-------- Message original --------
Sujet:
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entretien présidentiel de ce soir
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Date :
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Thu, 06 Nov 2014 23:01:07 +0100
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De :
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Bertrand Fessard de Foucault
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Pour :
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"Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de
l'Elysée"
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Cher ami, Monsieur le Secrétaire général,
je me permets de vous dire mes impressions "à chaud".
1° la longueur du propos et le disparate, le détaillé des questions, le discursif des réponses (parfois à côté : cette entrepreneuse d'Armentières sur le premier tour des élections du personnel, restant d'exclusive syndicale, sa réplique au comment faire ? s'il n'y a plus de représentant : il y a les Français - ou ce "beur" de Marseille sur les diplômés pas avantagés par rapport à ceux qui ne le sont pas) empêchent de donner une idée maîtresse et structurante aux téléspectateurs et qu'ils conserveront
Au point où nous en sommes, une communication directe d'un quart d'heure-vingt minutes tous les mois ou improviste, du Président sans journaliste, serait le mieux, centrée sur un thème ou un événement, disant aussi bien la manière d'être, de penser, de réagir du Président qu'une éventuelle décision
2° il est paradoxal de prétendre au premier rang européen ou mondial sur de grands sujets et défis, de vouloir mettre tout le monde ensemble et de ne toujours pas établir une planification avec ses processus et commissions de mises en commun et de prévision, de laisser nos patrimoines industriels et scientifiques rachetés par l'étranger, vg. Alstom
3° le ton - pour ma femme, le Président faisait en début d'exercice presque pitié : comment ne déprime-t-il pas ? il n'est pas coupable de tout, notamment du taux de chômage - pour moi, la pétition d'une vie consacrée aux Français et à ce qu'ils vivent, même si elle est sincère sent trop le composé - les journalistes, à vouloir " montrer l'homme derrière le chef de l'Etat " ont été mauvais.
C'est le propre de l'hypercommunication du pouvoir et de la vedettisation de certains journalistes et des "présentateurs" qu'à notre époque l'ambiance médiatique tienne lieu de vie nationale. C'est ainsi que les Français ne se sentent plus en phase avec ce qui est forme et spectacle, mais pas réflexion puis décision collective
4° des énumérations de "réformes" mais qu'est-ce qu'une réforme ? des évidences : devenir plus ou mieux - de nouveaux slogans, le choc de compétitivité, le pacte de responsabilité, maintenant la République sociale... au total ce n'est pas un dessein d'ensemble, ce n'est pas une dialectique.
Ce n'est qu'une sorte de lutte contre les circonstances avec comme outil la boîte à idées, la déploration publique de ce que tout le monde déplore. Il n'y a pas une analyse de la société française, ni de l'état du monde, encore moins une dénonciation des engrenages maléfiques en tous registres de la vie nationale et des relations internationales. C'est parce que les Français le ressentent, qu'il n'y a pas une confiance globale envers le pouvoir politique, bien plus généralement qu'envers le seul président de la République.
5° le referendum local d'initiative populaire est déjà dans le code communal depuis une trentaine d'années, et ce sont ces dispositions qui ont contribué aux nouvelles rédactions dans la révision de Juillet 2008
6° être européen et vouloir changer l'Europe ? élection directe du président de l'Union par tous les citoyens européens
7° vie démocratique, représentativité des élus dans notre pays, liberté réelle de choix laissée à l'électeur :
le vote blanc distingué du nul combiné avec un quorum faute duquel aucun scrutin n'est valable dans la vie publique
envisager un renouvellement bien plus fréquent de l'Assemblée nationale, pourquoi pas tous les deux ou trois ans, un mandat court cf. la Chambre des représentants aux Etats-Unis
8° les meilleurs ont été les quatre Français "typiques". Clarté de l'expression, pas de timidité. La jeune chef d'entreprise d'Armentière : ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur, dès demain matin. Vg. Edgard Pisani, sénateur opinant sur la loi d'orientation agricole, en quelques heures nommé ministre de l'Agriculture
9° le service civique universel : exposé, conception, extension - le projet totalement brouillé, ce ne doit pas être un ersatz d'emploi, mais une obligation nécessaire à l'apprentissage social, la capacité nationale de défense opérationnelle du territoire, une projection de notre jeunesse en coopération notamment franco-africaine, et des connaissances mutuelles entre jeunes Européens, et entre urbains et ruraux. Dix-huit mois à deux ans, garçons et filles
Bonne fin de soirée. Pensées pour vous et le Président, mais comme il le déplore lui-même : quel gâchis d'énergies et de talents parce que ce n'est pas appliqué aux vrais sujets et selon des processus participatifs. Jouer sans cesse en défense... non.
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