Le 5 février 3014
Les Manifs pour tous : brèves réponses à quelques questions récurrentes
"Comment ne pas exulter en
voyant le succès des Manifs pour tous ce 2 février. Mobilisation (bien sûr
insuffisante) mais inespérée après tant de polémique et de dissensions,
endeuillant ces derniers mois. J’aimerais ici répondre brièvement à ceux qui
hésitaient fortement à y participer ou qui - encore nombreux -se posent encore
la question pour les suivantes.
On entend des réflexions
désabusées, des gens découragés : les méga-manifs de 2013 n’ont servi à
rien ! Il est vrai que le gouvernement, non seulement n’en n’a tenu aucun
compte, comme pour les 700 000 signatures au CSESE, capsulé qu’il est dans
son obstination idéologique, mais ont tout fait pour les relativiser (chiffres,
photos scandaleusement faussées, etc...)
Mais par ailleurs, ces manifs ont d’ores et déjà eu un
impact indéniable et une utilité stratégique en plusieurs domaines. J’y constate
10 acquis :
1. Elles
ont permis à une multitude de personnes d’enfin « pouvoir faire quelque
chose », même si ce n’est que battre le pavé. Quel réconfort pour
tous ceux qui n’ont aucune autre manière de crier leur écœurement, leur
ras-le-bol, presque leur désespoir, écrasé qu’ils sont sous le rouleau
compresseur d’un régime virant à la dictature. Il ne leur reste plus que cela plutôt
que d’assister totalement impuissant au naufrage d’une société, au torpillage
d’une civilisation, la leur depuis des siècles.
2. Elles ont prouvé que nous étions capables d’organiser à
grande échelle, des méga-manifs, paisibles, sans un dérapage à la stupeur de
tous. Par là, elles nous ont rendu confiance en nos capacités de
résistance passive et massive face à un régime de type totalitaire. Nous ne
serons jamais assez reconnaissants à tous les différents mouvements, réseaux,
organismes, personnes qui se sont dévoués non stop pour les réaliser. Cela avec
une stratégie impeccable, une solidarité inter-réseaux exemplaire. Sommes-nous
vraiment conscients de cette réussite fabuleuse de l’ordre d’un chef-d’œuvre
social si ce n’est du miracle ?
3. Elles
ont eu, malgré les apparences, bien plus d’impact qu’on ne le pense sur le
gouvernement qui n’a pu en nier l’ampleur malgré les mensonges des medias
censurés par l’Etat. Grâce à elles, les projets de PMA pour personnes de
même sexe, et de GPA ont été renvoyés à plus tard, alors qu’elles devaient
passer expéditivement en catimini. Même s’il ne s’agit que d’un répit, cela
donne le temps d’y réfléchir, et de susciter une prise de conscience juridique
et politique.
4. Par leur masse, elles ont réussi à crever les écrans, même
ceux télécommandés par l’Etat. Obligés qu’ils ont été d’en montrer
malgré tout quelques images, même en faussant chiffres et vues.
5. Ainsi, elles ont sûrement contribué à faire réfléchir un
grand nombre de citoyens lambda qui jusque là gobaient aveuglément les projets
de loi qu’on leur imposait. Quelques simples slogans, aperçus dans les
medias (Un papa, une maman : on ne ment pas aux enfants. père, mère, c’est
élémentaire, etc …) ont au moins fait poser la question à beaucoup :
« pas de fumée sans feu. »
6. Pour
les jeunes – nombreux parmi les manifestants (et la grande majorité chez les
Veilleurs), cela a été une expérience fabuleuse, historique, marquant leur vie,
au moins leur jeunesse. Ils ont vu, de visu, qu’ils n’étaient pas les
malheureux derniers des mohicans, marginalisés scolairement, quasi exclus
socialement n’osant plus affirmer leurs convictions sans risquer le mépris ou
pire : le sarcasme. Ils font partie de toute une génération en train de se
lever. Et sachant affirmer ses valeurs, paisiblement, dans l’humble fierté
d’être enfant de Dieu, du moins pour les croyants.
7. Elles ont suscité une fantastique créativité juvénile,
joyeuse, enthousiaste. Les arrachant à la morosité ambiante, au
« bof » désabusé, aux amères désillusions. Oui, on peut faire quelque
chose pour changer les choses. Nous ne sommes pas voués à l’impuissance
exaspérante, à l’ennui d’une société qui vous robotise et vous marchandise. On
peut lutter. On peut combattre. On peut résister. On peut entraîner en
dissidence. On peut suivre nos aînés sous les régimes totalitaires précédents.
On n’a pas moins de courage, pas moins d’imagination, pas moins d’intrépidité
qu’eux. Nous ne sommes plus des pions ou des jouets ou des perroquets, des
objets de consommation. Etre pour l’enfant à naître, pour l’enfant à protéger
de la désexualisation, des perversions, du viol de son intelligence, de son bon
sens, de sa confiance, de son innocence : non, ce n’est pas ringard, vieux
jeu, c’est le top 50 ! Ce combat donne sens à ma vie, l’entraîne vers les
hauteurs. Je puis me battre paisiblement, non pour du fric mais gratuitement,
pour le plus fragile à défendre. C’est l’humanitaire à son maximum, la charité
en son sommet, la générosité n° 1, l’évangélisation en sa fine pointe. Ce
sont les grandes manifs qui ont suscité, éveillé, provoqué cette incroyable
créativité : les veilleurs, les veilleurs debout, les mères veilleuses,
les Hommen… les 1000 initiatives pour manifester notre résistance, etc…
8. Elles ont eu un impact sur les députés, sénateurs et
maires luttant courageusement contre l’idéologie destructrice de nos valeurs,
de notre peuple. S’ils peuvent le faire avec autant de courage, c’est
qu’ils se sentent entourés, soutenus par tout un peuple : oui, nous
parlons au nom d’un grand nombre que nous représentons comme tout élu doit le
faire.
9. Dialogue ou manif : il faut les deux ! Il
y faut les deux indissociablement ! Mais comment faire, quand le dialogue
devient un dialogue de sourds. Les débats au parlement frisent le ridicule. On
n’écoute même pas les opposants à ces lois iniques, (on y joue au Scrabble
pendant que sont abordées des questions cruciales de bioéthique, on truque les
votes en utilisant le boitier du voisin)
10. Ce
sont elles qui ont, enfin cassé l’amalgame terrifiant dans le monde islamique
traditionnel : cette décadence morale occidentale, cette
disparition du sens même de la vie et du respect du plus fragile, c’est…. le
christianisme identifié à l’Occident ! Incapables qu’ils sont d’imaginer
une cassure entre Etat et religion. Et là, enfin, pour la première fois, ces
musulmans au cœur sincère, au sens si profond de la vie et de la famille, ont
pu voir que les chrétiens sont aussi horrifiés qu’eux par ces aberrations. Et
ce ne sont pas quelques déclarations d’évêques qui auraient suffi à clarifier
cette ambigüité. D’où toute l’importance de la présence de ces frères en
humanité, aux différentes manifs. (Et nous sommes fiers d’eux qui ont eu le
courage d’adhérer aux « journées sans enfants » faisant honte à notre
tiédeur.)
11. Enfin, the last but not the
least : l’impact énorme dans les autres pays.
Seules de telles manifs étaient capables de crever les écrans, de s’imposer à
la une des journaux, dans le monde entier. Elles suscitent un gigantesque
espoir, particulièrement dans les pays d’Europe qui ont déjà subi pendant 50 ou
70 ans la férule de fer d’un régime totalitaire. Elles leur ont rappelé tout le
vécu des fantastiques années 80-89. Car, ce sont ces irrépressibles mouvements
de foules qui ont fini par engloutir le communisme rassis, en le dynamitant de
l’intérieur. Tremblant devant la menace imminente de se retrouver pieds et
poings liés économiquement, sous une nouvelle idéologie dictatoriale, ils ont
vu qu’il est possible de réagir, de lutter, de résister et finalement de
vaincre, comme l’ont fait leurs parents voici 30 ans. D’où ce 2 février, les
manifs dans diverses capitales d’Europe. Rien n’aurait pu les susciter que
notre peuple se dressant
en refusant d’être anesthésié, bâillonné, écrasé.
Tout est joué,
pipé d’avance. Obligé qu’ils sont de voter suivant les consignes du parti à peine
majoritaire, sans aucun respect pour leur conscience personnelle, tels
marionnettes et perroquets, sûrs d’être en tout cas vainqueurs.
Bien sûr, il faut
privilégier partout la discussion sereine, l’explication objective,
l’argumentation précise, l’information exacte, citant les faits et les textes,
mais si souvent le dialogue est passionnel, vire à la confrontation violente.
Avec qui dialoguer paisiblement ? Et même quand il y a écoute sincère
entre deux personnes, aucun des nombreux avantages signalés plus haut n’aurait
eu lieu (impact sur l’Islam, les autres pays, etc…) Bien sûr, il faut tout
tenter, mais simultanément et dans les bureaux et sur les boulevards.
3. S’engager en politique, mais pourquoi ?
Les manifs pour
tous ont réveillé chez beaucoup de jeunes une conscience aigüe de leur
responsabilité politique. Or certains accusent aussi les Manifestants pour tous
et certains organisateurs d’entrer en politique, de se présenter aux prochaines
municipales et européennes.
Etrange !
D’un côté, on sait qu’en régime démocratique occidental, les seuls qui détiennent
le pouvoir législatif sont les élus. A une seule voix près, une loi passe, même
parfois une loi engageant le pays pour des années si ce n’est des décennies, et
dont l’enjeu peut être de vie et de mort des personnes. Chaque voix compte. De
l’autre, les papes successifs ne cessent de pousser les jeunes à s’investir
courageusement en politique.
Il est utopique de crier dans la rue, si par ailleurs on
délaisse l’engagement politique, laissant la place aux autres. Il est
incohérent de manifester et en même temps de se plaindre que le Parlement n’est
pas de notre côté. A qui la faute ? Et dans la situation actuelle comme
tous les partis nous ont déçus, aucune ne répondant pleinement à ce qu’un grand
nombre en attendent, il faut urgemment injecter du sang neuf, dans ce monde de
requins, où tous s’excluent mutuellement, sortir une fois pour toutes de ces
ornières parallèles droite-gauche qui virent au manichéisme. Or, où respire-t-on
cet air frais ? Très évidemment dans la jeune génération. Où
sont-ils ? En grande partie précisément dans les Manifs pour tous, et
particulièrement chez les audacieux veilleurs. Il faudrait qu’une multitude
s’engage de suite pour les élections proches, sans pour autant adhérer à un
parti, ou se classer droite-gauche. La vie humaine, l’enfant, la sexualité, la
famille : c’est tout simplement humain. Il n’y a pas que je sache une
existence de droite et une autre de gauche, un bébé de droite et un autre de
gauche.
Je salue le courage de tous les
jeunes qui bravent leurs craintes de l’engagement dans l’espoir de devenir nos
maires, députés, sénateurs et peut-être un jour Président. En commençant par
l’humble échelon du Conseiller municipal. Alors, la France, et l’Europe seront
enfin sauvées du désastre actuel, du naufrage qui se pointe.
4. Extrémisme et violence : de quel côté ?
Stigmatiser tous
les participants comme intégristes, extrémistes, fachos, racistes, homophobes,
(la plus dangereuse des étiquettes), odieux amalgame ! , ou simplement de
ce FN diabolisé. Pour cela, on monte en épingle tel slogan hélas relevant de
ces qualificatifs, ignorant les 99% de braves gens, les premiers à s’insurger
contre intégrisme, fascisme ou racisme. Comment peut-on faire un tel amalgame
entre quelques groupes effectivement intégristes ou violents et cette
gigantesque masse de braves citoyens, croyants ou non, qui ne trouvent plus
d’autre moyen de s’exprimer que leurs pieds sur le pavé ?
Et si certains
peuvent être tentés par la violence devant l’inefficacité des méthodes
non-violentes, l’impasse des dialogues, je pose la question : de quel côté
la violence se trouve-t-elle ? Quand un parti et son gouvernement - élu à
un minuscule pourcentage, ne représentant qu’une minorité de la population - vu
le nombre d’abstentions - s’arroge le droit d’imposer à tout un peuple, sans la
moindre consultation populaire, une idéologie destructrice et de l’identité
nationale et de la matrice chrétienne de l’Europe et de la France :
n’est-ce pas de la violence ?
Quand on prétend carrément changer de civilisation, créer
un homme nouveau (« on ne peut construire une république avec la religion
catholique »), n’est-ce pas de la violence ?
Quand on
s’attaque au respect même de la vie en sa fragilité, déstabilisant la famille
par tous les moyens : n’est-ce pas de la violence ? Quand on impose
quasiment manu militari des cours d’éducation sexuelle pervertissant l’enfant,
lui inoculant dès la maternelle une idéologie sapant l’ultime repère qui lui
restait : un homme est un homme, une femme est une femme, un enfant est un
enfant, n’est-ce pas de la violence ?
Quand on veut
a-sexualiser, dé-sexualiser et parfois trans-sexualiser l’enfant, débranchant
anatomie et psychologie, falsifiant ainsi son intelligence, sapant sa
confiance, bousillant finalement son existence, violant sa conscience, et tout
viol n’est-il pas violence ?
Quand les parents
osent protester et qu’ils sont vilipendés publiquement par le pouvoir, sinon
pénalisés (En Allemagne emprisonnés) et leurs enfants persécutés :
n’est-ce pas de la violence ?
Quand on fait
passer des lois au forcing, en catimini, glissés en quelques heures de niches
parlementaires, Quand on ment effrontément pour tromper l’opinion publique
(« pas question de gender » alors que tous les documents cautionnés
par l’E.N l’imposent dès la 1ère), n’est-ce pas de la violence ? Quand une
politicienne déclare froidement : « l’enfant appartient à
l’Etat » (thèse de Hitler et Staline !) et qu’effectivement l’Etat
s’arroge le droit de le kidnapper moralement, n’est-ce pas violer les droits
imprescriptibles des parents ? Répudier les chartes Onusiennes des droits
de l’homme et des droits de l’enfant, signées par la France. Donc, en
opposition frontale avec ces chartes internationales, n’est-ce pas trahir ses
engagements politiques internationaux ?
Quand de
paisibles étudiants sont agressés, arrêtés, matraqués, molestés pour le seul
crime de ne pas penser la pensée unique imposée, le seul crime de réfléchir, et
de le dire, le seul crime de rester debout silencieusement en pleine nuit n’est
ce pas de la violence ?
Quand notre gouvernement
approuve les méga-manifs de Kiev, y condamne la répression violente, alors
qu’ils luttent jour et nuit contre une dictature, mais de l’autre réprime
violemment nos propres manif : n’est-ce pas de l’incohérence ? Quand
on s’apprête à fabriquer des orphelins qui ne connaîtront jamais rien de leur
ascendance et généalogie, car : « papa c’est des paillettes en Suède,
maman des ovocytes au Japon, achetés suivant son QI, n’est-ce pas de la violence ?
Quand on oblige
un enfant à dire Papa à une jeune femme, Maman à un monsieur barbu, quand on
dit à l’enfant dès la maternelle : ton corps est mâle mais tu peux être
féminin n’est-ce pas de la violence extrême ?
Quand un médecin
peut s’arroger (en Hollande) le droit exorbitant de tuer un enfant handicapé,
même sans consentement des parents car ceux-ci ne peuvent être objectifs
puisqu’ils l’aiment : n’est-ce pas de la violence extrême ?
Tout cela cumulé :
n’est-ce pas de l’intégrisme idéologique ? De l’extrémisme
dictatorial ? Bref, un néo-fascisme ? Alors quand on sait tout cela,
quand on voit sous nos yeux nos enfants ainsi trompés, comment oser reprocher
aux gens, au bon sens encore intact, de faire la seule chose qui leur
reste : crier par les pieds, résister par leurs cris devant l’Arc de
Triomphe ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire