Mercredi
29 Octobre 2014
Prier… n’y
aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? [1] Question que je ne me suis jamais posée pas
parce qu’elle conduit à l’angoisse : et moi ? et mes proches ?
mais parce qu’elle a autant sa réponse dans le cœur de Dieu : il ne
fait pas de différence entre les hommes,
que dans notre instinct, notreb intuition, nos rêves d’enfants, de vieillards,
de femmes et d’hommes. De salut qu’universel, sinon il n’en est pas. Nous tous,
pris, repris, aimés, quels que soient nos parcours, nos époques, nos fautes ou
nos gloires (discutables toujours, précaires toujours). Sans doute, Luc
rapporte-t-il ces phrases terribles du Christ : Seigneur,
ouvre-nous ! – Je ne sais pas d’où vous êtes. – Nous avons mangé et bu en
ta présence, et tu as enseigné sur nos places. – Je ne sais pas d’où vous êtes.
Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. Nous ne pouvons répondre, « plaider » qu’un seul
argument : nous venons de Toi et nous allons à Toi, mais nous sommes si
précaires et faibles. Plus aisé à recevoir mais clé sans doute du parcours et
des comportements nous faisant vraiment aller à Dieu, Le refléter… quelle que soit notre condition, vous,
les enfants… et vous, les parents… vous, les esclaves… et vous, les maîtres… tranquillement, le devoir d’état. C’est
cela qui est juste… une éducation et des avertissements inspirés par le
Seigneur… la simplicité de votre cœur sans chercher à vous faire remarquer par
souci de plaire aux hommes… n’utilisez pas les menaces… ne poussez pas à bout… Jésus répond ainsi à la question, nous met
devant notre responsabilité : efforcez-vous d’entrer par la porte
étroite. Le résultat est moins que
garanti : beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Il n’y a donc plus que l’espérance dans la
reconnaissance de ce que nous sommes : le Seigneur soutient tous ceux
qui tombent, il redresse tous les accablés.
Hier
soir, grand moment de communion avec toute notre histoire, les images et les
voix de la plupart de nos personnages depuis 1940 à l’exception du président
aujourd’hui régnant et du fondateur : de Gaulle, que d’ailleurs Simone
Veil n’aimait pas. Imprévisiblement, celle qui – à l’instar de Robert Badinter
pour la peine de mort ou de Christiane Taubira pour le mariage homosexuel – a
porté une avancée décisive dans la compassion de notre pays pour certains des
siens, va probablement rester dans nos mémoires et pour la mûe et des
équilibres mieux assurés de notre conscience collective et de notre vie
ensemble, comme celle qui aura pleuré publiquement pour que nous sachions ce
qui fut perpétré et vécu, et ce que signifie pour les siècles des siècles le
racisme, le racisme au paroxysme d’ « usines construites pour tuer ».
Nul ne l’a fait avec autant de fond, l’expérience des camps de la mort, ni autant
d’autorité. Ce qui était moins évident à l’époque : années 70 et 80, c’est
ce qu’a été le septennat de Valéry Giscard d’Estaing, de véritables intentions,
un véritable projet, des réalisations, une vie politique moins tributaire de
celle des partis et qui fut contemporain d’une gauche véritable et de la
déviance dans les haines des possibles héritiers de l’homme du 18-Juin.
L’époque a été tournante, elle fut donc et reste, apparait dans notre mémoire
aujourd’hui et au comparatif, une époque de jeunesse. Et ce septennat montre
l’importance du relationnel dont nous avons perdu sens et pratique : la
relation VGE-Schmidt, la relation Veil-VGE car l’un sans l’autre le président
et sa ministre n’auraient pas, chacun, été ce qu’ils ont été. A regarder
posément la succession des présidents à notre tête et dans notre histoire
récente, il est possible que l’on considère Pompidou, au vu de ses résultats,
notamment économiques et industriels, plus grand que sa brigue sous de Gaulle
et ses fautes majeures (le projet de quinquennat, l’élargissement à la Grande-Bretagne) –
que nous ne devions à Mitterrand que d’avoir porté au plus haut l’institution
présidentielle et su continuer, même ritualiser l’entente franco-allemande en
perspective autant bilatérale qu’européenne – que Sarkozy lui-même puisse être
crédité d’un projet, de projets et pas seulement de son ambition du pouvoir à
laquelle, pour le moment, se réduisent Hollande et Valls.
Réfléchir
suppose de la chair : un document comme celui d’hier, la vie en des
circonstances précises (les oppositions à l’aéroport nantais ou au barrage dans
le midi, les camps, Calais) bien plus que des réunions à huis clos ou des
lectures de papiers ou des entretiens entre représentants de situations
différentes (politiciens, patrons, salariés…).
matin
L’Alsace
a de quoi être satisfaite. Son organisation territoriale ballotée entre
consultations et contraintes, l’histoire ignorée. Caddies et Meuble européen
(ex-Strafor) licenciant aux deux tiers de leurs effectifs ou fermant. Curieusement,
le système régional des quarante-cinquante dernières années n’a pas produit de
personnalités nationales à très fort enracinement local comme la Troisième et la Quatrième avaient su en
produire. Aujourd’hui, le terreau c’est les partis. Une exception, celle de
Juppé, mais Bordeaux – car il n’a pas vraiment l’Aquitaine comme Chaban l’avait,
ou comme Royer avait l’Indre-et-Loire – est plus un refuge qu’une base. Il n’arrive
décidément pas à « sortir ».
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