Jugements de tiers sur l'entretien présidentiel
La diplomatie la plus vaine, sauf invraisemblable : Bernard Kouchner et Ingrid Bétancourt
L'assassinat de la jeune suédoise, Suzanna
Le cahier du Canard enchaîné sur le président, la frime, le fric
Le P.S. et la réforme constitutionnelle
Le choix du premier, en date, des présidents du Conseil européen : Tony Blair, candidat de Sarkozy
Le dimanche 27 avril 1969, le non l'emporte en réponse au projet soumis à referendum par le général de Gaulle - celui-ci cesse d'exercer ses fonctions de président de la République dès le lendemain à midi
Prier… [1] . On ne reçoit que ce que l’on connaît et l’on ne connaît que ce que l’on désire. Orientation et accueil. Relation entre découverte et vérité L’Esprit de vérité, le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas, mais vous, vous le connaissez. Comment les disciples et nous-mêmes, le connaissons-nous cet Esprit ? parce que c’est l’Esprit du Christ, le Christ-même. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus. Voir, voir Dieu, voir l’Esprit saint, lmes disciples voyaient Jésus, voyaient-ils Dieu ? Voir n’est pas assez, c’est notre sens, notre initiative. Il faut ratifier ce que nous voyons : vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. La traduction est sans doute insuffisante pour le mot reconnaître. Rien n’est possible sans l’initiative de Dieu, appelant, suscitant, permettant, rendant faisables toutes les autres, les nôtres qui ne sont que réponses : moi, aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. L’ouvrage de Philippe, l’un des diacres (actif autant que Banabé). Du baptême à ce que nous appelons aujourd’hui la confirmation, le couple Pierre et Jean comme lors de la première guérison miraculeuse, le boîteux de la Belle-Porte. L’Esprit venant sur, comme Marie fut couverte de son ombre. Dans l’Esprit, il a été rendu à la vie. Pierre reprend le mot du Christ : reconnaître. Il y ajoute, homme d’expérience et de concret comme l’apôtre Jacques : vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous : mais faites-le avec douceur et respect. La règle-même de tout témoignage et de tout apostolat, si peu suivie et observée. Ou il n’y a aucun témoignage que routine, ou il y a quelque chose de raide, comme aurait dit JL. D’autant que notre espérance est fondée sur la passion et la mort de quelqu’un, mort pour les péchés, une fois pour toutes : lui, le juste, il est mort pour les coupables. Une culpabilité, une responsabilité, un salut au prix d’une mort, de la mort, enfin une résurrection. Une espérance fruit de la foi, mais que de foi ! et que d’événements dans l’histoire de la création et dans notre histoire à reconnaître. Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière ni détourné de moi son amour. Espérer, prier n’est pas pour autant automatiquement accéder au ciel bleu, ni participer à la joie de tous ces Samaritains convertis par Philippe. Il me manque force et esprit. L’Esprit saint, Veni sancte spiritus, esprit de force et d’intelligence, reple tuorum corda fidelium. Ainsi soit-il du fond de mon chagrin, de mes cafards, de nos peines et faiblesses. – Chant du coucou, plus régulier et sombre, envahissant, comme l’oiseau lui-même que tous les autres chants, plus aigus, et plus courts.
J’interroge mon recteur (le curé en Bretagne) venu déjeuner et ma femme renchérit. A-t-il regardé-écouté l’entretien avec Nicolas Sarkozy, jeudi dernier ? Oui, mais vous savez, je pense depuis longtemps, qu’il y a des changements à opérer dans le pays, il le fait, même si c’est difficile et parfois aventuré. Ma femme soutient notre ami. Je trouve qu’on le lynche, qu’on est trop dessus, c’est trop…
Bernard Kouchner, Ingrid Bétancourt, la Colombie, l’Equateur, le Vénézuela. La plus mauvaise diplomatie possible. Ingrid est devenue notre otage, celle du coup dont veut se targuer Nicolas Sarkozy, après Dominique de Villepin. On en est, rien que depuis le début de son mandat présidentiel au troisième fiasco, l’avion-infirmerie qui attend, le négociateur adverse qui se fait flinguer en territoire censément neutre. Le président Uribe, dont la physionomie me paraît des plus intelligentes, a été élu pour résister à la guerilla, il ne va donc pas obtempérer à un président gesticulant, le contraire de son propre style. Il est de sang-froid, son coup de main en territoire équatorien le montre. Ce n’est pas un ministre bellâtre qui va le convaincre de quoi que ce soit, et qu’avons-nous – nous – à lui offrir ? Nous venons même quasiment de l’injurier en disant, entretien radiotélévisé de Nicolas Sarkozy, jeudi dernier, combien nous considérons la médiation de Chavez. S’il y a un cas où s’impose la diplomatie secrète et les coups de main discrets – si de tels coups sont là-bas possibles – c’est bien celui-là. Et puis je ne sais pas les origines de cette guerre civile, et je ne comprends pas ces multiples nationalités et mariages de la victime, parmi tant d’autres victimes, encore plus innocentes qu’elle. Mais, bien sûr, je la plains de vivre dans cette horreur et crains pour sa survie.
Suzanna, étudiante suédoise, confiée par ses parents à la France, aux Français. L’assassin présumé organise son inculpation : le coup du taxi déjà repéré, le sac de la victime dans son véhicule, l’arme aussi. Je suis depuis « toujours » hostile à la peine de mort, principal argument : elle n’est pas dissuasive, chacun qui commet un crime (ou un délit) évalue qu’il ne se fera pas prendre, il n’agit pas en fonction d’une peine qui lui sera certainement appliqué. En revanche, l’argument qu’il récidivera parce qu’il ne sera jamais enfermé, réellement, à perpétuité, me paraît devoir être pris en compte. Il me semble que les techniques modernes permettent une surveillance continue du grand déliquant, remis en liberté. Je ne suis pas pour ces camps de rétention dont on nous parle, peine purgée, pour ce type de criminel. Je comprends surtout et j’absous d’avance le père, frère, époux, fils de la victime qui à la reconstitution du drame ou à quelque occasion que ce soit, a les nerfs qui lâchent et qui tire, dans la passion, sur celui qu’il considère coupable, sans le moindre doute. J’absous et demande qu’on le laisse repartir, libre, ivre de chagrin car la vengeance ne restitue jamais rien, donc ne ramène personne à la vie, et à notre amour. … On apprend ensuite qu’il avait été déjà condamné, mais que sa fiche informatique ou pas a disparu ! Fliqué quand il faudrait être tranquille, passant à travers les mailles du filet quand il faudrait être surveillé, encadré…
Le cahier du Canard enchaîné sur Nicolas Sarkozy et l’argent. Ravageur, mais pas publié à temps. L’an dernier, en Février… quand monta François Bayrou. Bernheim et Proglio… j’apprends. La suite de la Générale des eaux, la répétition des scenarii de Jérôme Monod pour Jacques Chirac. Qui exploite l’autre ? le faiseur de rois, ou le roi une fois intronisé ? Et l’avenir de Nicolas Sarkozy en 2017, soixante-trois ans, plus jeune que François Mitterrand et que Jacques Chirac quand ils arrivèrent à la place que lui quittera alors ? L’argent, probablement. Qu’en faire ? en quoi cela fait-il jouir ? qu’en tirer pour la vie, l’âme ? cela me dépasse, quand c’est à ce point.
La rumeur selon laquelle François Hollande serait tenté de ne pas voter du tout la réforme constitutionnelle.
Les consultations pour le « choix » du président du Conseil européen : la présidence française, puisque cela « tombe » sur elle, les organiserait, s’éliminant elle-même ? Nicolas Sarkozy pousserait Tony Blair ? C’était le schéma de cet automne. Le pays persévéramment le moins européen, le plus atlantique et l’homme de la guerre en Irak, de l’appel aux nouveaux adhérents à l’Union pour contrer le couple franco-allemand !
Il y a trente-neuf ans – personne n’en parle, alors que c’est le fondement spirituel de nos institutions – de Gaulle donnait l’exemple d’une démission voulue par le peuple ayant répondu majoritairement : non, à ses propositions directes.
Jean-Marie Domenach écrit dans Esprit - Septembre 1969
Oui, il est bon que le grand homme soit tombé de la sorte. Lui qui avait abattu tous ses adversaires ne pouvait être victime que de lui-même, de son entêtement, de son isolement, de sa manie de forcer le destin, comme ces aventuriers, ces guerriers, ces pilotes de course, qui, parvenues, près du but et presque victorieux, en font un peu trop, oublient la prudence et disparaissent dans la catastrophe. C’est l’ubris des Grecs, la provocation à la divinité. En punissant cet excès, le peuple exécutait un décret salutaire. Il peut y avoir de la grandeur aussi dans cette décision obscure, qu’aucune statistique ne signale et que plusieurs ont prise en pleurant. La démocratie est un sacrilège.
Maintenant que l’homme vertical n’est plus là comme un totem au milieu de la patrie, pour figurer son unité mythologique, il faudra bien que les Français se déclarent…
Que retiendront-ils de l’image de la France ? Ont-ils voulu se débarrasser d’un homme ou du poids de l’histoire ? la majorité, quelle qu’elle soit, sera bien forcée d’agir de telle sorte qu’on sache s’il y a un oui caché derrière tous ces non, si le départ du général de Gaulle signifie la résolution d’aborder de front les tâches d’une démocratie moderne, ou s’il n’est qu’un épisode supplémentaire de cette fatigue, de cette « médiocrité » qui, depuis la fin de la Grande Guerre, pousse la masse des Français à se retirer de l’histoire.
Et André Malraux, au Palais des Sports, porte de Versailles à Paris, avait tout dit de l’avenir du mouvement dit « gaulliste » - quatre jours avant le dimanche décisif.
Il est grand temps de comprendre qu’il n’y a pas d’après-gaullisme contre le général de Gaulle. On peut fonder un après-gaullisme sur la victoire du gaullisme, mais on ne pourrait en fonder aucun sur la défaite du gaullisme. Il ne s’agit pas de rassurer ceux qui ont toujours eu besoin de l’être. Il y a un poids de l’histoire plus lourd que celui de l’ingéniosité. Et aucun gaulliste d’avant-hier, d’hier ou de demain ne pourrait maintenir la France appuyée sur les non qui auraient écarté de Gaulle.
[1] - Actes VIII 5 à 17 passim ; psaume LXVI ; 1ère lettre de saint Pierre III 15 à 18 ; évangile selon saint Jean XIV 15 à 21
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