, page 383

5     - R.G. Schwartzenberg : « La démocratie quinquennale », le Monde du 20 septembre 1973

6     - « Le peuple est en dehors du coup », le Monde du 18 avril 1973





        Ces observations – datant de quarante-cinq ans – décrivent exactement ce que nous vivons depuis l’adoption du quinquennat par le referendum du 24 septembre 2000 (initiative formelle de Jacques Chirac, mais proposition de la majorité d’alors, celle des socialistes et du Premier ministre Lionel Jospin) : oui à  73,21 % des suffrages exprimés mais avec 69,81 % d’abstentions.

        Les débats de 1973 avaient enregistré le vœu des centristes de limiter à deux mandats l’exercice des fonctions présidentielles (ce qui a été décidé par la loi constitutionnelle du 23 Juillet 2008, voté en Congrès sur convocation de Nicolas Sarkozy : il est alors précisé qu’il s’agit de deux mandats consécutifs) et les opposants avaient craint l’institution de fait d’un régime présidentiel, sinon présidentialiste : nous y sommes.

        14 Juin 2018
       
 




1     - Le Monde du 13 septembre 1973, page 12

2     - La Nation du 8 mai 1973 : « Du septennat au quinquennat »

3     - « L’élection présidentielle anticipée », le Monde du 13 janvier 1973

4     - Notre République, nouvelle série, 9 janvier 1970, « Ecrits politiques », René Capitant, page 383

5     - R.G. Schwartzenberg : « La démocratie quinquennale », le Monde du 20 septembre 1973

6     - « Le peuple est en dehors du coup », le Monde du 18 avril 1973


        Ces observations – datant de quarante-cinq ans – décrivent exactement ce que nous vivons depuis l’adoption du quinquennat par le referendum du 24 septembre 2000 (initiative formelle de Jacques Chirac, mais proposition de la majorité d’alors, celle des socialistes et du Premier ministre Lionel Jospin) : oui à  73,21 % des suffrages exprimés mais avec 69,81 % d’abstentions.

        Les débats de 1973 avaient enregistré le vœu des centristes de limiter à deux mandats l’exercice des fonctions présidentielles (ce qui a été décidé par la loi constitutionnelle du 23 Juillet 2008, voté en Congrès sur convocation de Nicolas Sarkozy : il est alors précisé qu’il s’agit de deux mandats consécutifs) et les opposants avaient craint l’institution de fait d’un régime présidentiel, sinon présidentialiste : nous y sommes.

        14 Juin 2018
           

 







        Ces observations – datant de quarante-cinq ans – décrivent exactement ce que nous vivons depuis l’adoption du quinquennat par le referendum du 24 septembre 2000 (initiative formelle de Jacques Chirac, mais proposition de la majorité d’alors, celle des socialistes et du Premier ministre Lionel Jospin) : oui à  73,21 % des suffrages exprimés mais avec 69,81 % d’abstentions.

        Les débats de 1973 avaient enregistré le vœu des centristes de limiter à deux mandats l’exercice des fonctions présidentielles (ce qui a été décidé par la loi constitutionnelle du 23 Juillet 2008, voté en Congrès sur convocation de Nicolas Sarkozy : il est alors précisé qu’il s’agit de deux mandats consécutifs) et les opposants avaient craint l’institution de fait d’un régime présidentiel, sinon présidentialiste : nous y sommes.

        14 Juin 2018