Note pour le Président – alternance ou participation . dirigeants et
peuple
Les épigones
du gaullisme et les opposants au régime qui, en 1958, du fait du drame algérien
que ne pouvait résoudre le leur, celui de la Quatrième République,
se substitua à eux, ont fait cause commune en 1969. Ils ont préféré les places
aux thèmes, l’élection au referendum. De Gaulle dût consentir à Pompidou, le
matin du jeudi 30 Mai 1968, que l’élection – la dissolution de l’Assemblée
nationale – avait plus de vraisemblance démocratique qu’un referendum. La
représentation populaire était pourtant à l’issue du scrutin de Juin 1968 aussi
tronquée qu’elle l’avait été en Mars 1967, et précisément rien ne put être
décidé à partir du printemps de 1967. Mais l’élection doit séduire la raison et
celui qu’on croit connaître au point de le choisir doit présenter un programme.
Au lieu d’être faible par lui-même et d’inspirer putativement confiance, il
propose un contrat : les engagements électoraux, les promesses. Dès
Pompidou, il y en eut , la dévaluation, l’entrée de l’Angleterre dans le
Marché commun et pour que Mitterrand l’emporte, il lui fallait un parti, des
alliances, un programme. Dans les deux cas, les engagements furent tenus et
produisirent leurs inconvénients. Pour les deux ambitieux du pouvoir qui n’en
furent pas indignes, le referendum ne fut qu’une manière parmi d’autres, donc
une production de justesse, sans prise sur l’opinion et sans reclassement des
familles politiques. Le déclin de l’attractivité européenne sur les esprits
date de là, mais plus encore le maquillage de la vie politique en une scène à
deux côtés pour des antagonismes supposés. Les successions de personnes
devinrent des alternances de moins en moins doctrinales, de moins en moins
tranchées et le clivage se fit entre le parterre et l’estrade. Le peuple est en
dehors du coup et la gent politique s’en méfie, ce qui fait solidarité et son
peu de diversité.
L’alternance
au pouvoir a eu son apparence de novation quand le changement de personne à
l’Elysée et au Palais-Bourbon a été lié par deux fixités : un calendrier
qui ne peut se bouleverser que par la démission ou la mort du président de la
République, car les deux élections législatives et présidentielle coincidant du
fait initial d’une réduction de la durée du mandat présidentiel et de
l’inversion du calendrier électoral d’alors qui – s’il n’avait été modifié –
aurait d’abord décidé de la majorité à l’Assemblée nationale et sans doute
permis que ne coincide pas celle-ci avec les soutiens du nouveau chef de l’Etat.
Le pouvoir est devenu monolithique, l’automaticité des approbations
parlementaires fut inévitables, le vote de conscience impossible et le pays n’a
de liberté de choix - et d’expression
politique en tant que tel, nationalement – que quelques semaines tous les cinq
ans. sans qu’aucune des possibilités quand même offertes par ce nouveau régime
n’ait été exploitée, notamment une réinvention de la planification dite
« souple à la française ». L’antagonisme est efficacement entretenu,
on se remplace à très peu de voix près, personne ne contrôle ni n’est contrôlé,
les promessses principalement.
Les
prérogatives du président de la République, tant au cours des procédures
parlementaires que pour en appeler au peuple – c’est précisément ce qui
continue de se rapporter à son mode d’élection : dissolution, referendum –
sont telles que le mode de scrutin pourrait être changé sans risque
d’instabilité gouvernementale. Bien au contraire, la sincérité des votes,
projets ou propositions par projets et propositions de loi, garantirait la
qualité de nos textes et rendrait les Français attentifs à ce qui se dit et se
dialogue dans les eux hémicyles, principalement dans celui du Palais-Bourbon.
Des majorités d’idées – observation d’Edgar Faure en 1970-1972 – appocheraient puis
définiraient des consensus selon les thèmes et non plus selon les circonstances
ou les échéances. Pendant les mandatures législatives, présidentielles, la
participation serait contagieuse, la vie des partis en serait transformée
puisque les élus auraient « voix au chapitre ». Au lieu de
continuités par la médiocrité, l’indécision et le tarissement de toute
imagination, la fermeture de tout processus de novation ou d’irruption ce qui
appelle des ruptures par les seules circonstances – donc le hasard ou l’étranger
qui n’est pas des nations analogues à la nôtre, mais des systèmes contraires au
bien commun : argent, extrêmismes, simplismes, tous les intégrismes de la
force, totalitarisme d’un certain plein air exattant des manifestants ou d’une
conception de la polirique sous forme de croisade et baptêmes de force… il y
aurait une volonté de plus en
plus affirmée, consciente, travailleuse de décaper les fondements d’un pays,
d’une démocratie, d’un progrès, les nôtres. Et cela se ferait sans numérus
clausus ni cooptation. Tous au pouvoir !
Réformes
simples. La pratique d’interrompre les mandats pour qu’il en soit rendu compte
dès que leur accomplissement décroche du contxte dont nous devons répondre
vis-à-vis de nous-mêmes, de nos alliés (la construction européenne en panne
depuis Maastricht), de nos enfants. Cela ne peut se faire que par honnêteté du
président de la République renouvelant et précisant sa majorité parlementaire
en la renvoyant aux électeurs. Que par une organisation et une pratique
accssibles, non diabolisée du droit constitutionnel de pétition et de
l’initiative populaire du referendum. Que par l’institution – justement
suggérée par Ségolène Royal en campagne de 2007 – de jurys populaires au niveau
des circonscriptions parlementaires pouvant rappeler aux urnes les élus. Le
sort de ceux-ci, leur carrière, bientôt leur rayonnement venant à dépendre de
ce qu’ils pensent, votent et font personnellement, puisqu’ils auraient à
répondre personnellement, la qualité du corps politique et sa capacité de discuter
le président de la République et de promouvoir, thème par thème, les ministres
ou le gouvernement dans son ensemble caractériseraient la République. Non
plus la discipline des uns, le charisme d’un autre, mais la vertu de tous.
Il n’y aurait
plus des alternances apparemment heurtées mais ne changeant que les signatures
et à peine les étiquettes, il y aurait un rassemblement dont la sincérité et
cohérence seraient forcément vérifiées quand il y aura à choisir du nouveau ou
à confirmer du difficile.
La démocratie
n’est pas un comptage de voix, elle est une estime mutelle au point que l’on
trouve à gouverner le pays plus facilement ensemble que les uns contre
d’autres, dans la
caricature. Ce respect deviendrait la loi sociale et
psychologique entre générations, entre sexes, entre régions, entre origines.
Plus besoin de fare camp, groupe ou communauté pour imposer ou suggérer, pour
se défendre ou attaquer.. Les langues retrouveraient leurs diversités et la
nation ses couleurs. Même les abstentions et les extrêmismes qui aujourd’hui
terrorisent de fait les maajorités successives et la République, auraient leur
place et leur expression : quorum pour qu’un scrutin en quelque enceinte
que ce soit, ait sa valeur juridique, prise en compte des bulletins blancs, et
pourquoi pas si la sincérité est enfin possible par ces nuances
institutionnalisées, le vote obligatoire ?/.
B.F.F. – vendredi 21 Février 2014
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