mercredi 28 mai 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 28 mai 2008

Mercredi 28 Mai 2008

Marly, Sire

Le désordre organisé par tous, en réponse à un exercice du pouvoir sans précédent

A l'instar de la folie qui étreint la planète


Prier… simple fleur dans des herbes fragiles chacune mais surabondantes, les oiseaux sans rythme, le coucou absent, l’humidité et le silence ambiant, une sorte de détente de tout le corps, de l’air qui est, là, disponible… depuis des années maintenant, exister à la campagne, comme au bord d’une tente, la nature, la végétation majoritaire au lieu du goudron et de la rumeur partout en ville. Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. Jacques et Jean, fils de Zébédée ne demandent pas tout à fait maladroitement, ils veulent la proximité du Christ, ils ne doutent pas de cette gloire à venir de leur Seigneur, ils sont prêts au martyre et ils le subiront, Jésus les considère et leur en donne acte tout en se déclarant incompétent. Petites touches pour notre discernement de la Trinité, ce que peut et ne peut pas le Christ, le Fils. La demande des deux apôtres est d’autant plus méritoire qu’elle enchaîne sur une nouvelle prédiction de ce qu’il va arriver à leur maître. Ils sont offensifs et disponibles. Jésus les remet dans le réel qui n’est pas leur destinée personnelle seulement, qui est le royaume et ce que le Fils obtient du Père. Pour Pierre qui assiste peut-être à ce dialogue et qui ne s’est pas payé de mots à longueur de sa vie avec le Christ, l’essentiel tient en peu : Dieu vous a fait renaître, non pas d’une semence périssable, mais d’une semence impérissable : sa parole vivante qui demeure… la parole de Dieu demeure pour toujours. Or, cette parole, c’est l’Evangile qui vous a été annoncé. L’Eglise, par son chef, nous pousse à la vie quotidienne, ce n’est pas l’au-delà ou l’imagination ou la crainte ou la désespérance que nous en avons, qui importe, mais bien notre renaissance et notre éternité, notre accomplissement déjà acquis, déjà assuré. Creuser en nous l’espace envahissant et dilatant de cette parole vivante qui demeure. Et verbum erat apud Deum, et verbum erat Deus. A ma main gauche, le livret modeste, le papier pauvre, du texte… et me voici lampe de tabernacle, et en moi, notre fille et ma femme joignent leurs mains aux miennes et nous donnons à Dieu notre salutation du matin. Il envoie sa parole sur la terre ; rapide, son verbe la parcourt. Il révèle sa parole à Jacob. Une parole de construction et nous attendons tranquillement notre tour de servir pour l’édifice, et placés où nous sommes, où nous serons, avec Jacques et Jean et Pierre et tant d’autres, avec ceux que nous aimons et avons aimés, avec ceux qui nous ont mûtilés ou déçus mais que nous redécouvrirons autres, nous ferons l’ensemble de la création terminée, belle et bonne à jamais, apaisée et totale. Les disciples étaient en route avec Jésus pour monter à Jérusalem ; Jésus les précédait ; ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. Nos itinéraires ainsi, mais Jésus les précédait. De son incarnation, de sa connaissance totale de ce qui allait suivre et du pourquoi de toutes choses, et de tout un chacun... [1]

Questions toutes simples.

Pourquoi ces réunions – déjà deux fois… à l’Elysée de sept ministres. Dont Franois Fillon, le Premier, et Rachida Dati, sont exclus ? Des cercles, comme le « Marly, Sire » les avait caractérisés au temps de la cour du Roi-soleil.

Pouquoi Claude Guéant, préposé au Liban ?

Enquête à faire – passim – dans ma collection du Canard enchaîné, remontant à de Gaulle. Les fioretti de l’Elysée (page 2 de notre feuille officieuse) étaient-ils de ce temps-là aussi copieuses et précises. Prendre des échantillons ou faire des carottes sous chacun de ses successeurs. Je présume que le Général ne lâchait rien qui ne soit à dessein et que l’on a commencé le jeu des rumeurs sous Georges Pompidou, cette fois à l’initiative des visiteurs et à mesure que se fermait « le château ». La novation avec Nicolas Sarkozy n’est pas que ses partenaires-adversaires-fidèles-ennemis soient tous mésestimés : on prêtait à Jacques Chirac des portraits conclus toujours par une appréciation crûe des coefficients intellectuels… mais que le président actuel se compare sans cesse à ses prédécesseurs dont aucun, selon lui, n’arrive à sa hauteur. Cela tourne au comique mais semble stupéfier les auditeurs de première main.

La révision constitutionnelle devient un monument mais le produit qui en sorte ressemble à de la charcuterie, plus aucun plan ni dessein, on touche à tout, on rajoute, on taille peu ; du massacre, et aucune autorité sinon celle du rapporteur de la commission des lois qui joue le comique de répétition et ridiculise en fait un projet gouvernemental complètement perdu de vue. Scènes parfois pathétiques et nocturnes, les plus opposés au projet sont dans ce qui est censément la majorité parlementaire du président régnant. Comment sortiront les cadres juridiques de la vie éconpomique, sociale, financière du pays au bout de cinq ans de ce traitement, tandis que la récession mondiale et les délocalisations nous auront totalement dépenaillés ? sans que le pouvoir élu le 6 Mai 2007 se soit donné la moindre responsabilité pour y remédier et contribuer à une prise de conscience mondiale de tous les gouvernants qu’on ne peut laisser la planète et les grands flux à vau-l’eau. Climat et argent nous rendent fous, tout le monde le sait, personne n’y fait.

[1] - 1ère lettre de Pierre I 18 à 25 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Marc X 32 à 45

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