mardi 27 mai 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 27 mai 2008


Mardi 27 Mai 2008


Les deux mystères Sarkozy

La perte d'impact

Les banques ne jouant ni leur rôle originel, ni ceux qu'elles se donnent

Les Tibétains transplantés miraculeusement pour la Chine


Prier….[1] la rétribution à laquelle tiennent tant les apôtres – pendant la période leur formation et à l’instant de leur vocation, nette quant à leur disponbilité, floue quant au chemin qu’ils vont suivre (ils suivent quelqu’un qu’ils ne connaissent pas, même humainement) et une part de nous, une partie d’entre nous, stade de psychologie collective dans les âges successifs de la religiosité ? plus que dans l’histoire de l’Esprit-Saint au travail. Réalité certaine de la rétribution, mais celle-ci n’est pas et ne doit pas être un moteur, nous vivons dans la réalité qui à mesure d’une vie, puis à notre passage vers autrement, se dévoile petit à petit, la relation d’amour nous en donne des pans indicibles, nous ne sommes que pris humainement et par Dieu, en Lui, exaucés, accomplis. A l’image du Dieu saint qui a vous a appelés, soyez saints, vous aussi, dans toute votre conduite. Pierre paraphrase sciemment puis cite l’Ecriture. Ce mouvement souverain de la primitive Eglise de faire, à la suite du Christ, le lien constant entre les deux Testaments. Pierre, les Apôtres citent davantage l’Ancien Testament, l’Ecriture que Jésus Lui-même. Dieu est pour eux une force, les références restent celles du judaïsme, mais totalement transformées, parce qu’elles ont pris un sens actuel, vivifiant pour eux. Pour nous. Je marche à tâtons sur les certitudes de la foi qui m’est donnée. Dans laquelle je suis maintenu depuis ma naissance, enrichi chaque jour. Ils cherchaient à savoir de quels temps et de quelles circonstances voulait parler l’Esprit du Christ présent en eux…. Et maintenant cet accomplissement vous a été proclamé. Tranquillité et secret de Pierre et de l’Eglise, affirmant même que nous sommes, pourtant tout contingents, privilégiés par rapport aux anges : ceux qui vous ont apporté l’Evangile sous l’action de l’Esprit Saint envoyé du ciel, alors que les anges eux-mêmes voudraient bien scruter ce message. C’est celui du salut, pressenti dès maintenant. Ce que conclut le graduel : Tu es béni, notre Père, Seigneur de l’Univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume. Paroles de Jésus, le Paradis retrouvé, la séquence arrêtée à la tentation a repris. Nous y sommes.

Le mystère Sarkozy… en fait, deux.

Le premier est la genèse de ses convictions politiques et de son entourage confortant ou mettant à jours de telles convictions, sans qu’une synthèse ni fil directeur que d’exercer le pouvoir ministériel ou l’ensemble du pouvoir en tant que président de la République, ne se discerne. L’entourage est-il seulement de savoir-faire, Raymond Soubie, vétéran de la période giscardienne, Claude Guéant dont je n’ai pas étudié les débuts ? ou est-il d’inspiration, Henri Guaino, propulsé commissaire au Plan par Jacques Chirac au début de son premier mandat, ce qui coule l’institution cinquantenaire et la fait supprimer par Lionel Jospin qui n’en a pas compris la portée, à condition de lui redonner sa place dans l’organigramme ? Convictions qui sont presque toutes des convictions ponctuelles, des observatiorns du cas par cas, sans le support d’une conception générale de la France et de l’entreprise européenne. Sensation que Nicolas Sarkozy administre – à coups de textes, le mettant en scène comme s’il devait être l’auteur de toutes libéralités – mais pas qu’il préside, ce qui le maintient en dehors de la chair française : il est à l’extérieur de son histoire et parle peu en géographe ou en sociologue. Il n’a pas une certaine idée – personnelle – de la France, il n’a d’idées que sur l’exercice du pouvoir. Socialement, pour beaucoup de Français, il y a l’interrogation : est-il des nôtres ? pour les élus : vient-il de nous ? je crois qu’il faut poser la question plus à fond : est-il d’ici et de toute notre histoire ? De quoi est-il imprégné ? fait ? quelle est la passion d'un homme tendu aux colères froides ? Des procès de presse intentés par l'Elysée, ce qui ne s'était jamais vu depuis de Gaulle. L'affaire du S.M.S. de Cécilia pas résolue, celle des maillots de corps maintenant... trop ciblés.

Le second est l’emploi par l’actuel président de son énergie et de son temps. Plusieurs sorties de l’Elysée, sinon de France, par semaine : ainsi, celle-ci, l’Oise, Rungis, la Pologne, l’Autriche, Poutine. Le changement de style à la suite des municipales-sanction, aura peu duré. Les médias qualifient ses interventions de plaidoirie et saluent le retour de « l’hyper président ». Comment a-t-il le temps d’étudier, de méditer et de recevoir : des Français non encartés, autres que des politiques ? Une énergie sans productivité : le processus de la révision constitutionnelle le montre, il n’en ressortira de conforme au vœu présidentiel que la limitation à deux mandats de l’exercice qu’il a tant souhaité pour lui, et une prestation de parole personnelle devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Le président n’est plus suivi de ce qui devrait être sa majorité parlementaire. Mais ce genre de résistance et d’empêchement est une autre dépense d’énergie française. Tout se grippe. Le débat constitutionnel, à raison de deux séances par jour, se poursuit jusqu’à jeudi, les acquis sont le fait de quelques parlementaires, dont le rapporteur, président de la Commission des lois qui vient de faire s’engager ezécutif et majorité à réunir « groupe pluraliste pour la révision du règlement ».


Par contraste : deux interventions présidentielles, comme des coups d’épée dans l’eau. La presse écrite, fatiguée et en danger : Le Monde en passe de changer de statut, les principaux quotidiens économiques en mains d’intérês financiers et de personnes physiques très profilés, les régionaux en concentration sans que cela empêche L'Est Républicain de s'amaigrir dans les Vosges . Annonce d’états-généraux, avec ces deux idées – fumeuses – d’une mise au pot commun de tous moyens et de tous diagnostics, et d’un recommencement par volonté de tous. Mais c’est oublier que le sort de l’audiovisuel public – du ressort gouvernemental – n‘est pas plus enviable et que l’organisation de sa mûe n’est que peu concertée, c’st oublier un projet de loi sur la protection des sources dans le journalisme qui satisfait peu les professionnels. Le prix du gazole qui n’a porté chance ni aux marins ni au président depuis l’automne… Nicolas Sarkozy recommence et affiche une volonté, dont il ne prouve pas qu’elle a les moyens… sinon qu’il se lève tôt… allusion si répétitive qu’elle m’intrigue. Il semble que le président ne soit plus que réactif et que les qustions les plus aigües le lassent déjà, ainsi désavoue-t-il l’UMP et Patrick Devedjian à propos des 35 heures : celle-ci demeurent la durée légale du travail. De quoi réjouir ses élus et le patronat.

En fait, pendant ses premiers mois, le nouvel élu semblait seul avoir l’initiative et le crédit. Depuis l’automne et surtout sa chute dans les sondages, il doit partager le terrain avec les revendications qui s’(appellent les unes les autres, puisque la méthode présidentielle est de les traiter spécialement chacune, donc sans dynamique d’ensemble, sans projection du tableau souhaité à l’arrivée.

Les ventes de logements neufs ont baissé de 30% l’an dernier en France. Deux aveux : les banques qui ne financent déjà plus les entreprises, se rabattent sur le seul crédit à la consommation et ne gagnent de l’argent que par les découverts des particuliers. D’autre part, les ménages sont surendettés pour parvenir, au jour le jour, à maintenir leur pouvoir d’achat. On emprunte à trente ans pour l’immobilier… la maison à 15 euros consacre la tendance.

En Chine, les répliques sismiques font évacuer de plus en plus de monde, le prétexte – et l’appui international par compassion – est miraculeux pour transplanter les Tibétains de souche. Les Birmans acceptent l’aide mais s’assurent que leur prix Nobel de la paix ne pourra ouvrir sa porte aux étrangers, qui rendrait sa parole et ses dignostics contagieux. Et naturellement, la pollution à Pkéin bat des records pour rappeler à « l’opinion internationale » que la Chine est, avec les Etats-Unis, le pays le moins respectueux des engagements mondiaux, signés ou moralement consentis, de respecter un peu plus l’environnement.

[1] - 1ère lettre de Pierre I 10 à 16 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint saint Marc X 28 à 31

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