Samedi 26 Avril 2008
Lettre au président de la République sur l'entretien de l'avant-veille
Conseil . Concertation . Consultation
A genoux, en Chine
Le capitalisme familial
L'autisme : la parabole de l'enfant pour l'exercice du pouvoir en politique
Prier ainsi… [1]. On y est, j’y suis, ma vie de chaque jour, ces refus de toutes sortes que j’essuie, y cmpris, de temps à autre, de ceux/celles me signifiant vouloir ne rien recevoir de moi, ces notes matinales par exemple… n’être pas envahis, rester seuls pour un exercice ? s’ils le font, je suis avec eux dans la différence qu’ils veulent en termes de distance. Parabole des dialogues interreligieux, mais ceux-ci marquent du moins une convergence, l’envie ou la nécessité de se rencontrer. Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il e a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car vous seriez à lui. Pour l'autre, nous sommes si souvent « le monde », c’est-à-dire le mur de la non-compréhension, de l’inadéquation et les proposiitions d’amour et d’alliance sont si souvent quan dnous le recevons, ou pour autrui, quand il les reçoit, inadéquates, encombrantes, inopportunes. Les générosités emm… on veut n’être qu’à soi et à son plan. Leçon d’abandon de certaines vies, ce moine que je visite et que son temps de clinique post-opératoire rend à une récitation du chapelet vraie – au sens qu’il peut articuler les mots, ce que depuis deux ans, il ne pouvait plus mentalement ? ou physiquement ? accomplir et ses frères déjà passés à Dieu lui apparaissent, certains en difficultés, lui demandant de l’aide et sa prière, il est utile, fécond et ainsi m’aide puissamment, il m’a transporté dans un autre univers et est heureux de m’accueillir. Tant de mains ces quinze ans m’ont été refusées. Si l’on a observé ma parole, on observera la vôtre. Connaissance par Jésus du cœur humain, de nos travers et de nos refus. Le paradis interdit, la Genèse continue le récit de la descente humaine aux enfers par ce regard de Dieu dans le cœur des hommes, leur cœur, là où se forment selon le texte des pensées mauvaises. La pensée qui est première, celle de Dieu, la nôtre, le péché qui est d’abord projet. Je vous ai choisis en vous prenant dans le monde. … Il nous a faits et nous sommes à luii, nous, son peuple, son troupeau. La vision de Paul pour « passer en Europe ». Nos Ecritures si fertiles en songes qui déterminent, parce qu’ils sont clairs et parce que ceux à qui ils sont adressés, sont disponibles. Moment choisi aussi, très humainement, puisque l’organisation de l’Eglise semble acquise en Asie mineure. Disponibilité suprême, ne pas prendre les refus pour de la haine, mais pour un chemin, apparemment détourné mais qui aboutit. Le Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus, dissuadant Paul et ses compagnons d’annoncer la Parole en Asie proconsulaire, puis en Bithynie, pour en fait leur indiquer le cœur du sujet, le centre à viser pour leur apostolat, la Grèce-même et Rome. Ma vie, nos vies ainsi recentrées dans leur vraie visée.
J’écris au président régnant, comme suit.
Il est dit que 49% d’entre eux seulement ont été convaincus – que vous faites le possible mais que c’est difficile. Bon chiffre, puisque vous « partiez » d’une adhésion de seulement 28%... je vous en félicite. Votre manière est la vôtre, chacun de vos prédécesseurs a eu la sienne. Différence avec eux, je crois que la communication avec les Français, à notre époque, n’est plus de l’ordre du discours, ni de la décision, ni du fait, mais de leur « ressenti ». Ce qu’ils sentent et éprouvent de l’action publique dans leur vie propre et selon leur itinéraire et leurs paramètres personnels. Ce qui suppose de leurs dirigeants de l’intuition, au-delà même des écoûtes littérales. Le vocabulaire n’est plus suffisant. Si vous établissez une communion avec les Français, vous serez efficace. Affaire sans doute de comportement et de gestes et mots, rares. D’intuition. Non de ce qu’il y a à faire, mais de ce que sont les Français.
Une véritable novation dans la communication eût été que vous apparaissiez accompagné du Premier ministre, et peut-être même auriez-vous pu – choc pour les professionnels du commentaire et première à tous égards – faire de votre intervention un dialogue avec lui seul, sans journalistes, deux dirigeants, deux amis – passionnés du bien commun – s’entretenant des affaires du pays : vous n’en avez pas eu l’idée, je pense que personne ne l’a eue. Avant jeudi soir, j’avais déjà au moins l’idée que vous trancheriez en paraissant avec le Premier ministre – le manque de collégialité mine le gouvernement, l’exercice du pouvoir et a attaqué votre image, parce que ce manque paraît votre décision, sinon votre goût personnels.
Contenu… il a été mauvais que se répande avant votre entretien la manière dont il aurait été préparé : laborieuse sinon anxieuse (quelques lignes d’AFP reprises partout Le Figaro et les minutes précédant votre apparition), quinze jours d’agenda allégé, des fiches de vos services, des « training ». Déjà, depuis Dakar (de Gaulle eut son Dakar à l’automne de 1940, vous avez eu le vôtre avec Henri Guaino devant un « public », salle fermée au lieu des extérieurs qu’a toujours affectionnés de Gaulle, le Québec libre ! a été donné ainsi, imprévisiblement la sonorisation avait pu être rétablie alors que tout devait être dans les salons de l’hôtel de ville de Montréal)… depuis Dakar, qu’on ait pu savoir que quelqu’un écrit vos discours… et les revendique sans démenti. Du secret, que par ailleurs vous savez souvent organiser et tenir. Préparation n’empêchant pas des erreurs comme le chiffre de la population croate et votre situation erronnée de la frontière thrace de la Turquie : mais sans doute improvisiez-vous alors …
Les commentaires et Laurent Fabius, qui a été l’initiateur de la prime pour l’emploi, vous ont essentiellement accroché, mais pas les journalistes du moment, sur le financement du dispositif de Martin Hirsch. C’est pratiquement là-dessus que vous avez été étudié, et uniquement pour la politique intérieure. Interrogé par des professionnels – au lieu de ce dialogue avec François Fillon – vous avez été évalué en confirmation de telle attitude (les suppressions de postes ici et là, la tenue donc de Xavier Darcos devant les lycéens dont vous savez comme lui qu’elle peut aussi bien aboutir comme la loi Valérie Pécresse, on n’en parle plus, que comme les projets d’Alain Devaquet et de Claude Allègre, une crise de gouvernement et du pouvoir, au quarantième anniversaire de 1968). Cela vous remet en posture rigide alors que, sans doute, vous vouliez paraître – ce que vous êtes – assez souple et très réfléchi. Réfléchi personnellement (image qu’en premier passage sur les ondes en Mars, votre fils a su d’abord donner de lui).
Politique extérieure… je ne partage pas le seul paragraphe où Eric Fotorino, dans Le Monde, vous donne les bons points. Nous ne devons pas subir les relations internationales ni le monde puisque nous en pâtissons et la course à l’adaptation, nous la perdrons, elle n’a jamais été la nôtre. Nous avons millénairement su contribuer – de façon décisive – à un réarrangement des relations internationales, par le retour au réalisme et à la culture du bien commun. Il n’est pas viable que les Etats-Unis se nourrissent en matières premières et en circulation forcée de leur monnaie nationale au détriment des équilibres mondiaux. La Chine n’aide pas le monde – contrairement à la formule qui vous a été donnée et qui n’est pas la vôtre (il n’y en a pas de précédent dans vos écrits et dires, elle est donc ad hoc et probablement signée Jean-David Lévitte) – elle aide l’Amérique au Darfour à éliminer la France du Tchad et d’Afrique, et à empêcher que l’Union européenne prenne son relais. Elle est dangereuse pour l’économie mondiale – et son adhésion à l’O.M.C. n’y change rien – parce qu’elle est pour longtemps encore capable de « dumping » à tous égards. Elle n’aura pas la discipline ni les crises et gestions du Japon qui avait tant inquiété dans les années 1960 – en coincidence avec son entrée dans l’OECE devenue OCDE – et qui se posa même en rival des Etats-Unis (qui ne craignait, fait populaire que j’ai constaté en séjournant outre-Atlantique au moment de l’élection de Clinton) dans les années 1990. Elle est immédiatement périlleuse pour les finances internationales. Vous le savez.
Pas de politique macro-économique nationale, pas de retour des capitaux en France, pas de réindustrialisation chez nous, donc pas de véritable reconstruction d’un vouloir économique augmentant le champ de nos petites et moyennes entreprises et rendant de nouveau les grandes un peu solidaires des petites (secret de l’Allemagne à l’exportation et que nous avons perdu), sans le cadre et la concertation de l’Europe. Dans le rapport Attali, ni l’Europe, ni le plan ne se trouvent, les deux termes-mêmes en sont absents ; je les ai cherchés.
Tant qu’il n’y aura pas l’Union européenne comme cadre et leit-motiv de toutes nos décisions économiques et sociales – exemple contagieux qui redémarrera la construction du Vieux Monde, autonome, indépendant, moteur – et tant que chez nous, particulièrement, il n’y aura la restauration du plan économique et sociale – donnant son cadre aux négociations dont vous vous êtes félicité à très juste titre, mais pour lesquelles le pouvoir gouvernemental est peu de chose – vous n’aurez pas de re-démarrage économique
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Conseil, concertation, consultation. Manières de décider ou de se préparer à décider quand on a compétence pour décider : elles sont distinctes mais le pouvoir les confond. Les décisions – auxquelles il tient et dont Nicolas Sarkozy a cherché à expliquer la cohérence et même la nécessaire solidarité – ne sont pas concertées. Les négociations sont assimilées à des consultations, pas même des avis puisque généralement les gouvernants ne mettent pas « tout sur la table » ou ne s’ »y réslvent que quand apparaît un rapport de force. Les conseils étaient déjà le point faible de Jacques Chirac, passant depuis sa nomination par Valéry Giscard d’Estaing en tant que Premier ministre, pour être sous influence : Marie-France Garaud et Pierre Juillet d’abord, Edouard Balladur dès 1980, puis… un vide probable pendant que celui-ci est Premier ministre à son tour, et enfin le temps compliqué de vieux compagnons et d’un favori, Dominique de Villepin clairement identifié, mais Maurice Ulrich, Jérôme Monod, l’épouse, la fille… ? Aujourd’hui est encore plus complexe, même si c’est davantage public, et surtout si l’entourage s’exprime à titre personnel. Mais la concertation interministérielle, démocratique, libre semble ne pas exister, le conseil semble venir de professionnels du contact ou de la relation, de salariés donc ou d’experts, enfin la consultation est tellement publique selon la commande qui est faite, par lettre présidentielle, d’un rapport, ou la mise en place d’une commission. On a donc quelque chose de rigide, on a des « copier-coller » qui détonnent dans le discours présidentiel, et des locutions enfin qui seraient la marque de Nicolas Sarkozy.
Ou Jean-Pierre Raffarin, réputé avoir fait une vingtaine de fois le voyage chinois, a été salarié ou intéressé par les Chinois il y a quelque temps, cf. sa participation en vue au récent colloque sur les relations économiques Chine-France au Sénat, ou il récite ce à quoi il ne peut croire. La Chine ouverte sous conditions au dialogue avec le Dalaï-lama, signifie en fait – puisque ces conditions sont déjà remplies par le grand Tibétain – qu’elle ne concèdera rien. L’ « Occident » qui – décidément – n’existe en tant que tel que pour les attitudes les moins constructives d’avenir, conditionne lui-même et au détriment du Tibet, ce dialogue qu’il réclame, en endossant les deux points auxquels tiennent les Chinois, que les Jeux se fassent – pour le prestige intérieur des gouvernants de Pékin – et que le Tibet n’ait aucune vocation à l’indépendance.
Nicolas Sarkozy faisait venir les larmes aux yeux en évoquant un capitalisme familial, qu’une nouvelle fiscalité fixerait à nouveau chez nous, ancré dans un terroir, dans une culture locale – au contraire des fonds de pension incarnés par un tel portrait-robot que ce pourrait être celui d’un proche de Dominique de Villepin déjà appelé à renflouer la compagnie maritime de liaison avec la Corse – mais précisément les fermetures dont l’annonce est quotidienne, par « paquets » de deux ou quatre cents ouvriers, sont en ce moment des entreprises anciennes, locales, d’origine familiale.
J’assiste à une conférence-débat, animée par quatre professionnels et deux témoins : l’autisme et le poly-handicap, traitement, accueil… constat public depuis quelques années que se manifestent les parents, si pour l’enfance, les choses sont à peu près prises en charge financièrement et institutionnellement, elles ne le sont plus quand ceux qui en sont atteints deviennent adultes et leurs familles démunies par l’âge. Mais si poignants, au premier degré, que soient ces dires et ces expériences, si nécessaires certains rappels, qui recoupent ce que j’apprenais ou comprenais lors d’un colloque parisien, il y a un mois, sur l’accueil du tout petit et de ses parents à la maternité, à la crèche, à l’école – et qui situent très haut dans notre histoire législative, le moment où Simone Veil a été ministre de la Santé de Valéry Giscard d’Estaing – cette discipline du médical et du psychologique me paraît sous-employée pour comprendre la politique. La politique selon ses acteurs, la politique dans la relation entre gouvernants et gouvernés. Depuis toujours, l’attente des gouvernés, leurs rébellions et leurs passivités ont été modélisées, par les sociologues quels qu’en soit l’appellation et par les cyniques, qui parlent d’eux-mêmes, mais la posture des gouvernants et leur manière de communiquer puisque la communication serait le fait des seuls gouvernants, n’est pas encore vraiment étudiées.
La transposition coule de source. L’autiste est peu capable de généralisation. La communication avec lui, son éveil à la communication suppose – non pas de le stimuler à l’excès – mais d’apprendre son propre langage en oubliant le nôtre. Tel qu’il est exercé en ce moment, le pouvoir apprend-il ce que sont les Français ? cherche-t-il à parler leur langue ou leur impose-t-il de se convertir en masse à son langage et à ses obsessions, ses façons à lui. L’autiste, en politique, qui est-ce ? La clinique de l’autisme commence par évaluer le désir de communiquer de l’enfant. Le pouvoir politique actuel n’étouffe-t-il pas la soif de participation des Français, de participation à la décision, l’envie de conseiller le pouvoir précisément. Combien de Français, sur le sujet qui leur tient à cœur, voient dans l’Etat et ceux qui, censément par élection, mais en pratique par cooptation finissant par fleurer le droit divin pour ceux qui sont en place, un empêchement et non un secours, une force et une contrainte aveugles, et non une instance perméable à l’expérience de ceux dont on va régler le sort. Le désir de participer, de donner son mot, de conseiller même, est étouffé par une sagesse supérieure, celle de ceux qui décident pour les autres. L’exercice présidentiel d’avant-hier relève – dit-on – de la communication, mais celle-ci ne suppose-t-elle pas la réciprocité, le va-et-vient ? L’enjeu de notre époque est de l’inventer, puis de le pratiquer.
[1] - Actes XIX 1 à 10 ; psaume C ; évangile selon saint Jean XV 18 à 21
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