vendredi 21 février 2014

archives pour le vécu de notre histoire immédiate - 18 Février 2007




Election présidentielle 2007

observations & réflexions

VII




Ces réflexions s'inscrivent dans une série, mais elles naissent dans la circonstance particulière d'une recherche d'un chien perdu à travers un territoire correspondant à un canton rural et touristique en bord de mer. Je sillonne donc un pays précis – ce mot : pays courant en politique aussi des années 30 à de Gaulle, et déjà aux débuts de « l'ordre moral », Gambetta le préférant, contre Mac Mahon à celui de peuple – pays-terroir, et pays-France avec la même force d'appropriation que nous sommes probablement en ce moment à perdre. Et presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je me maintiens vigilant avec la radio. Double contact avec les gens auprès de qui je me renseigne, mettant après mon chien la campagne électorale dans la conversation, et avec ce qui est véhiculé publiquement de nouvelles et de commentaires.

La campagne s'accélère, semble-t-il, parce que des faits et des thèmes surviennent. Le thème du chiffrage donne lieu à incidents dans les deux principaux partis. La question posée par la suspension d'Alain Duhamel est double : internet comme mode à la portée de tous pour prendre prise sur n'importe qui, selon des procédés de prise de vue et de son de plus en plus malaisés à prévoir et repérer ; la notion de réserve, d'objectivité et la déonotologie professionnelle du journalisme. Les faits précédents avaient été principalement les enquêtes de services spéciaux sur certains candidats à la commande du ministère (ou du ministre) de l'Intérieur. La collecte de signatures va certainement reposer problème. On voit mal comment le système pourrait se justifier si Jean-Marie Le Pen, crédité de 10 à 13% des intentions de vote (23% ebn avril 2006...), ne pouvait être parrainé. L'écart entre les intentions de vote en faveur d'un candidat et la puissance résiduelle de son réseau (Marie-George Buffet et le parti communiste) devient étrange, à moins que les doubles appartenances deviennent loisibles (les communistes seraient alors très en avance ou reviendraient aux régimes d'avant 1958), la composition de l'équipe de José Bové semble dominée par des communistes, membres de la hiérarchie. Le thème du deuxième porte-avion abordé par un biais en réunion de Ségolène Royal, en revanche la mort de Maurice Papon ne donne lieu à commentaires politiques que rares et décalés d'une douzaine d'heures. Le résultat est une impression de confusion, de pointillisme à laquelle l'ensemble des partis et des commentateurs contribue. Le mécanisme de la campagne présidentielle en France s'enraye, il semble de moins en moins susceptible de construire une expressionc claire de la majorité des Français, a fortiori de leur consensus sur quelques points. L'ensemble des politiques ayant finalement adopté le quinquennat, ce qui ne rend plus effectif un mandat présidentiel que de trois ans et demi ou quatre ans, sauf extrême probabilité de la candidature du président sortant et de a réélection, la France est en train de perdre un de ses derniers instruments pour sa conscience et pour sa gouvernance.



     L'opinion et les candidats

Les Français semblent perplexes. Que 30% ou presque d'entre eux disent s'abstenir ou voter blanc ou nul en est le signe. Les abstentions, au vrai, risquent d'être très supérieures à ce chiffre, puisque l'abstentionnisme structurel est de l'ordre de 15%. Il faudrait enfin tenir compte de ceux qui refusent de se faire inscrire sur les listes électorales. Je crois que cette perplexité est surtout dans l'électorat identifié à gauche. Une candidature « antilibérale » aurait été appréciée ; le pullulement des candidatures de personnalités ou de partis fait s'abstenir ; le choix socialiste aussi. Il a été le fait des militants, nous ne connaissons pas encore le système américains des élections primaires, où les électeurs sont sondés. Auraient-ils fait le même choix ? Probablement. Le choix s'est fondé sur deux considérations. Opérer une novation, une rupture avec la tgénération ayant déjà exercé le pouvoir à chacun des trois quinquennats socialistes depuis 1981. Répondre à une opinion publique qui, sondée cet été ou cet automne, prisait Ségolène Royal. Ses compétiteurs au parti socialiste proposaient ensemble un autre critère, celui de la doctrine et du programme. Il n'a pas été retenu. L'électeur, à mon sens, ne se déterminera pas sur un programme, mais sur une personnalité. En cela, les militants ont eu raison, mais les autres candidatures à gauche se fondent sur cette absence de programme ou sur la moindre priorité attachée au programme. Ces autres candidatures mettent évidemment à mal la candidate réputrée principale : elle ne joue pas à plein sa fonction de rassembleuse et d'attraction au delà du parti, à droite, au centre et à gauche. La non-priorité du programme – et le débat sur son chiffrage – ébranlent plus encore la candidate qui acquiert, certainement à son corps défendant, une image de spontanéiété excessive. Ce n'est plus le parler vrai de Michel Rocard ou des « vraies gens » appelés par les médias à intervenir à l'antenne, cela semble une improvisation décousue – si l'on est attaché à la candidate – et démagogique si l'on y est hostile ou que l'on raisonne. D'une certaine manière, les interventions trop ciblées de Ségolène Royal ne lui acquièrent pas de nouveaux appuis mais rendent hésitants ceux qui lui sont acquis.

Nicolas Sarkozy a joué l'iconoclaste et le défi au président régnant puis sortant. Il peut pratiquement tout se permettre puisque les propos les plus vifs ont déjà été tenus sur presque tous les thèmes et que son attitude pro-américaine en politique étrangère a été tellement affichée que toute nuance maintenant semblera une concession considérable, alors même qu'elle ne lui coûtera rien. Autant Ségolène Royal peut être incertaine des reports au second tour, autant le ministre-candidat est certain des voix de Philippe de Villiers et surtout de Jean-Marie Le Pen. A mesure de la campagne depuis un an qu'elle est virtuellement ouverte – elle n'est toujours pas officielle même si les médias cherchent à faire preuve de leur équité – Nicolas Sarkozy se renforce et Ségolène Royal semble diminuer.

Un thème changerait tout. Il est étonnant qu'à gauche – et chez Ségolène Royal – il ne soit pas saisi. Il est tout simple et je l'ai « essayé » dans mon parcours à travers hameaux et lotissements. Nous avons, pendant douze ans, les conséquences moralement (et politiquement) débilitantes du laxisme de Jacques Chirac et de ses équipiers à la mairie de Paris : le dédain des finances publiques. Il est vrai pas sur des montants astrronomiques. Allons-nous avoir les cinq ou dix ans prochains, à notre tête, quelqu'un qui dédaigne manifestement les libertés publiques et le droit des gens : c'est la question du cumul des prérogatives du ministre de la police et du renseignement et d'une candidature. La vie publique a été empoisonnée cette année par l' »affaire Clearstream dont on  ne sait finalement qui elle sert ni par qui elle a été montée. Entre-t-on dans un tel cycle ? Prendre les choses sur ce thème principalement, c'est évidemment mettre en cause le président sortant et le mode d'exercice du pouvoir, c'est se situer sur le plan moral et non plus sur celui, qui sera de moins en décisif, de la « bataille pour l'emploi », qui ne la mène s'il est au gouvernement ? et qui la gagne, sinon la conjoncture qui n'est pas seulement la nôtre ? La mise en examen de quatre collaborateurs de l'Hôtel de Ville, le vote prochain d'une construction constitutionnelle du statut pénal du président de la République sont pourtant deux occasions d'introduire ce thème et d'unir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, selon un mode très différent de celui qu'ils sont, sans doute, en train de mettre au point pour exprimer le soutien du premier au second... Continuité dans la distance prise sciemment avec le drroit de nos finances et de nos libertés publiques. Quoi d'autre fonde un Etat, aujourd'hui ? Continuité puisque ni le président de la République ni le Premier ministre n'ont rappelé le ministre de l'Intérieur à la bienséance (pourtant sympathisant du candidat, le Financial Times insiste sur la nécessité de rendre ce tablier).

Un autre thème a été saisi par François Bayrou. La nécessité d'un consensus pour résoudre les grands problèmes du pays, et par conséquent l'inadéquation de l'alternance droite-gauche qui, depuis vingt-cinq ans n'a rien rien fait progresser, ni en démocratie, ni en résultats de gestion. Si le candidat de l'UDF est entendu au point d'arriver au second tour, ce sera – après le départ du général de Gaulle par respect du verdict populaire – le grand tournant du régime et sans doute son implantation définitive.

Il m'apparaît que si Ségolène Royal ne peut compter sur le report des voix de François Bayrou au second tour que marginalement, en revanche, l'électorat de gauche ne pourra, au second tour s'il y est, que préférer François Bayrou à Nicolas Sarkozy. Mais – handicap majeur d'une vraie lucidité – François Bayrou est « marqué » européen, ce qui est dirimant pour une grande partie de l'électorat de gauche, qui reste dans la logique d'une réappropriation nationale des principaux outils de gouvernement et de gestion de l'économie. Système auquel renonça François Mitterrand en 1983-1984 – véritable tournant des cinquante dernières années. De Gaulle y avait, avant lui, consenti dès 1958 en faisant en sorte que la France puisse mettre en vigueur le traité de Rome : démonstration capitale que lui fit Couve de Murville, premier reçu des futurs ministres, avant le débat au palais-Bourbon.



     Les candidats et l'opinion


Les gagnants ont travaillé les médias bien avant la formalisation de leur ambition, et c'est précisément leur succès dans les sondages et dans le commentaire qui les a fait se lancer : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. De tels succès ont même artificiellement suscité des projets de candidature : celle de Nicolas Hulot, qui n'a pas donné suite ; celle de José Bové aurait eu de l'impact, en 2002, quand Seattle avait manifesté comme un fait nouveau et irrépressible l'apparition d'un mouvement hostile à la mondialisation, mouvement précisément mondial, elle n'en a plus aujourd'hui. Mais quand la pente est déclive ou encore insuffisamment décidée : Ségolène Royal et François Bayrou, tout attendre des medias à quelques semaines du scrutin, est illusoire. Une « bonne prestation » au mieux stabilise les intentions de vote et réalimentent les commentaires.

La multiplicité des candidatures n'est pas nouvelle, mais leur statisme l'est. Ce qui répondait à une part de l'opinion ou à son besoin en 1995 ou en 2002 n'est plus forcément adéquat aujourd'hui : Dominique Voynet, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, Philippe de Villiers vont faire beaucoup moins bien qu'auparavant. Il est vrai que Jean-Marie Le Pen, pour la énième fois, et François Bayrou, pour la seconde, sont présents et de façon marquante. Ils répondent non à un moment de l'opinion, mais à une structure. L'existence d'une forte extrême-droite – liée ou non – à la quasi-disparition de l'électorat communiste en vingt ans, est devenue permanente ; la personnalité de Le Pen, autant caractérisée par le rejet qu'elle inspire à l'établissement politique et médiatique, que par le discours évolutif et très actualisé du Front national, est-elle le seul facteur de cette pérennité ? Réponse en 2012. La tentative de Bruno Mégret en 2002 montre que le fonds de commerce n'est pas aisé à acquérir, alors que le « gaullisme » et ses épigones de plus en plus éloignés de l'inspiration originelle et parvenu sans doute à son antipode, se prend selon des techniques de force avoisinant le coup d'Etat. L'analyse de François Furet selon laquelle l'enracinement de l'Etat en France – même si aujourd'hui son démantèlement avance – est tel que les révolutions peuvent se faire sans subtilité : il suffit de viser la tête. La pétition centriste est permanente en France, mais n'a plus de poids parlementaire depuis 1958 : seule tentative, celle de Valéry Giscard d'Estaing, mise à mal précisément par les deux blocs de droite et de gauche, notamment par celui de droite.

Dans leur ensemble, les candidats – surtout les « principaux » - tiennent un discours fractionnant l'opinion en catégorie d'intérêts, des séductions sectorielles. Ce qui abaisse la fonction présidentielle et la réduit à la direction des administrations et des ministres ayant précisément charges sectorielles. Seuls, les « petits » font oeuvre de synthèse. En ce sens, la campagne actuelle est la plus réductrice qui soit. Elle suppose les électeurs « intéressé » et non pas soucieux du bien commun.



     L'absence de choix en matière institutionnelle


Les candidats sont tous révisionnistes, sans qu'ils précisent – ou sachent – eux-mêmes s'ils situient cette révision par rapport à une lecture originelle de la Constitution de 1958 (fondée sur la pratique du général de Gaulle) ou par rapport à la pratique de Jacques Chirac. Ce qui les met tous en porte-à-faux. Pratique et non évolution de la lettre car les huit révisions opérées depuis 1995 ne changent rien aux déséquilibres déplorés qui sont de cause sociologique et psychologique, nullement institutionnelle.

Construire le consensus qu'évoque François Bayrou ne se fera pas par un gouvernement d'union nationale (c'est-à-dire des talents). La tentative a été faite et a échoué en 1988, cela n,'aboutit qu'à introduire au gouvernement des non-politiques faute que l'opposition n'y délègue quelques-uns des siens. L'expérience de 1988 et de 2002 montre que ces non-politiques sont desservis avec efficacité par les politiques et ne parviennent pas à entrer en politique pour en changer les moeurs. Contrairement à ce qui fut vêcu et fonda en partie la Cinquième République, à ses débuts : Maurice Couve de Murville, Pierre Messmer, Edgard Pisani, non-politiques c'est-à-dire non-élus au début de leur carière gouvernementale mais faisant l'ossature de l'exécutif gaullien.

Le consensus suppose une pratique de la démocratie directe, donc du referendum, donc de la responsabilité populaire du président de la République. Ce qui est revenir à l'origine de notre régime. Ségolène Royal en a l'intuition mais ne la développe pas, et n'en propose qu'un aspect avec sa proposition de mettre les élus sous éventualité constante d'un retour devant leurs électeurs.La démocratie directe n'exclut pas la démocratie représentative. S'il y a à réfléchir sur le fonctionnement de nosn institutions et à imaginer, c'est à propos du Parlement et du contrôle du gouvernement. La réflexion a été autre jusqu'à présent, elle a visé à contrôler le président de la République, en abrégeant son mandat et en faisant de sa réélection éventuelle ressort et la précaution de son action. Cela laisse entière la question gouvernementale, d'autant que le détail des programmes et des propositions de campagne des candidats est d'ordre gouvernemental et peu présidentiel. Cette façon de s'engager suppose aussi une cohérence entre le résultat de l'élection présidentielle et le renouvellement de l'Assemblée nationale. On peut penser que Ségolène Royal, élue, obtiendrait une confirmation parlementaire de sa victoire, tandis qu'une campagne présidentielle mettant en difficulté Nicolas Sarkozy, sur le plan de sa psychologie propre et sur celui de la sauvegarde du droit et de la liberté, pourrait amener l'électorat à instituer des sauvegardes ou un contre-poids, voire une certaine cohabitation. La diminution de la durée du mandat présidentiel ne produit pas forcément la similitude politique des deux élections, parce qu'elles se suivraient de très peu dans le temps, sauf exercice du droit de dissolution.

Les révisionnistes sont pour la plupart présidentialistes, ce qui est paradoxal car d'une part c'est accentuer la division de l'opinion et de la classe politique en deux camps artificiels, et d'autre part c'est aller dans le sens des excès reprochés à Jacques Chirac. La critique de fond reste manquée : les prérogatives présidentielles – effectivement considérables – tiennent à la responsabilité populaire du président. Désavoué lors d'une dissolution ou d'un referendum, il démissionne, quitte à se représenter. Jacques Chirac s'est incrusté. Le mauvais fonctionnement des institutions lui incombe.


     Le mauvais énoncé de la question européenne


La principale lacune de la campagne en cours est de mal situer la question européenne. L' « Europe » pour les uns est responsables de tous nos maux et le remède est de la quitter, de récupérer les prérogatives de l'Etat national vis-à-vis de Bruxelles et de le restaurer dans l'hexagone (le service public, la solidarité par la redistribution. C'est le discours de tous les candidats sans perspectives de l'emporter. Pour ceux qui ont davantage de crédiblité, l' « Europe » est souhaitable ou inévitable, il faut seulement la modifier, sans qu'on dise en quoi ni surtout comment. Ce mutisme de fond ouvre la bonne piste. L'Europe est non seulement inévitable – le monde étant ce qu'il est devenu depuis la décolonisation et donc la libéralisation de toutes les formes d'échanges et de communications, d'accessibilité (physique et juridique) et de vulnérabilité (financière et sociale) – elle est souhaitable. Notre identité, nos moyens sont à terme européens. La question est de savoir si cette identité et ces moyens seront nôtres et dans le cas de la France s'ils nous ressemblerons en sorte que l'Europe soit en tout notre projection, notre passage national à une dimension nous remettant à la bonne échelle sans nous faire rien perdre de notre substance et de notre esprit. C'est manifestement ce que nous avons tenté de 1950 jusqu'en 1973-1974 (entrée de la Grande-Bretagne dans ce qu'on n'appelait alors que « le Marché Commun »).

Depuis qu'a été ouvert le cycle des élargissements – la question de Turquie si sensible en 2005 ne semble plus devoir apparaître dans l'actuelle campagne – les réformes institutionnelles, rendues nécessaires par l'inflation de participants à toutes les instances de décision et de délibération, n'ont jamais été substantielles. Le projet de Constitution de 2004 va au maximum de ce que le ravaudage permet : c'était à de muiltiples détails un grand progrès, ce n'est pas une mûe correspondant aux enjeux. L'enjeu peut se résumer à ce que l'Europe, donc nous et nos voisins intimes à tous égards, retrouve le pouvoir de décision pour tout ce qui la concerne et qu'elle a manifestement perdu en stratégie, en commerce, en patrimoine industriel et financier. Pour moi, la solution se dit en deux réformes : un président européen de grands pouvoirs et élu au suffrage direct par l'ensemble des peuples sans distinction d'Etats, la pratique du referendum, également sans distinction d'Etats. L'aménagement de la délibération et du contrôle peut se discuter et se moduler, s'écrire longuement ou se faire par la coûtume. Sans intrusion d'une opinion publique européenne, nous resterons au monde le seul ensemble polycéphale et muet, fasciné par la montée des autres et par notre perte de susbtance organisée par une démission générale en faveur de quelques intérêts ou selon des engouements idéologiques. La déconfiture d'Airbus est exemplaire de l'incompétence des dirigeants et de la démission des Etats qui ont consenti à une privatisation d'affaiblissement manifeste ; elle met le seul projet concret qu'avait mené l'Europe en trente ans à une première place mondiale, en situation d'être racheté par son concurrent Boeing. Une telle actualité devrait faire raisonner et proposer les candidats.

La manière ? Certainement pas en tentant en quasi-solitaire les actions que nous voudrions que l'Europe entreprenne et ne commence pas (nous nous mettons à dos nos partenaires et nous n'aboutissons pas). Très probablement celle de Robert Schuman puis du général de Gaulle : une proposition concrète, faisant table rase au vu des impasses, adressée avec les moyens d'aujourd'hui plus encore à l'opinion qu'aux gouvernants ; une ténacité à tous crins pour que la proposition aboutisse. Nous avons un bras de levier : le refus de ravauder le projet de Constitution, quelles que soient les avancées qu'il ait pu constituer. L'enjeu est tel, les choses évoluent de semaine en semaine si désastreusement, que les précédentes solutions et les acquis sont dépassés, périmés.

Ce sujet et la manière de le traiter, de le présenter – aux Français mais à l’occasion de la campagne suivie dans toute l’Europe, aux Européens – sont les seuls qui répondent de tout. Une majorité de fond peut se constituer là-dessus. Nos disputes nationales retrouveront alors un cadre qui ne sera plus de théorie ou de protestation, mais auront leur point d’application : il en est temps.
                                                                                                       BFF – 18 II 07




disponibles sur demande, les précédentes réflexions sur le même thème de l’élection de 2007

12 Novembre 2006
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Le choix et la manière socialistes
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