----- Original Message -----
Sent: Tuesday,
April 08, 2014 6:56 AM
Subject: que tombe le boisseau, tandis que
vous êtes réunis à Lourdes pour notre bien commun dans l'espérance-certitude de
Pâques -- excusez-moi de venir à vous et d'être long dans l'exposé ci-dessous
Pièces jointes : note aux conclavistes français 7.11
III 13– rappel biographique personnel
Monseigneur, mon Père,
tandis que vous êtes à Lourdes tous réunis, selon ce que m'a
appris la lettre périodique de l'un d'entre vous me disant aussi le passage au
Père du si rayonnant Francis Deniau voici bientôt quatre mois, permettez à un
chrétien de naissance et de base qui doit à son baptême reçu en Eglise à
l'initiative de ses parents, l'essentiel de ce qui continue à le faire vivre, à
le structurer et à ne pas désespérer plus d'un instant, expérience des
profondeurs humaines et de notre misère si Dieu n'était pas à notre main et la
prenant...
de vous dire trois "choses" dont l'une dépend
entièrement de vous, collégialement, et les deux autres, nécessaires à notre
Eglise et à propos de laquelle votre opinion, ensemble, sera prière et donc
exaucée.
Disposant de votre adresse électronique, j'ai déjà correspondu
avec vous. Il y a eu, de deux d'entre vous, la responsabilité publique
magnifiquement exercée à propos de notre traitement des Rroms et gens du
voyage, ou le "cas" difficile des relations d'Eglise avec la
maçonnerie à comprendre et comment ? mais je suis loin d'avoir celle de tous
vos Frères dans l'épiscopat. Si vous pouvez me relayer parce que ce message
vous aura atteint, ce serait bien...
1° notre cher pays, la France, va on ne peu plus mal. Cela
ne lui est pas arrrivé en temps de "paix" depuis des siècles, sans
doute. crise morale, ccrise mentale, absence de repères, d'autorités morales,
désespérance collective de notre destin national, de nos capacités, dilapidation
depuis des décennies de notre patrimoine matériel et immatériel, exode des
cyniques mais aussi des jeunes, souffrance quotidienne, sinon cauchemar quand
aucune des structures qui nous ont faits collectifs depuis deux ou trois
siècles ne répondent plus vraiment, à commencer par la 'production' de cadres
désintéressés et humainement au fait.
Dans ces circonstances dramatiques d'abaissement, d'humiliation
et aussi, surtout de détresse de beaucoup, un dévoiement dont il apparaît que
des chrétiens constituent à la fois le public, la troupe et le moyen, tient
lieu en France d'événement politique. En gros, la contestation des législations
bio-éthiques et surtout le procès d'intention fait à des dirigeants dont
l'incapacité sur les vrais sujets, permet l'efficacité. La Manif.pour tous, les éditoriaux de Médias Presse Info. de Civitas, de la France catholique,
les manifestations de rue, imposante depuis Novembre 2012. Le message importe
moins que la haine et le simplisme qu'il véhicule. Je crois que c'est
dommageable à notre pays, et aussi à l'Eglise car quelques-uns d'entre vous,
des plus en vue, ont exalté cette "divine surprise" que "le bon
peuple de France" se réveille, qu'un "printemps français" enfin
se laisse percevoir. Haine de l'Islam, haine de l'homosexualité, haine de la
gauche, obsession de la persécution, de la franc-maçonnerie, etc... De vieux fantasmes reviennent. Le vide du pouvoir politique, la faillite de
l'U.M.P. et du P.S. chacun si loin de leurs sources, a permis à ces fantasmes
de devenir un corps de doctrine. sans doute, les municipales ont-elles montré
que cela ne parvient pas à faire u mouvement politique. Qui eût été étiqueté en
"ultra-droite" et auquel on eût associé l'Eglise de France. L'Eglise
aussi, avec sa crise de la pratique, ses différentes statistiques en chute :
les pratiques sacramentelles, la participation dominicale, le recrutement de
prêtres. Vide politique, désert de la chrétienté. La double implosion par distraction,
ou par désespérance ?
Mais aussi, me semble-t-il, parce que ne sont pas donnés des
repères à la fois forts et sereins pour une pratique chrétienne de la
politique, sans dogme mais en espérance et en prière, en vrais rayonnements
humains, ce que ne peuvent produire ni la haine, ni les simplismes.
Vos prédécesseurs dans l'épiscopat, les Salièges sous Vichy, mais
aussi la génération des Chapoulie et des Riobé ont produit de grands
avertissements. je pense à mon jeune âge, à vos différents messages sur la
proposition politique chrétienne en 1972 notamment. Il y a près de vingt ans,
votre réflexion sur la manière d'évangéliser et de proposer la foi en France,
le titre du document m'échappe à l'instant auquel il me semble que Mgr. Rouet
et/ou Mgr. d'Agens avaient donné de la plume. Il faut plus qu'un papier, il faut de la
réflexion collégiale entre vous. Actuellement et depuis cette émergence d'une
nouvelle forme d'intégrisme que n'absout pas le nombre des manifestants et des
bonnes volontés enrôles sans y avoir vu ni mal ni malice, il y a un soutien
trop univoque de quelques-uns de vous, et le silence de la part des autres. Il
y a de quoi être perplexe, mais le drame français nous appelle à la générosité
intellectuelle et à la proposition tranquille d'une nouvelle manière de
débattre, de nous diriger et de décider entre Français. Nous, chrétiens, nous
en avons je crois le devoir parce que nous espérons vraiment, et que nous avons
un repère ! celui vers Qui nous marchons et que figure dans les textes de la
messe que vous dites aujourd'hui, le serpent de bronze.
Je dis plus vite les deux autres points, pardonnez-moi d'être
long.
2° votre recrutement.
Le processus est opaque. Coopération, renseignements généraux de
la République française et cafardage ou laudation entre vous, si je puis me
permettre ces brièvetés, rôle du Nonce, crible de la rue du Bac et maintenant de
l'avenue de Breteuil. Le peuple (chrétien) est en dehors du coup. Une élection
populaire et ouverte ? de désignations avec davantage de consultations sur le
portrait-robot ? des présentations de candidats ? idéalement Ambroise dépêché
par Théodose à Milan comme préfet, et de païen à évêque en une seule journée,
les hymnes, Augustin et l'Eglise à cette clé.
Il faut y réfléchir et vous avez qualité pour proposer au Vatican
et aux diverses instances, ainsi qu'à vos "ouailles" et au pouvoir
politique national. D'autant que beaucoup de vous, dans mon expérience de
chrétien de base, ressentent des manques. Formation à la prise de parole
sociale et politique, présence physique dans les paroisses (la délégation pour
le sacrement de confirmation est un manque à gagner atterrant), animation spirituelle
et paternelle de vos prêtres, gestion de la ressource humaine qu'ils
représentent, patrimoine du diocèse, etc... présence et disponibilité.
Peut-être, sûrement, le donnez-vous déjà, et c'est difficile, mais j'ai des
constats de tant de lacunes, soit personnels, soit reçus de prêtres diocésains,
parfois unanimes.
3° prêtres et laïcs
exercice dans mon diocèse sur la participation des laïcs. Textes
de base édifiant, mais chalandise et réalité des réunions manifestant le
contraire. Goût du cléricat que manifestent les chrétiens et qu'a bien dénoncé
le pape François. Nous en redemandons de ces structures et habitudes dépassées
et mortifères, débats sur les ministères institués jusqu'aux servants
d'autel.... Les laïcs davantage, mais plus encore les prêtres dans le peuple,
surtout le peuple distrait de Dieu. Salariat et mariage feront rentrer les
prêtres dans la vie quotidienne et donc dans un processus d'évangélisation
autre que la qualité des seules homélies du dimanche. Le sacerdoce dans la pâte
et les conditions de vie humaine. Ne pas en faire une obligation, mais ne plus
l'empêcher. La vocation pour l'essentiel : la sainteté pour l'évangélisation,
sans boisseau. Quantité de "législations" sans doute à changer ou à
prévoir, mais quelle grandeur et quel chemin que le sacerdoce soutenu par le
couple et partageant tous de ceux à qui il faut continuer de donner parole et
sacrements. Comme tout un chacun, des enfants, l'astreinte et l'épanouissement
du travail, mais un débordement de charité, la pauvreté toujours mais tempérée
par la charge de famille. Cette invention est tournante pour l'avenir de
l'Eglise en France, sinon en Europe.
Une forme adjuvante, la mise en commun de la ressource humaine
avec les pays moins "développés" et qui a déjà très heureusement
commencé : nos apports en économie, organisation et finances vers l'Afrique
notamment, l'Inde aussi tandis que prêtres et religieux d'outre-mer viennent
chez nous.
Solidarité amenant à faire pression sur nos autorités nationales,
non en accompagnant ou récusant des législations et des débats parlementaires,
mais en demandant que la France reste fille aînée de l'Eglise en contribuant à
la survie des chrétientés là où elles sont physiquement menacées : Nigeria,
Proche-Orient.
Détendue, priante, imaginative, l'Eglise de France qui - selon
les derniers textes et réminiscences écrites de Benoît XVI, jeune expert au
Concile - a su l'être dans le passé, pour le bien national, pour celui de
l'Eglise universelle et pour notre cher pays.
Il y a donc quelque chose à inventer et à manifester, à
retrouver, puisque nous en sommes habités.
En confiance, en espérance, dans la foi.
Filialement et fraternellement.
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