lundi 17 mars 2014

Inquiétude & Certitudes - lundi 17 mars 2014



Lundi 16 Mars 2014

Hier, retraite paroissiale de Carême chez les moniales cisterciennes de Campénéac : la Joie Notre Dame. Les bâtiments sans ostentation et de matériaux pauvres sont beaux, simples, pieux donc. L’église avec en figuratif seuls une croix sans ostentation sur une hampe, et une statuette sans doute de la Vierge, cela vu de loin, est belle, élevante, pas de vitraux colorés ni ornés, seulement en fond du chœur, trois vitres couleur brûlé à dominante marron clair ou orange. Une trentaine de religieuses, dont une Noire et une novice, l’ensemble pas très jeune mais pas vieux non plus. Liturgie pauvre parce qu’aucune voix ni vraiment quelque volume, mais bonne volonté de notre petite troupe à laquelle pour la messe s’ajoutent les pieux environnants. Deux lacunes malheureuses. Exactement les circonstances qui me firent rencontrer mon cher Dom Jacques MEUGNIOT, il y a cinquante-et-un ans bientôt : un camp-école de chefs scouts dans la marbrerie sur la Sarthe dans l’abbaye Saint-Piere de Solesmes, tout y était organisé et s’y passa pour ignorer le monastère et les Bénédictins. Hier, il nous fallait une introduction et peut-être une causerie-débat avec une ou plusieurs moniales. Pas prévu, mais il est vrai qu’à l’accueil et en librairie, le ton n’était pas à la mixité entre les accueillantes et les accueillis. La préposée avertit même qu’on ne la reverrait pas l’après-midi : je suis off… Instruction sur le carême donnée par l’un des prêtres résidant en paroisse à Guer mais desservant sans doute Saint-Cyr-Coëtquidan : la plongée en Dieu-amour… il n’a été « accrocheur » autant pour ma chère femme que pour moi (bonheur que nous soyons tout ce jour ensemble pour cet « exercice » : Marguerite même psalmodiant pour None et ayant ouvert un cahier exprès, avec prévision de compte-rendu…) qu’en évoquant sa propre expérience des préparations au baptême d’enfants ou d’adolescents, des catéchisations ou de ses essais de « prière carmélitaine », l’essentiel du propos était plaqué et laborieux. Nos prêtres ne sont formés ni à une vie sociale les rendant communicants et les gardant des rencontres féminines non « gérées », ni à l’animation d’un débat. Récitation, de l’apologétique et des références assénées, y compris quand le thème est celui d’une participation des laïcs, à etc… Les B. arrivaient à mi-course d’une journée d’équipes Notre-Dame. Thème : être chrérien dans le monde d’aujourd’hui. Le Dominicain, qui devait prêcher (son état de vie) ayant fait faux bond, un Jésuite de Penboc’h est venu pour ne pas traiter le thème, laïussant sur la prière et les sacrements, alors que selon les méthodes de rédaction et d’expression que j’ai reçues dans les collèges de la Compagnie, il suffisait de « broder » sur chacun des mots faisant l’intitulé du thème. Et surtout, là-bas comme pour notre prédicateur d’après-midi, d’abord rencontrer l’auditoire, faire parler et s’entre-écouter l’assemblée, puis exprimer l’unisson et affiner les diversités…
Et ce que je reçois qui m’interroge et me fait avancer, mais élargit sans cesse le champ à travailler… des attitudes sur la religion, phénomène humain et application au christianisme regardé en contemporains : mon cher Daniel G. qui me sitmule avec un décalogue [1] que je vais essayer d’approfondir dès que j’aurai un moment ou Christian, érudit et expérimenté s’il en est [2]. Climat de haine [3] qui me fait souffrir depuis deux ans (les débuts de la campagne présidentielle d’alors avec cette arrivée de la pétition droitière pour des « valeurs ») et que relève d’ailleurs mes deux amis. Appui évident de tout ce que l’Eglise en France a encore d’organisation en panneaux d’affichages paroissiaux, en librairies et en porte-voix épiscopaux tandis qu’inexorablement le désert se fait dans les églises et disparaît toute pratique sacramentelle. L’embrigadement fiasco des deux siècles de nos croisades franques… avec des saints en ligne de front, pas des moindres.
Des deux côtés, un beau gaspillage de la ressource humaine et aussi de ce dont nous sommes porteurs et chargés depuis notre baptême… Le comble du malentendu va être la triomphale canonisation de Jean Paul II. L’homme est assurément saint, ce qui à soi seul vaut la canonisation, mais le charisme ou le gouvernement, l’un éclatant l’autre parfois très lacunaire, ne doivent pas être l’objet de cette canonisation. Sans compter la caution trop tolérante au libéralisme économique mettant à mal tout le social. Or, ils le seront plus que la foi et la vertu d’un homme chaleureux et de pensée universalisante et courageuse.
Prier, le jour venu. Notre chienne Finette, méditative et contemplative assie sur le banc indien, tandis que les autres de nos chiens ronflottent au chaud, et que notre petite fille dort encore. Ma chère femme quittant son train à Redon et montant vers le lycée Beaumont… que monte en ta présence la plainte du captif ! [4] Nous le sommes tous, de nos idées, des circonstances, de nos inimitiés, de nos lacunes. Que nous vienne bientôt ta tendresse, car nous sommes à bout de force. Aide-nous, Dieu notre Sauveur, pour la gloire de ton nom ! Là est l’étendard, là aussi est la suite du Notre Père : que ton nom soit sanctifié ! c’est bien notre comportement qui y contribue sur cette terre. Hier, une parole de trop, ma qualification d’une des rencontres plus familières qu’avant appréciée par am chère femem. Oui, de la corpulence chez une personne mûrie, mais le visage st bau et l’attitude était chaleureuse. Parfois, des écarts de langage, même devant les miennes, et qui ne me ratent d’ailleurs pas, mes deux éduquantes… la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. Oui, moi qui souffre d’une image partielle ou partiale de moi-même renvoyée par d’autres en explication de leur rejet, que véhiculè-je de mon côté. Les textes d’aujourd’hui disent surtout un péché collectif et ancestral. Sans doute, le « péché originel » que nous resentons et vivons tant notre humanité st imparfaite, mais à l’examen personnel combien apparaît notre responsabilité par manque de vigilance et au fond par applicaiton de nos/mes facultés à autre chose que de suivre Dieu dans tout ce que je fais et qu’Il bénit volontiers si je le vis avec Lui. Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. .. Donnez et vous recevrez.

matin

Le minuscule, et de minuscule en minuscule. Il faut un ministre pour annoncer et commenter qu’on arrpete au bout de vingt-quatre heyres d’exoérience la circulation alternée n Ile-de-France et pour préciser que la décision a été prise par le Premier ministre, comme si une dépêche AFP éventuellement développée par un adjoint au maire de Paris n’aurait pas suffi… Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne délibèrent gravement sur la Crimée où le referendum a évidemment connu à l’émancipation de l’Ukraine et à une indépendance qui s’est aussitôt traduite par la mise en circulation du rouble. On s’attend dans les quinze jours à une demande de rattachement à la Fédération de Russie. Quelques noms, pas la vingtaine, de personnalités russes (députés, militaires dont l’amiral commandant Sébastopol : j’y suis, j’y reste) dont les comptes vont ^tre bloqués. Personne ne veut mourir pour la Crimée, st-il précisé, mais l’on fait attendre pkus grav au cas où Poutine avance vers l’ouest… Voire… Il est en fait entendu que l’Ukraine fait partie de son imperium, forme du régime compris, et c’est l’Europe qui va renflouer ce pays ce qui dispensera Moscou de mettre la main à la poche. Pas de débat en Conseil de sécurité, pas de résolution en Assemblée générale des Nations Unies. Les pays baltes ? en principe couverts par leur adhésion à l’Alliance atlantique ; La parade que j’ai indiqué à trois reprises à l’Elysée et au Quai : blocus terrestre de l’enclave-oblast de Kaliningrad, n’a été par personne évoquée.

Repassé à Chubert en ORL pour y chiper le Point avec l’éditorial de JULLIARD sur les gauches en France, la populiste et l’intellectuelle, aujourd’hui schismatiques l’une de l’autre… Une jeune mère et son garçonnet en salle d’attente. Un album-cahier d’école, des dessins et des phrases, en lignes horizontales… et la bobinette cherra. J’avance : la fable de La Fontaine (en fait le petit chaperon rouge, je ne m’en rends compte qu’en repartant), mais la mère n’en sait pas plus que le fils, c’est du latin ou du grec. J’ai expliqué la bobinette et surtout le verbe choir. De moins en moins d’outils pour exprimer, penser, échanger. Le débat est mort pas tant de l’intolérance que de l’apauvrissement ambiant.


[1] - Si jamais il redevenait possible de faire un aggiornamento, mais je pense que les traditionalistes sont capables de bloquer le moindre effort dans ce sens, voici quelques-unes des pistes qu'il conviendrait peut-être d'explorer, selon nous- dans l'esprit de Zundel et Etty Hillesum- Hans Jonas- Abdennour Bidar
1.       les représentations de Dieu et du divin/l'héritage des traditions orientales pré judaïques/l'héritage de la mythologie – la contradiction entre la réalité du monde et l'imaginaire d'un Dieu père, acteur, personne, tout puissant
2.       les textes sacrés/histoire/création/rôle politique et apologétique/style littéraire ( on peut penser qu'aucun des auditeurs ne croyait que Jésus avait marché sur les eaux, ou changé l'eau en vin, ou lévité depuis le sommet du Mont-Thabor, comme ils ne croyaient pas plus à la virginité de Marie, dont ils savaient bien qu'il s'agissait d'une légende symbolique empruntée aux mythologies)
3.       la notion de salut et la logique du salut/la notion de justice divine/l'absurdité du monde réel et les tentatives pour lui donner un sens dans un autre monde qui a l'avantage d'être totalement imaginé
4.       la vie après la mort/origine du concept/utilité/pour qui ? Relations avec la temporalité : pourquoi avoir inventé la vie éternelle ? Qu'est-ce que cela peut vouloir dire ?
5.       la création suffit-elle à justifier l'existence de Dieu ?
6.       Qu'est-ce qu'être homme ? (Au sens de « humain »)
7.       aux origines de la misogynie des religions ? La peur de la femme est-elle constitutive des monothéismes ?
8.       Les rites, les rituels, les dogmes, éléments de constitution des communautés et de séparation/clivage (rites alimentaires, rites vestimentaires), de constitution identitaire. Le poids relatif des rites par rapport au message
9.       La gouvernance dans la religion
10.    religion et société civile
Comme tu le vois, et je pense que ce n'est qu'un échantillon réduit, il y aurait beaucoup à réfléchir et repenser si l'on arrivait à sortir de la tradition mythologique et judaïque, mais comme la moindre réflexion se heurte aux « manifestants pour tous » (ou plutôt manifestants contre toute prise en compte du monde tel qu'il est), il y a peu de chances qu'aucune réflexion sérieuse sur tous ces thèmes n'aboutisse

[2] - Le dogme catholique est devenu incompréhensible aux gens qui n'ont pas reçu l'appel émotionnel de Dieu. Rendre son l'attractivité à l'Eglise, condition nécessaire d'une nouvelle évangélisation, ne peut plus passer que par le discours moral, au plan des grands principes. Le commandement d'amour ne peut plus être enseigné utilement qu'au niveau de la casuistique banale. Il faudra en passer par là, humblement. D'ailleurs, au terme de son enseignement sur la réconcialiation avec le frère, dans le texte que vous citez, le messie Iéchoua' ajoute un conseil de gros bon sens que j'interprète ainsi : si tu as tort, n'attends pas, pour payer ta dette, que ton créancier te fasse jeter en prison ! 
Savez-vous qu'une occasion de témoigner consiste à intervenir par des commentaires sur les sites partisans interactifs ? Ainsi fais-je souvent sur Boulevard-Voltaire. Certains articles, par exemple ceux de Dominique Jamet, de Christian Vanneste, de Michel Cardoze, de mon collègue Philippe Bilger, d'Alain de Benoist, sont de bonne tenue, mais les commentaires (vraiment libres) des lecteurs sont parfois pétrifiants de haine sectaire (de droite bien sûr). Un rappel à la bienveillance en suscite d'autres.

[3] - Déchirements dans l’Eglise
Le Conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France (CEF), présidé par Mgr Jean-Luc Brunin, vient
d’annuler l’intervention de Fabienne Brugère, initialement programmée pour la journée nationale de formation des
délégués diocésains à la pastorale familiale du 19 mars prochain. La philosophe devait prendre la parole sur un thème
choisi pour faire retomber les passions internes à l’Église catholique après les débats tendus sur le mariage entre
personnes de même sexe: « Prendre soin de l’autre, un appel lancé à tous. »
L’annulation de l’intervention de Fabienne Brugère fait suite à une supplique adressée à Mgr Pontier, président de la CEF,
et relayée par des sites traditionalistes, qui dénonçait l’invitation d’une femme « connue pour être adepte de l’idéologie de Judith Butler
et qui serait donc une promotrice de l’idéologie du genre. Mgr Brunin, après avoir consulté» les membres de
son conseil et au-delà, justifie sa décision en disant que les conditions d’un dialogue serein de l’Église avec la société
n’étaient pas réunies et qu’il était préférable de faire le « choix de la patience et non pas de l’affrontement ».

[4] - Daniel IX 4 à 10 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc VI 36 à 38

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