Monseigneur, mon Père,
en même temps qu'à vous, je courielle dans les mêmes termes à
quelques-uns de vos Frères dans l'épiscopat.
Car je suis inquiet à
la fois de la dérive de notre pays – matériellement et en esprit public – et de
la part que prennent des chrétiens, des catholiques, des prêtres, des évêques
non dans la proposition de voies et remèdes politiques, financiers, sociaux,
économiques, mais dans l’énoncé progressif d’un corps de doctrine réactionnaire
et se fondant pour beaucoup de ses thèses sur des rumeurs qu’ils acceptent,
entretiennent et propagent.
Les politiques, vg. l’U.M.P. et l’actuel ministre de l’Intérieur
comme ses deux prédécesseurs courent après les voix du Front national et il
semble qu’une partie du clergé et de la hiérarchie catholique en France court
après des troupes mobilisés selon des thèmes dont les récurrences sont devenues
incertaines et manipulées. Les deux attitudes disent le même vide. Les
politiques n’ont plus de structures et de références intimes fortes, personnelles
et il semble bien que les chrétiens, les catholiques n’avaient plus rien à
« se mettre sous la dent » pour s’être engouffrés dans une spirale
peu identifiée, qui peut devenir trombe ou cyclone, et y entrainer leurs cadres
pastoraux, ravis de retrouver chalandise et rôle. Signe en fait de deux dégénérescences qui expliquent la
décomposition de notre esprit public et la perte de notre discernement national,
ce que reflète l’impuissance de nos gestions. Le sentiment répandu de décadence
a – là – sa justification. Tous, nous en sommes responsables, quelles que
soient nos places dans la société, les organigrammes, et quelles que soient
notre foi et nos convictions.
La « vérité d’évangile » semble aujourd’hui de cette
sorte… véhémence en plus. La harangue politique aussi, mais présentement si
machinale.
Pardonnez-moi d’être long, de tâtonner même et de vous donner
ci-joint beaucoup de pièces, mais elles peuvent être utiles à votre
documentation et à votre réflexion. Je suis sûr d’ailleurs que celle-ci ne datera
pas de ma lecture et que l’état de la politique en France et de notre
chrétienté – celle-ci procèdent-elles d’une seule et même évolution ? –
vous préoccupe dans votre diocèse et pour tout notre pays.
J'écris aussi au président de la République, dont je suis souvent
le correspondant, par conviction que celui qui a été élu pour remplir le mandat
prévu par la Constitution et si complètement inauguré par le général de Gaulle,
garde toute les possibilités d'animer et de ramener le débat national à ce qu’il
doit être. C’est-à-dire avec honneur et réalisme vers les perspectives les plus
françaises, vers les devoirs de notre pays et de nos concitoyens envers
eux-mêmes et envers une France dont chez nous et dans le monde on continue
d'attendre beaucoup. Notamment pour que débouche et réussisse enfin l'espérance
européenne.
Bien sûr, les politiques ne sont pas seuls en charge de l’avenir
national même s’ils sont élus – et devraient être formés ou se formés – pour
cette responsabilité. Il y a les citoyens, et parmi eux, dont nous sommes, les
chrétiens.
Faute que les partis et nos dirigeants aient su ces dernières
années, et dans certains domaines ou dans certaines familles d’esprit depuis
bien plus longtemps, discerner l’avenir et diagnostiquer le présent, entrainer
et manifester des convictions… , faute aussi que les syndicats aient su
rassembler les Français sur les grands sujets sociaux et imposer au besoin un
contre-poids aux dogmes libéraux, mondialistes ou aux agissements prédateurs de
la spéculation…de nouvelles formes de
propositions et surtout de contestations sont donc apparues. Ce n’eût pas
été dangereux ni pour le pays ni pour l’Eglise en France si n’étaient ainsi
véhiculés des haines, des amalgames et beaucoup d’approximations. Je reconnais
et déplore que le vide de l’action gouvernementale et de l’animation
présidentielle ont offert et offrent toujours un champ quasi-libre. Dans les
cent dernières années, les contestations étaient des revendications sociales et
le débat entre une dialectique de lutte des classes et une automaticité du bien
commun par la liberté d’entreprendre sinon un droit supérieur du patronat avait
un arbitre, l’Etat aux fortes prérogatives, reconnues par tous les
protagonistes. Au pis, l’élection libre départageait. A présent, il s’agirait –
dans une période où la souffrance sociale est très forte et où l’Etat, à tort
ou à raison, s’est dépouillé de presque tous ses moyens – d’une revendication
du spirituel attaqué en morale et répliquant par une mise en cause telle de la
légitimité et de la égalité sous ses formes séculaires, qu’elle paraît même
s’en prendre à notre régime politique et social.
En gestation depuis les débuts de la campagne pour l’élection
présidentielle de 2012 est apparue une organisation nouvelle à tous égards. Paradoxalement,
cette contestation doit au gouvernement actuel, au président de la Républiqu
lui-même (« le mariage pour tous »), et aux renversements de vieilles
dictatures dans ce monde arabe qu’elle dénonce comme la suprême menace pour le
pays ses intitulés : que la
Manif. pour tous, le printemps
français – sinon la présentation de ses tracts antérieurs à l’élection et
aux cycles de manifestations depuis le 23 Novembre 2012 (cf. ci-joint le
premier apparu à ma connaissance, au début de 2012, donc sans que la donne
politique actuelle ait été décidée par les urnes). L’ingéniosité de ce dernier
avatar de notre sociologie politique, dont je ne sais pas si elle est le
produit onéreux de publicitaires et organisateurs de métier, est telle que les
participant aux manifestations contre les projets « sociétaux » ou
bio-éthiques du gouvernement ont la conviction d’un mouvement spontané,
apolitique, exprimant un cri de la conscience morale. Les premiers succès
statistiques, la capacité démontrée
d’une pérennisation de la mobilisation ont conduit, avec la même masse de
manœuvre, censément apolitique et non structurée en parti ou association, à
ébaucher progressivement des stratégies de pression sur les élus nationaux et
locaux, puis à énoncer des analyses globales de la vie politique française, de
ses structures, de ses dirigeants sous prétexte de défendre une conception de
la société elle-même. Des organes précis, créés dans ce mouvement ou
pré-existants véhiculent ces pétitions, ces mots d’ordre, accréditent surtout des
rumeurs et font des procès d’intention : la France catholique, Médias-Presse-Info. notamment, avec des
diffusions nominatives très fréquentes. Une croisade médiatique, un apostolat
de purification politique, criant cependant à l’étouffement ou à la caricature
de la part des médias et des mouvements installés, sont en train de remplir un
vide faisant oublier au moins leur artifice. Radio Notre Dame, KTO tombent parfois dans ce
travers. C’est une inversion des
thèmes et appropriations jusques là courants : il est crié au viol de la
laïcité, et c’est au nom de l’amour que s’affichent la haine ou le mépris, au
moins l’erreur sur les personnes. Bien entendu, la compréhension et la
compassion pour les situations auxquelles les projets gouvernementaux ont entendu
ou entendraient porter remède sont absentes de la psychologie des
contestataires.
L’ensemble a jusqu’à présent bénéficié de bien plus qu’un
bouche-à-oreille et c’est en cela que je crois devoir vous confier mon analyse
et mes souhaits.
Depuis Humanae vitae que j’ai – dans mon
adolescence – débattue et défendue en la mettant surtout en lien avec Populorum progressio, notre Eglise s’est de plus en plus caractérisée
par sa défense d’une certaine morale sexuelle. Sans doute Benoît XVI a-t-il
ouvert une chemin très nouveau en pratique conjugale relativement à Casti connubii en évoquant eros et la
légitimité du plaisir dans sa première encyclique Deus caritas est, sans doute aussi notre
pape François a-t-il affirmé ne pas condamner les homosexuels, mais le catéchisme de l’Eglise catholique (ses articles 2366 à
2379 notamment sur la fécondité du mariage) reste aussi précis que
contraignant.
La pastorale, certaines homélies en paroisses, les communiqués ou
encouragements et condamnations explicites d’une partie de la hiérarchie
épiscopale sont passés d’une formation morale des ouailles à une invitation au
combat. Une grande part de l’organisation des premières manifestations contre
le projet de Christiane Taubira a été, y compris les moyens de transport et de
rassemblement, le fait des paroisses en tant que telles, ds pasteurs, des
évêques ont participé et continuent de participer au mouvement de rue. Les
commentaires de certains membres du clergé ont été des cris d’enthousiasme et
d’admiration : « le réveil du peuple
de France »… tandis que s’accentuait la tendance à bénir et cautionner
une position de résistance chrétienne à la persécution, voire aux plans
diaboliques d’un Etat abandonné à des mains impies.
L’Eglise, depuis deux siècles et qu’a commencé le mouvement de
séparation d’elle et de l’Etat, en Europe principalement où elle avait tant
régné temporellement, a toujours eu du mal à entrer dans le débat social et
dans le débat économique. Sans être en tant que tels acteurs, les chrétiens et
le magistère marquent cependant et font souvent référence, au moins pour la
théorie et pour l’analyse en économie sociale ou financière, pour la
bienveillance et le dévouement vis-à-vis des accidentés et des défavorisés.
Elle est plus rare en politique. Le cardinal Salièges a fait exception face aux
lois de Vichy, le cardinal Feltin a su s’élever contre la torture en Algérie,
les éveques de Vannes et de Belfort, chargés parmi vous, de la pastorale des
migrants ont condamné nos gouvernements successifs depuis 2010, mais les
propositions et réticences de l’épiscopat dans un document spécial en 1972,
hostile notamment à « la force de frappe », n’ont pas eu de suite. LA
problématique pastorale est restée jusqu’à ces derniers mois une interrogation
sur les voies et moyens de la « nouvelle évangalisation » et sur une
participation, sinon une relève des laïcs, pour l’exercice de missions
auxquelles le clergé de moins en moins nombreux ne oeut plus suffire.
La contestation
actuelle, à référence et à chalandise ouvertement chrétiennes mais à développements
manifestement orientés en politique, pose la question de son assimilation ou
pas à l’Eglise de France face à la majorité présidentielle et législative de
2012, en coincidence d’ailleurs avec le doute de cette majorité sur
elle-même L’éluder en renvoyant à la loi naturelle comme référence nationale ou
à des procédures référendaires devant promouvoir cette loi et désavouer des
législations acquises ou envisagées, n’est pas traiter la question.
Celle-ci ne me paraît pas de savoir si la contestation et la
référence chrétiennes en la matière sont légitimes, mais de comprendre que le
pays va mal, que les responsabilités sont anciennes et partagées, - exactement
comme l’Eglise catholique en France va mal puisqu’elle ne recrute plus son encadrement
ministériel, que la majeure partie du « petit reste » de ses ouailles
est de pensée et de comportement voisins de ce qu’avait défendu Mgr. Lefebvre.
Et donc que l’urgence est de redresser notre pays, de réanimer l’esprit public.
Pour l’Eglise en France et pour les chrétiens se revendiquant comme patriotes
et citoyens, le rôle à jouer est immense puisque les dirigeants et les partis
politiques ont failli – dans leur domaine propre – et n’ont plus prise ni sur
les événements, ni sur les âmes. Mais il serait dramatique pour le pays et pour
l’Eglise en France que des chrétiens, des pasteurs, une partie de la hiérarchie
épiscopales en « profitent » pour prétendre imposer, en toute bonne
foi (celle supposée d’un Moyen-Age chrétien qui se perpétua jusqu’à la
Révolution française, celle désormais reprochée aux « intégristes »
de l’Islam) une théocratie.
Au lieu d’un civisme généreux et universalisant, les chrétiens en
bio-éthique, en droit de la famille, en pédagogie, en identité nationale à la
fois se crisperaient dans des attitudes de persécutés et édifieraient les
menaces les plus monstrueuses pour la vie française : islamisation,
perversion des enfants dès la maternelle, avec les vieilles explications des
réseaux, des complots…
Je ne peux à moi seul et sans rencontre, débat, études à beaucoup
inventer et proposer des solutions nationales et les formes d’implication de
l’Eglise en France et de ses fidèles, dans le processus – qui doit être serein
– de retrouvailles du pays avec ses fondements et avec son espérance. C’est
d’autant plus délicat à énoncer et à proposer que précisément le mouvement
contestataire actuel a le talent pour élargir son spectre jusqu’à la fiscalité
en tant que menace pour la famille, jusqu’au civisme en tant que champ possible
de perversion du « genre », et celui plus productif encore de
prétendre aller à nos racines d’esprit et d’histoire. Annexions et amalgames
qui ont de quoi séduire des opposants virtuels depuis des décennies, découvrant
soudain un énoncé global fondé sur leurs convictions religieuses, elles-mêmes
très structurées en morale sexuelle. Le politique dépassé par le naturel,
d’autant plus facilement qu’il paraît corrompu et sans idéal depuis longtemps.
Qu’en sus, une succession de manifestations de masse ait miraculeusement raison
d’un complexe de minorité et de parole, d’avis impossibles à faire entendre, et
la voie – apparemment enthousiaste – s’ouvre vers… l’inconnu.
Il y a cependant quelques certitudes appelant de nouvelles
pratiques et postulant une disponibilité explicite.
Il serait mortel et
factieux de constituer des groupes de pression et une communauté en révolte
ouverte devant la légalité et la légitimité de nos institutions. Qu’elles
soient mal pratiquées doit nous inciter à la conversion de tous, peuple et
dirigeants. Certainement pas à notre propre exonération de toute responsabilité
ou d’une absence de lucidité sur les dérives économiques, sociales dont nous
pâtissons, sur les tendances à la communautarisation qui est certes peu le fait
des chrétiens ni non plus des populations immigrées. Ces tendances, les formes
actuelles de contestation risquent de les accentuer, si nous en montrons
l’exemple.
Ce qui est appelé le « lien social » ou ce qu’un
gouvernement averti de notre décomposition entreprendrait en réformes
économiques et en mobilisation civique, dépend en bonne part d’une imagination et
d’une volonté collective renouvelée qui ne serait plus tributaire d’une
désespérance généralisée mais de la résolution de nous reprendre, de rester
digne de tous nos passés et de reconquérir une exemplarité, qui fut mondiale
mais que nous avons perdue.
Il me semble qu’un
comportement et une réflexion non plus défensive, revendicative, presque
communautariste, souvent d’expression vive, mais contributive à notre ensemble
national devra beaucoup à vous, Monseigneur, mon Père, et à vos Frères dans
l’épiscopat. Il y a du sacré dans la relation entre gouvernants et gouvernés,
entre pouvoir et peuple. Tout focaliser sur des réformes ou sur des rumeurs en
tenant lieu, c’est perdre de vue notre devoir d’ensemble. La défaillance et les
maladresses des gouvernants – les précédents, si expéditifs pour le respect des
droits de l’homme et les libertés, n’ont pas été autant attaqués que la morale
et l’honneur-même l’exigeaient – ne justifient pas le simplisme des citoyens,
quand une part de ceux-ci prétend les éclairer tous.
Je suis d’ailleurs certain que le débat même sur des législations
décriées par les manifestants de conscience chrétienne aboutirait, s’il est
ouvert et suscité à des positions bien plus diverses que ne le fait croire
l’actualité. Non seulement, la contestation en cours entend imposer à
l’ensemble du pays un point de vue qui lui est propre, mais elle tend à
confirmer une image de l’Eglise au moins
en France, déjà très réductrice et au rebours des espérances et de l’ouverture
manifestées par Vatican II.
Désavouer les mouvements actuels ? Je ne sais pas, mais
susciter de la distance, de la réflexion et surtout un autre emploi des
énergies et des dévouements : sûrement.
Le succès statistique, le désarroi des partis et des gouvernants
face à ce succès ne doit pas cacher ce qu’il y a de haineux, de simpliste et
d’amalgame – sans même que la plupart des manifestants s’en rendent compte - dans
ce qui est en train de devenir la doctrine et la pratique d’une réaction
globale à l’histoire et à l’esprit de notre pays. Jacques Maritain puis Pie XI
l’avaient bien analysé pour l’Action
française.
Au contraire, une participation des chrétiens en général et de
l’Eglise en France les y exhortant, à notre redressement économique et social
montrera à tous que le spirituel et la foi ne sont pas des outils ni des
drapeaux mais une disponibilité, une liberté pour travailler au mieux. Ne nous
distinguons que par notre ardeur et notre accueil, pas par des thématiques qui
– hors contexte – nous réduisent aux yeux de ceux qui n’ont pas encore ou n’ont
plus la grâce de notre foi.
A plusieurs reprises déjà, je me suis adressé à vous ou à l’un ou
l’autr de vos Frères dans l’épiscopat, vous assurant de mes sentiments
déférents, filiaux et fraternels et de ma disponibilité.
Je le fais de nouveau aujourd’hui avec le vœu que vous meniez
explicitement – car je suis convaincu qu’en vous cela chemine – deux réflexions
aux applications pratiques qui donneraient un tout autre contexte à ces
nécessaires définitions de la politique et de ses contenus, d’un point de vue
chrétien. Si le clergé séculier, si les prêtres et pasteurs de paroisses
n’étaient plus seulement des préposés à l’administration et à la célébration
des sacrements, mais vivaient comme vivent leurs ouailles, mariés, pères de
famille s’ils le souhaitent et si Dieu le leur inspire, et exerçant des
professions libérales ou salariés, la participation à la politique et à ses
énoncés serait naturelle. Elle ne serait pas caution du dehors, elle serait
fraternité, elle aurait le droit d’être excessuve ou faillible, le débat ne
serait pas empêché ou caché en structures ecclésastiques, il serait vécu avec
tous. L’inspiration chrétienne, le travail de l’Esprit serait intime, avoué
s’il le faut en dialogue et échange, ce ne serait pas un drapeau dont la hampe
devient massue. Si les évêques pour l’avenir étaient davantage ce que – je
crois – ils doivent être : visibles quotidiennement et accessibles pour
leurs ouailles dans leur diocèse respectif, si s’inventait entre vous,
monseigneur, mon Père, et vos Frères dans l’épiscopat, en union avec Rome et
selon des décisions à raatfier par le Souverain Pontife, un mode d’élection
clair, transparent, avec participation populaire, au lieu des cooptations
actuelles, des circuits à la nonciature et aux renseignements généraux de la
République, il pourrait y avoir dans le peuple chrétien un cœur à cœur avec
l’ensemble des pasteurs. Une Eglise au cœur de la vie française, sachant en
sexe, en mœurs, en péché et en amour triomphal que manifestent le couple et la
famille, en gagne-pain, en pauvreté, en fortune personnelle de l’un ou de
l’autre, serait un ferment pour le pays, une véritable multiplication des
vocations et enfin le terreau, sur la montagne, tous assis ensemble par terre,
autour du Seigneur, pour que souffle l’Esprit et surtout que Celui-ci soit
entendu.
Aujourd’hui tout est cloisonné, convenu. La langue de bois est en
politique comme en Eglise. C’est pour cela qu’il y a inertie et aveuglement
autiste d’un côté, exaltation et emballement illuminé de l’autre. Plus rien
n’est durablement formateur ni contagieux.
Chrétien de naissance, ayant pratiqué mes affectations
diplomatiques en fils aîné de l’Eglise quand le Souverain pontife n’avait pas
de nonce – ce à quoi j’ai remédié en Asie centrale – et ayant le bonheur en
derière partie de ma vie de prier chaque soir avec notre fille, de maintenant
neuf ans, j’ai confiance dans ce que
nous pouvons apporter de calme et de vrai, de profond à notre pays par
notre vie de foi et nos réflexions dans la foi, qui – pour notre pays – est
espérance.
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