Monsieur le Président de la République,
hier soir, le
souffle des nouvelles, dérisoires mais révélatrices de la désinvolture
qu’inculque la position au pouvoir ou alentour, malgré tant de précédents
depuis 2012 et sous vos deux prédécesseurs. La République, dans l’esprit des
Français, et l’image de notre pays dans le monde, chaque fois en pâtit, que ce
soit considérable, vénal ou anecdotique
L’occasion
s’offre à vous une nouvelle fois de changer de cap et – grâce à nos
institutions et fort du principe de légalité qui vous donne et permet à vous
seul, l’initiative – de ressaisir l’opinion nationale et la maîtrise des
circonstances.
En l’affaire,
la gestuelle du nouveau Premier ministre à qui vous avez transféré la direction
du Budget comme unique fonction, qu’imprudemment vous aviez endossée
personnellement ces derniers mois, est secondaire. L’essentiel est le salut
national, notre pays est en dégénérescence, n’a plus de repères ni de mémoire,
a perdu ses structures économiques, son patrimoine et ses ressources humaines,
si mal employées et si perverties en entreprises et en politique.
Vous êtes
chef de l’Etat. Il faut restaurer celui-ci. Le dialogue social et les
équilibres budgétaires, la concurrence mondiale et le maintien de notre rang en
recherche d’avenir, militent pour une réinvention de la planification souple à la française. Le
tonneau des Danaïdes ne peut trouver de fond que national et européen en
concertant avec nos grands partenaires « occidentaux » un moratoire
des dettes souveraines, et en nous finançant désormais publiquement par
l’emprunt citoyen auprès des personnes physiques : Pinay, de Gaulle, les
gages matériels, les avantages fiscaux. L’Europe ne peut s’imposer dans le cœur
de ses citoyens et dans un monde qui régresse vers les années 50 sinon 30, que
par l’élection au suffrage direct du président de l’Union, avec prérogative
d’en appeler au referendum dans les matières prévues par un traité re-fondateur
dont sera chargé le prochain Parlement européen, devenant constituant.
Accessoirement, la campagne européenne du Parti socialiste tranchera sur toutes
les autres et aura ainsi du nerf. Les municipales sont la démocratie locale et
leurs résultats sont d’importance et de vérité dans leurs lieux seulement.
Evidemment, ne supprimer aucun des niveaux de démocratie participative possible,
dont le département hérité de notre Révolution et de l’Empereur. Il est de vie
quotidienne, aussi sensible que la mairie. Les régions s’il faut bouger :
contours, compétences et identité selon les vœux de leurs natifs et de leurs
habitants, sans uniformité et sans contrainte des « bureaux » ou des
« conseillers ».
Votre énergie
va se consacrer à l’avenir, pas à la réforme et au raboutage. Votre fidélité à
vos engagements de 2012 et votre respect pour ce que souffrent les Français en
moral très atteint et en finances personnelles, vous inspirera, et vous fera
imposer à toutes et tous autour de vous, une vie monacale, uniquement
laborieuse. Les voyages à l‘étranger ne sont pas urgents. Surseoir à tout parce
que consacré absolument à notre retour à nous-mêmes sera compris de tous nos
partenaires et des Français. Enfin du sérieux et du contenu. Ils sont, depuis
le départ de François Mitterrand et par comparaison à de Gaulle, sans
rayonnement parce que trop brefs, sans
l’air libre et avec bien trop de points de presse consacrés avec nos
journalistes à un hexagone dont il ne faut parler au dehors qu’en proposition
de partenariat et d’exemple, mais jamais dans le détail de notre politique
intérieure.
Vous écrivant
ainsi, j’espère vous être utile, et je souhaite ne vous paraître ni insolent ni
sans gêne. Je vous ai beaucoup encombré depuis votre investiture en Octobre
2011.
Simplement,
hors tribu, hors expertise, je suis à vous, si vous en manifestez le souhait et
m’indiquez la manière de l’être et de correspondre à votre élan nouveau.
En remerciant
votre nouveau secrétaire général, et en gardant en mémoire l’affabilité de son
prédécesseur qui vous donnait mes suggestions et expressions de soutien, je
tiens à vous dire que je garde confiance en vous, plein de vœux pour le rebond. Possible,
souhaité.
Et je viens avec vous, au travail, si cela
vous agrée.
à Monsieur François HOLLANDE,
président de la République,
aux bons soins de Monsieur
Jean-Pierre JOUYET, ancien ministre
secrétaire général de la
présidence de la République
– Palais de l’Elysée . 55 rue du Fbg. Saint-Honoré
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