Mardi
22 Avril 2014
Prier… [1]
Marie-Madeleine, sans parole quand elle embaume par anticipation le Seigneur,
sans parole non plus quand (si c’est elle) sa soeur Marthe s’emploie à fond
pour servir leur hôte et que, elle, elle l’écoute, assise à ses pieds… dialogues, les plus développés parmi les
« évangiles de la Résurrection ». Statique dans chacun des moments de
sa vie, quand celle-ci la place avec le Maître. Elle pleure comme quand elle a
brisé le vase de parfum sur les pieds de Jésus. A deux reprises la question
appelant pourtant une réponse d’évidence. Femme,
pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais
pas où on l’a mis. – Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Ce qui appelle déjà la profession de foi,
mais elle n’est qu’amour et vénération, donc bien au-delà. Si c’est toi qui
l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le reprendre. La possession et le soin d’amour. Marie !
– Maître ! – Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre
Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Le
texte est tel qu’il permet de supposer que Jésus, dont ce sont les premiers
mots de ressuscité, vient tout juste de sortir du tombeau et entreprend un
nouveau mouvement : Résurrection et Ascension sont liées, sont le même
mouvement, le retour au Père, le retour à Dieu, le vrai passage, si l’on peut
dire : la vraie mort, en ce que celle-ci n’est pas un arrêt, une mise en
immobilité définitive, mais un changement. Le Christ n’est plus reconnaissable
à première vue et selon nos sens. La plus aimante et familière le prend
pour le gardien du jardin. et c’est Jésus
qui lui révèle Qui il est. J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. – Tout est factuel, peut venir maintenant la
prière après que nous nous soyons affairés, à chercher, Le chercher. Nous
attendons notre vie du Seigneur. Notre
prière reste recherche, mais elle l’avoue, et ce qu’elle cherche, existe,
préexiste. C’est pour vous que Dieu a fait cette promesse, pour vos enfants
et pour tous ceux qui sont loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu
appellera. Ainsi soit-il ! Prends et
reçois lma vie, notre vie, Seigneur de vie, elle n’a de sens et de fécondité,
elle n’est heureuse qu’en Toi. Qu’en vous, mon Dieu.
Le
vide français en ressources humaines est tel que la gauche n’a à proposer que
le retour, d’une manière encore à mettre en scène, de DSK. Long et excellent
documentaire biographque sur Anne Sinclair, dont il ressort d’une part qu’un
homme d’addiction parvient à susciter et à conserver des attachements et des
appuis comme aucun autre politique contemporain, et d’autre part que les deux,
les trois princes successifs depuis 1995 soit ces vingt années sont très
inférieurs à leurs devanciers. Les deux moments d’Anne Sinclair avec François Mitterrand
sont saisissants. L’alacrité parfaite, mélange de grossièreté, sauf dans les
mots choisis, et d’assurance formidable, en début d’accession au pouvoir, véritable
revanche commune ou mutuelle de la Quatrième République
sur la Cinquième à qui elle donne un de ses plus grands présidents, et de la
Cinquième sur la Quatrième, une nouvelle fois puisque la gauche se convertit à
des institutions et à un legs de politique étrangère qu’elle abominait. Et une
autorité morale, une souveraineté rayonnante au point de paraître innée et
avoir toujours été, ce qui n’est pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire