Election
présidentielle 2012
observations
& réflexions
XIV
29 Avril . 4 Mai 2012
La dernière semaine
Un arc-en-ciel
s’est posé sur ma joue
notre fille Marguerite, poème au dos d’un
dessin pour sa maîtresse de CE 1 – jeudi
26 Avril 2012
Les faits… et les
dits…
30 Avril – écart se
resserrant : 53/47 et 22% assuré de voter mais ne sachant pas encore pour
qui – Nicolas Sarkozy portera plainte « dans les prochains jours »
contre Média-Part qui
« bidonne » comme l’avait fait Libération,
avant l’été – l’OIT estime que l’obsession d’austérité en Europe accroît le
chômage : plus de 200 millions dans le monde – l’Espagne en récession –
protestation unanime des syndicats contre leur prise à partie par le
« président-candidat » : François Fillon se démarque de Nicolas
Sarkozy
1er
Mai – Marine Le Pen votera blanc à titre personnel – « vraie fête du
travail » (faute de fête du « vrai travail ») place du Trocadéro
à Paris présidée par Nicolas Sarkozy – sur la tombe de Pierre Bérégovoy à
Nevers, François Hollande commémore la disparition de l’ancien Premier ministre
2
Mai – débat radio-télévisé entre les deux candidats
3
Mai – la Cour de
cassation annulle une décision de cour d’appel qui condamnait un licenciement
économique pas assez motivé – ancien très proche collaborateur de Nicolas
Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget, Gobert est condamné à
10.000 euros d’amende et à de la prison avec sursis – l’ancien Premier ministre
libyen, emprisonné en Tunisie, confirme le document diffusé par Média-Part sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas
sarkozy, en 2007 – la France
emprunte 6 milliards d’euros à un taux très favorable – meeting en plein air de
François Hollande à Toulouse, et en salle de Nicolas Sarkozy à Toulon –
François Bayrou déclare voter à titre personnel pour François Hollande ;
celui-ci en prend acte tout en précisant que ce n’est pas un ralliement et
qu’il n’y a pas eu de tractations ; le camp adverse crie à l’incohérence
4
Mai – l’écart se resserre encore : moins de 52% pour François Hollande et
plus de 47,5% pour Nicolas Sarkozy – la commission du secret-défense est
favorable, dans l’affaire Karachi, à la déclassification de 60 documents – le
Conseil consstitutionnel invalide la loi sur le harcèlement sexuel au motif que
le texte est flou, ce qui rend caduques des milliers de procédures en cours –
au Caire, manifestations violemment réprimées devant le ministère de la Défense :
contestation de l’invalidation des principaux candidats à l’élection présidentielle
.
. .
6
Mai – second tour de l’élection présidentielle
18
Mai – sommet du G 8, à Camp David
20-21
Mai – sommet de l’OTAN, à Chicago
31
Mai – referendum en Irlande
10
Juin – premier tour des élections législatives
Il est possible et je crois très u
I – Journal
Dimanche 29 Avril 2012
Le matin…
Je
Lundi 30 Avril 2012
Le matin…
Thème :
l’immigration
Folie que
cette campagne ne traitant pas les sujets
Mon souhait
« stratégique », le mouvement social, c’est-à-dire l’affirmation des Français
par eux-mêmes ne sont pas encore ni nets ni structurés. La réélection de NS
devrait produire un véritable examen de conscience et une mobilisation
Le soir…
Thème :
l’immigration
I I – Le débat radiotélévisé du mercredi
2 Mai
Comme l’ensemble de cette campagne présidentielle, et par
extension toute la dernière année de ce quinquennat, le débat d’hier soir me
met et me laisse dans un profond malaise, et me plonge dans une grande
tristesse. Tristesse que notre pays qui, tant de fois, en ces deux siècles, a
su se réorganiser plutôt bien et adapter ses habitudes et ses institutions et
ses fonctionnements à des situations nouvelles ou à la suite de ruptures
circonstancielles, nécessaires ou subies… a – présentement – perdu son propre
secret.
Nous ne savons plus contrôler le pouvoir et ses
empiètements de toute nature. Nous ne savons plus délibérer et mûrir nos lois.
Nous ne savons plus juger les cas particuliers, en tous domaines, sans en faire
des enjeux de société. Nous sommes à la fois tolérants surtout pour la bêtise
ou l’immonde, passifs autant qu’individualistes et nous parvenons à vivre et à
penser sans perspective ni ambition. La plupart des mots publiquement ressassés
ne signifient plus que leur exact contraire. Nous ne nous voyons plus nous-mêmes
alors qu’étonnamment nous continuons d’être regardés et souvent aimés, attendus
par les tiers : le « reste du monde ».
Le pouvoir doit nous servir. L’élection doit être un
discernement s’imposant à l’élu. L’élu est notre instrument. Nous ne lui sommes
pas inférieurs.
I – Des préalables pas réunis
Le cumul des fonctions présidentielles avec la course d’une
candidature à la réélection n’est plus tolérable quand se prolonge et atteint
alors son paaroxysme un exercice du pouvoir constamment fait et imposé pour le
spectacle médiatique. Un président candidat à sa réélection doit –
constitutionnellement, c’est donc à établir au plus vite – ouvrir un intérim
par une démission d’office. Les deux qualités et les deux activités sont
chacune un plein temps. Il est impossible physiquement, il n’est pas admissible
moralement de faire les deux à la fois. L’évidente fatigue qui se lisait hier
soir sur le visage du président sortant candidat, le démontre.
Le bilan du mandat expirant, qu’il y ait lieu à réélection
ou pas, doit être établi. Ce n’est pas aux candidats à fournir chacun ses
chiffres – il paraît, parabole effrayante, que cette fois-ci ce sont les
organisateurs de rassemblements et réunions politiques qui fournissent en
exclusivité aux médias le matériau à projeter, la vérité et l’envers du
spectacle ne sont plus que captés qu’en clandestinité ! – et il ne doit
pas y avoir la possibilité d’ergoter sur les références, les séries, sur les
faits. Ce bilan ne peut être établi que selon deux types d’autorité. Soit le
consensus entre les partis. Si ceux-ci forment le gouvernement que préside
l’intérimaire, on est dans le meilleur cas. Soit une autorité indépendante.
L’INSEE, elle-même fournissant et certifiant les observatoires de l’Union
européenne et de l’OCDE.
Comment s’accorder sur quelques fins, sur quelques
dénominateurs communs que ce soit ? si même les faits – et leur traduction
chiffrée – ne sont que des appropriations et des interprétations.
II – L’honnêteté intellectuelle
Il n’est pas honnête de mettre sur le même plan – celui de
l’alternative à trancher – le putatif, c’est-à-dire la candidature de François
Hollande, et le déjà vécu, c’est-à-dire le renouvellement du mandat déjà
accordé il y a cinq ans à Nicolas Sarkozy. Sans doute, est-il permis, mais ce
n’est qu’un jeu, ce n’est pas une probation, d’extrapoler ce que sera une
personnalité quand elle sera au pouvoir, selon ses propres dires décrivant
directement ou indirectement ce comportement, et permis aussi de croire que
l’expérience et la leçon de cinq ans détermineront un véritable renouvellement
de la forme et du fond chez le réélu.
Mais précisément, ce que devrait le sortant à nous qui
sommes ses concitoyens, c’est la manière de contrôler et de juger. Il est de
fait que dans le système que nous avons vécu pendant cinq ans, il n’y a plus eu
de contrôle et de sanction qu’in fine : la réélection ou pas. La décision
a été constamment celle d’un seul : nominations, ordre du jour du
Parlement, motivation des grands textes. Entre l’élection et cette question de
réélection, il n’y a eu aucune mise en jeu du pouvoir, lequel a absorbé
ou prétendu absorber tous les autres : les fonctions parlementaires,
gouvernementales et judiciaires ont été aux ordres. Des faits particulièrement
graves l’ont montré : la nomination de François Pérol, le refus d’une
enquête parlementaire sur Karachi. Un testament sur le contrôle des abus de
pouvoir qu’en connaissance de cause pourrait fournir Nicolas Sarkozy – et
combien de voix ne gagnerait-il pas alors ? – s’imposerait à ce successeur
à qui ses opposants par système reproche par avance le pire et le pire du pire.
Pour les partisans de Nicolas Sarkozy – dont je persiste à
penser que la plupart, s’ils avaient eu à choisir par des primaires à l’U.M.P.
comme il y en a eu au Parti socialiste ayant invité le Parti radical (de
gauche) à l’exercice commun, auraient préféré la candidature de François Fillon
ou d’Alain Juppé –ce qui suit paraîtra de parti pris et ne devrait s’appliquer
qu’à François Hollande. Et pourtant… dans tout autre régime comparable à la
lettre du nôtre et à l’ancienneté de nos Républiques, le président en place
aurait démissionné devant les présomptions pesant sur lui à propos – au moins –
de l’affaire Bettencourt, de celle de Karachi, de celle de Libye imposant
d’ailleurs une relecture complète des relations franco-libyennes depuis dix ans
et aussi de l’influence sur l’action présidentielle de sa vie intime de couple…
toutes trois mettant en cause le financement de deux campagnes présidentielles,
celle de 1995 et celle de 2007 dont le président sortant a été l’un des acteurs
ou l’acteur principal (cf. Watergate). François Hollande n’en a évoqué aucune.
A deux reprises, en fin de débat, Nicolas Sarkozy a nommé Dominique
Strauss-Kahn, insinuant l’amalgame voire la responsabilité collective dans une
candidature restée putative… et François Hollande a eu l’élégance de ne pas
insister sur l’évidence que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, avait
forcément connaissance des mœurs, agissements, faits et gestes de celui qu’il a
poussé à la direction générale du Fonds monétaire international.
Comment soutenir que François Hollande, très jeune et
éphémère membre de l’organigramme à l’Elysée aux débuts de François Mitterrand
aurait dû être « envoyé » par celui-ci aux sommets européens ?
comment mettre à pied d’égalité les poursuites judiciaires à l’encontre de
Jacques Chirac, entamées bien avant l’élection présidentielle de ce dernier, et
celles qui auraient pu être intentées contre François Mitterrand (à quel titre ?
rediffusion du Bon plaisir de
Françoise Giroud, film de 1983, ces jours-ci) et ne l’ont pas été, entre un
recel d’abus des deniers publics et la mise à contribution, pour une cause
privée, familiale, des services de sécurité de l’Etat.
Laurent Fabius, rentrant du Pacifique pour affronter en
Décembre 1985 Jacques Chirac en débat télévisé, s’était vu conseiller de
répéter inlassablement : gardez votre calme, monsieur Chirac !
calmes-vous, monsieur Chirac ! de manière à confirmer les spectateurs dans
l’idée reçue d’un candidat survolté, « l’agité du bocal ». Résutat
désastreux, ce soir-là l’ancien et futur Premier ministre, également chapitré
et sur le même sujet, était calme et dispos. De même, Nicolas Sarkozy a pu
répéter à plusieurs reprises : incompétence, et plus encore mensonge. Ce
qui sont des appréciations graves et à justifier. Ce n’est pas être incompétent
que de dire que – dans l’état de ce qui est connu et communiqué – la France a cédé ces derniers
temps à l’Allemagne et n’en a rien obtenu s’agissant de la gestion de la crise
de l’euro. et des dettes souveraines. D’ailleurs, quand
« l’Allemagne » cède, ce n’est pas par argumentation française, mais
parce qu’il y a débat outre-Rhin et au sein du gouvernement de coalition
d’Angela Merkel, et tout autant entre le gouvernement et la Bundesbank, souplesse,
collégialité, pluralisme des points de vue et des fonctions, totalement absents
chez nous. Quant au portrait de l’homme indécis et qui esquive – éléments de
langage diffusés depuis Octobre dernier – les exemples pour le brosser sont mal
choisis. Les camps de rétention, dire qu’ils ne seront plus que l’exception
n’est ni leur fermeture ni leur généralisation. En revanche, le verbatim des
positions de Nicolas Sarkozy sur l’immigration, sur le vote des « non-Européens »
aux élections locales, montre bien des variations.
En revanche, les confusions faites – pas des inadvertances
– par le président sortant, ancien ministre de plusieurs années de
responsabilités de deux portefeuilles importants : Budget puis Finances,
Intérieur, sont graves. Le rôle des magistrats et lesquels ? dans les
questions d’immigration, d’expulsion et de régularisation. Le processus de
négociation, d’achat des hydrocarbures et la formation des prix de
l’exploration-extraction jusqu’à la pompe.
III – Les points marqués
Le seul point, mais il est ambivalent, que Nicolas Sarkozy
a marqué est sa remarque sur la paix sociale et l’absence de révolte violente
pendant son quinquennat. Dire que c’est dû au sens des responsabilités de
l’opposition et des ssyndicats n’est pas tenable. Faut-il se réjouir d’une
résignation et d’une désespérance ? est-ce constructif de la
participation, de la démocratie, de l’effort à fournir ? je ne le crois
pas.
Les deux points marqués par François Hollande sont d’une
part le cas de la TVA
sociale, envisagée, abandonnée, décidée et qui n’aura pas les effets et les
applications escomptés : exemple de décisions réactives, hésitantes et mal
conçues, comme presque toutes celles du quinquennat… et d’autre part, et
d’autre part – précisément – les esquives du président sortant. C’était la
seule occasion en cinq ans où Nicolas Sarkozy n’était servi mais contredit. Les
évocations constantes qu’il a faites des compétiteurs ou des accompaganants du
candidat socialiste dans le « camp » de celui-ci pour les citer en
approbateurs de sa propre démarche, et cela nommément. A aucun moment, François
Hollande n’a énuméré les plus voyants des porte-voix du président
candidat : Guéant, Hirtefeux, Copé notamment. Plus que des mots, les mines
de Nicolas Sarkozy ne répondant à une observation directe de l’inexactitude de
ce qu’il vient de proférer ont été éloquentes : les laissons tomber,
passons à autre chose, soit mais c’est secondaire, à oublier.
IV – Des lacunes très regrettables
1° La question d’une Europe à vingt-sept têtes,
politiquement et monétairement décrédibilisée vis-à-vis des tiers et vis-à-vis
de ses ressortissants, n’a pas été posée. Les deux candidats – comme la veille
sur France-Infos. Valérie Pécresse et
Pierre Moscovici – demeurent enfermés dans la discussion sur un traité de
discipline budégtaire. Ce qui est le petit angle et oublier la seule voie de
salut : la démocratie directe dans le fonctionnement de l’Union (un
président élu directement élu par les trois ou quatre cent millions de citoyens
européens, ayant pouvoir de convoquer le referendum européen dans les matières
prévues par les traités) qu’instituerait, avec ratification référendaire dans
chacun des Etats-membres, le travail d’une Assemblée constituante, le prochain
Parlement européen à élire. Cela crève les yeux.
2° Le circuit de financement des Etats en bourse et en
circuit fermé des banques qu’ils renflouent périodiquement, avec en sus le
scandale du « différentiel » d’intérêt entre les concours de la Banque centrale européenne
aux banques, et celui que celles-ci exigent des Etats, et des particuliers,
doit être aboli. La trésorerie se fera par l’appel à l’emprunt citoyen,
directement à l’épargne des personnes.
Les banques doivent être nationalisées tant que dire la
crise financière et monétaire actuelle.
3° Rien sur la défense nationale et européenne. Ce qui ne
s’examine ni par la question de nous retirer de l’Afghanistan, dont il est
évident que comme en Irak, on y sera en situation pire après qu’avant les occupations
étrangères, ni par celle de la sécurité anti-terroriste.
4° Rien sur la culture et l’esprit français, par extension
sur notre langue mais aussi sur l’état de l’esprit public.
5° Allusion – et seulement de François Hollande – au
referendum (sur le vote des « non-Européens » aux municipales) mais
pas en système de gouvernement, alors même que, tardivement, dans sa
présentation dans le Figaro-Magazine de
ses valeurs, Nicolas Sarkozy parlait de consultations directes à répétition et
sur des thèmes exigeant d’ailleurs au préalable une révision constitutionnelle.
6° Pas d’évocation sur le mouvement du monde qui n’est pas
principalement économique, qui est une tension grandissante entre les
nécessités d’organiser des solidarités et des sauvegardes au niveau de toute la
planète, et la crispation des dirigeants rivés dans des dogmes qu’ils subissent
et dans des habitudes de décisions et de réunions qui ne produisent que très
peu. Donc rien sur les responsabilités et la toujours bonne position de la France pour contribuer au
changement, à l’amélioration. Rien sur la pauvreté et la faim dans le monde, en
France-même…, rien sur la Syrie,
la Palestine
et Israël. Rien sur les droits de l’homme…
Conclusion
Campagne générale pas bonne, débat n’apportant rien ni sur
la personnalité de chacun des candidats que l’on ne sache déjà – sinon pour
celles et ceux qui n’ont pas beaucoup regardé par « les étranges
lucarnes » ces derniers temps, le calme et la maîtrise de soi qui me
semblent très heureusement caractériser François Hollande (dans une autre
réflexion, portrait de chacun des compétiteurs à la veille de notre décision) –
ni sur leurs programme et propositions. J’en serai seul à décider, je
n’organiserai plus ce genre de débat. Ou alors, avec des journalistes en
simples modérateurs, je ferai poser les mêmes questions par des témoins
porte-paroles concernés : les restos du cœur, un Malien ou un
Mauritanien francophone mais pas ambassadeur ou ministre, un couple homosexuel
en mal d’adoption, un délégué syndical, un chef de service hospitalier, un
gardien de prison, une victime d’erreur judiciaire, etc… Alors, plusieurs
débats successifs. Des questions vécues.
L’excès (et le coût) de réunions publiques, la réduction de
l’examen de conscience et du discernement d’un pays, d’un peuple, de millions
d’électeurs à une succession de spectacles et à des échanges d’approximations
sur l’autre mais jamais sur soi abaissent la démocratie, abaissent les
candidats et préparent au contraste le plus nocif : une révérence indûe
envers celui qui devient « le président de la République »,
aussitôt sacré infaillible dans la connaissance pas tellement de ce qu’il
convient de faire, mais de ce qu’il convient d’être pour correspondre à une
connaissance du peuple français dont seul l’impétrant aurait la confidence...
Ce que je souhaite avant tout du prochain cours, c’est ce
changement mental et du peuple et du président. Le retour à l’autonomie
gouvernementale et à l’indépendance parlementaire sont une voie de ce
changement, un mouvement social exigeant dans son soutien de l’action
gouvernementale quand elle est juste, dans sa réclamation de la justice et de
l’action quand celles-ci font défaut sont l’autre voie. Il va nous falloir les
deux.
I I I– La fin de la campagne
Le président sortant candidat au renouvellement de son
mandat s’est présenté de façon très nouvelle.
D’abord en multipliant les fautes. Trois en vingt-quatre
heures. Celle du premier-mai, celle des portefeuilles, celle de Matignon.
Requalifier le travail, défier les syndicats en organisant une manifestation au
jour qui est traditionnellement, rassembler à la suite du Front national.
Refuser explicitement d’envisager de donner des ministères à un parti dont il a
légitimé les thèses mais dont les dirigeants sont avides d’une considération,
celle que donne la participation au gouvernement, refus sans que rien ne lui ai
été demandé. Refuser Matignon au président du Modem, sans non plus qu’il y ait
eu une attente en face (la manœuvre de François Bayrou à la suite du débat de
premier tour sur France 2 pour éviter toute rencontre avec lui, fortuite ou
photographiable laissait déjà présager un aveu de position).
Ensuite, en montrant un vrai courage, tout autre que celui
qui consistait à faire de l’impopularité de ses réformes, diktat et
rodomontades la preuve d’être dans la bonne voie. Nicolas Sarkozy – finissant
minoritaire et vent debout – a été lâché par tous les premiers rangs dans
l’U.M.P.
I V – Les incertitudes de résultat
Nicolas Sarkozy, malgré ses fautes de dernière semaine, a
réussi un tour de force. Malgré un bilan indéfendable (sauf l’excuse majeure de
« la » crise pour les uns, des multiples crises » selon lui) et,
en guise de programme, la seule pétition de continuer d’une façon qui a déjà
échoué et sous la conduite d’une personnalité que sa réélection renforcera dans
son comportement de premier mandat, le président sortant est parvenu à
« rentrer » dans une course dont il était possible l’été dernier
qu’il soit exclu. L’écart, à en croire les sondages, n’a été que de deux points
depuis le soir du premier tour. Or, dès le neuvième mois de son mandat, le
président de la République
a été minoritaire dans l’opinion et n’a jamais retrouvé une approbation
majoritaire, sauf à propos de quelques moments et pour ceux-là seulement :
ainsi les vingt-quatre heures de siège d’un fou, le « tueur à
scooter »de Montauban et de Toulouse.
Deux scenarii. Une « large victoire » de François
Hollande l’émancipant . La réélection « sur le fil » de Nicolas
Sarkozy, présageant sans doute une Assemblée nationale au moins rétive, sinon
hostile, et un Front national localement arbitre à défaut de faire élire ses
propres dandidats. Une troisième hypothèse serait la pire : des résultats
si serrés qu’ils pourraient être contestés. Seule, la victoire du candidat
socialiste permet une stabilité que ne pourraient mettre en cause que des
mouvements sociaux, mais pas les manœuvres de l’opposition de droite.
Bertrand
Fessard de Foucault
après-midi du
dimanche 6 Mai 2012
sur
demande b.fdef@wanadoo.fr, les deux jeux
de notes sur l’élection présidentielle :
seize
pour celle de 2007 et quinze pour celle en cours.
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