samedi 5 avril 2014

changement de gouvernement : nos beaux extrêmistes - la France catholique



Un gouvernement sous vigilance
par Gérard Leclerc
jeudi 3 avril 2014
En quoi la nomination de Manuel Valls à Matignon et la formation de son gouvernement marqueront-ils une véritable inflexion du quinquennat de François Hollande ? Il n’est guère possible de le dire encore. Peut-être le prochain discours du Premier ministre devant l’Assemblée nationale nous donnera-t-il quelques précieuses indications, même s’il ne faut pas s’attendre à une déclaration de grand style, du type de celle de Jacques Chaban-Delmas sur la nouvelle société. Nous ne sommes plus dans le même contexte économique et les difficultés propres à notre temps ne sont guère favorables aux grandes envolées. Pourtant, le pouvoir socialiste n’a pas été chiche d’une rhétorique idéologique, significative d’un certain projet de société. Les deux ministres les plus emblématiques de cette volonté d’imprimer un tournant et même de déterminer un changement de paradigme social ont été Christiane Taubira et Vincent Peillon. Je leur associerai volontiers Marisol Touraine, qui, elle aussi, s’est voulue conductrice de toutes les réformes sociétales possibles dans le domaine de la santé.
Vincent Peillon quitte la rue de Grenelle. Est-ce pour autant la fin de son rêve de remodeler en quelque sorte la condition humaine en arrachant l’enfant à ce qu’il appelait ses déterminismes, notamment familiaux ? Un signe pourrait être donné à propos des trop fameux ABCD de l’égalité, qui devaient passer du stade expérimental au stade universel. En ce cas de volonté délibérée de continuer le reformatage des esprits, La Manif pour tous pourrait mettre en œuvre sa menace d’une nouvelle démonstration de force. Christiane Taubira demeure place Vendôme. Elle sera observée avec la plus grande attention, car tout dérapage à l’encontre de la famille et toute menace sur la filiation déterminerait la mobilisation de fond qui a gardé tout son dynamisme et qui n’est pas près d’abdiquer dans le bras de fer culturel engagé.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 3 avril 2014.
Le gouvernement Valls sur place : continuité idéologique
par Denis Lensel
mercredi 2 avril 2014
Le signe le plus caractéristique et le plus inquiétant du nouveau gouvernement formé par Manuel Valls promu Premier ministre est le maintien de la très idéologue Christiane Taubira à son poste du ministère de la Justice.
La loi absurde et antinaturelle instaurant le mariage homosexuel, l’indulgence systématique en matière pénale vis-à-vis des délinquants, la poursuite du noyautage de la Justice par le très marxisant Syndicat de la Magistrature, toute cette politique corrosive semble entérinée par la reconduction de Mme Taubira dans son fauteuil de Garde des Sceaux. Qu’en sera-t-il à l’avenir ? De l’eau sera-t-elle versée dans le vin rouge foncé qui coule Place Vendôme ? Il faudra continuer à… juger les Grands manitous de la Justice socialiste sur leurs actes, mais le passé récent n’est guère encourageant.
Quant au départ des « Verts » désormais absents du gouvernement, personne ne s’en plaindra, tant ils étaient synonymes d’irresponsabilité et de légèreté, mais à vrai dire, c’est là une faible consolation, car leur présence avait déjà été largement neutralisée par le poids des réalités, plus constantes et plus importantes que le vent soufflant dans les éoliennes…
Que l’Education Nationale soit confiée – en théorie – à Benoît Hamon, cela ne fera que remettre une fois de plus le système éducatif aux mains des syndicats de gauche fidèles à leur conservatisme idéologique : si on peut espérer rompre, au moins en partie, avec les rêves de M. Peillon, qui se croyait le Grand Prêtre d’une nouvelle religion d’on ne sait quel Etre suprême à la mode de Robespierre, en revanche le nivellement égalitariste va continuer de plus belle à tiers-mondiser ou à quart-mondiser l’école française. Pour apprendre la langue de Pascal, de Molière et de Balzac, il suffira de partir à Oxford ou à Tübingen, pour ceux qui en auront les moyens financiers…
Dans le plat pays de M. Hollande, sous le regard impérieux de Manuel Valls, Premier Consul entré dans la carrière à la place de ses aînés, et y trouvant leur poussière avec ou sans trace de leurs vertus, le socialisme poursuit son chemin. Sous les yeux attentifs des bureaucrates de Bruxelles, la Gare d’Austerlitz étant presque désaffectée, vers quel Waterloo se dirige-t-il, dans cette morne plaine ?

1 Message

  • 3 avril 15:36, par Jacky REAULT
La continuité est générale pas seulement idéologique quoique semble-t-il Vals ait rogné les ailes les plus laxistes du Projet Taubira sur la justice. Pour le reste le pire est à craindre à avoir comment l’hirondelle (Le Monde) relançait dès hier le non-printemps de la lutte contre "l’obscurantisme" de ceux qui résistent aux ABC de l’égalité au genre-queer à peine masqué. Cette continuité est évidemment stratégique et il serait fort dangereux de supposer Hollande totalement nul. A l’observation, tout se passe comme si en effet il fallait par tous moyens disponibles désymboliser ce qui reste d’institutions de la V° République, d’emblèmes du pouvoir, de prestige et de capacités de la France, de fierté patriotique, d’arrimage mémoriel au passé des ancêtres qui sont le présupposé d’une nation vivante, comme le rappelait la première phrase du discours de Périclès aux athéniens, à propos des morts de la première année de la guerre. A entendre certaines confidences proches du pouvoir hollandais, ce n’est pas seulement "tout se passe comme si..." mais c’est la stratégie qui nous mène à un tel niveau d’impuissance, de désespérance et d’identité négative que la fusion dans une Europe à la fois holiste mais communautarisée en ethnies régionales et répressive tenue par l’Allemagne sous la (relative) houlette américaine, serait acceptée par un lâche soulagement. Or cette Europe serait, et est déjà, post-moderne et anthropologiquement nihiliste, ce que les catholiques et surtout parfois leurs autorités ecclésiales semblent vouloir dénier attachés qu’ils sont à l’illusion d’une Europe chrétienne et irénique de certains pères fondateurs et d’un monde que nous avons (définitivement) perdu. Tout cela est loin de nous et il importe d’ouvrir le plus vite possible grand les yeux pour ne pas se laisser abuser par tel ou tel chapitre plus ou moins anecdotique d’une stratégie de déliquescence finalisée sur la vaporisation de la nation. J’admets que cette projection reposant à la fois sur des faits d’observation, et sur une élaboration spéculative peut sembler parano. Elle le serait si elle n’espérait pas malgré tout subir la réfutabilité, soit des pensées ce qui n’adjugerait rien, mais des faits.

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