Jeudi
13 Mars 2014
Ces
deux dérangements de la pensée politique en ce moment : 1° l’ultra droite
ou la manif.pour tous, selon qu’on en est ou qu’on la commente, mouvement dont
il va très vite se savoir s’il peut etre politique mais dont l’essence et le
succès sont de transcender les domaines, clivages et thèmes des partis en
prétendant détenir une vérité en morale et avoir le droit légitime, du seul
fait de cette vérité, de l’imposer à l’ensemble du pays, citoyens et
institutions, 2° en relations internationales, la Syrie puis l’Ukraine. Les
dictateurs que sont Bachar et POUTINE sont pour certains des faiseurs de paix
en conformité absolue avec le droit international : ils sont justifiés
pour la Syrie parce qu’ils défendent on ne sait trop quoi mais contre les
« islamistes » (qui ont relayé les communistes des années 1920-1970
comme « bête noire ») et pour l’annexion de la Crimée à la Russie
parce que ce serait l’Occident, l’Union européenne, les néo-nazis qui auraient
indûment pris le pouvoir par la force et la rue à Kiev. Dans les deux cas, même
s’il y a quelques éléments de réalité, je ne vois qu’aberration tenant soit à
des hantises et obsessions : l’Islam, le sexe, également incompris par ces
adversaires, soit à des systèmes idéologiques : la haine de toute gauche,
la haine de l’Amérique. Rien qu’à placer ensemble ces deux aberrations
actuelles, on voit bien que l’alliance est hétéroclite, que c’est une sorte de
déstructuration mentale, en tout cas de désarmement intellectuel. Cela n’a pu
n’être que par défaut des structures et des animations habituelles, par défaut
des politiques, désormais tous fantoches tandis que la réalité d’une sphère
financière englobant et commandant toutes les autres périme la cité et réduit à
l’inefficacité le civisme. Je reconnais que le gouvernement actuel aurait pu ne
pas provoquer ni conduire aussi mal ces débats sur la société et sur la
bio-éthique, qui ne s’imposaient pas en calendrier. Je reconnais que le régime
de Kiev, quel que soit le détenteur ou la détentrice du pouvoir est vérolé
depuis l’indépendance, et que les frontières et appartenances sont douteuses,
puisque leur tracé n’était que théorique sous les tzars puis le régime
communiste, l’autorité pesant sur tous était la même et univoque.
Prier… [1]
prière et foi font la clarté, l’urgence nous y éveille. Le drame que vit
Esther. Prière d’intercession par excellence, le fardeau du monde, la solitude
ressentie, la responsabilité non de l’emporter ou de sauver un monde, un
peuple, mais celle de tout remettre à Dieu de ce poids terrible : celui de
l’humanité, de notre humanité. J’y entre tout à fait ce matin, dans la
« peau » d’Esther. Délivre-nous
spar ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que toi,
Seigneur, toi qui connais tout. Prière
très théologique : la demande précède la profession de foi et de confiance,
la situation psychologique dramatique n’est évoquée qu’à l’appui de la demande,
elle est rend logique la démarche de foi et Celui à qui elle est adressée est
paré, non d’une force ou d’une compassion qui seraient naturelles en la
circonstance, mais d’une connaissance supérieure. Esther en effet a suggéré à
son Dieu le miracle à opérer : quand je serai en pérsence de ce lion,
change son cœur et qu’il se mette à détester celui qui nous combat, qu’il le
détruise avec tous ses partisans. Et
contrairement à l’ « argument » d’Hérodiade jouant de la
sensualité du roi, Esther ne va jouer qu d’un langage harmonieux , celui que Dieu va lui inspirer. Comme dans
tout l’Ancien Testament et ses principaux héros, la foi d’Esther se fonde sur
une mémoire de la fidélité et de l’efficience de Dieu dans le passé :tu
as fait pour eux tout ce qu tu avais promis. L’Ancien Testament est une école de lecture de nos vies,
d’apprentissage de l’examen de conscience non pour y ressasser un péché que
nous ne nous pardonnons pas et qui psychologiquemment, mentalement nous tue,
mais pour y voir l’œuvre déjà accomplie par Dieu et se continuant en nous.
Jésus, souvent contre toute évidence, affirme l’efficacité de la foi quand elle
est prière et demande… celui qui cherche trouve ; et pour celui qui
frappe, la porte s’ouvrira. Rappel énième
de la clause de réciprocité : tout ce que vous voudriez que les autres
fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi. Cela vaut en société, mais cela vaut dans notre relation à Dieu.
Exauce-nous, change-nous Seigneur, alors le monde et la société retrouveront
naturel, joie même. Beauté, car l’œuvre humaine suprême et voulue par le
Créateur, n’est-ce pas notre société, elle-même matériau à tous égards de ce
qui est appelé, en Eglise, à constituer le Corps mystique…
Jeune Afrique sur la campagne présidentielle en Algérie
et le quatrième mandat de Bouteflika. Ce qui m’inspire deux réflexions.sur nous :
la France. Nous
n’avons plus aucune expertise diplomatique, au sens de la connaissance par
empathie plus encore que par documentation, d’un pays. Nous ne savons pas, nous
ne savons plus nos partenaires, même les plus importants et proches, comme l’est
l’Algérie. Cela s’observe aussi pour l’Allemagne dont nous n’avons plus été intimes
après le départ de Mitterrand. ‘autre part, pour l’Histoire, l’erreur majeure
de Hollande aura été le refus du gaz de schists, tout le monde va en faire et
acquerra non seulement une nouvelle source d’énergie mais également la quantité
de savoir-faires qui vont avec l’évaluation, la prospection, l’extraction et la mise
en œuvre de cette source. Le dernier choix historique que nous avons fait a été
la réponse du rapport Montjoie au premier choc pétrolier, exactement quarante
ans. Nous avons été incapable de démarrer le cycle des éoliennes alors que nous
en avions certainement les projets et savoirs-aires avant les Allemands, idem
pour les panneaux solaires en électricité domestique.
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