Jeudi 15 Mai 2008
Les manifestants à qui le président coupe la parole
Ouverture ou perversion-contamination de l'autre ?
La croissance
La Chine tient de nous
Prier… anniversaire de la signification par Nicole J. de la rupture de nos fiançailles, quarante-et-un ans de l’événement qui a le plus déterminé ma vie sentimentale, sinon l’ensemble de ma vie. L’autre étant le 30 Mars 1972 : ma première publication dans Le Monde, qui me fixe en examen permanent de nos politiques françaises et canalise mes ambitions dans le domaine de la politique au détriment d’une mise complète sur ma carrière ou sur les moyens concrets de parvenir soit en politique, soit en administration (moyens que je n’ai toujours pas identifiés, en dehors du parrainage ayant mis en selle la plupart de ceux qui pérorent ou gouvernent).
Mon fascicule titre la liturgie d’aujourd’hui de la manière qui a endommagé tant de vies à l’époque contemporaine : « la souffrance, chemin de vie », qui me paraît une transmission par les « supérieurs » à leurs disciples de leurs propres frustrations et raisons petites de vivre cette vie-ci, et qui surtout me paraît fondamentalement fausse en ce qu’on achèterait Dieu en lui offrant le piteux et laborieux sacrifice de souffrances que – là est la déviation, à mon sens – nous nous infligerions. Celles découlant de notre condition humaine ou des dysfonctionnements de la société, sont largement suffisantes pour que nous souffrions malgré nous. Le chemin est alors une forme d’acceptation et de consentement que nous ne pouvons former en nous que par abandon à Dieu et recherche de Sa force. La passion que va souffrir Jésus, Il ne la recherche pas, Il prie même pour qu’elle lui soit épargnée, mais Il consent finalement et la vit souverainement. Mystère cependant de cette dialectique du salut à un tel prix, de cette « nécessité » apparentée pour nous à la tragédie grecque, une des voies du jansénisme. Ce que donnent les psaumes et l’ensemble des Ecritures n’est pas un encouragement à rechercher la souffrance, chemin soi-disant de perfection, mais la manière de la supporter et d’en sortir. Je cherche le Seigneur, Il me répond : de toutes mes frayeurs, Il me délivre. Quant à l’organisation sociale qui convient, elle est avec simplicité rappelée par l’apôtre Jacques, au langage si pastoral, c’est la condamnation sans équivoque de tous nos racismes, qui commencent et qui se prolongent bien en dehors des questions de peau : quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché, et cette loi (d’amour : Tu aimeras ton prochain comme toi-même) vous dénonce comme coupables. Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi. Expérience de ce que les plus simples communiquent bien davantage sur le fond de la vie et de la personne humaine que les nantis (d’argent, de culture ou même de « spirituel ») [1].
Trois cent mille manifestants, selon la F.S.U. Nicolas Sarkozy renouvelle ce qui est reçu par les manifestants comme une manœuvre pour les amoindrir et les assourdir dans l’opinion : le jeudi 18 octobre, l’annonce de son divorce avait fait l’ouverture des journaux télévisés plutôt que les mouvements de rue contre la réforme des régimes spéciaux. Aujourd’hui, c’est mieux encore. pendant que les gens défilent et qu’il est répété qu’on ne tiendra aucun compte de leur force et de leur nombre puisque la décision n’est pas susceptible de changement ou même de report de quelque temps, le président de la République annonce que le droit à l’accueil des enfants, en cas de grève des enseignants, sera assuré par la loi. De fait, 3.000 communes seulement ont organisé cette permanence, aux frais des finances locales. Il s’agit surtout d’assurer le droit des parents au travail. Tollé jusques chez les constitutionnalistes, car l’Etat ne peut se défausser sur les collectivités locales pour une tâche qu’il leur assignerait d’autorité : la décentralisation est dans la Constitution depuis peu, l’autonomie de gestion des collectivités est un principe de toujours, détaillé par le titre XII (nouvelle version selon la révision du 28 mars 2003).
Nicolas Sarkozy, implacable en situation de grande popularité, le sera autant si non plus en longue période de chute. Il n’y a pas eu, et il n’y aura pas d’ouverture quand sont recrutés des missionnés ou des ministres dans les autres viviers que celui de la majorité d’origine. Il y a perversion et contamination de ceux qui sont ainsi piégés : Hubert Védrine, Michel Rocard en ont eu l’instinct, au presque dernier instant où ils allaient succomber à des propositions dont on ne sait pas grand-chose. Michel Rocard et la Méditerranée, qu’il refusa pour ne pas aller contre une compétence déjà acquise et bien mise en œuvre par l’Union européenne. Hubert Védrine s’il avait accepté, comment le président régnant aurait-il opéré sa manœuvre pour nous faire réintégrer l’O.T.A.N., comment dans l’ensemble Nicolas Sarkozy aurait-il pu « faire à son idée » ?
Bataille de chiffres – un dixième de points – pour la croissance annuelle : 2,1% selon l’I.N.S.E.E., 2,2% selon la ministre qui triomphe, on s’était trompé et l’on avait sous-estimé le pays, son économie et sers dirigeants. Déjà, 0,7% pour le premier trimestre : c’est oublier le fléchissement brusque de la consommation en mars et de la croissance en avril. Et le déficit du commerce extérieur.
La Chine. Le compassionnel est désormais de rigueur. Répétition des comportements de 2001 vis-à-vis des Etats-Unis. Quel usage va en faire le régime ? certainement, vengeance et bouclages dès la clôture des Jeux. Le site du séisme permet d’accentuer et accélérer le génocide tibétain puisqu’il va falloir reconstruire, et donc construire encore plus, et que les populations de sans-abri seront forcément disponibles. La « punition de Dieu » se change en aubaine pour la Chine dans sa politique d’éradication des allogènes. Puissance de la diaspora, elle investit dans la mère-patrie, elle est son oreille et son investigation à l’étranger, elle est sa réserve ultime de manifestations et de désordres chez les autres. – Tout cela présent à l’esprit, je ne suis pas pour autant ni « anti-chinois », ni à avoir « peur » de la Chine. Elle est un objet à part dans les relations internationales certes par son poids démographique et par le rôle qu’en dix ans elle a acquis dans les échanges commerciaux et les équilibres financiers ou monétaires ; elle l’est surtout par ce qui nous paraît schizophrénique : le capitalisme sauvage, avec du capitalisme d’Etat, et une dictature politique très centralisée. Mais la Chine peut-elle autrement ? peut-elle se nourrir sans ce système mixte ? peut-elle échapper à l’anarchie et au morcellement (la période des « seigneurs de la guerre » dans les années 1920, la guerre civile des années 1930 à 1949) autrement que par la dictature ? et celle-ci, au moins et même au temps de Mao, est collégiale donc discussive à quelques échelons. Si la Chine est dangereuse, si elle est incapable d’honorer les droits de l’homme, même en rhétorique, c’est que nous – nous ne savons pas la « prendre », et faire avec elle. Nous avons su avec le Japon, nous savons à peu près avec l’Inde. Nous savons parfaitement avec les Etats-Unis mais nous ne l’osons pas.
Trois cent mille manifestants, selon la F.S.U. Nicolas Sarkozy renouvelle ce qui est reçu par les manifestants comme une manœuvre pour les amoindrir et les assourdir dans l’opinion : le jeudi 18 octobre, l’annonce de son divorce avait fait l’ouverture des journaux télévisés plutôt que les mouvements de rue contre la réforme des régimes spéciaux. Aujourd’hui, c’est mieux encore. pendant que les gens défilent et qu’il est répété qu’on ne tiendra aucun compte de leur force et de leur nombre puisque la décision n’est pas susceptible de changement ou même de report de quelque temps, le président de la République annonce que le droit à l’accueil des enfants, en cas de grève des enseignants, sera assuré par la loi. De fait, 3.000 communes seulement ont organisé cette permanence, aux frais des finances locales. Il s’agit surtout d’assurer le droit des parents au travail. Tollé jusques chez les constitutionnalistes, car l’Etat ne peut se défausser sur les collectivités locales pour une tâche qu’il leur assignerait d’autorité : la décentralisation est dans la Constitution depuis peu, l’autonomie de gestion des collectivités est un principe de toujours, détaillé par le titre XII (nouvelle version selon la révision du 28 mars 2003).
Nicolas Sarkozy, implacable en situation de grande popularité, le sera autant si non plus en longue période de chute. Il n’y a pas eu, et il n’y aura pas d’ouverture quand sont recrutés des missionnés ou des ministres dans les autres viviers que celui de la majorité d’origine. Il y a perversion et contamination de ceux qui sont ainsi piégés : Hubert Védrine, Michel Rocard en ont eu l’instinct, au presque dernier instant où ils allaient succomber à des propositions dont on ne sait pas grand-chose. Michel Rocard et la Méditerranée, qu’il refusa pour ne pas aller contre une compétence déjà acquise et bien mise en œuvre par l’Union européenne. Hubert Védrine s’il avait accepté, comment le président régnant aurait-il opéré sa manœuvre pour nous faire réintégrer l’O.T.A.N., comment dans l’ensemble Nicolas Sarkozy aurait-il pu « faire à son idée » ?
Bataille de chiffres – un dixième de points – pour la croissance annuelle : 2,1% selon l’I.N.S.E.E., 2,2% selon la ministre qui triomphe, on s’était trompé et l’on avait sous-estimé le pays, son économie et sers dirigeants. Déjà, 0,7% pour le premier trimestre : c’est oublier le fléchissement brusque de la consommation en mars et de la croissance en avril. Et le déficit du commerce extérieur.
La Chine. Le compassionnel est désormais de rigueur. Répétition des comportements de 2001 vis-à-vis des Etats-Unis. Quel usage va en faire le régime ? certainement, vengeance et bouclages dès la clôture des Jeux. Le site du séisme permet d’accentuer et accélérer le génocide tibétain puisqu’il va falloir reconstruire, et donc construire encore plus, et que les populations de sans-abri seront forcément disponibles. La « punition de Dieu » se change en aubaine pour la Chine dans sa politique d’éradication des allogènes. Puissance de la diaspora, elle investit dans la mère-patrie, elle est son oreille et son investigation à l’étranger, elle est sa réserve ultime de manifestations et de désordres chez les autres. – Tout cela présent à l’esprit, je ne suis pas pour autant ni « anti-chinois », ni à avoir « peur » de la Chine. Elle est un objet à part dans les relations internationales certes par son poids démographique et par le rôle qu’en dix ans elle a acquis dans les échanges commerciaux et les équilibres financiers ou monétaires ; elle l’est surtout par ce qui nous paraît schizophrénique : le capitalisme sauvage, avec du capitalisme d’Etat, et une dictature politique très centralisée. Mais la Chine peut-elle autrement ? peut-elle se nourrir sans ce système mixte ? peut-elle échapper à l’anarchie et au morcellement (la période des « seigneurs de la guerre » dans les années 1920, la guerre civile des années 1930 à 1949) autrement que par la dictature ? et celle-ci, au moins et même au temps de Mao, est collégiale donc discussive à quelques échelons. Si la Chine est dangereuse, si elle est incapable d’honorer les droits de l’homme, même en rhétorique, c’est que nous – nous ne savons pas la « prendre », et faire avec elle. Nous avons su avec le Japon, nous savons à peu près avec l’Inde. Nous savons parfaitement avec les Etats-Unis mais nous ne l’osons pas.
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