les mois précédents seront mis en ligne à leur date respective, dès que j'aurai pu accéder aux fichiers anciens
annotation prochainement pour ce mois-ci
Almaty, vendredi 15 -
samedi 23 Avril 1994
Une
nouvelle ère sans doute pour le pays comme pour moi. Par rapport à tout ce
qu'il a vêcu sous mes yeux depuis mon arrivée en Juillet 1992, et par
rapport à ce que j'y ai vêcu et aux conditions de mon travail ici. Je ne parle
pas ici de ma vie personnelle qui est inchangée sinon que je me détends, après
sans doute dix-huit mois de tension ininterrompue : la mort de Maman,
l'ambiance de persécution qui a culminé avec la visite présidentielle et a eu
tous ses relents encore au moment de l'inspection de mon Ambassade en Novembre
suivant, et une surcharge constante de travail, soit que j'embrassasse trop,
soit que j'embrassasse mal.
Pour
le Kazakhstazn, c'est un virage ou une stabilisation à plusieurs points de vue
:
- la crise des relations monétaires et financières avec la Russie,
initiée il y a juste un an, avait débouché comme l'alternative s'en était
ouverte par l'émission d'une monnaie nationale à compter du 15 Novembre 1993 mais
surtout sur un scenario politique, dont je ne connais pas encore l'histoire et
dont aucun de mes interlocuteurs locaux n'a une explicatioion totalement
satisfaisante, sauf à faire un faisceau d'initiatives oiu de laissez-faire
variés qui a donné sur le moment l'impression d'un dessein arrêté d'instaurer
une quasi-dictature du Président NAZARBAEV. Une crise politique en est résultée
qui n'a pas dégénéré parce qu'il n'y avait pas de forces militaires qui aient à
s'opposer, parce que le tempérament du président du Parlement de l'époque,
devenu un de mes amis ABDILDINE n'y inclinait pas, parce que les habitudes de
groupe et de consentement, autant que de certains chantages au confort matériel
(qui ici n'est en fait que le minimim matériel) ont prévalu et que le Parlement
a cédé à la mi-Décembre et s'est renvoyé de lui-même et que dans l'intervalle
de la réunion du nouveau Parlement, le Président n'a au total pas abusé de ses
pouvoirs.
- les élections se sont déroulées (le 7 mats dernier) dans une ambiance
atone. Sans doute les partis n'y ont joué en tant que tel qu'un faible rôle,
mais hormis les conditons de renvoi du précédent Parlement, hors la lettre de
la Constitution
- le Palement vient de se réunir. J'en ai suivi les séances de bout en
bout de l'ouverture de la législature et de la session par le Président NAZARBAEV
mardi 19 aux débats ce matin sur le réglement intérieur provisoire. Des
personnalités que je connaissais déjà, ou d'autres que je ne connais pas, s'y
sont montrées à cette occasion - toutes - sous des jours assez différents et
inattendus
Le Président NAZARBAEV
Mon ami Oljas SOULEIMENOV à qui j'avais dans l'après-midi de mon retour
ici, rendu visite longuement.
Le nouveau président du Parlement KIRKILAIEV
Le personnage assez caricatural d'AKOUEV
- la polirique extérieure entre dans une phase nouvelle, sans doute
beaucoup moinss structurable et appréhensible mentalement que la précécente qui
avait toute la logique d'une volonté d'indépendance en forme de réelle
autonomie interne, tempérée par l'obsession de maintenir l'acquis soviétique,
surtout dans les domaines économiques, industriels et financiers, mais presqu'autant
dans l'ordre mental et culturel. Coincidence avec son état de santé, ou décision
propre de se donner quelques jours de repos avant la reprise parlementaire et
un conseil de gouvernement difficile, le Président NAZARBAEV n'y est pas allé :
pour la première fois depuis le "sommet" d'Alma-Ata en Décembre 1991.
La pétition d'une communauté ou d'une entente eruro-asiatique est nouvelle,
peut-être improvisée, mais - esprit de contradiction, ou intuiton qu'il
convient maintenant de se différencier vraiment de la Russie et d'un certain
modèle de Communauté des Etats Indépendants, auquel on ne pourrait plus rien
Le nouveau mlinistre m'a reçu - ma demande semblant se rencontrer avec
sa propre convocation. Je m'étais donné comme ordre du jour. J'avais préparé la
veille avec mes collègues (tous venus sauf Inde, Pakistan, Japon et Chine par
coincidence ? les Asiatiques ?) le dernier point. C'est sur celui-là seul que
SOUDABAEV a souhaité m'entendre. J'ai dévidé mon texte.
L'impression qu'il m'a faite est finalement ambigüe. Notre Ambassade à
Ankara à qui j’avais demandé hier son impression sur l'homme m'a répondu ce
matin donc par retour : citation à retrouver
Pour
moi, c'est soudain l'engrangement des ces presque deux ans d'efforts, et l'apparence
d'avoir atteint ce que je souhaitais confusément quand je "voulais"
cette Ambassade et pas une autre :
- d'abord le climat festif de ce dîner de mon anniversaire, et la sensation que
certains amis me suivent ici
- ce qui était le prodrpme d'un évenement en soi, ma conversation hier
matin, puis le travail que j'ai fait hier soir et ce matin avec AK de traduction
me le confirmant. Autant l'expérience frrançaise en elle-même, que moi-même
comme ami et connaisseur du pays et de sa politique, de ses orientations, sont
donc sollicités et écoûtés. L’article pertinent de notre Constitution sur le
statut du député a été repris tel que je l'avais donné. Et je suis en situation
maintenant de peser sur la suite : succès de prestige personnel, succès aussi
de la France, succès enfin de la démocratie etd d'une modernisation des institutions.
Je deviens, comme je le souhaitais, un des facteurs de l'Histoire actuelle de
ce pays. Et ce que je scelle là sera sans doute transposable dans d'autres
domaines. Fruit enfin de ma présence, maintenant de mon ancienneté et de ce
doublé, même s'il n'a pas porté les fruits que je voulais immédfiatement, d'une
lettre très directe à la fin de Décembre dernier, au Présidebnt NAZARBAEV sur
le trésor désintéressé que représentent pour lui les Ambassadeurs ici en
général et moi en particulier, et du déjeuner que j'ai pu mettre sur pied pour
le 18 Février.
- la suite se déduit. Le couple que je forme profsesionnellement et
d'évidence amicalemenbt avec AK a été vite connu et populaire. Il est
maintenant prseqsue célèbre dans les milieux administratifs et poltiques. La
rentrée parlementaire nous l'a montré. Nouis forçons les portres, on vient à
nous. Le nouveau ministre des AE avait manifestement instruction de faire cas
de l'Ambasasdeur de France, parce que c'est la France et parce que c'est moi.
Dans
cette ambiance, comment pénétrer davantage les choses et les âmes. Il me semble
que pèsent de plus en
plus actuellement
- la météorologie, ce qui est paradoxal pour des pays qui prétendirent
dominer les âmes et la matière tout autant. Il est vrai qu'en ce moment, elle
est particvulièrement déroutante : j'ai atterri dans un printemps brun et
désolé. La neige avait encore l’avant-veille gelé les premières pousses qui
apparaissaient à mon départ, deux semainbes plus tôt. Mais il faisait chaud. Le
surlendemain, dimanche, c'était la neige. Puis la première partie de la semaine, des
aversses continues et la gadoue avec des flaques comme des étangs et des boues
affreuses. Maintenant, après qu'hier tout ait été clair et que les montagnes
pour la première fois depuis longtemps semblaient régner sur la ville, c'est un
ciel épais et gris et le voile sur les sommets. On a donc pris du reard pour
les semailles et l'on craint des inondations catatrophiques surtout dans le
nord-est
- un certain vide d'expression culturelle
Ibidem, dimanche 24
Avril 1994
18
heures 30 - Un printemps ardent. Des scènes ravissantes, les pré-adolescentes
rentrant vers les affreux HLM les bras chargés de fleurs, une enfant Kazakhe
joue au volant avec une jeune Russe. Tant qu'on en est là, il n'y aura ni
guerre civile ni révolution. Au marché central, ce sont les scènes habituelles
des files le long du trajet suivi par ceux qui entrent et sortent : on vend de
tout, des tissus, des nappes, des bouteilles, du pain, une paire de chaussures,
des hachettes. Un groupe vend des dombra. Sous la halle aux viandes et fruits
et légumes, une vieille femme propose une exquise plantation de campanules
bleu-violets que je vais monter et placer à côté de mes vitraux, bouteille et
verres bleus. Les prix semblent tenus, alors que la monnaie par rapprt aux devises
occidentales continue de dégringoler, et que les tapis en conséqsuebce sont
passées depuis le début du mois de 3.000 à 5.200 tiengues.
Nous
sommes montés à Medeo, puis de là, sans que le factionnaire réclamant le permis
délivré par la mairie d'Almaty se fasse trop prier, jusqu'à Tchimboulak, que je
connais depuis mon arrivée ici. L'herbe est encore jaune, mais un feu de forêt
déjà grimpe le long des sapins très verts sur une fine bande verticale. La
neige est là-haut, une chouette attardée se pose non loin de nous, des marcheurs
depuis le barrage tandis que comme les rares skieurs - il y en a encore - nous
sommes montés péniblement en voiture. Le cercle de montagnes est superbe ;
nostalgie qui ne s'éteint pas de nos vacances familiales, une quinzaine
d'années durant à Argentière. A la redescente, nous nous sommes attardés le
long du torrent où à mon premier été, Vladimir et son "cousin" nous
avait fait un merveilleux kebab. Des vacances et plus ! Puis, le couple marchant
le long du trottoir vers la fin et la ville et un restaurant où fument des
brochettes avec des yourtes dans les bouleaux, le père et le fils, un « battledress »
pour deux, l'enfant arbore la coiffure, un chien minuscule les tirent de sa
laisse.
.
. . Lecture cursive du rapport d'inspection. Corvée en prévision. L'image que
l'on a de mon Ambassade et en fait de moi, arès une grande année de
fonctinnement quoique mes effectifs actuels ne datent que de Septembre, soit
deux mois avant l'exeruice et en concidence avec l'exténuante préparation de la
visite d'Etat ici.
Une
première et courte partie est en gros convenable, évaluant nos politiques, mais
déjà à gauchir s'agissant de la défiance dont ferait preuve l'AD, vu le laxisme
des mesures de sécurité dans la Chancellerie-même, et surtout (et déjà) de
Larissa I. que j'aurais interdite d'enseignement : la réalité est différente,
elle n'avait pas de poste en université qui lui soit offert. La mission de l'AD
est celle qu'il s'est donnée et qui correspond à ce que je souhaite, mais n'est
certainement pas celle qui correspond à ce qu'attend Paris, nous laissant en
veilleuse.
La
seconde partie est évidemment : moyens et fonctionnement celle où je
suis susceptible d'être critiqué.
Je relève :
. inexactitude des efforts de Patrick Daniel, page 1
. la dépendance des interprètres et traducteurrs, page 1 in fine
. unlatéralité du jugement sur Dominique I. page 2 en haut
. pas de proposition sur l'organisation rationelle des tâches. page 2
au milieu
. recrutement de l’agent polyvalent : n'est pas russisant ni chiffrant
cf. TD
. la fantaisie de la candidature Mme THIBERT, page 3 in fine
. la nouriture page 3 (mal perçue)
. l’ajustement du temps de séjour à 10 mois n'a pas été acceptée . page
4
. la résidence, page 5
. bon suivi des crédits de fonctionnement, page 6
. les frais de représentation, page 7
. saisie informatique d'activiués, et non pas seulement de traitement
de texte . page 7 in fine
. nécessité du logiciel de comptabilité . page 8
. la correspondance politique . page 8 in fine
. rien sur le travail politique
. la sécuuité . pages 9 et 10 ; les "errements" pages 11 (le
portable, la présence d'AK)
. le rôle futur du Conseiller . page 11 in medio
. les longues absences de l'Ambassadeur . page 11 in fine
. suggestion de valise accompagnée toujours pas suivie . page 12
. l'incohérence du travail écrasant de la secrétaire du chef de poste
(page 12) ; le conseiller pour le CAD page 12 en bas
. les JO toujours pas parvenus
. le "contrôle" de Mme K. page 13
. Catherine D. secondée par Noël M. ! . page 14
Le
portrait en filigrane de l'Ambassadeur et du souhaitable Conseiller... devrait
me permettre d'illustrer ma défense et de dire ce que je pense déjà de Patrick
D. Je pensais ne confier l'intégralité du rapport qu'au Colonel B. Je vais le
faire aussi pour Noël M.
Ibidem, lundi soir 25
Avril 1994
Minuit
passé - La première "inspection" : j'ai fait mes distributions comme
je l'avais délibéré, plus un exemplaire en totalité ce matin à Patrrick D.
Celui-ci n'en voit pas la finesse tandis que Noël M. a le réflexe hiérarchique
: ce que dit le rapport est forcément juste, demaner grâce et courber le dos.
Seul le Colonel B. en réunion du soir a la bonne pente, c'est-à-dire la mienne. L'essentiel
n'est pas dit : le travail politique, les conditions d'ouverture, l'inexpérience
du personnel affecté. D'autres points de l'odre du jour me montrent, encore
plus crûment que d'habitude la faiblesse de mes gens : Francis B. ne voit dans
une semaine europépenne que des efforts supplémentaires avec la suite de
rappoorts que lui demande la DREE (alors que ses employées ont la crosse à l'épaule
et qu'il ne sait pas demander de renfort), ne sait comment bâtir son étude de
marché automobile, ne va pas au fond des choses sur les groupes privés qui
tiennent le haut du pavé en biens de consommaitons importés : ASTANA, BOUTYA,
REMBEK, KRAMDS d'un autre genre. Quant à Dominique I. c'est de donner des compétences
suppélemntaires à sa femme dans la gestion des crédits linguistiques.
Mon
projet d'aller à Karaganda pour saluer les morts français là-bas, sans doute
incorporés de force dans l'armée allemande mais qui ont durement payé, se heurte
soudain au conseil allemand de ne pas y aller, attendu que ce serait des gens
de la SS. Le
conseil vient indirectement du curé de Karaganda à qui j'avais eu l'imprudence
de confier mon projet, en même temps qu'au représentant du Vatican vendredi
matin. Je finis par décider d'y aller tout de même mais avec un communiqué pour
la presse ici et un TD prévenant Paris que nous passons à l'acte. Pour moi,
quelle que soit les formes d'engagement ou de convictoon, il y a eu l'horreur
de l'époque, le totalitarisme, et donc des Français qui en ont été victimes.
A
deux reprisres, conversations avec le sous-secrétaire d'Etta au Foreign Office,
sir John COLES, roux et sympathjique, quoique le pouce en marteau. Ambassadeur
en Australie, puis secrétaire particulier de Mme THATCHER, il a été de nos
familiers dans la crise de 1989 notamment, et m'interrpge dans mon bureau sur
notre organisation commune, sur l'attitude de la population et des élites à
propos de la souveraineté du Kazakhstan, puis chez son Ambassadeur sur le
miniustre des AE qu'il verra demain, sur NAZARBAEV un peu - ni lui ni un
spécialiste des questions soévitiques depuis trente ans Peter ROLAND appartenant
à l'équivalent britannqiue de notre CAP ne se sont penchés sur l'hypothèse
santé. Autre voisin de cette table que je ne rejoins qu'avec trois quarts d'heures
de retard, le représentant local de BP qui me confirme le suivisme général de
ce que fera CHEVRON pour l'évacuation du pétrole hors du Kazakhstan, la
dominance de BAZIKENOV sur KOUANDIKOV pour la négociatoon pétrolière et les
difficultés pratiques d'entente avec les Kazakhs comme entre les partenaires du
consortium de la Caspienne.
Il n'escompte d'exploitatioon que dans les dix ans. On n'est
parvenu à s'entendre jsuqus'à présent que sur les repérages seismiques à la diligence
de Total, et il estime que le travail des Soviétiques a été de qualité. Pour
l'ensemble de la question péyrolière, il opine que les Rususes entendent rester
les maîtres et veulent garder une part statutaire dans les gisements de Tenguiz
et de Karatcheganak, et que les Kazakhs entendent que Chevron prenne en charge
toute l'évacuation.
Nouvelle de la mort de N?IXON qui aurait été saluée avec
joie par la petite base des aparatchiks avec laquelle se troiuvait hier, au
bord du lac Balkach, le Colonel B.
Ibidem, mardi soir 26
Avril 1994
L'audience
de KAGEGUELDINE, un moment accordée pour demain 11 heures est reportée. La
visite chinoise bat son plein, motocyclettes
jaunes dans notre avenue, conférence de presse conjointe dans la salle-àmanger
de prestige où nous avons nos habituels festins kazakhs, dont le dîner d'Etat
avec FM en Septembre dernier. Ce dernier, du ciel kazakh, télégraphie son
souvenir de façon chaleureuse à NAZARBAEV cette nuit, mais on apprend que
l'Ouzbékistan reçoit 700 millions (il est vrai lié à deux projets et à eux
seuls) au lieu des 300 minablement et si lentement octroyés au Kazakhstan. Cela
semble public et répandu.
Le Parlement me satisfait : selon les renseignements
qu'obtient Aïgul par notre contact à la Présidence, MOHAMED JDANOV attendant
notre copie constitutionnelle, le réglement intérieur adopté hier prévoit
explicitement les groupes politiques. La rumeur est que ceux-ci - au moins pour
le Congrès populaire, l'Entente populaire, et un groiupe dit des " députés
pédagogiques " - s'organisent. Un placard signé annonce même une réunion
des " indépendants ", ce dont un homonyme de l'ancien président ABDILDINE
s'étonne : comment ose-t-on se dire indépendant ? Débat agricole ce matin.
KOULEZGUINE, le ministre depuis Novembre, est dans la ligne à deux points de
vue, s'abrite politiquement sur les déclarations de politique générale agricole
faites par NAZARBAEV et TERETSCHENKO lors de du 30ème anniversaire à Akmola de
la campagne des terres vierges, et produit un texte lu, bourré de
chiffres ou de petits faits, mais sans analyse structurelle et surtout sans
perspective. Les interventions et questions sont une leçon de choses sur l'agriculture.
Ibidem, vendredi soir
29 Avril 1994
22
heures 45 - Singulière journée. La tension constante puisque j'ai la valise qui
doit "fermer" à 15 heures au plus tard. Je n'ai eu le temps d'écrire
que lapidairement à Catherine
G. la veille, et pas du tout au reste des miens, que
j'expédie en quelques lignes. La letre circulaire aux sénateurs du groupe
d'amitié France-Asie cenrrale : 52 lettres à personnaliser, ce qui est long
même en informatique,
et que je refile à Michèle B. pour m'apercevoir que les envelopes ont été
libellées pour une expédition à l'Assemblée Nationale. Les suggestions pour le
rapport ad hoc à l'Assemblée sur l'autorisation de ratifier le traité du 23
Septembre m'amènent à faire un travail plus exhaustif ; je m'aperçois que je
n'ai vraiment sous la main ni la liste au point de nos accords ou projets
d'accord, ni l'évaluation comparée des diverses aides ou des différents
concours et crédits au Kazakhstan. J'écris à JF en lui donannt mon journal d'Une cinquante-et-unième année avec
cette impression que mon ami vieillit, comme mon cher MoD, que mes mentors vont
vers leurs 80 ans tandis que moi j'ai maintenant la cinquantaine bien sonnée,
que c'est mon tour d'être pleinement adulte ou au faîte de ma carrière.
L'autogestion si souvent pénible, et parfois comique. Ce
dialogue avec Tolyk, dont j'ai appris hier ou avant-hier que standardiste
l'après-midi il ne me passait pas les communiactions téléphoniques de peur de
me déranger, tandis qu'Alma la réceptionniste juge à propos de refuser l'entrée
à X qui fait une proposition d'appartement qu'elle suppose trop chère, ou à Y
qui pourrait lui piquer à elle, telle source de proposition. Bref, à Tolyk je
confie de répondre à O. si celle-ci appelle que je l'invite demain à déjeuner
puisqu'elle ne m'aura pas au téléphone à l'heure qsue nous avions convenue : je
serai dehors en rendez-vous ou bien en réunion chez les Allemands. Bien, Tolyk,
vous l'invitez, et ensuite... Ben ! - Que manque-t-il ? Ben... L'heure, le
lieu, la date. Vous
avez compris. Oui, je l'invite... Non, c'est moi qui l'invite, etc. Mais ce
soir, Michèle B. m'apprend une complexe histoire de vérification dans mon
propre bureau des consignes de sécurité : les disquettes chiffrées qui trainent
sur ma table, et que Patrick D. veut mettre sur la "main courante",
ce que refuse de faire le garde et ce que lui-même fait... Je l'interroge :
entrez-vous dans mon bureau ? sans que j'y sois. Réponse de l'autre : pas
que je sache. A plusieurs reprises cette semaine, le mensonge caractérisé se
rangeant aussitôt dans le flou, ne se souvient plus, ou admet qu'il y a
confusion. J'ai écrit à mon collègue de Sierra-Leone pour avoir peut-être un
portrait plus juste de mon "premier collaborateur ". Le Colonel B. me
l’avait d'avance présenté comme nul, et en sus chargé de m'espionner. mais ce
dernier lui-même n'est-il pas trop impulsif ? Il s'aperçoit du réseau dans
lequel Francis B. sans le méditer s'est partiellement enfermé depuis son arrivée
- à mon sens, c'eût pu être beaucoup plus conséquent et grave. Bref, mon
Attaché de Défense remarque de Marat V. que non seulement il ne rend aucun
service, mais se fait payer le Crillon à Paris et inviter tous ses amis à
Almaty pour de soi-disant prospections au Kazakhstan en faveur d'entreprises
françaises, bonnes poires. Le dit Marat en cheville avec la firme Centro-Commerce
dirigée par MENDELOVICI père et fils, liées eux-mêmes par l'épouse (assez aguichante,
j'ai failli y tomber) du cardiologue
MORIN examinant les excellences kazakstanaises incognito, depuis
l'automne de 1992 et donc pas loin du Premier Ministre régnant ici. J'ai fait
un TD de mise-en-garde des entreprises, pouvant faire redondance à celui rédigé
auparavant au sujet de MOSKOVITCH. Mais nous virons aussi la standardiste engagée
depuis le 1° mars parce qu’elle est soeur d'Askar Z. qui ne nous revient pas,
quoique Francis B. l'ait fait engager comme représentant de Rhône-Poulenc.
Bref, les réseaux...
Mais
n'y en a-t-il pas un plus puissant des deux côtés : le C.C.F. et singulièrement
Marylène B. ancienne conseiller aux affaires soiclaes du second passage à
Matignon de CHIRAC. Un protocole financier : Trésor et Comité local pour la
propriété d'Etat (que dirige un vice-Premier Ministre KARIBJDANOV et avec qui
précisément la dame, qui était auparavant au ministère du Budget, est au mieux)
et en fait la prétentionde tout rafler sans une mise d'un sou au Kazakhstan :
le conseil en privatisation sur fonds européens, le conseil en organsation
juridique de ce qui sera privatisé par financement de l'Etat français, la tête
de file pour les garanties accordées par la Coface à moyen terme (les fameux
300 millions concédés en Septembre 1993, alors que la DREE pouvait lâcher 700
millions si les Kazakhs, via l'Ambassade, l'avaient su - tandis qu'il y a trois
jours les Ouzbeks, il est vrai pour deux projets seulement, en ont obtenu
700...). Manière de faire que je ne peux que rapprocher avec celle dont on a
usé avec moi, à la fois pour des introductions supplémentaires ici, et pour
m'envoyer au bain quand j'ai sollicité ce coup de main pour Reniac.
Malaise
aussi dans le fonctionnement des institutions locales : tout à ma lettre
d'observaton sur les projets constitutionnels en gestation, j'ai vu finalement
que le "statut" du député dans le projet était plutôt restrictif par
un alinéa incis, par rapport à la rédaction actuelle dans la Constitution. Donc
pas du tout le progrès que je croyais et encore moins une véritable prise en
compte du système français. Je vois dans la réadaction que je suis en train d'analyser,
en fait une culture tout à fait différente de la nôtre. On continue
d'avoir une vision non politique des différents rôles : le ministre violant la
loi, et non pas menant une politique que n'aimerait pas l'Assemblée ; le
Président empêché ou l'Assemblée dissoute pour irrégularité de comportement, et
non pas pour opposition polirique. Et ces contrôles de régularité sont opérés
par une Cour à la discrétion du Parlement. Le notant, je trouve ainsi ce qu'il
me faut écrire à N : il y a une rupture philosophique. Il ne s'agit pas de
contrôle de régularité dans la forme du miniustre oiu du Orésident, par une
Assemblée que vous avez voulu contrôler dans son mode d'élction, ou par une
Cour qui est nommée et démise par cette Assemblée. Il s'agit d'établir des rapports
de liberté et donc de fond, non plus de forme ; cette liberté c'est le contrôle
politique, l'action d’opportunité. Le dire mieux...
Ce
dont me rend compte Aïgul des séances du mercredi au Parelment où se sont
votées les intitulés et élus les présidents de commissions permanentes montre
la persistance de la référence aux expériences russes, la croyance qu'une
commission démontre une compétence et que l'Assemblée a un poids d'initiative
politique poiur des domaines qui sont ailleurs de l'exécutif. Démonstrations de
ZIMANOV sur le changement de régime dans lequel on est entré depuis deux ans
Enfin
curieusement, le nouvel assistant d'ASAMBAEV qui veut me voir avant de conclure
les différents sondages qu'il a fait dans les ministères sur ma lettrre à
propos de l'Ecole Nationale d'Administration : est-il mandaté ? curieux
niveau de rapport et de décision. Et KASSIMOV m'annonçnat l'audience du
premlier Vice-Premier Ministre qui devait déjà avoir lieu mercredi dernier et
aurait lieu vendredi prochain, tandis que le président de l'Assemblée que je
devais voir aujourd'hui à 16 30 me décommande. Il me semble que le système
fonctionne mlal, et j'ai l'intuiton que N. est isolé dans sa propre maison.
Une
réunion porte-à-faux sous la présidence de mon cher Eike (mais un Ambassadeur
a-t-il localement des amis ?)