vendredi 21 février 2014

alternance ou participation ? - en rédigeant "changement de signe" - fiction politique... une lecture proposée au héros

" premier jet "




Note pour le Président – alternance ou participation . dirigeants et peuple




Les épigones du gaullisme et les opposants au régime qui, en 1958, du fait du drame algérien que ne pouvait résoudre le leur, celui de la Quatrième République, se substitua à eux, ont fait cause commune en 1969. Ils ont préféré les places aux thèmes, l’élection au referendum. De Gaulle dût consentir à Pompidou, le matin du jeudi 30 Mai 1968, que l’élection – la dissolution de l’Assemblée nationale – avait plus de vraisemblance démocratique qu’un referendum. La représentation populaire était pourtant à l’issue du scrutin de Juin 1968 aussi tronquée qu’elle l’avait été en Mars 1967, et précisément rien ne put être décidé à partir du printemps de 1967. Mais l’élection doit séduire la raison et celui qu’on croit connaître au point de le choisir doit présenter un programme. Au lieu d’être faible par lui-même et d’inspirer putativement confiance, il propose un contrat : les engagements électoraux, les promesses. Dès Pompidou, il y en eut , la dévaluation, l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun et pour que Mitterrand l’emporte, il lui fallait un parti, des alliances, un programme. Dans les deux cas, les engagements furent tenus et produisirent leurs inconvénients. Pour les deux ambitieux du pouvoir qui n’en furent pas indignes, le referendum ne fut qu’une manière parmi d’autres, donc une production de justesse, sans prise sur l’opinion et sans reclassement des familles politiques. Le déclin de l’attractivité européenne sur les esprits date de là, mais plus encore le maquillage de la vie politique en une scène à deux côtés pour des antagonismes supposés. Les successions de personnes devinrent des alternances de moins en moins doctrinales, de moins en moins tranchées et le clivage se fit entre le parterre et l’estrade. Le peuple est en dehors du coup et la gent politique s’en méfie, ce qui fait solidarité et son peu de diversité.

L’alternance au pouvoir a eu son apparence de novation quand le changement de personne à l’Elysée et au Palais-Bourbon a été lié par deux fixités : un calendrier qui ne peut se bouleverser que par la démission ou la mort du président de la République, car les deux élections législatives et présidentielle coincidant du fait initial d’une réduction de la durée du mandat présidentiel et de l’inversion du calendrier électoral d’alors qui – s’il n’avait été modifié – aurait d’abord décidé de la majorité à l’Assemblée nationale et sans doute permis que ne coincide pas celle-ci avec les soutiens du nouveau chef de l’Etat. Le pouvoir est devenu monolithique, l’automaticité des approbations parlementaires fut inévitables, le vote de conscience impossible et le pays n’a de liberté de choix  - et d’expression politique en tant que tel, nationalement – que quelques semaines tous les cinq ans. sans qu’aucune des possibilités quand même offertes par ce nouveau régime n’ait été exploitée, notamment une réinvention de la planification dite « souple à la française ». L’antagonisme est efficacement entretenu, on se remplace à très peu de voix près, personne ne contrôle ni n’est contrôlé, les promessses principalement.

Les prérogatives du président de la République, tant au cours des procédures parlementaires que pour en appeler au peuple – c’est précisément ce qui continue de se rapporter à son mode d’élection : dissolution, referendum – sont telles que le mode de scrutin pourrait être changé sans risque d’instabilité gouvernementale. Bien au contraire, la sincérité des votes, projets ou propositions par projets et propositions de loi, garantirait la qualité de nos textes et rendrait les Français attentifs à ce qui se dit et se dialogue dans les eux hémicyles, principalement dans celui du Palais-Bourbon. Des majorités d’idées – observation d’Edgar Faure en 1970-1972 – appocheraient puis définiraient des consensus selon les thèmes et non plus selon les circonstances ou les échéances. Pendant les mandatures législatives, présidentielles, la participation serait contagieuse, la vie des partis en serait transformée puisque les élus auraient « voix au chapitre ». Au lieu de continuités par la médiocrité, l’indécision et le tarissement de toute imagination, la fermeture de tout processus de novation ou d’irruption ce qui appelle des ruptures par les seules circonstances – donc le hasard ou l’étranger qui n’est pas des nations analogues à la nôtre, mais des systèmes contraires au bien commun : argent, extrêmismes, simplismes, tous les intégrismes de la force, totalitarisme d’un certain plein air exattant des manifestants ou d’une conception de la polirique sous forme de croisade et baptêmes de force… il y aurait une volonté de plus en plus affirmée, consciente, travailleuse de décaper les fondements d’un pays, d’une démocratie, d’un progrès, les nôtres. Et cela se ferait sans numérus clausus ni cooptation. Tous au pouvoir !

Réformes simples. La pratique d’interrompre les mandats pour qu’il en soit rendu compte dès que leur accomplissement décroche du contxte dont nous devons répondre vis-à-vis de nous-mêmes, de nos alliés (la construction européenne en panne depuis Maastricht), de nos enfants. Cela ne peut se faire que par honnêteté du président de la République renouvelant et précisant sa majorité parlementaire en la renvoyant aux électeurs. Que par une organisation et une pratique accssibles, non diabolisée du droit constitutionnel de pétition et de l’initiative populaire du referendum. Que par l’institution – justement suggérée par Ségolène Royal en campagne de 2007 – de jurys populaires au niveau des circonscriptions parlementaires pouvant rappeler aux urnes les élus. Le sort de ceux-ci, leur carrière, bientôt leur rayonnement venant à dépendre de ce qu’ils pensent, votent et font personnellement, puisqu’ils auraient à répondre personnellement, la qualité du corps politique et sa capacité de discuter le président de la République et de promouvoir, thème par thème, les ministres ou le gouvernement dans son ensemble caractériseraient la République. Non plus la discipline des uns, le charisme d’un autre, mais la vertu de tous.

Il n’y aurait plus des alternances apparemment heurtées mais ne changeant que les signatures et à peine les étiquettes, il y aurait un rassemblement dont la sincérité et cohérence seraient forcément vérifiées quand il y aura à choisir du nouveau ou à confirmer du difficile.

La démocratie n’est pas un comptage de voix, elle est une estime mutelle au point que l’on trouve à gouverner le pays plus facilement ensemble que les uns contre d’autres, dans la caricature. Ce respect deviendrait la loi sociale et psychologique entre générations, entre sexes, entre régions, entre origines. Plus besoin de fare camp, groupe ou communauté pour imposer ou suggérer, pour se défendre ou attaquer.. Les langues retrouveraient leurs diversités et la nation ses couleurs. Même les abstentions et les extrêmismes qui aujourd’hui terrorisent de fait les maajorités successives et la République, auraient leur place et leur expression : quorum pour qu’un scrutin en quelque enceinte que ce soit, ait sa valeur juridique, prise en compte des bulletins blancs, et pourquoi pas si la sincérité est enfin possible par ces nuances institutionnalisées, le vote obligatoire ?/.


B.F.F. – vendredi 21 Février 2014

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