----- Original Message -----
Sent: Wednesday, April 02, 2014 9:22 PM
Subject: le nouveau Premier ministre à la télévision - France 1 ...
Manuel Valls
Cher ami, Monsieur le Secrétaire
général,
comme annoncé, un commentaire
libre et sans apprêt.
Trois choses d'abord, un peu à
côté... mais peut-être utiles.
1° Manuel Valls m'a rappelé ce
mot de Jean-Louis Bianco, alors à votre place, après quelques mois de Michel
Rocard à Matignon : il n'a pas les défauts que nous croyions, mais il n'a pas
non plus les qualités auxquelles nous nous attendions (nous, étant François
Mitterrand, selon lui)
2° la tenue vestimentaire de
presque tous les ministres, costume noir ou très sombre, la cravate bleu-gris ou
bleu-ciel ou bleu-terne, la chemise blanche. Le Président aussi depuis le début
de son mandat... trouver autre chose qui soit moins "pompes funèbres" sans être
cependant extravagant.
3° nullité du journaliste
interrogeant, ce qui n'a pas permis au Premier ministre entrant de sortir des
clichés et des truismes, bien malgré lui. Le commentaire du
convenu...
L'homme confirme pour le
photographe un physique aiguisé, coupant, pas souriant et cependant, avec de
telles caractéristiques, pas antipathique. Ne cherchant aucun effet ni en
gestuelle ni en trouvailles d'élocution ou d'énoncé.
Pas d'ego. sur cette scène de ce
soir.
Ce qui se retient et qui a été
pensé, voulu et faisons le pari d'une sincérité conseillée d'ailleurs par
l'habileté..., c'est le souci premier de la confiance du
Président. C'est dit, c'est aussi montré : à plusieurs reprises
évocation des interventions présidentielles et ds thèmes, mot à mot, de
celles-ci. Tonalité générale calquée sur le Président. D'une certaine manière,
tellement attendu sur des indices de brigue ou d'ambition qu'aucun, vraiment,
n'a été donné. On ne voit pas non plus comment il y aurait divergence entre le
Premier ministre et le Président, hors les ambitions et vues d'avenir de chacun,
hors les nominations cas par cas, tant les thèmes, leur interprétation mais
aussi leur abstraction, sont les mêmes. Il apparaît que les premières sont tues
et peuvent l'être, durablement, je crois, même peuvent appartenir à seulement
des commentateurs provocateurs ou pas subtils, et qu pour les secondes, le
Président s'est imposé et s'imposera.
Des formules et des évocations
très habiles : le goût du collectif..., la fierté des Français à retrouver
envers leur pays, envers leur gouvernement. La mise en exergue de la souffrance
lorraine (avec habileté, le Premier ministre ne s'est pas attribué l'échec de
Philippot à Forbach, alors que sa journée, qui éclipsait la geste
présidentielle, a dû y être pour beaucoup), la belle langue, l'attachement
européen à raison de la naissance ailleurs et d'une naturalisation tardive.
C'était convaincant et si la chaleur ne sera sans doute pas l'apparence première
de Manuel Valls, cela a sonné : sincère.
Les mots, de temps à autre, pour
le prédécesseur étaient bien.
La présentation donc est
bonne. L'homme est très habile, réfléchi, maître de lui-même. Le défaut
majeur : décalage entre la prise de conscience gouvernementale et l'énoncé très
concret de ce dont souffrent les Français, d'une part, et le flou total,
l'abstraction pour le programme, les mesures, etc... devant y remédier. Ce
défaut est celui de l'appareil politique dirigeant depuis au moins 2002, il
n'est pas propre au Premier ministre, et il va être très difficile à celui-ci de
passer au concret. Comme à n'importe quel autre qui aurait eu la
place.
Comment donc passer des voeux,
souhaits et habituelles prises de conscience ? Je persiste à soutenir que ce
n'est pas possible selon les paramètres actuels : tonneau des
Danaïdes, frontières béantes. La confiance va se trouver si un diagnostic est
posé et des moyens sont pris. Ils sont d'ordre olitique, je vous les adresse
souvent : moratoire concerté des dettes souveraines, protectionnisme et
sélectivité des segments douaniers pour le libre-échange. Ce qui équivaut à une
nouvelle organisation du monde. Et l'émergence de l'Union européenne par un
président de tous ses ressortissants. Sinon, ce sera immanquablement l'échec. Et
la spirale du pessimisme des citoyens et des entrepreneurs. Pis que
l'endettement comme engrenage de la dépendance, notre mendicité de
l'investissement étranger qui ne se fait de plus en plus qu'en fonction d'une
prise patrimoniale.
Chaleureusement.
Voeux.
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