jeudi 17 octobre 2019

Inquiétude & Certitudes - jeudi 17 octobre 2019

+ Georgette Elgey - que j'ai bien connue jusqu'il y a deux ans

 
wikipédia à jour au 11 octobre 2019 – consulté le 17 . selon ce que j’apprends de JPD dans l’après-midi

Georgette Elgey

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Georgette Elgey
Fonctions
2007-2016
René Rémond
Jean-Louis Debré

Biographie
Naissance
24 février 1929
Décès
8 octobre 2019
(à 90 ans)
Paris
Nom de naissance
Georgette Léon
Nationalité
Française
Activités
Journaliste, historienne
Père
Georges Lacour-Gayet
Fratrie
Jacques Lacour-Gayet
Autres informations
A travaillé pour
L'Express
Le Nouveau Candide
Paris-Presse
Spécialité
Histoire du régime de Vichy
Histoire de la Quatrième République
Distinctions

Liste détaillée
Georgette Elgey, née Léon1 le 24 février 1929 et morte le 8 octobre 20192, est une historienne et journaliste française, spécialiste de l'histoire de la Quatrième République3.

Biographie

Premières années

Georgette Elgey est la fille adultérine de l'historien Georges Lacour-Gayet (1856-1935)4,5,6 âgé alors de 73 ans, et de Madeleine Léon issue de la haute bourgeoisie israélite5.
Comme son père avait refusé de la reconnaître, elle a pris en 1950 comme nom de famille ses initiales LG (Elgey)4,7,5,63. Elle compte parmi ses ancêtres maternels le médecin-général Michel Lévy4,6.
Bien que sa famille maternelle soit d'origine israélite, Georgette Elgey est baptisée catholique à sa naissance5. Sous le gouvernement de Vichy, sa grand-mère refuse de se déclarer juive, se considérant simplement comme Française5.
De son enfance, Georgette Elgey dit qu'elle fut « extraordinairement heureuse », élevée dans un « cocon », en dépit d'une naissance illégitime, ce qui n'avait rien d'évident au sein d'un milieu hautement bourgeois5. Mais lorsque la guerre arrive, sa vie devient difficile. Le 13 avril 1942, sa mère est dénoncée comme juive. Après un voyage périlleux, détenues elle et sa mère pendant quinze jours par les Allemands à la ligne de démarcation, elles parviennent enfin à rejoindre la zone libre5. Ces conditions de vie durant l'Occupation lui inspirent un de ses premiers ouvrages La Fenêtre ouverte, faisant référence à la fenêtre qu'elle avait l'obsession de garder ouverte la nuit — pendant qu'elle vivait cachée avec sa mère dans une maison partiellement occupée par des Allemands — afin de pouvoir, éventuellement, leur échapper5.

L'âge des choix

Après la guerre, Georgette Elgey ne poursuit pas d'études supérieures: bien qu'elle ait eu la mention Très bien à la première partie du baccalauréat, le fait qu'elle soit définitivement déboutée de sa demande de reconnaissance de paternité l'a déprimée pendant deux années, après lesquelles elle entreprit des études de secrétariat1,5. Ses cours de secrétariat durant sa jeunesse lui permettent néanmoins, sur proposition de Philippe Viannay, qui vient de créer le Centre de formation des journalistes (CFJ), de suivre les cours pour les sténotyper. C'est donc par effet de circonstances et de rencontres fortuites qu'elle devient journaliste, quoique non diplômée du CFJ5.

Carrière journalistique et éditoriale

C'est notamment la rencontre avec Jacques Kayser, qui lui permet d'être mise en relation avec Lucie Faure, puis d'écrire ses premières piges dans la revue La Nef dès l'âge de 20 ans. Elle est par la suite, en 1955, engagée au magazine L'Express par Pierre Viansson-Ponté5. Elle devient, en 1961, rédactrice en chef du journal Le Nouveau Candide5. Elle rejoint plus tard la rédaction de Paris-Presse5.
Georgette Elgey, comme elle le déclare au cours d'une interview au magazine L'Express5, est « gaulliste7 de cœur5 » et a été mendésiste, car bien qu'étant « une admiratrice inconditionnelle de sa personnalité5 », elle « ne partag[e] pas toutes [les] interprétations de [l']action5 » de Pierre Mendès France.
Elle recueille très tôt auprès des personnalités concernées les témoignages oraux et les documents pour écrire une Histoire de la IVe République, qui est une de ses œuvres historiques majeures1.
En 1974, elle est nommée directrice littéraire aux Éditions Fayard. Elle publie les principaux textes politiques de François Mitterrand entre 1977 et 1982. Elle fait publier également par cette maison d'édition des œuvres de Jean-Raymond Tournoux, Jacques Delarue, Alain Peyrefitte et notamment son best-seller Quand la Chine s’éveillera , Jean Fourastié, Jean Favier, mais aussi Jean Delumeau et ses ouvrages sur la peur à l’aspiration au paradis1.
Elle exerce les fonctions de conseiller technique à la présidence de la République de 1982 à 19957.
Elle siège au Conseil économique et social (1999-2004). À ce titre, elle présente en janvier 2001 un rapport sur les archives orales.
Elle accepte en 2001 de devenir présidente du comité d'honneur de l'association Une cité pour les Archives nationales, aux côtés de René Rémond, association d'archivistes, d'historiens et d'usagers des archives, présidée par Annette Wieviorka, dont l'objet est d'obtenir de nouveaux moyens d'actions pour les Archives nationales. L'association obtient ainsi la mise en place du site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, inauguré par le Président François Hollande le 11 février 2013. À la mort de René Rémond, Georgette Elgey est nommée présidente du Conseil supérieur des archives qu'elle préside de décembre 20071,8 à mars 20169.

Mort

Le 8 octobre 2019, Elgey est morte à l'age de 90 ans1.

Ouvrages

  • Histoire de Vichy : 1940-1944, avec Robert Aron, Paris, éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », 1954, 766 p.
  • Barricades et colonels, avec Merry Bromberger, Serge Bromberger et Jean-François Chauvel, Fayard, 1960.
  • La Fenêtre ouverte, Paris, éd. Fayard, 1973.
  • Anonymes, Paris, éd. Grasset, 1980.
  • La Ve République, ou la République des phratries, avec Jean-Marie Colombani, Paris, éd. Fayard, 1999, 412 p.
  • Histoire de la IVe République 1(rééd. complète chez Robert Laffont, Bouquins, 2018) :
    • Première partie : La République des illusions (1945-1951), Paris, éd. Fayard, 1965 ; édition revue et augmentée, 1993.
    • Deuxième partie : La République des contradictions (1951-1954), Paris, éd. Fayard, 1968 ; édition revue et augmentée, 1993.
    • Troisième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome I, Métamorphoses et mutations, Paris, éd. Fayard, 1992.
    • Quatrième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome II, Malentendu et passion, Paris, éd. Fayard, 199710.
    • Cinquième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome III, La fin, Paris, éd. Fayard, 200811, prix des Ambassadeurs 200912.
    • Sixième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome IV, De Gaulle à Matignon, Paris, éd. Fayard, 201213.
  • Toutes fenêtres ouvertes, Paris, éd. Fayard, 2017, 416 p.

Décorations

Filmographie

  • 1929-1940 : la mort de la IIIe République, documentaire français de Daniel Lander, produit par Georgette Elgey et Jacques Anjubault (1970), 1 h 3017,18.
  • Georgette Elgey – Une vie pleine d'Histoire, documentaire français de Pascal Thomas et Thomas Briat (2011), 53 minutes, diffusé le 25 février 2014 sur Arte [présentation en ligne [archive]]19.
  • De Gaulle à Matignon - Sept mois qui ont changé la France, documentaire français de Georgette Elgey et Antoine-Léonard Maestrati (2013), 52 minutes, diffusé le 8 janvier 2017 sur France 5.

Sources

Les papiers personnels de Georgette Elgey sont conservés aux Archives nationales sous la cote 561AP20.

Notes et références


  • Astrid de Larminat, « Historienne au destin hors du commun, Georgette Elgey est morte à 90 ans », Le Figaro,‎ 8 octobre 2019 (lire en ligne [archive]).
  • Marc Riglet, « Georgette Elgey : Je redoutais de raconter le retour au pouvoir du général de Gaulle », L'Express,‎ 2 juillet 2012 (lire en ligne [archive]).
  • François Bédarida, « Livre – Un ouvrage tonique et déprimant de Georgette Elgey – Retour à la IVe – Georgette Elgey, Histoire de la IVe République : la République des tourmentes (1954-1959), tome II : Malentendu et passion », Libération,‎ 7 novembre 1997 (lire en ligne [archive]).
  1. Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales [archive].