Lundi
16 Mars 2014
Hier,
retraite paroissiale de Carême chez les moniales cisterciennes de
Campénéac : la
Joie Notre Dame. Les bâtiments sans ostentation et de
matériaux pauvres sont beaux, simples, pieux donc. L’église avec en figuratif
seuls une croix sans ostentation sur une hampe, et une statuette sans doute de
la Vierge, cela vu de loin, est belle, élevante, pas de vitraux colorés ni
ornés, seulement en fond du chœur, trois vitres couleur brûlé à dominante
marron clair ou orange. Une trentaine de religieuses, dont une Noire et une
novice, l’ensemble pas très jeune mais pas vieux non plus. Liturgie pauvre
parce qu’aucune voix ni vraiment quelque volume, mais bonne volonté de notre
petite troupe à laquelle pour la messe s’ajoutent les pieux environnants. Deux
lacunes malheureuses. Exactement les circonstances qui me firent rencontrer mon
cher Dom Jacques MEUGNIOT, il y a cinquante-et-un ans bientôt : un
camp-école de chefs scouts dans la marbrerie sur la Sarthe dans l’abbaye
Saint-Piere de Solesmes, tout y était organisé et s’y passa pour ignorer le
monastère et les Bénédictins. Hier, il nous fallait une introduction et
peut-être une causerie-débat avec une ou plusieurs moniales. Pas prévu, mais il
est vrai qu’à l’accueil et en librairie, le ton n’était pas à la mixité entre
les accueillantes et les accueillis. La préposée avertit même qu’on ne la
reverrait pas l’après-midi : je suis off… Instruction sur le carême donnée
par l’un des prêtres résidant en paroisse à Guer mais desservant sans doute
Saint-Cyr-Coëtquidan : la plongée en Dieu-amour… il n’a été
« accrocheur » autant pour ma chère femme que pour moi (bonheur que
nous soyons tout ce jour ensemble pour cet « exercice » :
Marguerite même psalmodiant pour None et ayant ouvert un cahier exprès, avec
prévision de compte-rendu…) qu’en évoquant sa propre expérience des
préparations au baptême d’enfants ou d’adolescents, des catéchisations ou de
ses essais de « prière carmélitaine », l’essentiel du propos était
plaqué et laborieux. Nos prêtres ne sont formés ni à une vie sociale les
rendant communicants et les gardant des rencontres féminines non
« gérées », ni à l’animation d’un débat. Récitation, de
l’apologétique et des références assénées, y compris quand le thème est celui
d’une participation des laïcs, à etc… Les B. arrivaient à mi-course d’une
journée d’équipes Notre-Dame. Thème : être chrérien dans le monde
d’aujourd’hui. Le Dominicain, qui devait prêcher (son état de vie) ayant fait
faux bond, un Jésuite de Penboc’h est venu pour ne pas traiter le thème,
laïussant sur la prière et les sacrements, alors que selon les méthodes de
rédaction et d’expression que j’ai reçues dans les collèges de la Compagnie, il
suffisait de « broder » sur chacun des mots faisant l’intitulé du
thème. Et surtout, là-bas comme pour notre prédicateur d’après-midi, d’abord
rencontrer l’auditoire, faire parler et s’entre-écouter l’assemblée, puis
exprimer l’unisson et affiner les diversités…
Et ce
que je reçois qui m’interroge et me fait avancer, mais élargit sans cesse le
champ à travailler… des attitudes sur la religion, phénomène humain et
application au christianisme regardé en contemporains : mon cher Daniel G. qui me sitmule avec
un décalogue [1]
que je vais essayer d’approfondir dès que j’aurai un moment ou Christian,
érudit et expérimenté s’il en est [2].
Climat de haine [3]
qui me fait souffrir depuis deux ans (les débuts de la campagne présidentielle
d’alors avec cette arrivée de la pétition droitière pour des
« valeurs ») et que relève d’ailleurs mes deux amis. Appui évident de
tout ce que l’Eglise en France a encore d’organisation en panneaux d’affichages
paroissiaux, en librairies et en porte-voix épiscopaux tandis qu’inexorablement
le désert se fait dans les églises et disparaît toute pratique sacramentelle.
L’embrigadement fiasco des deux siècles de nos croisades franques… avec des
saints en ligne de front, pas des moindres.
Des
deux côtés, un beau gaspillage de la ressource humaine et aussi de ce dont nous
sommes porteurs et chargés depuis notre baptême… Le comble du malentendu va
être la triomphale canonisation de Jean Paul II. L’homme est assurément saint,
ce qui à soi seul vaut la canonisation, mais le charisme ou le gouvernement,
l’un éclatant l’autre parfois très lacunaire, ne doivent pas être l’objet de
cette canonisation. Sans compter la caution trop tolérante au libéralisme
économique mettant à mal tout le social. Or, ils le seront plus que la foi et
la vertu d’un homme chaleureux et de pensée universalisante et courageuse.
Prier,
le jour venu. Notre chienne Finette, méditative et contemplative assie sur le
banc indien, tandis que les autres de nos chiens ronflottent au chaud, et que
notre petite fille dort encore. Ma chère femme quittant son train à Redon et
montant vers le lycée Beaumont… que monte
en ta présence la plainte du captif ! [4] Nous le sommes tous, de nos idées, des
circonstances, de nos inimitiés, de nos lacunes. Que nous vienne bientôt ta
tendresse, car nous sommes à bout de force. Aide-nous, Dieu notre Sauveur, pour
la gloire de ton nom ! Là est
l’étendard, là aussi est la suite du Notre Père : que ton nom soit sanctifié ! c’est bien notre comportement qui y contribue sur cette terre. Hier,
une parole de trop, ma qualification d’une des rencontres plus familières
qu’avant appréciée par am chère femem. Oui, de la corpulence chez une personne
mûrie, mais le visage st bau et l’attitude était chaleureuse. Parfois, des
écarts de langage, même devant les miennes, et qui ne me ratent d’ailleurs pas,
mes deux éduquantes… la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous. Oui, moi qui
souffre d’une image partielle ou partiale de moi-même renvoyée par d’autres en
explication de leur rejet, que véhiculè-je de mon côté. Les textes
d’aujourd’hui disent surtout un péché collectif et ancestral. Sans doute, le
« péché originel » que nous resentons et vivons tant notre humanité
st imparfaite, mais à l’examen personnel combien apparaît notre responsabilité
par manque de vigilance et au fond par applicaiton de nos/mes facultés à autre
chose que de suivre Dieu dans tout ce que je fais et qu’Il bénit volontiers si
je le vis avec Lui. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. .. Donnez et
vous recevrez.
matin
Le
minuscule, et de minuscule en minuscule. Il faut un ministre pour annoncer et
commenter qu’on arrpete au bout de vingt-quatre heyres d’exoérience la
circulation alternée n Ile-de-France et pour préciser que la décision a été
prise par le Premier ministre, comme si une dépêche AFP éventuellement
développée par un adjoint au maire de Paris n’aurait pas suffi… Les ministres
des Affaires étrangères de l’Union européenne délibèrent gravement sur la
Crimée où le referendum a évidemment connu à l’émancipation de l’Ukraine et à
une indépendance qui s’est aussitôt traduite par la mise en circulation du
rouble. On s’attend dans les quinze jours à une demande de rattachement à la
Fédération de Russie. Quelques noms, pas la vingtaine, de personnalités russes
(députés, militaires dont l’amiral commandant Sébastopol : j’y suis, j’y
reste) dont les comptes vont ^tre bloqués. Personne ne veut mourir pour la
Crimée, st-il précisé, mais l’on fait attendre pkus grav au cas où Poutine
avance vers l’ouest… Voire… Il est en fait entendu que l’Ukraine fait partie de
son imperium, forme du régime compris, et c’est l’Europe qui va renflouer ce
pays ce qui dispensera Moscou de mettre la main à la poche. Pas de débat en Conseil
de sécurité, pas de résolution en Assemblée générale des Nations Unies. Les
pays baltes ? en principe couverts par leur adhésion à l’Alliance atlantique ;
La parade que j’ai indiqué à trois reprises à l’Elysée et au Quai : blocus
terrestre de l’enclave-oblast de Kaliningrad, n’a été par personne évoquée.
Repassé
à Chubert en ORL pour y chiper le Point avec l’éditorial
de JULLIARD sur les gauches en France, la populiste et l’intellectuelle,
aujourd’hui schismatiques l’une de l’autre… Une jeune mère et son garçonnet en
salle d’attente. Un album-cahier d’école, des dessins et des phrases, en lignes
horizontales… et la bobinette cherra. J’avance : la fable de La Fontaine
(en fait le petit chaperon rouge, je ne m’en rends compte qu’en repartant),
mais la mère n’en sait pas plus que le fils, c’est du latin ou du grec. J’ai
expliqué la bobinette et surtout le verbe choir. De moins en moins d’outils
pour exprimer, penser, échanger. Le débat est mort pas tant de l’intolérance
que de l’apauvrissement ambiant.
[1] - Si jamais il
redevenait possible de faire un aggiornamento, mais je pense que les
traditionalistes sont capables de bloquer le moindre effort dans ce sens, voici
quelques-unes des pistes qu'il conviendrait peut-être d'explorer, selon nous-
dans l'esprit de Zundel et Etty Hillesum- Hans Jonas- Abdennour Bidar
1. les représentations
de Dieu et du divin/l'héritage des traditions orientales pré
judaïques/l'héritage de la mythologie – la contradiction entre la réalité du
monde et l'imaginaire d'un Dieu père, acteur, personne, tout puissant
2. les textes
sacrés/histoire/création/rôle politique et apologétique/style littéraire ( on
peut penser qu'aucun des auditeurs ne croyait que Jésus avait marché sur les
eaux, ou changé l'eau en vin, ou lévité depuis le sommet du Mont-Thabor, comme
ils ne croyaient pas plus à la virginité de Marie, dont ils savaient bien qu'il
s'agissait d'une légende symbolique empruntée aux mythologies)
3. la notion de salut et
la logique du salut/la notion de justice divine/l'absurdité du monde réel et
les tentatives pour lui donner un sens dans un autre monde qui a l'avantage
d'être totalement imaginé
4. la vie après la
mort/origine du concept/utilité/pour qui ? Relations avec la temporalité :
pourquoi avoir inventé la vie éternelle ? Qu'est-ce que cela peut vouloir dire
?
5. la création
suffit-elle à justifier l'existence de Dieu ?
6. Qu'est-ce qu'être
homme ? (Au sens de « humain »)
7. aux origines de la
misogynie des religions ? La peur de la femme est-elle constitutive des
monothéismes ?
8. Les rites, les
rituels, les dogmes, éléments de constitution des communautés et de
séparation/clivage (rites alimentaires, rites vestimentaires), de constitution
identitaire. Le poids relatif des rites par rapport au message
9. La gouvernance dans
la religion
10. religion et société
civile
Comme tu le vois, et je pense que ce n'est qu'un échantillon
réduit, il y aurait beaucoup à réfléchir et repenser si l'on arrivait à sortir
de la tradition mythologique et judaïque, mais comme la moindre réflexion se
heurte aux « manifestants pour tous » (ou plutôt manifestants contre toute
prise en compte du monde tel qu'il est), il y a peu de chances qu'aucune
réflexion sérieuse sur tous ces thèmes n'aboutisse
[2] - Le dogme catholique est devenu
incompréhensible aux gens qui n'ont pas reçu l'appel émotionnel de Dieu. Rendre
son l'attractivité à l'Eglise, condition nécessaire d'une nouvelle
évangélisation, ne peut plus passer que par le discours moral, au plan des
grands principes. Le commandement d'amour ne peut plus être enseigné utilement
qu'au niveau de la casuistique banale. Il faudra en passer par là, humblement.
D'ailleurs, au terme de son enseignement sur la réconcialiation avec le frère,
dans le texte que vous citez, le messie Iéchoua' ajoute un conseil de gros bon
sens que j'interprète ainsi : si tu as tort, n'attends pas, pour payer ta
dette, que ton créancier te fasse jeter en prison !
Savez-vous
qu'une occasion de témoigner consiste à intervenir par des commentaires sur les
sites partisans interactifs ? Ainsi fais-je souvent sur
Boulevard-Voltaire. Certains articles, par exemple ceux de Dominique Jamet, de
Christian Vanneste, de Michel Cardoze, de mon collègue Philippe Bilger, d'Alain
de Benoist, sont de bonne tenue, mais les commentaires (vraiment libres) des
lecteurs sont parfois pétrifiants de haine sectaire (de droite bien sûr).
Un rappel à la bienveillance en suscite d'autres.
Le
Conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France (CEF),
présidé par Mgr Jean-Luc Brunin, vient
d’annuler
l’intervention de Fabienne Brugère, initialement programmée pour la journée
nationale de formation des
délégués
diocésains à la pastorale familiale du 19 mars prochain. La philosophe devait
prendre la parole sur un thème
choisi
pour faire retomber les passions internes à l’Église catholique après les
débats tendus sur le mariage entre
personnes
de même sexe: « Prendre soin de l’autre, un appel lancé à tous. »
L’annulation
de l’intervention de Fabienne Brugère fait suite à une supplique adressée à Mgr
Pontier, président de la CEF,
et
relayée par des sites traditionalistes, qui dénonçait l’invitation d’une femme «
connue pour être adepte de l’idéologie de Judith Butler
et
qui serait donc une promotrice de l’idéologie du genre. Mgr Brunin, après avoir
consulté» les membres de
son
conseil et au-delà, justifie sa décision en disant que les conditions d’un
dialogue serein de l’Église avec la société
n’étaient
pas réunies et qu’il était préférable de faire le « choix de la patience et
non pas de l’affrontement ».
[4] - Daniel IX 4 à 10 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc VI
36 à 38
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