Jeudi
6 Novembre 2014
Hier
soir, à l’Iris de Questembert, Braddock
America (à la suite de la première guerre mondiale que fut la guerre de
Sept ans), l’évocation extraordinairement prenante d’une ville-friche
industrielle, comme Longwy chez nous, aux mêmes dates de naissance : 1878
et de mort cent après, l’acier. Là-bas, un moment fut produit la moitié de
l’acier dans le monde. C’est nous… les rails, la guerre, les gratte-ciels.
Population divisée par dix en trente ans. Puissance des images ultra-simples,
enfer en noir et blanc des documents d’archives comme si l’acier se martelait à
la main, se coulait à la main, mais surtout extraordinaire écriture spontanée
du dire de cinq témoins mémorisant le drame d’un naufrage et
« ciblant » la forme d’économie et le type d’esprit dont nous sommes
en train, collectivement, mais particulièrement la France, en train de
mourir : le capitalisme mondialiste et dogmatique, servi par des incultes
et minables arrivistes, nos politiques. A mi-mandat d’Obama sanctionné par les
électeurs, Braddock passe
depuis deux jours à New-York, et à mi-mandat d’Hollande relaps, passe en
Bretagne (les premières « troupes » de 1789 venaient de Chateaulin).
Donc, ces visages et ces lents récitatifs, parfaits et spontanés. Le don
d’empathie avec son sujet et avec les quelques-uns que nous étions hier soir en
salle obscure et l’éloquence du réalisateur, Jean-Loïc Portron m’ont subjugué.
Une évidence, chaque époque de notre histoire et de nos drames nationaux a eu
son chantre, une œuvre ou plusieurs, dénonçant, expliquant et ouvrant la suite,
nous savions secréter cela, de même que nous savions susciter nos héros et y
répondre : Germinal de
Zola ou Le silence de la mer
avec Vercors. De Gaulle, Clemenceau, Mendès France. Le suicide ou la
« suppression » de Bérégovoy. Ce soir, quatre-vingt dix minutes sur
les chaînes privées, après Chirac et son plateau d’une quasi-centaine de
« jeunes » à l’Elysée qui allait de ceux-là aux journalistes avec
l’exergue d’une voiture filant vers l’Arc de Triomphe en nocturne brun et
bistre, après Sarkozy et ses petites tables de café pour aller de groupes en
groupes faire choisir le modèle d’emploi et de société pour l’après-crise,
chacun sentencieux au possible, écrasant d’une fonction mal interprêtée et
recélée, nous allons avoir le portrait de « l’homme derrière le chef de
l’Etat » (comme si la rue du Cirque et Valérie Trieweiler n’avaient pas
tout montré), les dialogues avec quatre Français « représentatifs »
et enfin le « jeu » des questions-réponse, l’espérance des chaines
pour l’audimat et quelques annonces en exclusivité. Quant à l’œuvre littéraire
nous exprimant, nous avons un Nobel
pour l’Occupation allemande, un Goncourt
pour la guerre d’Espagne. D’expression vraie qu’un documentaire refusé par Arte et toutes chaînes nationales de télévision,
nous donnant la parabole par l’universelle Amérique. Bravo pour nous !
Naguère, à Braddock, à un contre trois et en coalition avec les indigènes, nous
avions eu raison du général de ce nom auprès de qui Georges Washington faisait
ses débuts, il y a deux cent cinquante ans. Il y a quarante-six ans, médias
d’hier et médias d’aujourd’hui, ou bien ? … de Gaulle en dix minutes, à 78
ans, photo fixe sur l’écran de télévision (celle de l’Elysée, pas la sienne),
rien qu’à la voix, reprenait la main. Don du moment, don du texte, discernement
des circonstances, mise en branle… j’allais du parc Monceau de chez ma mère, à
la veille des choix de carrière pour la sortie de l’E.N.A., partir vers la
place de la Concorde. En
chandail, car j’augurai que nous ne serions qu’une vingtaine de mille contre
une marée de manifestants continuant d’affirmer : de Gaulle au
musée ! dix ans çà suffit ! quand il y eut l’annonce d’une brève
intervention télévisée. Chassé par la droite et l’intrigue de Georges Pompidou,
DG partit moins d’un an plus tard. Nous ne nous sommes jamais remis de cette
façon de nous interrompre collectivement. Aujourd’hui, un pouvoir qui ne tient
que par l’étiquette et la peinture, qui va se continuer jusqu’en 2017 et se
perpétuer de cinq en cinq ans, quelle que soit la succession, car de nulle part
ne sont énoncés tout simplement le diagnostic et les simples remèdes. Titres
des Dernières nouvelles d’Alsace, il
y a quinze jours : Paris sous l’œil de Berlin, et du Monde daté
d’hier : Bruxelles ne croit pas aux prévisions de croissance de la France.
Prier… réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue [1] Je vous le dis : c’est ainsi qu’il y aura
de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit. Notre conversion à tous, la conversion de
celles et ceux qui nous dirigent. Clé, l’ardeur d’une recherche. Deux exemples,
l’affectivité… dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue…
quand il l’a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour
chez lui, il réunit ses amis et ses voisins… Travail, peine, bonheur et…
communication. La femme aux pièces d’argent, motivation toute pratique, son
bien… chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve… allumer une lampe, balayer la maison. Même communication : amitié, voisinage.
Pas de mise en scène, mais le cercle chaleureux de la communication (et du
succès). Partage et peine. Clivage : les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes
récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux
pécheurs, et il mange avec eux ! ».
Parmi eux, adolescent ? en
tout cas formé par eux, l’Apôtre des Gentils. Pour la Loi, j’étais un
pharisien ; pour l’ardeur jalouse, j’étais un persécuteur de l’Eglise ;
pour la justice, que donne la Loi,
j’étais irréprochable. Mais tous ces avantages que j’avais, je les ai
considérés comme une perte (il faudrait
traduire-transposer très fort : de la m…) à cause du Christ. Oui, je
considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout :
la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de Lui, j’ai tout perdu,
je considère tout comme des balayures, en vue d’un seul avantage, le Christ. Le discernement, l’échelle des valeurs.
Choix que facilite la foi chrétienne, ce ne sont pas des comparaisons de biens
ou de promotions, c’est le choix d’une Personne, d’aller à Sa suite, de se
laisser prendre et guider.
matin
Je n’attends plus rien
de FH, ni son accueil à mon égard, ni ce qui importe (et m’importe le plus) son
total changement. Je n’attends pas davantage des politiques de toutes
étiquettes qui ambitonnent l’Elysée, puisque je n’entends ni diagnostic ni énoncé
des remèdes déduits de ce diagnostic et de l’analyse des causes. J’attends du « peuple ».
– ce soir, regarder comment il s’en « tire ». Commentaire d’une
journaliste de France-Infos. se montrer pour faire tourner les
tables ? Les réformes : Filoche hier sori en débat pour la mi-mandat.
Les Français unanimes pour aller chercher l’argent là où il est (Marchais…)
: 80 milliards de fraude fiscale, 480 milliards des 500 premières fortunes
françaises, près de 600 en planque dans les paradis fiscaux. Mais évidemment
hostiles à l’augmentation de la TVA.
Plaidoyer ? mais ils ne gémissent pas, des « riches »,
ne pas décourager la propension à investir par des prélèvements excessifs. Mais
où investit-on en ce moment en France. Quelle préférence : la
compétitivité ou la solidarité ? Et cette dernière n’est-elle pas grosse à
terme bref de l’unisson, donc de la productivité et de l’innovation. Raffarin,
il y a quelques années : dumping social pour attirer et satisfaire les
investissements chinois !
La Banque centrale européenne : rumeurs de
désaccords entre certains gouverneurs au conseil, attente de l’exposé cet
après-midi de Mario Draghi. FH acculé par l’actualité, trop neuve pour être
réfléchie ou avoir été anticipée, et par le « bilan ».
Les bourdes
continuent. Après la chasse aux chômeurs heureux de chômeurs, la jolie phrase
de Rebsamen, après les illettrées de Gad à Josselin selon Macron, voici
Cazeneuve et son ministère actuel qui n’est « pas celui de l’émotion ».
Elections américaine
pour un renouvellement du Congrès (le Sénat au tiers seulement) : Hillary
Clinton, à cette occasion, aurait entamé sa campagne présidentielle. Je ne la
trouve exceptionnelle que par son ambition, après un Noir, une femme, mieux même :
une épouse de président….
soir (avant l’intervention présidentielle)
Enquête. A la gare
SNCF de Vannes, le panneau du libraire, Trierweiler. Un groupe de seniors, un
homme, deux femmes. Celles-ci ont chacune lu et avec plaisir de lectrice le
livre de Valérie T. L’homme n’opine pas, en retrait. L’une des deux regardera l’entretien
de ce soir. Elle semble suivre la politique depuis toujours. Comment il va s’en
tirer ? elle ne doute pas qu’il y arrivera en parole, mais cela n’a plus
de sens. Je dis : la démission, pour se représenter changer. Elle répond :
il est trop orgueilleux pour changer et il tient à la place. Caisses de l’intermarché
de notre village. Regarder ce soir ? surtout pas, il y en a assez.
Ambiance. Les banques.
Le circuit de la fraude par HSBC. Celui encore plus organisé, « pas
illégal mais nocif » du Luxembourg en tant qu’Etat et que place financière :
plus de 140 multinationales, pas seulement américaines, Ikéa et Axa, se
défiscalisant ainsi. On n’a pas encore parlé des Pays-Bas. « Bourrage de
crânes » sur l’Europe des banques, ou alors c’est celle où les banques
dépossèdent les Etats de toutes ressources pour qu’ils n’aient plus de
possibilité que chez les petits et moyens… personnes physiques.
Ambiance. Hier, les
agriculteurs, les taxes, les normes, la tracasserie, l’Europe et le fisc
nationale. Les buralistes entendus aujourd’hui : l’interdiction du « bureau
de tabac » en ligne. Les lycéens, une vingtaine d’établissements « bloqués »
à Paris, un millier de manifestants : Rémy Fraisse. Des rassemblements
sans doute très importants, samedi. Le gouvernement ne peut se permettre de
nouvelles « bavures », les réseaux sociaux que je reçois affirment
que les soi-disant casseurs sont des concours de la police.
Anticipation. Les
quatre vingt dix minutes de ce soir. Le dialogue « savamment orchestré »
du Président avec des Français. Mais aussi des initiatives et de nouveaux
chantiers : là on peut tout craindre. Magazine : Ici Paris,
format Match. La détresse de Carla, Nicolas rongé par un mal mystérieux.
Important, les drones
survolant nos centrales nucléaires : les jeunes suspects ne sont
finalement pas en cause, alors ? et qu’est-ce que ces robots dont la
possession et le guidage sont à la portée de tous ?
Notre ami, résidant au
Liban depuis trois ans, village chiite près de Baalbek, le hezbollah considéré
par lui comme le seul élément structurant la population et en répondant :
le social, les financements. Selon lui, la Turquie et l’Etat islamique ont jeu commun. Contre
les Kurdes évidemment, mais pour une conception hégémonique de l’Islam :
Erdogan a maintenant un discours public de conquête démographique et religieuse
de l’Europe, retour aux Ottomans. C’est par la Turquie que s’écoule le pétrole
dont l’Etat islamique a pu se rendre maître (Mossoul) : il est vendu à Israël
qui recycle ainsi les dollars. Le djihad règne dans les camps de réfugiés syriens
(peut-être cent ou deux cent mille personnes) dans le nord du Liban, l’Etat
islamique s’infiltre ainsi au Liban, l’armée régulière libanaise lui est
inférieure et ne peut plus y intervenir. Il y a eu des décapitations dans cette
partie du Liban. Les démocrates syriens n’existent pas, dès les premiers mois
du « printemps arabe », ils ont été dépassés, il n’y a que les « Occidentaux »
pour croire à leur existence. L’Union européenne est censée leur livrer trois
milliards d’armement, payés par le Qatar. L’argent a été encaissé, mais les
armes ne sont toujours pas arrivées…
[1] - Paul aux Philippiens III 3 à 8 ; psaume CIV ; évangile selon
saint Luc XV 1 à 10
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