Mercredi 14 Mai 2008
Prier [1] c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit et que votre fruit demeure. Nous ne sommes pas pour nous-mêmes, nos axes nous sont donnés et nous avons à faire, une mission à remplir. Connaître Dieu, participer à Lui, aimer sont la même chose. Les images de mutuelle « demeurance » sont sans doute très parlantes pour d’autres civilisations, cultures et époques que les nôtres. Nous sommes tellement hermétiques les uns aux autres. Ce qui est appris est à transmettre, la vie c’est cela. Tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Au contraire du Paradis, Dieu ne cèle plus rien, n’interdit plus, mais Il nous donne à garder et à aimer. Toi qui connais le cœur de tous les hommes… le péché est notre liberté, l’amour l’est tout autant, plus encore. Mais la connaissance que Dieu a de nous, celle du cœur, est la clé de nos vies. Le système électif a son fondement dans la foi d’un plan et d’une volonté de Dieu. Aujourd’hui, le fondement du suffrage universel est au contraire sociologique, faire la démonstration du choix humain, de la décision des hommes. Il peut y manquer la méditation et la recherche du bien commun, laquelle dépasse nos opinions et nos sentiments… parfois. Qui prie avant de voter ? Le commandement d’amour qui est une loi de connaissance mutuelle entre nous et de nous en Dieu et selon Lui, produit aussi tout ce dont nous avons besoin, à condition de le demander, de l’identifier et de le rapporter à Dieu. Un comportement conscient. Même le sort est – pour l‘élection de Matthias – une relation à Dieu.
« Le nouveau a besoin d’amis », dixit le critique culinaire dans le film d’animation Ratatouille… titre ou exergue pour le compte-rendu de ma mission au Kazakhstan. Mission tout à fait possible et d’une pointe aisée que « Paris » a transformé à ma mort administrative par strangulation, puis ce qu’il restait de moi a été mis au silence, au pain et à l’eau sans plus d’identité.
Les étapes de la paix au Viet Nam – colloque (suite).
La version américaine de la guerre – les Français étaient ébranlés, du moins leurs dirigeants dans leur conviction que l’Indochine, comme l’Afrique, comme l’Algérie leur appartenaient en propre, rares étaient ceux qui, les communistes ou François Mauriac voyaient les questions coloniales en termes de légitimité ou d’éthique – les Américains ont traités en éthique : les protestataires, et les dirigeants en stratégie mondiale et en raisonnement sur les conditions du maintien de leur hégémonie. Les termes du débat, je crois, n’ont pas changé, et je ne pense pas tant à l’Irak qu’à la sujétion dans laquelle est maintenue l’Europe par des Etats-Unis inconséquents.
Il semble que la paix ait eu plus d’occasion de se conclure en 1966 et 1967 qu’après l’ouverture des pourparlers de l’avenue Kléber. C’est le calendrier électoral qui a débloqué les choses, quand les Viet Namiens se sont aperçus que Nixon n’avait pas besoin de la paix pour se faire réélire. Je découvre, avec l’exposé sur le Front de solidarité avec l’Indochine (F.S.I.), fondé principalement par le professeur Laurent Schwartz, ce que peuvent des « intiatives citoyennes », un des compagnons de celui-ci assiste aux débats. Enfin, la relation quotidienne, assortie de compte-rendus et communication de documents, entre la délégation nord-vietnamiennes et le Parti communiste français : celui-ci, donc, totalement en prise avec cette négociation qui fut des années un paravent américain : mes premiers papiers pour Le Monde, très critiques sur la tolérance de Georges Pompidou envers Richard Nixon.
Passionnante conférence à la Nouvelle Action Royaliste : un Luc Richard [2], d’une forte présence, hors mode et convention, trente cinq ans, vivant en Chine depuis 2002, ayant appris le chinois, qu’il parlerait assez couramment pour se passer d’interprète et ayant opté pour le visa d’affaires de manière à exercer plus librement sa profession de journaliste, c’est le correspondant de Marianne. Il me met complètement à jour, en vue des choses (mais pas des gens, s’il s’agit de ceux qui exercent le pouvoir) et aussi du système. Au Tibet, l’enjeu est évidemment le génocide culturel, qui s’est déjà perpétré en Mongolie intérieure : sédentarisation de force d’une civilisation nomade et immigration massive submergeant la population d’origine qui n’est plus que 10% de la population locale. Globalement, un régime autoritaire mais sûr de soi, un capitalisme encadré par un puissant secteur d’Etat mais sauvage dans ce cadre, on dit le socialisme de marché et le développement scientifique : la logorrhée ne change pas et, tel que j’en avais entendu un exemlple par le discours du Premier ministre, sur le terrain de la catastrophe lundi soir, pas davantage le paternalisme des autorités, mielleux ni le discours direct, de tous les partis communistes, appelant au bon sens et au réalisme. Mais notre orateur ne donne pas de vues sur ce qu’il va se passer ou peut se passer pendant les JO : je suis convaincu, pour ma part, qu’il y aura quelque chose. Ce qu’il donne comme tableau n’a manifestement pas inspiré notre diplomatie.
Incidente : les transmissions de génération en génération de certains complexes hérités de l’histoire, la grandeur et le centre du monde, pour la Chine, mise à bas et humiliée au XIXème siècle par les Européens, ou pour la France, la grandeur de Louis XIV ou de Napoléon, mais la défaite en tête-à-tête avec l’Allemagne à deux reprises. Ce qui n’est pas dit sur de Gaulle et qui fut pour moi capital, c’est, par lui, les éléments de notre restauration psychologique, le retour la grandeur en une autre forme et une autre expression, d’ailleurs bien plus viables et pérennisables à l’époque contemporaine. Et ce travail de restauration psychologique, donc la retouche ou l’aboutissement de nos mémoires collectives, s’est faut dans le détail notamment vis-à-vis de nos trois protagonistes : Allemagne, Angleterre et Amérique, vis-à-vis desquels il nous a, contre toute possibilité a priori, replacés en position de « force ».
Aux « nouvelles », Orange, soit France-Télécom. « met » trois millions d’euros dans de la télévision. Alors qu’on a démantelé le service public, que le système soi-disant concurrentiel empêche l’équipement du pays en fibres optiques pour la télévision et internet, voilà que « l’opérateur historique » se lance, hors métier et hors mission, dans ce qu’il plaît à ses dirigeants. Premier investissement, présence sur la Croisette pour le Festival.
Justine Hénin abandonne le tennis de compétition professionnelle. Son texte est d’une justesse et d’une grandeur que je n’avais pas entendu – en direct – chez un sportif. Ses sensations, son plaisir… habituels tics de présentation dans presque toutes les disciplines, elle ne les évoque pas, pas plus que des pressentiments de moindres performances ou des soucis d’image. Elle donne tranquillement et sans y prétendre, un exemple de conduite de sa vie, de manière sereine de prendre une décision, elle dit en passant et sans développer son échelle de valeurs. Etre disponible à soi-même et cependant se projeter vers quelque chose d’autre et peut-être de plus profond que ce à quoi elle a excellé, techniquement et médiatiquement. Bravo… si rare. – L’entraîneur et amant de Laure Manaudou, inculpé : recel, chèques non honorés de 20.000 euros. Elle-même, jolie naiade encore pudique à sa première sortie victorieuse d’un bassin olympique, semble, dentition dehors et face crispée de rictus animaux en simulacre de menace, une sorte de monstre pour film noir et blanc, carrure d’haltérophile, et de France en Italie, puis retour, des courses ambivalentes aux scores, à l’argent et aux couvertures de magazines. Voulue … ou manœuvrée ?
[2] - Luc Richard, Pékin 2008, pourquoi la Chine a déjà gagné (Mille-et-une nuits . Avril 2008 . 195 pages) – déjà auteur d’un Voyage à travers la Chine interdite, et, en compagnie de Philippe Cohen, de La Chine sera-t-elle notre cauchemar : les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire