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Original Message -----
Sent: Tuesday, April 08, 2014 11:48 PM
Subject: déclaration de politique générale
Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
je n'ai pas encore lu le texte exhaustivement et je n'ai pas suivi
la séance à l'Assemblée nationale.
Cependant, les échos reçus - à l'instar de tout Français ou citoyen
"moyen" - me font réagir sur deux points :
1° division par deux du nombre des régions à date proche, et
suppression du département d'ici 2021.
Pas de concertation, la "réforme territoriale" version Sarkozy
était vomie de la gauche et de la plupart des élus, l'accréditation d'un des
tics les plus fréquents des médias et des politiques : le mille-feuille
administratif (comme l'image de l'usine à gaz depuis deux décennies...).
La démocratie n'a pas de prix. Ce n'est pas sur les niveaux de
participation, d'élection et de gestion que l'on fera des économies
substantielles. En revanche, dans un pays où l'on va de moins en moins aux
urnes, on supprime des occasions de proximité pour la décision et pour le contrôle.
On fait perdre aux Français déboussolés par la mondialisation, des repères du
genre clocher, appellation du département. On a déjà depuis 1964 assez de mal à
faire fusionner les communes. Cas exemplaire, pour les deux départements
alsaciens pourtant propices à une fusion, "économisant" un échelon au
profit de la seule région Alsace, les populations ont refusé la proposition par
referendum. Amnésie des administrations et du gouvernement, quel qu'il soit ?
et c'était le meilleur cas possible.
En revanche, un autre processus concernant - non pas les
territoires, expression affreuse sauf, ce qui n'est malheureusement plus, quand
elle est appliquée à de grandes solidarités : défense opérationnelle du
territoire, aménagement du territoire - mais les collectivités locales aurait
pu ou pourrait s'engager. Dans deux directions. Les compétences. On veut éviter
les chevauchements et les doubles emplois, qui ne sont pas occasion de
dépenses, sinon pour payer quelques bureaux ou fonctionnaires de plus, mais lieux
de soutiens, de subventions, donc de rencontre entre élus et recours des
populations. Il faut au contraire innover par des compétences à la carte selon
les collectivités, non selon leur niveau, mais selon les endroits, les
populations, les problèmes à régler. Pas de compétences uniformes et pas de
taille réglementaire pour les collectivités. Laisser choisir, laisser se faire
sécessions et mariages. CVertains régions veulent fusionner, vg. les deux
normandes, très bien. Nantes et la Loire-Atlantique sont évidemment bretonnes,
très bien. Ce qui peut amener à réinventer la région des Pays-de-Loire
autrement, en diminuannt ou augmentant. On peut avoir une région-département de
la taille d'un arrondissement pour le pays basque, et ainsi de suite.
Arrivera-t-on à un peu plus ou un peu moins de régions ou de département à
l'issue d'un premier processus, qui pourrait ensuite rester loisible ? peu
importe. Libertés locales, le si vieux thème français, Louis VI le Gros et les
communes, fondation
française s'il en fut. Une concertation pas parisienne, pas
partisane, mais locale et apaisante. Les Français organisant eux-mêmes leurs
collectivités. Pour le plus grand nombre des départements, cela ne bougera pas.
Pour les régions, il y en aura de plus grandes et de plus petites, mais cela ne
changera pas trop non plus. ne cherchons pas - une énième fois - le modèle
allemand des Länder. Ils ont des compétences fédérales et constitutionnelles,
il en est qui ont la taille d'un Etat européen important, ainsi la Bavière (que
j'ai eu le bonheur de bien connaître au temps de Strauss), mais surtout il y a
une participation locale et villageoise.
Politiquement, cette annonce ne peut que multiplier les
adversaires, y compris sinon surtout au sein de la majorité. Elle est
une erreur dans le libellé, dans la contrainte, dans la motivation.
A Europe 1, que ma femme a écouté
en voiture, un président de région ou le président de l'assaociation des
présidents de région ? - le nom a-t-il été donné ? ou ne l'a-t-elle pas
retenu - a dit ce soir qu'un "conseiller de l'Elysée" lui avait
téléphoné hier : le rassurer, cela ne se fera pas. Si c'est vrai, nous nous
mouvons désormais dans le système politique le plus dangereux. J'espère qu'elle
- puis moi, par elle - nous avons mal compris.
2° " coup de pouce pour les plus modestes "
Annonce éventée dès le milieu de la matinée. Coût, cinq
milliards en dépenses publiques, alors que Bruxelles et le système de
Maastricht nous censurent et ne nous croient plus du tout (le refus de délai a
coincidé avec la nomination du nouveau Premier ministre et nous nous sommes
donnés l'humiliation d'envoyer les deux ministres de Bercy à Berlin... et selon
les médias, ceux-ci n'ont pas voyagé ensemble, et n'auraient pas tenu le même
langage... là encore le système politique le plus dangereux). Et ces milliards
pris sur les régimes sociaux pour que les entreprises ne soient pas
ponctionnées. Or, nous sommes depuis 2003 dans un cycle de réforme des
retraites, chaqu fois sauvées pour vingt ans, soi-disant. Il semble que des
cinquante milliards à trouver, on n'en soit qu'à trente-cinq. Et toujours cette
date de réalisation : 2017, qui pour les Français est surtout celle de
l'élection présidentielle. Pédagogie ? puisqu'il est prétendu que c'est le
premier art du politique. En réalité, le contraire d'une considération sincère
des élus pour les citoyens.
Les commentaires censément techniques ou inspirés résument les
manipulations de charges et de revenus en annulation des mesures fiscales
prises par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault à son entrée en fonction.
Je persévère : nous ne nous en sortirons pas selon les
paramètres de ces six ans écoulés. Les extrêmes à droite
et à gauche n'ont de proposition que le repli sur nous-mêmes. Le renouvellement
du Parlement européen est au contraire l'occasion toute naturelle de voir au
grand angle : proposer la démocratie directe et la négociation de
nouvelles règles pour le commerce international. Seuls, les anti-Europe ont
commencé de discourir. Ni le Président ni le Parti socialiste ne s'approprient
le thème, cette échéance qui peut être le retour à une inspiration française de
l'entreprise européenne.
Il est sans précédent sous la Cinquième République
qu'une centaine de députés dits e la majorité, s'identifient publiquement comme
hostiles a priori au nouveau Premier ministre.
Je ne conclus pas sur mes sentiments personnels. Vous les devinez.
Seul sans-faute depuis huit jours, Ségolène Royal. Le don de la
formule : pas d'écologie punitive. Trajectoire présidentielle ? 2007... 2017...
?
Pactes ? le mot a vite fait sourire dans l'entre-deux-guerres
puisqu'un des partenaires se dérobait. Il en est de même aujourd'hui, et faire
oublier que celui de responsabilité est mort-né par l'énoncé depuis quelques
jours d'un pacte de solidarité, dont les partenaires ne sont pas dits, me semble
artificiel
Chaleureusement.
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