lundi 20 octobre 2014

Inquiétude & Certitudes - lundi 20 octobre 2014



Dimanche 19 Octobre  2014 

L’Eglise en débat ouvert sur des questions difficiles qui ne sont nullement la relation à Dieu mais la relation à nous-mêmes : couple, sexe, statuts divers les accompagnant, agrémentant, empêchant. Pour le moment, du blocage, la troupe habituelle qui gouvernait la chrétienté et les gens, il y a deux siècles bien pire qu’à l’époque apparemment théocratique de l’alliance monarchique du trône et de l’autel, qui donna son drapeau à Mgr. LEFEBVRE et qui a maintenant ses troupes et ses feuilles. Désaveu implicite des outrances de posture du Cardinal BARBARIN, habituelles analyses du complot. Jean Paul Ier s’il fut assassiné, l’aurait été pour les finances du Vatican qu’il découvrait horrifié autant que pour sa probable tolérance en régulation des naissances, voire en davantage : homme de compassion se donnant une communication d’humour. François se garde probablement, mais les motifs pour le supprimer sont nombreux avec ce synode. Chez nous, c’est tout le contraire : les vannes du touche-à-tout sont ouvertes, et sous prétexte de faire des économies minables et de répondre aux normes de Bruxelles, les devises de NS enfin s’appliquent, plus de tabous selon les uns, le saccage selon moi. C’est de l’anti-fondation au moment où le pays manque de repère, manque de dirigeants. – Notre fille, ce que nous avons à vivre avec elle, ce que j’ai à faire et la douceur d’être ainsi plusieurs. A nous entr’aimer. Et tout ce peuple des personnes rencontrées ne serait-ce que d’un regard ou d’un mot ces jours-ci ou il y a des années, revenant à la mémoire ou seulement latent. – Ce dont, ceux et celles dont je crois avoir une part de responsabilité, et auprès de Dieu déjà ou dans la vie courante sans que je le sache nettement, mais je le ressens… celles et ceux qui me portent, m’aident et m’inspirent.
Prier … [1] notre devoir n’est pas double, mais il a plusieurs formes pour un seul but, continuer le projet de Dieu sur nous, agir dans notre temps et notre société en dépendance et en espérance absolue de Dieu, selon la promesse et la présence de son Fils, incarné, l’un des nôtres, Dieu aux mains des Césars que nous nous donnons ou que nous sommes. Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu… la monnaie de l’impôt, certes mais plus encore notre souffle de vie, nos dettes et dépendances, sans doute, mais surtout notre contribution, celle de chacune et chacun, libre et vivante à nos sociétés, à l’achèvement de la Création. Votre charité se donne de la peine… votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Et notre posture-situation-vie dans nos époques, nos civilisations, nos sociétés et moi parmi les miens, et mes aimées devant moi, appelant ma main ou me donnant la leur, c’est celle du témoignage et donc de la louange. Allez dire aux nations : «  Le Seigneur est roi ». Il gouverne les peuples avec droiture. Ce que nous partageons avec tous les croyants, juifs, musulmans et en bien de leurs instants avec même les agnostiques, gens de souhait et de résignation, mais honnêtes et explicites dans leur doute : je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre. En dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. Dialogue avec Cyrus, le païen, païen au sens des Juifs déportés à qui il va rendre liberté et terre natale : je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l’on sache, de l’Orient à l’Occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi. – Ainsi relue, la réponse du Christ à ses ennemis ne reconnaît nullement un dualisme : le monde et Dieu, encore moins des hiérarchies, en principe celle du divin l’emportant sur celle de l’humain, et en pratique l’humain distrait ou s’éloignant du divin. Jésus affirme tranquillement que nous sommes relationnels : rendez
Un oiseau à la voix cassée … ou un faisan, sur fond de pépiemnts divers… le jour se lève sans lumière, comme par devoir, avec timidité. Puis maintenant le silence, un suspens.


matin

Une des récents titres du Monde en une :  " le système politique français à bout de souffle ". La faute à qui ? Comment y remédier ? et refonder ? Pour moi des évidences qui ont motivé tout mon « combat » politique depuis le départ du général de Gaulle. – J’en fais une note : I constat, II genèse, III remède.

après-midi

Présentation sur France-Infos. du musée de la fondation Louis-Vuitton. Je pensais qu’il s’agissait de cette sorte d’énorme tubulaire verte encastrée entre des immeubles du treizième arrondissement de Paris. Il s’agit au contraire d’une structure censée rappeler un vaisseau, toutes voiles dehors et sur plan d’eau, donnant la sensation de mouvement, d’une structure vivante : 3.800 mètres ², onze galeries, une collection plus en cours de constitution que déjà acquise, des commandes pour entrer en résonnance avec l’architecture, trois niveaux de terrasse, les voiles en verre. Travail d’un architecte américain Franck Guéry ( ? orthographe), douze ans. Commentaire d’un Jean-Paul Claverie, directeur du site ( ?) une centaine d’ingénieurs de haut niveau. A l’origine du projet, la technologie pour le réaliser n’existait pas, l’inventer pour « respecter le geste de l’artiste », dépôt de trente brevets et les études, ce qui est exceptionnel, ont coûté 20% de l’investissement. Stratégie d’Arnaud et de LVMH, s’afficher en collectionneur d’art contemporain, un patron du luxe altruiste, émotionnel, philanthrope. Paris « récupèrerait » la propriété des bâtiments dans cinquante ans. – Pour moi, évocation des collections de la fondation Calouxte Gulbenkian. Les commentateurs : rivalité avec l’autre milliardaire français, Pinault, qui a établi son temple à Venise, après un échec (regrettable) d’occuper l’île de la Jatte. Faire oublier la tentative de prédation frauduleuse sur Hermès.

Dialogue avec Michèle Alliot-Marie sur la tentative totalitaire de la gauche, livre qu’elle vient de commettre. Elle attaque des moulins à vent, elle retarde de vingt ou trente ans. La gauche gouvernementale et/ou parlementaire n’existe plus. Il n’y a aucune idéologie dans l’actuelle mandature et traiter de la « manif. pour tous » comme d’un exemple de cette stigmatisation par la gauche d’une certaine droite manifeste une incompréhension totale de ce qu’il s’est passé l’an dernier, et un mépris complet des faits. C’est le paroxysme de cet effort de « diabolisation » du PS, alors que ce parti n’existe plus en tant que tel,  ou relativement à ses références de 1920 ou de 1971, Epinay.

Changement de présidence du directoire d’Areva, pour raison de santé de l’actuel : l’Etat a 87%. – Reprise possible de « caddie » par un de ses anciens ouvriers ou ingénieur commercial, depuis ses propres vingt ans. Celui-ci a réuni un peu plus d’un million (on ne parle pas de la fameuse banque des investissements publics) mais ne garderait que 128 personnes sur quelques 833 : quel échec ! – Voyage en binôme de Sapin et de Macron à Berlin, on se propose de proposer aux autres Etats membres de l’Union, dans le courant ed Décembre prochain, des pistes pour un plan d’investissements de 50 milliards, étant posé que les Français veulent que ce soit de l’argent public, et que les Allemands ne veulent que du privé. Ambiance où l’on fait valoir que la prédominance allemande touche à sa fin : déclin démographique, essoufflement du commerce extérieur, panne des investissements…

Ebola : « plus de peur que de mal », ce serait éradiqué en Nigeria, les Etats-Unis se consacreraient au Liberia, nous-mêmes à la Guinée (Conakry) et l’Angleterre à la Sierra Leone, l’Union europénne donnerait 500 millions, un coordonnateur veillerait aux frontières, les cas avérés en Suède ou en France auraient été traités, guérison… Cette forfanterie m’inquiète.

Plus encore les éléments que je retiens d’un débat sur France-Culture sur le point actuel des armements dans le monde. La dynamique des années 1990 se serait inversée. Course aux armements ? en tout cas, les budgets de défense en Asie auraient augmenté en moyenne de 60% en dix ans. Les pays européens seraient en passe d’être surclassés, les traités CFE et ABM – sur lesquels je ne suis pas documenté – sont sans portée puisque la Russie s’en est retiré. Le débat semble tourner autour des seules forces conventionnelles et des concepts stratégiques de mise en place de moyens. L’Europe n’en aurait pas à sa frontière orientale où la Pologne serait seule présente. Le point que je considérais comme faible chez Poutine ces années-ci, a été très bien analysé par ce dernier et certainement en anticipant l’épreuve de force dont il sort actuellement vainqueur à propos de l’Ukraine, qui au mieux y aura perdu la Crimée et sa partie orientale, sans pour autant se voir reconnaître la libre détermination et de ses alliances et de son régime intérieur. Kaliningrad serait une forteresse, la Baltique orientale une mer russe, les violations des espaces aériens et maritimes de la Suède et de la Finlande seraient monnaie courante ces derniers mois, surtout des forces considérables seraient massées tout le long de la frontière orientale de l’Union. Celle-ci n’a rien déployé et dépend, pour sa sécurité vis-à-vis de « l’Est », autant des Etats-Unis que dans les années constitutives de l’Alliance atlantique. L’Agence européenne de défense n’a toujours pas de contenu. – regarder tout cela, à l’occasion surtout de mon essai de livre : penser à nouveau notre politique étrangère

nuit

Diffusion d’un film-documentaire passionnant et admirable sur Winston Churchill. Je ne savais que cursivement une étonnante carrière gouvernementale (nous manquons le début et notamment le point décisif dans sa vie, le mépris et la non-considération dont l’a entouré son père, lui-même en carrière politique et surtout héritier d’une lignée de très grande noblesse, les Malbrough) : la mise à niveau de la Royal Navy face au surarmement et aux ambitions du Kaiser avant la Grande guerre, la mise au point des premiers tanks, tandis qu’il est d’abord Premier lord de l’Amirauté, qu’il inspire l’équipée des Dardanelles, est victime politique de l’échec de celle-ci dans sa partie terrestre, puis ministre de l’Armement une fois blanchi. Il serait également à l’origine des services secrets britanniques. Succession de revers électoraux, échecs et erreurs comme chancelier de l’Echiquier notamment en rattachant la livre à l’or. Caractéristiques du personnage, son souci de l’image et son talent pour l’acquérir et au besoin la rétablir, en même temps qu’une vie intime marquée par la dépressivité qu’il combat avec l’alcool et le tabac. Sa véritable médication, c’est le succès politique. En ce sens, la guerre va le combler. Mais ses enfants n’auront pas ce recours, suicide, jeu, alcoolisme à dose encore plus forte. Même sa femme, Clémentine ( ?) va le tromper quelque temps. Grandeur d’un personnage, sans doute le plus grand du XXème siècle britannique, et excès, vulnérabilité intimes. L’exceptionnalité de l’orateur. De l'écrivain, je ne savais pas le prix Nobel en 1953, juste après celui de notre François Mauriac… Il a eu une expérience personnelle de Guillaume II, il n’en a pas de Hitler mais réagissant impulsivement, instinctivement, il va parfaitement le mettre en échec : analyse que je découvre du Blitzkrieg. Erreur involontaire à la fin d’Août 1940 de Hitler : le bombardement de Londres-même au lieu des seuls objectifs stratégiques, ce qui mobilise comme jamais le peuple anglais jusqu’à l’éroïsme, et riposte… Churchill fait bombarder Berlin, provoquant au suprême Hitler. Portraits par séquences ou photos, de Staline, jeune, malin, en pleine force manifestement, et de Roosevelt beaucoup moins favorablement que dans d’autres documents qui ne donnait de sensation que l’extrême séduction personnelle. La fin du film est poignante : la Grande-Bretagne dont la ténacité et le courage (l’esprit d’entreprise dont nous avons pâti à Mers-El-Kebir) ont sauvé le monde du nazisme, n’a plus que le second rôle à partir de 1942. Churchill perd les élections de l’après-guerre, mais devient le prophète de l’Europe et de la résistance au communisme en des termes et selon des moments : Fulton, et surtout Strasbourg, que je n’avais jamais écoutés ni vus. Scènes nombreuses d’intimité. Perspectives plus exactes que dans nos propres constructions rétrospectives : peu de place pour la famille royale, une très courte séquence avec de Gaulle. Mais évidence que ce dernier s’il n’avait eu Churchill en répondant, et donc en véritable émule, n’aurait pas été ce qu’il fut, et nous avec lui. Nous devons donc à Churchill à la fois un exemple, en dehors de ceux de notre propre évolution nationale, de ce qu’est la grandeur et l’emprise spirituelle en politique (spectacle compris), et tout autant un partenariat qui n’a peut-être toujours pas produit l’Union européenne, mais nous donne à tous de la noblesse et donc les idées et la nostalgie pouvant nous faire produire de la suite…



[1] - Isaïe XLV 1 à 6 passim ; psaume XCVI ; Paul aux Thessaloniciens I 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu XXII 15 à 21

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