reçu vendredi 14 Novembre 2014 . 16 heures 59 – source resistons_ensemble@rezo.net
COMMUNIQUé du
Groupe pour la
construction du parti ouvrier rÉvolutionnaire,
de l’internationale ouvriÈre rÉvolutionnaire
de l’internationale ouvriÈre rÉvolutionnaire
La responsabilité de l’assassinat de Rémi Fraisse, c’est
le gouvernement Hollande-Valls-Macron-Pinel
Front unique des organisations du mouvement ouvrier et de la
jeunesse pour :
A bas la répression !
Liberté de réunion et de manifestation !
Justice pour Rémi Fraisse !
Dans
la nuit du 25 au 26 octobre 2014, à 1 heure 40, lors d’une protestation contre
le barrage de Sivens, Rémi Fraisse, 21 ans, a été foudroyé par une grenade
offensive lancée par la gendarmerie. Les gendarmes ont immédiatement récupéré
le corps « tiré à terre sur quarante
mètres comme un sac de pommes de terre » selon un témoin. Le lieu,
taché de sang, a été dans un premier temps sécurisé par des manifestants. Dans
les minutes qui ont suivi, le procureur et le préfet ont été informés. Il ne
fait plus aucun doute qu’avant la fin de la nuit les plus hautes autorités de
l’Etat, le président de la République François Hollande, son Premier
ministre, Manuel Valls, et le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, ont
été informés de la mort de Rémi Fraisse et de la cause réelle de sa mort.
Le
gouvernement s’est mobilisé pour tenter de maquiller le crime et de brouiller
les pistes. Rémi Fraisse n’était-il pas un « casseur » ? Son sac
à dos portait des traces de TNT : n’a-t-il pas été sa propre
victime ? Un dispositif de protection des installations et des matériels
aurait été soi-disant nécessaire. Il aurait fallu prévenir des affrontements
avec les partisans du barrage. A partir du moment où il ne pouvait plus être
caché que l’arme était une grenade offensive, la gendarmerie a soutenu qu’un seul
engin avait été lancé. Pendant deux jours, le gouvernement s’est retranché dans
le silence : aucune déclaration.
Mais
peu à peu la vérité a éclaté au grand jour. Rémi Fraisse, titulaire d’un BTS de
protection et gestion de la nature, était un militant écologiste lié à France
Nature Environnement, considéré par ses amis comme étant doux, honnête, gentil
et pacifiste. Il s’était rendu sur les lieux du barrage accompagné par son
amie. Il n’était, selon les témoins, ni cagoulé ni armé et pas même casqué. Dès
lundi 28 octobre, le procureur de la République d’Albi devait avouer : « La plaie importante située en haut du dos de
Rémi Fraisse a été causée selon toute vraisemblance par une explosion ».
Ce n’est pas une seule grenade offensive qui a été lancée. Plus de 700 grenades
en tout genre ont été lancées dont 42 dites offensives. Manuel Valls s’était
rendu dans la région pour soutenir le projet. La FNSEA avait menacé s’il y
avait abandon du projet que « ce
serait inévitablement le chaos : la FNSEA bloquerait les routes avec ses tracteurs ».
Il fallait une bonne fois pour toute en finir avec les « Zadistes ».
Rémi Fraisse a été assassiné. Le coupable, c’est le gouvernement
Hollande-Valls-Macron-Pinel
L’avocat
de la famille de Rémi Fraisse interroge. Il doit être cité : « Pourquoi le préfet du Tarn a appelé à une
extrême sévérité à l’égard des manifestants du barrage de Sivens ? » ;
« Pourquoi des militaires en si
grand nombre et surarmés étaient présents en face du rassemblement pacifique
auquel Rémi Fraisse participait alors qu’il n’existait ni bien ni personne à
protéger ce soir-là ? » ; « pourquoi enfin ces militaires ont-ils délibérément jeté une grenade
contenant exclusivement des explosifs, une grenade utilisée pendant la
première et la seconde guerre mondiale contre les Allemands, une grenade
qui a causé sa mort sur le coup en le mutilant atrocement ? »
La
gendarmerie c’est l’armée. C’est l’armée qui a été envoyée contre les
manifestants. Est-ce étonnant de la part de ce gouvernement ? Manuel Valls
a une idole et un modèle : Georges Clemenceau. Le portrait de Clemenceau
trônait dans son bureau lorsqu’il était ministre de l’intérieur de François
Hollande.
Entre
Clemenceau et Jaurès, entre le chef de l’union sacrée pour soumettre le
prolétariat à la première guerre impérialiste et celui qui a été assassiné pour
avoir combattu contre la boucherie, Valls a choisi sans hésitation le premier.
Georges Clemenceau ? Ministre de l’Intérieur de mars à octobre 1906 puis
président du Conseil jusqu’en 1909, ce dernier revendiquait d’être « le premier flic de France ».
Au pouvoir pendant cette période, Clemenceau s’est distingué par l’envoi massif
de l’armée pour casser et faire tirer sur les manifestations ouvrières et de
vignerons. A son actif, la mise en état de siège de Paris pour casser le combat
des fonctionnaires en lutte pour obtenir le droit de grève. A son actif, des
dizaines de prolétaires tombés sous le feu de la mitraille. A son actif, la
répression massive contre les dirigeants et les militants de la CGT. A son actif, les
premières lois répressives contre « les gens du voyage » et les
Tsiganes (on comprend d’où vient l’acharnement de Valls contre les immigrés et
particulièrement les Roms !).
L’envoi
de la gendarmerie, c’est d’abord le gouvernement, inspiré par Valls, qui l’a
commandité. Dès sa première déclaration, Valls a pris la défense des
gendarmes : « je n’accepterai
pas la mise en cause des policiers et des gendarmes ». Le gouvernement
a donné l’ordre aux préfets d’interdire a priori toute manifestation, ce qui a
été notamment le cas à Toulouse et Lille. Il a utilisé les
« casseurs », manipulés par les flics, pour dénigrer toute
manifestation spontanée de la jeunesse. Il a reçu le plein soutien de Claude
Guéant, le sinistre ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy.
Un silence assourdissant
Plus
que le fracas des grenades offensives, un silence assourdissant. Si le
gouvernement a pu se taire dans un premier temps, c’est d’abord parce que, à ce
jour, les dirigeants des confédérations ouvrières, CGT et CGT-FO ont gardé le
silence. Plus que le fracas des grenades offensives, le «
chuchotement » à peine perceptible des dirigeants de la FSU, de l’UNEF, de l’UNL et de
la FIDL. Ils
ont au plus exprimé leur « compassion » avec la famille et s’en sont
remis au gouvernement pour que la vérité soit faite. De nulle part, aucun appel
à la mobilisation contre la répression de la police et de l’armée, pour que
justice soit faite.
Dès le
28 octobre, des milliers de jeunes ont cherché à se mobiliser. Livrés à
eux-mêmes du fait de la capitulation des dirigeants des confédérations
ouvrières, de la FSU
et de l’UNEF, ils ont été victimes des provocations organisées par les
« casseurs » et la police. Des dizaines de jeunes manifestants ont
été arrêtés et sont sous le coup d’inculpation. Le gouvernement craint
par-dessus tout que la jeunesse s’engage dans le combat contre la répression.
A
partir du 6 novembre, des centaines de lycéens parisiens ont engagé un blocage
de lycées. La FIDL
a en réalité condamné ce mouvement spontané en déclarant : « le blocage des lycées est une réponse
virulente face à cette situation, déjà plus que violente, mortelle. Le père de
Rémi Fraisse a appelé à la non-violence, il y a quelques jours, respectons sa
volonté. De plus nous ne voulons pas que de l’huile soit jetée sur un sujet
aussi brûlant que la mort d’un jeune ». Le gouvernement, avec le
ministre Cazeneuve en première ligne, ont fait l’amalgame entre les
manifestants et les provocateurs. Ils ont été relayés par le premier secrétaire
du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et par son féal Jean-Marie Le Guen,
secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, pour condamner « la
violence ».
Combattre ce gouvernement de
guerre contre la jeunesse
L’assassinat
d’un jeune lors d’une manifestation est le premier qui intervient depuis celui
de Malik Oussekine en décembre 1986 par la police de Chirac et Pasqua.
Cazeneuve a pris le soin d’insister sur le fait qu’il n’y avait aucun rapport
entre les deux meurtres.
Oui il
y a un rapport : dans les deux cas c’est la violence de l’Etat bourgeois
pour mater la jeunesse qui s’est exprimée. La mort de Malik Oussekine est
intervenue alors que les étudiants étaient massivement en grève contre le
projet de loi Devaquet après avoir manifesté par centaines de milliers par deux
fois devant l’Assemblée nationale, les 27 novembre et 3 décembre 1986. Les
dirigeants des confédérations ouvrières et de la fédération enseignante, la FEN ont alors été submergés
d’appels de leurs syndicats pour qu’ils organisent le combat. Menacé d’une grève
générale, le gouvernement Chirac a capitulé. Il a retiré son projet, subissant
ainsi une défaite décisive.
Le
gouvernement Hollande-Valls-Macron-Pinel est un gouvernement de guerre contre
la jeunesse. Au service du capital, il voue la jeunesse à la surexploitation, à
la déqualification et au chômage. Pour parvenir à ses fins, il frappe, il
réprime, il emprisonne, il expulse de jeunes lycéens et étudiants étrangers et
il tue.
Face à
ce gouvernement, la jeunesse étudiante et lycéenne cherche à combattre. Le
devoir du mouvement ouvrier est d’être à ses côtés et de la protéger contre
l’Etat bourgeois.
La
responsabilité des dirigeants des confédérations CGT et FO, de la FSU et de ses syndicats, de
l’UNEF et des organisations lycéennes UNL et FIDL est totale.
Elles
doivent réaliser un front uni pour affronter le gouvernement :
·
A bas la
répression de l’armée et de la police
·
Justice pour
Rémi Fraisse
·
Non à toute
interdiction de manifester
·
Libération et la
levée des poursuites contre les manifestants
Leur responsabilité est d’appeler
à manifester sur ces mots d’ordre.
Le 12 novembre 2014
Prenez
contact ! A.E.P.S. 1bis, Rue GUTENBERG, 93100 MONTREUIL -
http://socialisme.free.fr - socialisme@free.fr
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