jeudi 22 mai 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 16 mai 2008

Vendredi 16 Mai 2008

La transposition de la puissance, de son domaine générateur à l'application dans un autre champ : les Etats-Unis, la Chine, deux cas d'école contemporains

La Chine et sa démographie

Nicolas Sarkozy et sa remise du jugement aux Français

De Gaulle et le conseil des ministres

Inflation, matières premières, euro ?



Prier [1]… ce texte comme celui de la conclusion de l’évangile de Jean, la mort des autres, la nôtre, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance. La mort, objet de connaissance ? si c’est ainsi, c’est bien que nous ne sommes pa assimilables à son œuvre, nous en différons, nous sommes au-dessus et en situation de voir et éprouver cette épreuve. Mais l’enseignement fondamental des évangiles n’est pas sur la mort – à ceci près que celle du Christ, présentée comme un passage vers son Père, n‘est jamais présentée comme un état définitif – il porte sur la vie, bien suprême. Glose de l’apôtre : comme le corps qui ne respire plus est mort, la foi qui n’agit pas est morte. Jacques raisonne comme Paul, nous somms sauvés et justifiés par la foi, mais une foi en action. Abraham est présenté par les deux apôtres comme le modèle. Cohérence de l’enseignement dans la primitive Eglise, et surtout cohérence entre les apôtres quek qu’ait été leur « recrutement ». Le corps, lieu et objet, pierre de touche de la charité. Le corps des autres, le procès Fourniret, l’agression collective contre le corps dont Dieu fait homme s’était revêtu, qu’Il avait fait sien. La vie de ce corps valant bien plus que les biens que nous accumulons de son vivant, soi-disant pour le magnifier, puisque déjà nous délaissons notre âme : quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde en le payant de sa vie ? quelle somme pourrait-il verser en échange de sa vie ? L’homme de bien a pitié, il partage. Le critère de la foi est bien notre attitude envers autrui. Il est – moins visiblement, mais notre conscience est sollicitée pour cela – notre relation à Dieu selon ses commandements, lesquels sont notre loi d’amour.

Nos aveuglements.

Nous faisons la puissance militaire américaine et docn l’avance technologique des Etats-Unis par – Nous faisons la puissance économique de la Chine et lui donnons son outil d’exporations par nos investissements. Dans les deux cas, une conversion de la puissance de son domaine d’acquisition à son plan d’exploitation : du politique à l’économique pour les Etats-Unis, de l’économie au politique pour la Chine.

Les Etats-Unis, puissance devenue dominante économiquement par une hégémonie politique fondée sur la puissance militaire ? la Chine, puissance bientôt dominante politiquement par une hégémonie économique fondée sur la concentration des productions de biens de consommation ? point commun de ces mécanismes de puissance, le consentement des tiers. Les Européens, plus nombreux que les Américains, se refusent à avoir une politique de défense et de production d’armements en propre, donc une politique industrielle et technologique substantielle : leur consentement à la supériorité américaine, aux raisonnements américains (le bouclier anti-missile, donc anti-russe, l’Afghanistan et la banalisation de la guerre d’Irak) fait la puissance des Etats-Unis. L’ouverture inconditionnelle des marchés européens aux produits chinois de grande consommation, la propension à investir en Chine de tous nos groupes industriels et de services, font la puissance de Pékin. Les Etats-Unis ont des partisans convaincus de leur manière d’être et de faire dans la plupart des pays européens, et généralement dans les jeunes générations et parmi celles-ci chez les plus diplômés. L’Amérique est dirigée par des nationalistes, les Européens n’ont plus d’élites de cet ordre. La diaspora chinoise est inconditionnelle de la mère-patrie, et n’en critique pas ou que très peu le régime intérieur. Elle peut faire nombre dans des manifestations de rue de devenir un élément de désordre public. En Chine, la réciproque est impossible parce qu’il n’y a pas de diaspora européenne ni américaine tandis que le régime peut susciter sur n’importe quel thème des manifestations d’hostilité. La France l’a particulièrement éprouvé. Nos consentements font les grandes puissances dont nous ne faisons pas partie. Etats-Unis et Chine grandissent par notre consentement, par nos politiques, par nos investissements, par nos arbitrages industriels. Et nous n’avons ni outre-Atlantique, ni en Extrême-Orient de réels groupes – financiers ou démographiques – de pression, alors que chez nous – en Europe – nous sommes pénétrés de partout et vidés de nous-mêmes, la France en particulier puisque l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont su garder leur patrimoine économique en propre.

L’inconnue chinoise à terme, tient sans doute à sa « pyarmide » démographique : pas assez de femmes (les couples condamnés à n’avoir qu’un seul enfant, ont systématiquement sacrifié les filles par avortement) et vieillissement accéléré de la population. Quelle conséquence sur l’économie, et sur la projection extérieure du pays vers 2030 ?

Hebdomadaires : L’Express, « pourquoi ils se détestent ». Fillon, Sarkozy, celui-ci en premier plan évidemment, le droit semi-fermé. Tic ou reste d’une mini-attaque ou congestion. Le rythme qu’il soutient, en solitaire. Il semble toujours souffle coupé ou pressé d’émerger. Le Point, « mais qu’a-t-il vraiment en tête ? Paris, PS, Elysée » : Bertrand Delanoë. L’Observateur, « le hussard de Sarkozy » : Xavier Darcos, à l’honneur puisqu’on manifeste contre lui.

Le président de la République se défend de quelque écart que ce soit du fait de sa prise de parole, hier, au chaud des manifestations : « ce sera aux Français de juger ». Cynisme ! car quand ? comment ? et selon des institutions où l’on éradique le referendum. – Du seul homme politique à avoir été ministre du général de Gaulle et aussi ministre de François Mitterrand, j’entends une nouvelle fois la leçon (également en librairie, Le sens de l’Etat). Je recoupe avec lui la texture et le scénario des conseil des ministres présidé par l’un puis par l’autre. Les versions de Jean Charbonnel, d’Edgard Pisani et de Jean-Marcel Jeanneney bout à bout donne quelque chose d’extraordinairement souple avec de Gaulle, quelle que soit la révérence et la grandeur qu’imposait le personnage du médiocre, quand le sujet n’y est pas, à des sommets quand l’ordre du jour y appelle. Le jeu de crayon du Général – à hauteur de ventre et que mime mon hôte – quand un intervenant est trop long, accapare, alors Michel Debré se voit coupé par la question-confirmation du Premier Ministre : mon Général, je vous crois maintenant assez informé ? mais oui, mon cher ami, passons, continuons… Michel Debré ! tout sur tout. François Mitterrand confiant à son conseiller, ex-ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie et qui sort du lagon pour un bain matinal, le président sapé sur le sable : quand on franchit les grilles de l’Elysée, on se découvre des qualités qu’on ne se savait pas, et des défauts qu’on ne croyait pas avoir. D’expérience appliquée à Michel Rocard, si un jour… mais le conseil des ministres, auquel il ne participa guère que trois mois était l’endroit où chacun faisait son marché, ambiance.

De Gaulle, de retour de Roumanie et en conclusion de la réunion du 19 mai 1968 avec les principaux responsables de l’économie et du maintie de l’ordre : la réforme, oui ! la chienlit, non ! Aujourd’hui, la réforme fait la chienlit, pour deux raisons toutes simples et dont chacune est forte à soi seule : elles ne sont ni délibérées ni consenties, elles sont vêcues comme étant sans rapport avec ce que chacun ressent des nécessités du pays, et de ses propres nécessités. L’acception naguère : une correction, un émondage pour réactiver la pousse, pour alléger le bateau, quelle chose de partiel sauvant, par ingéniosité, le tout. Aujourd’hui, tout semble grossier.

J’échange avec un de mes mentors, du début de 1970 à maintenant. L’euro. et l’inflation ? non, le prix des matières premières, et celui-ci montant pas tant du fait d’une spéculation des pays nantis, mais de l’apparition des pays dits émergents. La demande a extraordinairement gonflé. En revanche, s’il n’y avait pas eu l’euro. le franc n’aurait pas tenu avec les 35 heures, nous serions allés de dévaluation en dévaluation. L’inflation est tolérable, même bénéfique, dans certaines limites.


[1] - lettre de saint Jacques II 14 à 26 ; psaume CXII ; évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1

Aucun commentaire: