20 heures 40 + France 3 – Eté 44, la Libération
documentaire de Patrick ROTHMAN. Jamais vu jusqu’à maintenant un documentaire
aussi parfait : que des images d’époque, au commentaire aussi sobre et
mesuré (la sobriété est un engagement), certaines sont colorisées. J’apprends…
la date de première diffusion radiophonique du Chant des partisans (pas saisi le nom de l’interprète, une
femme)… l’hécatombe dans la bataille de Normandie : 50.000 morts civils,
Caen, Falaise rasés. Bayeux miraculeusement intact. Un parachutiste sur
deux : tué. Les quatre-cinquièmes des matériels débarqués ans les
premières heures détruits. La balance du sort pendant une grande quinzaine de
jours, les Alliés pensaient prendre Caen dès le lendemain du jour J. L’erreur
de HITLER sans doute de croire, même après le débarquement que le gros de
l’effort allié serait dans le Pas-de-Calais. La faiblesse des moyens de von
CHOLTITZ à Paris. Je ne savais pas aussi important le rôle et la responsabilité
de JCD pour Paris, ni que HAMON était le patron d’un des deux sites initiaux de
l’insurrection. Les discussions avec EISENHOWER sur présentation par CHURCHILL
sont plus précises que ce que je savais : le discours du commandant
suprême demandant aux Français à être obéi sans discussion, DG consulté sur un
texte déjà enregistré, conseillant (peut-être décisivement = sa connaissance de
la psychologie du soldat que l’Américain logisticien plutôt que stratège) de ne
pas surseoir à l’opération malgré la météo. – Images sous d’autres
angles : le Maréchal à l’Hôtel-de-Ville, la voix est nette, seulement
10.000 personnes ? DG à l’Assemblée consultative d’Alger et ses dialogues
avec des parlementaires et notabilités, les redditions d’Allemands dans
Paris ? de GAULLE au même Hôtel-de-Ville mais la séquence est bien plus
longue que le « Paris outragé, martyrisé» et le tout est en clair-obscur.
La clé, ce sont les dialogues avec EISENHOWER, CHURCHILL, LECLERC : filmés
mais pas enregistrés. La très haute taille à l’époque du Général, peut-être
deux têtes au moins, donc à Bayeux, sur les Champs-Elysées, l’évidence. – Non
données, des images du Maréchal quittant Vichy (seul LAVAL, très Hercule
Poirot, montant en voiture) ou accueilli à Nancy : les premières
existent-elles ? une seule de HITLER certain de repousser les Alliés, une
seule de ROMMEL
Les séquences fortes sont d’ambiance. La
répression par les miliciens, les exécutions sommaires, les pendaisons, dont
une par les pieds, la tonte avec tatouage de
la croix
gammée. Honte et horreur de part et d’autre. Mais les
Allemands pas en reste dans leur retraite, pas seulement Tulle ni Oradour.
ROTHMAN insiste sur l’écrasante majorité des Français attentistes, les
bombardements et les énormes pertes civviles. Les ambiances d’enthousiasme et
d’embrassades ne doivent pas tromper. L’accueil a été réservé, sauf à Paris.
Son commentaire final sur le débarquement américain, début d’une emprise qui
n’a pas cessé. De mémoire, je ne crois pas que le coca-cola date de là, mais
plutôt du milieu des années 50, c’est le lait condensé en boîte qui fait
sensation (Claude, mon cher aîné de dix ans et sa « mique »).
L’image la plus forte, décisive est filmée
de dos : DG à gauche de LECLERC lui cherchant fugitivement la main, le
bras (gauche) qu’il retient… quittant la gare Montparnasse.
Première fois que je la vois. La séquence au parvis de Notre-Dame,
toujours avec LECLERC, cigarette à la GP,
je ne la connaissais pas. La sensation générale est d’une épopée où sans doute
les forces sont américaines et allemandes, mais le sens et la dialectique sont
authentiquement français, et c’est de GAULLE qui traduit ou écrit lui-même le
texte. Bayeux est évidemment décisif, il a été spontané. Le sacre de DG est là,
ls Champs-Elysées ne feront que continuer et amplifier.
Des mots… que le mot honneur puisse encore se dire en français… il n‘y manque rien que l’Etat, je vais l’y
remettre.
Notice Wikipédia, le film
date de 2004. Ses parents étaient dans la Résistance et avaient organisé dans
le maquis un hôpital clandestin.
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