Dimanche
2 Mars 2014
Prier…
texte d’évangile que nous avons médité et analysé en petit groupe mercredi
dernier. Arrivé en retard et sans avoir le texte sous les yeux, j’ai compris à
suivre le débat et à écouter ce dont il s’agit. Le Christ « calme »
le jeu, en donnant les vrais moyens de la sérénité, en disant l’échelle vraie
des valeurs. Ni illuminisme ni providentialisme, pas non plus un chemin de
justification de toutes nos formes et applications de possessions matérielles
ou même spirituelles. Je reviens à la nudité évangélique. Notre ambiance intime
et souvent collective, si souvent anxieuse sinon obsessive. Il s’agit, comme
toujours, de notre relation à Dieu. Elle doit être exclusive par
principe : nul ne peut servir deux
maîtres… vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’Argent. La majuscule pour le second terme, comment
est-elle donnée initialement ? fait de l’Argent tout ce que nous vivons en
possessivité, en prédation, en convoitise, en refermement de nos bras, de nos
mains, de notre âme sur ce qui est chose et non vie. J’ai particulièrement vécu
cela en termes affectifs mais je sais aussi que donner de mes objets :
livres, tableaux ou renoncer à notre propriété ici m’est toujours pénible. Il
peut me^me s’agir de défendre un point de vue. S’accrocher, m’accrocher, me
diminuer en fait puisque je me résume à une possession au lieu d’être mon âme
inexpugnable et qui ne peut conduire mon corps et l’ensemble de mes activités y
compris mentales que si elle est libre de toutes ces attaches pour vraiment
choisir le soleil et la lumière de Dieu. Or, c’est bien Celui-ci qui libère et
qui pourvoit. Parabole des oiseaux et des lys, soin de Dieu pour nous, chacun
de nous. Votre Père céleste les nourrit… Si Dieu habille ainsi l’herbe des
champs, qui st là aujourd’hui et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas
bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Remarque aussi de bon sens : la vanité de nos propres efforts,
incapables de pourvoir vraiment à ce qui nous inquiète. Nous ne nous guérissons
pas nous-mêmes : nous sommes guéris. Ne vous faites pas tant de soucis
pour votre vie, au sujet de la nourriture ni pour votre corps au sujet ds
vêtements. … D’ailleurs, qui d’entre vous, à force de souci, peut prolonger
tant soit peu son existence ? Conclusion :
votre Père céleste sait ce dont vous avez besoin. Cherchez d’abord son
Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. J’avais été saisi mercredi par l’évidence
que rien ne change ainsi de nos astreintes, mais que notre regard – lui – est
changé parce qu’il est réorienté. Et nous pouvons même ainsi libérés de nos
possessions et de nos obsessions, avoir une inventivité, une ingéniosité
transcendant les données acquises de nos problèmes, et trouvant les solutions
enfin parce que différentes d’une prolongation-projection de nos soucis.
Justesse psychologique de l’Ecriture, comme je le constate et le vis de plus en plus… Porter ce
message ? je ne sais, ni mission ni institutions, mais certainement une
école de comportement pour le clergé comme pour les laïcs en Eglise. Il
faut que l’on nous regarde seulement comme les serviteurs du Christ et les
intendants des mystères de Dieu. Et ce que l’on demande aux intendants, c’est
en somme de mériter confiance. Avec notre autre travers, le scrupule, le
jugement non seulement d’autrui mais sur nois-mêmes, ce qui est morbide et
souvent meurtrier, psychologiquement suicidaire : Paul aux Corinthiens [1] … je
ne me juge même pas moi-même. Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n’est
pas pour cela que je suis juste : celui qui me juge, c’est le Seigneur. Textes de ce jour : école de liberté.
Le rapport à nous-mêmes dépend de notre rapport à Dieu, et réciproquement. Je
les crois un même mouvement, notre vie d’âme, qui d’ailleurs influe sur notre
santé, sur la gestion de tout, de notre énergie, du temps qui nous sont
biologiquement accordés. Cachet d’Isaïe, fondement de tout : est-ce
qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses
entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas.
matin
Ukraine.
Je n’ai pas encore « pris » nouvelles, mais c’est depuis hier la prise
de contrôle militaire par les Russes de l’ensemble de la Crimée république
autonome au sein de l’Ukraine. Soit des miliciens locaux occupant à petit nombre
les bâtiments du gouvernement, soit des soldats russes sans uniforme. Le
commandant ukrainien des firces d sécurité pour le porte de Sébastopol fait
acte d’allégeance aux séparatistes et aux autorités locales russes.
soir
Etat
de guerre larvé entre Russie et Ukraine. Communiqué plat de l’Alliance atlantique
qui déclare ne pas intervenir… Il est acquis que l’Occident – guillemets, car
qu’est-ce que l’Occident ? de même que : qu’est-ce que la communauté
internationale quand il s’agit de l’opposer à l’un de ses membres ou de le lui
faire raisonner ? vis-à- vis de qui ? ou de quoi ? – l’Occident
ne bougera pas dans l’affaire ukrainienne. Elle est pourtant
caractéristique : enjeu démocratique, enjeu européen, enjeu stratégique,
enjeu de régime en Russie. Le maintien du totalitarisme en Russie, qui n’a plus
même ses énoncés scientifiques et philosophiques, qui n’a d’ailleurs plus aucun
discours théorique, qui n’a qu’une application cas par cas, mais les cas sont
multiples et suffisent à intimider tout le monde sur place et sur la planète…
plus sur la planète et en Europe, en Amérique, d’ailleurs qu’à Moscou-même ou
dans d’inaccessibles provinces, où il y a de l’héroïsme… le respect des
frontières et de l’impérium soviétiques, le dogme de la non-intervention sont
totaux, pires même : ils sont renouvelés entre deux comédies, les JO de
Sotchi et la réunion du G8 au même endroit (rentabiliser les investissements
d’hiver), car bien entendu en trois mois on aura eu tout le temps de rhabiller
de bonnes intentions et d’éclaircissement des malentendus entre POUTINE et ses
pairs… Il est confirmé que les démocrates seront toujours seuls, ce qui d’une
certaine manière donne raison à leur utopie et fait leur héroisme : la
démocratie naissante anticipe sa victoire. La guerre ? A notre époque, un
gouvernement qui n’a aucun compte à tenir de l’opinion publique domestique, la
gagne sans avoir à la
soutenir. L’événement, qu’on pouvait tout de même attendre
moindre et moins immédiat – la reddition mentale et morale des Européens et des
Américains après le banc d’essai géorgien – donne raison rétrospectivement à
nos trois interventions : Libye, Mali, Centrafrique, quoique chacune
d’ambiance et de décision différentes. Car sans ces interventions, ce serait au
moins la Syrie. la suite va donc s’écrire par les Ukrainiens. Ils vont montrer
s’ils sont une nation distincte, s’ils ont des chefs. Déclencheront-ils une
offensive vers la Crimée ? y aura-t-il une guerre civile ? tandis que
le règlement des échéances de leur dette va être surréaliste…
[1] - Isaïe XLIX 14.15 ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens
IV 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu VI 24 à 34
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